CHAPITRE III : LES
RISQUES D'UNE AUTOMEDICATION
Il est certain que la prise de bon nombre de
médicaments bénéfiques à priori peut provoquer des
effets néfastes dont l'intensité est variable souvent minime ou
modérée. Parmi eux, on a :
a. Risque d'apparition d'une maladie
iatrogène :
Qui peut modifier dramatiquement les symptômes de la
maladie initiale et finir par la masquer complètement.
b. Risque d'effets indésirables
Il est reconnu que, jusqu'ici du moins, il n'existe pas de
médicament totalement inoffensif. Les incidents et accidents
provoqués par les médicaments résultent de leurs effets
indésirables :
* Effets indésirables liés à l'un ou
l'autre effet accessoire du médicament
Exemple : Les iatrogéniques qui entrainent la
baisse de nombreuses sécrétions, ce qui peut être
très désagréable par exemple au niveau de ses glandes
salivaires.
* Effets indésirables apparaissant chez certaines
catégories de personnes.
- Enfants : Exemple les tétracyclines qui
jaunissent les dents et se fixent dans le os
- Personnes âgées : Parce que les fonctions
hépatiques et rénales sont diminuées et les risques de
surdosage sont donc plus importants.
- Femmes enceintes : A cause d'une toxicité
possible chez le foetus.
c. Risque d'erreurs de consommation
Ces erreurs sont de deux ordres :
- La surconsommation
- La sous-consommation
1. La surconsommation
Il y'a surconsommation quand :
- L'usage d'un médicament entraine des troubles plus
importants que les troubles qui justifiaient sa prescription.
Exemple : La surconsommation d'antibiotiques entraine une
résistance propre des bactéries et peut provoquer des
surinfections beaucoup plus dangereuses : L'infection originale pour la
quelle les antibiotiques ont été prescrits.
- L'usage d'un médicament entraine une accoutumance
telle qu'elle en diminue ou supprime l'effet souhaité.
Exemple : L'emploi prolongé des tranquillisant
peut provoquer une accoutumance, qui à la longue renforce
l'anxiété originelle au lieu d'y remédier ; et cette
accoutumance peut mettre la maladie dans une situation dépendance
grave.
- La quantité de médicaments absorbée est
excessive par rapport à la dose normale entraine les résultats
souhaités.
Exemple : Pour exercer ses effets de façon
optimale, le médicament doit être pris à la dose
thérapeutique. Avaler le double de cette dose non seulement ne favorise
pas l'effet thérapeutique, mais encore peut provoquer des effets
négatifs.
- L'absorption du médicament est inutile ou mal
adopté aux troubles existants.
Exemple : L'absorption d'un antibiotique pour traiter une
maladie (grippe, rhume) dont l'origine est virale est inadéquate puisque
les virus résistent aux antibiotiques
- L'usage d'un médicament pourrait être utilement
remplacé par la correction de comportements erronés
(alimentation, hygiène, habitude de vie)
Exemple : L'usage des laxatifs pourrait bien dans
beaucoup de cas être remplacé par la modification des habitudes
alimentaires et la pratique d'un exercice physique.
- La prise de deux ou plusieurs médicaments
différents entraine un surdosage.
2. La sous-consommation
Il y'a sous-consommation lorsque :
- Des troubles présentant d'éventuels dangers ne
sont pas traités alors qu'il existe des remèdes appropriés
et efficaces.
Exemple : L'angine blanche qui peut être
provoquée par une bactérie doit être traitée par un
antibiotique : la pénicilline. Non traitée, l'angine blanche
peut disparaitre en donnant lieu à des complications cardiaques
ultérieures beaucoup plus dangereuses.
- La prise d'un médicament est interrompue avant que
celui-ci ait atteint tous les résultats escomptés.
Exemple : L'antibiotique détruit les
bactéries si le traitement est interrompu avant qu'elles ne soient
toutes détruites, les bactéries encore vivantes pourront produire
une nouvelle infection.
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