Etude de faisabilité de création d'une unité de production de sucre dans la province du nord Kivu à Rutshuru; analyse financière et économique( Télécharger le fichier original )par Chantal FAIDA Mulenga-byuma Université Libre des Pays des Grands Lacs, ULPGL/GOMA - Licence en sciences économiques et de gestion, option Gestion Financière 2011 |
Chapitre premier : ANALYSE FINANCIERE ET ECONOMIQUE DU PROJET D'INVESTISSEMENTCe chapitre reprend les aspects théoriques liés au projet d'investissement. Elle comprend cinq sections : la première porte sur les notions du projet, la seconde traite la typologie des projets, la troisième sur le processus de création d'une unité de production, la quatrième et la cinquième section porte respectivement sur l'analyse financière et économique d'un projet d'investissement. Section 1 : NOTIONS SUR LES PROJETSAvant d'entrer dans le vif du sujet, il convient d'apporter précision et clarifications à certains termes qui prêtent à confusion et dont l'usage abusif qu'on en fait nécessite de souligner la différence qui les sépare. Ces termes sont plan, programme et projet. En effet, le Plan est définit comme étant l'image de la vie nationale, régionale ou territoire d'un pays dans un ou plusieurs domaines ou branches d'activités. 4(*)Il peut être défini comme étant un ensemble de projets de mesures, de stratégies ; de programme exprimé dans un document en vue d'atteindre un objectif ou un ensemble d'objectifs. Il traduit la volonté politique même de développement du pays. Il vise plusieurs buts, tandis que le programme vise à atteindre un but et le projet à réaliser un objectif. Le programme quant à lui c'est un ensemble d'instructions et d'informations nécessaires à l'exécution d'opérations déterminées. C'est un plan détaillé. Un ensemble d'activités organisées ayant un objectif précis, limitées dans le temps et l'espace. L'Investissement, ou la formation brute de capital fixe (FBCF), selon la comptabilité nationale, est répertorié à plusieurs niveaux : - au niveau des Entreprises : c'est la valeur des biens durables acquis par les unités de production pour être utilisés pendant au moins un an dans leur processus de production. - au niveau des Ménages : la FBCF des ménages dans le cadre de leur activité domestique ne concerne que l'acquisition ou la production pour leur propre compte de logements, - au niveau des Entrepreneurs individuels : la FBCF des ménages en tant qu'entrepreneurs est comptée dans la FBCF des entreprises (contribution à l'activité productive). Les investissements financiers, les acquisitions de terrains, les investissements immatériels ne sont pas comptabilisés dans la FBCF (bien que ces investissements soient d'une grande importance pour évaluer la manière dont une société prépare son avenir). Le rendement d'un investissement fait l'objet d'un calcul de rentabilité, prenant en compte la durée de vie du bien investi ou sa durée d'utilisation (avec, dans ce cas, la valeur finale résiduelle de l'investissement). L' investissement durable stratégique est un type d'investissement vertueux en matière de développement durable (au-delà de l'affichage), correspondant notamment à des entreprises qui peuvent prouver qu'elles évoluent vers plus de durabilité.5(*)
· 3.1 Objectif de l'Investissement Sous la finalité générale d'accroissement du capital technique (ou capital fixe , ou capital productif ) des objectifs plus précis peuvent être visés : L'investissement de remplacement ou de nouvellement, a pour but de maintenir l'activité à son niveau actuel. L'investissement de modernisation ou de productivité, a pour but d'accroître la productivité en introduisant des équipements modernes et perfectionnés. L'investissement de capacité ou d'expansion, a pour but d'augmenter la capacité de production de l'entreprise, en ajoutant, par exemple, des unités de production que ce soit d'un produit déjà existant, il s'agit alors d'une expansion quantitative, ou d'un nouveau produit - on parle alors d'expansion qualitative. 3.2Autres caractéristiques de l'Investissement L'investissement peut être qualifié de : Productif, parce qu'il renvoie : · à l'idée qu'il s'agit d'un investissement de nature directement productive · à l'idée de l'efficacité de son rendement : la valeur cumulée des biens et des satisfactions obtenues est au supérieure voire très supérieure au coût investi. · non directement productif (voire improprement qualifié d'improductif): il concerne des biens et des services d'utilité publique (écoles, hôpitaux, etc.). · matériel : il se traduit par la création d'un bien ou actif réel (un bien de production, par exemple). · immatériel : il concerne des services : formation, recherche-développement, innovation, marketing, technologies de l'information, publicité, etc., susceptibles d'apporter un développement futur. · financier : il doit être considéré à part compte tenu de ce que sa finalité est de rechercher une contrepartie (placement) ou à plus ou moins long terme un gain financier (plus-value). · stratégique, lorsqu'il est jugé essentiel pour la survie ou l'avenir de l'investisseur. · investissement brut et investissement net : on parle d'Investissement brut quand le flux d'investissement comprend l'investissement neuf et l'investissement de remplacement. Le calcul de l'Investissement net s'obtient par différence entre : Capital technique de fin de période - Capital technique en début de période. 3.3 Erreurs d'investissement Malinvestissement : on parle de malinvestissement lorsque l'investissement est inadéquat : trop élevé (surinvestissement), trop faible (sous-investissement), ou les deux à la fois (mal orienté). Investir, et ne pas le faire, sont toujours des paris sur l'avenir, il y a donc en permanence des investissements inadéquats. Dans certaines situations cependant l'erreur est assez répandue pour avoir des effets macro-économiques sensibles (récession ou crise). En régime d'économie libre, la variable essentielle en la matière est le taux d'intérêt : trop élevé, il rend impossible l'investissement même dans des projets a priori rentables ; trop bas, il favorise l'investissement dans des projets à la rentabilité trop faible. · Surinvestissement : si les agents économiques ont des perspectives trop optimistes, ils peuvent trop investir, ce qui les conduira à avoir des capacités de production excédentaires. On dit qu'il y a surinvestissement. À l'échelle d'un pays, un surinvestissement très élevé conduit généralement à une crise économique. · L'autofinancement : c'est le financement des investissements par des moyens internes à l'entreprise. L'autofinancement se mesure de deux manières : le taux de marge qui donne une indication sur les ressources de l'entreprise (excédent brut d'exploitation / valeur Ajoutée) et le taux d'autofinancement: EB/FBCF (Formation Brute de Capital Fixe) qui mesure la part de l'investissement qui est financée par l'épargne brute (partie de l'EBE, hors dividendes, intérêts et impôts, servant à financer la FBCF). · Le projet : il peut se définir comme étant un genre d'activités qui donnent prépondérance aux objectifs immédiats et qui sont conçus en vue d'une mise en oeuvre des ressources et la recherche des méthodes permettant d'atteindre ces objectifs précis. Un projet est un engagement irréversible qui vise : à répondre à un besoin exprimé ou à résoudre une problématique explicitée qui nécessite le concours et l'intégration d'une grande diversité de contributions Le fonctionnement en " mode projet" se distingue du fonctionnement en " mode processus" en ce sens qu'il n'est généralement pas destiné a priori à être répété que son coté inédit et unique montre qu'il peut être confronté à un environnement fortement incertain .( absence plus ou moins grande d'expériences ou de pratiques antérieures ). Le mot projet provient du mot
latin projectus , participe
passé dérivé de pro-jicere, « jeter quelque
chose vers l'avant » dont le préfixe pro- signifie
« qui précède dans le temps » et le radical
jicere signifie « jeter ». Au XII°, "porjeter"
signifie jeter au loin, en avant. Au XV°, apparait "projeter" dont l'usage
s'étend avec le retour du préfixe "pro" Le résultat visé étant qualifié d'« objet ». Courant XX°, le mot « projet »
évolue, surtout à partir des
années 1950,
quand plusieurs techniques de
gestion de projet
sont élaborées : Le mot « projet » désigne, selon H. BEGUIN, dans « analyse de projets » une opération d'investissement, c'est-à-dire la création d'un nouveau moyen de production ou la modification apportée à un moyen de production existant. Une telle opération est conçue puis réalisée par un acteur économique qui peut être aussi bien un particulier qu'une personne morale. En d'autres termes, le projet doit d'abord identifier les problèmes posés à résoudre et compte tenu des moyens disponibles, sélectionner les plus prioritaires et dégager des solutions les solutions à y apporter. Parmi ces solutions, on doit choisir la plus appropriée tout en définissant la démarche à mener pour atteindre la solution préconisée. Le projet n'est rien d'autres que cette solution trouvée. Le projet correspond à une idée qui a germé dans l'esprit d'un ou plusieurs promoteurs dans le but de solutionner un problème clairement identifié. En principe un projet n'est pas une simple idée jetée en l'air, mais suppose d'être décrit et planifié, par exemple selon la méthode CQQCOQP · Quoi (les actions) · Qui (les gens concernés) · Où (les domaines touchés par le projet, voire les lieux) · Quand (programmation dans le temps) · Comment (moyens, méthodes...) · Combien (le budget) · Pourquoi (les motifs et les objectifs) On doit répondre clairement à ces questions pour bien commencer le projet, et veiller à ce que les objectifs du projet soient clairement bien définis et bien compris par les parties prenantes.
L'élaboration d'un projet passe par les étapes principales suivantes : 6(*) a) Identification du projet : la 1ère étape du cycle d'un projet, elle est basée sur la connaissance des besoins dominants à satisfaire. Comme l'affirme JOAO, l'identification d'un projet suppose donc une première élaboration des idées du projet, exprimées globalement en termes d'objectifs, résultats d'activités en vue de déterminer s'il faut ou non procéder à l'étude de faisabilité7(*). b) Préparation du projet : une fois les objectifs exprimés, le projet entre dans une phase délicate qui exige la participation active du promoteur. Selon Warren, la préparation d'un projet doit englober l'ensemble des éléments techniques, institutionnels économiques et financières nécessaires à la réalisation des objectifs du projet.8(*) c) Evaluation d'un projet : le but ici est de s'assurer que le projet est techniquement valable qu'il a une rentabilité «économique et le cas échéant, financière, suffisamment élevée. d) Exécution : c'est l'affectation des ressources à bon escient. Donc suppose un pilotage du projet en tenant compte des objectifs lui assignés et aux résultats escomptés.
Ci-après dans un tableau, nous présentons le cycle de vie d'un projet : Tableau N° 01 : Cycle de vie d'un projet
Source : wikpédia consulté le 20 mars 2011.
En investissant son capital, l'entrepreneur prend un risque car il part d'une idée. Si cette dernière est bonne et que, sa mise en oeuvre réussit, il y aura profit, c'est-à-dire survie de l'entreprise. En l'occurrence les facteurs de succès d'un projet résident dans sa bonne intégration au sein même de l'environnement qui le caractérise. Ces facteurs se retrouvent plus dans la gestion du projet, dans la qualité des ressources prévues. Selon A. VERHULST, pour que les projets ait du succès, il faut que les produits qu'on se propose de produire satisfasse un besoin et réponde à la demande et que les conditions d'exploitation soient satisfaisantes.9(*) Les facteurs de succès d'un projet consiste à employer les technologies appropriées, et à définir clairement et d'une façon réaliste les objectifs spécifiques pour les groupes en faveur desquels se font les interventions.10(*) * 4 Narcisse KALINIJABO, Guide d'élaboration de projets d'investissement, ICCO, 1999, P.5 * www.google.com, consulté le 08mars 2011. * 5 Wikpédia consulté le 12 mars 2011. * 6 C-B., WARREN, le cycle des projets, 4ème édition. Janvier 1998 P.5 * 7 B. JOAO, Manuel de Gestion du cycle de projet, série méthodes et instruments pour la gestion du cycle de projet, 1ère prod, Paris, 1993, p.12 * 8 C-B., WARREN, op cit., P.10 * 9 A. VERHULST, Cours d'économie de l'entreprise, éd. Centre de recherche pédagogique, kin 1984. * 10 commission de communauté européenne, Manuel de gestion du cycle de projet, Approche intégrée et cadre logique, série, méthode et instruments pour la gestion du cycle de projet, février 1993. |
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