2.2. Résultats de l'estimation des
modèles et interprétation.
Nous allons successivement présenter les résultats
de l'estimation des deux modèles et procéder à leur
interprétation.
i. Modèle 1 :
171(PIBit) = a + ph 171(DPUBit) + P2 171(EXPORit) + P3
171(FBCFit)
+ P4 171(iDEit) + 1P5 171(TRANSit) + 1P6 171(FTRAVit)
+ pi + nt
+ eit (5)
Les résultats de l'estimation du premier modèle
figurent dans le tableau 4 de la page 52.
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Trans~ert de tecfino(ogie et croissance
économique : Vne estimation en panefau sein de PVEMOJI
|
|
Tableau 4 : Estimation du modèle 1
|
Variable dépendante :ln(PIB)
|
|
Variables
|
Coefficient
|
z
|
P>z
|
lndpub
|
0,2193851***
|
8,79
|
0,0000
|
lnexpor
|
0,2808287***
|
15,5
|
0,0000
|
lnfbcf
|
0,0499196*
|
1,86
|
0,0630
|
lnide
|
-0,0064924
|
-1,36
|
0,1730
|
lntrans
|
0,0983681***
|
10,23
|
0,0000
|
lnftrav
|
0,0863752***
|
4
|
0,0000
|
_cons
|
1,280194
|
35,05
|
0,0000
|
|
Note : les symboles *, ** et ***
représentent les seuils de significativité respectivement 1% , 5%
et 10%.
Source : estimation de l'auteur.
Tableau 5: Signes attendus et signes obtenus des
variables explicatives du modèle 1
Variables
|
Signes attendus
|
Signes obtenus
|
lnDPUB
|
+
|
+
|
lnEXPOR
|
+
|
+
|
lnFBCF
|
+
|
+
|
lnIDE
|
+
|
Non significatif
|
lnTRANS
|
+
|
+
|
lnFTRAV
|
+
|
+
|
|
Source : construit par l'auteur
à partir de l'observation des résultats sur le logiciel Stata
11
Globalement, pour toutes variables, le signe attendu est
obtenu, sauf pour les IDE dont le coefficient est d'ailleurs non significatif.
Nous allons donner une explication économique à ces
résultats en nous basant sur la situation macroéconomique des
pays de la zone UEMOA.
Le sens réel des dépenses publiques sur
l'économie n'est pas empiriquement démontré de
manière univoque, car il faut tenir compte des obstacles tels que la
corruption,
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Trans~ert de tecfino(ogie et croissance
économique : Vne estimation en panefau sein de PVEMOJI
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la mauvaise gestion qui réduisent les effets positifs
des dépenses publiques. Mais dans notre première estimation nous
obtenons un effet positif pour cet indicateur ; c'est-à-dire qu'une
augmentation d'un point de la croissance des dépenses publiques entraine
une augmentation de 0,22 point du taux de croissance du PIB réel. Ceci
traduit le fait que les différentes dépenses effectuées
par les gouvernements de l'union à travers la construction des
infrastructures, les diverses subventions, la création de l'emploi et
autres ont un effet positif sur leur croissance malgré le niveau de la
corruption assez élevé dans la zone. Ce résultat traduit
également l'efficacité de la commission de surveillance de
l'UEMOA en termes de respect des critères de convergences.
D'après ce tableau 4, une
augmentation d'un point des exportations entraine une augmentation de 0,28
point du taux de croissance du PIB dans les pays de la zone UEMOA entre 1995 et
2009. Ce résultat confirme l'importance de l'ouverture commerciale pour
les pays de l'union. En effet, l'accroissement des exportations fait rentrer
les devises dans le pays et stimule la production à travers une
amélioration de la technologie. Les devises induites par l'accroissement
des exportations servent à financer les importations, les
investissements dans les infrastructures, l'éducation et les recherches.
L'évolution technologique induite peut être diffusée dans
les autres secteurs nationales et permettre une amélioration de la
productivité globale du pays et donc de la production nationale. En
outre ces résultats au niveau des pays de l'UEMOA peuvent s'expliquer
par le fait que l'exportation des produits primaires occupe une place
importante dans leurs PIB
L'acquisition de nouveaux matériels de production
améliore la productivité du travail à travers l'effet du
progrès technique comme l'ont démontrées les
théories de la croissance endogène. La zone UEMOA est
caractérisée par la faiblesse du secteur bancaire ou financier
malgré les reformes entreprises ; de sorte que la grande partie du
capitale investi provient de l'extérieur ; ce qui constitue une dette
pour le pays. C'est ce qui peut expliquer la faiblesse de l'effet de ce facteur
sur la croissance au sein de l'UEMOA qui est de 0,05 pour une augmentation d'un
point de la FBCF.
Les IDE de leurs part favorisent l'importation de la
technologie du pays d'origine vers les pays d'accueille, favorisant la
productivité de la filiale qui peut se répercuté sur
d'autres indicateurs tels que le chômage 29 , le financement
de la réalisation des
29 Les IDE créent le travail dans les pays
d'accueils.
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Trans~ert de tecfino(ogie et croissance
économique : Vne estimation en panefau sein de PVEMOJI
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|
infrastructures qui sont connus avoir un effet positif sur la
croissance. Mais ici nous obtenons un signe négatif qui est bien sur
assez faible et non significatif. La non significativité peut
s'expliquer par la présence d'une autre variable qui est le proxy du
transfert de technologie qui matérialise mieux le transfert de
technologie.
Le résultat obtenu pour le transfert de technologie
corrobore les résultats obtenus par de nombreuses recherches (Coe et
Helpmann (1995), Coe et Al (1997), Edmon (2001) Lichtenberg et Van P. Potterie
(2001), Musolesi (2006)) qui démontrent un effet positif mais faible des
transferts de technologie sur la croissance des pays en développement.
Selon ces résultats, une augmentation d'un point du taux de croissance
des transferts de technologies induit une augmentation de 0,1 point du taux de
croissance du PIB réel. Cette faiblesse peut s'expliquer d'une part par
la faiblesse du capital humain (pour une bonne utilisation et une bonne gestion
de la technologie transférée), l'insuffisance ou l'inexistence
des activités de R&D de sorte qu'il n'existe pas d'innovations
complémentaires. Et d'autre part par le faible niveau d'appropriation de
la technologie des pays de la zone et la structure de leur économie en
référence aux travaux de De Mello(1997) et Karim (2008).
En effet, le transfert obtenu s'effectue principalement par
l'importation et l'emploi des biens équipements et des biens
intermédiaires. Ces biens qui véhiculent la technologie qu'ils
incorporent permettent aux entreprises locales d'avoir accès à la
technologie extérieure à travers la mise à disposition de
nouvelles machines, des ordinateurs, des composantes électroniques, etc.
Ces nouvelles innovations permettent aux entreprises d'améliorer leurs
productions mais occasionnent aussi des coûts supplémentaires
liés à l'entretient, à la formation et à
l'utilisation à cause de l'inexistence de la main d'oeuvre
qualifiée. Ce qui fait que, en fin de compte, l'impacte de la nouvelle
technologie ne sera déterminé qu'à partir du
différence entre les coûts supplémentaires et
l'accroissement de la production. D'autre part, pour analyser la
spécificité des produits importés et initier des produits
similaires, il faut un niveau acceptable de recherches et développements
comme ce fut le cas pour le japon et la Chine ; or les pays de la zone UEMOA
font face à une carence en R&D ; ce qui rend impossible les
innovations qui doivent suivre l'importation massive des produits à
haute technicités.
Dans l'optique du modèle néoclassique, la force
de travail joue un rôle important dans l'appareil productif. Son
amélioration conduit à l'augmentation de la production à
capital égal. La faiblesse de l'effet capté sur la croissance,
qui est de 0,09 pour une
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Trans~ert de tecfino(ogie et croissance
économique : Vne estimation en panefau sein de PVEMOJI
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|
augmentation d'un point du taux de croissance de la force de
travail, peut s'expliquer par la qualité de la force de travail. En
effet au sein de l'UEMOA, comme nous avons eu à le dire le nivaux de
scolarité secondaire est faible par rapport à la part de la
population active de sorte que la main d'oeuvre n'est pas qualifié.
Les résultats de l'estimation du second modèle
nous permettront de capter la dynamique de long terme de l'effet de ces
différentes variables sur le PIB.
ii. Modèle 2
1n(PIBit) = a' + 11' 1 1n(PIBit_i) + I'2
1n(DPUBit) + I'3 1n(E XPORit)
+ Pi4 1n(FBCF~t) + Pi5 1n(IDE~t) +
Pi6 1n(TRAN S~t)
+ Pi7 1n(FTRAVit) + ,ui +
nt + eit(6)
Le présent paragraphe est consacré à une
évaluation empirique sur panel dynamique de la relation entre le
transfert de technologie et la croissance économique.
Nos résultats découlent d'une estimation sur
panel dynamique à l'aide de la méthodologie des GMM en
système à une étape. L'échantillon de base à
été divisée en sous périodes de 5ans afin de
pouvoir introduire des variables instrumentales muettes dont la première
prend la valeur 1 pour la première période et 0 les autres ; la
seconde prend la valeur 1 pour la seconde période ainsi de suite. Nous
retenons uniquement la dernière variable muette qui nous permet
d'obtenir un résultat acceptable. Avant de procéder à
l'interprétations des résultats de l'estimation du modèle
2 nous avons effectués le test de sur identification de Sargan/ Hansen
et le test d'autocorrélation de second ordre d'Arrelano et Bond dont les
résultats figurent dans le tableau 6
ci-après.
Tableau 6 : Résultats des tests de validations des
estimations en GMM
Test
|
resultat
|
p-value
|
Test d'Arellano-Bond en difference première AR(2)
|
z=0,5
|
0,617
|
Test de Sargan
|
chi2(89) = 105,03
|
0,133
|
Source : Estimation de l'auteur
Le test d'Arellano et Bond de second ordre donne une
probabilité de 0,67 ; ce qui ne permet pas de rejeter l'hypothèse
d'absence d'autocorrélation de second ordre ; de même le test de
Sargan avec une probabilité de 0,133 ne permet pas de rejeter
l'hypothèse de
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Trans~ert de tecfino(ogie et croissance
économique : Vne estimation en panefau sein de PVEMOJI
|
validité des variables retardées en niveau et en
différence comme instruments. Nous pouvons donc passer à
l'interprétation de nos résultats.
Tableau 7 : Résultats de l'estimation du
modèle 2
Variable dépendante :ln(PIB)
|
|
Variable
|
Coef,
|
t
|
P>t
|
llnPIB
|
0,0455965
|
0,58
|
0,5640
|
lnDPUB 0,0306589
|
1,04
|
0,3030
|
lnEXPOR
0,0744366**
|
2,47
|
0,0150
|
lnFBCF 0,018778
|
0,47
|
0,6400
|
lnIDE
|
-0,0167589**
|
-2,11
|
0,0370
|
lnTRANS
|
0,0597272***
|
3,74
|
0,0000
|
lnFTRAV
|
0,0534916**
|
2,43
|
0,0170
|
Dum4 0,0017519
|
0,58
|
0,5640
|
Constante 0,0088036***
|
3.76
|
0,0000
|
Note : les symboles *, ** et ***
représentent les seuils de significativités respectivement de 1%,
5% et 10%.
Source : Calcul de l'auteur à partir des
données du modèle
Tableau 8 : Signes attendus et signes obtenus des
variables explicatives du modèle 2
Variables
|
Signes attendus
|
Signes obtenus
|
llnPIB
|
+
|
+
|
lnDPUB
|
+
|
+
|
lnEXPOR
|
+
|
+
|
lnFBCF
|
+
|
+
|
lnIDE
|
+
|
-
|
lnTRANS
|
+
|
+
|
lnFTRAV
|
+
|
+
|
Source : construit par l'auteur
à partir de l'observation des résultats sur le logiciel Stata
11
Ces résultats confirment les résultats du
premier modèle : toutes les variables sont liées positivement au
PIB réel (tableau 8) sauf les IDE qui ont un effet négatif mais
faible. Ils confirment également les travaux de Coé et
Helman(1995), Tarek. et Naceur (2007) et celui d'autres travaux.
En effet, les résultats de l'estimation du second
modèle confirme les résultats du premier modèle avec des
effets plus poussés ou moindres.
|
Trans~ert de tecfino(ogie et croissance
économique : Vne estimation en panefau sein de PVEMOJI
|
L'effet des dépenses publiques qui était
à 0,22 pour une augmentation de 1 point à baisé à
0,031. Celui des exportations est passé à 0,074 contre 0,28, les
transferts de technologie de 0,10 à 0,06, les IDE de -0,006 à
-0,017, la force de travail de 0,09 à 0,05 ; et enfin, la FBCF baisse de
0,05 à 0,019. En plus de ces différences, les coefficients
calculés pour les dépenses publiques, la FBCF ne sont pas
significatifs ; de même que le PIB retardé d'une
période.
La baisse de l'impacte des exportations peut s'expliquer par
la fluctuation du cours des matières premières, dans la mesure
où les exportations de la région sont principalement
constituées de produits primaires.
De nombreuses études montrent que les entrées
des IDE permettent d'améliorer la productivité des entreprises
des pays hôtes par l'intermédiaire des transferts technologiques.
Abdeljabbar et Hicham(2010), trouvent dans leur étude qu'il existe une
complémentarité entre les IDE et le capital humain et donc que
les PED doivent accumuler un niveau minimum de capital humain pour que les IDE
puissent jouer pleinement leurs rôles ; or en Afrique de l'ouest le
capital humain est très faible. Sur la période d'étude
considérée, le taux de scolarité secondaire est de
20%30 et le plus souvent en dessous de cette moyenne dans la plus
part des pays. Ces remarques peuvent en partie expliquer nos résultats
obtenus pour les IDE en référence à De Mello (1997) et
Karim (2008) que nous avons précédemment cité.
La baisse de l'impacte du transfert de technologie dans le
long terme va à l'encontre de l'idéologie qui sous tend le
modèle de Solow qui suppose une amélioration normalement,
expliquée par le progrès technique engendré. Ceci ne fait
que traduire l'hypothèse que les PED sont des utilisateurs de
technologie en ce sens que l'innovation est quasis inexistante et les
transferts de technologies ne sont opérés que partiellement.
Celui de la force de travail traduit l'inefficacité de la main d'oeuvre
qui se traduit par l'absence d'innovations et l'incapacité de pouvoir
utiliser rationnellement les technologies transférées. Bref ces
résultats confirment la thèse de de Mello (1997) qui dit que les
pays suiveurs ne font qu'utiliser la nouvelle technologie importée sans
absorption réelle.
30 Calcul de l'auteur à partir des
données de la BAD
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