SUGGESTIONS
Pour réduire à plus ou moins longue
échéance les violences urbaines de la ville de Lomé, nous
proposons de:
1. Mettre sur pied, à long terme, des centres
culturels locaux pour permettre aux jeunes de mieux s'épanouir dans leur
région et de ne pas avoir toujours les yeux tournés vers la
capitale. On peut aussi promouvoir, à cours terme, dans les
régions rurales et les banlieues, des comités de jeunes
chargés d'organiser des activités culturelle et même
lucrative pour l'épanouissement de ces derniers. Il faut aussi rendre le
processus de décentralisation effectif afin que les fonctions
administratives et symboliques des villes de provinces et des
banlieues soient remises en lumière.
2. Réhabiliter et renforcer l'éducation civique
à l'école primaire. Il faudrait notamment réaxer les cours
par rapport à la vie réelle afin que dès le bas âge
les enfants puissent se structurer et mesurer la gravité et le danger de
certains actes pouvant détruire toute leur vie. Ceci peut
concrètement être fait en revoyant les modules à
développer à tous les niveaux de l'enseignement, pour former non
seulement des intellectuels mais aussi des citoyens imbus des valeurs
éthiques, citoyennes et morales.
3. Planifier des campagnes de formation à la vie
parentale afin que ces derniers sachent ce que c'est qu'être
géniteur ou tuteur d'un individu. Il faudrait aussi leur montrer
comment éduquer leur enfant et quelles valeurs sont indispensables dans
la socialisation d'un individu.
4.Mettre sur pied un cadre d'insertion des jeunes en fin
d'apprentissage ou un fond devant leur permettre d'avoir leurs propres
ateliers et de pouvoir jouir de leur travail.
5.Construire des logements sociaux (HLM) dans des quartiers
centraux de la ville pouvant accueillir les jeunes migrants afin de faciliter
leur intégration à la vie active urbaine par la réduction
des coûts de loyer et de transport ainsi que par une formation morale et
sociale de compensation, avec des modules comme le droit, l'éducation
civique et morale, etc.
6. Initier un programme de suivi et de soutien aux enfants des
incarcérés. Les incarcérés ayant des enfants font
plus de 75% de notre échantillon et plus des ¾ ont plus de 2
enfants. Si on se permettait de généraliser ces données
aux 1853 détenus, on s'apercevra que c'est plus de 1200 enfant qui se
retrouvent sans père ou même privés de leurs deux parents.
Cette situation est semblable à celle d'un enfant orphelin surtout si le
parent est condamné à perpétuité. Ce programme
pourrait:
· Prendre en compte la scolarisation des enfants quand
les enquêtes confirment le manque de soutien à ces derniers.
· Permettre aux enfants de visiter leurs parents à
la prison dans un cadre non-traumatisant. (bus pour le déplacement ou
fond de soutien aux déplacements)
7. Encourager l'adhésion des jeunes migrants aux
amicales de ressortissants pour permettre leur intégration rapide avec
un suivi gouvernemental pouvant servir à réglementer les
idéologies qui y sont développées. L'Etat pourrait aussi
accorder des subventions à ces amicales pour des activités
culturelles et éducatives dans la ville et dans leurs régions
d'origine pour que les jeunes soient attirés et intégrés.
Toutefois, l'adhésion à ces amicales devant prendre en compte les
facteurs temps et espaces doivent être modernisées. Si un des
facteurs explicatifs fondamentaux des violences urbaines est la perte des
valeurs de collectivité et du « vivre ensemble »
communautaire, il n'ya pas de doute quant aux richesses que peuvent faire
naître les amicales et aux problèmes auxquels elles peuvent
répondre.
8. Revaloriser le SMIG, l'augmenter si possible et surtout
suivre son application par les employeurs.
9. Valoriser les chefs de quartiers et mettre sur pied des
délégués de jeunes pour chaque quartier. Ceci permettrait
d'augmenter un peu l'intégration des jeunes et le contrôle social
des uns envers les autres guidé par les lois collectives.
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