4.1.2 Mode actuel d'organisation du bas fond
Le diagnostic global du bas fond a conduis non seulement
à comprendre son mode d'organisation, mais aussi à
connaître ses caractéristiques générales pour
répondre à certaines questions d'aménagements dont il peut
faire l'objet.
4.1.2.1 Caractéristiques physiques du bas
fond
i. Les caractéristiques
géométriques
Les résultats obtenus pour ces caractéristiques
sont présentés dans le tableau 4.1 suivant avec des remarques sur
les différents paramètres calculés.
Tableau 4.1 : paramètres
géométriques du bas fond
Paramètres géométriques Valeurs
Remarques
Longueur : L (km) 3,33 C'est le plus long
thalweg, elle caractérise
l'importance hydrologique du bas fond.
Largeur : l (km) 0,74 Délimite la zone
d'influence du bas fond, d'oül'importance de sa surface
agricole.
Périmètre : P (km) 8.14 Influence
sur les échanges et apports d'eaux
Surface du rectangle * 2,44 La surface
réelle est de 126,6ha, très
considérable
équivalent : Ae (km2) dans un contexte de
saturation foncière. Le volume
Surface réelle: Ar (km2) * 1,266
du ruissellement du bas fond en dépend largement.
Forme : KG 5,21 KG > 1, le bas fond est de
forme allongée. Influence le temps de concentration, offre des
possibilités d'aménagement en conservation des eaux et du sol
(CES)
De ce tableau, il est à retenir que la longueur, la
surface et la forme du bas fond lui confèrent une position
stratégique dans le terroir. En effet, il s'étale le long du
village et offre ainsi la possibilité d'accès à toute la
population. La longueur du thalweg principal marque celle du bas fond et dont
l'extension de son processus de drainage. La forme allongée peut
faciliter la mise en place des techniques simples de gestion de l'eau et du
sol, car elle est fonction de la pente du terrain qui de ce fait est en
général douce. Avec une superficie de 126,6 ha le bas fond
constitue un potentiel non négligeable, qui pourra potentiellement
réduire la pression à la terre sur l'espace exondé. En
effet, comme le pense Lavigne et al., (1996), si les enjeux
économiques du bas fond peuvent justifier son aménagement, une
concentration des exploitations autour du bas fond pourrait se produire.
L'impact de cette concentration sur la pression sur la terre sera positif. Le
bas fond, réceptionne les précipitations et alimente les cours
d'eau (Laborde, 2000) dont les débits d'alimentation en eau vont
être en partie reliés à la surface. Cette dernière
peut ainsi influencer sur la ressource en eau du terroir et les
possibilités d'irrigation puisque l'exploitation d'une surface
donnée par irrigation dépend de la quantité d'eau offerte
par la source. Avec le bas fond de Laïndé Karéwa nous
pouvons affirmer, sous réserve de certaines études
économiques, que son aménagement peut être rentable et peut
décongestionner la pression sur la terre en zone exondée.
ii. Les Caractéristiques
hydrographique
> Hiérarchisa tion du réseau
hydrographique
La classification de STRAHLER
asso ciée aux opérations cartographique du bas
fond nous a permis d'obtenir
la figure 4.3.
Figure 4.3 : Réseau hydrographique du bas Jon
d de Laïndé Karéwa
De cette figure, il
apparaît que le lit
mineur du bas fond a un
ordre de trois (3). Cela
suppose qu'i l possède
assez de confluents pour son
alimentation en eau de surface. Ces
confluents reçoivent le
s eaux de pluie et des montagne
s formant ainsi une
importante source d'alimentation pour le
bas fond bien qu'e lle soit
c onditionnée
par la dispose mais est
p luviométrie. Comme le
confirme Aminou (2007), la zone
de Laïndé suffisamment des source
s d'alimentation en eau de
surface en saison pluvieuse,
l argement déficitaire e
n période s èche. Le
degré de dé veloppeme
nt du réseau nous a p
ermis d'avoir des vale urs
chiffrée s de cette importance.
> le degré de développement du
réseau
Après comp tage
systé matique et mesure de
longueurs des différent s
cours d'eau, nous avons obtenu le
tableau 4.2 et les val eurs sur
les densité s de drainage et
hydrographi ques.
Tableau 4.2 : paramètres du degré de
développement du réseau hydrographique
Ordre des cours d'eaux Longueur totale (km) Nombre total
Ordre 1 9,51 18
Ordre 2 2,7 7
Ordre 3 3.44 4
Total 16 29
Densité de drainage : Dd (km-1) 6,55
-
Densité hydrographique : F (km-2) -
12
Du tableau, il apparaît que (Dd) 6,5 km de longueur de
cours d'eau participe naturellement au drainage de 1 km2 du bas fond
soit 100 ha. Cette longueur réfère, suivant la valeur de
F, à 12 cours d'eaux. Cette densité est
physiquement petite pour assurer un bon drainage d'une surface de 100 ha. En
effet, d'autres facteurs comme la pente du terrain, la structure du sol et sa
couverture influencent aussi ce processus. Toutefois, les densités
(drainage et hydrographique) confirment davantage l'importance de la ressource
en eau de surface du bas fond. Malgré un ordre assez élevé
de son lit mineur, le réseau hydrographique du bas fond a un
développement limité, étroit c'est-àdire beaucoup
plus centralisé. Raison pour laquelle sur le terrain, les
activités agricoles se déroulent plus au centre du bas fond. En
général, selon Laborde (2000), les régions à haute
densité de drainage et à haute densité hydrographique
(deux facteurs allant souvent de pair) présentent une roche mère
imperméable, un couvert végétal restreint et un relief
montagneux. L'opposé, c'est-à-dire faible densité de
drainage et faible densité hydrographique, se rencontre en région
à substratum très perméable, à couvert
végétal important et à relief peu accentué. Cette
situation correspond bien à celle du bas fond de Laïndé
Karéwa. Du point de vue aménagement agricole, nous pouvons dire
que cet espace offre des possibilités de sa mise en exploitation
intensive. La perméabilité du sol selon ce constat, constitue
ainsi un facteur important pour la recharge de la nappe.
iii. Agrologie du bas fond
A l'issu de quelques enquêtes ouvertes et observation de
terrain, nous sommes arrivé au résultat selon lequel dans le bas
fond, les sols argileux sont dominants. Cependant, dans sa partie en
tête, les argilo-sableux occupent une grande surface par rapport aux sols
argileux, plus dominant dans les autres parties du bas fond. Globalement, ce
sont des
de rétention
onn e capacité
en eau. Pour une
s sont in dispensable s, mais
elle s doivent e et de sa ison de cul
ture. Lavig ne et al.,
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sols riches en éléments minéraux et de b
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de 2 t/ha
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connus. A culture de
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une exploitation plus i ntensive .
s ucre, du ma ïs et du
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o de cette ressource
suite à un aménag
iv. Caractéristiques topographiques du bas
fond L'étude topographi
que du bas fond par l evé
combiné PS) a cond
G uit au résultat
présenté par la figure 4.4.
|
(au niveau de chanti
|
er et au
|
Figure 4 . 4 : Carte topographique et modèle
numérique de terra in du bas fond
Il ressort de la figure que, dans l'ensemble, le bas fond
présente un relief régulier qui est scindé
topographiquement en deux parties qu'on distingue en zone de pente assez forte
et celle de pente faible. La première zone, près de 50 % de la
surface totale, est marquée sur la figure par une concentration des
courbes de niveau de -6 m à -29 m et une pente de 1,6 % calculée
dans cette partie. Cette pente rend le terrain favorable, suivant la
classification des terres par la FAO, à tous les modes d'utilisation
agricole et à la lutte contre l'érosion hydrique par des mesures
culturales simples. C'est dans cette zone que se rencontre le plus grand nombre
des thalwegs ainsi que des cuvettes. Ces thalwegs jouent essentiellement le
rôle de drainage (reception des eaux de ruissellement) dans le milieu et
ne sont pas exploitable à des fins agricoles. Mais leur nombre assez
elévé en tête du bas fond, lié à la pente
conditionnant le ruissellement de cette partie, revèle la
nécessité d'adaptation à l'érosion hydrique et au
problème d'humidité du sol en saison sèche. D'où la
nécessité de penser à l'irrigation ou au maintien
d'humidité du sol dans cette partie pour réduire en temps sec,
les espaces non cultivé du bas fond. La partie de faible pente est
caractérisée au contraire par l'extension des courbes
situées entre -33 m jusqu'à -50 m de dénivelée et
d'une pente globale 0,012%. Les sommets, dans le bas fond, sont beaucoup plus
rencontrés dans la partie de pente faible. Ces espaces sont
exploités, comme en zone exondée, uniquement en saison de pluies.
Leur irrigation n'étant pas facile par leur position plus
élevée que le lit mineur, ils servent pendant les périodes
sèches, de lieu de repos aux animaux en divagation. Leur inexploitation
réduit la surface cultivable du bas fond. Les sommets se trouvent entre
les courbes de -20 à -32,5 m de dénivélée. En
relation avec le problème de drainage, nous relevons que l'eau de
ruissellement, en esquivant ces sommets, se concentre dans les parcelles avales
et dans les cannaux. Ce qui, combiné aux problèmes de dimensions
des canaux, réduit l'efficacité du drainage. Il est bien possible
de récupérer ces espaces en supprimant le ruissellement pour
favoriser l'infiltration de l'eau dans le sol. L'aménagement de
plusieurs diguettes perpendiculaires à la pente dans une parcelle peut
être un moyen de concervation d'eau sur les sommets pour permettre la
recharge de la nappe phréatique. Avec les ouvgares construits pour le
même but en amont, la nappe sera affleurante et l'exploitation des
sommets en saison sèche sera bien possible. Ce type d'aménagement
est réalisé par un paysan dans sa parcelle dans le but de
conserver la plus grande parties possible de l'eau qui tombe sur le champ, et
de l'obliger à s'infiltrer (Chleq et Dupriez, 1984).
Les dénivelées moyenne et maximale obtenues dans
le bas fond sont respectivement de -21,34 et -49 m. Ce qui
donne un indice de pente global (Ig) de l'ordre de 1,47 %. Cette faible pente
est un atout à la mise en valeur du bas fond à l'aide des
aménagements hydroagricoles car l'influence de son intensité et
de sa longueur sur l'érosion pluviale sera moindre. Toute chose
étant égales par ailleurs, les pertes de sol augmentent avec
l'intensité de la pente ; celles-ci sont élevées à
la puissance deux en Afrique. Ce facteur est peu ménaçant dans le
bas fond de Laïndé Karéwa. Elle est largement favorable
à son exploitation, car les mesures concervatoires des sols par des
pratiques culturales, telles que les diguettes en terres, le labour en courbe
de niveau etc. sont possibles. Par contre, en matière de gestion de
l'eau, les pentes faibles constituent un facteur d'inondation, car le temps de
ruissellement sera long. Elles influencent la direction de l'eau et donc la
disposition des parcelles pour éviter les problèmes d'inondation
et de dévastation des cultures. Il en est de même de l'emplacement
des canaux d'irrigation et de drainage. C'est pourquoi sur le terrain, le
problème de maîtrise de la variation quantitative de l'eau est
encore bien ressenti par les producteurs. Les techniques paysannes en
matière d'irrigation et de drainage ne montrent pas une situation
satisfaisante puisque des cas d'excès ou de manque d'eau dans les
parcelles sont fréquemment rencontrés. Comme le constate Lavigne
et al (1996) dans les bas-fonds non aménagés, les
paysans calent les cycles de culture en fonction des conditions hydriques de
chaque portion de bas fond.
Associée à ses caractéristiques
physiques, le bas fond de Laïndé Karéwa constitue un espace
favorable à une agriculture intensive capable de lutter contre le
problème d'insécurité alimentaire dans la zone. Son indice
de pente globale ne montre pas une nécessité d'investissement
lourd pour lutter contre l'érosion (aménagement des terrasses,
banquettes). Il renvoit plutôt à penser à un système
de drainage performant pour la maîtrise des crues ou des inondations.
Dans ce sens, pour comprndre comment agir sur cet espace, Il est important
d'avoir une idée de son fonctionnement hydrologique.
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