INTRODUCTION GENERALE
La Décennie Internationale de l'Eau potable et de
l'Assainissement (DIEPA), après l'ambition loyale à sa
formulation (en 1981) mais sans moyens nécessaires à sa
réalisation s'était achevée en 1990 sans fournir de l'eau
potable et de l'assainissement à tous. Des progrès sont certes
réalisés mais les objectifs ne sont pas atteints surtout en
milieu urbain.
Une douzaine d'années après cet échec, la
communauté internationale a élaboré les Objectifs du
Millénaire pour le Développement (OMD). A travers son chapitre 7
qui consiste à assurer un environnement durable à toute la
population mondiale, les Nations Unies se sont engagées à
réduire de moitié, d'ici à 2015, le pourcentage de la
population qui n'a pas accès de façon durable à un
approvisionnement en eau de boisson salubre et à des services
d'assainissement de base (ONU, 2005).
La mise en oeuvre de ces deux programmes et plus
récemment, l'organisation de plusieurs forums et sommets de l'eau
(Marrakech en 1997, La Haye en 2000, Kyoto en 2003, Mexico en 2006, et Egypte
en 2008) montrent l'ampleur des problèmes d'accès à l'eau
potable dans les pays en voie de développement, et notamment dans les
pays d'Afrique situés au Sud du Sahara. Dans ces pays, plus de 150
millions de citadins, soit près de la moitié de la population
urbaine totale, n'ont pas accès
à un service d'eau potable. A cela s'ajoute la
faiblesse des taux de connexion au réseau d'approvisionnement en eau
potable de certaines capitales telles que Dakar (16,7%), Bamako (10%),
Nouakchott (25%), Conakry (15%), Niamey (33,2%) ou Ouagadougou (22,8%) (ENDA,
2006 ; Care International Niger et ORC, 1999 ; EMIUB, 2002).
De nombreux ménages des villes d'Afrique subsaharienne
ne disposent pas d'un assainissement amélioré, notamment des
latrines. Ils sont contraints de vivre dans des milieux insalubres qui les
exposent à des risques sanitaires assez élevés.
Les principales causes de cette situation résident dans
la croissance démographique et spatiale importante qu'ont connue ces
villes au cours des trente dernières années (Alain Duberson,
2003).
A l'intérieur des villes, des disparités
s'expriment en termes de quantité et de qualité d'eau
consommée entre les quartiers relativement bien équipés et
les zones précaires, faiblement équipées. Notre
étude s'est donné comme terrain d'observation un des quartiers
précaires (Gamkallé) de la ville de Niamey.
Les conséquences immédiates des problèmes
d'accès à l'eau potable et à l'assainissement sont la
limitation de la consommation d'eau potable pour la boisson, l'insuffisance
d'eau pour la satisfaction des besoins d'hygiène de base (se laver les
mains, faire sa toilette personnelle, etc.), le recours à des sources
d'eau non potable plus facilement accessibles et l'augmentation des
durées de conservation de l'eau collectée. Or, les
difficultés qu'éprouvent les ménages à disposer du
minimum vital d'eau entraînent des risques sanitaires qu'il convient
d'aborder. Divers indices de
mortalité - surtout infantile - existent et mettent en
évidence la réalité et l'importance de ces risques. Chez
les enfants, cette mortalité est inextricablement liée aux
maladies diarrhéiques et au paludisme problèmes majeurs de
santé publique avec deux millions de décès par an dans le
monde (UNICEF, 2003).
|