5- Populations et assainissement
5-1-La gestion des eaux usées
domestiques
Le REPCI (2006) souligne que dans la plupart des villes de
l'intérieur, il n'existe pas d'infrastructures d'assainissement des eaux
usées domestiques, ce qui pose un réel problème
environnemental. En effet, chaque ménage gère selon ses propres
moyens les déchets liquides, les eaux de douches étant souvent
éliminées dans un puits perdu et les autres dans les caniveaux
à ciel ouvert ou dans la nature. Pour ce qui concerne les
excrétas, l'assainissement individuel est le système le plus
répandu. Il est dominé par les latrines traditionnelles. Il
existe néanmoins des villes qui disposent d'un réseau
d'assainissement collectif. Mais ce réseau ne couvre que certains
quartiers modernes d'habitat collectif : par exemples les blocs SOGEFIHA
à Bouaké et à Daloa, le quartier Lac à San-Pedro et
les cités du patrimoine de l'Etat, les grandes écoles et les
villas d'astreinte de Yamoussoukro (REPCI, 2006).
M'BO Maxence (2003) cité par COULBALY (2006) souligne
qu'à Divo, précisément au quartier Dioulabougou-Ouest, 54%
des ménages évacuent leurs eaux usées à la rue, 26%
dans les puisards et 20% dans les caniveaux. La population dispose de douches
et de latrines de type traditionnel. Il n'existe aucun dispositif
adéquat pouvant accueillir les eaux de douche après le bain.
Aussi, KOUASSI (2003) soutient que les populations autochtones de
Yopougon-Andokoi ne mènent aucune action pour arrêter le
ruissellement des eaux usées qui coulent entre les maisons et sur les
routes. De même les allogènes et les étrangers ne prennent
aucune disposition pour résoudre le problème d'écoulement
a l'air libre des eaux usées dans le quartier.
5-2-La gestion des eaux pluviales
L'érosion apparaît comme la menace la plus grave
dans la plupart des villes oü elle creuse des rigoles, met a nu les
infrastructures de distribution d'eau potable ou d'assainissement et
dégrade les rues. L'érosion est plus dangereuse, non seulement au
pied des maisons construites sur des pentes dont elle sape les fondations et
provoque la chute, mais aussi au niveau des ponts dont elle a
déjà détruit certains à Abidjan : la digue reliant
les II-Plateaux à Attoban et plus précisément celui qui
relie Niangon Nord à la cité verte de Yopougon (REPCI, 2006).
DJOMAN (2001) affirme que les populations de Grand-Lahou, qui habitent les
pentes où en bordure des pentes ne font rien pour leur
sécurité. Bien au contraire, elles accroissent les
problèmes d'érosion en construisant leurs douches sur les
versants a l'abri des yeux humains. Elle soutient par ailleurs que cette
population qui habite sur les pentes creuse les versants en y créant des
marches dans le but de descendre dans les vallées. Quant a M'BO Maxence
(2003), il soutient qu'à Divo au quartier Dioulabougou -Ouest, dans les
endroits proches des drains, les populations ont creusé des rigoles qui
longent les parcelles et drainent les eaux de ruissellement en direction des
caniveaux.
L'assainissement pour l'ensemble de la population consiste
dans un premier temps à éloigner les eaux usées et les
eaux pluviales du cadre de vie et en second lieu à se préserver
contre la stagnation.
Au regard de ce qui précède, il faut retenir que
notre étude s'inscrit dans le cadre de l'analyse de la gestion de
l'environnement en matière d'assainissement. La plupart des auteurs que
nous avons lus n'ont pas montré comment l'environnement est
géré en matière d'assainissement dans la commune
d'Adjamé. Aussi, ils n'ont pas mis l'accent sur le mode de gestion des
eaux usées et des eaux pluviales par les ménages, les agents
économiques et les pouvoirs publics. C'est ce qui justifie l'importance
de notre étude dans la commune d'Adjamé.
PROBLEMATIQUE
En Afrique au Sud du Sahara, l'une des dernières
régions a s'urbaniser, la question d'urbanisation est beaucoup plus
préoccupante. L'urbanisation (34%), bien que modeste par rapport
à celle des pays d'Europe et d'Amérique (74%), se fait à
un rythme accéléré sans commune mesure (REPCI, 2006).
La Côte d'Ivoire, pays par excellence de destination de
flux migratoires, n'échappe pas au phénomène urbain. La
majorité de la population demeure rurale : en 1998, 57% de la population
Ivoirienne vit en milieu rural. La proportion de la population urbaine est
passée de 39% en 1988 à 43% en 1998 (INS-RGPH1998) avec un taux
annuel de croissance de 4,2% pour la décennie 1988-1998.
Dans ce contexte, les problèmes liés a
l'urbanisation et a la gestion urbaine sont accentuées par la migration
et la crise sociopolitique que traverse le pays depuis les années 1990.
La Côte d'Ivoire connaît une forte croissance démographique
caractérisée par un taux d'accroissement annuel moyen de 3,8% de
1975 à 1988, correspondant à un temps de doublement de la
population en 19 ans (REPCI, 2006). Ce taux n'a pas connu une grande baisse se
situant a 3,3%, soit un temps de doublement de 21 ans entre 1988 et 1998. La
population Ivoirienne est donc passée de 6709600 habitants en 1975
à 10 815 694 Habitants en 1988 ( INS-RGPH1988),à 15 366 672
habitants en 1998 (INS- RGPH-1998) et est estimée à près
de 20,8 million d'habitants en 2008 (REPCI, 2006).
Avec la forte pression démographique, les structures
d'accueil et les services en un mot les cadres de vie sont vite
dépassés et les villes Ivoiriennes connaissent une extension
continue. Les conditions de vie des populations urbaines déjà
assez précaires ont été fragilisées par la crise
économique des années 1980 et l'actuelle crise
politico-militaire. Ces différentes crises ont fortement réduit
les moyens
d'intervention de l'Etat et des collectivités locales
qui sont soutenues essentiellement par les fonds publics. Ce qui a
entraîné sans doute la dégradation de l'environnement
urbain : l'inefficacité des systèmes d'assainissements,
l'accroissement des bidonvilles, le manque et l'insuffisance des
équipements, l'insalubrité, le manque d'hygiène publique
et l'inadéquation des outils de planifications.
A Williamsville, une zone de la commune d'Adjamé, suite
a la croissance rapide de sa population, le spectacle est le même comme
dans certaines communes de la ville Abidjan : des caniveaux remplis d'ordures,
des ravins occupés de plus en plus par l'habitat, des eaux usées
et des eaux pluviales stagnantes dans les rues et dans les caniveaux ouverts
avec leur cohorte d'asticots, d'odeurs, de mouches et de moustiques. Aussi, des
maisons à moyen et haut standing y contrastent avec la
prolifération de l'habitat précaire.
Face a l'affluence démographique et l'aspect
géographique du site, il se pose le problème de la gestion
rationnelle des eaux usées et des eaux pluviales. Alors, comment les
eaux usées et les eaux pluviales sont-elles gérées
à Williamsville ? Cette question nous conduit a l'analyse de la gestion
des eaux usées et des eaux pluviales et demande que nous nous posions un
certain nombre d'interrogations à savoir :
-Quelles sont les caractéristiques physiques et humaines
de Williamsville ?
-Quelles sont les infrastructures de gestion des eaux
usées et des eaux pluviales et quelles sont les pratiques des
ménages, des agents économiques et des pouvoirs publics en
matière d'assainissement a Williamsville ?
-Quels sont les problèmes qui résultent de ces
pratiques ?
-Quelles sont les stratégies de lutte et les perspectives
de solutions envisageables ?
LES OBJECTIFS DE RECHERCHE
Les objectifs que nous visons au terme de cette étude sont
aussi bien généraux que spécifiques.
1-L' objectif général
Notre objectif général vise à
améliorer les conditions de vie de la population.
2-Objectifs spécifiques
Notre travail vise de manière spécifique à
:
-Définir les caractéristiques physiques et humaines
de Williamsville.
-Analyser le mode de gestion des eaux usées et des eaux
pluviales par les ménages, les agents économiques et les pouvoirs
publics.
-Faire ressortir les problèmes majeurs liés a
l'assainissement.
-Appréhender les stratégies de lutte des
ménages, des agents économiques et des pouvoirs publics puis
dégager des perspectives de solutions.
METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE
Un travail de recherche nécessite la mise en place
d'une démarche méthodologique qui permettra la collecte de
l'information. Cela conduit nécessairement a la définition de nos
hypothèses, l'identification de nos variables d'étude, des
techniques de collecte de données et enfin a l'exposition du traitement
des données.
1-Hypothèses de travail
-Williamsville évolue sur un site difficile en
matière d'assainissement et abrite une population importante qui a une
faible conscience environnementale.
-Williamsville dispose de systèmes d'assainissement
individuels avec une inégale répartition des infrastructures de
drainage par conséquent le mode de gestion des eaux usées et des
eaux pluviales demeure traditionnel.
-Les eaux usées et les eaux pluviales non
évacuées dans les conditions d'hygiène prévenues
par le génie civil sont a l'origine de nombreux dommages et maladies a
Williamsville.
- La passivité et l'inefficacité des actions des
populations, des agents économiques et des autorités face aux
dangers doivent susciter une réelle volonté de cogestion de
l'environnement pour l'amélioration de l'assainissement.
2- Variables d'analyse
Il s'agit d'identifier d'abord les variables liées aux
caractéristiques sociodémographiques et économiques de la
population, celles liées au milieu physique, ensuite les variables
liées a l'habitat, les variables relatives aux infrastructures publiques
d'assainissement et enfin les variables relatives aux actions
environnementales.
Ces différentes variables sont classées en
variables quantitatives et qualitatives.
2-1 Les variables liées aux
caractéristiques sociodémographiques et
économiques
Elles portent essentiellement sur les populations qui sont, les
principaux acteurs de la gestion de l'environnement en matière
d'assainissement.
Variables quantitatives
|
Variables qualitatives
|
-La taille des ménages,- la croissance de la population,-
le revenu des chefs de ménages,
-la répartition spatiale de la population, -la croissance
spatiale du quartier
|
- La structure de la population selon l'âge, le sexe, la
religion, la nationalité et l'ethnie
-Le niveau d'instruction
-La profession ou l'activité exercée
|
2-2 Les variables du milieu physique
Variables quantitatives
|
Variables qualitatives
|
-La quantité de pluies
-Le niveau des températures
|
-Le type de relief -Le type de sol
|
A travers l'aspect physique, nous pourrions apprécier
l'espace d'étude, de voir si le site est un milieu difficile ou non en
matière d'assainissement.
2-3 Les variables relatives a l'habitat
Variables quantitatives
|
Variables qualitatives
|
-Le nombre d'occupant
-Le niveau de desserte en latrines
-Le niveau de desserte en puits perdus
-Le niveau de desserte en fosses septiques
|
-Le type d'habitat
-Le statut de l'occupant -Le type d'assainissement
|
A travers le type d'habitat, le nombre d'occupant et
l'état de commodité, nous pourrions voir si les eaux usées
sont évacuées correctement ou non.
2-4 Les variables relatives aux infrastructures publiques
d'assainissement
Il s'agit pour nous d'étudier ici l'existence ou non des
infrastructures publiques d'assainissement, le niveau de desserte et leurs
utilisations par la population.
-Le mode d'alimentation en eau,
-Le type de caniveaux
-Le type de voiries
-Le niveau de dégradation des infrastructures
2-5 Les variables relatives aux actions
environnementales
Elles permettent d'évaluer les actions conduites sur le
terrain dans la gestion de l'environnement en matière d'assainissement
par la population, les agents économiques et les pouvoirs publics.
Variables quantitatives
|
Variables qualitatives
|
-Les actions des ménages au niveau individuel et
collectif,
-Les actions des agents économiques -Les actions des
autorités au
niveau collectif
|
-Les types de mesures institutionnelles et
règlementaires de gestion des eaux usées et des eaux pluviales
-Le type d'action des différents acteurs
|
3- Techniques de collecte de données
Pour la réalisation de notre étude de recherche,
nous avons eu recours à trois techniques de recherches d'information :
la recherche documentaire, l'observation sur le terrain et l'enquête de
terrain.
3-1-Recherche documentaire 3-1-1 Les ouvrages
Les premières données collectées
concernent la littérature existante sur la thématique de
l'étude. Ces données ont été collectées dans
les différentes bibliothèques (l'IGT, le centre culturel
Américain et le centre de documentation de l'Union Européenne).
Nous avons consultés des ouvrages généraux, des
mémoires et des rapports. Il s'agit notamment des ouvrages de MAMY
Andriatiana, de KOFFI Attahi, de DUNCAN Mara, de KOFFI Brou Emile, de KILI
Koudou Benjamin, de COULIBALY Aboubakar, du Ministère d'Etat,
Ministère du plan et du développement 2007, de l'OMS 1995 et
2006.
Ces ouvrages nous ont permis d'avoir un aperçu
général sur la situation de l'assainissement, les types d'eaux
usées, les différents modes d'assainissement, les
problèmes d'assainissement, le rapport entre l'assainissement et la
santé et la méthodologie de recherche.
Au-delà des ouvrages généraux, des
mémoires et des rapports, nous avons eu recours à des
données statistiques et des documents cartographiques.
3-1-2 Les données statistiques
Les documents relatifs aux résultats définitifs
du Recensement Général de la Population et de l'Habitat (RGPH,
1988 et 1998), nous donnent les chiffres de la population, ses
caractéristiques et permettent de suivre l'évolution de la
croissance de la population et de l'espace occupé.
3-1-3 Les documents cartographiques
-Plan guide de la ville d'Abidjan, conçu et
réalisé par BEFOM en France (Villemomble) a l'échelle
1/1000 en 1988, grâce au concours et a l'autorisation du Centre National
de Télédétection et l'Information Géographique
(CNTIG).
-Plan-Guide-ABIDJAN au 1/10 000, rédigé et
publié par le BNETD/CCT, en Décembre 1998.
Ces deux plans nous font le diagnostic de l'existence de
Williamsville. Il s'agit de sa localisation géographique de
manière générale à Abidjan et de façon
spécifique dans la commune d'Adjamé, son environnement, ses
activités économiques et ses équipements.
-Plan cadastral au 1/10 000, du réseau d'assainissement de
la SODECI, nous montre le schéma directeur du réseau
d'assainissement de Williamsville.
3-2 L'observation sur le terrain
Cette observation de manière efficiente s'est
déroulée durant tout le mois d'Avril dans les quartiers. Nous y
avons recouru pour apprécier le vécu quotidien des populations.
Il n'en faut cependant pas un degré extraordinaire pour constater, les
eaux usées qui coulent dans les rues, les ordures partout, les types
d'habitat, les caniveaux bouchés de déchets, les excréta
dans les lieux publics, l'état de la voirie, les infrastructures de
gestion de l'environnement et de saisir l'ampleur du problème et ses
conséquences sur la vie de la population. Au cours de ces investigations
des photos d'illustrations ont été prises.
3 -3 L'enquête de terrain
3-3-1 L'interview
Nos interlocuteurs ont été aussi bien des
responsables et agents des services publics et privés que des
particuliers dont les activités professionnelles ont trait à la
production d'eaux usées. Nous avons interrogé les
autorités coutumières au sujet de l'historique du quartier, les
présidents des jeunes des sous quartiers, les présidents d'ONG et
les opérateurs économiques sur le mode de gestion des eaux
usées et eaux pluviales et aussi des ordures, les autorités
municipales, le district, le Ministère de la ville et de la
salubrité urbaine sur la politique de gestion de l'environnement a
Abidjan et particulièrement le cas de Williamsville. Ces
différents entretiens ont consisté à accueillir
auprès de ceux-ci des informations relatives à la manière
dont les populations, les agents économiques et les pouvoirs publics
gèrent l'environnement en matière d'assainissement et les
difficultés qu'ils rencontrent.
A la Mairie, nous avons pu rencontrer et échanger avec
Monsieur VAHO Guillaume, Directeur du Service Technique. L'échange a
porté essentiellement sur les missions, les moyens, les actions, les
problèmes rencontrés et les solutions durables de ce Service.
Nous avons pu rencontrer le chef de la cellule des recettes, responsable du
budget de la Mairie Monsieur Brou pour avoir le budget alloué à
l'assainissement de 2000 a 2008.
Au Centre de Santé a base Communautaire
d'Adjamé-Williamsville, le docteur ZOHI Florence, responsable des soins
de santé, nous a remis les chiffres des maladies environnementales
rencontrées à Williamsville liées au manque
d'assainissement.
3-3-2 L'enquête par questionnaire
Le questionnaire est l'outil de base des enquêtes et de
recherches en sciences humaines et sociales. C'est avec le questionnaire que
nous avons pu obtenir les données et les informations dont nous avons
besoin auprès des chefs de ménages,
notre population cible. Les questions portaient sur les
caractéristiques sociodémographiques et économiques des
ménages, le type d'habitat, les modes d'assainissement, les
problèmes d'assainissement, les actions entreprises et les propositions
de solutions pour une meilleure gestion du cadre de vie en matière
d'assainissement. Pour notre étude, nous avons utilisé
l'administration du questionnaire par contact direct. Nous avons
nous-mêmes posé les questions et rempli les colonnes
réservées aux réponses séances tenantes.
3-3-3 L'échantillonnage
Pour déterminer le nombre de chefs de ménages
à enquêter à Williamsville, nous nous sommes basés
sur le total des ménages de Williamsville par quartier (Source :
INS-RGPH-1998).
Notons qu'au niveau des quartiers, il y a les non
défini et les autres a préciser. Nous les avons soustraits du
total de départ. Ce qui fait que le nombre de sondage de notre
enquête est constitué de 15 691 ménages (15 966 - 275=15
691). Nous avons enquêté auprès de 2% du total des
ménages, ce qui nous donne : 15 691*2 %= 314 ménages.
Pour mener notre enquête, nous avons d'abord
déterminé proportionnellement le nombre de chefs de
ménages à enquêter par quartier, ensuite le nombre de chefs
de ménages a enquêter par quartier selon le type d'habitat et
enfin le choix de chefs de ménages à interroger.
a- Détermination du nombre de chefs de
ménages à enquêter par quartier
La méthode de calcul utilisée pour la
détermination du nombre de chefs de ménages à interroger
par quartier, est la règle de trois.
Par exemple : A williamsville I où il y a
7 895 ménages
15 691 314
7 895 X
Alors X=314 *7 895/15 6911=158
Remarque : nous avons harmonisé les
résultats dans le tableau ci-dessous. Tableau 1 :
Récapitulatif de la répartition de chefs de ménages
à interroger à
Williamsville par quartier
Quartiers
|
Nombre total de chefs de ménages
|
Nombre de chefs de ménages à interroger
|
Williamsville I
|
7895
|
158
|
Williamsville II
|
2794
|
56
|
Williamsville III
|
5002
|
100
|
Total
|
15691
|
314
|
b- Détermination du nombre de chefs de
ménages à interroger selon le type d'habitat
Pour déterminer le nombre de chefs de ménages
à interroger selon le type d'habitat, nous avons eu recours a la
répartition des ménages de Williamsville par quartier selon le
type de construction (source : INS-RGPH- 1998).
A partir de ces données, nous avons combiné les
différents types de construction en trois grands groupes :
Type 1 : Villa moderne = Habitat
résidentiel ou villa
Type 2 : Maison simple +logement en bande +
appartement dans immeuble + concession = Habitat évolutif
Type 3 : Case traditionnelle +baraques = Habitat
précaire
Tableau 2 : Répartition de chefs de ménages
de Williamsville selon le type d'habitat
Quartiers
|
Habitat résidentiel ou villa
|
Habitat évolutif
|
Habitat traditionnel ou précaire
|
Williamsville I
|
92
|
7380
|
423
|
Williamsville II
|
107
|
2162
|
525
|
Williamsville III
|
98
|
3734
|
1170
|
Total
|
297
|
13276
|
2118
|
Source : INS-RGPH-1998
La méthode de calcul utilisée pour la
détermination du nombre de chefs de ménages à interroger
selon le type d'habitat, est la règle de trois.
Par exemple : le cas de Williamsville II
-Habitat résidentiel ou villa : 107 *2% = 3
ménages
-Habitat évolutif : 2162 *2%= 42 ménages
-Habitat précaire : 525*2% = 11 ménages
Avec le même procédé nous avons obtenu la
part des autres quartiers (tableau 3)
Tableau 3 : Répartition du nombre de
chefs de ménages à interroger selon le type d'habitat par
quartier a Williamsville
Quartiers
|
Nombre de chefs de ménages interrogés
|
Habitat résidentiel ou villa
|
Habitat évolutif
|
Habitat traditionnel ou précaire
|
Williamsville I
|
158
|
3
|
147
|
8
|
Williamsville II
|
56
|
3
|
42
|
11
|
Williamsville III
|
100
|
3
|
74
|
23
|
Total
|
314
|
9
|
263
|
42
|
c- Choix de chefs de ménages à
interroger
La technique d'échantillonnage utilisée est le
choix raisonné par la méthode des quotas. En effet, nous avons
réparti les chefs de ménages par quartier en fonction des types
d'habitats (l'habitat résidentiel ou villa, l'habitat évolutif et
l'habitat traditionnel ou précaire) et nous avons pris 2% de chaque type
d'habitat. L'enquête a été menée auprès des
chefs de ménages ou le chef de ménage le plus ancien dans les
cours communes. Au niveau de chaque quartier, nous avons commencé
l'enquête auprès des chefs et des responsables de
communautés des sous quartiers. Dans les habitats évolutifs
à plusieurs ménages, nous avons interrogé un seul chef de
ménage.
4-Traitement des informations
Toutes les données sont présentées sous
forme de tableaux statistiques dressés à l'aide de l'outil
informatique (Word-Excel). Avec certains de ses tableaux, nous avons
réalisé des graphiques. Aussi, a-t-il été
nécessaire de confectionner nous même des cartes avec le logiciel
Adobe-illustrator pour localiser la zone d'étude, les types d'habitats,
les principaux équipements - services et la voirie et de montrer
le réseau d'assainissement, le mode d'évacuation
des eaux de douches des chefs de ménages par quartier, la
répartition des chefs de ménages selon les commodités
d'aisance par quartier et l'état de l'environnement de Williamsville.
Pour l'aspect démographique, nous avons exploité
au maximum les informations disponibles depuis le Recensement
Général de la Population et de l'Habitat (RGPH, 1975- 1988-1998)
pour relever les tendances significatives du processus
sociodémographique à partir de données fiables.
Considérant que la Géographie n'a pas qu'une
vocation académique, il nous a été possible de faire des
propositions réalistes sur le mode de gestion des eaux usées et
des eaux pluviales à Williamsville.
DIFFICULTES RENCONTREES
Notre étude sur le terrain à Williamsville dans
la commune d'Adjamé s'est effectuée sans grand heurt, mais nous
ne saurions omettre quelques obstacles. Il s'agit notamment de :
-La réticence des enquêtés qui refusent de
recevoir ou de répondre aux questions soit par manque de temps, soit par
réticence lorsqu'il s'agit de questions discrètes qui touchent a
leur intimité (niveau de revenu, l'âge). Cette réticence de
la population est entretenue par les récents évènements
politiques et la tracasserie des agents des forces de l'ordre et des
impôts.
-L'absence des chefs de ménages dans la matinée qui
nous a contraint à travailler les jours non ouvrables et souvent tard la
soirée.
-La mauvaise foi de certains enquêtés concernant les
réponses qui étaient souvent contraire a l'observation sur le
terrain.
-L'insuffisance des demandes d'autorisation de recherche
d'informations pour l'obtention de certaines informations relatives au budget
des travaux qui sont effectués par la Mairie.
Tableau 4 : Tableau
synoptique
Questions de la problématique
|
Objectifs spécifiques
|
Hypothèses de travail
|
Variables d'analyse
|
Techniques de
collecte de données
|
Résultats
|
Quelles sont les caractéristiques physiques et humaines de
Williamsville ?
|
Définir les caractéristiques physiques et
humaines
de Williamsville
|
Williamsville évolue sur un site difficile en
matière d'assainissement et abrite une population importante qui a une
faible conscience environnementale.
|
Le type de relief, sol, la quantité de pluies, le niveau
des températures, la taille des ménages, la structure de la
population, le type d'habitat, le statut de l'occupant, services-
infrastructures, équipements, le niveau d'instruction, revenus,
l'activité exercée,
|
- Recherche documentaire
- Enquête par questionnaire.
|
-Plateau entaillé de ravins -Altitude de 75 à 80 m
-Pente des versants des ravins : 15 à
- -
20 % Sol argilo sableux Climat très humide 1766 mm d'eau
Température : 25 à 30 °C
-
-Population importante : 73924 habitants -Population
hétérogène,
-36,33% d'analphabètes
Hypothèse confirmée
|
Quelles sont les infrastructures de gestion des eaux usées
et des eaux pluviales et quelles sont les pratiques des ménages, des
agents économiques et des pouvoirs publics en matière
d'assainiss~m~nt ~ Williamsville ?
|
Analyser le mode de gestion des eaux usées
et des aux pluviales
par les ménages, les agents économiques
et les pouvoirs publics.
|
Williamsville dispose de systèmes d'assainissement
individuels avec une inégale répartition des infrastructures de
drainage par conséquent, le mode de gestion des eaux usées et des
eaux pluviales demeure traditionnel.
|
-Le mode d'alimentation en eau
-La qualité des infrastructures d'assainiss~m~nt
individu~l (fosss septiques, puits perdus, latrines, WC avec chasse eaux ou
sans)
-La qualité des infrastructures d'assainissement collectif
(caniveaux fermés, a ciel ouvert, réseau d'égout)
- Le type de voiries
|
-L'observation
- Enquête par questionnaire.
- Enquête par interview
|
-77,46% des ménages versent les eaux de lessive et de
vaisselle à la rue,-45,86% des ménages évacuent les eaux
de douche dans des puits perdus dont la majorité est
endommagée,-54,46%des ménages ont raccordé les latrines et
WC aux caniveaux ouverts,-Les caniveaux sont à ciel ouvert et sont
insuffisants,-Le réseau d'égout est non fonctionnel par endroit
et est insuffisant,-La population se débarrasse de l'eau de pluie
comme elle peut.(Hypothèse confirmée)
|
Quels sont les problèmes qui résultent de ces
pratiques ?
|
Faire ressortir les problèmes majeurs
liés a l'assainissement.
|
Les eaux usées et les eaux pluviales non
évacuées dans les conditions d'hygiène prévues par
le génie civil sont a l'origine de nombreux dommages et maladies
à Williamsville
|
- L'état de l'environnement - Le niveau de
dégradation des infrastructures
|
- Enquête par questionnaire,
- Enquête par interview
- l'observation
|
-Présence des eaux usées dans les rues,-
Insalubrité du cadre de vie,-Taux du paludisme : 57,80%,-pollution de
l'air,-Dégradation de la voirie,-Occupation anarchique de l'espace,-
Erosion au pied de l'habitat. (Hypothèse confirmée)
|
Quelles sont les stratégies de
|
Appréhender les
|
La passivité et l'inefficacité des
|
- les actions des ménages au niveau
|
- Enquête par
|
Les actions menées par les différents acteurs
|
lutte et les perspectives de solutions envisageables ?
|
stratégies de lutte des ménages, des agents
|
actions des populations et des autorités face aux dangers
doivent
|
individuel et collectif, celle des autorités au niveau
collectif,-Les actions des agents
|
questionnaire,
|
sont inefficaces, les problèmes demeurent et les
ménages sont livrés à eux-mêmes. Aucune
|
|
économiques et des
|
susciter une réelle volonté de
|
économiques,-les types de mesures
|
- Enquête par
|
mesure de règlementation de la gestion des
|
|
pouvoirs publics puis
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cogestion de l'environnement pour
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institutionnelles et règlementaires de
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interview
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eaux n'est en vigueur. La seule alternative est
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dégager des perspectives
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l'amélioration de l'assainissement.
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gestion des eaux usées et des eaux
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une gestion commune.
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de solutions.
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pluviales,-le type d'action des différents acteurs
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- l'observation
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(Hypothèse confirmée)
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LES HOMMES ET LEUR CADRE DE VIE
PREMIERE PARTIE :
Notre zone d'étude concerne Williamsville dans la
commune d'Adjamé. L'étude de cette partie porte essentiellement
sur les hommes et leur cadre de vie. Le cadre de vie est étudié a
travers l'aspect physique et humain tandis qu'au niveau des hommes, on
s'intéresse à la croissance démographique et spatiale, la
répartition de la population et ces caractéristiques.
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