Une crise financière peut être comprise comme le
blocage du fonctionnement de l'économie d'un pays, d'une région
ou encore du monde, en raison d'une rupture de liquidité et de la crise
de confiance des acteurs économiques vis-à-vis du système
financier.
Elle peut également être comprise comme une
période d'instabilité et de déficits financiers.
Elle peut aussi être définie comme une
oscillation de grande ampleur affectant tout ou partie d'un ensemble de
variables financières : volumes d'émission et cours des
obligations ou des actions, encours de crédits et de dépôts
bancaires, taux de change1.
Une crise financière peut être également
décrite comme un ensemble de situations diverses dans lesquelles
certaines institutions financières perdent soudainement une grande
partie de leur valeur du fait d'un dérèglement du système
de refinancement.
Il y a également crise financière, selon Michel
AGLIETTA, lorsqu'un accident localisé peut se propager à
l'ensemble du système financier, à cause des externalités
qui sont inhérentes à la présence du risque dans un
système2.
Selon F. MISHKIN, une crise financière désigne
une interruption profonde du fonctionnement des marchés financiers,
caractérisée par des fortes baisses du prix des actifs et par la
défaillance de nombreuses sociétés financières et
non financières3.
1 BCC, « De la crise financière à
la crise économique », in Notes de conjonctures, Kinshasa,
2008, pp. 1-2.
2 M. AGLIETTA, Macroéconomie
financière, 4ème Edition, La découverte,
Paris, 2008, p.7.
3 F. MISHKIN, Monnaie, Banques et Marchés
Financiers, 8ème Edition, Nouveaux Horizons, 2008, p.
231.
Dans le cadre de la présente étude, nous avons
choisi de retenir cette dernière définition, car elle cadre bien
avec la situation de la crise financière dont il sera question dans les
chapitres suivants.
Une crise financière, telle que nous l'avons
définie, peut être d'échelles différentes. Elle peut
en effet, être régionale, nationale, mondiale, ou se limiter
à une seule institution financière, entreprise, secteur, etc.
Elle se traduit généralement par des
conséquences sociales dramatiques sur l'économie réelle
(faillites en cascades d'entreprises, déflation, chômage, etc.) et
résulte, selon F. MISHKIN4, la plupart du temps de :
· la hausse des taux d'intérêt ;
· la baisse de la bourse ;
· déclin non anticipé du niveau des prix ;
· la montée de l'incertitude ;
· paniques bancaires.