Conclusion
Ce premier chapitre nous a permis d'analyser
l'évolution de la tendance de la croissance économique de la zone
UEMOA durant ces dernières décennies. Le constat est que le taux
de croissance est resté en moyenne faible, autour de 3,5%, loin des 7%
fixés par les objectifs du millénaire pour le
développement (OMD). Cette situation s'explique par l'orientation des
exportations de la zone tourné vers les produits primaires dont elle n'a
pas la maitrise des prix ; l'insuffisance de capital physique, de mains
d'oeuvre qualifié et des innovations ; le faible degré
d'industrialisation ; et le niveau de certains indicateurs
macroéconomiques comme l'inflation, les finances publiques, etc.
A la suite de l'analyse de l'état des
déterminants de la croissance au sein de l'UEMOA, nous pouvons
développer la littérature afférente à la croissance
et au transfert de technologie. Elle se fera à travers la revue
théorique et la revue empirique sur les déterminants de la
croissance économique et les liens entre croissance et transfert de
technologie.
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CHAPITRE 2 : REVUE DE LA LITTERATURE
Introduction
La contribution de la technologie dans la croissance
économique est démontrée par plusieurs théories
économiques. En effet la technologie interagit sur la croissance
à travers l'amélioration de la productivité globale des
facteurs. Ce rôle novateur de la technologie qui est obtenu à
travers des activités de R&D agit sur la productivité sous
forme de progrès technique. Le côté théorique de
cette contribution a été innové par les nouvelles
théories de la croissance. Dans notre revue, nous allons dans un premier
temps donner une brève description des premières théories
économiques qui montrent l'importance du commerce international (CI)
pour la croissance économique avant de donner un aperçu des
théories de la croissance économique, dans le premier sous
chapitre intitulé revues théoriques sur la croissance et le
transfert de technologie. En suite, nous présentons les études
récentes sur la croissance et le transfert de technologie dans l second
sous chapitre.
2.1. Revue théorique sur la croissance et le
transfert de technologie
La croissance économique a été
expliquée différemment dans le temps avec divers
hypothèses et divers déterminants. Dans notre revue,
théorique, nous allons dans un premier temps donner une brève
description des premières théories économiques qui
montrent l'importance du commerce international pour une économie,
sachant qu'il est empiriquement démontré que le commerce
international est le principal canal par le quel est véhiculé le
transfert international de technologie, avant d'aborder les théories de
la croissance.
i. Les théories du commerce
international
Les origines des théories du commerce international
remontent aux mercantilistes ; à la suite des quels s'est
développé les pensées classiques et néoclassiques
relatives au commerce international avant d'aboutir aux nouvelles
théories du commerce international.
La pensée mercantilistes part du principe que, le
commerce extérieur est source essentielle de richesse d'un pays ; l'Etat
doit accroitre les exportations et limiter les importations de manière
à accumuler les métaux précieux qui sont source de
richesse. Cette pensée sera la base de la richesse du Portugal et de
l'Espagne au XVIIième siècle.
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L'école classique de sa part, à apporté
une grande contribution en matière de théorie de CI en tant que
précurseur des théories du commerce international. Adam Smith (La
Richesse des Nation, 1776) est le premier à mener une analyse
concrète du sujet en termes d'avantage absolu. Il pose que les nations
gagnent à l'échange international à condition que chacune
se spécialise dans la production pour laquelle elle est plus efficace.
David Ricardo(1840) élargie la démonstration au cas où un
pays n'a aucun avantage absolu en développant sa théorie des
avantages comparatifs qui introduit la différence de technologie c'est
à dire la productivité. Dans la ligné de Ricardo,
J.A.Schumpeter montre qu'une innovation crée un avantage comparatif pour
un pays et que cet avantage demeure tant que la propagation internationale ne
l'a pas éliminé ; ce qui permet aux pays de tirer un gain en
exportant ces produits.
Les néoclassiques, notamment à travers Heckscher
(1919), Ohlin(1933) et Samuelson (1941, 1948,1949) ont contribué pour
mettre au point le théorème HOS qui affirme que :
<<dans les échanges internationaux, les pays ont
intérêt à se spécialiser dans les productions qui
utilisent les plus grandes proportions des facteurs de production dont ils sont
relativement les mieux pourvus>> dans un environnement de
concurrence pure et parfaite.
Les développements récents des théories
du commerce international intègrent de nouveaux aspects tels que les
rendements croissants, la concurrence monopolistique pour expliquer les
intérêts du commerce international pour les nations dans leur
analyse ; ce qui permet d'expliquer les échanges entre économies
similaires. Dans cet ordre d'idée, Abdeljabbar et Hanchane(2004)
précise : « Partant des principes de concurrence parfaite et de
rendement croissant, les nouvelles théories du CI et de la croissance
ont été en mesure d'expliquer l'importance de l'innovation, des
échanges intra branches et échanges internationaux dans la
croissance économique. Ce qui a permis de justifier l'importance pour
une économie d'être ouverte ou intégrée à
l'économie internationale en mettant en évidence l'effet de long
terme via le progrès technique et le transfert de technologie
».
La période d'émergence de ces nouvelles
théories du commerce internationale correspond à
l'émergence des nouvelles théories de la croissance qui
intègrent le progrès technique dans leur argumentation.
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ii. Les théories de la croissance
économique
Selon F. Perroux, cité par Beiton et Al (2004) «
la croissance est l'augmentation soutenue pendant une ou plusieurs
périodes longues d'un indicateur de dimension, pour une nation, le
produit global en terme réel. ». Garello et Naudet (1991), de
leur part précisent que : «La croissance économique se
caractérise par une augmentation durable de la production et des
principales grandeurs économiques - comme le Produit Intérieur
Brut (PIB)». Donc de manière générale, la
croissance économique est une augmentation soutenue et durable sur une
ou plusieurs périodes, en générale l'année, d'une
mesure synthétique de l'économie qui peut être le PIB
réel ou le PIB par habitants. L'indicateur le plus utilisé pour
repérer la croissance économique est le taux de croissance annuel
moyen du PNB ou du PIB en valeur courante. Mais quant on raisonne dans le long
terme, le PIB par habitant ou PNB par habitant est l'indicateur de mesure le
plus adapté. Il permet de mieux comparer dans l'espace et le temps les
capacités productives d'un pays, d'une région, en divisant le
volume de richesses créés par le nombre d'habitants.
La croissance économique doit être distinguée
de certaines notions que sont le progrès économique, le
développement économique, l'expansion économique et les
crises.
En effet, il y a progrès économique lorsque le
revenu par tête de la population augmente pour tous les individus. Ainsi,
comme le précise Perroux citer par Beiton et Al (2004), il peut y avoir
augmentation du produit global (et même du produit moyen) sans ce pendant
creusement des inégalités économiques comme c'est le cas
dans certains pays du tiers monde. Dans ces cas, le revenu engendré par
la croissance est accaparé par une minorité. Le progrès,
quant à lui, se rapporte à une analyse des performances
qualitatives, à l'amélioration de l'efficacité
économiques (productivité) et aux innovations.
Le développement est un processus qualitatif lié
au bien être de la population (hausse de l'espérance de vie,
élévation du niveau d'étude, urbanisation et
tertiarisation, etc.), qui englobe la croissance économique qui est un
processus quantitatif. En effet, le développement est un processus qui
fait appel à des transformations sociales, psychologiques, politiques,
institutionnelles, financières et économique, c'est l'état
de l'économie tandis que la croissance mesure le degré
d'évolution de l'économie d'un instant t à un instant
t+1.
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L'expansion est un phénomène qui désigne
une amélioration quantitative à court terme des performances
économiques qui est plus utilisé dans les analyses de cycles et
des fluctuations. Selon Beiton et Al (2004), l'expansion désigne un
phénomène d'accélération conjoncturelle du rythme
de croissance de l'économie par rapport au taux de croissance de longue
période. La croissance évoque donc la même tendance sur le
long terme.
Il faut en fin distinguer la croissance des crises car, il
peut y avoir croissance en tant de crise. On parle de crise au sens strict,
quant il y a retournement ou chute brusque de l'activité
économique (quantités de biens et services produits) ; cette
crise débouche sur une dépression qui correspond à une
baisse de l'activité économique.
Après avoir donné une définition de la
croissance économique, nous pouvons exposer les théories de la
croissance économiques. Nous allons commencer par exposer les
prémisses de la théorie de la croissance avant d'aboutir sur les
nouvelles théories de la croissance en passant par les analyses
keynésiennes et modèle néoclassique.
La dynamique classique
Les analyses prémisses des théories de la
croissance ne considèrent pas le progrès technique dans leurs
études ; et raisonnent sous l'hypothèse des rendements
décroissants. Dans le développement de leur modèle, Smith
et Malthus décrivent le développement économique en termes
de fixité des terres et de croissance de la population.
Malthus pensait que l'économie sous la pression de la
population, parviendrait à un point où les travailleurs ne
reçoivent que le minimum vital ce qui doit permettre un équilibre
stables de la population. L'analyse de Malthus s'est avérée
fausse car il a oublié la contribution des inventions et technologies
futures21.
Smith (1776), montre que la division du travail permet un gain de
productivité, ouvrant ainsi donc la perspective d'un cercle vertueux de
la croissance.
Ricardo de sa part, fonde son analyse sur la
répartition des revenus. Il considère que le revenu national est
reparti entre les propriétaires fonciers qui perçoivent la rente,
les ouvriers qui perçoivent un salaire et les entrepreneurs ou
capitalistes qui s'accaparent des profits. Il démontre que la dynamique
de la croissance conduit à un état stationnaire du fait
21
Voir :Samuelson et Nordhausen (1995), in Macroéconomie
Page : 768
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de l'évolution de la répartition des revenus et
l'accroissement de la rente différentielle dans le revenu global qui
rend à long terme le profit nul. Néanmoins, il préconise
le libre échange pour dépasser ce stade de
stationnarité.
De manière générale, les classiques
considèrent la croissance économique comme résultant de
l'accumulation du capital, c'est-à-dire de la quantité
d'instruments (« moyens de production produits », selon Smith)
à la disposition des travailleurs.
A la suite de Malthus, Smith, Ricardo, d'autres auteurs
classiques comme Mill, ont eu à développé leur point de
vu.Avant d'aborder la contribution du modèle néoclassique de la
croissance nous allons présenter un aperçu de la pensée
keynésienne de la croissance.
Analyse keynésienne de la croissance
économique.
La contribution de la pensée keynésienne
à la théorie de la croissance économique se retrouve
précisément dans les travaux de Harrod-Domar. Keynes, de
lui-même n'a pas apporté une grande contribution.
Keynes, dans son analyse de la croissance suppose que la
société épargne plus qu'elle en a besoin. Ainsi, partant
de l'analyse de l'efficacité marginale du capital, il démontre
que le sous emploi du facteur capital va entrainer une baisse de son rendement
; ce qui au final va décourager l'accumulation de capital. Mais, il a
manqué de voir que cette baisse de la productivité marginal du
capita peut être atténué par la croissance
économique.
Les travaux d'Harrod-Domar sont cités comme les plus
grandes contributions de l'école de pensée keynésienne
à la théorie de la croissance. Il s'agit d'un modèle
basé sur le concept de l'ICOR (Incrémental Capital Out put Ratio)
qui établit une relation constante entre le taux de croissance et le
ratio d'investissement. Le modèle illustre le double rôle de
l'investissement :
· Premièrement un rôle de stabilisateur selon
le modèle keynésien étant donné qu'il constitue un
élément de la demande globale ;
· Secundo, l'investissement constitue un accroissement du
stock du capital donc des capacités de production de
l'économie.
En outre, le modèle définit les conditions d'une
croissance équilibrée se traduisant par l'égalité
entre le taux de croissance garanti et le taux de croissance naturelle. Solow
qualifie un tel équilibre d'« équilibre au fil de
rasoir » car il présente des instabilités et
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quant on s'en écarte, on n'est pas sûre d'y
revenir. Ce modèle sera la base des politiques économiques dans
plusieurs PSD qui ont recouru à l'aide extérieur pour financer
leur investissement nécessaire pour atteindre le taux de croissance
désiré ; ce qui a conduit beaucoup de pays à s'endetter
sans aboutir aux résultats escomptés car leurs environnement
économiques n'était pas propice.
Les néoclassique vont essayer de résoudre
l'incohérence du modèle d'Harrod-Domar à
travers une modification de leur fonction de production.
Le modèle de croissance
néoclassique
Le pionnier du modèle de croissance néoclassique
est Solow (1957). Le modèle montre la possibilité d'une
croissance équilibré contrairement aux keynésiens pour qui
la croissance équilibré est une situation exceptionnelle. Selon
Samuelson et Nordhaus (1995), il s'agit d'un modèle far qui sert de
références dans les études des causes de la croissance. Le
modèle au départ considère deux facteurs de productions
qui sont utilisés efficacement : le capital et le travail. Un seul bien,
homogène est produit dans les conditions concurrentielles avec une
technologie constante dans le temps. Dans ces conditions, une économie
atteint son sentier de croissance grâce à la flexibilité
des prix et à l'existence d'une fonction de production à
coefficients variables. Ainsi, l'investissement par intensification du
capital22 génère une croissance de la production par
travailleur et des salaires.
Les cambridgiens ont beaucoup critiqué ce
modèle, notamment sa possibilité de mesurer le capital ; car il
est composé de biens hétérogène et il serait donc
difficile de mesurer sa productivité. Ils précisent que le taux
d'intérêt et le taux de profit ne sont pas des indicateurs de la
rareté relative du capital.
Plus tard, l'introduction du progrès technique dans la
fonction de production a été la grande nouveauté des
néoclassiques.
Solow(1957) est l'un des premiers chercheurs à
intégrer le progrès technique dans son modèle. Il donne
pour la première fois, une explication théorique au rôle
déterminant de la PGF dans l'appareil productif. Dans son modèle,
Il introduit un troisième facteur de production, le progrès
technique, en supposant qu'il est exogène c'est-à-dire non
engendré
22
On est en présence d'investissement par intensification de
capital lorsque le stock de capital augmente plus rapidement
que la force de travail.
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par le système productif ; Il est plutôt
imposé au système productif. Il obtient donc que le taux de
croissance est égal à la somme du taux de croissance du capital
et du travail pondéré par leurs efficacités respectives et
celles du progrès techniques.
Des critiques portés sur le fait que le progrès
technique soit exogène vont entrainer l'émergence de nouveaux
modèles de croissance économiques développés
principalement par les américains dont les tenants sont Romer (1986) et
Lucas (1988).
Les nouvelles théories de la
croissance
L'émergence des nouvelles théories de la
croissance est fondée sur les résultats des travaux empiriques
portant sur : les questions de convergence, le rôle des politiques
gouvernementales (Reynold (1983)) et l'influence des facteurs
démographiques. En effet ces travaux vont ouvrir la voix à ce
qu'on va appeler la théorie de la croissance endogène.
Contrairement à Solow, plusieurs autres auteurs ont
plutôt dans leurs recherches incorporées le progrès
technique. Parmi ces auteurs nous pouvons citer entre autres
Römer(1986,1990), Lucas(1998) etc. Le rôle novateur de la
théorie de la croissance endogène est d'affirmer le rôle
directeur de la connaissance (éducation, capital humain, capital
physique, le <<Learning by doing>>, l'innovation de
procédés ou de produits) dans la connaissance économique (
Baumon et Ali (1997)). De manière générale, la
théorie de la croissance endogène met en évidence quatre
facteurs qui influencent sur le taux de croissance d'une économie : les
rendements d'échelle constante (Romer) 23 , les interventions
de l'Etat à travers les investissements dans les infrastructures (R.
Barro)24, la recherche et développement (Romer, .SCHUMPETER),
l'accumulation de capital humain(Lucas).
L'économie géographique constitue une extension
féconde à l'analyse de la croissance et en particulier aux
théories de la croissance endogène qui intègrent les
effets externes technologiques en tant que vecteurs de développement.
Selon la théorie de l'économie géographique, les
intégrations verticales (nord-sud) sont a priori plus favorables
à la croissance que des intégrations régionales sud-sud,
qui seraient créatrices
23 Il attribue la croissance à
l'accumulation de capital et suppose que les infrastructures publiques
constituent donc un facteur de croissance qui engendre des rendements
croissants dans le long terme en raison des économies in ternes qu'elles
permettent pour leurs producteurs privées
24 Il considère que les infrastructures peuvent conduire
à l'amélioration de la productivité et les impôts
qui servent à les financés à rôle positif
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de divergences aux dépens de économies les plus
pauvres ((Venables 2000) cité par Maingy(2004)). En
effet, la baisse des barrières tarifaires et la suppression des
obstacles tarifaires vont permettre aux firmes des pays du Nord de
délocaliser leurs productions vers les pays pauvres pour profiter des
avantages en coût et en main d'oeuvre ; ce qui est profitable aux
puissances en terme de rendement ; et aux pays pauvres car ils
bénéficient non seulement de la technologie importée mais
aussi du développement dans divers secteurs comme les infrastructures
induites par les IDE.
Sur la base de ses diverses théories, divers travaux ont
été réalisés pour capter l'effet des divers
déterminants de la croissance sur la croissance à travers divers
méthodes.
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