Chap. III : DISCUSSION
La fréquence de l'infection urinaire observée dans
notre étude était de 6,4% ; ce taux est de loin
supérieur à celui de la littérature (1,2 )et elle
s'explique par le fait de la prescription abusive des antibiotiques
observée dans la présente étude, avant que le patient
n'arrive à l'hôpital et aussi par le fait que le médecin
accorde peu d'intérêt à suspecter l'infection urinaire
à partir des symptômes peu spécifiques comme
démontré par Binda et Coll.(15).Elle s'explique également
par l'importance des diagnostics erronés ,non fondés sur des
cultures ou fondés sur des cultures d'urines prélevés
selon des techniques inappropriées (8).Cette fréquence est
inférieure à celle trouvée par Nzeza 15%(3) et par Mateso
13,4% (4)et cela s'explique par les difficultés matérielles dans
le prélèvement.
La répartition des enfants par sexe a donné 31
garçons soit 26,5% contre 86 filles soit 73,5% (tableau II) avec un
sex-ratio de 0,36.La prédominance du sexe féminin observée
dans cette étude rejoint les observations de la littérature
où l'infection urinaire frappe plus le sexe masculin bien que cette
proportion soit inverse avant l'âge de 1 an (1, 2, 5, 10,13).
Quant à l'influence de l'âge, notre travail a
trouvé une fréquence élevée chez les enfants
d'âge inférieur ou égal à 5ans (tableau I) ;
ceci peut s'expliquer probablement par fait qu'a cet âge, les enfants
n'ont pas encore acquis la notion de la propreté individuelle.
L'infection urinaire basse était la plus fréquente
avec 94,9% contre l'infection urinaire haute qui était de 5,1% ;
ceci peut s'expliquer par fait que le clinicien n'accorde pas assez
d'intérêt a rechercher l'infection urinaire avec des
symptômes peu spécifique surtout avec des explorations
radiographiques (15) (Tableau V).
Les motifs d'hospitalisations étaient variés ;
93 enfants soit 79,4% ont présentés d'emblé un paludisme
(tableau IX), d'autres pathologies qui étaient aussi fréquemment
associées étaient la parasitose intestinale avec 73,5%,
salmonellose avec 62,4% alors que l'insuffisance rénale occupait la
dernières position avec une fréquence de 2,6%.Nos
résultats sont en discordance avec celle de Binda qui avait comme motif
d'hospitalisation la rougeole(15) et quant à la durée de
l'hospitalisation, 86,3% des patients avaient une durée d'
hospitalisation inférieure à une semaine(tableau X).
Quant aux symptômes et signes cliniques, la fièvre,
dans notre étude était le symptôme dominant avec 87,2%
suivie des symptômes en rapport avec le tube digestif (Diarrhée
83%, Vomissement 80%, Douleur abdominale 66%). Notre étude rejoint les
observations faites dans la littérature (1, 2, 9,13).
La bandelette urinaire qui est un test rapide et d'orientation
pour le clinicien (1, 2, 13,14) a été réalisé chez
100% des patients alors que l'ECBU qui est un examen de confirmation (1, 2,
13,14) n'a été réalisé que chez 8 patients soit
6,8%. L'échographie rénale n'a été
réalisée que chez 6 patients, soit dans 5,1%.
Quant au germe trouvé, l'E. Coli était le plus
rencontré avec 75%, ce taux est légèrement
élevé par rapport à celui trouvé par Bourskraoui et
coll. 72%(8) mais elle rejoint les observations faites par différents
auteurs repris dans la littérature(1,2,5,8,15).La fréquence du
Klebsiella et de Proteus mirabilis dans notre étude était
respectivement 12,5 ;12,5.Le taux de Klebsiella est bas par rapport
à celui trouvé par Bourskraoui et coll.36%(8) mais il est proche
de celui de Proteus mirabilis 12% .
L'antibiotique le plus utilisé et qui répondait le
mieux dans notre étude était le ceftriaxone avec 66,7%.Cette
sensibilité a était aussi prouvée par Bourkraoui et coll.
(8).
Le taux de guérison était observé dans 66,7%
et le taux de mortalité était de 7,7%.Ce taux de mortalité
était légèrement faible par rapport à celui
observé par NZEZA 9%(3) et par rapport à celui trouvé par
TSHUNDA 8,5%(6) ; il est loin inférieur qu'au taux trouvé
par BIYANGA 11%(6).
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