1.3. Les hypothèses
Hypothèse 1 : Au vu de la
configuration actuelle de Gamkallé, il est évident qu'une bonne
partie des habitants n'a pas directement accès à l'eau potable et
à un assainissement adéquat.
Hypothèse 2 : Le manque
d'infrastructures urbaines de base dans le quartier impose aux ménages
d'autres modes d'accès à l'eau potable et à
l'assainissement.
Hypothèse 3 : Les modes d'accès
à l'eau potable et à l'assainissement à Gamkallé
présentent des risques de santé publique et des coûts
économiques.
1.4. Les raisons du choix du sujet et de la zone
d'étude
Les raisons qui militent en faveur du choix de ce thème
sont de plusieurs ordres. Le premier est qu'en tant qu'étudiant Tchadien
venu poursuivre ses études de Géographie au Niger, nous sommes
dans l'incapacité de choisir notre terrain en territoire Tchadien. En
effet, en géographie, le mémoire est un travail d'étude et
de recherche qui exige des passages répétés sur le
terrain. Par conséquent, nous avons préféré
orienter la thématique vers l'eau et l'assainissement dans les quartiers
précaires de Niamey, en prenant l'exemple de Gamkallé. En
d'autres termes, il s'agissait juste de choisir un thème que nous
pourrons continuer à peaufiner même après le retour au
pays.
La deuxième motivation est que l'accès à
l'eau potable et à l'assainissement dans les quartiers précaires
est aujourd'hui au centre des préoccupations des institutions du
système des Nations Unies ainsi des politiques d'aménagement
urbain au Tchad. Ces deux sous secteurs font partie des critères de
classification utilisés par ces organismes pour déterminer les
performances des pays dans la lutte contre la pauvreté : OMD, IDH,
etc.
Par ailleurs, l'étude de la problématique de
l'accès à l'eau potable et à l'assainissement dans les
quartiers précaires peut permettre d'identifier les facteurs qui
freinent le progrès vers l'atteinte des cibles des OMD8,
notamment ceux qui préconisent de diminuer de moitié, d'ici
à 2015, le nombre de personnes n'ayant pas accès à l'eau
potable et à l'assainissement. Elle peut permettre aussi
d'apprécier au niveau local (celui du quartier), les insuffisances ou
les performances des reformes initiées en juin 2001, dans le sous
secteur de l'hydraulique par les pouvoirs publics.
Deux autres raisons fondamentales justifient le choix de
Gamkallé comme la zone d'étude :
- Premièrement, on peut remarquer que la morphologie du
quartier renseigne sur sa précarité, donc sur la
vulnérabilité des ménages. Il est à noter que ce
quartier, situé entre les zones péricentrale et
périphérique, était un village rattrapé par
l'urbanisation de Niamey. Pour cela, il a conservé ses traits ruraux :
par la sinuosité des rues qui n'est pas favorable au
développement d'un service en réseau comme celui de l'eau.
- Deuxièmement, on constate que la densité du
bâti et de la population engendre une promiscuité qui a des
conséquences sur la propagation des pathologies.
- Enfin, Gamkallé se rapproche beaucoup des quartiers
précaires de N'Djaména (Dembé, Ridina, Chagoua Walia etc)
concernés également par les programmes du système des
Nations Unies évoqués plus haut.
8 Rapport mondial sur le développement humain, PNUD,
2005
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