4.2.1 La dynamique de l'impôt sur les biens et
services locaux (IBSL)
Le diagramme suivant donne, sur la période
considérée (1980-2007), l'évolution de la séquence
d'impôts sur les biens et services locaux.
Figure 11 : Graphique séquentiel.
Évolution de l'impôt sur les biens et services locaux, de 1980
à 2007
__
Il y a apparence d'un cycle manifesté par un mouvement
oscillatoire d'amplitude et de périodicité variables. En effet,
la figure montre que, de 1980 à 2007, la séquence IBSL se
caractérise par une alternance de périodes d'expansion et de
contraction. Par
ailleurs, une observation attentive permet de distinguer 5
périodes dans l'évolution de l'IBSL :
1) de 1980 à 1984 : phase descendante (récession)
;
2) de 1984 à 1997 : phase ascendante (expansion). Elle
est marquée par deux creux (en 1988 et en 1992) pouvant s'expliquer par
des situations de crise ;
3) de 1997 à 2000 : seconde phase descendante
commençant par une année de prospérité (en termes
de recettes d'impôts IBSL), l'année 1997 ;
4) de 2000 à 2005 : seconde phase ascendante se terminant
par une année de prospérité, l'année 2005 ;
5) de 2005 à 2007 : phase descendante juste après
l'année de prospérité (2005).
L'on voit par conséquent qu'il est ardu de cerner le
trend (la tendance) de cette chronique. Toutefois, l'on s'aperçoit que
la série oscille autour d'une moyenne environ égale à
35,5. La figure 7 semble donc confirmer l'idée d'une
stationnarité de la série.
4.2.2 Une prédiction de l'IBSL pour 2008-2009
Fort de l'hypothèse présente
(stationnarité apparente de la série), l'application
à la série initiale de la procédure de lissage
exponentiel simple fournit les résultats inscrits sur les
graphiques 12 et 13. En guise de spécifications du modèle, notons
que :
ü le paramètre de lissage a été
fixé à 0,6 (valeur fixée compte tenu de la minimisation de
l'écart quadratique moyen) ;
ü les données manquantes (de 1965 à 1979) ont
été supprimées de l'étude ;
ü la valeur initiale de la série prédite a
été initialisée, comme indiquée au chapitre
précédent, à 35, 5.
La figure 12 matérialise la séquence des erreurs de
prévisions du modèle.
Figure 12 : Graphique des résidus
_
__
Par hypothèse, l'on sait qu'il y a de bonnes raisons de
croire à une robustesse des prévisions si les résidus sont
« bruits blancs », c'est-à-dire s'ils sont stabilisés.
Ce critère étant, le graphique ci-dessus vaut un test
d'acceptation du modèle choisi parce que les résidus oscillent
autour de la valeur zéro (0) : ils sont « bruit blanc », ce
qui leur confère la structure de stationnarité. Dès lors
nous pouvons analyser les prévisions réalisées.
La figure 13, par contre, donne les résultats de la
série des prédictions. Cette dernière apparaît sur
le graphique en couleur verte (Fit for IBSL from EXSMOOTH, MOD_45 NNA, 60)
alors que la série initiale y apparaît au rouge (IBSL).
Figure 13 : Graphique des prévisions
_
La visualisation de ce graphique rapporte que, sur la
période considérée, la série des observations
initiales épouse celle des prévisions. En effet, les deux
séries varient presque de manière identique de 1980 à 2007
: on dit qu'il y a « bonne adéquation » entre la courbe
réelle (initiale) et la courbe prédite (lissée), ce qui
signifie qu'il y a bonne estimation des valeurs futures.
Compte tenu du critère précédent et de la
formule de mise à jour définie au chapitre
précédent (p.21), SPSS a généré l'allure
prévisionnelle qui apparaît juste après la barre verticale
jaune (2007). Les résultats montrent que, par rapport à
l'année 2007, la valeur de l'impôt sur les biens et services
locaux (rapportée au revenu national) augmentera en fin 2008. Cette
valeur qui est d'environ 47 % en 2007, passera à près de 49 % en
2008, soit une expansion d'économie_ d'environ 4, 26 % entre 2007 et
2008. La même allure semblerait se dessiner pour l'année 2009.
Ainsi s'achève la construction et l'analyse du profil
temporel des recettes fiscales du Cameroun, sur la période de 1980
à 2007. En somme, nous avons constaté que, sur la période
considérée, ce profil, bien qu'ayant des tendances plus longues
à la hausse plutôt qu'à la baisse, a connu des
périodes de prospérité et de crise. Ce profil est
resté instable malgré les efforts consentis par le gouvernement
dans le cadre de la réforme fiscalodouanière. Au début de
la période, la faiblesse des stratégies fiscales serait une cause
potentielle du mouvement oscillatoire à amplitude et
périodicité instables des indicateurs d'impôt. En effet,
l'on fait souvent l'hypothèse qu'avant la réforme, le tarif
extérieur commun était complexe et comprenait des droits et taxes
en cascade, ce qui rendait la maîtrise et le recouvrement des recettes
fiscales difficile. En termes de prévisions, les résultats ont
montré que l'impôt sur les biens et services locaux
(rapporté à la recette nationale) pourrait croître à
un taux de 4,26 % d'ici à fin 2008, voire 2009.
_
_ En termes de recette fiscale issue des biens et services
locaux.
Toutefois, soulignons que les résultats empiriques
obtenus dans cette étude méritent d'être nuancés,
dans la mesure où ils présentent quelques faiblesses liées
à la fois aux techniques utilisées d'une part et à la
nature des données traitées d'autre part. Au nombre de ces
limites l'on peut retenir :(i) le manque de robustesse de l'indicateur
composite d'impôt élaboré, imputable à la nature du
logiciel SPAD qui attribue une pondération uniforme à toutes les
composantes, (ii) les prévisions estimées souffrent d'un biais
dû au fait qu'elles sont basées d'une part sur un
échantillon de faible taille (28 années) et, d'autre part, sur
une intuition graphique moins rigoureuse plutôt que sur des tests
statistiques qui devraient permettre de valider un modèle sur le
mécanisme probabiliste générateur de la chronique
analysée_ ; (iii) le manque d'informations précises sur l'origine
des fluctuations du profil temporel d'impôt (phénomènes
réels ayant frappé l'économie Camerounaise dans la
période analysée).
_
_ Une approche consisterait à utiliser le traitement de la
série chronologique par la méthode dite de Box et Jenkins.
|