B- Techniques d'enquête
Ce travail recoupe vingt-cinq analyses d'entretien. Nous avons
procédé, pour la collecte des données de terrain, aux
entretiens individuels semi-directifs. L'entretien semidirectif nous a permis
d'avoir accès aux représentations des acteurs et à
l'ethnographie du cadre de vie. Ces entretiens se sont
révélés particulièrement riches et fructueux.
Toutefois, le taux de non-réponse de 70% pour les militaires
sollicités et de 15% pour les civils est à souligner. Cela
s'explique certes par la sensibilité du secteur de la défense et
de la sécurité au Cameroun, étant donné que ce
secteur est le coeur du système de domination politique.
En dehors des entretiens, les travaux aux archives nationales
du Cameroun, aux bibliothèques de l'EMIA, du Ministère de la
défense et de la FPAE nous ont permis d'obtenir des données
d'analyse stratégico-militaires. Dans le même sens, les Quotidiens
Cameroon Tribune, Mutations et Le Jour nous ont
renseigné sur les éléments d'actualité. Les
bibliothèques de l'Université de Yaoundé I, de
Yaoundé II, de l'IRIC, de l'UCAC et de l'IEP de Paris nous ont fourni le
cadre théorique nécessaire. Internet n'a pas été en
reste, il a contribué, par ses sites spécialisés dans la
défense, au premier déblayage de notre ignorance du sujet. Au
total, nous avons effectué 25 entretiens, des recherches
bibliographiques et documentaires, collecter des lois, textes
règlementaires, directives présidentielles, coupures de journaux,
rapports d'études, notes internes et textes officiels
> Présentation du terrain de l'étude
L'étude s'est déroulée à
Yaoundé. Yaoundé est le siège des États-majors de
la police, la gendarmerie, l'armée, les services secrets; mieux, du BIR
et de la GP. L'étude ayant mis
l'accent sur la présidentialisation du dispositif
sécuritaire et de défense, Yaoundé est le cadre
idéal pour une observation du dispositif de sécurité
présidentiel ou des hauts commis de l'État. Le choix du site de
Yaoundé est dicté par des impératifs de l'objet
d'étude et par le fait que Yaoundé représente le coeur de
la stabilité hégémonique du système politique du
Cameroun : « quand Yaoundé vit, le Cameroun respire
».55 De manière précise, l'enquête s'est
effectuée au MINDEF, à l'état-major de la gendarmerie
nationale, à la DGSN et au domicile des interviewés. Deux
enseignants nous ont reçu aux Universités de Yaoundé I et
de Yaoundé II.
> Présentation de l'échantillon
L'échantillon des personnes interviewées
concerne les personnes ressources suivantes: 3 universitaires et grands
témoins, 8 civils56, 4 soldats du BIR/GP, 2 hauts
gradés du BIR/GP, 1 agent de la DSP, 6 hauts gradés de
l'armée et de la gendarmerie et 1 haut gradé de la police. Soit
vingt-cinq personnes ressources au total. L'enquête s'est
effectuée du 1er avril au 15 juin 2011 au sein de la ville de
Yaoundé.
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