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Kepublicue du Niger MI55/KT
UNIVERSITE ABDOU MOUMOUNI DE NIAMEY Faculté des
Lettres et Sciences Humaines
Département de Géographie
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Étude diagnostique de la filière pomme de
terre dans les communes de Doutchi, Koré Maïroua et
Soukoukoutane ( département de Dogondoutchi ).
Mémoire de
Maîtrise Présenté et soutenu par: Yagi
SANOUSSI
Sous la direction de: Membres du jury:
Pr AMADOU Boureima Président: Pr Toudou
ADAM
Dépt Géographie /FLSH, UAM FA, Université
Abdou Moumouni,
Assesseur: Dr MOUNKAILA Harouna
Maitre-Assistant, ENS, Université Abdou Moumouni
Année académique 2009-2010
TABLE DES MATIERES
TABLE DES MATIERES 1
Tables des figures 5
Table des photographies 5
Table des tableaux 5
ABREVIATIONS 6
DEDICACE 7
Remerciements 8
Résumé 9
Abstract 10
Introduction 11
Première Partie: Cadre théorique.
13
Chapitre I: Cadre théorique 14
1.1: Revue de la littérature 14
1.2: Définition des concepts et termes de l'étude
16
1.4: Justification du choix du sujet 19
1.5: Objectifs de recherche 19
1.5.1: Objectif général 19
1.5.2: Objectifs spécifiques 19
1.6: Hypothèses de recherche 19
1.7: Méthodologie 20
1.7.1: La recherche bibliographique 20
1.7.2: Démarche de l'étude 20
1.7.3: L'exécution du travail sur le terrain 20
* Les enquêtes 20
* L'observation sur le terrain 21
1.8: Les difficultés rencontrées. 21
Deuxième partie: Présentation de la zone
d'étude 22
Chapitre II: Les aspects biophysiques 23
2.1: Situation géographique 23
2.2: Le climat 25
2.3: L'hydrographie 26
2.4: La végétation 28
2.5: Les sols 29
Chapitre III: Les activités
socio-économiques 31
3.1: Les données démographiques 31
3.2: L'agriculture 31
3.3: L'élevage 33
3.4: Les activités extra-agricoles 33
Chapitre IV: Caractéristiques
agroécologiques des trois communes échantillons 34
4.1: La commune de Doutchi 35
4.2: La commune de Koré Mairoua 36
4.3: La commune de Soukoukoutane 37
Troisième partie : Résultats 38
Chapitre V: Généralités sur la pomme
de terre 39
5.1: Origine de la pomme de terre 39
5.2: Présentation de la pomme de terre 39
5.3: Caractéristiques botaniques de la pomme de terre
39
5.4: Aire géographique 40
5.5: Ecologie de la pomme de terre 40
5.6: Utilisation de la pomme de terre 40
5.7: Maladies et ennemis de culture 43
Chapitre VI : Facteurs de production de la pomme de terre
et système de culture 45
6.1:Les facteurs de production 45
6.1.1 : Les producteurs 45
6.1.1.1:Composition selon le genre. 45
6.1.1.2:Typologie des producteurs 46
6.1.2 : Statut et capital foncier 47
6.1.2.1:Mode d'accès à la terre 47
6.1.2.2: Les sols affectés à la culture de la pomme
de terre 48
6.1.3 : Mise en valeur des parcelles 48
6.1.3.1: Superficies affectées à la culture de la
pomme de terre 48
6.1.3.2: Les sources d'approvisionnement en eau 49
6.1.3.3: Les modes d'irrigation 50
6.1.3.4: Les moyens d'exhaure 50
6.1.3.5: Amendement et traitement phytosanitaire. 51
6.1.3.6: Traitements Phytosanitaires et ennemis animaux 51
6. 2: Le système de culture 52
6.2.1: Les variétés cultivées 52
6.2.1.1: Les variétés certifiées 52
6.2.1.2: Les variétés non certifiées. 53
6.2.1.3: Les sources d'approvisionnement en semences 54
6.2.2: L'association et la rotation de culture 54
6.2.3: Les périodes culturales 56
2.3.1: La période sèche 56
6.2.3.2: Expérimentation des cultures en saison de pluies
56
6.2.4: Performances du système de culture 56
6.2.4.1: Le rendement 56
6.2.4.2: La qualité du produit 56
Chapitre VII : La consommation et les modes de
conservation 58
7.2.1: La consommation 58
7.2.2: Les méthodes de conservation 58
7.2.3 : Les problèmes liés à la conservation
60
Chapitre VIII: La filière 61
8.1. Organisation du marché 61
8.2. Les acheteurs 61
8.3.2.1. Les grossistes 61
8..2.2. Les semi-grossistes 61
8.2.3. Les détaillants 61
8.3.3. Les revendeurs 61
8.3.3.1. Les revendeurs en détail 61
8.3.3.2. Les revendeurs ambulants 62
8.3.4. Les autres axes commerciaux 62
8.3.5: La fluctuation des prix. 63
8.3.6: Mode de conditionnement et moyens de transport 64
8.3.7: Les problèmes liés à la
commercialisation 64
Chapitre IX: Analyse socio-économique de
l'activité. 66
9.1: Du point de vue social 66
9.2: L'impact économique 66
9.2.1: Les coûts de l'activité au producteur 66
9.2.2: Les revenus du producteur et leurs emplois 67
9.2.3: Perception des producteurs sur l'apport financier
apporté par la culture de la pomme de
terre 69
Chapitre X : Les acteurs de la filière
70
10.1: Les producteurs et leur organisation 70
10.2: Les commerçants 70
10.3: Les services d'agriculture 71
10.4: Les partenaires au développement 71
10.4.1: L'ONG ARIDEL 71
10.4.2: L'Agro Sans Frontière Bretagne (ASF-B) 71
10.4.3: La FAO 72
10.4.4: Université Abdou Moumouni (UAM) 72
10.4.5: Les autres partenaires 72
Chapitre XI: Atouts, Contraintes et Perspectives
73
11.1: Les atouts 73
11.2: Les contraintes 73
11.3: Les perspectives de développement de la
filière 74
Conclusion 75
Bibliographie 76
Sites web 79
Annexes 81
TABLES DES FIGURES
Figure 1: Localisation du département de Dogondoutchi
24
Figure 2: Évolution de la pluviométrie à
Doutchi de 1977 à 2006 25
Figure 3: Réseau hydrographique du département de
Dogondoutchi. 27
Figure 4: La végétation du département de
Dogondoutchi. 29
Figure 5. Localisation de la zone d'étude 35
Figure 6: Mode d'accès à la terre. 47
Figure 7: Sources d'approvisionnement en eau 49
Figure 8: Moyen d'exhaure 50
Figure 9: Circuit de commercialisation de la pomme de terre.
63
TABLE DES PHOTOGRAPHIES
Photo1: Une nouvelle variété (Yona) 52
Photo 2: Une variété locale "Dan kassoua" 53
Photo 3: Association pomme de terre et Moringa 55
Photo 4: Association pomme de terre et carotte 55
Photo 5: De Pomme de terre de gros calibres 57
Photo 6: Magasin de conservation: vue extérieure 59
Photo 7: Caisses de conservation de pomme de terre 59
Photo 8: Pomme de terre étalée sur une table 62
TABLE DES TABLEAUX
Tableau 1: Évolution des principales productions agricoles
sur les dix (10) dernières années.
32
Tableau 2: Évolution de l'effectif du cheptel de
Dogondoutchi de 2000 à 2004 33
Tableau 3: Valeurs nutritives de la pomme de terre
comparées à quelques aliments amylacés42
Tableau 4: Principaux minéraux du tubercule de la
pomme de terre. 43
Tableau 5 : Répartition des producteurs selon le genre
45
Tableau 6: Répartition des producteurs par
catégorie 46
Tableau 7 : Typologie des sols utilisés 48
Tableau 8 : Estimation des superficies emblavées
pour la campagne 2008-2009. 49
Tableau 9 : Moyens de distribution d'eau. 50
Tableau 10 : Comparaison des productions et rendements
selon les variétés. 53
Tableau 11 : Évolution des prix de semences de
2005 à 2009. 54
Tableau 12: Dépenses moyennes et revenu moyen d'un
producteur 67
Tableau 13 : Valeur de la production suivant les prix.
68
Tableau 14: Estimation des recettes potentielles. 68
ABREVIATIONS
ANPIP: Association Nigérienne pour la
Promotion de l'Irrigation Privée. ARIDEL: Action pour
le Renforcement des Initiatives de Développement Local.
ASF-B: Agro Sans Frontières Bretagne.
DDDA: Direction Départementale de
Développement Agricole. DDRA: Direction
Départementale des Ressources Animales. DDM: Direction
Départementale de la Météorologie.
DMN: Direction de la Météorologie
Nationale.
CaDev: Carritas Développement.
CORUS: Coopération pour la Recherche
Universitaire et Scientifique CRS: Catholic Relief Service.
CIP: Centre International de la Pomme de
terre.
DOGONDOUTCHI: est utilisé comme
département dans le document. DOUTCHI: est
utilisée comme commune ou ville dans le document. FA:
Faculté d'Agronomie
FAO: Organisation des Nations Unies pour
l'Alimentation et l'Agriculture. FLSH: Faculté des
Lettres et Sciences Humaines.
HKI: Helen Keller International.
GP / PDT: Groupement des Producteurs de la Pomme
de Terre. INS: Institut National de la Statistique.
ITCF: Institut Technique des
Céréales et des Fourrages ITPT: Institut
Technique de la Pomme de Terre.
OCP / PDT: Organisation Communale des
Producteurs de la Pomme de Terre. ONG: Organisation Non
Gouvernementale.
PDC: Plan de Développement Communal.
RD / PDT: Réseau Départemental des
Producteurs de la Pomme de Terre. RENACOM: Répertoire
National des Communes.
RNDH: Rapport National sur le
Développement Humain. SOC - I: Science Outil Culture -
International.
UAM: Université Abdou Moumouni.
DEDICACE
Je dédie ce travail à mes parents Yagi Sambo et
Mai-Hatchi Sani pour m'avoir donné la vie et avec qui, il m'a
été donné la possibilité de cultiver le goût
du sacrifice et de la réussite.
REMERCIEMENTS
Nous remercions:
· Pr. Boureima AMADOU (FLSH), notre directeur de
mémoire, qui, en dépit de ses multiples occupations nous a fait
confiance en acceptant d'encadrer ce travail. Son expérience et la
rigueur de son encadrement nous ont été d'une grande
utilité. Qu'il trouve ici notre entière reconnaissance.
· Pr. ADAM Toudou (Faculté d'Agronomie), pour avoir
bien voulu accepter de présider cette soutenance
· Dr MOUNKAILA Harouna, Maitre-Assistant à l'Ecole
Normale Supérieure pour avoir accepter de jour le rôle
d'examinateur de ce document.
· Mr Alou Abarchi, Secrétaire Général
de l'ONG ARIDEL qui nous a fait l'honneur de nous permettre d'effectuer notre
stage dans ladite ONG.
· Mr Oumarou Yaro et Mme Ibrahim Zouéra Mahamadou
responsables de la cellule technique ASF / ARIDEL pour leur soutien,
encadrement et surtout la patience dont ils ont fait preuve tout au long de
notre stage.
· Ma tante Tani Yayé pour son soutien
multiforme.
· Mon frère Issoufou Gari, Secrétariat
Général (Rectorat) pour sa contribution multiforme.
· Tous mes collègues étudiants pour leurs
diverses contributions;
· Tous ceux qui de près ou de loin, directement ou
indirectement m'ont apporté leur soutien multiforme.
Que ceux qui n'ont pas été cités ici,
trouvent également l'expression de ma totale reconnaissance.
Résumé
Le présent document analyse la filière pomme de
terre dans le département de Dogondoutchi particulièrement dans
les communes de Doutchi, Koré Mairoua et Soukoukoutane. Cette
étude ayant pour objectif le diagnostic de la filière a
été conçue selon trois questionnaires, un guide
d'entretien et la visite des différents sites de production. Elle a
permis d'identifier les principaux acteurs ainsi que les actions menées
mais aussi les résultats sur la sécurité alimentaire. Elle
a également permis de mettre en évidence le comportement de cette
filière ainsi que la dynamique créée par cette
activité dans le département.
L'analyse s'est appesantie non seulement sur l'environnement
physique mais aussi humain dans lequel se pratique cette activité. Les
résultats auxquels nous sommes parvenu révèlent que cette
culture est entrain de gagner du terrain (elle est passée de 188, 32t en
2006-2007 à 410, 71t en 2007-2008 (ASF, 2008) et intéresse toutes
les catégories sociales. Beaucoup de producteurs ont
témoigné leur motivation de faire de Dogodoutchi la principale
zone de production de pomme de terre dans les prochaines années.
Cette activité est cependant confrontée
à un certain nombre de contraintes parmi lesquelles la cherté des
semences, le problème d'écoulement pendant la période de
forte production, le tarissement précoce des mares et l'ensablement des
puits etc. Mais cette filière n'a pas que des points faibles, elle a
aussi des points forts notamment la tendance à la modernisation du
matériel agricole, la motivation des exploitants, la rentabilité
économique etc.
Les bénéfices tirés par les exploitants
montrent l'importance de cette activité dans l'amélioration des
conditions de vie des ménages et du développement local et, par
conséquent dans la lutte contre la pauvreté.
Mots clés: Pomme de terre,
Filière, Système de production, Système de culture, Mode
de conservation.
Abstract
This document does an analysis of potato channel in the
department of Dogondoutchi especially the districts of Doutchi, Koré
Mairoua and Soukoukoutane. This study aims to diagnosticate this channel has
been made according to three questionnaires, an interview guide and the visit
of the different sites of productions. It permits to identify the main actors,
the actions that have been done as well as the results of food security. It
permits also, to clarify the attitude of the channel, and the dynamism creates
by this activity in the department.
The analysis is focused, on the physical and the human
environment which participate in this activity. The results that we have show
that the culture permits to gain land (It moves from 188, 32t in 2006-2007 to
400, 71t in 2007-2008 (ASF, 2008) and interests all the social strates. Many
productors show their motivations to make of Dogondoutchi, the main zone of
production of potato during the next years.
This activity is therefore confronted to a certain number of
obstacles, between which the expensiveness of seeds, the problem of selling
during the period of great productivity, the pool's dryness and the obstruction
of wells, by sands... But this channel does not only have weakness, it has have
strength such as the trend towards the modernization agriculture materiel, the
productors motivations and the economic gain.
The benefits gain by the productors show the importance of
this activity in the amelioration of the houses life conditions and the local
development and consequently in the struggle against poverty.
Key words: Potato, channel, system of
production, culture's system, way of production.
INTRODUCTION
Pays sahélien et continental, le Niger est
situé à 700km au Nord du Golfe de Guinée, 1900km à
l'Est de la côte atlantique et 1200km au Sud de la
Méditerranée (Sidikou, R, 2002). L'agriculture constitue la
principale activité économique du pays mais aussi la principale
source de revenus des populations rurales.
Cependant, depuis quelques décennies, le Niger fait
face à une dégradation de son environnement tant physique que
social. En effet, la dégradation des sols, les déficits de
productions combinés à une forte pression démographique
sont entre autres, les problèmes qui caractérisent ce pays. Le
département de Dogondoutchi et plus particulièrement les communes
de Doutchi, Koré Mairoua et Soukoukoutane n'échappent
malheureusement pas à cette dynamique. L'insécurité
alimentaire est devenue la principale source de la détérioration
continue de l'état nutritionnel des populations surtout en milieu rural.
En effet, plusieurs études ont montré que de 1990 à 2000
seules les années 1992, 1994 et 1998 présentent un bilan
céréalier positif avec des excédents respectifs de 183, 8,
162, 3 et 219, 9 milliers de tonnes. Les autres années accusent un bilan
négatif atteignant -117, 7 milliers de tonnes en 1996. De 1985 à
2000 des études ont été réalisées en vue
d'apprécier l'état nutritionnel des populations
nigériènnes. Il s'agit entre autres de l'Enquête
Mortalité-Morbidité réalisée en 2005, deux
Enquêtes Démographiques et de Santé réalisées
respectivement en 1992 et 1998, deux Enquêtes Nationales sur la
prévalence du goitre en milieu scolaire en 1994 et 1998 et deux
Enquêtes à Indicateurs Multiples en 1996 et 2000 (cité dans
RNDH, 2004). Les conclusions de ces différentes enquêtes
convergent et montrent que la situation nutritionnelle des populations
nigériennes est de plus en plus précaire. Elles confirment que la
malnutrition protéino-énergétique (MPE), l'hypovitaminose
A et les anémies nutritionnelles liées au fer et à la
carence en iode, constituent un des problèmes majeurs de santé au
Niger.
Dans la recherche de possibilité d'une plus grande
diversité alimentaire, la pomme de terre vient en appui à
coté d'autres tubercules comme le manioc, la patate douce, les ignames
etc. La culture de la pomme de terre déjà pratiquée, a
besoin donc d'être développée. En effet, << le
développement de cette culture permettrait d'améliorer les
rendements, de baisser les coûts de production et de vente et par
conséquent de pouvoir mettre cet aliment à la portée de la
population>> (Sidikou, R, 2002).
Pour atteindre les objectifs du Millénaires pour le
Développement (OMD), un des principaux défis que doit relever
l'Etat du Niger consiste à garantir la sécurité
alimentaire des générations présentes et futures tout en
protégeant la base des ressources naturelles dont nous dépendons
tous. Dans ce contexte, la culture de la pomme de terre semble être l'une
des cultures les plus aptes à remplir ces objectifs. En effet, sa
culture est adaptée aux sites où les terres sont limitées
mais où la main d'oeuvre est abondante (condition qui caractérise
le Niger). De plus, cette culture n'entre pas en concurrence avec les cultures
vivrières traditionnelles de saison de pluies.
Cette étude vise à cerner tout l'environnement de
la culture et à mettre en évidence la filière de la pomme
de terre. Le présent document est subdivisé en trois parties:
· la première partie est consacrée au cadre
théorique ;
· la deuxième retrace le contexte
départemental et la spécificité agroécologique de
ces communes échantillons;
· enfin la troisième présente les
résultats de nos investigations.
Première Partie: Cadre théorique.
CHAPITRE I: CADRE THEORIQUE
Ce chapitre retrace la revue de la littérature, la
problématique, la méthodologie de recherche ainsi que les
difficultés rencontrées au cours de ce travail.
1.1: Revue de la littérature
Pour mieux cerner notre thématique, il nous est apparu
important de mettre en revue toute la documentation disponible sur cette
thématique. L'objectif étant de situer notre travail par rapport
aux débats en cours mais aussi d'orienter et approfondir notre
réflexion.
La problématique sur la sécurité
alimentaire est devenue de nos jours une préoccupation mondiale. Si dans
les pays développés, ce problème a été
résolu depuis fort longtemps, dans les pays du Sud il se pose avec
acuité. Dès lors, la lutte contre la faim devient donc un credo
pour tous les Etats, Institutions, Chercheurs et Développeurs. C'est
pourquoi des institutions comme la FAO et certains chercheurs ont fait de ce
problème leur cheval de bataille. Ainsi, au nombre des chercheurs on
note entre autres: Carfantan (J-Y), Condamines (C), 1983; Abott (J C), 1962;
Lammerink (M.P) et Wilffers (I), 1998.... qui chacun à sa manière
a apporté sa contribution pour édifier ce problème. C'est
ainsi que Abott (J.C), 1962 a fait ressortir l'importance de la
commercialisation dans l'accroissement des productions agricoles. Selon cet
auteur, le rôle de la commercialisation mérite d'être
souligné dans les programmes agricoles en raison de ses multiples
répercussions sur la production. En effet, si le producteur ne peut
compter sur un marché facilement accessible lui permettant
d'écouler les denrées alimentaires dont il n'a pas besoin pour sa
consommation, il n'est guère encouragé à produire ces
denrées. Tandis que Carfantan (J-Y), Condamines, (1983) ont mis l'accent
sur le nombre d'êtres humains qui meurent de faim chaque année.
Ils ont lancé un cri d'alarme pour une action commune pour en finir avec
ce génocide. Si ces auteurs ont exprimé la
nécessité d'une multiplication des bonnes volontés et les
générosités individuelles pour combattre la faim,
Lammerink (M.P) et Wilffers (I), (1998) ont démontré la
nécessité d'impliquer les paysans dans l'élaboration des
programmes de développement agricole. Pour eux, tout programme
élaboré sans l'implication des paysans est voué à
l'échec.
La lutte pour la sécurité alimentaire à
l'échelle sous régionale a amené Breman (H), Sissoko (K),
(1998) à montrer la nécessité d'une politique
d'intensification agricole au Sahel. Cette étude a également
débouché sur des perspectives pour un développement
durable de l'agriculture sahélienne. Dans le même ordre
d'idée, Damon (J) et al, (2003) ont mis en exergue le
rôle de l'agriculture dans la compétitivité ouest
africaine. Cette étude a aussi dégagé des perspectives
indispensables à mettre en oeuvre pour relancer le secteur agricole,
pour l'adapter aux exigences du marché régional ou international
et à l'évolution des questions environnementales et
foncières.
Au Niger, l'ordonnance N° 92-030 du 8 juillet 1992
portant sur le document intitulé << Principes Directeurs d'une
Politique de Développement Rural pour le Niger >> définit
en quatre points une véritable politique nationale en matière de
développement rural. Il s'agit de: '' La gestion des ressources
naturelles ", " L'organisation du monde rural et la participation des
populations ", " La sécurité alimentaire " et " L'intensification
et la diversification des
productions ". Depuis lors, une attention particulière
est mise sur les cultures de contre saison particulièrement les cultures
maraîchères en raison de leur multiple contribution à la
sécurité alimentaire en comblant surtout les déficits
alimentaires par les revenus générés. Ainsi, Waziri Mato
(M), (2000) a examiné l'importance de ces cultures de contre saison dans
la lutte contre l'insécurité alimentaire au Niger. Selon cet
auteur, les cultures sèches permettent l'échelonnement de la
production au cours de la campagne offrant ainsi la possibilité de
disposer d'une alimentation complémentaire ou une source de revenus
garantissant l'achat des aliments de base ou des condiments nécessaires
à la préparation des repas.
La diversification des productions agricoles constitue donc
le principal axe pour la lutte contre l'insécurité alimentaire.
La pomme de terre étant l'une de ces cultures les plus rentables (ayant
fait ses preuves dans certains pays) peut donc répondre à cette
préoccupation. C'est pourquoi, la FAO a décidé que 2008
soit décrétée année internationale de la pomme de
terre. Cette célébration intervient au lendemain de la hausse
vertigineuse des prix des céréales dans le monde. L'objectif
étant également de répondre aux grands problèmes
mondiaux tels que la malnutrition, la pauvreté et les menaces pour
l'environnement...
Au Niger, la pomme de terre est cultivée dans certaines
zones (Agadez, Bonkoukou) depuis fort longtemps. Néanmoins, le pays
reste dépendant de l'extérieur en approvisionnement des semences.
C'est pourquoi Sidikou (R), (2002), a préconisé
l'intégration des biotechnologies végétales à la
culture de la pomme de terre. En effet, au Niger les conditions climatiques
sont trop souvent favorables à certains pathogènes, la production
des plants sains de pomme de terre demeure un facteur limitant pour la culture
de cette plante. Pour cet auteur, les biotechnologies végétales
peuvent apporter leur contribution au développement de la pomme de terre
et à l'amélioration de la sécurité alimentaire,
tant sur les plans qualitatif que quantitatif. Tandis que Assoumane (K.I),
(2007) et Tchibozo (H.C), (2007) ont étudié sur les pratiques
culturales de production de la pomme de terre à Bonkoukou. Le premier a
fait ressortir que la principale contrainte de la pomme de terre à
Bonkoukou réside non pas dans la production mais dans la conservation.
En effet, les lacunes constatées sur les méthodes de conservation
contraignent les producteurs à brader le kilogramme à 150Fcfa
pendant la récolte alors qu'ils peuvent le vendre à 350Fcfa deux
mois plus tard. Le second, après avoir examiné l'important revenu
que génère cette activité, s'est également
appesanti sur les techniques de conservation assez sommaires mais parfois qui
se sont révélées efficaces.
A Dogondoutchi des études ont été
également faites sur la pomme de terre notamment par Bori (H), 2007 et
Barké (A), 2007. Le premier a fait ressortir que la culture de la pomme
de terre dans le département de Dogondoutchi est une culture à la
fois vivrière et de rente. C'est également une activité
qui intéresse toutes les catégories sociales du
département et très appréciée par la population. Il
ressort également de cette étude que le rendement moyen est
très appréciable. Quant au second, il a mis l'accent sur les
principales contraintes de la culture de la pomme de terre dans le
département. Il s'agit notamment de l'insuffisance des semences,
l'attaque parasitaire, l'insuffisance de maîtrise des techniques
culturales...
Au terme de cette revue, beaucoup de questions se posent
encore sur la culture de la pomme de terre notamment sur le plan local.
Comment se comporte cette activité? Comment
est-elle gérée? Quelle est la dynamique créée
par cette activité? Quelles sont les perspectives pour
cette filière? Des interrogations auxquelles nous
essaierons d'aborder dans la présente étude.
1.2: Définition des concepts et termes de
l'étude
Pour permettre une meilleure compréhension de notre sujet
d'étude, la définition de certains concepts clés et termes
de l'étude paraît nécessaire. Il s'agit de:
La filière: La
filière peut être définie comme un mode de découpage
et de représentation d'un système économique bien
défini. C'est aussi une analyse de l'organisation à la fois sur
un plan linéaire et complémentaire du système
économique d'un produit. Dans ce cas bien précis, l'étude
de la filière pomme de terre par exemple, est une analyse de tout un
système généré par ce produit, c'est aussi
l'analyse de la succession des actions menées par les différents
acteurs depuis la production jusqu'à la consommation.
Le système de production: Le
système de production est la << combinaison des facteurs de
production, des productions dans l'exploitation agricole >>. Il se
rapporte donc aux combinaisons productives, aux dosages opérés
à l'intérieur de ces combinaisons entre les principales
ressources productives: les ressources naturelles, le travail, les
consommations intermédiaires et les biens d'équipement (Cahiers
des Sciences Humaines, 1987). Pour Reboul (C), un système de production
agricole est << un mode de combinaison entre terre, forces et moyens de
travail à des fins de production végétale et/ou animale,
commun à un ensemble d'exploitants >>. Pour lui, un système
de production est caractérisé par la nature des productions, de
la force de travail (qualification) et des moyens de travail mis en oeuvre et
par leurs proportions.
Le système de culture:
Il peut être défini comme l'ensemble des productions retenues par
un groupe d'agriculteurs à un moment donné. Pour Sallah (A), UV:
246, le système de culture désigne l'association des cultures
dans l'exploitation. Pour lui, ces cultures peuvent avoir entre elles des
liens: de coexistence (se trouvant cultiver en même temps sur un
même champ ou sur des champs différents); d'assolement (quand il y
a rotation dans le temps sur un même espace); d'association (culture
supportant l'autre).
Le système d'exploitation: Le
système d'exploitation s'intéresse au mode de fonctionnement des
unités de production. La notion de système d'exploitation
agricole combine donc l'utilisation du sol, les techniques employées et
la production proprement dite (Derruaux. M, 1976). Elle est donc une
synthèse du système et du type de culture.
L'exploitation agricole: Une
exploitation agricole peut être définie comme l'unité dans
laquelle l'agriculteur pratique un système de production en vue
d'augmenter son profit.
1.3:Problématique
Avec une superficie de 11.044km2 (DDDA, 2007), le
département de Dogondoutchi est l'un des cinq départements que
compte la région de Dosso. L'agriculture reste la principale
activité économique du département ; selon la direction
départementale de l'agriculture, la superficie cultivable est
estimée à environ 993.360hectares soit 90% de la superficie
totale. Néanmoins 38, 6% seulement de cette potentialité sont
annuellement mis en valeur.
A Dogondoutchi, comme dans toutes les régions du
Niger, cette activité se caractérise par sa faible production
mais aussi et surtout par des rendements agricoles extrêmement bas dans
l'ensemble. A cela s'ajoute la très forte dépendance de cette
activité vis-à-vis des aléas climatiques. «
L'irrégularité, la baisse des précipitations, le
déplacement des isohyètes du nord vers le sud ont accru la
vulnérabilité des activités agricoles qui pour l'essentiel
sont calquées sur le rythme des saisons» (DAMON (J) et
al., 2003). La fragilité des sols et la baisse continue de leur
fertilité justifient largement le fait que l'accroissement de la
production soit obtenu en grande partie par l'extension des superficies
emblavées. La durabilité de l'activité agricole se trouve
ainsi compromise par le rythme de déforestation (avec comme
conséquence l'ensablement et l'érosion des sols) qui prend des
proportions de plus en plus inquiétantes.
Conscient donc qu'aucun développement n'est possible
sans une indépendance alimentaire, le gouvernement nigérien a
fait du développement agricole une priorité dans le cadre de sa
politique nationale depuis plusieurs décennies. Ainsi, ce
développement agricole a comme objectif prioritaire d'assurer la
sécurité alimentaire. Les grandes sécheresses des
années 1970 et 1984 épuisèrent vite les réserves
céréalières du pays, conduisant les autorités
à rechercher toutes les possibilités de diversification de la
production vivrière afin de la rendre indépendante des
aléas climatiques et d'assurer aux populations la sécurité
alimentaire. Cette recherche de la sécurité alimentaire est le
credo encore actuel des gouvernants et des organismes internationaux dont la
F.A.O.
La F.A.O définit la sécurité alimentaire
comme : « une situation telle que chacun peut à tout moment avoir
matériellement et économiquement accès à une
alimentation sûre, nutritive et suffisante pour satisfaire ses
préférences et ses besoins alimentaires et ainsi mener une vie
active et saine » (FAO, 2001 cité par DAMON, 2003).
Les populations nigériennes en général,
et celles de Dogondoutchi en particulier, sont loin de remplir cette condition.
Il est apparu donc impérieux pour tous les acteurs concernés
(gouvernement, société civile, paysans....) d'intensifier la
diversification des cultures et des productions locales pour pallier cette
insuffisance qualitative alimentaire.
En effet, la diversification des cultures offre plusieurs
avantages :
Elle permet aux populations locales de combler <<les
déficits alimentaires en macro nutriments (sucres, graisses,
protéines) et de carences en micro nutriments (fer, iode,
carotène, vitamines) >> (Cultures Sud, 2007) qui sont dus à
la consommation des céréales représentant l'essentiel de
l'alimentation locale.
De plus, la lutte pour la sécurité alimentaire
n'est pas seulement prise sous l'angle quantitatif mais qualitatif. Car
atteindre la sécurité alimentaire c'est disposer localement d'une
nourriture suffisante, variée et de qualité tout au long de
l'année.
Enfin, les revenus générés par les
cultures maraîchères permettent aux populations de se procurer des
services sociaux de base au rang desquels figurent les vêtements, le
bétail, les matériels et intrants agricoles et même les
cérémonies (mariages, baptêmes) pour ne citer que
quelques-uns.
La conférence de l'année 2008, tenue à
Cuzco (Pérou) qui consacre la célébration de
l'année internationale de la pomme de terre vise à exploiter le
potentiel de ce produit pour qu'il joue un rôle plus important dans
l'agriculture, l'économie et la sécurité alimentaire dans
les pays pauvres. C'est dans cette même lancée que le Centre
International de la Pomme de terre (CIP) et la FAO estiment que dans les pays
pauvres comme le nôtre, il faut accorder la priorité à la
recherche et au partage de technologie pour impulser << la
révolution de la productivité durable>>.
La pomme de terre avec ses valeurs nutritives et gustatives
est l'une des cultures qui répond à cette préoccupation de
diversification agricole. Riche en vitamines et en minéraux qui jouent
un rôle important dans l'organisme humain, elle peut être
utilisée à la fois pour lutter contre la malnutrition et la
pauvreté.
C'est dans un tel contexte que nous situons la
présente étude. Il s'agit de faire une analyse plus ou moins
exhaustive de tous les acteurs de la filière, (État, O.NG,
société civile, paysans etc.), des actions qui sont menées
et des résultats actuels sur la sécurité alimentaire de la
population.
Nous avons voulu nous appuyer sur l'étude de trois
communes : Doutchi, Koré Mairoua, et Soukoukoutane qui nous semblent
caractéristique de la culture de cette denrée dans le
département. Il apparaît d'ores et déjà qu'elle est
confrontée à beaucoup de difficultés :
· insuffisance d'infrastructures économiques de
commercialisation (entrepôts, organisation de point de vente) ;
· Insuffisance de formation et d'information des
producteurs ;
· insuffisance des moyens et techniques de conservation;
· forte dépendance de la région
vis-à-vis de l'extérieur pour son approvisionnement en
semences.
La culture de la pomme de terre étant une
activité de rente, fait intervenir de nombreux acteurs : organisations
d'aide au développement (projets et ONG) qui interviennent dans le cadre
de l'amélioration des pratiques et techniques culturales. C'est le cas
particulier de L'O.N.G ARIDEL (Action pour le Renforcement des Initiatives de
Développement Local) et de L'O.N.G A.S.F (Agro Sans Frontières),
avec laquelle elle travaille en partenariat dans le département de
Dogondoutchi. Cette O.N.G s'occupe de l'approvisionnement des paysans en
semences et intrants agricoles et les aide dans la découverte de
débouchés pour leurs productions.
Dans ce jeu d'interaction entre les différents acteurs
et la filière nous nous posons les questions suivantes. Comment cette
activité est elle organisée ? Comment est elle
gérée ? Comment se comporte la filière ? Quelles sont les
relations de synergies au sein de la filière ? Quels sont les liaisons
intersectorielles ainsi que les goulots d'étranglements ?
1.4: Justification du choix du sujet
Les raisons pour le choix de ce sujet se résument aux
constats suivants :
· les études sur les filières agricoles en
général et celle de la pomme de terre en particulier ne sont pas
nombreuses dans le département de Dogondoutchi. Certes il y a eu
quelques études mais qui à nos yeux paraissent insuffisantes pour
cerner l'environnement de la filière. Il s'agit donc pour nous
d'apporter notre contribution pour combler ces lacunes.
· une autre raison, non moins importante, est
liée non seulement à la connaissance que nous avons du milieu
mais aussi à l'opportunité que nous offrent les dirigeants de
l'ONG ARIDEL de capitaliser les expériences afin de mieux cerner notre
thématique.
1.5: Objectifs de recherche
1.5.1: Objectif général
L'objectif visé à travers cette étude
est d'analyser de la filière pomme de terre et sa contribution à
la sécurité alimentaire. Nous analyserons toutes les relations en
amont (encadrement des exploitants, approvisionnement en intrants, etc...) et
en aval (organisation du circuit de commercialisation) rythmant la production,
la conservation, la commercialisation et la consommation.
1.5.2: Objectifs spécifiques
Il s'agit d'analyser les systèmes de productions de la
pomme de terre dans le but de :
· caractériser les conditions et les facteurs de
production;
· repérer les innovations et les initiatives locales
;
· déterminer les réseaux de commercialisation
et les modes de valorisation de la production ;
· dégager l'impact de cette culture dans la
sécurisation alimentaire des ménages ;
· déceler les insuffisances en vue
d'amélioration
1.6: Hypothèses de recherche
Pour atteindre nos objectifs, nous partons des hypothèses
suivantes :
· Les cultures de contre saison constituent l'un des moyens
efficaces de contribution à la sécurité alimentaire.
· Les revenus générés par la
pomme de terre constituent l'une des raisons de l'émergence de cette
filière.
· Les actions des organisations d'aide au
développement contribuent à améliorer la production de la
pomme de terre.
1.7: Méthodologie
1.7.1: La recherche bibliographique
Fondement de toute recherche scientifique, la recherche
documentaire vise à rassembler les informations ou les données
secondaires nécessaires et les données de contexte relatives au
sujet, par la lecture de divers documents (généraux,
spécifiques). Cela nous a amené dans les bibliothèques,
les centres de documentation, les centres de recherche, sur Internet... Bref,
la recherche documentaire nous a permis non seulement de situer notre travail
par rapport aux débats en cours mais aussi d'orienter et approfondir
notre réflexion.
1.7.2: Démarche de l'étude
La présente étude dans le département de
Dogondoutchi vise à recueillir les données ayant trait à
la filière pomme de terre. Pour ce faire, nous avons effectué un
stage de deux mois (janvier- février) dans la cellule ASF de l'ONG
ARIDEL. Cette étude intéresse trois communes du
département de Dogondoutchi. L'idéal serait d'étudier tous
les sites du département mais pour des questions d'efficacité
nous nous sommes basé sur ces communes qui nous semblent être
caractéristiques de la culture de ce produit. En effet, le choix de ces
communes n'est pas fortuit. IL est fait sur la base d'un certain nombre de
facteurs aussi bien physiques qu'humains. Ainsi, une catégorisation des
communes a été faite: une commune de grande production, de
moyenne production et de petite production. A l'intérieur de chaque
commune également deux sites caractéristiques ont
été ciblés. C'est ainsi qu'à Doutchi (Tapkin Sow 1
et 2), Koré Mairoua (Maikalgo et Garin Tohé) et Soukoukoutane
(Soukoukoutane et Kolifo) ont été les sites
échantillons.
L'objectif est de décrypter tout l'environnement de la
filière afin de faire ressortir les différents facteurs (naturels
et humains) expliquant les différentes variations de productions mais
aussi de dégager des options possibles.
1.7.3: L'exécution du travail sur le terrain * Les
enquêtes
Pour mettre en lumière les réalités du
terrain, des investigations ont été menées. Trois
questionnaires et un guide d'entretien ont été
élaborés.
Un questionnaire pour les exploitants : Il a
traité des questions dont les réponses peuvent varier d'un
exploitant à un autre. Il nous a permis d'avoir une diversification de
l'information sur l'échantillon de la population enquêtée.
Ainsi, au niveau de chaque site 30% de l'effectif total des producteurs ont
été questionnés à l'exception de Doutchi où
nous avons enquêté le maximum des producteurs. Les raisons sont
dues à la qualité et à la diversification de
l'information. Au total 40 producteurs ont été
enquêtés sur un effectif de 110. En ce qui concerne le
dépouillement, nous l'avons fait de manière manuelle.
Un questionnaire pour les responsables des
groupements des producteurs: Il a traité des questions
relatives au fonctionnement de cette activité, les principaux
partenaires, les projets de développement de cette activité etc.
Ainsi, nous nous sommes entretenu avec quelques présidents des GP/PDT,
tous les présidents des OCP/PDT et le président du RD/PDT.
Un questionnaire pour les commerçants.
Il a traité des questions concernant le mode d'acquisition du produit,
la fluctuation des prix, l'existence ou non d'une structure des
commerçants pour cette activité etc. Ainsi, nous avons
questionné quelques commerçants de Doutchi et de Niamey (Petit
marché).
Un guide d'entretien: IL s'agit d'aborder
l'historique des sites, leur occupation et leur statut ainsi que le rôle
joué par les partenaires au développement et les services
techniques. Ainsi, une série d'entretien nous ont conduit aux agents
d'agriculture communaux, aux responsables de la cellule technique ASF de l'ONG
ARIDEL, aux responsables des groupements des producteurs, aux
commerçants....
* L'observation sur le terrain.
Cette phase nous a permis de comprendre l'organisation et le
fonctionnement de cette activité. Il s'agit de vérifier
nous-mêmes sur le terrain les informations recueillies auprès des
différents acteurs.
1.8: Les difficultés rencontrées.
Comme tout travail de recherche, nous avons été
confronté à de nombreuses difficultés qui sans doute ont
des incidences sur la qualité de ce travail. En effet, beaucoup de
producteurs ont du mal à cerner notre travail. Peu d'entre eux arrivent
à faire la différence entre une activité de recherche et
celle menée par un représentant d'une ONG ou d'un projet. C'est
surtout notre statut d'étudiant stagiaire à l'ONG ARIDEL qui a
compliqué davantage la situation. En effet beaucoup de paysans nous
confondent avec les agents de l'ONG et ont passé leur temps à
nous exposer leurs problèmes au lieu de répondre à notre
questionnaire. Une autre difficulté non moins importante est celle de
certains producteurs qui ont refusé de se prononcer sur leur situation
économique. Ce qui nous a contraint à utiliser les données
économiques fournies par la cellule ASF/ARIDEL.
Deuxième partie: Présentation de la zone
d'étude
CHAPITRE II: LES ASPECTS BIOPHYSIQUES
Ce chapitre traitera des aspects physiques qui ont une
influence sur la culture de la pomme de terre dans le département. Il
s'agit entre autres: du climat, des ressources hydriques, de la
végétation et des ressources édaphiques.
2.1: Situation géographique
Le département de Dogondoutchi est situé dans
la partie Nord-Est de la région de Dosso, entre les latitudes
12°40'33" et 14°11'18" Nord et les longitudes 3°37'57" et
4°36'60" Est. Le département couvre une superficie de 11044 km2
(Figure 1) soit le tiers de la superficie totale de la région de Dosso
(31000km2). Il est limité au Nord par les départements
de Fillingué et Illéla, au Sud par le département de Gaya,
à l'Est par le département de Birnin-Konni et la
République fédérale du Nigéria et à l'ouest
par les départements de Dosso et Loga.
Il compte trois cantons (Aréwa, Takassaba et Tibiri)
répartis dans dix communes dont l'une urbaine (Doutchi) et neuf autres
rurales (Dogonkiria, Soukoukoutane, Douméga
Guéchémé, Tibiri, Matankari, Kiéché,
Koré Mairoua et Dankassari).
Figure 1: Localisation du département de
Dogondoutchi
2.2: Le climat
Les caractéristiques géographiques de la
région la placent dans la zone sahélo soudanienne. Cependant, il
existe des variations climatiques au sein de la même zone. Ainsi deux
types climatiques se dégagent: l'un sahélo soudanien au sud et
l'autre sahélo saharien subdésertique au nord. La
répartition spatio-temporelle de la pluviométrie est
irrégulière et les variations inter annuelles des
quantités de pluies enregistrées sont significatives du nord au
sud. Elle varie donc d'une année à une autre (figure 2) et d'une
commune à une autre. En effet, la moyenne pluviométrique qui est
de 418, 76 mm est passée à 464, 9 mm pour la période 1987
- 1996 et 474, 97 mm pour la période 1997 - 2006. On remarque une
légère augmentation de la pluviométrie moyenne de 11, 01%
entre la période 1977-1986 et la période 1987-1996 et de 2, 16%
entre la période 1987-1996 à la période 1997-2006. Quant
à la normale de 1977 à 2006, elle est de l'ordre de 452, 87 mm.
Le constat qui se dégage également est que seules les
années 1983, 1991, 1992, 1994, 1996, 1997, 1998, 2000 et 2001
correspondent aux périodes humides. Les autres années
correspondent aux périodes sèches. Enfin, il faut noter que
durant cette période (1977-2006), seules dix années sur 30 ont
enregistré une pluviométrie supérieure à la
moyenne. Avec un excédent de +404, 53 mm l'année 1991 reste
l'année qui a enregistré la plus forte pluviométrie. Au
contraire l'année 1987 reste celle qui a la faible pluviométrie
avec un déficit de -132, 27 mm.
Figure 2: Évolution de la pluviométrie
à Doutchi de 1977 à 2006
Precipitations
1000
400
800
600
200
0
Précipitation annuelle Moyenne
Annnées
Source: DDM et DMN.
2.3: L'hydrographie
Le réseau hydrographique est constitué des eaux de
surface et des eaux souterraines.
· Les eaux souterraines: Elles sont constituées
des nappes du continental terminal assez profondes au Nord et celles en charges
du continental intercalaires avec affleurement en surface. (DDDA, 2004).
· Les eaux de surfaces: elles sont constituées
d'un chapelet de mares permanentes et semi permanentes concentrées au
centre du département. De plus, une vallée fossile (Dallol
Maouri) dans laquelle la nappe phréatique est peu profonde traverse le
département du sud au nord.
Figure 3: Réseau hydrographique du
département de Dogondoutchi.
2.4: La végétation
Le couvert végétal est souvent constitué de
brousse tigrée qui est la relique de la savane fortement
dégradée. Trois zones agro écologiques se distinguent:
· Le nord agro-pastoral est fortement soumis aux
aléas climatiques doublés d'actions néfastes de l'homme.
Cette zone est comprise entre les isohyètes 250 et 350mm avec des
températures très élevées en saison sèche
(DDDA, 2004). La végétation est représentée par une
brousse tigrée composée essentiellement des Combretacées
telles que: Combretum micranthum, Combretum glutinosum, Guiera
senegalensis, Cassia sieberiana, Croton zambizicus, Prosopis africana... (PDC,
2005).
· Le centre renferme des parcs agro forestiers
très importants (DDDA, 2004). A ce niveau, la végétation
est caractérisée par des espèces telles que Faidherbia
albida en association avec Balanites aegyptiaca, Acacia nilotica,
Piliostigma reticulatum, Bauhinia ruffescens, Tamarindus indica...
· Le sud à vocation essentiellement agricole est
confronté à l'épuisement des terres dû à la
surexploitation. La végétation reste dominée par des
espèces comme: Guiera senegalensis, Combretum glutinosum
surtout dans les jachères. Le tapis herbacé est dominé par
des graminées associées à d'autres espèces. Ainsi
on y rencontre: Cenchrus biflorus, Sida cordifolia, Andropogon gayanus,
Zornia glochydiata, Erogrostis tremula, Penisetum pedicellatum
Figure 4: La végétation du
département de Dogondoutchi.
2.5: Les sols
Les caractéristiques édaphiques de la
région permettent de distinguer plusieurs types de sols:
· Les sols ferrugineux tropicaux:
Ils sont constitués d'une couche supérieure ferrugineuse pouvant
atteindre 4m d'épaisseur dans le nord et moins dans le sud. Ils sont
localisés au niveau des plateaux et sont beaucoup plus importants au
Centre et au Nord-Ouest du
département. Ces sols sont de plus en plus
exploités mais ne supportent pas de fortes pressions (PDC, 2005).
· Les sols argileux: On les trouve au
pied des escarpements des plateaux et au fond des vallées. Ils ont une
forte teneur en argile et sont lourds. Ce sont des sols favorables aux cultures
de sorgho, manioc, canne à sucre. Ils sont beaucoup plus importants au
Sud du département.
· Les sols sableux: D'origine
alluviale, ils ont une forte teneur en matière organique mais dominent
l'essentiel des superficies agricoles sur lesquelles reposent les
activités agricoles. Ce sont des sols à la fois légers et
très facile à travailler. Ils constituent les principales terres
de culture de mil, sorgho, arachide, niébé. Ces sols se
localisent sur l'ensemble du département.
· Les sols sablonneux: Ce sont des sols
extrêmement pauvres, l'eau coule rapidement. Ils sont localisés
sur les terrains dunaires surtout au Nord du département.
· Les sols hydromorphes: Ces sols se
caractérisent non seulement par la faible profondeur de la nappe
phréatique (DDDA, 2004) mais ils sont aussi très riches en
matière organique. Ils sont sablo-argileux ou argilo-sableux.
Localisés dans les zones dépressionnaires (Dallol et les lits des
mares), ces sols se répartissent sur l'ensemble du département et
sont généralement très exploités.
· Les sols sablo-limoneux: Ce sont des
sols qui répondent favorablement aux cultures de contre saison. Ils sont
localisés aux bords des mares.
L' analyse des facteurs physiques montre que, le
département de Dogondoutchi malgré sa fragilité climatique
regorge d'importantes potentialités naturelles (sols favorables à
la culture de la pomme de terre, un réseau hydrographique important....)
qui peuvent être mises en valeur. L'exploitation rationnelle de ces
différentes ressources permettra sans doute d'accroître de
manière durable la production de cette denrée.
CHAPITRE III: LES ACTIVITES SOCIO-ECONOMIQUES
A ce niveau seront traitées les activités
socio-économiques dont le but est de comprendre le pourquoi de cette
activité. D'emblée nous évoquerons les
caractéristiques démographiques, l'agriculture, l'élevage
et les activités extra-agricoles.
3.1: Les données démographiques
Au premier recensement général de la population
(RGP) organisé en 1977, l'arrondissement de Dogondoutchi était
peuplé de 213.357 habitants; Le RGP de 1988 porte sa population à
314.607 habitants. Les résultats du troisième RGP/H de 2001
donnent un effectif de 482.882 habitants pour l'arrondissement de Dogondoutchi.
Selon l'INS, 2006, la population du département de Dogondoutchi est
estimée à 492.354 habitants. Enfin, selon l'INS au 1er Janvier
2010, la population du département de Dogondoutchi est passée
à 662.051 habitants.
Entre 1977 et 1988, la population totale a augmenté de
101.250 habitants soit (32, 18%), de 1988 à 2001 l'augmentation est de
168.275 habitants soit (34, 84%), de 1977 à 2001 la population s'est
accrue de 268.525 habitants soit (55, 60%). Les taux d'accroissement naturel
entre les trois recensements sont respectivement de 3, 71% pour 1977-1988, 2,
91% pour 1988-2001 et 3, 27% pour 1977-2001. Ainsi, cette évolution
démographique montre que la population a plus que doublé ses
effectifs en l'espace de 24 ans.
Les densités du département de Dogondoutchi
étaient de 19, 31 hbts/km2 en 1977, 28, 48hbts/km2 en 1988, 43,
72hbts/km2 en 2001 et 59, 94hbts/km2 en 2010.
Au niveau de la population urbaine, on compte 20.407
habitants en 1988 et 28.951 habitants en 2001 avec un taux d'accroissement
annuel de 2, 7%. Ainsi, de 1988 à 2001, la population urbaine a
augmenté de 8.544 habitants. Quant à la population rurale, elle
est de 294.200 habitants en 1988 et 453.931 habitants en 2001. De 1988 à
2001, cette population rurale a connu une augmentation de 159.731 habitants
soit (35, 18%).
En ce qui concerne la répartition de la population par
sexe, en 2001 les femmes représentent 50, 50% (243.886 hbts) de la
population totale pour 49, 50% (238.996 hbts) pour les hommes; en 2010 cette
situation se maintient également avec 50, 50% (334.320 hbts) de la
population sont constitués des femmes pour 49, 50% (327.731 hbts) des
hommes
Cependant, il faut noter que ce peuplement n'est pas
homogène. Il existe des disparités de peuplement au sein de cette
zone. Ainsi, la majeure partie de la population est concentrée dans la
vallée du Dallol où les conditions sont favorables aux
activités agropastorales. Plusieurs groupes ethnolinguistigues
cohabitent dans ce département. Il s'agit des Haoussa (majoritaires),
des Peuls, des Touaregs et des Zarma, qui donnent à ce
département sa diversité ethno-culturelle.
3.2: L'agriculture
Dans le département de Dogondoutchi, l'agriculture
reste la principale activité économique car plus de 90% de la
population pratiquent cette activité. Mais ce sont surtout les
cultures
pluviales qui occupent les superficies les plus importantes.
Les principales spéculations sont le mil, le sorgho, le voandzou, le
niébé et l'arachide (tableau 1). Cependant, les déficits
céréaliers enregistrés ces dernières
décennies consécutifs aux sécheresses, à la
dégradation des ressources naturelles combinées à une
forte pression démographique font que la population s'intéresse
de plus en plus à la culture irriguée dite de '' contre-saison ".
Cette activité permet aux populations de combler le déficit des
campagnes des cultures pluviales. D'ailleurs, selon le rapport de service de
l'agriculture en 1999, la production brute de la compagne de contre- saison a
été évaluée à 3.473 tonnes. Du point de vue
de la valeur énergétique, cette production équivaut
à 311t d'équivalent céréalier. Selon la même
source, sa valeur monétaire serait de 478.659.500 F CFA. Les cultures de
contre-saison sont donc sans aucun doute une source importante
d'amélioration alimentaire et des revenus des ménages.
Tableau 1: Évolution des principales
productions agricoles sur les dix (10) dernières
années.
Année
|
Mil (en t)
|
Sorgho (en t)
|
Niébé (en t)
|
Arachid e (en t)
|
Voandzo u (en t)
|
Autres (en t)
|
Total (en t)
|
1997
|
241780
|
27992
|
183982
|
7578
|
19148
|
|
480480
|
1998
|
295880
|
9391
|
258943
|
3520
|
13552
|
8696
|
589982
|
1999
|
267445
|
12969
|
241331
|
16267
|
9882
|
5316
|
553210
|
2000
|
259419
|
25540
|
228514
|
4931
|
6551
|
4635
|
529590
|
2001
|
299380
|
11362
|
236531
|
2654
|
6436
|
6910
|
563273
|
2002
|
287845
|
14861
|
21802
|
12602
|
13562
|
6125
|
553837
|
2003
|
289044
|
3987
|
184500
|
14193
|
|
235
|
491959
|
2004
|
323855
|
20027
|
151553
|
8758
|
14539
|
660
|
549729
|
2005
|
279566
|
17897
|
268286
|
9461
|
17644
|
3675
|
596529
|
2006
|
298334
|
23922
|
281734
|
4991
|
13732
|
2682
|
625396
|
2007
|
297864
|
25681
|
288996
|
4629
|
18420
|
14350
|
649920
|
Moyenne
|
284968
|
18342
|
226668
|
8176
|
16713
|
7135
|
556908
|
|
Source: DDDA, 2007
3.3: L'élevage
Deuxième activité après l'agriculture,
l'élevage reste un capital d'épargne mais également une
stratégie antirisque. D'une manière globale, l'élevage est
de type extensif dans le département (DDRA, 2004). Selon le Directeur
Départemental des Ressources Animales au Recensement
Général de l'Agriculture et du Cheptel, en 2007, le cheptel est
estimé à 980406 UBT. Les ressources fourragères sont
à base de graminées annuelles et diverses herbacées. Dans
ce département, la situation zoo sanitaire est satisfaisante. Cependant,
on note quelques maladies telles que: Pasteurellose des petits et gros
ruminants; maladies nodules ou dermatose et charbon bactéridien. Le
département présente un cheptel riche et varié (tableau
2).
Tableau 2: Évolution de l'effectif du
cheptel de Dogondoutchi de 2000 à 2004
Espèces
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
Bovins
|
121592
|
124025
|
126506
|
103227
|
131613
|
Ovins
|
186237
|
191824
|
197578
|
30326
|
209610
|
Caprins
|
318777
|
326746
|
334941
|
51493
|
351869
|
Camelins
|
11369
|
11567
|
11740
|
11961
|
12094
|
Asins
|
8271
|
8381
|
8548
|
17016
|
8893
|
Equins
|
16353
|
16681
|
16848
|
3488
|
17186
|
|
Source: DDRA, 2004
3.4: Les activités extra-agricoles
Elles concernent l'ensemble des activités qui
génèrent des revenus non agricoles. Il s'agit donc des
activités secondaires mais qui entrent dans des stratégies de
prévention en cas de risques de mauvaise année. Dans le
département de Dogondoutchi, ces activités regroupent le
commerce, l'artisanat, la cueillette mais aussi l'extraction du natron. Les
produits de l'artisanat les plus fréquents sont les produits de la
forge, du tissage des nattes, des cordes, des chapeaux à partir des
feuilles du palmier doum. Quant à l'extraction du natron qui se fait de
manière artisanale, elle se pratique essentiellement dans certains
endroits du Dallol Maouri. Toutes ces activités procurent des revenus
substantiels aux pratiquants et permettent aux paysans de bien gérer
leurs maigres ressources.
En somme, la population de Dogondoutchi est à vocation
agropastorale. Les principales sources de devises de cette population
proviennent de ces activités. La culture de la pomme de terre entre par
conséquent dans le cadre de stratégies de lutte pour la
sécurité alimentaire.
CHAPITRE IV: CARACTERISTIQUES AGROECOLOGIQUES DES
TROIS COMMUNES ECHANTILLONS
Il s'agit de présenter les spécificités
de ces trois communes (Figure 5) afin de faire ressortir les conditions
(physiques et humaines) dans lesquelles se déroule cette culture. Ces
trois communes sont situées dans trois zones agro écologiques
différentes. Elles ont une population totale estimée à
127001 habitants soit 25, 69% de la population totale du département en
2006.
Figure 5. Localisation de la zone
d'étude
4.1: La commune de Doutchi
La commune urbaine de Doutchi est située dans le canton
de l'Aréwa à 140 Km de la ville de Dosso. Elle est
limitée au Nord par la commune de Matankari, au Sud par la commune
de Kiéché, à l'Est par la commune de Dankassari et
à l'ouest par la commune de Falwey. Elle
couvre une superficie d'environ 1000km2. Sa population est
estimée à 57521 habitants (INS, 2006) dont 28384 hommes contre
29137 femmes repartis dans 7577 ménages pour une densité de 57, 5
hbts/ Km2.
La commune urbaine de Doutchi dispose d'un potentiel physique
favorable à la culture de la pomme de terre. En effet, sur le plan
géomorphologique, la commune est caractérisée par un
relief dominé par un plateau latéritique dans sa partie nord-sud,
une plaine sableuse dans sa partie centrale et sa partie ouest des
dépressions localisées. Ses différents types de sols
répondent également à cette activité. Il s'agit
entre autres:
- des sols sableux,
-des sols hydromorphes (des vallées) localisés
dans les zones dépressionnaires (Dallol et les lits des mares).
Son réseau hydrographique est dominé par de
nombreux koris et mares semi permanentes qui sont la mare de Tapkin Sao, la
mare de Liguido et la mare de Farin Guébé. Sa situation sur la
RN1 reste un atout majeur pour l'écoulement de ce produit.
4.2: La commune de Koré Mairoua
La commune rurale de Koré Mairoua est située
dans la partie Sud du département de Dogondoutchi et à 40km
à l'ouest de la ville de Doutchi. Elle est limitée au Nord par la
commune rurale de Kiéché, au Sud par la commune rurale de
Douméga, à l'ouest par la commune rurale de Sakadamna
(Tombokoarey II: département Dosso), à l'est par la
République fédérale du Nigeria et enfin par la commune
rurale de Tibiri. Elle compte 43 villages administratifs dont 4 tribus peuls
(PDC, 2007) pour une population estimée à 42592 habitants dont
21101 hommes et 21491 femmes pour 5395 ménages (INS, 2006).
La commune rurale de Koré Mairoua regorge
d'importantes potentialités physiques favorables à la culture de
la pomme de terre. En effet, le relief de la commune rurale de Koré
Mairoua est caractérisé par une zone dunaire et des plaines
sablonneuses parsemées de quelques plateaux (dont l'altitude peut
atteindre 200 m) (PDC, 2007). A cela s'ajoute quelques dépressions dans
sa bande orientale et un peu au sud dans le Dallol Maouri. Ses principaux sols
sont favorables au développement de cette activité. Il s'agit
des:
· sols sableux dans la partie centrale de la commune
constituant l'essentiel des terres de cultures;
· sols sablo-argileux et argilo-sableux (Dallol Maouri) qui
sont très riches, favorables à l'arboriculture et aux cultures
maraichères.
Cette commune dispose également d'un réseau
hydrographique constitué de la vallée fossile du Dallol Maouri et
d'une vingtaine de mares semi permanentes.
Le chef lieu de la commune est situé sur la RN1 et
dispose d'un marché hebdomadaire important mais aussi la commune partage
une frontière avec le Nigeria. Tous ces atouts favorisent
l'écoulement de ce produit.
4.3: La commune de Soukoukoutane
La commune rurale de Soukoukoutane est située au
nord-ouest du département de Dogondoutchi. Elle couvre une superficie de
1493km2. Sa population est estimée à 26888 habitants dont 13254
hommes et 13634 femmes pour 3282 ménages (INS, 2006). La densité
moyenne est de 18hbts/ km2. L'agriculture et l'élevage restent les
principales activités économiques des populations mais
également leurs sources de revenus. Cependant, la commune rurale de
Soukoukoutane est la commune la plus vulnérable du département
avec ses précipitations qui varient entre 300 et 400 mm. En effet, selon
le service agricole, seule une année sur 5 est bonne (PDC, 2005).
La commune rurale de Soukoukoutane dispose de quelques
potentialités favorables au développement de la culture de la
pomme de terre. D'un point de vue pédologique, la commune regorge
d'énormes potentialités qui répondent à la culture
de la pomme de terre. Ce sont:
· les sols argilo-sableux localisés sur l'ensemble
de la commune;
· les sols sablo-limoneux localisés aux bords des
mares où sont pratiqués les cultures maraîchères;
· les sols sableux et sablo-argileux localisés sur
les terrains et des vallées et où se pratiquent les cultures
pluviales.
Le potentiel hydrographique est assez dense car cette commune
fait partie du grand bassin versant du Dalllol Maouri. On dénombre aussi
sept mares semi permanentes (PDC, 2005) autour desquelles sont également
pratiquées les cultures sèches.
Cependant, sa position excentrée dans le
département constitue un handicap pour les producteurs pour
écouler leurs produits.
Il ressort de cette analyse que ces trois communes
présentent des potentialités pédologiques et hydriques
permettant le développement de la culture de la pomme de terre.
Néanmoins, la position géographique de ces communes en est un
paramètre explicatif de variations de production. En effet, la commune
de Doutchi et celle de Koré Mairoua, leur accessibilité est
facilitée par leur situation sur la RN 1 qui permet aux producteurs
d'écouler leurs produits. Par contre pour la commune de Soukoukoutane,
compte tenu de sa position excentrée, il est rendu parfois difficile aux
producteurs d'écouler leur produit.
Troisième partie : Résultats
CHAPITRE V: GENERALITES SUR LA POMME DE TERRE
Comme toute espèce végétale, la pomme de
terre a fait l'objet de plusieurs études. Il s'agit entre autres de ses
origines, de ses caractéristiques botaniques et des différents
usages.
5.1: Origine de la pomme de terre
La pomme de terre est une plante annuelle d'origine
sud-américaine. Elle a été découverte au
Pérou pour la première fois en 1533 par l'espagnol Pedro de
Cieza. Ainsi depuis les Andes péruviennes où les Incas
l'employaient comme aliment, elle fut ramenée en Europe (Espagne) par
les navigateurs espagnols en 1534, où elle est cultivée par les
moines de Seville en 1573, sous le nom de Papa. Depuis lors, la pomme de terre
va conquérir l'Europe, d'abord l'Espagne où elle prendra le nom
de patata, puis l'Italie où elle est désignée taratoufli,
l'Irlande (potato), l'Allemagne puis la France.
C'est en 1716 que l'ingénieur français Antoine
Augustin Parmentier employa le terme << Pomme de terre >> pour
ainsi désigner les tubercules. En France, cette espèce doit
surtout sa renommée au pharmacien Augustin Parmentier qui la proposa
comme aliment de substitution en cas de disette notamment après la
famine de 1769-1770 (Sidikou (R), 2002). Depuis lors, la production progressa
de façon spectaculaire et en une génération elle acquit le
statut d'aliment parmi les plus importants en Europe.
En Afrique, la pomme de terre a été introduite
à la fin du 19e siècle par le colonisateur européen.
Aujourd'hui, on la rencontre très fréquemment en zones arides
où elle alimente le marché des produits agricoles. La production
est très importante dans certains pays dont entre autres:
l'Egypte:2600000t; le Malawi:2200000t; l'Afrique du Sud: 1972391t;
l'Algérie:1900000t; le Nigéria: 843000t, ...(FAOSTAT, 2007).
Au Niger, la pomme de terre a été introduite en
1912. Elle est cultivée dans la région d'Agadez (bassin du nord)
depuis au moins 1930 et dans la région de Bonkoukou (bassin du
sud-Ouest) depuis 1954 (CORUS, 2005) cité par Tchibozo (H), 2007). Ce
produit dont la propagation est anthropique est entrain de conquérir de
plus en plus le territoire nigérien.
5.2: Présentation de la pomme de terre
De son nom scientifique Solanum tuberosum, la pomme
de terre est une plante qui produit des tubercules et qui a une
préférence pour le soleil. Elle présente une taille
variable selon les variétés, et peut atteindre avec ses tiges
aériennes une cinquantaine de centimètres. Cette espèce
végétale appartient à l' ordre des Solanales, à la
famille des Solanacées (comme la tomate, l'aubergine et le poivron),
à la sous- famille des Solanoideae , à la tribu des solanae, au
genre Solanum L., au sous-genre Patato; regroupant plus de 200 espèces
tubéreuses Sidikou (R), (2002). Cette espèce s'adapte aux
différentes zones climatiques des régions tropicales et extra
tropicales.
5.3: Caractéristiques botaniques de la pomme de
terre
La pomme de terre est une plante vivace qui passe la mauvaise
saison sous forme de tubercule ou tiges souterraines. Les
caractéristiques de la pomme de terre sont essentiellement liées
à l'espèce et/ou à la variété
considérée. En effet, il existe un nombre considérable de
variétés,
chacune se caractérise par sa propre époque de
récolte, sa capacité à se conserver ainsi que ses
caractéristiques culinaires. Certaines variétés se
ressemblent par contre d'autres sont très particulières. Il est
donc difficile de donner une unique description à l'espèce.
Néanmoins et de manière générale la plante peut
avoir jusqu'à 10 tiges et paires de folioles par feuille (un foliole
termine la feuille).
La propagation est asexuée (végétative)
par des tubercules formés sur les extrémités des stolons.
Chaque tubercule est pourvu de bourgeons appelés '' yeux ", au
départ desquels se développent les tiges de la nouvelle plante
l'année suivante. La jeune plante se développe en utilisant les
réserves du tubercule-plant. Quant la jeune plante a formé des
feuilles et reçoit la lumière solaire, elle se nourrit par elle
même (
www.aardapel2008. be).
Le cycle végétatif de la pomme de terre est
très court (3 à 4 mois) et comporte quatre principales phases
pour certains tandis que pour d'autres il comporte neuf principaux stades de
développement depuis le semis jusqu'à la description de
l'appareil végétatif. La plante se caractérise par un
système racinaire superficiel qui doit être compensé par
une bonne fertilisation.
5.4: Aire géographique
La pomme de terre est une plante cosmopolite. On la rencontre
aussi bien en zone équatoriale, tropicale que tempérée.
Les principales zones de productions sont l'Asie, l'Europe, l'Amérique
et l'Afrique. Au Niger, les principales zones de productions sont la
région d'Agadez (Tabelot), Bonkoukou et Dogondoutchi.
5.5: Ecologie de la pomme de terre
Pour chaque plante, il existe un optimum thermique pour sa
croissance végétative. Pour la pomme de terre, l'optimum de
germination des semences est de 12-15°C, l'optimum de croissance est de 16
à 20°C. La végétation est favorisée par des
températures élevées et des jours longs. La
tubérisation est plutôt favorisée par des
températures et des jours courts.
Les températures basses ont une influence
défavorable sur la croissance de la plante puisqu'elles la ralentissent
à la fois directement et en favorisant l'induction de la
tubérisation et provoquent la repousse. Les tubercules risquent de geler
à partir du moment où les températures deviennent
inférieures à environ -2°C (Rousselle (P) et al,
1996).
Le sol possède un certain nombre de
caractéristiques physico-chimiques susceptibles d'influer
l'évolution de la teneur des tubercules, telles que sa texture, son
degré d'aération, son aptitude au réchauffement, sa
capacité de rétention d'eau... Pour sa bonne croissance la pomme
de terre a besoin d'un sol moins lourd et bien drainé.
5.6: Utilisation de la pomme de terre
La qualité de la pomme de terre est un ensemble de
caractéristiques perçues comme favorable pour l'utilisateur. Elle
est très riche en glucides, vitamines et potassium. C'est pour cela
qu'elle est très utilisée pour l'alimentation de l'homme à
des fins nutritionnelles mais également
médicinales.
· Sur le plan alimentaire: Sa
composition en termes de teneur en calories, protéines, acides
animés indispensables, vitamines, sels minéraux fait d'elle un
produit très consommée par l'homme. Sa diversité culinaire
fait qu'elle est préparée sous forme de ragoûts, frites,
parfois mélangée avec la salade ou même utilisée
dans les sauces où elle sert d'ingrédients. Le tableau 3
présente la valeur nutritive de la pomme de terre.
Tableau 3: Valeurs nutritives de la pomme de terre
comparées à quelques aliments amylacés
Aliments
|
Eau (g)
|
|
Glucid es (g)
|
Protides (g)
|
Lidides (g)
|
Minéraux (mg)
|
|
Valeur énergétique
(cal)
|
K
|
Ca
|
Mg
|
Fe
|
Pomme de terre
|
77,
|
5
|
19,
|
40
|
2
|
|
0, 10
|
450
|
15
|
30
|
1
|
|
80
|
Petits poids frais
|
75
|
|
17
|
|
6,
|
30
|
0, 40
|
370
|
26
|
30
|
2
|
|
84
|
Maïs doux
|
75,
|
9
|
19,
|
80
|
2,
|
60
|
0, 80
|
97
|
5
|
19
|
0,
|
50
|
84
|
Banane
|
75,
|
7
|
22,
|
20
|
1,
|
10
|
0, 20
|
420
|
8
|
31
|
0,
|
70
|
85
|
Pain
|
38,
|
3
|
51
|
|
8,
|
20
|
1, 20
|
132
|
58
|
24
|
0,
|
90
|
253
|
Haricot secs lentilles
|
11,
|
3
|
60,
|
80
|
23
|
|
1, 40
|
1060
|
92
|
105
|
7,
|
30
|
339
|
Tapioca
|
12,
|
6
|
86,
|
40
|
0,
|
60
|
0, 20
|
20
|
12
|
2
|
1
|
|
360
|
Riz
|
12
|
|
80,
|
40
|
6,
|
70
|
0, 40
|
113
|
24
|
28
|
0,
|
80
|
362
|
K: Potassium; Ca: Calcium; Mg: Magnésium; Fe: Fer; Cal:
Calorie. Source: Rousselle (P) et al, 1996.
· Sur le plan nutritionnel: La pomme
de terre est constituée d'eau, pour environ les 3/4 de son poids, d'une
quantité relativement élevée de glucides, d'un faible taux
de protides et de très peu de lipides (tableau 2). Cette richesse en eau
et cette carence en lipides lui confèrent une valeur
énergétique modérée, ce qui la distingue de la
plupart des autres aliments amylacés (rousselle (P) et al, 1996).
La pomme de terre est riche en vitamines notamment C et B. Ainsi,
la vitamine C joue un rôle
essentiel pour la formation et l'entretien des tissus
conjonctifs, la cicatrisation des plaies et la bonne santé des dents.
Quant à la vitamine B, elle joue un rôle très important
dans la transformation des aliments en énergie, pour le système
nerveux et pour les muscles (
www.aufeminin.com).
La pomme de terre est également riche en fibre et
permet un meilleur transit intestinal. Enfin, le tubercule de la pomme de terre
est riche en minéraux tels que le potassium qui aide à
réguler la tension artérielle, le cuivre qui aide à la
formation du sang et des os, le magnésium qui est vital pour la
croissance, la niacine qui permet la respiration des tissus et
l'élimination des toxines, l'acide folique et le fer essentiel à
la formation des globules rouges. Le tableau 4 donne la teneur de la pomme de
terre en éléments minéraux.
Tableau 4: Principaux minéraux du
tubercule de la pomme de terre.
Minéraux
|
Teneur
|
Minéraux
|
Teneur
|
Potassium
|
410
|
Sodium
|
3
|
Phosphore
|
53
|
Fer
|
0, 80
|
Chlore
|
35
|
Manganèse
|
0, 17
|
Soufre
|
29
|
Cuivre
|
0, 16
|
Magnésium
|
27
|
Iode
|
0, 03
|
Calcium
|
14
|
Cobalt
|
0, 01
|
Source: Burton, 1996 cité
par Rousselle (P) et al, 1996
· Sur le plan médécinal:
La pomme de terre possède plusieurs vertus
médécinales. Ainsi, le jus cru de la pomme de terre aurait des
propriétés antispasmodiques (destiné à
empêcher les spasmes, les convulsions), diurétiques (qui
augmentent l'excrétion de l'urine) et antiscorbutiques. Elle est aussi
utile contre les ulcères. Crue et tranchée on s'en sert aussi
pour soigner les inflammations, les brûlures et les gerçures
(
www.encyclopédiegratuite.fr).
5.7: Maladies et ennemis de culture
La pomme de terre est sujette aux attaques parasitaires.
Ainsi, elle peut contracter un ensemble de maladies fongiques ou
bactériennes qui affectent tout ou une partie de la plante (racines,
tiges, feuilles, tubercules) pendant la phase de végétation et/ou
pendant la phase de
conservation des tubercules. Les maladies présentent
les aspects les plus divers, allant de la nécrose isolée du
système végétatif, de l'altération superficielle
à la pourriture destructive des tubercules. Elles sont provoquées
par des agents fongiques (le mildiou, le rhizoctone brun, la gale
argentée...) et bactériens (la jambe noire, la pourriture
molle...) très différents à dissémination
aérienne ou tellurique (ITCF-ITPT, 1998). Selon qu'elle contracte une
maladie en cours de végétation ou pendant la conservation, elle
présente plusieurs aspects. Ainsi, en cours de végétation,
elle concerne les niveaux que voici: partie souterraine des tiges et stolons,
base des tiges aériennes (collet), attaque sur les tiges (possible
à tous les niveaux), attaque sur les feuilles (feuilles du sommet de la
tige enroulées et/ou décolorées), attaque sur les feuilles
(feuilles décolorées ou tachées). S'agissant des
affections intervenant pendant la conservation, elles se présentent par
des affections superficielles planes et profondes des tubercules.
CHAPITRE VI : FACTEURS DE PRODUCTION DE LA POMME DE
TERRE ET SYSTEME DE CULTURE
La pomme de terre est une culture de contre-saison,
cultivée en irrigation manuelle à partir des semences
importées notamment de France (ASF-Bretagne). Ce chapitre traite des
facteurs de production et du système de culture.
6.1:Les facteurs de production
La pratique de cette activité économique
nécessite un ensemble de moyens humains et matériel. Ainsi, les
éléments essentiels conditionnant la pratique d'une telle
activité dans la zone d'étude sont entre autres : le capital
humain, les ressources foncières, l'eau, le matériel agricole et
les semences.
6.1.1 : Les producteurs
Maillon essentiel de la filière, les producteurs
regroupent toutes les catégories socioprofessionnelles dans le
département. Cette activité est pratiquée aussi bien par
les hommes que par les femmes. Toutefois, il existe une hiérarchie au
sein de ces acteurs.
6.1.1.1:Composition selon le genre.
Dans le département de Dogondoutchi, la culture de la
pomme de terre étant une activité de rente, elle intéresse
non seulement les hommes mais aussi les femmes. Le tableau 5 montre la
répartition des producteurs selon le genre.
Tableau 5 : Répartition des producteurs selon le
genre.
Communes
|
Effectifs
|
Homme
|
Femme
|
Doutchi
|
15
|
100%
|
/
|
Koré Maïroua
|
15
|
20%
|
80%
|
Soukoukou tane
|
10
|
50%
|
50%
|
Total
|
40
|
57, 5%
|
42, 5%
|
Sources : Nos enquêtes, 2009
L'analyse de ce tableau, révèle que pour les
trois communes échantillons 57, 5% des producteurs étaient
essentiellement composés d'hommes tandis que les femmes occupent 42, 5%.
Cependant, cette répartition n'est pas homogène car il existe des
différences au sein des communes. Ainsi, pour Doutchi, 100% des
producteurs sont des hommes contrairement à Koré Maïroua
où les femmes occupent 80% des producteurs. Quant à Soukoukoutane
on note une parité des producteurs c'est-à-dire 50% pour les
hommes et 50% pour les femmes.
6.1.1.2:Typologie des producteurs
Nous avons reparti les producteurs suivant leur
expérience, matériels agricoles, moyens financiers, superficies
emblavées.
Le tableau 6 nous édifie sur la répartition des
producteurs par catégorie selon les communes.
Tableau 6: Répartition des producteurs par
catégorie
Product eurs
|
Doutchi
|
Koré Mairo ua
|
Soukoukouta ne
|
Total
|
Pourcentage ( % )
|
Micro
|
6
|
12
|
10
|
28
|
70
|
Méso
|
5
|
2
|
/
|
7
|
17,5
|
Méga
|
4
|
1
|
/
|
5
|
12,5
|
Total
|
15
|
15
|
10
|
40
|
100
|
Source: Nos enquêtes, 2009
· Les micro-producteurs (petits producteurs 70%)
Il s'agit pour la majorité des nouveaux producteurs
et/ou des producteurs ne disposant pas assez de moyens financiers. Ces acteurs
subissent la loi de la cherté des semences. Cette situation les oblige
à se regrouper en petit nombre pour se procurer un ou deux sacs de
semences ou tout simplement quelques kilogrammes. La quantité
plantée est donc comprise entre 1 à 2 sacs de semences. Un sac
(25kg) est supposé occuper une superficie de 120, 43m2. La superficie
emblavée par ces producteurs est donc comprise entre 0 à 240,
86m2. Cette catégorie des producteurs est présente dans toutes
les communes. Cependant, ils sont plus nombreux au niveau de la commune de
Soukoukoutane puis celle de Koré Maïroua.
· Les méso producteurs (producteurs moyens 17,
50%)
Ils regroupent un ensemble de producteurs qui ont une certaine
expérience dans la culture de la pomme de terre. Ils disposent de
matériels agricoles modernes, motopompes, arrosoir ...
On les retrouve essentiellement dans les communes de Doutchi et
Koré Mairoua et peuvent planter 3 à 5 sacs de semences. Ils
peuvent donc emblaver 361, 29 à 602, 15m2.
· Les méga producteurs (grands producteurs 12,
50%)
Cette catégorie des producteurs est constituée
d'un ensemble de producteurs qui ont une longue expérience en
matière de culture maraîchère. Ils disposent aussi de
matériels agricoles modernes. Ces acteurs profitent surtout de la
cherté des semences. Car en cas de hausse de prix des semences, ils
profitent de la pauvreté des petits producteurs pour se procurer
plusieurs sacs de semences. Ils sont plus importants à Doutchi. Il
s'agit des producteurs qui peuvent planter 6 à plus de 10 sacs de
semences. Ils peuvent donc emblaver 722, 58 à plus de 1204, 30m2.
6.1.2 : Statut et capital foncier
6.1.2.1:Mode d'accès à la terre
Le mode d'accès à la terre repose
essentiellement sur la propriété privée. En effet,
certains sites appartiennent exclusivement à 1 ou 4 personnes. Les
propriétaires accordent un droit d'usage aux autres producteurs (Figure
6)
Figure 6: Mode d'accès à la
terre.
Pourcentage
100,00%
40,00%
90,00%
80,00%
70,00%
60,00%
50,00%
30,00%
20,00%
10,00%
0,00%
Heritage Prêt Achat
Mode d'accès
40%
33,33%
10%
90%
60%
53,34%
0
13,33%
Doutchi
Kore Mairoua Sokoukoutane
Sources : Nos enquêtes, 2009
Il ressort de cette figure que 65% des terres sont acquises
par prêt et 30% par héritage sur l'ensemble des 40 producteurs
enquêtés. La majorité des parcelles sont donc acquises par
prêt. Le cas le plus marquant est celui de Soukoukoutane où 90%
des terres sont acquises par prêt.
6.1.2.2: Les sols affectés à la culture
de la pomme de terre
Le département de Dogondoutchi dispose d'un potentiel
pédologique très important pour la culture de la pomme de terre.
Elle peut donc être cultivée dans le département pourvu
qu'il y ait de l'eau pour son arrosage. Les principaux sols (tableau 7)
affectés pour cette activité sont : sols sableux, sablo-argileux,
argilo-sableux.
Tableau 7 : Typologie des sols
utilisés
Communes
|
Effectif
|
Sableux
|
Argilo- sableux
|
Sablo-argileux
|
Doutchi
|
15
|
73, 33%
|
/
|
26, 67%
|
Koré Maïroua
|
15
|
33, 33%
|
6, 67%
|
60%
|
Soukoukoutane
|
10
|
30%
|
/
|
70%
|
Total
|
40
|
47, 50%
|
2, 50%
|
50%
|
Sources : Nos enquêtes, 2009
On retient de ce tableau que, sur les 40 producteurs
enquêtés 47, 50% des producteurs utilisent les sols sableux pour
2, 50% des sols argilo-sableux et 50% pour des sols sabloargileux. Ces
résultats prouvent également que la zone répond
favorablement à cette culture. Comme l'affirme Bruno, 2007 cité
par Bori H, 2008, la pomme de terre se cultive mieux sur des sols
légers.
6.1.3 : Mise en valeur des parcelles
6.1.3.1: Superficies affectées à la
culture de la pomme de terre
Dans le département de Dogondoutchi, les superficies
affectées à la culture de la pomme de terre sont fluctuantes.
Elles varient d'une année à une autre en fonction de l'importance
des semences par campagne agricole. Pour les trois communes, cette superficie
est estimée à 17.462, 35m2. Le calcul a été fait
sur la base des semences reçues (tableau 8) par chaque commune pour la
campagne 2008-2009. Cependant, il faut noter que ces données ne prennent
pas en compte les semences octroyées par la FAO et les semences
achetées sur les marchés faute de statistiques.
Tableau 8 : Estimation des superficies
emblavées pour la campagne 2008-2009.
Communes
|
Nombre de sacs
reçus
|
Superficies emblavées/m2
|
Doutchi
|
65
|
7827, 95
|
Koré Maïroua
|
40
|
4817, 2
|
Soukoukouta ne
|
40
|
4817, 2
|
Total
|
145
|
17462, 35
|
Tableau réalisé à partir des données
de la cellule technique ASF
6.1.3.2: Les sources d'approvisionnement en eau.
La pomme de terre est une plante consommatrice d'eau. En
effet, cette espèce exige un apport important d'eau surtout pendant la
croissance et la tubérisation. Dans la zone d'étude, les
principales sources d'approvisionnement en eau sont les puits et les mares
(Figure 7).
Figure 7: Sources d'approvisionnement en
eau
Doutchi Kore Mairoua Soukoutane
Communes
Pourcentage
100% 100%
66,67%
33,33%
120,00%
100,00%
80,00%
60,00%
40,00%
20,00%
0,00%
0
0
Puits Mares
Source: Nos enquêtes, 2009
L'analyse de cette figure montre que 75% des producteurs
apportent de l'eau sur leurs parcelles à partir des puits contre 25%
pour les mares. Cependant, ce résultat cache une grande
hétérogénéité. En effet, pour les communes
de Koré Mairoua et Soukoukoutane 100% des producteurs utilisent les
puits. Pour Koré Maïroua, cela est dû au fait que les
périmètres sont situés sur la vallée fossile
(Dallol Maouri) et par conséquent il n'y a que les puits pour irriguer
les parcelles. Par contre à Soukoukoutane il existe une mare, mais il a
été constaté
qu'après arrosage un dépôt
blanchâtre se dégage sur les cultures asphyxiant du coup les
plantes, d'où l'abandon des eaux de la mare au profit des puits. Enfin,
à Doutchi les 2/3 des producteurs utilisent les mares, le recours aux
puits n'intervient qu'après tarissement des mares.
6.1.3.3: Les modes d'irrigation
Les moyens de distribution d'eau utilisés dans les
trois communes sont les arrosoirs, les tuyaux, ... On note également
qu'il y a des producteurs qui utilisent plusieurs moyens d'apport.
Tableau 9 : Moyens de distribution
d'eau.
Communes
|
Effectif
|
Arrosoirs
|
Tuyaux
|
Autres
|
Doutchi
|
15
|
73, 33%
|
26, 67%
|
/
|
Koré Maïroua
|
15
|
100%
|
26, 67%
|
20%
|
Soukoukout ane
|
10
|
90%
|
30%
|
10%
|
Total
|
40
|
87, 50%
|
27, 50%
|
10%
|
|
Source : Enquête, 2009
Ce tableau fait ressortir que 87, 50% des producteurs
utilisent les arrosoirs pour arroser leurs parcelles contre 27, 50% pour les
tuyaux et 10% pour les autres moyens (sceaux, calebasses, canal...).
6.1.3.4: Les moyens d'exhaure
Pour irriguer les parcelles, les producteurs utilisent à
la fois les matériels modernes et traditionnels. Les plus
utilisés sont les motopompes et les puisettes.
120,00%
100,00%
70%
13,33%
80,00%
60,00%
86,67%
40,00%
Pourcentage
73,33%
20,00%
26,67%
30%
0,00%
Puisettes Motopompes
Doutchi Kore Mairoua Soukoutane
Communes
Figure 8: Moyen d'exhaure
Source : Nos enquêtes, 2009
De l'analyse de cette figure il ressort que sur les 40
producteurs enquêtés 50% utilisent les motopompes et 50% les
puisettes. On a ainsi une tendance à la modernisation du matériel
agricole. En effet, la proximité avec la frontière du
Nigéria a permis à certains producteurs notamment de
Maïkalgo (Koré Maïroua) d'acheter des motopompes. Ainsi, selon
les dires des producteurs pour l'année 2008 il n'y avait qu'un seul
producteur qui possédait une motopompe. Pour cette année 2009 on
en dénombre dix. Les raisons de ce progrès sont sans doute
liées à la rentabilité des cultures
maraîchères en général et en particulier la pomme de
terre et surtout leur importance pour l'autoconsommation. Cependant, cette
situation cache aussi beaucoup de nuances. Ainsi, pour la commune de Doutchi,
86, 67% des producteurs utilisent les motopompes tandis que 13, 33% seulement
utisent les puisettes. Pour Koré Maïroua, 26, 67% des producteurs
utilisent les motopompes contre 73, 33% pour les puisettes. Cette situation est
similaire à celle de Soukoukoutane où 30% des producteurs
utilisent les motopompes et 70% pour les puisettes.
6.1.3.5: Amendement et traitement phytosanitaire.
Pour sa bonne croissance, la pomme de terre a besoin d'un apport
en éléments minéraux et organiques.
Pour les engrais minéraux, dans la zone d'étude,
les plus utilisés sont le NPK (15-15-15) et l'urée. Certains
producteurs commencent à maîtriser le mode d'emploi de ces
engrais. En effet, ils prennent soin de notifier que le NPK est utilisé
pour favoriser la croissance végétale et l'urée est
utilisée pour favoriser la tubérisation. Par contre, d'autres
disent avoir utilisés n'importe quel produit disponible et à
n'importe quel moment. Ce qui n'est pas sans conséquence sur le
rendement mais surtout sur la qualité (toxicité) du produit.
Pour la fumure organique, ils sont apportés par tous
les producteurs compte tenu de sa disponibilité. C'est surtout le fumier
qui est le plus apporté. Un voyage de fumier se vend à 1 000F et
500F à Doutchi selon qu'il s'agit de charrette à deux boeufs ou
à un seul. A Koré Maïroua, le voyage de charrette asine se
vend à 500F également. De plus, les prix élevés des
engrais ont poussé certains producteurs à trouver d'autres
solutions pour enrichir leurs sols. C'est le cas notamment des producteurs de
Doutchi et de Koré Maïroua qui utilisent les glumes et glumelles de
céréales et des fanes d'arachide qu'ils arrosent jusqu'à
décomposition pour être, ensuite apportés aux parcelles. Un
producteur de Doutchi affirme : « Avec cette technique, je n'utilise plus
les engrais car le rendement est bon ». Ceci prouve que les producteurs
ont apporté des innovations dans les techniques agricoles.
6.1.3.6: Traitements Phytosanitaires et ennemis
animaux
La pomme de terre est sensible aux maladies. Ainsi, les
problèmes les plus rencontrés dans le département sont
ceux causés par les criquets, les termites, les chenilles, les insectes
et les rats. En outre, les chercheurs de l'Université Abdou Moumouni
(Faculté d'Agronomie) et la cellule ASF ont permis de détecter
les maladies suivantes :
· Alternariose : flétrissement des pieds de
pomme de terre en sénescence et pourriture des tubercules en cercles
concentriques ; tâches nécrotiques sur les anciennes feuilles
(variété Kondor, Désirée, Rosana).
· Pourriture molle de tubercule due probablement aux
bactéries.
· Nématodes à galle : c'est la maladie la
plus fréquente surtout à Doutchi et qui se caractérise par
des boursouflures parfois sur toute la surface des tubercules dès la
récolte.
Dans la zone d'étude, le traitement phytosanitaire se
fait dans la majorité des cas avec les produits comme « Malaria
», « Rambo », Thiorale et des raticides. Il s'agit des produits
achetés soit aux marchés (le plus souvent) ou auprès des
services d'agriculture.
6. 2: Le système de culture
Il met en exergue les variétés cultivées,
leur provenance mais également l'association et la rotation de
cultures.
6.2.1: Les variétés cultivées
6.2.1.1: Les variétés
certifiées
Il existe un nombre important de variétés
portant les noms les plus divers, chacune possédant sa propre
caractéristique : récolte précise, gros calibres de
tubercules, bon rendement, résistance à la conservation,
diversité culinaire, ... Dans la zone d'étude, ces cultivars sont
introduits par l'ASF-B et la FAO. Il s'agit de Rosana,
Désirée, Sahel, Kondor Stemster, Pamela, Claustar,
Odessa, Daifla, Appoline, Charlotte, Bintje et Yona (photo 1). Cette
dernière est introduite au cours de cette campagne 2008-2009.
Variété Yona
Photo1: Une nouvelle variété
(Yona)
Photo 2: Une variété locale "Dan
kassoua"
Variété "Dan kassoua"
De toutes ces variétés, les plus productives sont
Rosana et Pamela. (Tableau 10).
Tableau 10 : Comparaison des
productions et rendements selon les variétés.
Variétés
|
Production moyenne (kg)
|
Rendement moyen (t/ha)
|
Observation
|
Rosana
|
399,
|
14
|
33, 14
|
1ère
|
Pamela
|
393
|
|
32, 63
|
2ème
|
Stemster
|
355,
|
25
|
29, 50
|
3ème
|
Désirée
|
326,
|
83
|
27, 13
|
4ème
|
Claustar
|
251,
|
50
|
20, 88
|
5ème
|
Odessa
|
237,
|
50
|
19, 72
|
6ème
|
Daifla
|
222
|
|
18, 43
|
7ème
|
|
Source : Cellule ASF, 2007.
6.2.1.2: Les variétés non
certifiées.
Le retard des semences (importées), leur cherté
mais également leur insuffisance poussent certains producteurs à
utiliser les semences non certifiées. Il s'agit donc pour les uns de
combler le déficit des semences, pour les autres d'éviter tout
retard dans la culture car parfois les semences viennent en retard (c'est le
cas de cette année 2008-2009). Néanmoins, les producteurs
reconnaissent que ces semences se caractérisent par un long cycle
végétatif et des tubercules de petits calibres. Ils les utilisent
donc à défaut. Ces "semences" achetées sur les
marchés locaux sont appelées `'Dan Hadjia» ou `'Dan
Kassoua» (photo 2). Ce sont des semences sans contrôle de point de
vue qualitatif et qui peuvent être porteuses de nombreuses maladies. Il
s'agit en fait, de prélèvement sur des tubercules de
consommation, non des "semences" à proprement dit.
6.2.1.3: Les sources d'approvisionnement en
semences
L'approvisionnement en semences certifiées est
exclusivement assuré par l'ASF et la FAO. En effet, l'acheminement des
semences est assuré par l'ASF-Bretagne et la cellule ASF de l'ONG ARIDEL
se charge de leur redistribution au niveau des différentes communes du
département. Ainsi, pour les campagnes 2005-2006 et 2006-2007,
l'ASF-Bretagne a subventionné les semences à ARIDEL qui en retour
a vendu la caisse de 25kg à 7500F et 12 500F respectivement en 2005-2006
et 2006-2007. En 2007-2008, le sac de 25kg a été vendu à
14 000F et en 2008-2009 à 15 000F. Ces données démontrent
une évolution des prix des semences (tableau 9) depuis 2005. Ce qui pose
parfois un problème d'accès aux semences des plus petits
producteurs.
En ce qui concerne la FAO, elle intervient depuis 2006 et
cède gratuitement les semences aux producteurs. Cependant, la cible
privilégiée est surtout les producteurs les plus
vulnérables.
Enfin, certains producteurs font recours aux marchés pour
s'approvisionner en semences.
Tableau 11 : Évolution des prix
de semences de 2005 à 2009.
Année
|
Prix/kg
|
Prix/sac de 25kg
|
2005-2006
|
300FCFA
|
7500 FCFA
|
2006-2007
|
500 FCFA
|
12 500 FCFA
|
2007-2008
|
560 FCFA
|
14 000 FCFA
|
2008-2009
|
600 FCFA
|
15 000 FCFA
|
|
Source : Nos enquêtes, 2009
6.2.2: L'association et la rotation de culture.
La pomme de terre est une espèce qui apprécie
être en compagnie avec de certaines espèces. En effet, la culture
ne devrait plus être considérée isolement dans le temps ou
dans l'espace: elle constitue l'un des éléments d'un assolement
et se replace toujours dans une rotation (Rousselle (P) et al, 1996).
Ainsi les associations suivantes ont été constatées :
pomme de terre et Moringa oleifera, Pomme de terre et Carotte (photo
4), Pomme de terre et Courge, Pomme de terre et Citrullus lanatus
à Doutchi, Pomme de terre et Moringa oleifera (photo 3), Pomme
de terre et Courge, Pomme de terre et Laitue à Koré Maïroua,
par contre aucune association de culture n'a été constatée
à Soukoukoutane.
La rotation de culture est très peu pratiquée par
les producteurs. En effet, la majorité des sites sont
récupérés pour la culture pluviale.
Moringa oleifera
Pomme de terre
Photo 3: Association pomme de terre et Moringa
Pomme de terre
Carotte
Photo 4: Association pomme de terre et
carotte
6.2.3: Les périodes culturales
2.3.1: La période sèche
La culture de la pomme de terre est exclusivement
effectuée en période sèche froide dans le sud du Niger
(donc à Dogondoutchi). Le calendrier cultural varie d'une année
à une autre en fonction de l'arrivée des semences. Pour la
campagne 2007-2008, il s'est étalé de Novembre à Avril.
Par contre pour la campagne 2008-2009, les cultures ont débuté en
fin décembre. Cette situation est due au retard dans l'acquisition des
semences. En effet, le conteneur chargé des semences a quitté la
France le 10 octobre pour être reçu le 18 décembre, soit
deux mois de trajet. Ce retard constitue l'un des principaux handicaps de la
culture de la pomme de terre dans la région.
6.2.3.2: Expérimentation des cultures en saison de
pluies
Pour répondre aux multiples demandes des producteurs
en vue de cultiver la pomme de terre d'hivernage, ARIDEL a effectué deux
essais de culture notamment à Matankari et à Aholé. Pour
Matankari, les variétés ayant servi à l'essai sont Pamela
et Désirée et aucune levée n'a été
constatée. Par contre, pour le cas d'Aholé, il y a eu
levée et un meilleur développement végétatif.
Néanmoins, à la récolte les tubercules étaient de
très petits calibres. Les variétés ayant servi à
cet essai sont : Rosana, Sahel, Charlotte et Désirée. Depuis
2007, ARIDEL attend les variétés 18 qui supportent la culture en
hivernage à fournir par Soc. International
6.2.4: Performances du système de culture
La production totale du département est estimée
en 2006-2007 à 188, 32t et en 2007-2008 à 400, 71t (ASF, 2008).
L'évolution de la production peut être expliquée par la
motivation des producteurs. Mais l'analyse d'un tel résultat passe
nécessairement par l'analyse de sa composante technique qu'est le
rendement mais également la qualité du produit.
6.2.4.1: Le rendement
Le rendement est fluctuant. Il varie d'une année
à une autre, d'un producteur à un autre et d'une
variété à une autre. Dans le département, il a
été estimé en 2006-2007 à 28 t/ha (par Bori, H,
2008 et Barajé (A), 2008) et à 29, 5 t/ha par la cellule ASF.
Cette dernière l'a estimé en 2007-2008 à 37 t/ha. Ces
résultats démontrent que la culture de la pomme de terre est
très productive. Ce résultat est très satisfaisant en
comparaison avec celui de certains pays tels que le Nigéria (3, 15
t/ha), le Kenya (6, 74 t/ha), le Malawi (12 t/ha) (FAOSTAT, 2007) qui sont des
grands producteurs. Cette hausse de rendement peut être due à
l'expérience de plus en plus accumulée par les producteurs et le
suivi de culture assuré par la cellule technique ASF.
6.2.4.2: La qualité du produit
L'avenir d'un produit agricole est fonction de son
appréciation par tous les acteurs (producteurs, consommateurs,
commerçants, ...). La pomme de terre n'échappe pas à cette
règle. En effet, beaucoup d'acteurs (producteurs, agents d'agriculture,
techniciens ...) ont partagé leur forte appréciation pour cette
denrée compte tenu de sa qualité. Dans la zone d'étude, la
pomme de terre a pour réputation ses gros calibres (photo 5) mais aussi
sa valeur
gustative. Un agent d'agriculture rapporte que les
commerçants disent avoir préféré la pomme de terre
de Dogondoutchi à celle des autres régions. Les raisons peuvent
être dues à la qualité des sols et à
l'expérience de plus en plus accumulée par certains producteurs
dans cette activité.
Photo 5: De Pomme de terre de gros calibres
L'analyse de ce chapitre nous a permis de caractériser
les conditions et les facteurs de productions de la pomme de terre mais aussi
le système de culture. Elle a également permis de comprendre
l'évolution de cette activité à travers sa forte
productivité.
CHAPITRE VII : LA CONSOMMATION ET LES MODES DE
CONSERVATION
Dans ce chapitre nous évoquons les points suivants : la
consommation, les techniques de conservations et les problèmes
liés à la conservation.
7.2.1: La consommation
Compte tenu de sa valeur gustative et sa diversité
culinaire, la pomme de terre est très appréciée par les
populations locales. Ce qui a d'ailleurs favorisé sa large diffusion. A
cela s'ajoute la sensibilisation des centres médicaux (Koré
Maïroua) sur les maladies dues aux carences alimentaires telles que le
Kwashiorkor. En effet, si une telle maladie se manifeste chez un enfant, il est
recommandé à sa famille de lui donner de la pomme de terre. Ce
qui a rehaussé le taux de consommation de ce produit. Ainsi, la pomme de
terre est consommée sous forme de ragoûts, frites parfois elle est
associée avec la salade, hors d'oeuvre ou même utilisée
dans les sauces ou elle sert d'ingrédients.
De l'avis de certains acteurs, les variétés rouges
(kondor) sont les plus convoitées par les consommateurs.
Selon la cellule ASF, en 2008, la proportion moyenne pour
l'autoconsommation d'un producteur est de 25% soit 99, 75kg, 5% pour les dons
et autres fins.
7.2.2: Les méthodes de conservation
La pomme de terre est très peu stockée et
conservée par les producteurs de Dogondoutchi. Ceux qui pratiquent le
stockage, le font de manière traditionnelle dans les cases ou sous les
hangars avec des pertes élevées. Comme le confirme Sidikou (R),
2002 `'les moyens et méthodes de conservation actuellement
utilisés par les producteurs nigériens sont des plus sommaires,
entraînant des pertes importantes de la production».
Dans la zone d'étude, la durée de la
conservation est très limitée ne dépassant que quelques
semaines avec des pertes très élevées. Ainsi, les
tubercules sont conservés sous l'ombre des arbres à même le
sol, sous les hangars à la maison, dans les chambres et cases en banco.
Une autre pratique est celle qui consiste à envelopper la pomme de terre
par la paille et chaque jour un contrôle est nécessaire.
La conservation est également pratiquée par
l'ONG ARIDEL. En effet, un magasin de conservation de 60m2 a été
construit avec des matériaux définitifs pour une capacité
de 25t. Les murs de ce magasin sont percés de chaque côté
de trous d'aération (photo 7). Ces derniers sont munis de
l'intérieur de mailles en grillage pour empêcher la rentrée
des reptiles sans compromettre l'échange d'air avec l'extérieur.
A l'intérieur six bassins sont construits et déposés en
deux (2) lignes de trois (3). Les tubercules sont répartis dans des
caisses (photo 8) qui sont conçues à cet effet. Ces caisses sont
réparties sur des palettes remplies d'eau pour constituer un lit de
sable humecté. Un contrôle systématique se fait tous les 3
jours, caisse par caisse. Des tubercules pourris sont retirés et ceux
qui sont souillés par les exsudats sont lavés,
séchés et stockés pour observation. Ce premier essai a
concerné la campagne 2006-2007.
En effet, la conservation a duré environ 4 mois et une
perte de 40% a été enregistrée. Au terme donc de cette
campagne, 1114kg ont pu être conservés.
S'agissant de la campagne 2007-2008, 1615kg de pomme de terre
ont été conservés.
Pour cette campagne 2008-2009, ARIDEL a décidé que
les producteurs fassent eux-mêmes le suivi de leurs productions au niveau
du magasin.
Trous d'aération
Photo 6: Magasin de conservation: vue
extérieure
Photo 7: Caisses de conservation de pomme de
terre
7.2.3 : Les problèmes liés à la
conservation
Le premier handicap pour la culture de la pomme de terre
réside dans sa conservation. En effet, beaucoup de producteurs ont
affirmé leur méconnaissance pour les techniques adéquates
de conservation mais également le manque de moyens de conservation. Les
méthodes utilisées demeurent traditionnelles. Un autre facteur
limitant, c'est surtout la forte chaleur qui occasionne la pourriture des
tubercules. A cela s'ajoute le non respect de degré de maturité
de la pomme de terre par certains producteurs, il s'agit de la récolte
précoce avec des tubercules jeunes qui ne résistent pas à
la conservation. Il y a aussi le stockage de la pomme de terre avec toutes les
impuretés mais également le manque de tri entre les tubercules
endommagés ou non lors de la récolte qui occasionnent beaucoup de
pertes au moment de la conservation.
Il ressort de ce chapitre que la pomme de terre est
très appréciée par la population locale. Elle entre
désormais dans une stratégie de lutte pour la
sécurité alimentaire. Cependant sa conservation reste un handicap
majeur pour le développement de cette culture.
CHAPITRE VIII: LA FILIERE
La commercialisation est «l'ensemble des moyens
grâce auxquels les denrées alimentaires sont amenées du
lieu de leur production à celui de leur consommation » (Abott
(J.C), 1992). L'analyse commerciale permet de mieux cerner l'environnement de
la filière car mettant en avant les différents acteurs, les
fluctuations des prix, les modes de conditionnement...
8.1. Organisation du marché
Dans le département de Dogondoutchi, la production est
entièrement écoulée chaque année. Cependant, au
niveau de la zone d'étude l'un des problèmes de la
commercialisation ne se situe pas au niveau de la demande mais réside
plutôt dans le caractère individuel de la vente. En effet, il
n'existe aucune structure organisée des commerçants de la pomme
de terre. L'écoulement se fait le plus souvent à travers les
liens de connaissance et au plus offrant. Ce qui entraîne parfois une non
maîtrise des prix qui sans doute est en défaveur des
producteurs.
8.2. Les acheteurs
8.3.2.1. Les grossistes
Ce sont des grands commerçants qui achètent en
grande quantité la pomme de terre. Ces acteurs proviennent des centres
urbains tels que Doutchi, Dosso et Niamey. Dans cette catégorie de
grossistes on trouve également certains producteurs qui font
eux-mêmes le déplacement pour vendre leur pomme de terre à
Dosso et à Niamey. ARIDEL aussi achète des pommes de terre pour
déposer dans le magasin de conservation.
8..2.2. Les semi-grossistes
Il s'agit des commerçants moyens qui résident
soit dans les centres urbains (pour la plupart ils sont de Doutchi), soit dans
certains gros villages (Koré Mairoua. Ainsi, ils partent au niveau des
sites ou au niveau des marchés locaux pour acheter de la pomme de
terre.
8.2.3. Les détaillants
Ce sont surtout les commerçants de la ville de
Doutchi, qui achètent auprès des producteurs la pomme de terre
qu'ils revendent à des consommateurs passagers ou ceux de la ville. Il y
a également certains producteurs qui libèrent directement leurs
pommes de terre aux consommateurs sur les sites et/ou sur les marchés
locaux.
8.3.3. Les revendeurs
8.3.3.1. Les revendeurs en détail
Ce sont des commerçants qui ont un système de
vente assez traditionnel. En effet, la pomme de terre est étalée
sur la table (photo 6) sous abri dans le marché, au bord des routes et
dans les boutiques.
Photo 8: Pomme de terre étalée sur une
table
8.3.3.2. Les revendeurs ambulants
Il s'agit des revendeurs dont le lieu de vente est instable. En
effet, la pomme de terre est transportée dans une brouette tout au long
de la journée à la quête des clients.
8.3.4. Les autres axes commerciaux
A ce niveau la pomme de terre est écoulée
à l'extérieur du Niger. Les principales destinations sont le
Bénin et le Nigéria. Ce sont principalement les
commerçants de Dosso et de Niamey qui expédient ce produit vers
le Bénin. Quant à l'autre axe, ce sont les commerçants du
Nigéria même qui viennent se procurer de la pomme de terre.
Malheureusement faute de statistiques le taux d'exportation n'a pu être
évalué. La figure 9 illustre le circuit de commercialisation.
Figure 9: Circuit de commercialisation de la pomme de
terre.
Producteurs
Marché frontalier
Tombo (Nigéria)
Marchés locaux
Doubalma, Bagagi, Matankari, Djela, Koré
Maïroua, Maïkalgo
Grossistes
Vers l'extérieur Bénin,
Nigéria
Centre urbain
Doutchi
Semi-grossistes
Détaillants
Hôtels
Restaurants
Consommateurs
ONG ARIDEL
Centres urbains Dosso, Niamey
8.3.5: La fluctuation des prix.
Le prix de tout produit commercialisable est soumis à
des variations. Il varie en fonction de l'offre et de la demande. En ce qui
concerne la pomme de terre, l'évolution de son prix est fonction de la
précocité de la récolte dans le département. Pour
la campagne 2008-2009, les variations suivantes ont été
constatées.
· Les premières récoltes :
fin février. A cette époque, les quelques premiers producteurs
à récolter ont vendu le kg à 400F. Ce sont surtout les
semences octroyées par la FAO qui ont été aussi
précoces.
· Mars-avril : La période de bas
prix.
Pendant cette période, les productions sont
importantes au niveau des différents marchés, l'offre est donc
supérieure à la demande. Tout naturellement le prix baisse. De
plus, certains producteurs acculés par certains besoins financiers
désirent se débarrasser de leur produit le plus rapidement
possible. Ainsi, le prix du Kg se situe entre 200 et 250F.
· La remontée des prix : mai - juillet.
L'essentiel de la production étant vendue par les
producteurs, le produit est désormais dans les mains des
commerçants et quelques stocks de l'ONG ARIDEL. Il va connaître
une hausse allant jusqu'à 500F/kg.
8.3.6: Mode de conditionnement et moyens de transport
Le système d'emballage appliqué pour la vente
des excédents post-récoltes est fait soit dans des sacs de 100kg
soit dans des caisses de 30kg. La grande majorité des producteurs
utilisent les sacs de 100kg (disponibilité et moins chers).
La pomme de terre est acheminée dans la plupart des cas
par de véhicules, les motos, les charrettes, sur la tête et
à dos d'âne.
8.3.7: Les problèmes liés à la
commercialisation
Dans la zone d'étude, il existe un certain nombre de
contraintes qui constituent un handicap pour la commercialisation de la pomme
de terre. Il s'agit entre autres: manque de moyens de stockage et de
conservation, la surabondance de l'offre pendant la période de grande
récolte, manque de financement et inorganisation du circuit
commercial.
· Le manque de moyen de stockage et de conservation
Les producteurs, aussi bien que les commerçants, ne
disposent pas de moyens adéquats de stockage de la pomme de terre.
· La surabondance de l'offre en pleine production
Pendant la période de grande production d'importantes
quantités d'excédents post-récoltes sont mises sur le
marché. Par conséquent, les prix chutent. Faute de moyens de
conservation, les producteurs mais aussi les commerçants sont parfois
obligés de brader leurs produits.
· Le manque de financement
La filière pomme de terre bénéficie d'un
financement très limité. Les enjeux actuels de la production et
de la commercialisation et conformément aux politiques du CIP et de la
FAO devront amener les acteurs de la filière à
bénéficier d'un système de crédit
adéquat.
· L'inorganisation du circuit commercial.
Il n'existe aucune structure organisée des
commerçants dans la zone d'étude. Cette situation n'est pas sans
conséquence sur la filière.
L'analyse de ce chapitre a permis de déterminer le
circuit de commercialisation de la pomme de terre, la fluctuation des prix, le
mode de conditionnement et moyens de transport mais aussi les problèmes
qui lui sont liés.
CHAPITRE IX: ANALYSE SOCIO-ECONOMIQUE DE
L'ACTIVITE.
Ce chapitre met l'accent sur la dynamique qu'a suscitée
la culture de la pomme de terre dans le département mais aussi l'impact
de cette activité au niveau des producteurs.
9.1: Du point de vue social
La culture de la pomme de terre a créé une
certaine dynamique au niveau des producteurs. En effet, elle a permis de
créer un cadre (au niveau de chaque site) au tour duquel tous les
producteurs du même sexe se regroupent pour débattre de leurs
conditions de travail pour enfin dégager des perspectives. Il a permis
surtout aux femmes de s'exprimer entre elles sans complaisance. C'est ainsi
qu'au niveau des femmes on retrouve des organisations telles que `'SAA»,
`'Nya Gandarin Bocho Maï yaki da kanta», `'A Bossaré da aykin
rani». Au niveau des hommes, on a : `'Nya da kokari», `'Nya Allah shi
Taymaka». Toutes ces appelations ont pour facteur commun la motivation et
l'engagement des producteurs pour la poursuite de cette activité. Ce qui
nous laisse croire que cette culture a un avenir prometteur dans le
département.
9.2: L'impact économique
Les résultats économiques proviennent des
informations économiques et financières recueillies auprès
de la cellule ASF/ARIDEL. Ces données ont été obtenues
à travers un suivi de 20 producteurs ayant planté un sac de
semence. L'idéal serait de fournir nos propres données mais les
aléas du terrain nous ont contraint d'utiliser ces données. Sur
cette base, il a été évalué les dépenses
moyennes, le revenu moyen d'un producteur pour un sac de semence mais aussi les
recettes potentielles pour l'ensemble des 40 producteurs
enquêtés.
9.2.1: Les coûts de l'activité au
producteur
Selon qu'on soit petit ou grand producteur, les
dépenses ne sont pas les mêmes et les revenus non plus. Compte
tenu donc de cette hiérarchie des producteurs et par souci
d'efficacité, il a été évalué une
dépense moyenne (tableau 12) pour un sac de 25kg de semences. Ainsi, la
production moyenne par sac est de 399kg pour une dépense moyenne de
23.050F (14.000F pour les semences et 9.050F pour les autres intrants).
Tableau 12: Dépenses moyennes et revenu moyen
d'un producteur
Production brute (399 Kg)
|
|
Charges pour
les intrants Marge brute à 200 F/Kg
et autres 79.800 F
9.050 F
Revenu agricole
56.750F
Charges pour les Semences 14.000 F
Charges
Totales : 23.050 F
Source : Données ASF modifiées.
L'analyse de ce tableau, montre que le revenu agricole d'un
producteur moyen est de 56.750Fcfa. Ce résultat est obtenu en
ôtant les charges totales (23.050F) dans la production brute à
200F/kg (79.800F).
9.2.2: Les revenus du producteur et leurs emplois
Le revenu généré par la pomme de terre
varie également d'un producteur à un autre mais aussi en fonction
de l'évolution du prix (Tableau 13). Pour le petit producteur il est de
79.800F. Pour les producteurs moyens il est de 319.000F. Enfin, pour les grands
producteurs il est de 638.400 F.
La culture de la pomme de terre génère beaucoup
de revenus et peut être utilisée comme voie à
privilégier pour la lutte contre la pauvreté. Pour beaucoup de
producteurs, les revenus générés par cette activité
sont affectés à l'achat des céréales, aux soins de
santé, aux fournitures scolaires des enfants, au remboursement des
dettes contractées pendant la campagne agricole.
Tableau 13 : Valeur de la production suivant
les prix.
Productions
|
Valeur de la production selon les prix/kg
|
|
250F/ kg (moyen)
|
200F/kg (mini)
|
D'un producteur
|
159.600F
|
99.750F
|
79.800F
|
|
Source : Données de la cellule ASF modifiées.
Il ressort de ce tableau que le revenu d'un producteur moyen
varie en fonction de l'évolution du prix. Il est de 79.800F lorsque le
prix du kg est bas et peut atteindre 159.600F quelques mois plus tard. Ce qui
démontre toute l'importance de la conservation. Car elle permet aux
producteurs de tirer au mieux le profit selon les périodes.
La réalisation des tableaux précédents nous
ont permis d'estimer les recettes potentielles pour l'ensemble des 40
producteurs enquêtés (tableau 14).
Tableau 14: Estimation des recettes
potentielles.
Catégorie de producteurs
|
Effectif
|
Revenu moyen / producteur
|
Revenu total
|
Petits producteurs
|
28
|
119.700Fcfa
|
3.351.600 Fcfa
|
Producteurs moyens
|
7
|
319.200Fcfa
|
2.234.400Fcfa
|
Grands producteurs
|
5
|
638.400Fcfa
|
3.192.000Fcfa
|
Total
|
40
|
219.450Fcfa
|
8.778.000Fcfa
|
|
Source: nos enquêtes, 2009
Pour évaluer le revenu des 40 producteurs
enquêtés, nous avons fait une moyenne pour chaque catégorie
de producteurs puis les résultats sont extrapolés sur l'ensemble
de l'échantillon.
Ainsi il ressort de ce tableau que le revenu total est de
8.778.000fcfa pour les 40 producteurs enquêtés. Le constat est
donc clair la culture de la pomme de terre constitue une véritable
source de devises pour les pratiquants.
9.2.3: Perception des producteurs sur l'apport financier
apporté par la culture de la pomme de terre.
Le choix d'une culture par un agriculteur est fonction soit
de sa valeur pour le consommateur, soit pour la commercialisation. Il est donc
normal de demander la motivation des producteurs pour cette culture. Ainsi, la
quasi-totalité des producteurs affirment avoir été
réconfortés par cette activité. Ils affirment aussi que la
vente de cette denrée leur a permis d'avoir des revenus
monétaires qui sont utilisés pour l'achat des
céréales et combler le déficit des cultures pluviales.
C'est pourquoi, ils ont exprimé leur voeu d'avoir des semences pour la
culture en hivernage.
A Koré Maïroua, beaucoup de femmes affirment que
: `'la femme qui mange la pomme de terre a un corps différent de celle
qui n'en mange pas». C'est cette raison qui a poussé beaucoup de
femmes à s'intéresser à cette activité mais aussi
à sa consommation pour celles qui n'en produisent pas. Le constat est
donc clair, la pomme de terre est très appréciée dans le
terroir.
L'analyse de ce chapitre nous a permis de dégager
l'impact de cette culture dans la sécurité alimentaire des
ménages. En effet, le revenu total des 40 producteurs
enquêtés est estimés à 8.778.000Fcfa, une
véritable source de devises confirmant notre hypothèse de
départ: " les revenus générés par la pomme de terre
contribuent à atténuer la vulnérabilité des
exploitants". Par conséquent, la culture de la pomme de terre reste l'un
des moyens efficaces de lutte pour la sécurité alimentaire.
CHAPITRE X : LES ACTEURS DE LA FILIERE
Ce chapitre fait le point sur les acteurs qui interviennent
(directement et/ou indirectement) au niveau de la filière. Il s'agit
entre autres : des producteurs, des commerçants, de services
d'agriculture et des partenaires au développement.
10.1: Les producteurs et leur organisation
Principaux acteurs de la filière, les producteurs sont
organisés en groupements plus ou moins dynamiques. Ils sont
organisés ainsi que suit :
· Groupement des producteurs de la pomme de terre
(GP/PDT) : On retrouve ce groupement au niveau de chaque site ou village. A la
tête de ce groupement se trouve un président.
· Organisation communale des producteurs de la pomme de
terre (OCP/PDT). On retrouve cette organisation au niveau de chaque commune.
L'OCP/PDT est dirigée par un bureau exécutif qui regroupe des
délégués des différents groupements membres. Les
présidents des OCP/PDT sont chargés de la planification et de la
mise en oeuvre des activités au niveau de chaque commune. Ils ont
également la charge de centraliser les besoins des différents
groupements en intrants, en matériels et aménagement, de
réceptionner et répartir les intrants, de recueillir les
informations et les faire remonter au niveau supérieur.
· Le réseau départemental des producteurs
de la pomme de terre (RD/PDT). Il regroupe les OCP/PDT et est composé
d'un conseil d'administration de dix (10) membres qui regroupe tous les
présidents des OCP/PDT. L'adhésion au RD/PDT se fait à 5
000F plus 2 000F de cotisation annuelle pour les groupements. Le siège
du RD/PDT se trouve à Doutchi. Le RD/PDT est chargé de
l'estimation des productions escomptées, des besoins en intrants de
vente avec les acquéreurs. Lors des réunions, il prend
également en charge les frais de transport et restauration de ses
membres.
10.2: Les commerçants
Ces acteurs ne disposent pas de structure organisée
dans le département. Certains sont des commerçants de
métier par contre d'autres sont des producteurs/ commerçants. Ils
sont constitués des commerçants locaux et des commerçants
étrangers (qui se trouvent hors de la zone de production). Ainsi, les
commerçants locaux pour la plupart des commerçants moyens, font
le déplacement soit au niveau des sites, soit au niveau des
marchés locaux pour se ravitailler en pomme de terre. L'autre
catégorie, celle des grossistes est constituée par les
commerçants de Dosso, Niamey et Nigeria.
10.3: Les services d'agriculture
Principal représentant de l'Etat, la Direction
Départementale du Développement Agricole (DDDA) est
chargée du suivi des cultures, de la situation phytosanitaire. Ainsi,
par le biais des agents d'agriculture communaux sont rapportées toutes
les informations concernant la campagne agricole. Malheureusement faute de
moyens, certains agents sont quasi-inexistants sur le terrain. Il
s'avère donc nécessaire d'améliorer leurs conditions de
travail pour qu'ils soient plus efficaces.
10.4: Les partenaires au développement
10.4.1: L'ONG ARIDEL
Créée en 2003, l'ONG ARIDEL est le principal
partenaire pour la culture de la pomme de terre dans le département.
Elle se charge de la vente des semences dans le département. En effet,
au début de chaque campagne des séances de sensibilisation et
d'information sont organisées à l'endroit des producteurs sur
l'arrivée des semences. L'ONG ARIDEL aide aussi les producteurs à
trouver des débouchés pour écouler leurs productions. Elle
apporte également son conseil technique, d'organisation et de formation
des producteurs sur les méthodes de culture : la germination des
tubercules et la coupe en tranche, la préparation de planches
(bêchage, fumure de fond), la plantation (profondeur des trous,
l'écartementdensité), l'entretien (arrosage, buttage, binage),
récolte et conservation. A la fin de chaque campagne, un bilan est
fait.
10.4.2: L'Agro Sans Frontière Bretagne (ASF-B)
Agro Sans Frontière est une association
européenne organisée en « délégations
régionales ». Ses principaux objectifs sont de contribuer au
développement et à la sécurité alimentaire dans les
pays du Sud, en intervenant sur l'environnement (protection et gestion des
ressources naturelles, sur l'amélioration et la diversification des
productions (végétales et animales), sur les acteurs (formation,
organisation, conditions de vie et de travail). La délégation
Bretagne intervient principalement en Afrique sahélienne : Mali, Burkina
Faso, Niger, Sénégal ...
L'ASF-B intervient dans le département de Dogondoutchi
depuis 2005. Ainsi de 2005 à 2008, elle a cédé 53, 5t de
semences de pomme de terre soit 13, 375t chaque année. Les
premières années de son intervention ASF-B a octroyé
gratuitement les semences à ARIDEL. Mais à partir de 2007-2008,
après la vente des semences ARIDEL a récupéré
l'argent pour assurer le fonctionnement de la cellule technique ASF. Pour la
campagne 2008-2009, l'ONG ARIDEL a réceptionné 25t de semences
fournies par l'ASF-Bretagne. Mais le département de Dogondoutchi n'a pu
bénéficié que de 13, 675t. Le reste de semences a
été utilisé par les autres partenaires (Ouallam, Dosso,
Say et Agadez). Cette association apporte également son soutien
scientifique et technique, d'organisation de formation sur place et de mode
d'approvisionnement, d'identification des problèmes techniques, de
suivi-évaluation régulier. Enfin, elle apporte son soutien
logistique et didactique à la cellule ASF de l'ONG ARIDEL.
10.4.3: La FAO
La FAO intervient également au niveau de la culture de la
pomme de terre depuis 2006.
Mais son intervention est à but humanitaire. C'est
ainsi qu'au cours de la campagne 2007- 2008, la FAO a cédé
gratuitement 11, 50t de semences aux producteurs. Pour la campagne 2008-2009,
cette institution a fourni 7t de semences de pomme de terre plus 700kg
d'urée aux producteurs. Mais ses semences sont destinées aux
ménages les plus vulnérables.
10.4.4: Université Abdou Moumouni (UAM)
L'UAM, notamment par le biais des enseignants-chercheurs et
stagiaires de la Faculté d'Agronomie et de la Faculté des Lettres
et Sciences Humaines est aussi un partenaire dans la culture de la pomme de
terre. Son appui est purement scientifique et technique en particulier le suivi
phytosanitaire. Grâce à leur laboratoire, les enseignants de la
Faculté d'Agronomie arrivent à identifier toutes les maladies qui
se manifestent dans le département. C'est ainsi qu'en 2007-2008, ils ont
pu détecter les maladies suivantes : Alternariose, la pourriture molle
des tubercules et les nématodes à galle. L'UAM a également
permis lors de l'essai en culture d'hivernage de Matankari de conclure que
l'échec est dû au fait que les variétés
Pamela et Désirée ne sont pas adaptées
à la culture pluviale.
10.4.5: Les autres partenaires
Il s'agit d'un ensemble de partenaires qui n'ont pas un
programme spécifique pour la pomme de terre. Ce sont entre autres :
ANPIP, CRS/HKI, CaDev-Niger ... Ils interviennent à travers des projets
communs des maraîchers mais dont leurs actions auront des
répercussions sur les producteurs de la pomme de terre. Ce sont des
réalisations telles que : aménagements et clôture des
sites, création et fonçage des puits ...
Il ressort de ce chapitre que les acteurs de la
filière pomme de terre sont divers et variés. Ce qui, du coup
montre l'importance de cette activité et l'enjeu qu'elle présente
dans le département.
CHAPITRE XI: ATOUTS, CONTRAINTES ET PERSPECTIVES
Ce chapitre fait le point des atouts et des contraintes de cette
culture et dégage des perspectives.
11.1: Les atouts
Plusieurs facteurs concourent à la survie de cette
activité dans le département. Il s'agit de: potentialité
de zones favorables à la production de la pomme de terre,
expérience de plus en plus accumulée par les producteurs dans les
techniques culturales, main d'oeuvre importante, forte demande locale en
croissance,
· En effet, notre zone d'étude dispose
d'énormes potentialités notamment l'importante vallée
fossile (Dallol Maouri) qui traverse le département du Sud au Nord et
où la nappe phréatique est peu profonde, une série de
mares semi permanentes et des sols (sableux et sablo-argileux) favorables
à la culture de la pomme de terre.
· De plus les producteurs commencent à
acquérir des expériences dans la maitrise des itinéraires
techniques. Cette tendance est de plus en plus orientée vers la
modernisation du matériel agricole (surtout les moyens d'exhaure). A
cela s'ajoute l'existence d'une main d'oeuvre importante et l'engagement des
producteurs pour cette culture. C'est pourqoi plus de 90% des producteurs ont
exprimé leur désir de cultiver la pomme de terre tout au long de
l'année (si les semences sont disponibles).
· La culture de la pomme de terre est également
entretenue par une forte demande intérieure en croissance (ville de
Doutchi, marchés ruraux). De plus ce produit est entrain de rentrer dans
les habitudes alimentaires des populations locales. Enfin, la
rentabilité financière et économique s'est
avérée importante.
11.2: Les contraintes
La culture de la pomme de terre n'a pas que des atouts, elle
a également des faiblesses dans la zone d'étude. En effet, elle
est confrontée à un certain nombre de difficultés qui
entravent sa bonne marche. Ces difficultés sont d'ordre
économique, social et physique.
· La première entrave à la culture de la
pomme de terre est le tarissement précoce des mares mais
également l'ensablement des puits. Dans certains endroits
(Soukoukoutane, Kolifo), cette situation est aggravée par l'insuffisance
des puits. Cette situation est plus ressentie en cas de retard dans le
calendrier cultural.
· Un autre problème et non des moindres est celui
de l'insuffisance des connaissances des producteurs sur la culture de la pomme
de terre car certains sites (Garin Tohé) regroupent de nouveaux
producteurs sans expériences ni formation en techniques agricoles. De
plus, certains sites (Maikalgo, Soukoukoutane) manquent de clôtures
durables (tiges de mil quotidiennement endommagées par les animaux en
divagation).
· Enfin, d'autres contraintes non moins importantes sont
celles liées au manque de crédit agricoles, à la pression
temporaire des ravageurs (criquets, termites, chenilles, rats, ..),
l'insuffisance d'encadrement technique, l'insuffisance
d'intrants agricoles, l'insuffisance de moyens de stockage, le problème
d'écoulement pendant les périodes de grandes productions, la
cherté des semences, ....
11.3: Les perspectives de développement de la
filière
Plusieurs éléments laissent croire que la
filière pomme de terre a un avenir prometteur dans la zone
d'étude.
· En effet la pomme de terre entre non seulement de plus
en plus dans les habitudes alimentaires des populations mais également
la demande intérieure est en croissance régulière et
forte.
· Les possibilités d'extension de la culture sont
réelles et fortes: les zones potentiellement exploitables sont
nombreuses.
· Forte motivation des producteurs pour cette
activité;
· Implication de la recherche agronomique (surtout UAM)
pour atténuer ou résorber les contraintes identifiées.
Dans le cadre également du projet pour le
développement des activités économiques dans le Dallol
Maouri (département de Dogondoutchi), l' ONG ARIDEL en partenariat avec
ASFBretagne entend orienter ses actions à plusieurs niveaux.
· Aménagement des sites maraîchers
De nombreux sites collectifs ont besoin d'être
aménagés. Ce qui nécessite la clôture et/ou
l'extension des sites. Cette action doit s'appuyer sur les différents
groupements des producteurs pour identifier les différents types
d'aménagements indispensables et devraint conduire à des projets
complémentaires au fil des années.
· Mise à la disposition des groupements de petits
matériels.
Pour assurer la bonne marche de cette filière, certains
groupements (Koré Mairoua, Soukoukoutane) ont besoin d'un appui en petit
matériel d'arrosage et de travail de sol.
· Organisation de la filière.
Des foires qui regrouperont les producteurs de la zone
pourront être organisées. En effet, ces foires seront non
seulement une occasion d'échanges entre les producteurs mais aussi
permettront de faire la promotion de ce produit. De plus, pour motiver
davantage les producteurs qui auront présenté les meilleurs
résultats, des récompenses peuvent être envisagées
en lots de matériels agricoles et intrants.
Il ressort de ce chapitre que le département de
Dogondoutchi présente de fortes potentialités permettant le
développement de cette activité. L'analyse a permis de
déceler les insuffisances ou contraintes liées à cette
activité tout en dégagent des pistes pour son
amélioration.
CONCLUSION
La présente étude a permis de mettre en
évidence les caractéristiques et le fonctionnement de la
filière dans quelques sites du département de Dogondoutchi
à travers son organisation et son circuit. L'étude a
également démontré comment se réalise la
production, l'organisation des échanges, le flux du produit, ... Elle a
aussi permis de connaître les relations entre acteurs, les rapports de
force et les stratégies adoptées par les différents
acteurs.
Au terme de cette étude, toutes les hypothèses de
départ se confirment:
En effet, la filière pomme de terre est une
filière émergente dans le département. La production
totale du département est passée de 0t en 2005 à 188, 32t
en 2006-2007 et à 400, 71t en 2007-2008. Les raisons d'une telle
évolution sont sans doute liées à l'utilisation des
semences certifiées, à la motivation des producteurs, à la
rentabilité économique de cette activité etc. Avec un
rendement d'environ 30t/ha, la pomme de terre est très
appréciée dans le département et est promise à un
bel avenir si un certain nombre d'actions sont entreprises.
C'est pourquoi et compte tenu de la diversité des
contraintes énumérées ci-haut, il s'avère
nécessaire de trouver les voies et moyens de les juguler pour une
amélioration de la filière. Les actions à entreprendre
dans ce sens permettront sans aucun doute aux producteurs d'accroître
leur production, leur rendement et de tirer les meilleurs profits.
Notre étude, comme bon nombre de travaux sur les
filières agricoles comporte des limites. C'est la prise en compte de ces
limites qui permettrait d'apprécier les résultats de travail
mené et de tenir compte de ses insuffisances pour une étude
future.
C'est pourquoi, dans le cadre de sujet de mémoire de
DEA, nous comptons orienter notre réflexion sur les mécanismes et
les stratégies de valorisation de ce produit. Cette étude
concernerait les régions Nord Niger (Tabelot) et Sud Niger (Doutchi). Ce
qui permettrait de faire une comparaison des mécanismes de valorisation
de ce produit et les stratégies des différents acteurs dans ces
deux zones. Cette étude permettrait également de voir dans quelle
mesure on peut tirer profit des expériences capitalisées par les
différents acteurs de cette filière.
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Annexes
Questionnaire adressé aux exploitants du site
Thème: Étude
diagnostique de la filière pomme de terre au Niger dans les communes de
Doutchi, Koré Mairoua et Soukoukoutane ( Département de
Dogondoutchi ).
Date:
Nom du
site: Coordonnées:
· Approche
générale
1. Age
· Genre: M [I1 F LI
· Nationalité
· Ethnie
· Situation matrimoniale: Marié LI
Célibataire LI Veuf LI Divorcé LI Nombre de conjointes: 1 LI 2 LI
3 LI 4 LI
· Nombre de personnes à charge
· Nombre d'actifs agricoles
· Nombre d'enfants: Scolarisés LI Non
scolarisés LI
· Quelle est votre activité principale? AgricultLI
ÉlevageLI AutresLI Secondaire? CommerceLI ChasseLI Autres LI
· Y a t-il des membres de votre ménage en exode?
OuiLI NonLI Si oui, quel type d'exode? SaisonnierLi Annuel LI
DéfinitifLl
· pour quel motif?
· Les exodants contribuent-ils à vos
activités de contre saison? Oui Ll Non Li
Si oui, en quoi faisant?
· Quelle est l'impact de l'exode sur l'économie du
ménage?
II: Statut foncier
· Êtes-vous propriétaire LI ou exploitant LI
?
· Si vous êtes propriétaire, comment avez-vous
acquis le terrain?
HéritageLI AchatLl Don LI GageLI Location LI Autres
à préciser LI
· Quand est-ce vous l'avez acquis?
· Si vous êtes exploitant, le terrain vous est-il
prêtéLI louéLI ou le cultivez-vous pour le compte du
propriétaire LI?
· Si le jardin vous a été prêté
par le propriétaire, lui donnez-vous de l'argent? Oui LI Non LI
Si oui, obligatoirement? Oui LI Non LI
· Combien de fois par an? ( Préciser le montant )
· Si vous ne donnez pas de l'argent au propriétaire,
lui donnez-vous une partie de votre récolte? Oui LI Non LI
Si oui, préciser la fréquence des cadeaux en
tentant d'estimer la
valeur
III: Approche agricole
21. Quelles sont vos principales cultures: MilLl SorghoLl
Niébé[Il AutresLi
22. Quelles sont les raisons qui vous ont poussé à
cultiver la pomme de
terre?
23. Depuis combien de temps pratiquez-vous cette
activité?
24. Depuis que vous avez commencé à pratiquez la
culture de la pomme de terre, y a t-il eu des années d'interruption? Oui
Li Non Li
- Si non, pourquoi?
- Si oui, pourquoi?
- Pourquoi avez-vous repris cette activité?
· Pratiquez-vous la rotation de culture? Oui Li Non Li
Si oui, quel type de rotation pratiquez-vous?
Avec quelle culture?
· Depuis que vous pratiquez la culture la culture de la
pomme de terre, la surface totale que vous exploitez a t-elle augmentéLi
diminuéLi stagnéLI? Si oui, pourquoi?
· Utilisez-vous de la fumure organique sur vos terre? Oui
Li Non Li - Si non, pourquoi? - Si oui, quel genre de fumure organique
apportez-vous à vos parcelles? Précédents culturaux Li
Contrat de fumure Li Déjections d'animaux Li Autres à
préciser Li
· Combien d'apports faites vous?
· A quel moment et à quelle quantité à
l'hectare?
· Utilisez-vous des engrais chimiques sur vos terres? OuiLI
Non Li - Si non, pourquoi? - Si oui, quel type d'engrais apportez-vous?
UréeLI NPKLI PhosphateLI Potassique[II Autres à
préciser Li
· Quelles sont vos sources d'approvisionnement en engrais?
· L'engrais est-il disponible sur le marché? Oui Li
Non Li
· Êtes vous producteurs Li ou acheteurs Li des
semences? Si vous êtes acheteurs, où achetez-vous vos semences?
Coopérative Li Marché Li Autres à
préciser Li
· Utilisez-vous des produits phytosanitaires? Oui Li Non
Li
- Si non, pourquoi?
- Si oui, lesquels?
· Où les achetez-vous? MarchéLi
Coopérative Li Autres à préciser Li
· quel type de matériel agricole
possédez-vous?
· Quels types de puits disposez-vous? ModerneLi
Traditionnel Li
· Avez-vous reçu une aide pour sa construction? Oui
Li Non Li Si oui, de qui?
· Recevez-vous une aide de l'État? Oui Li Non Li
- si non, pourquoi?
- Si oui, laquelle, Depuis quand?
IV: Approche Conservation - Commercialisation -
Utilisation des revenus.
40.Pratiquez-vous la conservation de la pomme de terre? OuiLl Non
~ - Si non pourquoi?
- Si oui, quelles sont les méthodes de conservation?
Aérienne ~ Souterraine ~ Autres à
préciserLi
41. Quelle est la méthode la plus efficace?
42. quelle est la durée de la conservation?
1 mois Li 2 mois Li 3 mois Li 4 mois et plus Li
· Est-ce que la pomme de terre est conservée
directement après la récolte? Oui Li Non Li
- Si non, existe t-il un éventuel traitement avant la
conservation? OuiLi Non Li
Si non, pourquoi?
Si oui, pourquoi?
· Quels sont les avantages et les inconvénients de
chaque méthodes?
· Quel est le système d'empilement appliqué
au moment de la conservation?
· Quelle est la quantité perdue après
conservation par chaque méthode?
· Quelle est la variété la mieux conservable?
Pourquoi?
· Produisez-vous la pomme de terre pour consommer Li ou
pour vendre LI?
· A qui vendez-vous le produit?
· Comment les vendez-vous? En gros Li En détail Li
Autres à préciser Li
· Quel est le mode de conditionnement?
Panier Li Carton Li Sac Li Autres à préciser Li
· Quels sont vos moyens de transport du produit?
Moto Li Bicyclette Li charrette Li Autres à
préciser Li
· Quel est le mode d'acquisition? A crédit Li Au
comptant Li Autres à préciser Li
· Où les vendez-vous?
· Votre lieu de vente est-il fixe Li ou mobile LI?
· Que vous rapporte la culture de la pomme de terre?
· Quelle utilisation faites-vous des revenus de la pomme de
terre? Achat de vivres Li Habillement Li Cérémonies Li Achat de
bétail Li Matériels agricoles Li ConstructionLI Autres à
préciser Li
· La culture de la pomme de terre a t-elle
amélioré vos conditions de vie? Oui Li Non LI
Si non, pourquoi?
Si oui, dans quel domaine?
· Approche Organisation
59.Faites vous parti d'une organisation paysanne? Oui Li Non Li
Si oui, laquelle?
60.Existe t-il une coopérative des exploitants du site?
OuLi NonLi
· Si oui, quelles sont ses activités?
· Si non, comment résolvez-vous vos
problèmes?
· Difficultés et
Suggestions
? Parlez nous des difficultés que vous rencontrez dans
la culture de la
pomme de terre? ? Quelles sont les difficultés que
vous rencontrez dans la
commercialisation?
? Quelles suggestions faites-vous pour améliorer la
production, réduire les couts de transports, les problèmes de
conservation
? Que pensez-vous de l'avenir de la pomme de terre dans votre
site?
Questionnaire adressé aux responsables des
groupements des producteurs
· Identification:
Nom: Âge: Fonction:
Prénom: Sexe: Niveau d'études:
Que pensez-vous de l'activité des cultures de contre
saison? de la pomme de terre? Quels sont les changements que cela peut
engendrer?
Comment envisagez-vous organiser vos activités
maraîchères?
Quels sont les problèmes liés à la culture
de la pomme de terre?
Quelles suggestions proposez-vous pour optimiser la production
de la pomme de terre?
Les revenus générés par la pomme de terre
contribuent-ils à atténuer la vulnérabilité des
Exploitants ?
Les organisations d'aide au développement
contribuent-elles à améliorer la production de la pomme de
terre?
Quelles sont les vertus de la pomme de terre?
Que pensez-vous de cette activité dans la lutte pour la
sécurité alimentaire?
Votre groupement: comment fonctionne- t-il?
Qui sont vos partenaires? Leur domaine d'intervention? Avez-vous
des relations avec d'autres producteur du Niger?
Questionnaire adressé aux
commerçants
· Identification:
Nom: Âge: Fonction:
Prénom: Sexe: Niveau d'étude:
· Quel est le mode d'acquisition de ce produit? A
crédit: Au comptant: Autres à préciser
· Votre lieu de vente est-il fixe ou mobile?
· Depuis quand pratiquez-vous cette activité?
· Avez-vous observé des variations du prix au cours
de l'année?
· Qui sont vos principaux clients?
· Existe t-il une organisation des commerçants de la
pomme de terre?
· Quelles sont les contraintes liées à la
commercialisation de la pomme de terre?
· Quelles suggestions faites-vous pour améliorer la
commercialisation?
· Pensez-vous que la pomme de terre a un avenir?
Guide d'entretien à l'endroit des
différents responsables
? Historique du site.
? Atouts et contraintes de la culture de la pomme de terre.
? Discussions sur sa mise en valeur.
? Discussions sur l'apport social et économique de cette
activité.
? Existence ou non d'une structure organisée.
? Projet de la population au sujet de l'activité.
? Les principaux types de conflits.
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