1.1.2. Politiques mises en place en Grande-Bretagne
Les mesures prises par les autorités britanniques peuvent
être énumérées comme suit :
- L'abandon de l'étalon-or
- Les politiques de dévaluation de la Livre Sterling, dans
le but de rendre les produits britanniques plus compétitifs
- La mise en place de la loi baptisée «Import
Duties Act », instaurant des tarifs préférentiels sur les
produits provenant des colonies et des pays du Commonwealth (Australie, Canada,
RSA, Inde, etc.)
1.1.3. Politiques mises en place en Allemagne
Pour combattre la crise, les autorités allemandes ont pris
différentes mesures qui peuvent être synthétisées
comme suit :
- Les politiques d'industrialisation et de militarisation
- Les politiques anti-chômage portant notamment sur
l'interdiction de travailler pour les femmes mariées et la suspension de
l'immigration.
- La suspension des paiements des dommages de guerre
1.1.4. Politiques mises en place dans d'autres pays
Ici, nous signalons simplement le fait que les pays ayant
abandonné l'étalon-or (comme la Grande-Bretagne) ont recouru
à des politiques de dévaluation. Par contre, d'autres, comme la
France, la Belgique, l'Italie, l'Espagne, le Portugal, qui sont restés
fidèles à l'étalon-or ont dû mener des politiques
déflationnistes, qui les ont davantage plongé dans la crise (voir
tableau 15).
1.2. Politiques dans le cadre de la crise financière
internationale de 2007
La crise déclenchée après
l'éclatement de la bulle immobilière aux Etats-Unis en août
2007, a profondément secoué les marchés financiers, a
atteint l'économie réelle et provoqué d'importantes vagues
déflationnistes à la base de la récession
enregistrée dans la majorité de pays du monde. Cependant, quelles
mesures ont-elles été prises en vue de combattre cette crise ?
Comme nous avons eu à l'évoquer,
l'étroitesse des interconnexions entre les différents
marchés financiers et économies du monde, a favorisé une
diffusion à grande vitesse de la crise dans le monde entier.
Ainsi, face à la crise et aux difficultés des
institutions financières, les Etats sont intervenus massivement :
- En injectant d'importantes liquidités et en baissant
les taux directeurs, en vue notamment d'éviter le risque de faillites en
chaîne des établissements financiers
- En assurant le remboursement des ménages, vu les
difficultés des institutions bancaires
- En recapitalisant les principales banques, voire en
nationalisant certains établissements en situation critique.
1.2.1. Politiques mises en place aux Etats-Unis
Le Gouvernement Américain en place au moment du
déclenchement de la crise, et dirigé par le Président
Georges BUSH81, a proposé dès décembre de
l'année 2007, un plan baptisé « Hope Now Alliance », en
vue de lutter contre la crise et prévenir d'autres situations
similaires. Ce plan propose (en grandes lignes) :
- De limiter les faillites hypothécaires à travers
le gel pendant 5 ans des taux
d'intérêt sur les prêts subprimes
- Des mesures de grâce pour les propriétaires
(emprunteurs subprimes) en mesure de rembourser mais qui ont été
mis en difficulté par l'augmentation des taux d'intérêt
- Le réalignement des taux variables pour les prêts
qui ont moins de 3% de différence entre la valeur de la maison et la
valeur du prêt.
81 Georges Walker BUSH, 43ème
Président américain, au pouvoir de 2001 à 2008.
En rendant ces mesures effectives, l'Etat Américain
devait ainsi éviter la saisie de 300000 maisons, et des pertes de plus
de 300 milliards de dollars sur deux ans, soit 250 milliards USD en 2008, et 70
milliards USD en 200982.
Toujours avec le même Gouvernement dirigé par le
Président Bush, un plan de 700 milliards de dollars a été
mis en place. Ce plan baptisé « Paulson »,
élaboré en 2008, prévoit une prise de participation du
Trésor Américain dans le capital des institutions
financières les plus fragiles et les plus exposées aux
activités liées aux subprimes, en vue de débarrasser
celles-ci de leurs actifs à l'origine de la crise, et dans le but de
restaurer la confiance dans le système financier. Dans le même
cadre, l'Etat sera tenu d'assouplir les modalités des prêts
subprimes pour soulager les emprunteurs propriétaires de maisons
menacées de saisies.
Toujours dans le but de combattre la crise, le nouveau
Gouvernement investi en 2009 et dirigé par le Président
Obama83, a également mis au point un plan de relance
baptisé « New Foundation », visant principalement à
soutenir la demande, limiter la chute de la production, rétablir la
confiance et relancer les dépenses privées. Ce plan, monté
pour un montant d'environ 816 milliards USD, prévoit :
- 544 milliards USD de dépenses
fédérales, portant entre autres sur le financement des grands
travaux de modernisation d'infrastructures (bâtiments publiques,
autoroutes, etc.), des prêts aux Etats.
- 275 milliards USD de réduction d'impôts pour les
particuliers et les entreprises
Concernant les mesures contre la crise bancaire, le Gouvernement
Américain actuel prévoit :
- de limiter la taille des banques et encadrer leurs
activités sur le marché ;
- l'interdiction pour les banques de s'adonner à la
spéculation pour leur propre compte ;
- l'interdiction pour les banques de dépôt de
posséder des fonds d'investissement spéculatifs ;
- l'interdiction pour les fonds spéculatifs de s'endetter
auprès des banques
- l'augmentation de la taxation de 50 des plus grandes
institutions bancaires.
82 P. ARTUS et J.P.BETBEZE, Op. cit., p.
104.
83 Barack Hussein OBAMA, 44ème
Président américain, successeur de G. BUSH, et au pouvoir depuis
Janvier 2009.
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