II.2.4.2.1. Indicateurs de la variable
dépendante
II.2.4.2.1.1.L' augmentation des services
privés de sécurité des maisons et des
entreprises
Depuis l'horizon 2005 les services de sécurité
ont commencé par prendre de l'ampleur dans la ville de Lomé
à cause de la sollicitation croissante des populations. Elles engagent
aujourd'hui plus de 5000 jeunes hommes et femmes formées pour la
sécurisation des maisons, des entreprises et magasins contre un paiement
mensuel dans la plupart des cas. La sollicitation grandissante du service de
ces sociétés démontrent qu'il existe un esprit
d'insécurité dans les citadins ; sentiment
nécessairement causé par des évènements tragiques
dont ils ont été déjà victimes ou dont ils ont
entendu parler. L'augmentation des services privés de
sécurité est un indicateur indéniable de l'existence
effective des violences urbaines dans la ville de Lomé.
II.2.4.2.1.2. Les taux de vols à mains
armées, de kidnappings, et de cambriolages enregistrés au niveau
des commissariats de police.
On ne pourra pas parler de preuve de l'augmentation des
violences urbaines dans la ville de Lomé sans recourir aux statistiques
des services spécialisés. Les chiffres détenus par le
ministère de la justice en sont des preuves tangibles et constituent de
ce fait un indicateur des violences urbaines dans la ville de Lomé.
II.2.4.2.1.1.L'élévation des
clôture coiffées de taisons de bouteille ou fil de fer
barbelés.
Système traditionnel de sécurisation
des maisons, c'est une attitude qui dessine l''impression ou
plus encore la conviction du passage éventuel des malfrats. C'est plus
que suffisant pour dire en conclusion que les violences urbaines dans la ville
de Lomé ne constituent pas une réalité révolue mais
bien d'actualité.
II.2.4.2.2. Indicateurs des variables
indépendantes
II.2.4.2.2.1.Le nombre d'incarcérés
(perte ou absence des valeurs morales)
Le nombre grandissant des détenus à la prison
n'est guère plus parlant. Il démontre une grande
défaillance de l'éducation familiale qui est jusqu'alors la seule
à pouvoir pourvoir efficacement à l'acquisition des valeurs
morales allant à l'encontre des comportements pouvant conduire à
l'incarcération d'un individu. C'est l'éducation familiale, dans
une certaine mesure, qui distingue les détenus et ceux qui ne le sont
pas sans ignorer la marge de ceux qui pourraient être innocemment
détenus. N'empêche qu'il soit un grand indicateur de la
défaillance de l'éducation familiale.
II.2.4.2.2.2. Les taux des incarcérés
venant des banlieues de la ville de Lomé
Le stress des banlieues de la ville de Lomé urbaines
pris dans notre étude comme variables explicative est mis en exergue par
la grande représentativité des auteurs des violences urbaines
provenant des quartiers, le plus souvent dits ghettos, de la ville de
Lomé dans le monde carcérale de la prison civile de
Lomé.
II.2.4.2.2.3.L'extension excessive de la ville de
Lomé par les quartiers périphériques
L'exode rural étant le facteur
prépondérant du boom démographique des villes africaines
à part l'accroissement naturel, il est aussi déterminant dans
l'extension géographique de Lomé et porte en amont les maux
sociaux de la ville comme le chômage et la délinquance à
cause de la masse juvénile non instruite et non qualifiée qui
vient chercher la meilleure vie dans la capitale.
II.2.5. Les difficultés de
l'enquête
Mis à part, les difficultés traditionnelles
d'une enquête allant de la limite de moyens financiers au
caractère intrinsèque d'une enquête, nous avons eu à
connaître des difficultés particulières dans la
réalisation de notre enquête. En premier lieu l'acquisition des
autorisations et en second lieu les difficultés liées à
l'administration des questionnaires et à l'accord de l'entretien par les
commissaires et juges d'instruction.
En effet l'accès à la prison civile de
Lomé étant soumis à la présentation d'une
autorisation dûment signées du directeur de la DAPR à qui
on aurait préalablement présenté une autorisation
signé du ministre de la justice, il nous a fallu accepter les reports
répétés des rendez-vous et l'indisponibilité des
responsables à tous les trois niveaux c'est-à-dire au
ministère de la justice, à la direction de l'administration
pénitentiaire et de la réinsertion et à la prison
même. Les même difficultés et parcours pour avoir
accès aux procès verbaux de la DPJ en passant par le
ministère de la sécurité, la Sureté, le
commissariat central avant d'arriver à la DPJ toujours avec les
rendez-vous presque jamais tenus.
L'autre grande difficulté était liée
à ceux que nous étions censé interroger : les auteurs
des vols à mains armées, braquages, homicides et kidnapping
reconnu comme dangereux à la société d'où mis en
détention. Le risque d'être victime de la colère de ces
derniers lors de l'entretien nous a donc imposé une stratégie
très rigoureuse et convaincante. Cependant il nous a été
très difficile d'interroger certaines personnes dont l'aspect
extérieur donnait une image agressive et considérablement
effrayante. Les questions soulevées par notre questionnaire étant
aussi sensible il nous a fallu faire l'attentif durant toutes les entrevues et
éviter les accusations fallacieuses pour qu'ils ne s'énervent
pas. De tout ceci, l'introduction que nous faisions à chaque
enquêté nous a été d'un grand bien puisqu'elle nous
a permis de mettre en confiance ces derniers sauf certains d'entre aux qui
étaient resté irréductibles.
Il est à noter aussi la difficulté que nous
avons eu avec les femmes qui difficilement avaient accepté sortir
participer à l'entrevue et après, de répondre à nos
questions ; tout ceci coiffé par l'étalement des
problèmes quotidiens connus à la prison avec le visage plein
d'espoir en nous, espoirs rapidement démentis par nos mots de fin.
Tout compte fait, il nous a été d'une grande
expérience que de pouvoir réaliser notre enquête dans cet
univers tant redouté par beaucoup et que certains nous avaient
carrément déconseillé.
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