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Transfert de technologie et croissance économique: une estimation en panel au sein de l'UEMOA

( Télécharger le fichier original )
par Yawo Agbenyégan ADEDZE-DOGLAN
Université de Lomé - Master de recherche 2012
  

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Conclusion

Ce premier chapitre nous a permis d'analyser l'évolution de la tendance de la croissance économique de la zone UEMOA durant ces dernières décennies. Le constat est que le taux de croissance est resté en moyenne faible, autour de 3,5%, loin des 7% fixés par les objectifs du millénaire pour le développement (OMD). Cette situation s'explique par l'orientation des exportations de la zone tourné vers les produits primaires dont elle n'a pas la maitrise des prix ; l'insuffisance de capital physique, de mains d'oeuvre qualifié et des innovations ; le faible degré d'industrialisation ; et le niveau de certains indicateurs macroéconomiques comme l'inflation, les finances publiques, etc.

A la suite de l'analyse de l'état des déterminants de la croissance au sein de l'UEMOA, nous pouvons développer la littérature afférente à la croissance et au transfert de technologie. Elle se fera à travers la revue théorique et la revue empirique sur les déterminants de la croissance économique et les liens entre croissance et transfert de technologie.

 

Trans~ert de tecfino(ogie et croissance economique : Vne estimation en panefau sein de PVEMOJI

CHAPITRE 2 : REVUE DE LA LITTERATURE

Introduction

La contribution de la technologie dans la croissance économique est démontrée par plusieurs théories économiques. En effet la technologie interagit sur la croissance à travers l'amélioration de la productivité globale des facteurs. Ce rôle novateur de la technologie qui est obtenu à travers des activités de R&D agit sur la productivité sous forme de progrès technique. Le côté théorique de cette contribution a été innové par les nouvelles théories de la croissance. Dans notre revue, nous allons dans un premier temps donner une brève description des premières théories économiques qui montrent l'importance du commerce international (CI) pour la croissance économique avant de donner un aperçu des théories de la croissance économique, dans le premier sous chapitre intitulé revues théoriques sur la croissance et le transfert de technologie. En suite, nous présentons les études récentes sur la croissance et le transfert de technologie dans l second sous chapitre.

2.1. Revue théorique sur la croissance et le transfert de technologie

La croissance économique a été expliquée différemment dans le temps avec divers hypothèses et divers déterminants. Dans notre revue, théorique, nous allons dans un premier temps donner une brève description des premières théories économiques qui montrent l'importance du commerce international pour une économie, sachant qu'il est empiriquement démontré que le commerce international est le principal canal par le quel est véhiculé le transfert international de technologie, avant d'aborder les théories de la croissance.

i. Les théories du commerce international

Les origines des théories du commerce international remontent aux mercantilistes ; à la suite des quels s'est développé les pensées classiques et néoclassiques relatives au commerce international avant d'aboutir aux nouvelles théories du commerce international.

La pensée mercantilistes part du principe que, le commerce extérieur est source essentielle de richesse d'un pays ; l'Etat doit accroitre les exportations et limiter les importations de manière à accumuler les métaux précieux qui sont source de richesse. Cette pensée sera la base de la richesse du Portugal et de l'Espagne au XVIIième siècle.

 

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L'école classique de sa part, à apporté une grande contribution en matière de théorie de CI en tant que précurseur des théories du commerce international. Adam Smith (La Richesse des Nation, 1776) est le premier à mener une analyse concrète du sujet en termes d'avantage absolu. Il pose que les nations gagnent à l'échange international à condition que chacune se spécialise dans la production pour laquelle elle est plus efficace. David Ricardo(1840) élargie la démonstration au cas où un pays n'a aucun avantage absolu en développant sa théorie des avantages comparatifs qui introduit la différence de technologie c'est à dire la productivité. Dans la ligné de Ricardo, J.A.Schumpeter montre qu'une innovation crée un avantage comparatif pour un pays et que cet avantage demeure tant que la propagation internationale ne l'a pas éliminé ; ce qui permet aux pays de tirer un gain en exportant ces produits.

Les néoclassiques, notamment à travers Heckscher (1919), Ohlin(1933) et Samuelson (1941, 1948,1949) ont contribué pour mettre au point le théorème HOS qui affirme que : <<dans les échanges internationaux, les pays ont intérêt à se spécialiser dans les productions qui utilisent les plus grandes proportions des facteurs de production dont ils sont relativement les mieux pourvus>> dans un environnement de concurrence pure et parfaite.

Les développements récents des théories du commerce international intègrent de nouveaux aspects tels que les rendements croissants, la concurrence monopolistique pour expliquer les intérêts du commerce international pour les nations dans leur analyse ; ce qui permet d'expliquer les échanges entre économies similaires. Dans cet ordre d'idée, Abdeljabbar et Hanchane(2004) précise : « Partant des principes de concurrence parfaite et de rendement croissant, les nouvelles théories du CI et de la croissance ont été en mesure d'expliquer l'importance de l'innovation, des échanges intra branches et échanges internationaux dans la croissance économique. Ce qui a permis de justifier l'importance pour une économie d'être ouverte ou intégrée à l'économie internationale en mettant en évidence l'effet de long terme via le progrès technique et le transfert de technologie ».

La période d'émergence de ces nouvelles théories du commerce internationale correspond à l'émergence des nouvelles théories de la croissance qui intègrent le progrès technique dans leur argumentation.

 

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ii. Les théories de la croissance économique

Selon F. Perroux, cité par Beiton et Al (2004) « la croissance est l'augmentation soutenue pendant une ou plusieurs périodes longues d'un indicateur de dimension, pour une nation, le produit global en terme réel. ». Garello et Naudet (1991), de leur part précisent que : «La croissance économique se caractérise par une augmentation durable de la production et des principales grandeurs économiques - comme le Produit Intérieur Brut (PIB)». Donc de manière générale, la croissance économique est une augmentation soutenue et durable sur une ou plusieurs périodes, en générale l'année, d'une mesure synthétique de l'économie qui peut être le PIB réel ou le PIB par habitants. L'indicateur le plus utilisé pour repérer la croissance économique est le taux de croissance annuel moyen du PNB ou du PIB en valeur courante. Mais quant on raisonne dans le long terme, le PIB par habitant ou PNB par habitant est l'indicateur de mesure le plus adapté. Il permet de mieux comparer dans l'espace et le temps les capacités productives d'un pays, d'une région, en divisant le volume de richesses créés par le nombre d'habitants.

La croissance économique doit être distinguée de certaines notions que sont le progrès économique, le développement économique, l'expansion économique et les crises.

En effet, il y a progrès économique lorsque le revenu par tête de la population augmente pour tous les individus. Ainsi, comme le précise Perroux citer par Beiton et Al (2004), il peut y avoir augmentation du produit global (et même du produit moyen) sans ce pendant creusement des inégalités économiques comme c'est le cas dans certains pays du tiers monde. Dans ces cas, le revenu engendré par la croissance est accaparé par une minorité. Le progrès, quant à lui, se rapporte à une analyse des performances qualitatives, à l'amélioration de l'efficacité économiques (productivité) et aux innovations.

Le développement est un processus qualitatif lié au bien être de la population (hausse de l'espérance de vie, élévation du niveau d'étude, urbanisation et tertiarisation, etc.), qui englobe la croissance économique qui est un processus quantitatif. En effet, le développement est un processus qui fait appel à des transformations sociales, psychologiques, politiques, institutionnelles, financières et économique, c'est l'état de l'économie tandis que la croissance mesure le degré d'évolution de l'économie d'un instant t à un instant t+1.

 

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L'expansion est un phénomène qui désigne une amélioration quantitative à court terme des performances économiques qui est plus utilisé dans les analyses de cycles et des fluctuations. Selon Beiton et Al (2004), l'expansion désigne un phénomène d'accélération conjoncturelle du rythme de croissance de l'économie par rapport au taux de croissance de longue période. La croissance évoque donc la même tendance sur le long terme.

Il faut en fin distinguer la croissance des crises car, il peut y avoir croissance en tant de crise. On parle de crise au sens strict, quant il y a retournement ou chute brusque de l'activité économique (quantités de biens et services produits) ; cette crise débouche sur une dépression qui correspond à une baisse de l'activité économique.

Après avoir donné une définition de la croissance économique, nous pouvons exposer les théories de la croissance économiques. Nous allons commencer par exposer les prémisses de la théorie de la croissance avant d'aboutir sur les nouvelles théories de la croissance en passant par les analyses keynésiennes et modèle néoclassique.

La dynamique classique

Les analyses prémisses des théories de la croissance ne considèrent pas le progrès technique dans leurs études ; et raisonnent sous l'hypothèse des rendements décroissants. Dans le développement de leur modèle, Smith et Malthus décrivent le développement économique en termes de fixité des terres et de croissance de la population.

Malthus pensait que l'économie sous la pression de la population, parviendrait à un point où les travailleurs ne reçoivent que le minimum vital ce qui doit permettre un équilibre stables de la population. L'analyse de Malthus s'est avérée fausse car il a oublié la contribution des inventions et technologies futures21.

Smith (1776), montre que la division du travail permet un gain de productivité, ouvrant ainsi donc la perspective d'un cercle vertueux de la croissance.

Ricardo de sa part, fonde son analyse sur la répartition des revenus. Il considère que le revenu national est reparti entre les propriétaires fonciers qui perçoivent la rente, les ouvriers qui perçoivent un salaire et les entrepreneurs ou capitalistes qui s'accaparent des profits. Il démontre que la dynamique de la croissance conduit à un état stationnaire du fait

21

Voir :Samuelson et Nordhausen (1995), in Macroéconomie Page : 768

 

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de l'évolution de la répartition des revenus et l'accroissement de la rente différentielle dans le revenu global qui rend à long terme le profit nul. Néanmoins, il préconise le libre échange pour dépasser ce stade de stationnarité.

De manière générale, les classiques considèrent la croissance économique comme résultant de l'accumulation du capital, c'est-à-dire de la quantité d'instruments (« moyens de production produits », selon Smith) à la disposition des travailleurs.

A la suite de Malthus, Smith, Ricardo, d'autres auteurs classiques comme Mill, ont eu à développé leur point de vu.Avant d'aborder la contribution du modèle néoclassique de la croissance nous allons présenter un aperçu de la pensée keynésienne de la croissance.

Analyse keynésienne de la croissance économique.

La contribution de la pensée keynésienne à la théorie de la croissance économique se retrouve précisément dans les travaux de Harrod-Domar. Keynes, de lui-même n'a pas apporté une grande contribution.

Keynes, dans son analyse de la croissance suppose que la société épargne plus qu'elle en a besoin. Ainsi, partant de l'analyse de l'efficacité marginale du capital, il démontre que le sous emploi du facteur capital va entrainer une baisse de son rendement ; ce qui au final va décourager l'accumulation de capital. Mais, il a manqué de voir que cette baisse de la productivité marginal du capita peut être atténué par la croissance économique.

Les travaux d'Harrod-Domar sont cités comme les plus grandes contributions de l'école de pensée keynésienne à la théorie de la croissance. Il s'agit d'un modèle basé sur le concept de l'ICOR (Incrémental Capital Out put Ratio) qui établit une relation constante entre le taux de croissance et le ratio d'investissement. Le modèle illustre le double rôle de l'investissement :

· Premièrement un rôle de stabilisateur selon le modèle keynésien étant donné qu'il constitue un élément de la demande globale ;

· Secundo, l'investissement constitue un accroissement du stock du capital donc des capacités de production de l'économie.

En outre, le modèle définit les conditions d'une croissance équilibrée se traduisant par l'égalité entre le taux de croissance garanti et le taux de croissance naturelle. Solow qualifie un tel équilibre d'« équilibre au fil de rasoir » car il présente des instabilités et

 

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quant on s'en écarte, on n'est pas sûre d'y revenir. Ce modèle sera la base des politiques économiques dans plusieurs PSD qui ont recouru à l'aide extérieur pour financer leur investissement nécessaire pour atteindre le taux de croissance désiré ; ce qui a conduit beaucoup de pays à s'endetter sans aboutir aux résultats escomptés car leurs environnement économiques n'était pas propice.

Les néoclassique vont essayer de résoudre l'incohérence du modèle d'Harrod-Domar à travers une modification de leur fonction de production.

Le modèle de croissance néoclassique

Le pionnier du modèle de croissance néoclassique est Solow (1957). Le modèle montre la possibilité d'une croissance équilibré contrairement aux keynésiens pour qui la croissance équilibré est une situation exceptionnelle. Selon Samuelson et Nordhaus (1995), il s'agit d'un modèle far qui sert de références dans les études des causes de la croissance. Le modèle au départ considère deux facteurs de productions qui sont utilisés efficacement : le capital et le travail. Un seul bien, homogène est produit dans les conditions concurrentielles avec une technologie constante dans le temps. Dans ces conditions, une économie atteint son sentier de croissance grâce à la flexibilité des prix et à l'existence d'une fonction de production à coefficients variables. Ainsi, l'investissement par intensification du capital22 génère une croissance de la production par travailleur et des salaires.

Les cambridgiens ont beaucoup critiqué ce modèle, notamment sa possibilité de mesurer le capital ; car il est composé de biens hétérogène et il serait donc difficile de mesurer sa productivité. Ils précisent que le taux d'intérêt et le taux de profit ne sont pas des indicateurs de la rareté relative du capital.

Plus tard, l'introduction du progrès technique dans la fonction de production a été la grande nouveauté des néoclassiques.

Solow(1957) est l'un des premiers chercheurs à intégrer le progrès technique dans son modèle. Il donne pour la première fois, une explication théorique au rôle déterminant de la PGF dans l'appareil productif. Dans son modèle, Il introduit un troisième facteur de production, le progrès technique, en supposant qu'il est exogène c'est-à-dire non engendré

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On est en présence d'investissement par intensification de capital lorsque le stock de capital augmente plus rapidement

que la force de travail.

 

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par le système productif ; Il est plutôt imposé au système productif. Il obtient donc que le taux de croissance est égal à la somme du taux de croissance du capital et du travail pondéré par leurs efficacités respectives et celles du progrès techniques.

Des critiques portés sur le fait que le progrès technique soit exogène vont entrainer l'émergence de nouveaux modèles de croissance économiques développés principalement par les américains dont les tenants sont Romer (1986) et Lucas (1988).

Les nouvelles théories de la croissance

L'émergence des nouvelles théories de la croissance est fondée sur les résultats des travaux empiriques portant sur : les questions de convergence, le rôle des politiques gouvernementales (Reynold (1983)) et l'influence des facteurs démographiques. En effet ces travaux vont ouvrir la voix à ce qu'on va appeler la théorie de la croissance endogène.

Contrairement à Solow, plusieurs autres auteurs ont plutôt dans leurs recherches incorporées le progrès technique. Parmi ces auteurs nous pouvons citer entre autres Römer(1986,1990), Lucas(1998) etc. Le rôle novateur de la théorie de la croissance endogène est d'affirmer le rôle directeur de la connaissance (éducation, capital humain, capital physique, le <<Learning by doing>>, l'innovation de procédés ou de produits) dans la connaissance économique ( Baumon et Ali (1997)). De manière générale, la théorie de la croissance endogène met en évidence quatre facteurs qui influencent sur le taux de croissance d'une économie : les rendements d'échelle constante (Romer) 23 , les interventions de l'Etat à travers les investissements dans les infrastructures (R. Barro)24, la recherche et développement (Romer, .SCHUMPETER), l'accumulation de capital humain(Lucas).

L'économie géographique constitue une extension féconde à l'analyse de la croissance et en particulier aux théories de la croissance endogène qui intègrent les effets externes technologiques en tant que vecteurs de développement. Selon la théorie de l'économie géographique, les intégrations verticales (nord-sud) sont a priori plus favorables à la croissance que des intégrations régionales sud-sud, qui seraient créatrices

23 Il attribue la croissance à l'accumulation de capital et suppose que les infrastructures publiques constituent donc un facteur de croissance qui engendre des rendements croissants dans le long terme en raison des économies in ternes qu'elles permettent pour leurs producteurs privées

24 Il considère que les infrastructures peuvent conduire à l'amélioration de la productivité et les impôts qui servent à les financés à rôle positif

 

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de divergences aux dépens de économies les plus pauvres ((Venables 2000) cité par Maingy(2004)). En effet, la baisse des barrières tarifaires et la suppression des obstacles tarifaires vont permettre aux firmes des pays du Nord de délocaliser leurs productions vers les pays pauvres pour profiter des avantages en coût et en main d'oeuvre ; ce qui est profitable aux puissances en terme de rendement ; et aux pays pauvres car ils bénéficient non seulement de la technologie importée mais aussi du développement dans divers secteurs comme les infrastructures induites par les IDE.

Sur la base de ses diverses théories, divers travaux ont été réalisés pour capter l'effet des divers déterminants de la croissance sur la croissance à travers divers méthodes.

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"L'imagination est plus importante que le savoir"   Albert Einstein