CHAPITRE V : CONCLUSION ET RECOMMANDATION
5.1 Conclusion
Il ressort de l'analyse de l'organisation actuelle de l'espace
que la zone exondée du terroir présente un paysage agraire de
type mixte. Les dimensions des parcelles sont essentiellement des dimensions
officielles. Les reliefs crées par l'aménagement (homme) les plus
rencontrés concernent les billons, les bandes enherbées et les
planches rizicoles. Dans ce paysage, la présence du bas fond a une
influence sur la densité des pistes d'exploitation. Elle est plus
élevée du côté où se trouve le bas fond (sud
du terroir). Les pistes marquent aussi le réseau de distribution des
biens et services entre les exploitants et dont l'état conditionne leur
flux. Dans la zone exondée, les logiques paysannes d'organisation de
l'espace identifiées sont liées aux intérêts,
à l'apaisement de tensions et à la technique d'adaptation au
milieu.
Le bas fond est un espace à potentiel agropastoral
très important. Ses caractéristiques physiques montrent une
surface de 126,6 ha de forme allongée et d'un indice de pente global de
1,47 %. Au total, 184 parcelles agricoles sont exploitées dont 144 sont
détenues par les propriétaires fonctionnant en faire valoir
direct. Ceux-ci forment un groupe important avec lequel la décision
d'une gestion plus organisée du bas fond par un aménagement
hydro-agricole peut être entreprise. Le fonctionnement hydrologique du
bas fond montre que son écoulement de surface (dans le lit mineur)
contribue bien à l'alimentation de sa nappe phréatique en saison
des pluies. Cette communication entre les ressources de surface et celles
souterraines malgré le ruissellement est bien ressentie, du moins en
temps pluvieux, au niveau des puits proches du lit mineur du bas fond. Les
principales contraintes agricoles de ce milieu sont liées au
problème de maîtrise de la variation temporelle de sa
disponibilité en eau. Dans le mode d'exploitation du bas fond, la canne
à sucre et les fruitiers occupent une place importante. Les logiques
d'organisation de cet espace reposent beaucoup plus sur son hydrographie et sur
sa topographie qui influence le flux d'eau. Globalement les paysans organisent
leur parcelle en fonction du gradient d'humidité et des
possibilités d'accès à l'eau pour l'irrigation. Ces deux
facteurs sont à la base du mode d'occupation du sol.
Sur la piste à bétail du village, la situation
actuelle est caractérisée par la persistance des conflits de type
agricole et pastoral. Ces derniers dérivent à la fois du
grignotage de la piste et du mauvais comportement des éleveurs. La
largeur de la piste est passée de 50 m selon les dimensions initiales
à 32 m en moyenne aujourd'hui soit une réduction de l'ordre de 9
m de part et d'autres. Le long de cette piste, 70 % des parcelles
identifiées sont conflictuelles. Le manque de clôture sur les
parcelles et des mesures d'entretiens de la piste crée d'avantage ce
climat de conflit. Avec les dimensions actuelles, les animaux, en
perpétuelle croissance, ne peuvent pas être convoyé dans ce
couloir. Une nouvelle négociation pour la réhabilitation des
pistes s'impose, elle apparaît comme la solution la plus pacifique
à entreprendre.
Les propositions d'améliorations d'organisation de
l'espace faites en zone exondée concernent deux points clés
à savoir : le développement d'un climat de sécurité
dans le domaine foncier et la réhabilitation des pites à
bétail et celles d'exploitation. Ces propositions viennent en appuie aux
initiatives déjà existantes pour faciliter la responsabilisation
des différents exploitants et leurs interdépendance. Le bas fond,
observé comme ressource potentielle capable de réduire la
pression humaine sur les terres exondées, a fort besoin d'un
aménagement (réalisation d'ouvrage) hydro agricole pour
améliorer sa productivité. Le développement d'une intense
activité agricole dans cet espace va ôter la pression
foncière sur la zone exondée.
L'étude des scénarios d'évolutions
remarque qu'en cas d'application des propositions d'amélioration, la
croissance de la population et ou du cheptel animal du village aura peu
d'impacts sur la nouvelle forme d'organisation de l'espace. Les agriculteurs et
éleveurs, en état de conscience véritable de leur prise en
charge et des efforts des services d'encadrement, seront bien motivés
à respecter leurs engagements et à garantir leur
sécurité. En plus, le développement des autres secteurs
tels que le commerce et la transformation constituera un gage au désir
de maintenir une situation stable pour éviter la marche en
arrière.
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