REPUBLIQUE DU BENIN
MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR
ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE
UNIVERSITE D'ABOMEY-CALAVI
FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE
GESTION (FASEG)
MEMOIRE DE MAITRISE
ES-SCIENCES ECONOMIQUES
OPTION : SCIENCES
FILIERE :
MANAGEMENT
DE
DES
GESTION
ORGANISATIONS
THEME :
PROBLEMATIQUE DE LA MOBILISATION ET
DE LA VALORISATION DES RESSOURCES
DES COLLECTIVITES LOCALES :
CAS DE LA COMMUNE DE COME.
Présenté et soutenu
par :
Sous la direction du :
ADJO Nouwozan Jean-Christian Dr. Jean Cocou
KPADE
ADJO Comlan Aléôbudo Thierry
Professeur assistant à
Novembre 2007
LA FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES
ET DE GESTION (FASEG) N'ENTEND DONNER AUCUNE
APPROBATION, NI IMPROBATION AUX OPINIONS EMISES DANS LES MEMOIRES :
LES OPINIONS DOIVENT ETRE CONSIDEREES COMME PROPRES A
LEURS AUTEURS.
DEDICACES
? A Dieu le Père Tout-Puissant qui nous donne la vie et
nous guide dans nos tâches ; bénissez ce travail.
? A notre feue mère Célestine Z. EDOH qui aurait
souhaité voir les arbres qu'elle a plantés portés le fruit
de ses rêves mais hélas. Prenez ce travail dans votre profond
sommeil comme l'utilité de votre existence et une fois encore paix
à votre âme.
? A notre très cher père Donation Gayomé
ADJO, vous êtes la forêt qui nous a vus naître et qui nous a
abrités. Ce travail est le fruit de votre amour inconditionnel. Que
l'Etre Suprême vous bénisse et vous donne longue vie afin que vous
pussiez jouir des fruits de vos innombrables sacrifices consentis pour notre
éducation.
? A nos frères et soeurs, trouvez en cette oeuvre la
reconnaissance de l'affection dont vous nous couvrez, qu'elle éveille
notre volonté à l'union et à l'amour.
? A nos oncles et tantes particulièrement
Félicien EDOH, Eunique EDOH etc, trouvez en ce travail la
reconnaissance de votre indéfectible attachement.
? A nos cousins et cousines en particulier Théodore,
Dénis, Clément, Hounsofio ADJO, trouvez ici l'expression profonde
de notre affection fraternelle.
ADJO N. Jean - Christian
DEDICACES
? A l'Etre Suprême, l'omnipotent, l'omniscient qui
crée et façonne, continue d'être la grande lumière
qui gouverne mes gestes et actions, merci beaucoup.
? A toi Maman chérie, pleine de bonté et de
générosité, reçois cet effort posthume qui est
l'usufruit de tes multiples sacrifices et privations. Paix à ton
âme.
? A toi mon père Donatien ADJO qui est à la
quête perpétuelle de l'évolution de ta progéniture.
Que tes rêves soient concrétisés et merci beaucoup.
? Merci infini à toi Carine, pour ton soutien et
assistance permanents et sans relâche.
? Merci à tous ceux qui ont une tige amicale,
fraternelle et familiale avec moi.
ADJO C. A. Thierry
REMERCIEMENTS
Qu'il nous soit permis de saisir cette opportunité pour
exprimer nos sincères et profondes reconnaissances à tous ceux
qui de près ou de loin, en actions et en esprit ont contribué
à notre éducation, à notre formation et à la
réalisation de cette oeuvre.
Au Dr. Jean Cocou KPADE, notre maître de mémoire
pour avoir accepté spontanément de diriger ce travail avec
dextérité, abnégation et professionnalisme malgré
ses multiples occupations quotidiennes.
Aux honorables membres du jury pour avoir consacré
leurs temps à l'émergence de l'éducation
béninoise.
A tous les professeurs et enseignants de la FASEG pour d'une
part, la qualité et la valeur intrinsèque des enseignements
reçus et d'autre part, pour la quête perpétuelle du savoir
et du progrès.
A tout le personnel de la commune de Comé notamment le
C /SAF M. Francis APALOO et le C /SAG M.Pierre MONTIN pour leur
assistance, soutien et apport très importants.
A tout le personnel du Programme de Développement
Municipal et notamment à M. Zéphirin DJACOTO.
A M. Nicolas GNAMLIN, ses femmes et ses enfants pour leurs
grands soutiens consentis depuis très belle lurette, qu'ils
reçoivent ici la marque de notre sympathie et reconnaissance, que Dieu
le Tout-Puissant les aide davantage.
A M. Charles GNAMLIN pour ses soutiens et conseils.
A l'Expert Comptable M. Pascal AMOUSSOU et sa femme pour tous
leurs soutiens et gestes très importants et sans qui, ce travail
pourrait ne pas être accompli.
A M. Edgard VIOU pour son apport et soutien très
importants et fraternels. Merci beaucoup à toi, que Dieu t'aide à
continuer dans le même et à progresser.
A Mme ASSOGBA du MDGLAAT pour son grand soutien et son
entière disponibilité à nous fournir la documentation
nécessaire.
A M. Auguste ADANHOUNME et Prisca ADANHOUNME- TODEDJRAPOU,
prenez ceci comme notre marque de reconnaissance.
ADJO N. Jean-Christian
ADJO C. A. Thierry
LISTES DES
TABLEAUX
Tableau 1 : Récapitulation
de la carte géographique du Bénin......................... 6
Tableau
2 : Présentation des transferts
immédiats...................................... 15
Tableau 3 : Point des dotations
versées par l'Etat aux communes ................... 17
Tableau 4 : Point des dotations
versées par l'Etat à la Commune de Comé......... 18
Tableau 5 : Présentation
résumée de la Commune de Comé..........................
21
Tableau 6 : Point des
données financières
.............................................. 24
Tableau 7 : Répartition
par catégorie de l'effectif du personnel de la Commune
de
Comé........................................................................
27
Tableau 8 : Tableau de bord de
l'étude................................................... 37
Tableau 9 :
Situation des différentes catégories de recettes et
dépenses
de la
Commune................................................................
45
Tableau 10 : Repérage des
parts des différentes catégories de dépenses
réalisées.... 46
Tableau 11 : Repérage des
parts des différentes catégories des ressources locales
... 47
Tableau 12 :Etat des recettes -
dépenses................................................. 49
SIGLES ET ABREVIATIONS
Al : Alibori
ANCB : Association Nationale des
Communes du Bénin
Atc : Atacora
Atl : Atlantique
BEPC : Brevet d'Etudes du Premier Cycle
Bor : Borgou
CCS : Centre Communal de Santé
CeCPA : Centre Communal pour la
Promotion Agricole
CEG : Collège d'enseignement
Général
CEP : Certificat d'Etudes Primaires
Col : Collines
Cou : Couffo
CSC : Centre de Santé
Communale
CPS : Centre de Promotion Sociale
Dép : Département
Don : Donga
ENAM : Ecole Nationale d'Administration
et de Magistrature.
ENEAM : Ecole Nationale d'Economie
Appliquée et de Management.
FCFA : Francs de la Communauté
Financière Africaine.
FEICOM : Fonds Spécial
d'Equipement et d'Intervention Inter Communal
FMI : Fonds Monétaire
International.
GTZ : Gesellschaft für Technische
Zusammenarbeit
(Coopération Technique Allemande)
HCR : Haut Commissariat pour les
Réfugiés
HZ : Hôpital de Zone.
Litt : Littoral
Mon : Mono
Nbre : Nombre
NERICA : New Rice for Africa
ONG : Organisations Non Gouvernementales
Oué : Ouémé
PAPME : Agence pour la Promotion des
Petites et Moyennes Entreprises.
PDM : Partenariat pour le
Développement Municipal.
Pla : Plateau
Prévi : Prévision
Réali : Réalisation
RGHP3 : Recensement
Général de l'Habitat et de la Population.
SBEE : Société
Béninoise d'Energie Electrique.
SONEB : Société Nationale
des Eaux du Bénin.
SNV : Organisation Néerlandaise
du Développement
USAID : United Stades Agency for
International Development.
SOMMAIRE
Avertissement................................................................................
i
Dédicaces......................................................................................
ii
Remerciements...............................................................................
iv
Listes des
tableaux............................................................................
vi
Abréviations et
sigles........................................................................
vii
Sommaire....................................................................................
ix
INTRODUCTION
......................................................................... 1
CHAPITRE 1 : LA DECENTRALISATION ET SES
IMPLICATIONS........... 4
1.1 .Description sommaire du processus de la
décentralisation........................ 4
1.2 .Fondements, cadre légal de la
décentralisation, mécanismes généraux
des transferts financiers et de
compétences......................................... 11
1.3 .Description sommaire de la commune de
Comé.................................... 19
1.4 .Fonctionnement de la commune de
Comé........................................... 22
1.5 .Etat des lieux des ressources
.......................................................... 25
CHAPITRE 2 : CADRE THEORIQUE ET
METHODOLOGIQUE
DE
L'ETUDE............................................................
31
2.1. Problématique, intérêt de
l'étude, objectifs et hypothèses......................... 31
2.2. Objectifs et
hypothèses.............................................................
35
2.3. Revue de littérature et
méthodologie............................................. 38
2.4. Limites de
l'étude......................................................................
44
CHAPITRE 3 : PRESENTATION DES RESULTATS,
ANALYSES
ET
SUGGESTIONS................................................... 45
3.1. Présentation des résultats et
vérification des hypothèses.......................... 45
3.2.
Analyses..................................................................................
53
3.3. Suggestions
(recommandations)...................................................... 59
3.4. Conditions d'application des
suggestions............................................ 63
CONCLUSION.............................................................................
65
BIBLIOGRAPHIE.........................................................................
67
ANNEXE......................................................................................
69
TABLE DES MATIERES
.............................................................. 70
INTRODUCTION
Une réflexion sur la
décentralisation est indissociable d'une réflexion sur
l'organisation des pouvoirs. Ainsi, au Bénin, quatre (04)
périodes peuvent être distinguées :
- au lendemain de l'indépendance, des communes de moyen
exercice et cinq (05) communes de plein exercice gérées chacune
par un conseil communal, un maire et ses adjoints disposant d'un budget
communal ont été créées.
- dès 1964, les communes ont été
regroupées en collectivités territoriales autonomes tout en
demeurant des circonscriptions administratives avec un chef de circonscription
nommé.
- en 1974 l'Etat révolutionnaire passe à la
création de nouvelles entités appelées provinces ;
districts et communes érigées en collectivités locales.
Elles ont une autonomie administrative et financière avec pour constat
un manque de transfert de pouvoir décisionnel.
- la constitution du 11décembre 1990, en ses articles
150 à 153 a posé les principes essentiels conduisant au
déclenchement du processus de décentralisation.
Cette décentralisation a été effective
en 2003 par la transformation en 1999 des « espaces de
commandement » (relatifs à une époque coloniale
où le Bénin était divisé en circonscriptions
administratives appelées cantons, cercles, districts et provinces) en
« espaces de développement » synonymes de
démocratie à la base et du développement local. Ces
unités de commandement étaient basées sur le pillage du
Bénin par une meilleure exploitation de ses ressources (humaines,
naturelles, minières, et culturelles) vers la métropole et au
profit de certaines personnes. La combinaison de la déconcentration et
de la décentralisation en un seul niveau entraîne la
répartition du territoire en douze (12) départements
subdivisés en soixante dix-sept (77) communes dont trois (03) à
statut particulier (Cotonou ; Porto-Novo ; Parakou). Ces communes
sont subdivisées en arrondissements, villages ou quartiers de villes.
Cette nouvelle situation permet de façon réelle et
concrète de rapprocher le pouvoir central du pouvoir
décentralisé avec pour conséquence, la
détermination par la population, des solutions efficaces à leurs
problèmes. Ce rapprochement entraîne une certaine liberté
dans les actions avec une réelle expression de la démocratie
à la base. Christel Alvergne (Océanique 2000 ; p5),
conseillère en aménagement, n'a pas vu mieux en disant :
« On peut gouverner de loin, mais on administre bien de
près ».
Cette administration rapprochée oblige l'Etat
à faire divers transferts (immédiats et différés)
de compétences notamment:
- des compétences propres (exercées totalement
par la commune) ;
- des compétences partagées (dont l'exercice
nécessite l'intervention conjointe des communes et de l'Etat :
éducation, santé.) ;
- des compétences déléguées
(police administrative et judiciaire, protection civile...).
Ces différentes compétences
transférées ou à transférer engendrent des charges
de fonctionnement, d'investissement et d'entretien qui doivent entraîner
la mobilisation de différentes ressources. Les multiples charges
créées par la démocratie à la base suscitent
beaucoup d'inquiétude et d'interrogations :
Quelles sont les ressources étatiques disponibles pour
la décentralisation ?
Quelles sont les ressources locales disponibles pour
affronter la dure réalité de la décentralisation ?
Quelles politiques utilisées pour mieux mobiliser et
valoriser les ressources locales ?
Quelles stratégies adoptées par les
élus locaux pour mieux assurer la promotion de l'économie locale
et construire un partenariat commune-secteur privé ?
Cette étude a pour but de proposer des solutions
à ces différentes interrogations afin d'attirer l'attention des
autorités locales sur les potentialités et les
opportunités qui existent dans leur commune et notamment dans celle de
Comé qui servira d'exemple. Cette démarche s'articule autour de
trois chapitres :
- Le premier chapitre décrit la décentralisation
et ses implications ;
- Le deuxième chapitre expose le cadre théorique
et méthodologique de la recherche ;
- Le troisième chapitre s'occupe primo, de la
présentation et de l'analyse des résultats et secundo, des
suggestions.
CHAPITRE 1 : LA DECENTRALISATION ET SES
IMPLICATIONS
Nous abordons ici successivement la description sommaire du
processus de la décentralisation, le fondement et cadre légal, la
description sommaire et le fonctionnement de la commune, et les états
des lieux.
1.1. Description sommaire du processus de
décentralisation
De tradition politique, juridique, administrative et de
finances publiques essentiellement françaises, le Bénin a connu
de son accession à l'indépendance en 1960 à l'année
1990, une période de trouble politique et de dictature. La longue crise
socio-économique et politique qui en est résultée, a
engendré la tenue d'une Conférence des Forces Vives de la Nation
en février 1990. Cette conférence historique a jeté les
bases essentielles d'un nouvel Etat de droit marqué par la
séparation des pouvoirs, la garantie des libertés fondamentales,
l'institution d'une démocratie pluraliste, d'un régime
économique libéral et de décentralisation avec
l'établissement d'une nouvelle constitution.
La constitution du 11 décembre 1990, en ses articles
150 à 153, a posé les principes essentiels à partir
desquels le processus de décentralisation s'est enclenché.
Article 150 : Les
collectivités territoriales de la République sont
créées par la loi.
Article 151 : Ces
collectivités s'administrent librement par des conseils élus et
dans les conditions prévues par la loi.
Article 152 : Aucune
dépense de souveraineté de l'Etat ne saurait être
imputée à leur budget.
Article 153 : L'Etat veille au
développement harmonieux de toutes les collectivités
territoriales sur la base de la solidarité nationale, des
potentialités régionales et de l'équilibre
inter-régional.
Sous la bannière du "Consensus de Washington"1(*), on trouvait une série de
changement de nature différente : libéralisation,
privatisation, démocratie, décentralisation,
déconcentration et développement local.
Clarification de quelques concepts
Démocratie : Gouvernement
où le peuple exerce sa souveraineté.
Développement local :
Il s'agit d'une forme alternative de développement, qui consiste
à rechercher localement et avec le concours des populations
l'amélioration significative de leur situation.
Déconcentration :
Elle correspond à une organisation territoriale de
l' Etat qui crée des représentations locales,
met des agents en postes, ce qui permet de maintenir l'unité de l'Etat
tout en assurant une présence dans l'ensemble du pays.
Décentralisation :
C'est un processus qui débute par la reconnaissance de
collectivités territoriales élues au niveau de communes, de
départements, ou de régions. Ces collectivités se voient
confiées des compétences et des ressources par l'Etat. Assimiler
la décentralisation à un processus signifie que rien n'est
figé et que la répartition des compétences et des moyens
entre Etat et collectivités locales dépend des jeux de pouvoirs
qui s'instaurent entre les deux échelles.
Décentralisation-
Déconcentration : La déconcentration est
le corollaire de la décentralisation. Elle est considérée
comme un préalable à la décentralisation, permettant ainsi
aux élus locaux de trouver dans leur région des interlocuteurs
représentants l'Etat.
Aménagement du
territoire : Il répond à plusieurs
objectifs à savoir ; corriger les déséquilibres
régionaux, équiper l'espace national avec des infrastructures,
ménager et protéger les espaces naturels et le patrimoine
culturel.
La transformation des « espaces de
commandement » en des « espaces de
développement » à partir de l'aménagement du
territoire (découpage territorial) et en combinant la
déconcentration et la décentralisation à un seul niveau,
le territoire national est divisé en douze (12) départements
issus de six (06) anciens départements.
Tableau 1 : Récapitulation de la
carte géographique du Bénin
On constate aisément la présence d'un chef-lieu
pour deux (02) départements réunis, dirigés par un
même Préfet représentant l'Etat dans la
déconcentration.
Anciens dép
|
Atacora
|
Atlantique
|
Borgou
|
Mono
|
Ouémé
|
Zou
|
06
|
Nouveaux dép
|
Atc
|
Don
|
Atl
|
Litt
|
Bor
|
Ali
|
Mon
|
Cou
|
Ou
|
Pl
|
Zou
|
Col
|
12
|
Nbre comm
|
09
|
04
|
08
|
01
|
08
|
06
|
06
|
06
|
09
|
05
|
09
|
06
|
77
|
Chef lieux
|
Natitingou
|
Cotonou
|
Parakou
|
Lokossa
|
P-Novo
|
Abomey
|
06
|
NB : 03 communes à statut particulier :
Cotonou, Porto-Novo, Parakou.
74 Communes de droit commun (communes
ordinaires)
Le département du Littoral se
réduit à une seule municipalité appelée Cotonou.
Le découpage territorial a permis la division
du territoire en soixante-dix sept (77) communes. Elles sont dirigées
par des Maires élus par le conseil communal dont chacun des membres est
élu à partir des élections municipales et communales.
Elles sont découpées en arrondissements qui sont
subdivisées en villages et quartiers de villes.
1-1-1-Les fonctions du Maire
Le Maire est le 1er responsable de la Commune. A ce
titre, il exerce différentes fonctions d'intérêt communal
et national. Dans l'exercice de ses fonctions, le Maire peut
déléguer une partie de ses attributions.
1-1-1-1- Les fonctions d'intérêt
communal
Le Maire est chargé d'exécuter les
délibérations du conseil communal/ municipal. Sous le
contrôle de ce conseil, il exerce d'importantes attributions
notamment :
- la représentation de la commune dans les actes de la
vie civile ;
- l'élaboration et l'exécution du budget de la
commune dont il est l'ordonnateur ;
- la direction des services communaux ;
- le recrutement et la gestion du personnel de la
commune ;
- la gestion des biens de la commune ;
- la délivrance de certaines autorisations d'urbanisme
(permis d'habiter et permis de construire) et permissions de voirie.
1-1-1-2- Les fonctions d'intérêt
national
Les fonctions d'intérêt national sont
exercées sous le contrôle de l'autorité administrative
(Préfet) et de l'autorité judiciaire (Procureur de la
République). Il s'agit :
1-1-1-2-1- Des fonctions exercées sous le
contrôle du Préfet
Sous le contrôle du Préfet, le Maire :
- assure les pouvoirs de police administrative dont l'objet
est le maintien de l'ordre public ;
- assure la protection civile ;
- contribue à l'organisation des
élections ;
- apporte sa contribution au recrutement militaire et au
recensement de la population ;
- assure la publication des lois et des règlements et
veille à leur application ;
- centralise les demandes de détention d'armes et de
munitions.
1-1-1-2-2- Des fonctions
exercées sous le contrôle du Procureur
Sous l'autorité du Procureur :
- le Maire est officier de l'état civil ;
- il est officier de police judiciaire et peut à ce
titre constater les crimes et délits, faire arrêter leurs auteurs
et les mettre à la disposition de la justice.
1-1-2- Statut du Préfet
Ce statut trouve son fondement dans les articles 9 et
15 de la loi n°97-028 du 15/01/99 :
Article 9 : Le département est
administré par un représentant de l'Etat qui prend le titre de
Préfet. Le Préfet relève hiérarchiquement du
Ministre chargé de l'Administration Territoriale. Il est nommé
par décret pris en conseil des ministres sur proposition du Ministre
dont il relève.
Les Préfets sont nommés parmi les
administrateurs civils (catégorie A échelle 1en
activité).Toutefois, ils peuvent être nommés en dehors du
corps des administrateurs civils A1 parmi les cadres de qualification
équivalente, dans une proportion n'excédant pas le
cinquième (1/5) de l'effectif total.
Article 15 : Le Préfet est assisté
d'un secrétaire général du département nommé
par décret pris en conseil des ministres parmi les administrateurs
civils, sur proposition du Ministre chargé de l'Administration
Territoriale.
1-1-3- Rôle du
Préfet
- Le Préfet représente les ministres dans son
département.
Il coordonne les services déconcentrés de l'Etat
dans son département à l'exception des services
déconcentrés de la justice et des finances.
- Le Préfet est l'unique autorité de tutelle de
la commune.
1-1-4- Nouveaux rôles du
Préfet
Ces rôles sont définis dans les articles
10, 11, 13 et 14 de la loi no97-028
du 15 janvier 1999 portant organisation de l'administration
territoriale de la République du Bénin.
Article 10 : Le Préfet est le
dépositaire de l'autorité de l'Etat dans le département.
En cette qualité, il est l'unique représentant du gouvernement et
de chacun des ministres pris individuellement.
Il communique directement avec chacun des ministres et
adresse ampliation de toute correspondance au Ministre chargé de
l'Administration Territoriale. De même, le ministre chargé de
l'administration territoriale est ampliataire de toute correspondance
adressée par un Ministre.
Article 11 : Le Préfet
coordonne, sous l'autorité des ministres concernés, les services
déconcentrés des administrations civiles de l'Etat dans le
département à l'exception des organes judiciaires, des receveurs
départementaux des finances dans leur fonction de comptable public et de
délégué du contrôleur financier en matière de
contrôle des finances de l'Etat.
La gendarmerie et la police sont placées sous
l'autorité du Préfet dans leur mission de sécurité
et de maintien de l'ordre ainsi que les unités concourant aux secours
dans leur mission de protection civile.
Article 13 : Les
Préfets prennent par voie réglementaire les
mesures propres à assurer la police, le maintien de l'ordre public et la
protection civile.
Article
14 : Dans les conditions fixées
par la loi, le Préfet exerce la tutelle des collectivités
territoriales et le contrôle de la légalité de leurs actes.
Il est conseiller dans l'exercice de son contrôle de tutelle des communes
en matière budgétaire par le délégué du
contrôleur financier placé auprès de lui.
1-1-5- Fonctions du Préfet
Ces fonctions se résument en trois à
savoir :
- assistance et conseil aux communes, soutien des actions des
communes et harmonisation desdites actions avec celles de l'Etat ;
- contrôle de la légalité des actes pris
par le conseil communal ou municipal ou par le Maire ;
- contrôle du budget de manière stricte, par
voie d'approbation, d'annulation et de substitution.
La constatation effective de la réalité des
communes, aujourd'hui, s'est faite avec des traces laissées dans
l'histoire de la vie politico-économique et sociale du Bénin.
Ceci nous oblige à parler des faits marquants et des dates
importantes :
1-1-6- Dates clés de la
décentralisation (1990 à 2006)
- février 1990 : tenue de la
Conférence des Forces Vives de la Nation.
- décembre 1990 : la Constitution
de la République du Bénin inscrit le principe de la
création et de la libre administration des Collectivités
Territoriales.
- janvier 1993 : tenue des Etats
Généraux de l'Administration.
- janvier 1993 : création d'un
comité interministériel de suivi, chargé d'élaborer
les avant-projets des lois de décentralisation.
- juillet 1996 : adoption par le
gouvernement des cinq (05) projets de loi de la décentralisation.
- de 1997 à 1998 : vote des cinq
(05) lois par l'Assemblée Nationale.
- 1997 : création de la Direction
Générale de l'Administration Territoriale (DGAT), la Mission de
Décentralisation et la Maison des Collectivités Locales.
- janvier 1999 : après avis de la Cour
Constitutionnelle, le Chef de l'Etat promulgue quatre (04) lois.
- mars 2000 : promulgation
par le Chef de l'Etat de la loi n°98-006 portant régime
électoral communal et municipal en République du Bénin
- août 2001 : adoption de sept (07)
décrets d'application des lois de décentralisation
- déc.2002-janv 2003 :
organisation des premières élections communales et municipales
- mars 2003 :
installation des conseils communaux et municipaux et élection
des Maires. (Voir Annexe)
1-2- Fondements, cadre légal de la
décentralisation et mécanismes généraux
des transferts de compétence et de
ressources financières
1-2-1- Fondements de la
décentralisation.
Les textes organisant le cadre légal de la
décentralisation et du développement local au Bénin
trouvent leur fondement dans :
- l'orientation résolument démocratique des
décisions de la Conférence des Forces Vives de la Nation du 19 au
28 Février 1990 ;
- la loi n°90-32 du 11 décembre 1990
portant constitution de la République du Bénin.
Les contours du fondement légal sont
contenus d'une part, dans les articles 150 à 153 formant le
titre X de la constitution du 11 décembre 1990 et d'autre part,
dans l'article 98 qui dispose en effet ce qui suit :
« Sont du domaine de la loi les règles
concernant : (...) l'organisation territoriale, la création et la
modification de circonscription administrative ainsi que les découpages
électoraux ; (...) la libre administration des
collectivités territoriales, de leurs compétences et de leurs
ressources ; (...) ».
Le titre X de la constitution
intitulé « Des collectivités
locales » précise , à travers les articles qui
le composent, que les collectivités territoriales sont
créées par la loi, qu'elles s'administrent librement par des
élus locaux et dans les conditions légales. Il est
mentionné qu'aucune dépense de souveraineté de l'Etat ne
saurait être imputée au budget des communes. Enfin, l'Etat est
tenu de « veiller au développement harmonieux de toutes les
collectivités territoriales sur la base de la solidarité
nationale, des potentialités régionales et de l'équilibre
inter-régional ».
L'organisation des Etats Généraux de
l'Administration Territoriale par le Ministère de l'Intérieur, de
la Sécurité et de l'Administration en 1993 a rendu clair le
contenu et les principes de la décentralisation. Les résultats de
ces assises ont nourri le processus d'élaboration et
d'établissement des lois qui régissent l'administration
territoriale.
La finalité de la décentralisation est de
renforcer le processus démocratique, en rapprochant les populations et
les citoyens de leurs institutions, en transférant des
compétences et des ressources de l'Etat central à des
collectivités dont les dirigeants sont élus, ce qui permet de
mieux répondre aux attentes et besoins de leurs administrés.
1-2-2- Cadre légal de la
décentralisation
L'instauration et la réalisation de la
décentralisation au Bénin ont été effectuées
à partir de l'établissement de cinq (05) lois régissant le
cadre légal des collectivités locales :
· La loi no 97-028 du 15 janvier
1999 portant organisation de l'administration territoriale en
République du Bénin et ses décrets d'application
comportent des dispositions relatives :
- à l'organisation des collectivités
locales ;
- à l'organisation des circonscriptions administratives
de l'Etat appelées départements ;
- au nouveau rôle du préfet ;
- au Conseil Départemental de Coordination et de
Concertation (CDCC) ;
- à la Conférence Administrative
Départementale (CAD) ;
· La loi no 97-029 du 15 janvier 1999
portant organisation des communes en République du Bénin
et ses décrets d'application. Ils organisent :
- les communes ;
- la gestion des biens de la commune ;
- les relations Communes -Etat ;
- les relations entre Communes et la coopération
décentralisée ;
- les responsabilités des communes et les actions
judiciaires subséquentes ;
· La loi no 98-005 du 15 janvier 1999
portant organisation des communes à statut
particulier :
- définit les conditions à réunir par une
commune pour être érigée en commune à statut
particulier ;
- spécifie les compétences propres à
cette catégorie de communes et
- précise les contours des nouveaux arrondissements des
trois villes déjà érigées en communes à
statut particulier ;
· La loi no 98-006 du 09 mars 2000
portant régime électoral communal et municipal en
République du Bénin ;
· La loi no 98-007 du 15 janvier 1999
portant régime financier des communes en République du
Bénin comporte des dispositions relatives aux différentes
composantes du budget de la commune (recettes, dépenses), à la
préparation, au vote, à l'exécution et au contrôle
de l'exécution du budget.
L'organisation administrative de l'Etat initiée par la
réforme de l'administration territoriale de 1993 et consignée
dans les lois ci-dessus résumées, est composée de quatre
(04) éléments : découpage territorial,
déconcentration, décentralisation et l'exercice de la
démocratie à la base.
1-2-3- Mécanismes généraux de
transferts
En prélude à la décentralisation, le
législateur, a voté des lois en vue de réglementer et de
fixer les communes sur leurs domaines d'intervention et obligations. Au nombre
de ces lois, nous pouvons citer la Loi n°98-007 du 15 janvier
1999 portant régime financier des communes au Bénin.
Cette Loi a prévu en ses articles 10 à15 les différentes
ressources de la commune. La gestion de ces ressources revient d'une part
à la commune et d'autre part aux services déconcentrés de
l'Etat. On trouve également à travers la Loi n°98-007, les
modalités de mise à disposition de la commune de ces
ressources.
Les ressources dont il est question sont
notamment :
- le produit des impôts directs : la patente et
licence, la Taxe Foncière Unique (TFU) et la Taxe Professionnelle Unique
(TPU) ;
- le produit des ristournes sur la fiscalité indirecte
de l'Etat : taxe touristique, taxe sur les véhicules à
moteur, taxe de voirie et taxe sur l'exploitation des carrières et
mines ;
- le produit des subventions de l'Etat ;
- les ressources additionnelles : Fonds de
Solidarité Intercommunal (FSI), Fonds de l'institution de financement
des collectivités locales (subventions, prêts) et les Fonds
Spéciaux (FS).
Il faut noter qu'à l'avènement de la
décentralisation, quelques unes de ces ressources existaient
déjà au profit des communes, certaines ont été
transférées et d'autres connaissent d'énormes
difficultés politico-administratives en matière du transfert de
compétence.
1-2-4- Etat des lieux des transferts de
compétence et de ressources
financières
1-2-4-1- Les transferts
immédiats
Les cérémonies de passation de pouvoir entre
les Maires élus, les sous-préfets et chefs de circonscription
urbaine, intervenues en février-mars 2003, ont consacré le
transfert de la gestion des affaires locales aux communes. Il s'agit
notamment :
Tableau 2 : Présentation des
transferts immédiats
Développement local, Aménagement, Habitat,
Urbanisme .
|
Aménagement de la commune, lotissement, plan directeur
d'urbanisme, permis d'habiter et de construire, affectation des sols,
occupation du domaine public, promotion de l'habitat.
|
Infrastructures,
Equipements,
Transport.
|
Construction des voies et pistes, construction et gestion des
embarcadères et parkings,
Réglementation du transport, signalisation
routière, installation des cabines téléphoniques et
stations radio-télévision.
|
Environnement, Hygiène,
Salubrité.
|
Création et entretien des espaces verts et places
publiques, gestion eau potable, eaux usées et hygiène,
réglementation de l'assainissement, collecte et traitement des
déchets liquides et solides ;
Création, entretien et gestion des cimetières et
services funéraires.
|
Enseignement, Education et Culture.
|
Construction, équipement, réparation et
entretien des centres de formation, des infrastructures culturelles, ludiques,
sportives et jeunesse ; conservation du patrimoine culturel local ;
promotion de l'éducation de la jeunesse et des langues nationales.
|
Santé et Actions sociales.
|
Construction, réparation, équipement et
entretien des centres publics de promotion sociale ; aide sociale aux
déshérités et sinistrés.
|
Services marchands et Investissements économiques.
|
Construction, réparation, entretien et gestion des
marchés, gares routières et abattoirs ; promotion et
investissement dans le tourisme, l'artisanat et l'industrie, aménagement
des zones artisanales et industrielles.
|
1-2-4-2- Les transferts
différés
Il s'agit pour l'essentiel de compétences
sectorielles de certains départements ministériels tels
que :
- la construction des écoles maternelles, primaires et
des centres de santé, des pistes rurales et ouvrages d'art ;
- l'installation de lignes de télécommunication
locales ;
- la réalisation et la gestion des réseaux
d'éclairage public ;
- la fourniture et la distribution de l'eau potable ;
- la réalisation, l'entretien et la gestion des
infrastructures hydrauliques à caractère local.
1-2-4-3- Les transferts de ressources
financières
Face à l'importance des charges auxquelles
les communes doivent faire face et de l'insuffisance chronique des ressources
financières, l'Etat a décidé de contribuer chaque
année au budget des communes. Cette contribution se fait à
travers un appui budgétaire. Ces transferts sont à
apprécier sur la base des données chiffrées
regroupées dans le tableau ci-dessous :
Tableau 3 : Point des dotations versées par
l'Etat aux communes
(en millier de francs CFA)
Nature des ressources
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
Prévu
|
Réalisé
|
Prévu
|
Réalisé
|
Prévu
|
Réalisé
|
Prévu
|
Réalisé
|
Prévu
|
Réalisé
|
Sub aux charges salariales des
C L déshéritées
|
_
|
_
|
277450
|
277450
|
277450
|
277450
|
291322
|
291322
|
300062
|
552541
|
Sub de substitution à la taxe civique
|
_
|
_
|
450000
|
450000
|
450000
|
450000
|
472000
|
472000
|
486675
|
48665
|
Sub d'équilibre au budget de fonctionnement des communes
|
_
|
_
|
_
|
_
|
248000
|
248000
|
248000
|
248000
|
248000
|
248000
|
Contribution de l'Etat au FSI
|
_
|
_
|
600000
|
600000
|
900000
|
900000
|
1200000
|
1200000
|
1236000
|
1236000
|
TOTAL
|
_
|
_
|
1327450
|
1327450
|
1875450
|
1875450
|
2211322
|
2211322
|
2270737
|
2523216
|
CL : Collectivités Locales
FSI : Fonds de Solidarité
Inter-communale
Source : Service Finances
Locales/DCL/DGAT/MDGLAAT
Tableau 4 : Point des
dotations versées par l'Etat à la commune de Comé
( en millier de francs
CFA)
Nature des ressources
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
Prévu
|
Réalisé
|
Prévu
|
Réalisé
|
Prévu
|
Réalisé
|
Prévu
|
Réalisé
|
Prévu
|
Réalisé
|
Sub aux charges salariales des
C L déshéritées
|
_
|
_
|
5589
|
5589
|
5589
|
5589
|
5712
|
5712
|
5883
|
5883
|
Sub de substitution à la taxe civique
|
_
|
_
|
722
|
722
|
722
|
722
|
1032
|
1032
|
1063
|
1063
|
Sub d'équilibre au budget de fonctionnement des communes
|
_
|
_
|
_
|
_
|
_
|
_
|
_
|
_
|
_
|
_
|
Contribution de l'Etat au FSI
|
_
|
_
|
7792
|
7792
|
12269
|
12269
|
16359
|
16359
|
16850
|
16850
|
TOTAL
|
_
|
_
|
14104
|
14104
|
18582
|
18582
|
23104
|
23104
|
23797
|
23797
|
CL : Collectivités Locales
FSI : Fonds de Solidarité
Inter-communale.
Source : Service Finances
Locales/DCL/DGAT/MDGLAAT
1-2-4-4-Transfert des ressources
humaines
Selon le rapport 2005 de Social Wacht Bénin, les
communes ont hérité des sous-préfectures et
circonscriptions urbaines d'un personnel d'environ 4000 agents,
constitué d'une pléthore d'agents d'exécution (94%) et
d'un nombre très insuffisant de cadres de conception et d'encadrement
(6%).
1-2-4-5- Transfert des ressources
matérielles
Les communes ont bénéficié des
patrimoines mobiliers et immobiliers, constitués des Mairies actuelles,
57 résidences des Maires, de bâtiments administratifs et autres,
de réserves foncières, de matériels bureaucratiques,
informatiques, de véhicules administratifs, d'engins de voirie, de
réseau de télécommunication, d'auberges et motels,
etc...
1-3- Description sommaire de la commune de
Comé
1-3-1- Présentation
1-3-1-1- Situation géographique et
démographique
Située à 67 km d'environ, à l'ouest de
Cotonou, à 39 km de Lokossa et à 60 km de la
frontière d'Hilla-Condji, faisant partie des communes ordinaires, la
commune de Comé compte une population estimée à 58.396
habitants et s'étend sur une superficie de 210 km2.
Après les réformes administrative et
territoriale de 1999, elle est découpée en cinq (05)
arrondissements (Comé, Agatogbo, Oumako, Akodéha et
Ouédemé-Pédah) qui regroupent en leur sein trente sept
(37) villages et quartiers de villes.
Commune carrefour, traversée par toute personne
désireuse de se rendre à l'ouest du Bénin (Togo, Ghana,
Côte-d'ivoire etc.) provenant de l'Est ou du Nord du Bénin et
voulant empruntée la route, elle abrite sur son sol une multitude de
groupes socioculturels à savoir, entre autres les Waci, les
Pédah, les Sahouè, les Haoussa, les Nago, les Fon et les Adja. La
densité de sa population est de 286,87 hts/km2. Aussi,
s'avère-t-il important de noter la présence d'une forte colonie
togolaise du fait de la proximité avec le Togo et partageant la
même culture.
1-3-1-2- Données économiques
A l'instar de nombreuses communes béninoises, la
commune de Comé ne dispose pas d'infrastructures économiques et
industrielles susceptibles de propulser rapidement celle-ci vers un meilleur
développement. Toutefois, elle dispose d'atouts non négligeables,
s'ils sont bien exploités. Il s'agit de sa position géographique
c'est-à-dire située à 60 km environ de la frontière
d' Hilla-condji et à cette même distance de Cotonou. La commune de
Comé est non seulement habitée par plusieurs groupes ethniques
mais aussi se voit traversée chaque jour par plusieurs
nationalités et par près de 52 km environ de cours d'eau. Il
suffirait d'une bonne politique attractive pour inciter différentes
personnes morales et physiques à y investir.
Enfin, on y dénombre quelques institutions de micro
finance à savoir la CLCAM, PAPME, BUPDOS, les Caisses Populaires etc.
1-3-3- Infrastructures et
équipements
La commune de Comé se situe dans le département
du Mono. Elle abrite quelques infrastructures administratives telles que les
bureaux de la mairie, une brigade de gendarmerie, des bureaux
d'arrondissements, un commissariat de police, une recette perception, un
service des impôts, des bureaux de la Poste du Bénin, de
Bénin-Télecoms-SA, de la SBEE et de la SONEB.
En dehors de ces équipements, la commune de
Comé dispose des infrastructures scolaires à savoir :
centres d'éveil, écoles primaires, CEG publics et privés
et lycées techniques.
Aussi, faut-il ajouter, outre lesdits
équipements ci-dessus cités, que la commune de Comé
dispose, entre autres, d'une boulangerie, de deux hôtels, des motels et
bars restaurants, d'un grand marché (marché de Comé), de
deux gares routières, de trois stations de distribution de carburant et
d'une station de radio commerciale (MONO FM).
Dans le domaine socio-communautaire, on y trouve un
centre de jeunes et de loisirs, des centres de santé d'Arrondissement,
des unités villageoises de santé (UVS), un hôpital de zone
et un orphelinat.
Tableau 5 :
Présentation résumée de la commune de
Comé.
Ce tableau présente de façon brève et
succincte la Commune de Comé
Limites et données
|
Nord
|
Commune Bopa + Commune Houéyogbé
|
Sud
|
Commune Grand-Popo
|
Est
|
Commune Kpomassè (Atlantique)
|
Ouest
|
Commune Grand-Popo
|
Population
|
58396 habitants
|
Villages
|
37
|
Superficie
|
210Km2
|
Arrondissements
|
Comé, Agatogbo, Oumako, Akodéha,
Oudèmè-Pédah
|
Santé
|
01HZ ; 01CSC ; 04CCS, 01CPS ; 03DP
|
Education
|
71EPP ; 14 EPPrivées ; 06CEG ; 06
Lycées
|
Administration
|
Bureaux : Commune, Mairie, Circonscription scolaire,
Finance Trésor ; Poste Télécoms, CeCPA,
|
Sécurité
|
01brigade de gendarmerie, 01commissariat de police, 01 service
de douane
|
Culture -Sport
|
01centre de lecture, 01maison des jeunes, terrains de
sports.
|
Commerce -Transport
|
06 marchés quotidiens, 02 marchés
périodiques, 01 marché régional et de regroupement, 02
gares routières.
|
Tourisme
|
Villages semi-lacustres, 02 hôtels, motels et bars
restaurants.
|
Services financiers
|
CLCAM, CPC, BUPDOS, PAPME, POSTE SA
|
Agriculture
|
Maïs, arachide, manioc ; palmier à huile
|
Source : Atlas
monographique ; PDC ; RGHP3
1-4- Fonctionnement de la Commune de
Comé
Faisant partie des 74 communes ordinaires, la commune de
Comé dispose, comme toutes les autres communes, d'une administration
reformée. Elle est dirigée par deux organes importants :
- l'organe délibérant : le conseil
communal ;
- l'organe exécutif .
1-4-1- Le conseil communal
Le conseil comporte treize (13) membres élus à
l'issue des premières élections municipales et communales de
2002-2003 de l'ère démocratique. Les
Conseillers sont issus de différentes formations
politiques et d'une Association dénommée "GBENONDOU". C'est donc
un conseil communal multicolore qui a permis l'élection du Maire
Agbénou Hubert TOKOGNON et de ses Adjoints.
Dans le souci de responsabiliser les conseillers et leur
donner l'opportunité de participer à la prise de certaines
grandes décisions et tâches, le conseil a été
divisé en trois commissions spécialisées (Article 36 de la
loi n°97-029) :
- commission des affaires économiques et
financières,
- commission des affaires culturelles, administratives et
sportives,
- commission des affaires domaniales et environnementales.
1-4-2- L'organe exécutif
Il comprend le Maire Agbénou Hubert TOKOGNON,
ses deux (02) adjoints et les cinq (05) Chefs d'Arrondissement.
Pour bien jouer leurs rôles, l'organe
exécutif bénéficie de l'appui combien important du Service
des Affaires Générales (SAG), des Services Techniques, des
recettes des impôts et de la perception.
Le SAG est le poumon de la mairie et est
dirigé par un Secrétaire Général (SG) qui coordonne
tous les services et le suivi de leurs actions, (Organigramme en annexe).
Le bon fonctionnement de la commune
dépendra de la capacité de chacun des agents à jouer son
rôle de façon efficace et efficiente dans une synergie d'actions
afin que les objectifs assignés soient atteints. Ceci passera par un
renforcement des capacités du personnel communal. (Recrutement,
formation, recyclage etc.)
Face aux lourdes missions administratives et
financières dévolues aux agents, la commune de Comé s'est
dotée de plusieurs outils à savoir :
- le plan directeur d'urbanisation,
- le registre foncier,
- le Plan de Développement Communal (PDC).
Il faut noter que, concernant l'appui des
partenaires au développement, la commune en bénéficie
à travers quelques-uns. Ils sont pour la plupart des ONG et des
institutions nationales et internationales qui assistent la mairie dans la
réalisation de certaines infrastructures socio- communautaires. On peut
citer : SNV ; GTZ ; USAID ; HCR ; RTI ; Ville de
Guyancourt ; CERRIDA ; APRETECTRA ; etc.
1-4-3- Données financières.
Pour bien apprécier les données
financières de la commune de Comé, nous avons
procédé à la réalisation d'un tableau desdites
données sur la période allant de 2002 à 2006.
Tableau 6 : Points des données
financières (en millier de francs CFA)
ANNEES
|
Budget fonctionnement
|
Budget investissement
|
Recettes
|
Dépenses
|
Solde
|
Recettes
|
Capacité d'investissement
|
Dépenses
|
Capacité financement
|
2002
|
62219
|
62470
|
-250
|
3730
|
3479
|
3730
|
-250
|
2003
|
76727
|
73054
|
3673
|
3988
|
7662
|
3988
|
3673
|
2004
|
100472
|
104237
|
-3765
|
8596
|
4831
|
8596
|
-3765
|
2005
|
100587
|
97283
|
3303
|
14008
|
17312
|
14008
|
3303
|
2006
|
83454
|
85734
|
-2279
|
10464
|
8185
|
10464
|
-2279
|
Source : Budgets et comptes
administratifs de la commune de Comé (2002-2006)
Commentaire :
On constate de façon générale
que les dépenses sont supérieures aux recettes. En 2002, on
remarque un solde négatif de 250000 F CFA alors que les autres
années où le solde est négatif, il est largement
supérieur en valeur absolue. Ceci peut être expliqué par
l'augmentation des charges à la suite de l'effectivité de la
décentralisation. Donc les recettes servent à financer pour la
plupart les dépenses de fonctionnement.
Notons que les recettes de fonctionnement sont
celles qui proviennent essentiellement des prestations courantes de la commune
(recettes fiscales, prestations et services de la commune, taxes) et les
recettes d'investissement sont des produits issus des investissements
effectués par la commune comme les produits de l'aliénation des
biens patrimoniaux. Les soldes en dents de scie s'expliquent par la
non-maîtrise par les autorités locales des charges et produits de
la commune, ce qui est à la base du déséquilibre car le
budget est toujours équilibré en recettes et dépenses.
Ainsi, la commune de Comé n'arrive pas
à dégager des ressources supplémentaires susceptibles de
financer des investissements.
1-5- Etat des lieux des ressources
Cette section met en exergue les disponibilités en
ressources financières, humaines, matérielles et naturelles de la
commune.
1-5-1- Ressources
financières
Au lendemain des élections communales et municipales
qui ont vu les Maires prendre la gestion des collectivités locales, la
situation économique n'est pas encourageante. Les communes, pour
être viables, doivent être bien gérées. Cette
gestion, à partir des ressources communales, exige la mobilisation des
ressources financières pour faire face aux grandes dépenses de
fonctionnement et d'investissement. La couverture de ces dépenses
contraint les autorités communales à mobiliser les recettes de
fonctionnement et d'investissement. Ces ressources financières
proviennent essentiellement de quatre (04) sources et par ordre d'importance
décroissant, on a :
· les impôts (provenant de la
fiscalité directe et ceux provenant de la fiscalité indirecte) et
taxes sont la catégorie des ressources les plus importantes des
collectivités locales. La fiscalité directe est principalement
constituée de quatre taxes qui font environ les trois quarts des
recettes fiscales des collectivités :
- La taxe d'habitation payée par les particuliers et
les entreprises ;
- La taxe sur le foncier bâti : acquittée
par les propriétaires de terrain ;
- La taxe sur le foncier non bâti ;
- La taxe non professionnelle : payée par les
entreprises.
La fiscalité indirecte ne représente donc qu'une
part limitée des ressources fiscales des collectivités. En effet,
bien que les impôts indirects soient plus nombreux, ils sont plus
sensibles à la conjoncture économique et beaucoup ont un lien
avec l'urbanisation (taxe locale d'équipement, taxe de séjour,
taxe sur publicité etc).
· les transferts et dotations obligent
l'Etat à faire des compensations connues sous l'appellation "transferts
et concours de l'Etat". Ils constituent la seconde catégorie de
ressources des collectivités locales par ordre d'importance. Les
transferts d'impôts aux collectivités et les dotations de l'Etat
ont pour objectif de compenser l'augmentation des dépenses
engendrées par les transferts de compétence de l'Etat aux
collectivités locales dans le cadre de la décentralisation, mais
également les exonérations et les dégrèvements
d'impôts locaux décidés par l'Etat. On distingue :
- les dotations de subventions de fonctionnement ;
- les dotations de subventions d'équipement ;
- le financement des nouveaux transferts de compétence.
Les dotations sont libres d'emploi, (c'est-à-dire
qu'elles ne sont pas affectées à une dépense
précise) et leur obtention est automatique.
· l'emprunt n'est pas une ressource
nouvelle.
Il est la troisième ressource des
collectivités territoriales. Elles disposent d'une autonomie d'emprunt,
mais il est exclusivement affecté aux nouveaux investissements. Avant la
décentralisation, les emprunts des collectivités locales
étaient soumis à une approbation préalable et
n'étaient accordés que par les seuls prêteurs
institutionnels avec une contrepartie des prêts à taux
privilégiés. L'importance de l'emprunt fait penser qu'il est
nécessaire de conduire une réflexion sur l'accès aux
financements par l'emprunt qui est le seul de nature à permettre
à moyen et à long terme de répondre aux besoins
d'équipement et aux attentes des populations.
· les autres ressources
représentent une faible portion des recettes totales des
collectivités locales. Parmi elles, on peut citer notamment les recettes
tarifaires (vente des biens et services aux usagers), patrimoniales
(forêt, carrières, mines) et les fonds de structure (les
partenaires aux développement).
1-5-2- Ressources humaines
La gestion des ressources humaines locales implique la gestion
du personnel de la commune et la gestion des autres ressources humaines vivant
et ou travaillant sur le territoire de la commune organisée ou non.
Ainsi, la commune de Comé est composée du
personnel communal titulaire, des fonctionnaires d'Etat détaché,
des agents contractuels, des agents conventionnels de services publics (SBEE,
POSTE DU BENIN, SONEB), de la population, des associations et des ONG.
1-5-2-1- Personnel communal
Tableau 7 : Répartition par
catégorie de l'effectif du personnel de
la commune de Comé
Catégorie
|
Effectif
|
Niveau
|
Catégorie
(A, B, C, D, E)
|
Titulaires
|
15
|
BEPC
|
B, C, D
|
Contractuels
|
29
|
Maîtrise (01), BEPC, CEP
|
A, B, C, D, E
|
Fonctionnaires détachés
|
13
|
BEPC, CEP
|
C, D
|
NB : Les fonctionnaires
détachés sont des agents recrutés par la Mairie et
envoyés dans certains services de l'Etat et dans les arrondissements.
1-5-2-2- Associations et ONG
La commune de Comé dispose de plusieurs associations
dont "Agbessignanle", "Amis Doulagnon" etc. qui, loin d'être
réservées uniquement pour les WACI, ont une envergure communale
et internationale. Il y a dans la commune une trentaine d'ONG à
caractère départemental (APPETECTRA, ACFD) ; national
(BUPDOS, CLCAM etc.) ; international (RTI ; BORNE-FONDEN).
Ces associations et ONG travaillent, chacune, en ce qui la
concerne dans son domaine, pour l'amélioration et le
développement des conditions socio-économiques et culturelles de
la population. Ces actions sont encore plus patentes et significatives quand on
entre dans les zones reculées de la commune.
1-5-3- Ressources
matérielles
En mars 2003, lorsque les conseillers élus prenaient la
destinée de la commune, le bilan sur tous les plans (économique,
social, matériel et financier) n'était pas reluisant.
Au plan matériel, il faut remarquer que le bilan est
amère. Ainsi, les ressources matérielles que les
Sous-préfets avaient léguées aux conseillers communaux,
sont pour la plupart hors d'usage, inexistence de bureau propre à la
mairie, de matériels roulants. Certaines infrastructures scolaires et
sanitaires sont en état de délabrement avancé. Il faut
donc dire que ces ressources, dans leur état ne peuvent pas aider la
mairie à atteindre les objectifs du PDC. Il est donc nécessaire
voire primordial de renforcer les capacités desdites ressources. Ainsi,
les élus locaux se sont évertués à réparer
ou à acquérir des matériels.
Dans le cadre des relations de coopération
décentralisée, certains partenaires, en l'occurrence, la commune
de Guyancourt, fait bénéficier des dons et aides à la
Commune de Comé.
Au delà de tous ces efforts, il faut reconnaître
que la commune ne dispose pas de ressources matérielles suffisantes pour
satisfaire la population devenue exigeante. Par exemple, la mairie ne dispose
pas de matériels de voirie pour la gestion des ordures dans le strict
respect des règles environnementales. La recherche manuelle des volets
et actes dont les données pourraient être informatisées.
1-5-4- Ressources naturelles
Contrairement à d'autres communes nanties et pourvues
de ressources minières, minéralières et des sites
touristiques, la commune de Comé fait partie des moins loties. Elle a
une position géographique très stratégique. Les rares
ressources naturelles dont dispose la commune sont :
1-5-4-1- Ressources minières et
naturelles
L'inégale répartition des ressources sur le
territoire national dote Comé de :
- réserves de sable continental
(Kpétou-Akodéha) et de graviers (Oumako) qui font objet de forte
demande ;
- marais salants du Sud et du Sud-Ouest de la commune qui
produisent des joncs très prisés dans la fabrication des nattes
artisanales ;
- Sel local très riche en iode mais à production
manuelle et artisanale, ce qui réduit essentiellement la
productivité ;
- terres latéritiques et de gisements d'argile
très utilisés dans la fabrication de pots de fleurs, de jarres et
de briques stabilisées ;
- les aires protégées ( Mitogbodji et de
Vidohonmè) ;
- zone agro-écologique à certaines essences
forestières comme le palmier à huile, le palétuvier,
l'eucalyptus et l'acacias qui pourraient rapporter des revenus
patrimoniaux ;
- présence du lac Ahémé sur une
très grande surface qui nourrit une bonne partie de la population peut
servir de villages semi-lacustres rapportant des recettes patrimoniales.
1-5-4-2- Ressources touristiques
L'inexistence de grands sites d'attraits
remarquables et de politique d'identification des quelques-uns qui existent a
entraîné le manque d'engouement des touristes. Au nombre des lieux
historiques ou mystiques, nous pouvons citer :
- le lieu sacré de Mitogbodji ;
- les plages sablonneuses du lac Ahémé
(Akodéha et Ouèdèmè-Pédah) ;
- la forêt sacrée de
Lizèmè ;
- le temple de Python (Agatogbo-Tokpa) ;
- Saradji (camp de regroupement du roi Gbêhanzin et sa
troupe).
Conclusion partielle
De l'analyse de l'état des lieux des ressources de la
commune de Comé, nous remarquons qu'elles manquent de ressources
humaines qualifiées pour faire face aux nombreux défis de la
décentralisation. Les ressources minières, touristiques et
forestières existent parfois mais les moyens pour les valoriser font
cruellement défaut à cause des ressources financières.
CHAPITRE 2 : CADRE THEORIQUE ET
METHODOLOGIQUE
DE L'ETUDE
Ce chapitre a pour but de faire l'exposé réel du
problème posé par cette recherche (problématique) et de
présenter respectivement les objectifs, hypothèses, la revue de
littérature et la méthodologie utilisée.
2-1- Problématique, intérêt de
l'étude, objectifs et hypothèses
Cette partie présente la substance de la
problématique, ensuite l'intérêt de l'étude et enfin
les objectifs et hypothèses.
2-1-1- Problématique et intérêt
de l'étude.
2-1-1-1- Problématique
La problématique est l'ensemble construit, autour d'une
question principale, des hypothèses de recherche et des lignes d'analyse
permettant de traiter notre thème.
Dans le processus de décentralisation, la survie des
collectivités locales devient une importante préoccupation non
seulement pour les élus locaux mais aussi et surtout pour les
administrés. La commune est une collectivité territoriale
décentralisée et une personne morale de droit public.
Dans le contexte béninois, la commune est la seule
unité décentralisée opérationnelle, dirigée
par un conseil communal élu par les populations. Ainsi les conseillers
sont élus dans les arrondissements qui sont des subdivisions des
communes. A la tête des communes, sont désignés les maires
qui sont chargés de mettre en oeuvre les différentes politiques
en vue de procurer aux populations un bien-être sur les plans
économique, social, culturel etc.
C'est justement ce que confirme Raogo SAWADOGO:
« l'élaboration d'une politique sociale permettant de cibler
l'ensemble des mesures et de mobiliser les moyens en vue de corriger les
disparités en faveur des personnes les plus défavorisées
et de promouvoir le bien-être social ».Tout ceci ne peut se
faire sans la disponibilité de moyens. A cet effet, Théophile
Yarou Robert (2003) déclare : « la mobilisation des
ressources locales au Bénin, est une préoccupation primordiale
pour assurer non seulement le fonctionnement des services communaux, mais
également donner de meilleures prestations à la
population ».
La réussite de la mission de développement
local des communes qui incombe aux élus locaux passera par la
disponibilité en quantité et en qualité des ressources
indispensables à l'accomplissement des objectifs de la
décentralisation. Abondant dans le même sens, Maurice HOUNTONDJI
(2002) affirme : « le développement des communes
béninoises dans un contexte de décentralisation dépendra
de la manière dont celles-ci sauront se doter des moyens de fournir aux
populations et aux entreprises locales les services dont elles ont
besoin ». Ainsi, les autorités locales devront tout mettre en
oeuvre pour développer des stratégies devant leur permettre de
mobiliser des ressources efficientes et chercher les moyens de leur
valorisation.
Pour apporter notre contribution à la mobilisation des
ressources nécessaires à la viabilité des communes, nous
nous sommes interrogés sur :
Ø du passage de l'Etat centralisé à la
décentralisation, quelles sont les ressources humaines et moyens
matériels dont disposent les communes pour mener à bien la
mission dévolue aux élus locaux ?
Ø quelles sont les sources de provenance des ressources
financières des collectivités locales pour couvrir les lourdes
charges de la décentralisation ?
Ø quelles sont les politiques de mobilisation et de
valorisation des ressources naturelles mises en oeuvre par les autorités
locales ?
A ces différents questionnements, il urge de trouver
des réponses appropriées en vue d'aider les gouvernements locaux
à la prise de décisions et d'avoir d'autres ouvertures de
recherche de ressources primordiales à la satisfaction des nombreux
besoins des populations à la base. C'est à la quête des
différentes solutions relatives à ces problèmes que nous
nous sommes donnés pour tâche de faire une recherche sur le
thème : Problématique de la mobilisation et de la
valorisation des ressources des collectivités locales : Cas de la
Commune de Comé.
2-1-1-2- Intérêt de
l'étude
Toute oeuvre scientifique est toujours le fruit d'une
sensation qui focalise l'esprit de l'individu sur un domaine précis de
la réalité phénoménale et l'amène à
s'interroger, à faire une analyse critique sur un fait matériel,
social ou économique important. Ainsi l'intérêt du sujet
peut être appréhendé sur quatre (04) plans :
- Pour les Communes
Selon Paul LACHANCE (2002 ; p45)
: « le seul espoir de développement durable passe par le
développement local ». Le développement des communes
engendre de lourdes charges que les maigres ressources ne parviennent pas
à satisfaire. Ce travail a pour intérêt d'aider les
élus locaux à trouver des sources et pistes
complémentaires de mobilisation et de valorisation des ressources
disponibles.
- Pour l'Etat béninois
Initiateur principal de la décentralisation, l'Etat a
légué aux communes d'énormes charges sans mettre
réellement à leur disposition des moyens adéquats
indispensables à leur épanouissement. Il s'avère important
voire primordial que l'Etat mette à la disposition des
collectivités locales les moyens et ressources nécessaires
à l'accomplissement de leur mission salvatrice à travers un
mécanisme adéquat de transfert desdites ressources.
- Pour les partenaires
Cette étude participe des efforts que mènent
inlassablement le PDM et les partenaires au développement pour aider les
élus locaux en les accompagnant dans les processus, combien difficile,
de décentralisation en Afrique. Dans la réalisation de ce vaste
chantier de la décentralisation, aucune contribution n'est de trop.
- Pour nous-même
Les seuls véritables responsables et acteurs du
développement local de ce processus de décentralisation sont les
autochtones. Ressortissants de la commune, nous avons choisi cette modeste
contribution intellectuelle pour jouer notre partition à travers
l'inventaire des potentialités du milieu et les recommandations. Ceci
veut dire que l'appropriation décentralisée et
démocratique des processus de développement local et des
objectifs du millénaire par le grand nombre de citoyens engagent la
responsabilité de l'ensemble des collectivités locales.
2-2- Objectifs et hypothèses
Cette section expose les différents objectifs
fixés par l'étude et les hypothèses qui en
découlent.
2-2-1- Objectifs
Notre étude vise principalement à apporter notre
contribution à l'amélioration des politiques de mobilisation et
de valorisation des ressources dans les collectivités locales en
particulier la commune de Comé.
Ainsi, nous avons identifié un objectif principal
dont découlent trois objectifs spécifiques.
2-2-1-1- Objectif principal
Cette étude s'est assignée comme
objectif principal de contribuer à l'amélioration des politiques
de mobilisation et de valorisation des ressources des collectivités
locales. L'atteinte de cet objectif général passera
nécessairement par la réalisation des objectifs
spécifiques ci après :
2-2-1-2- Objectifs spécifiques
(O)
Cette étude vise de façon spécifique
à :
O1 : évaluer les sources de
provenance des ressources financières afin de proposer d'autres
solutions.
O2 : analyser l'efficacité des
ressources humaines dans la mobilisation des autres ressources et inventorier
les moyens matériels disponibles.
O3 : apprécier les
méthodes de valorisation des ressources naturelles.
2-2-2- Hypothèses (H)
Une recherche ne peut être
effectuée de façon efficace sans un minimum d'hypothèses
de base sur lesquelles on doit se baser pour atteindre de bons résultats
plausibles.
Ainsi, dans le cadre de notre travail, nous avons
identifié trois hypothèses sur lesquelles nous nous sommes
basés :
H1 : Les ressources financières
proviennent principalement des recettes locales ; H2 :
Le personnel de la commune de Comé n'est pas très
qualifié et les moyens matériels sont limités ;
H3 : La commune de Comé ne
dispose pas de politique claire de valorisation de ses ressources naturelles.
Il est intéressant de présenter sous forme de
résumé la majeur partie des problèmes rencontrés au
cours de notre recherche dans un tableau :
Tableau 8 : Tableau de bord de
l'étude
Niveau d'étude
|
Problèmes
|
Objectifs
|
Causes
|
Hypothèses
|
Niveau général
|
Difficulté de mobilisation et de valorisation des
ressources.
|
Contribution à l'amélioration des politiques de
mobilisation et de valorisation des ressources.
|
Absence de vision claire de mobilisation et de valorisation
des ressources.
|
Difficulté de mobilisation et de valorisation retarde
le développement de la commune.
|
Niveau spécifique
|
La non multiplication des sources de provenance de ressources
financières.
|
Contribution à la diversification des sources de
provenance des ressources financières.
|
Manque de politique de diversification.
|
Les ressources financières proviennent principalement
des recettes locales.
|
Personnel peu qualifié pour répondre aux besoins
de la population de la commune.
|
Contribution à une meilleure efficacité des
ressources humaines.
|
Manque de professionnalisme et de management au niveau du
recrutement, formation et gestion du personnel.
|
Le personnel de la commune de Comé n'est pas
très qualifié et les moyens matériels sont
limités.
|
Absence de politique de valorisation des ressources
naturelles.
|
Appréciation des méthodes de valorisation des
ressources naturelles.
|
Absence de méthodes modernes de valorisation des
ressources naturelles.
|
La commune de Comé ne dispose pas de politique claire
de valorisation de ses ressources naturelles.
|
La vérification de ces hypothèses exige que nous
fassions recours à nos connaissances et à certains ouvrages.
2-3- Revue de littérature et
méthodologie de la recherche
Il est d'une nécessité impérieuse que
nous fassions recours à une documentation d'ordre général
et spécifique afin d'atteindre les objectifs que nous nous sommes
fixés en choisissant notre thème de recherche.
2-3-1- Revue de littérature
A ce niveau, il s'agira de passer en revue les analyses
théoriques et critiques de certains auteurs qui ont eu à aborder
toute ou partie de la problématique posée, de même que les
conclusions auxquelles ils ont abouti.
Les nombreuses difficultés de l'ancienne politique
territoriale (pouvoir centralisé) caractérisée par une
gestion unilatérale et chaotique où seul l'Etat avait le
contrôle des affaires, n'avaient pas permis aux communes de
connaître un développement équitable. Dans ce
système l'Etat imposait sa politique globale à toutes les
divisions territoriales, c'est-à-dire les départements dont le
préfet constitue le premier représentant de l'Etat ; les
Sous - Préfets qui sont sous l'autorité directe des
Préfets, les ex-maires qui géraient les mairies d'antan devenues
aujourd'hui arrondissements. Tous ces responsables recevaient des ordres de
l'exécutif et n'avaient donc pas de pouvoir réel de
décision. Face aux innombrables failles de ce système et
profitant de l'avènement de la démocratie en 1990, il a
été décidé d'inscrire dans la constitution du 11
décembre 1990 de passer du pouvoir centralisé inefficace à
un pouvoir décentralisé efficient. Le président
Français de Gaulle dans un discours célèbre (Lyon, 24 Mars
1968) avait déjà mis en exergue l'importance de la
décentralisation lorsqu'il affirmait :
« l'évolution générale porte, en effet, notre
pays vers un équilibre nouveau. L'effort multiséculaire de
centralisation, qui fut longtemps nécessaire pour réaliser et
maintenir son unité malgré les divergences des provinces qui
étaient successivement rattachées, ne s'impose plus
désormais. Au contraire, ce sont les activités régionales
qui apparaissent comme les ressorts de la puissance économique de
demain ». La décentralisation qui est un processus
débutant par la reconnaissance de collectivités territoriales
élues au niveau des communes, ces collectivités se voient
confiées des compétences et une partie de leurs ressources
nécessaires par l'Etat. Le reste devra être trouvé par les
communes elles-mêmes. La décentralisation, démocratie
à la base, où les communes devront désormais appliquer
dans toute sa portée "le principe de
subsidiarité", vise les objectifs ci après :
- la recherche du bien-être des populations en leur
permettant de prendre la direction de leur commune ;
- la réduction de la pauvreté car si les
communes arrivaient à atteindre un niveau de développement
important, leurs populations en bénéficieraient au premier
plan ;
- l'atteinte des objectifs essentiels du développement
local ;
- le développement de l'Etat aussi va en
bénéficier car celui des communes entraînera forcement
celui de l'Etat.
Pour combler les différentes attentes des
administrés, il va falloir que les autorités locales
développent des politiques adéquates de mobilisation et de
valorisation des ressources afin d'assurer l'autonomie financière des
communes. A ce propos, François P. YATTA (PDM, Oct 2001) nous
apprend : « les collectivités locales doivent assurer
leur autonomie financière, seule condition de leur
pérennité et de celle du processus de
décentralisation ». Les communes, pour avoir une idée
claire de leurs tâches et savoir les actions à mener, se sont
dotées chacune d'un Plan de Développement qui fixe l'ensemble des
actions à mener à court, moyen et long terme. Tout ceci ne peut
se faire sans un minimum de moyens. Toujours pour trouver des sources de
mobilisation de ressources susceptibles d'aider à l'accomplissement de
ces actions, Raogo SAWADOGO (PDM, avril 2002) propose une
solution : « dans un système
décentralisé, il est connu que l'impôt est la source la
plus importante des recettes publiques ; il détermine le volume
des ressources propres que les municipalités peuvent utiliser sans le
recours à des transferts monétaires et indique donc la notion du
niveau d'indépendance financière ». Aussi, faut il
noter que la mobilisation des ressources locales (propres) des communes est
certes un objectif important voire primordial, mais il s'avère
important de reconnaître que ces collectivités sont
confrontées à une quasi absence, du moins, à une
insuffisance notoire de ressources face à des charges de plus en plus
croissantes. La confirmation de ce constat est donnée par
François YATTA (opt cit) : « les succès en
matière de mobilisation de ressources sont immédiatement
annihilés par une explosion de charges de fonctionnement ».
Les ressources financières ne servent qu'à payer les salaires et
faire quelques dépenses courantes de fonctionnement. Il renchérit
en ces termes : « la pompe des ressources internes ne peut
s'amorcer sans l'impulsion des ressources extérieures. Ces
dernières exerceront un effet de levier sur les activités
économiques tout en instaurant une confiance entre des
collectivités locales dont l'action économique sera de plus en
plus visible et des populations ayant enfin accès aux services publics
de base, toutes choses qui concourent à amorcer la pompe des ressources
locales » (opt cit). Dans ces conditions, les communes doivent
inventorier, mobiliser les ressources humaines et moyens matériels
disponibles pour bien accomplir leurs missions. Le même auteur
poursuit : « aujourd'hui, l'accès des
collectivités locales aux marchés des capitaux n'est plus
discutable tant la nécessité se fait sentir ». La
croissance exponentielle des charges doit obliger les autorités locales
à identifier réellement et concrètement les sources des
ressources financières des collectivités locales. Elles doivent
mener des actions très efficaces et performantes de mobilisation de ces
ressources qui constituent l'un des importants besoins des communes pour leur
développement. Abondant toujours dans le même sens que F. YATTA en
vue de faire des propositions utiles aux communes, Aaron Raymond KALTJOB (PDM,
Africités 2000) déclare : « l'accès
à l'emprunt et aux marchés financiers apparaît
incontournable face à l'insuffisance des ressources fiscales locales et
se présentent comme une stratégie nécessaire si les
municipalités souhaitent redimensionner le contenu de leurs programmes
de développement et de leurs plans de campagnes ». La
mobilisation des ressources humaines et financières doit être
forcement suivie de très intéressantes politiques de mobilisation
et de valorisation des ressources naturelles et culturelles qui sont les
réelles sources d'identité et d'appartenance à une
société ou à un groupe.
A travers notre étude intitulée :
«Problématique de la mobilisation et de la valorisation des
ressources des collectivités locales : cas de la commune de
Comé », nous essayerons non seulement d'analyser
l'efficacité des politiques de mobilisation en cours mais aussi et
surtout de proposer des solutions concourant à de meilleures politiques
pouvant permettre aux élus locaux de disposer de ressources
nécessaires et suffisantes à la résolution de nombreux
problèmes auxquels ils font face tous les jours.
2-3-2- Méthodologie de la
recherche
La cohérence et la fiabilité des
résultats d'une recherche dépendent aussi bien, de la
clarté et de la rigueur, de la méthode de travail
utilisée, que du choix d'outils appropriés de collecte et
d'analyse des données. L'étude a été
réalisée à partir des informations de recherche sur
internet et des recherches documentaires.
La méthodologie est alors un ensemble de
démarches successives qui permet d'atteindre un résultat
envisagé.
Pour confirmer ou infirmer les hypothèses
pré-établies, nous avons eu recours à plusieurs
sources :
2-3-2-1- Sources
d'information
Les différentes données et informations ayant
servi à la vérification des hypothèses et rédaction
de notre mémoire proviennent essentiellement :
2-3-2-1-1- Internet
Les recherches sur internet nous ont aidé à
nous enquérir des expériences des pays de grandes et anciennes
démocraties notamment la France. L'Etat accompagne effectivement les
communes qui, elles aussi, sont très bien gérées et
fonctionnent normalement et correctement. D'importants documents et rapports
nous ont été très utiles.
2-3-2-1-2- Recherche
documentaire
Elle constitue l'une de nos sources de données et a
permis d'enrichir notre revue de littérature, notamment les points de
vue de plusieurs auteurs sur la décentralisation et ses moyens. Elle
repose sur une démarche de collecte de données et d'informations
recueillies à partir des sources très diversifiées. Cet
outil nous a permis de faire la synthèse des connaissances acquises sur
le thème et s'est déroulé essentiellement dans les
bibliothèques et institutions :
· Bibliothèques
de :
- FASEG du campus d'Abomey-Calavi,
- Pierre Aubrey du PDM où plusieurs documents, ouvrages
et revues spécialisées ont été consultés
avec de très riches enseignements et informations,
- ENEAM et ENAM pour la documentation et consultation de
mémoires.
· Institutions
spécialisées
- Mission de Décentralisation pour la consultation des
textes législatifs, réglementaires et lois fixant les
régimes financier et administratif des communes,
- La Maison des Collectivités pour complément
d'informations et la recherche des statistiques des ressources communales,
- ANCB pour la consultation et documentation des rapports,
séminaires et colloques sur la décentralisation.
- Le siège du journal "le Municipal" pour
bénéficier des fruits de leur coopération avec les
communes et les autres institutions,
- Différentes personnes ressources et bien aguerries
dans le domaine ont été abordées et nous ont
été d'un apport capital.
Le cadre de notre étude étant la commune de
Comé, les informations nécessaires, complémentaires et
utiles liées à la rédaction de notre mémoire ont
été recueillies et obtenues au niveau des différents
services de la commune.
2-3-2-2- Technique de traitement et d'analyse des
données
Les différentes données et informations obtenues
à travers nos multiples démarches liées à notre
recherche ont été traitées à partir :
- des cartes présentant certaines situations
géographiques ;
- des descriptions de certains aspects de
l'étude ;
- des tableaux qui sont les résumés de quelques
informations et données ;
- des analyses.
L'analyse des données et informations obtenues s'est
faite de façon objective afin d'atteindre les résultats
envisagés.
2-4- Limites de l'étude
Il est rare qu'une recherche aborde tous les aspects d'un
problème ou utilise toutes les données ou la méthodologie
idéale pour répondre aux questions de recherche.
Au cours de notre étude exploratrice sur la
décentralisation, nous avons :
- par manque de moyens et d'informations choisi une seule
commune sur les soixante dix-sept (77) ;
- fait des recherches sur les cinq (05) premières
années de la décentralisation qui nous permettent d'avoir des
statistiques plus ou moins complètes.
CHAPITRE 3 : PRESENTATION DES RESULTATS,
ANALYSES
ET SUGGESTIONS
3-1- Présentation des résultats et
vérification des hypothèses
Cette section a pour objectif de présenter et
d'exposer les réels constats observés au cours de nos recherches.
A partir de ces réalités, nous allons confirmer ou infirmer nos
hypothèses.
3-1-1- Présentation des résultats
liés aux ressources financières
Tableau 9 : Situation
récapitulative des différentes catégories de recettes
et de dépenses communales ( en milliers de
FCFA)
Rubriques
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
Prévi
|
Réalis
|
Prévi
|
Réalis
|
Prévi
|
Réalis
|
Prévi
|
Réalis
|
Prévi
|
Réalis
|
Recettes fiscales
|
18022
|
18698
|
24900
|
25088
|
28500
|
29006
|
37522
|
25861
|
30000
|
24114
|
Recettes propres
|
43684
|
29970
|
33213
|
33302
|
69045
|
39812
|
50137
|
43014
|
40864
|
24892
|
Part sur la fiscalité de l'Etat
|
12293
|
13550
|
19027
|
18336
|
41019
|
31653
|
35527
|
31714
|
42275
|
34447
|
TOTAL RECETTES
|
73999
|
62218
|
77140
|
76726
|
138564
|
100471
|
123186
|
100589
|
113139
|
83454
|
Dépenses de fonctionnement
|
58165
|
47015
|
60868
|
59474
|
114828
|
87093
|
119086
|
93346
|
102637
|
81954
|
Dépenses d'entretien du Patrimoine
|
15835
|
15454
|
16272
|
13579
|
23736
|
17143
|
4100
|
3936
|
10502
|
3779
|
Dépenses d'investissement
|
11900
|
3730
|
4000
|
3988
|
19282
|
8596
|
41416
|
14008
|
36008
|
10464
|
TOTAL DEPENSES
|
85900
|
66199
|
81140
|
77041
|
157846
|
112832
|
164602
|
111290
|
149147
|
96199
|
Source : Budgets et comptes
administratifs de la Mairie de Comé
Recettes fiscales : Impôts
locaux directs
Recettes propres : Exploitation
patrimoine et services, taxes
La décentralisation est un exercice novateur
et complexe qui nécessite un investissement financier important. Ce
processus capital, dans la mesure où il éloigne l'homme de la
pauvreté et de tous les vices, a engendré d'énormes
charges à couvrir.
Tableau 10 : Repérage des parts de
différentes catégories de dépenses
réalisées :2002 - 2006 ( en
milliers de FCFA)
Années
|
Parts des différentes catégories de
dépenses réalisées
|
Total
|
Dépenses de
fonctionnement
|
Dépenses
D'entretien
|
Dépenses
D'investissement
|
Montant
|
%
|
Montant
|
%
|
Montant
|
%
|
2002
|
47 015
|
71
|
15 454
|
23
|
3 730
|
5,6
|
66 200
|
2003
|
59 474
|
77
|
13 579
|
17,6
|
3 988
|
5
|
77 043
|
2004
|
87 093
|
77
|
17 143
|
15
|
8 596
|
7,6
|
112 833
|
2005
|
93 346
|
84
|
3 936
|
3,5
|
14 008
|
12,5
|
111 292
|
2006
|
81 954
|
85
|
3 779
|
4
|
10 464
|
11
|
96 199
|
Source : comptes
administratifs : 2002 - 2006
% : proportion par rapport au total des
dépenses de l'année
Commentaire
De l'analyse du tableau N10, on note de sérieuses
difficultés d'investissement et d'entretien dans la commune de
Comé au cours de la période (2002-2006).
Ainsi donc :
- La part des dépenses d'entretien du patrimoine est
passée de 15 millions de FCFA environ en 2002 à près de
3,8 millions de FCFA en 2006 ; soit une diminution de 75 % en cinq (05)
ans ;
- La part des dépenses d'investissement passe de 3,7
millions de FCFA en 2002 à 10,5 millions de FCFA en 2006 par rapport au
total des dépenses, avec un taux moyen annuel de 8,3% ;
- La proportion des dépenses de fonctionnement a connu
une augmentation remarquable passant de 47 millions de FCFA en 2002 à 82
millions de FCFA environ en 2006 ; soit un accroissement de 75% en cinq (05)
ans.
De ces résultats, il ressort que la commune de
Comé dépense très peu en entretien et en investissement,
toute chose indispensable au mieux être des populations. Par contre, on
remarque un important financement des dépenses de fonctionnement. Ce qui
signifie que le budget de la commune se réduit presque au budget de
fonctionnement.
Tableau 11 : Repérage des
parts de différentes catégories de ressources
locales. (2002-2006) en milliers
de FCFA
Il s'agit des parts recouvrées annuellement en
matière de ressources locales durant la période
d'étude.
Années
|
Parts des différentes catégories de
recettes réalisées
|
Total
|
Recettes fiscales
|
Recettes propres
|
Part de la fiscalité de
l'état
|
Montant
|
%
|
Montant
|
%
|
Montant
|
%
|
2002
|
18 698
|
30
|
29 970
|
48
|
13 550
|
22
|
62 219
|
2003
|
25 088
|
33
|
33 302
|
43
|
18 336
|
24
|
76 727
|
2004
|
29 006
|
29
|
39 812
|
40
|
31 653
|
31
|
150472
|
2005
|
25 861
|
26
|
43 014
|
43
|
31 714
|
31
|
100590
|
2006
|
24 114
|
29
|
24 892
|
30
|
34 447
|
41
|
83 454
|
Source : comptes
administratifs : 2002 - 2006
% : proportion par rapport au total des
recettes
Commentaire
L'analyse du tableau N°11 révèle que des
efforts ont été faits dans la mobilisation des principales
catégories des ressources durant la période d'étude
(2002-2006) au niveau de la commune de Comé. A cet effet :
- les recettes fiscales locales de Comé sont
passées de 18 millions de FCFA environ en 2002 à 24 millions de
FCFA en 2006 ; soit une augmentation de près 30% en cinq (05) ans.
Ces recettes occupent en moyenne 30 du total des ressources ;
- les recettes propres non fiscales quant à elles, sont
passées de 30 millions de F CFA environ en 2002 à près de
25 millions en 2006 ; soit une diminution de 17 en cinq (05). Elles
représentent en moyenne 40,8% du total des recettes ;
- la part de la fiscalité de l'Etat passe de 13
millions de FCFA environ en 2002 à 34 millions de FCFA ; soit une
augmentation de 154% en cinq (05)ans.
Il ressort de ces résultats qu'au bout de cinq
(05) ans, la commune de Comé a réalisé des efforts dans le
cadre de la mobilisation des ressources financières locales. Mais, ces
efforts se révèlent insuffisants, à voir la faible
proportion qu'occupent ces ressources dans le total. Si les recettes fiscales
croissent tant bien que mal, les recettes propres quant-à elles
diminuent considérablement. On note une augmentation d'année en
année de la part de la fiscalité de l'Etat.
Ces constats nous amènent à conclure
que la commune de Comé doit faire plus d'efforts dans la mobilisation
des ressources susceptibles de la propulser au rang de celles qui sont sur la
bonne voie du développement à la base. Pour Maurice HOUNTONDJI,
« le développement des communes béninoises dans un
contexte de décentralisation, dépendra de la manière dont
celles-ci sauront se doter des moyens de fournir aux populations et aux
entreprises locales, les services dont elles ont besoin ».
En confrontant le poids des dépenses aux recettes on a
le tableau suivant :
Tableau 12 : Etat des
recettes-dépenses. (en milliers de FCFA)
Année
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
Recettes totales
|
62219
|
76727
|
100472
|
100590
|
83454
|
Dépenses totales
|
66200
|
77043
|
112833
|
11292
|
96199
|
Résultat
|
-3980
|
-315
|
-12361
|
-10702
|
-12744
|
Source : Comptes administratifs
et de gestion
On constate clairement que les dépenses
communales absorbent totalement les recettes en créant ainsi un
déficit à combler.
Au vu de tous ces constats en matière de
dépenses et de recettes communales et étatiques, on note aussi
l'apport important des partenaires et institutions soutenant la
décentralisation. Leur contribution s'observe et se concrétise
à travers la contribution et réfection des infrastructures
socio-communautaires et des formations.
3-1-2- Vérification de l'hypothèse 1
Rappel : Les ressources
financières proviennent principalement des recettes locales.
On a constaté à la suite de la
présentation des résultats que, outre les ressources locales, la
part de la fiscalité de l'Etat et les fonds de concours des partenaires
vont croissants. Ces autres sources de financement deviennent importantes dans
la mobilisation des ressources financières.
Résultat : L'hypothèse 1 est
confirmée.
3-1-1'- Présentation des résultats
liés aux ressources humaines
et moyens matériels.
Les enquêtes faites à la mairie de
Comé révèlent au niveau du personnel communal et ceci de
façon majoritaire ce qui suit :
- un personnel dont le niveau intellectuel est largement en
dessous du niveau des tâches qui leur incombent ;
- une réelle absence des cadres de conception ;
- une quasi-absence de cadres techniciens ;
- un effectif pléthorique d'agents
d'exécution ;
- la non définition des statuts d'agents communaux
recrutés.
Tous ces faits constatés sont confirmés par les
propos de la coordonnatrice de Social Watch Bénin, Mme Rachelle ZIMAKAN
(2006) : « En terme de ressources humaines les mairies disposent d'un
personnel peu qualifié pour la lourde tâche de
développement qui leur est assignée : 94% d'agents
d'exécution et 6% d'agents de conception. » (au plan
national).
En ce qui concerne les moyens
destinés au personnel pour l'accomplissement des tâches à
lui assignées, ils sont archaïques, dérisoires et parfois
inexistants :
- absence de bureaux propres à la mairie : le
bâtiment administratif utilisé est celui réservé
à l'arrondissement de Comé.
- inexistence ou peu de matériels informatiques qui
entraînent l'exécution de beaucoup de taches de façon
manuelle ;
- inexistence ou très peu de matériels
roulants ;
- absence d'un état récapitulatif des biens
(meubles et immeubles) de la commune afin de faire des
prévisions ;
- absence de politique de gestion axée sur les
résultats, ceci entraîne une gestion à vue ;
- insuffisance de moyens financiers pour couvrir les lourdes
charges (fonctionnement et investissement) ;
- insuffisance de moyens humains pour accomplir
réellement les lourdes charges de décentralisation.
Tous ces faits décourageants, ne montrant que la
partie visible de l'iceberg, entravent dangereusement le processus de
décentralisation.
3-1-2'- Vérification de l'hypothèse
2
Rappel : Le personnel de la commune de
Comé n'est pas très qualifié et les
moyens matériels sont limités.
Au regard de toutes ces observations qui découragent et
constituent de véritables obstacles à ce processus salvateur
qu'est la décentralisation, nous concluons que :
Résultat : l'hypothèse 2 est
confirmée.
L'importance de l'homme a déjà été
démontrée grâce à son rôle et sa place dans la
société quand Henri FORD (cité par AGBADJA et Okpo ODJO
dans leur mémoire 2001) disait : « Rasez mes usines mais
laissez-moi mes hommes. »
3-1-1"- Présentation des résultats
liés aux ressources naturelles
La commune de Comé est très peu pourvue en
ressources naturelles. Mais les rares et importantes ressources communales
pourraient être très bénéfiques si les
autorités y avaient prêté une attention
particulière. Ceci passera par l'élaboration d'une performante et
efficace politique de valorisation de ces ressources qui devraient être
pourvoyeuses de revenus patrimoniaux. Le désolant constat fait est le
suivant :
- le lac Ahémé couvrant près de 152 km
(portion communale) ne fait l'objet d'aucune attention et politique de
valorisation. Il est laissé à la libre gérance des
pêcheurs traditionnels qui utilisent les pratiques les plus
dévastatrices pour appauvrir le lac de la majorité de ses
poissons. Lambert HINVI (Océanique 2006, p18) n'a pas vu mieux en
disant : « Il existe des politiques traditionnelles
d'agriculture sur lesquelles on peut se baser pour améliorer les
rendements. » Aucun souci de dragage du lac facilitant ainsi la
reproduction des poissons et le développement des activités
nautiques pour le grand bonheur du transport fluvial. Aucun souci de
négociation avec les partenaires pour faire du lac un village
semi-lacustre favorisant ainsi l'arrivée ou l'afflux des touristes
étrangers ;
- les carrières de graviers, de sable continental qui
sont des sources de revenus sont laissées majoritairement aux
propriétaires et locataires de concert avec certaines autorités.
La part du revenu de la mairie dans ce domaine est très infime ;
- un grand domaine lagunaire qui produit des marais salants et
du sel naturel très riche en iode et bien prisé fait objet d'une
ignorance notoire. Ce domaine pourrait faire l'objet de négociation de
partenariat conduisant à la production plus ou moins moderne du sel,
réduisant ainsi la souffrance de la population (comme c'est le cas
à Grand-Popo). C'est une richesse dont l'exploitation judicieuse
pourrait apporter à la commune une plus-value. Ce qui faire dire
à l'ancien Maire de Grand-Popo, M. Eugène KPADE : « La
lagune côtière constitue en effet un patrimoine naturel, culturel
et économique. » ;
- aucune politique d'identification et de valorisation des
sites touristiques, culturels et des forets classées ;
- Un très vaste domaine propice pour la culture du riz
NERICA ne bénéficie d'aucun projet, alors qu'il suffisait d'un
partenariat Privé-Commune pour la mise en valeur de ces
domaines ;
- Inexistence d'un état récapitulatif et
exhaustif des ressources naturelles.
3-1-2"- Vérification de l'hypothèse
3
Rappel : La commune de Comé ne
dispose pas de politique claire de valorisation de ses ressources naturelles.
Tout ce décor peint en matière de ressources
naturelles nous laisse perplexe et dubitatif quant à l'issue
réservée à la décentralisation dans notre commune.
Tous les problèmes rencontrés ou découverts ne font que
corroborer l'hypothèse établie.
Résultat : L'hypothèse 3 est
confirmée
3-2- Analyses
L'instauration de la démocratie à la base au
Bénin s'est faite avec beaucoup de difficultés dans l'application
réelle des textes légaux. La situation socio-politique,
économique et institutionnelle du pays a engendré une multitude
d'obstacles à l'effectivité des actes significatifs de la
décentralisation. Cette section a pour but de :
- repérer et analyser les dysfonctionnements importants
qui existent et pourraient subvenir handicapant la
décentralisation ;
- rechercher les causes réelles de ces
dysfonctionnements.
3-2-1- Les dysfonctionnements
observés
Les recherches entreprises sur le thème
nous ont conduits à la découverte de certains dysfonctionnements
sur un triple plan :
3-2-1-1- Ressources
financières
La création de toute entreprise ou activité
humaine voire celle des réalisations communales est axée
essentiellement sur la finance. Les moyens à mobiliser pour
accroître ces ressources indispensables sont confrontés à
plusieurs handicaps constatés :
- inadaptation du système fiscal actuel aux
réalités économiques des collectivités locales
béninoises en particulier celle de la commune de Comé ;
- absence de définition d'une bonne fiscalité
rentable, efficace et performante ;
- existence d'un écart important entre
l'émission des rôles et le recouvrement,
- existence de difficultés de gestions technique et
administrative des impôts, (fixation du taux, détermination
des matières imposables) ;
- des émissions des rôles demeurent largement
inférieures au potentiel existant,
- des recouvrements largement inférieurs aux
émissions des rôles ;
- inexistence de Registre Foncier Urbain (RFU) qui est un
important instrument de mobilisation de ressources
financières ;
- absence d'actualisation des bases de données qui
entraîne des émissions décroissantes au potentiel fiscal
croissant à cause du flux démographique ;
- existence de l'incivisme fiscal dû à la non
perception par les contribuables de l'impact des impôts
payés ;
- quasi-absence de la commune sur le marché de
l'emprunt qui offre une grande possibilité d'accroissement des
ressources financières ;
- problème lié au principe de l'unicité
de caisse qui devrait être résolu à partir des Etats
Généraux qui stipulent :
· les services du trésor assurent à tout
moment la disponibilité des ressources relevant des collectivités
locales ;
· de séparer la comptabilité de l'Etat de
celle des collectivités locales ;
· d'ouvrir un compte d'avance remboursable au profit des
collectivités locales afin de leur permettre de couvrir leur
crédit ponctuel :
- la non maîtrise par la commune de son potentiel ;
- l'absence ou l'inefficacité d'un système de
contrôle des agents chargés de la collecte qui distribuent les
titres par népotisme, favoritisme avec des possibilités de
vols ;
- la non centralisation de toutes les catégories de
recettes non fiscales au Service des Affaires Financières ;
- l'inexistence d'un Etat des restes à
recouvrer ;
- existence d'importantes ressources gérées hors
budget (cas des actes administratifs) ;
- difficultés d'identification et de bonification de
l'occupation du domaine public et communal ;
- important retard dans le versement de la subvention par
l'Etat.
Tous ces dysfonctionnements constatés constituent de
graves et majeurs handicaps pour l'accomplissement et l'atteinte des objectifs
de la décentralisation.
3-2-1-2- Ressources humaines et
matérielles
Le constat fait à ce niveau se résume
en :
- absence d'un comité de mobilisation des cadres et
personnes ressources ;
- absence d'un comité de recherche et d'identification
des institutions et partenaires accompagnant la
décentralisation ;
- un manque permanent de personnel adéquat ;
- un personnel dont les niveaux intellectuel et professionnel
laisse à désirer ;
- absence de formation et de contrat de travail des agents de
collecte d'impôts et taxes ;
- un personnel démotivé à cause du niveau
intellectuel et de leur traitement salarial ;
- existence de conflits inter-cadres et personnes de
différentes formations politiques entravant gravement le
développement du milieu ;
- inexistence d'un inventaire systématique du
patrimoine communal ;
- absence d'une situation exhaustive des biens meubles et
immeubles de la commune ;
- absence d'un état exhaustif et centralisé du
patrimoine foncier bâti et non bâti appartenant à la
commune ;
- absence d'entretien du patrimoine
communal (équipement, biens meubles et immeubles) ;
- insuffisance et/ou absence de mobiliers de bureau et
matériels roulants .
Cette réalité déconcertante fait dire
à Jacques VIEILLEVILLE (1994 ; P 84) : « le
patrimoine des collectivités locales dont fréquemment,
l'inventaire n'est pas tenu à jour, fait souvent l'objet d'une gestion
des plus médiocres ».
L'Etat des lieux de ce déséquilibre de
la commune de Comé semble ne faire exception au constat désolant
et triste de l'auteur. Pour y remédier, il va falloir envisager d'autres
politiques de mobilisation et de valorisation de ces ressources très
précieuses de la commune.
3-2-1-3- Ressources naturelles
La répartition des produits ou biens de la nature
permet à la communes de Comé de bénéficier de
certaines ressources dont : l'argile, la carrière de graviers, la
carrière de sable continental, le lac Ahémé, les marais
salants et le sel naturel à une forte teneur en iode très
recherché.
Malheureusement toutes ces ressources ne
bénéficient d'aucune attrayante politique afin de procurer
d'importants revenus à la commune :
- les carrières de graviers et de sable continental qui
devraient procurer des revenus patrimoniaux font l'objet d'une gestion
anarchique dont les seules bénéficiaires majoritaires sont les
propriétaires ou les locataires ;
- le lac Ahémé, les marais salants et le sel
naturel qui constituent d'importantes richesses ne bénéficient
d'aucune attention particulière.
Ces ressources sont laissées à la libre
gérance des populations de la commune.
3-2-2- Les causes des
dysfonctionnements
Les dysfonctionnements relevés ci-dessus peuvent
être expliqués à partir des différentes causes
provenant essentiellement de deux sources :
- Causes organisationnelles (internes)
- Causes institutionnelles (externes)
3-2-2-1- Causes organisationnelles
Les réelles raisons qui expliquent l'existence et la
pérennisation de tous les problèmes évoqués sont de
deux ordres :
- Problèmes socio-politiques
o L'existence des tensions et problèmes
créés au lendemain des élections municipales et communales
au niveau des frères à partir de leurs intérêts
égoïstes, personnels et partisans ;
o Absence de dialogue entre les élus locaux et la
population.
- Problèmes liés à la
gestion
o Inexistence d'instruments de suivi et de pilotage des
rapports et conclusions des études réalisées en
prélude à la décentralisation ;
o Absence d'une rigoureuse politique de suivi des
activités d'assiettes et de recouvrement par la commune ;
o Inexistence ou peu de programmes de planification et de
maîtrise des dépenses par les services techniques de la
mairie ;
o Absence de tableaux de bord de gestion financière.
Tous ces constats avaient déjà fait l'objet
d'une remarque provenant de Raogo SAWADOGO (opcit) :«les
collectivités africaines n'ont qu'une vague idée des besoins en
termes d'investissement et d'entretien au point où les succès en
matière de mobilisation des ressources sont immédiatement
annihilés par une explosion des charges de
fonctionnement ».
3-2-2-2- Causes institutionnelles
Elles sont situées à deux principaux
niveaux :
- l' Etat ;
- les Institutions et organisations partenaires à la
décentralisation.
3-2-2-2-1- Etat
Les causes concernant tous les problèmes liés
à la décentralisation trouvent leur source en partie au niveau de
l'Etat béninois. L'Etat doit mettre en application réelle tous
les textes et lois de la décentralisation depuis la Conférence
Nationale des Forces Vives de Nation jusqu'à nos jours. Il doit mettre
des conditions très favorables au développement et à la
transformation des communes en de petits Etats décentralisés avec
le transfert effectif des compétences différées. Il doit
jouer réellement son rôle de soutien-assistance et conseils avec
la mise en place effective des services déconcentrés de l'Etat
dans les mairies. La décentralisation est un réel problème
de moyens mais il faudrait qu'il y ait encore beaucoup de volonté
politique.
3-2-2-2-2- Organismes et institutions
Les institutions ont joué un très grand
rôle dans l'avènement de la décentralisation au
Bénin. L'échec partiel de ce processus est en partie imputable
aux institutions à cause de :
- manque de suivi rigoureux de toutes les recommandations
prises lors des colloques, séminaires et fora sur la
décentralisation ;
- absence des comités de suivi des conclusions des fora
sur la décentralisation au sein des communes.
3-3- Suggestions
Cette partie est consacrée à
l'élaboration des recommandations qui pourraient contribuer à
l'amélioration du processus de la décentralisation au niveau de
la commune. Elles seront adressées aux organismes et institutions (Etat
béninois et partenaires au développement) et aux autorités
communales.
3-3-1- A l'endroit des organismes et
institutions
3-3-1-1- A l'endroit de l'Etat
Le processus de la décentralisation
déclenché au Bénin à partir des textes de la
Conférence des Forces Vives de la Nation est la volonté des
institutions de Brettons Woods (FMI, Banque Mondiale) afin de réduire la
pauvreté. Cette décentralisation a rencontré beaucoup de
difficultés créées par l'Etat alors que les ressources
pour accompagner le processus existent tant sur le plan national
qu'international. Il va falloir que l'Etat béninois :
- libère les ressources nécessaires au
développement des communes ;
- mette en réelle application tous les textes et lois
de la décentralisation afin de créer des conditions très
favorables et propices au processus de décentralisation ;
- crée des institutions financières (banques)
à l'instar de FEICOM au Caméroun pour le financement des projets
des collectivités locales ;
- transfère progressivement et en temps opportun les
compétences qui participent au développement et à
l'émergence des communes.
3-3-1-2- A l'endroit des partenaires à la
décentralisation
Les partenaires ne ménagent aucun effort pour mettre
leur savoir, savoir-faire et expertise au service des communes. Ils mettent
d'importantes ressources (financières, humaines et matérielles)
à la disposition de ces dernières qui, par mauvaise gestion,
finissent toujours par spéculer. Ils organisent une kyrielle de
séminaires et colloques au profit des acteurs de la
décentralisation. Il serait intéressant voire primordiale et
opportun pour ces institutions de :
o faire un audit des fonds injectés au niveau des
communes concernées ;
o mettre sur pied un comité de suivi-évaluation
des recommandations de chaque forum, séminaire et colloque afin de faire
un bilan ;
o inviter et convaincre les bailleurs de fonds à
financer les grands projets à caractère éducatif, social
et économique en partenariat avec les communes.
3-3-2- A l'endroit des autorités
communales
Les responsabilités de l'insuccès de la
décentralisation sont partagées pour cette première
expérience. Pour réussir à l'avenir, les autorités
communales se doivent de :
- rechercher une technique optimale de mobilisation et de
gestion des ressources financières à travers la maîtrise
des impôts, taxes et les prestations de la mairie,
- développer une nouvelle approche de recrutement et de
formation d'un personnel compétent et efficace afin qu'il soit bien
outillé pour bien accomplir ses missions. Les autorités
communales doivent mettre à la disposition du personnel les outils et
moyens matériels nécessaires à l'accomplissement de leurs
tâches professionnelles ;
Les ressources naturelles sont très importantes
dans cette nouvelle approche de développement car elles rapportent des
revenus patrimoniaux. Elles doivent être recensées,
mobilisées et valorisées afin d'augmenter les recettes
communales.
La culture est source d'identification et
d'importantes richesses. Les autorités de la commune, de concert avec la
population, se doivent de promouvoir la culture des différents groupes
pour leur identification et appartenance à la commune.
Pour toute activité, il faut
nécessairement se baser d'abord sur ses propres moyens. Ce qui nous
amène à parler de recettes propres et de l'emprunt.
3-3-2-1- Les mesures d'amélioration du
niveau des recettes propres
communales de Comé
Les recettes dites propres sont directement
gérées par les services de la Mairie de Comé. Elles ne
sauraient connaître d'amélioration sans que certaines conditions
ne soient remplies :
Ø la rentabilité de ces ressources passe
par :
- la création d'un partenariat inter-communal en
s'inspirant des expériences des communes les plus avancées en
matière de mobilisation des recettes communales ;
- le zonage du marché de Comé et la gestion des
équipements marchands communaux (marchés secondaires, gares
routières, parking, etc...)
- la mise en place d'un contrôle renforcé et
régulier des agents collecteurs ;
Ø l'actualisation régulière de la base
des données taxables au rythme de l'évolution des
activités économiques de la commune par :
- une mise à jour régulière d'un fichier
de contribuable ;
Ø le renforcement des capacités de gestion du
service marchand par :
- la dotation du service en personnel qualifié et en
moyens de travail adéquats (moyens de déplacement, outils
informatiques) ;
- la remise à niveau du personnel (collecteurs) par une
formation et un recyclage réguliers afin qu'ils soient mieux
outillés ;
- la signature à temps de contrats de travail avec les
collecteurs ;
- la création des primes d'incitation en faveur des
collecteurs ;
Ø la définition d'une politique claire de
gestion des produits issus de la vente et du lotissement des parcelles
par :
- la suppression des faux frais qui réduisent
énormément les recettes domaniales et enrichissent quelques
individus ;
- la réglementation de la gestion des produits issus
des droits de mutation et des conventions de ventes qui font l'objet de
mauvaise gestion par certains agents communaux ;
- la nomination d'un régisseur auxiliaire pour
gérer tous les produits ci-dessus cités.
3-3-2-2- Le recours à
l'emprunt
Face aux importantes charges dont les Maires ont
hérité et vu l'insuffisance chronique de moyens pour les
résorber, la nécessité de recourir à d'autres
sources de financement s'avère nécessaire. Ainsi, la loi donne
plein pouvoir aux communes d'aller, au même titre que d'autres
structures, sur le marché financier afin de financer leur PDC. Entre
autres sources de financement, le recours aux ressources financières
extérieures s'avère nécessaire.
A propos, François Paul YATTA
déclare : « la mobilisation des ressources propres
des collectivités locales est certes un objectif primordial, mais la
pompe des ressources internes ne peut s'amorcer sans l'impulsion des ressources
extérieures. Ces dernières exerceront un effet de levier sur les
activités économiques tout en instaurant une confiance entre les
collectivités locales dont l'action sera de plus en plus visible et des
populations ayant enfin accès aux services publics de base, toutes
choses qui concourent à amorcer la pompe des ressources locales
internes. Aujourd'hui, l'accès des collectivités locales aux
marchés des capitaux n'est plus discutable, tant la
nécessité se fait sentir ». A Michel KLOPTER (
PDMX , Africités 2000) de renchérir : « la
mobilisation des ressources d'emprunt doit être considérée
comme essentiellement complémentaire aux ressources internes. Et par
conséquent, elle doit obéir à certaines conditions
exigibles que les municipalités devraient prendre en compte dans
l'élaboration de leur politique financière ».
L' importance de l'emprunt au niveau d'une commune est
très capitale pour la réalisation des grands travaux et fait donc
dire à Raymond KALTJOB (PDMX, 2000) : « l'accès
à l'emprunt et aux marchés financiers apparaît
incontournable face à l'insuffisance des ressources fiscales locales et
se présente comme une stratégie nécessaire si les
municipalités souhaitent redimensionner le contenu de leurs programmes
de développement et de leurs plans de campagne ».
3-4- Conditions d'application des
suggestions
La bonne application des suggestions passe par une
rigueur de gestion au niveau de trois responsables :
- les communes
doivent mettre en réelle application toutes les lois, recommandations et
tous les textes de la décentralisation ;
Elles doivent comprendre la nécessité
d'ouverture sur le mouvement municipal au plan national
(intercommunalité), au plan africain (échanges
d'expérience et partenariat) et au plan mondial (partenariat Nord-Sud ).
Cette approche leur permettra le bénéfice de la globalisation et
la mondialisation de l'économie.
- l'Etat doit appréhender de façon
concrète les enjeux fondamentaux de la décentralisation qui sont
la promotion de la démocratie à la base et la promotion du
développement local. Il doit de ce fait jouer son rôle en faisant
tous les transferts de compétence de façon progressive aux
Communes et en mettant en application tous les textes et lois de la
décentralisation ;
- les partenaires au développement doivent continuer
par jouer leurs rôles en suivant et en organisant des comités de
suivi des conclusions des assises sur la décentralisation.
CONCLUSION
Le processus de la décentralisation rendu possible
grâce à l'engagement effectif des bailleurs de fonds et de l'Etat
béninois est très important. Il place au premier plan le Maire
comme autorité locale qui tient le gouvernail de sa commune et identifie
les réelles difficultés auxquelles est confrontée
quotidiennement sa population. Face à ces difficultés, il va
essayer, ensemble avec les autres membres de son conseil ainsi que les
différentes couches qui composent sa population, de trouver des
solutions adéquates aux différents maux qui minent le
développement de leur commune.
L'appréhension des enjeux fondamentaux de la
décentralisation que sont la promotion de la démocratie à
la base et du développement entraîne d'énormes charges. La
couverture de ces dernières passe principalement par la mobilisation
efficiente et efficace des ressources communales. Elles doivent être
valorisées pour générer d'importants revenus pour la
couverture de ces besoins.
Pour atteindre les objectifs fixés, nous avons eu
à parcourir les centres, les bibliothèques et les
différents services de la commune de Comé afin de confirmer ou
d'infirmer nos hypothèses.
Après analyses et investigations, nous avons
constaté que :
- les communes, l'Etat et les partenaires soutiennent
financièrement la décentralisation ;
- le personnel communal n'est pas efficace et les moyens sont
limités ;
- la commune ne dispose pas d'une politique claire de
valorisation des ressources naturelles.
Face à ces constats révélés par
les recherches que nous avons faites, nous avons proposé des solutions
qui, dès qu'elles mis en oeuvre, pourraient aider les élus locaux
à atteindre les objectifs de mobilisation des ressources.
Après l'atteinte de ces objectifs importants pour la
réussite du processus, il va falloir penser une politique de gestion
correcte, efficace et efficiente de ces ressources. C'est là le seul
gage de l'utilisation correcte et bénéfique des ressources
mobilisées.
BIBLIOGRAPHIE
1- ALVERGNE Christel (2006) ; Décentralisation
au Bénin, Océanique ; Edition Joseph B. Cohen.
2- BEAUD Michel (2001) L'art de la thèse ;
Edition La découverte, Paris
3- DOSSOU Camille (2000) ; Cotonou.
décentralisation ; déconcentration ; découpage
territorial ; ce qu'il faut savoir ; Edition ded :
Cotonou.
4- JOHNSON Gilles (2005),Recherches et mémoires en
gestion, Edition Cyrus, Cotonou.
5- KALTJOB Aaron ( Mai 2000 ) ; Accès des
collectivités locales africaines à l'emprunt et aux
marchés financiers ; PDMX
6- LACHANCE Paul (2002) ; L'économie
réelle de l'Afrique et ses perspectives de développement pour une
nouvelle conception de développement en Afrique ; Cotonou.
7- Mission de décentralisation (2003) ; Guide
à l'usage du receveur-percepteur comptable de la Commune ;
AKZ.
8- Mission de Décentralisation (2006) ; le
guide du Maire.
9- Mission de Décentralisation(2001), Recueil des
lois sur la décentralisation
10- Ministère de l'Intérieur, de la
Sécurité et de la Décentralisation (2001) Atlas
monographique des communes du Bénin. ded.
11- MAGGER G.(1980) ; Guide d'élaboration d'un
projet de recherche ; Edition, les presses de l'Université de
Laval ; Quebec.
12- Mairie deComé (2005),Plan de
Développement Communal de Comé
13- PERETTI Pierre et HOVENS Dominique (2001) ; les
collectivités locales et l'emprunt ; Edition GDT, Paris.
14- Social Wacht Bénin, Rapport (2005).
15- SAWADOGO Raogo (Avril2002) ; la revue africaine
des finances locales, PDMx
16- VIELLEVILLE Jacques (1994), Les risques de gestion des
collectivités territoriales, Edition DALLOZ.
17- WERNER Jean-François et François
(1990) ; finances locales ; Edition Economica.
18- YATTA François (2001) ; la revue africaine
des finances locales, PDMx
MEMOIRES
1- ABOUDOU Ousséni, Gestion des ressources locales
et valorisation du patrimoine de la Commune de Parakou.
2- EDJANG Marie-Carine, l'impact des interventions du
FEICOM sur le développement des collectivités locales au
Caméroun.
3- YAROU Robert, Gestion des ressources financières
et du patrimoine de la Commune de Parakou. (février 2003).
TABLES DES MATIERES
INTRODUCTION
......................................................................... 1
CHAPITRE 1 : LA DECENTRALISATION ET SES
IMPLICATIONS........... 4
1.5 .Description sommaire du processus de la
décentralisation........................ 4
1.6 .Fondements, cadre légal de la
décentralisation, mécanismes généraux
des transferts financiers et de
compétences......................................... 11
1.7 .Description sommaire de la commune de
Comé.................................... 19
1.8 .Fonctionnement de la commune de
Comé........................................... 22
1.5 .Etat des lieux des ressources
.......................................................... 25
1.5.1. Ressources
financières................................................................
25
1.5.2. Ressources
humaines................................................................. 27
1.5.3. Ressources
matérielles...............................................................
28
1.5.4. Ressources
naturelles.................................................................
29
Conclusion partielle
......................................................................... 30
CHAPITRE 2 : CADRE THEORIQUE ET
METHODOLOGIQUE
DE
L'ETUDE............................................................
31
2.1. Problématique, intérêt de
l'étude, objectifs et hypothèses......................... 31
2.1.1. Problématique et intérêt de
l'étude................................................ 31
2.1.1.1. Problématique.
...................................................................... 31
2.1.1.2. Intérêt de
l'étude....................................................................
33
2.2. Objectifs et
hypothèses.............................................................
35
2.2.1. Objectifs (principal et
spécifiques)............................................... 35
2.2.2.
Hypothèses...........................................................................
36
2.3. Revue de littérature et
méthodologie............................................. 38
2.3.1. Revue de
littérature.................................................................
38
2.3.2.
Méthodologie.........................................................................
41
2.4. Limites de
l'étude......................................................................
44
CHAPITRE 3 : PRESENTATION DES RESULTATS,
ANALYSES
ET
SUGGESTIONS................................................... 45
3.1. Présentation des résultats et
vérification des hypothèses.......................... 45
3.2.
Analyses..................................................................................
53
3.2.1. Les dysfonctionnements observés.
................................................ 53
3.2.2. Les causes des
dysfonctionnements................................................ 57
3.3. Suggestions
(recommandations)...................................................... 59
3.3.1. A l'endroit des organisations et
institutions....................................... 59
3.3.2. A l'endroit des autorités
communales............................................. 60
3.4. Conditions d'application des
suggestions............................................ 63
CONCLUSION.............................................................................
65
BIBLIOGRAPHIE.........................................................................
67
ANNEXE......................................................................................
69
TABLE DES MATIERES
.............................................................. 70
* 1Proposé par
l'économiste John Williamson pour rendre compte de l'accord noué
entre le gouvernement américain, le FMI et la Banque Mondiale sous les
mots d'ordre de libéralisation et de privatisation.
|