Crise financière et son impact sur l'économie tchadienne( Télécharger le fichier original )par GADOM DJAL-GADOM et DJAM'ANGAI Ludé Université de N'djamena - DEA/Master NPTCI 2011 |
Conférence-débats organisée par
l'Ecole Nationale Thème : Crise Financière et son Impact sur l'Economie Tchadienne Les intervenants : M. GADOM DJAL-GADOM DJAM'ANGAI Ludé (Economiste, doctorant) (Economiste, doctorant) Contacts : Mai 2011 Introduction :La crise financière puis économique qui s'est développée depuis l'été 2007 aux Etats Unis est liée aux fluctuations des variables financières comme le volume d'émission des obligations et des actions, leurs cours en bourse, l'encours des crédits, les dépôts bancaires et le taux de change. On est en effet passé d'un problème de marché (les subprimes1) à une crise financière (le marché des refinancements à court terme) puis à une crise bancaire, laquelle a, à son tour, des répercussions macroéconomiques. Dès lors, on peut légitimement s'interroger sur les raisons pour lesquelles une crise sur un segment de marché spécifique (le secteur des prêts immobiliers à risque aux États-Unis) a suscité une contagion rapide à travers les pays industrialisés pour devenir finalement une crise mondiale. Ainsi, comment cette crise a perturbé l'économie de l'Afrique subsaharienne ? Qu'en est -il pour l'économie tchadienne ? Notre travail est organisé en deux grandes parties :
1 Aux États-Unis, les subprimes sont des prêts hypothécaires accordés à des ménages dont la solvabilité est faible, bien en dessous d'un prêt prime, c'est-à-dire de première qualité. Les deux grands pourvoyeurs de crédits « subprimes » créés par l'État américain sont : Fannie Mae et Freddie Mac. Ces derniers ont bénéficié initialement de garanties étatiques privilégiées qui les ont conduits à prendre des risques très excessifs. I- Origine et évolution de la crise financière La crise financière résulte de l'effet conjugué de plusieurs facteurs. Elle est partie du système financier vers l'économie réelle.
Cette crise qui a pris son origine sur le marché de l'immobilier s'est très vite propagée à travers le circuit bancaire et l'économie réelle pour enfin devenir une crise mondiale. Aux États-Unis, les prêts subprimes ont été octroyés par des courtiers qui n'étaient pas des banques, et donc n'étaient pas soumis à une supervision de la méme qualité que les banques. La récupération par les banques des titres de créance détenus par ces courtiers a donné naissance à la titrisation3, principal amplificateur de la crise sur le marché financier. Le surendettement des ménages américains a provoqué toute défaillance dans le remboursement des crédits qui a entraîné des perturbations dans les places financières. Les 2 On dit qu'un marché connaît un phénomène de bulle spéculative lorsque le prix qui s'y forme s'éloigne durablement du prix d'équilibre qui correspondrait aux variables économiques fondamentales (taux d'intérêt, prix de l'immobilier, etc.) 3 La titrisation est une opération financière pratiquée par les banques et qui consiste à transformer les crédits immobiliers accordés par les banques en titre de créance (obligations) qu'un investisseur peut acheter ou vendre à tout moment. difficultés de remboursement rencontrées par les
ménages détenteurs de crédits ont entraînéla
baisse des prix de l'immobiier et un effondrement de la valeur des titres. La
chute La mutation de cette crise financière en une crise économique internationale s'explique par le manque de confiance entre les acteurs du secteur bancaire. Les banques ne se font plus confiance au point de cesser de se préter de l'argent, craignant d'encaisser des produits à grand risque, ou de ne pas être remboursées : le système de compensation s'effondre. Et les banques, devenant plus riscophobes, augmentent le rationnement du crédit aux entreprises. Ces dites entreprises, n'ayant plus les crédits souhaités pour financer leurs plans de développement, réduisent leurs activités et licencient une partie plus ou moins importante de leur personnel. On assiste dès lors à une récession économique doublée de chômage. La diffusion à grande échelle de cette crise, fait qu'aujourd'hui on se trouve sans doute face à une crise de « système ». Cette crise a donc désormais trois dimensions : une crise financière, une crise de l'économie réelle et une crise de système. Ce mouvement, parti des Etats-Unis, se propage en Europe et dans les pays émergents et n'épargne pas les pays en développement. En effet, les pays avancés (ceux d'Europe) ont tout
d'abord souffert principalement de la crise développés ont ressenti les effets défavorables des liens financiers transnationaux, par le biais des flux financiers, des investisseurs boursiers et des taux de change. Enfin, les pays financièrement moins développés ont beaucoup plus ressenti la crise sur l'économie réelle. Cependant, les effets sur la croissance et le commerce sont importants pour tous les pays sous développés. En Afrique, particulièrement, les pays tels que : l'Afrique du Sud, le Nigéria, le Kenya et le Ghana ont été les premiers à être touchés par la crise du fait de leurs liens financiers avec les autres régions du monde. Ces pays ont connu une chute des cours boursiers, une inversion des flux de capitaux et des tensions sur les taux de change. D'une manière générale, en Afrique subsaharienne, la crise se transmet suivant les canaux ci après : v' Les investissements directs étrangers ; v' Les transferts des émigrés ; v' L'aide publique au développement ; v' Les exportations Dans ce cadre, comment le Tchad a-t-il vécu cette crise ? |
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