2.2.2 Relations de complémentarités
économiques
L'élevage au même titre que l'agriculture joue un
rôle important dans la reproduction des systèmes sociaux,
économiques et culturels (Landais et Lhoste, 1990). Ce rôle est
perçu à travers les fonctions suivantes qu'il remplit.
a) Fournitures d'aliments (protéines animales)
:
La contribution qualitative de la viande, des produits
lactés à l'équilibre protéique et lipidique des
rations par ailleurs constituées principalement de
céréales est tout à fait essentielle en termes de
développement.
b) Contribution à la formation des revenus
:
Cet apport est extrêmement variable. D'une façon
générale, il est relativement modeste en zone soudanienne et il
croît en mesure que l'on va vers le Nord. On a rarement
évalué la productivité du travail dans le secteur de
l'élevage, mais il est certain qu'elle est relativement
élevée en moyenne. Le lait frais par exemple, à
Laïndé Karéwa, est soit consommé entièrement
au sein de la famille, ou soit vendu le plus souvent dans les marchés
environnants, pour augmenter le revenu des producteurs (Aminou, 2007).
c) Epargne et capitalisation :
L'élevage assure la régularisation des flux
monétaires aux ménages en différant l'utilisation des
ressources en temps de soudure. La capitalisation quand à elle
débouche sur l'investissement productif, qui concerne :
- le secteur de l'élevage lui-même, avec des taux
de rémunération du capital généralement faibles en
élevage extensif,
- le secteur agricole (équipement, financement de la
culture attelée, achat d'intrants),
- des investissements alternatifs : construction «en
dur», achat d'un véhicule, d'un fonds de commerce, d'un moulin
artisanal, etc.
d) Sécurisation des systèmes de production
:
Comme toute diversification, la combinaison de l'agriculture
et de l'élevage est un facteur important de sécurisation des
systèmes de production. Véritable réserve monétaire
et alimentaire sur pied. La capacité de reproduction confère au
troupeau par exemple, une aptitude à se reconstituer après une
catastrophe, qui est son privilège et qui présente un autre
facteur majeur de sécurité.
En vérité, ces relations de
complémentarité sont primordiales. Ce sont elles qui sont
évoquées par les paysans pour justifier la coexistence de ces
activités (Landais et Lhoste, 1990).
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