I.2.2. Travaux sur les pays en
voie de développement
Ghassan (2003) effectue le test de l'équivalence
ricardienne pour le cas marocain. L'auteur part d'une modélisation SVAR
qui est une méthodologie permettant de scinder la dynamique de
l'épargne et celle du déficit budgétaire en deux types des
chocs, qui sont liés aux multiplicateurs structurels associés
à ces deux variables. A partir des données à séries
chronologiques allant de 1970 à 2002 et ayant une fréquence
annuelle les résultats de l'auteur indiquent que l'équivalence
ricardienne s'est vérifiée au Maroc car l'épargne
privée compense jusqu'à 90% de la hausse du taux de
déficit budgétaire.
Bouin (2001) utilise la méthode de moindre carré
ordinaire pour tester la relation entre la dette publique et l'épargne
privée pour l'Indonésie et la Malaisie sur la période
1971-1987. Pour le deux cas, l'auteur trouve une liaison négative
c'est-à-dire que les deux variables testées évoluent dans
le sens inverse. Ces résultats signifient qu'une hausse de la dette
publique n'a pas permis d'accroître le niveau de l'épargne dans
ces deux économies.
BERNHEIM (1987), cherche à analyser la relation entre
la dette publique et la consommation privée dans les pays en
développement hors la zone franc. Avec des données
trimestrielles, l'auteur trouve que si la dette publique agit positivement sur
la consommation privée, son influence est cependant faible dans ces
pays. Au total, les résultats montrent que l'équivalence
ricardienne est rejetée dans l'espace franc.
Dans une étude appliquée au Gabon, NDO NDONG
(2001) part d'une estimation OLS et, à partir des données
annuelles couvrant la période 1966-1998, l'auteur trouve que la variable
dette publique influence significativement la consommation privée, bien
que son effet soit relativement faible. Selon l'auteur, l'influence positive de
la dette publique sur la consommation privée conduit à penser que
l'endettement peut contribuer à remédier aux contraintes de
liquidité que subissent les consommateurs gabonais et à
développer les capacités d'intermédiation
financière de l'économie. De toute évidence, le principe
d'équivalence ricardienne n'est pas vérifié au Gabon.
Lubula (2004), pour sa part, cherche à analyser le
lien de causalité entre la dette publique et la croissance pour le cas
gabonais. L'auteur procède par des tests de causalité au sens de
Granger entre endettement extérieur et croissance économique. Il
trouve que la dette extérieure, en dépit de son important volume,
a un effet positif sur la consommation privée au Gabon. Ceci conduit
à infirmer l'hypothèse d'équivalence ricardienne pour le
cas gabonnais.
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