B. Rôle de l'élu
Selon M. F. Jacques, « les PCET sont un objet politique
comme un autre »25, en ce sens, la place de l'élu est
déterminante. Toutes les personnes interrogées ont insisté
sur le rôle important du politique. Que le PCET soit obligatoire ou non,
ce sont les élus qui vont faciliter ou non sa mise en place. M.
F.Jacques a souligné la rapidité de mise en oeuvre du Plan-Climat
de Voiron.
« Quand vous rentrez dans une collectivité
où un élu est porteur, les élus sont sensibilisés,
des directions aussi, on va très vite. S'il faut déjà,
avant de discuter sur des actions, sur des diagnostics.... S'il faut
déjà sensibiliser, on perd du temps. Enfin, avec des gens
sensibilisés on gagne du temps [...], Moi je suis arrivé, j'ai
bénéficié du diagnostic qui est arrivé pendant que
j'étais embauché [...], ça m'a permis de voir les points
forts et les points faibles et de monter des actions en 3 mois1/2 ,
4 mois... enfin, proposer une première série
d'actions26. » (Frédéric Jacques,
Chargé du plan-climat de la commune de Voiron)
Dans le cas du PAV, nous l'avons vu la situation est ralentie
par l'intérêt moindre des élus du territoire pour cette
thématique27. Dès le début de la mise en place
du Pays, sa construction autour de la question climatique n'était pas
évidente. Selon Anne Micoud, plus de 50% des élus du territoire
étaient climato-sceptiques. Actuellement, cette propention est moindre
bien qu'elle ne note toujours pas une ferveur autour de cet enjeu.
En tant qu'objets politiques, les élus ont tendance
à privilégier les actions qui ont des résultats rapides
et qui sont facilement évaluables. Selon F. Jacques, ce n'est pas un
inconvénient car ces actions aboutissent souvent à de
très bons résultats et permettent de maintenir la
25 Frédéric Jacques, entretien
réalisé le mardi 2 août [en off]
26 Frédéric Jacques, entretien
réalisé le mardi 2 aoüt [53 min. 45 secondes de
l'enregistrement]
27 P33.
dynamique. Ce constat explique entre autre pourquoi un grand
nombre de collectivités privilégient les mêmes actions.
L'isolation des bâtiments publics est particulièrement
sollicitée car non seulement cette action entraîne des
résultats rapides, mais elle a l'avantage d'être lisible et
visible. Pour les collectivités de grandes échelles, comme la
région ou le département, il est difficile de mettre en oeuvre
des actions rapides qui s'inaugurent. L'isolation des bâtiments est une
des rares actions qui offre cette possibilité. Ce constat nous conduit
à nous demander si la dimension politique du PCET ne mènera pas
les territoires à privilégier les actions d'atténuation au
dépend des actions d'adaptation qui demandent, en général,
un investissement plus important en temps et en argent et qui sont plus
difficiles à évaluer.
L'engagement des décideurs est important, cependant il
est liée à un cadre d'action limité par les règles
publiques. La réussite de la politique dépendra donc aussi, des
compétences de chaque acteur.
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