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Organisation de l'espace agropastoral d'un terroir saturé pour une gestion durable des ressources naturelles: cas de Laà¯ndé Karéwa au Nord Cameroun

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par Borgoto DAOUD
Université de Dschang - Ingénieur agronome 2008
  

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2.4.3.3 Les digues filtrantes

Constituées de pierres libres, éventuellement renforcées par des gabions, les digues filtrantes sont construites perpendiculairement à l'axe du bas fond ou en courbes de niveau, pour ralentir et étaler les flux de ruissellement (CIRAD et GRET, 2002). Elles visent à ralentir et étaler les flux de ruissellement dans le bas fond afin de favoriser l'infiltration en amont de la digue et de bloquer les sédiments emportés par l'érosion des versants (figure 2.8). Ce qui permet de combler une ravine et d'éviter la dégradation des parcelles amont et d'améliorer les conditions culturales. Un bas fond s'aménage par une série de digues, de façon à ce que la base de l'une soit à la cote du sommet de l'autre (Lavigne et Camphius, 1997). La même source précise que la hauteur des digues (au centre) varie entre 0.5 à 2 m maximum, leur longueur ne dépasse pas 100 à 200 m. La surface contrôlée dépend de la topographie, mais elle varie de 0,5 à 2 ou 3 ha. Les digues filtrantes sont donc des ouvrages parcellaires. Elles s'adaptent aux limites des parcelles. Cependant, elles ne permettent aucune gestion réelle de la lame d'eau. Lorsqu'une crue arrive, elles inondent toutes les parcelles amont tant que la réserve n'est pas vidangée.

Source : CIRAD et GRET, (2002)
Figure 2.8 Coupe d'une digue filtrante

2.4.3.4 Les biefs

Le bief est un micro barrage de retenue d'eau temporaire destiné à favoriser l'infiltration de l'eau dans le sol. Le mot a été introduit dans la zone septentrionale du Cameroun en 1984, pour contourner la législation sur les barrages. Ce nom s'est fait faute de trouver un mot approprié désignant à la fois un ouvrage de retenue temporaire et de recharge des nappes (Djombaye, 2005).

Les micros barrages sont construits en fonction d'objectifs résumés selon l'auteur comme suit :

> Arrêter l'eau en un endroit pour constituer une réserve d'eau de surface, permanente ou temporaire.

> Arrêter l'eau ou la ralentir en un endroit pour l'obliger à s'infiltrer et à réapprovisionner la nappe phréatique. C'est dans cet objectif que les biefs sont construits dans le Nord Cameroun.

> Arrêter la terre s'échappant avec l'eau de ruissellement en vue de récupérer des surfaces cultivables.

On distingue plusieurs types de biefs que sont : les biefs en pierres maçonnées, en béton et béton armé, en gabions, en pierres et terre et en pierres sèches (calées). Le bief comprend quatre parties visibles (corps du bief, aile de protection, mur d'accompagnement, tapis de déversoir) après construction et la fondation qui est évidemment souterraine (figure 2.9).

Source : Djombaye, (2005) Figure 2.9 : Plan d'un bief

Les biefs sont construits perpendiculairement au sens d'écoulement de l'eau dans le lit du cours d'eau. Le bief est construit avec une hauteur (hb) égale à la moitié de la hauteur maximale du mayo (Hm) :

hb= 1/2 Hm. avec hb et Hm en mètres

Un déversoir ordinaire de mesure de débit, construit de la même façon, souvent avec les mêmes matériaux a pour hauteur 2/3 de la hauteur du cours d'eau. L'eau sera

déchargée toujours librement en période des crues. La capacité de la retenue sera, alors plus grande. A cause des grandes crues violentes de vitesse grande et à débit élevé, il est préférable de garder la hauteur 1/2 Hm. Les procédures et normes de constructions sont largement expliquées dans la source citée ci haut.

Cependant, Il n'y a pas « une » solution qui s'impose dans « un » bas fond donné. Le choix d'un ouvrage est toujours un compromis entre les priorités du groupe demandeur et les contraintes du milieu ainsi que les impacts opposés de l'ouvrage (Lavigne et Camphius, 1997).

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