Dette publique et epargne des menages en republique democratique du Congo( Télécharger le fichier original )par Joachim MORISHO Ntaganda Université Catholique de Bukavu - Licence en sciences de gestion 2008 |
I.1.3. Approche classiqueCombinée à l'approche keynésienne, elle forme ce qu'il est convenu d'appeler approche conventionnelle de la dette publique (Mankiw, 1999). L'approche classique considère qu'en cas de financement des dépenses publiques par emprunt public, la hausse des taux d'intérêt sur le marché des fonds prêtables freine la constitution du stock d'épargne ainsi que l'investissement privé (Semedo, 2001). Les conclusions du courant classique reposent ainsi sur l'apparition des phénomènes d'éviction. Ceux-ci constituent le principal lieu de remise en cause de l'efficacité des politiques budgétaires. On distingue l'éviction directe de l'éviction indirecte. 1.1.3.1. Éviction directeLe mécanisme le plus traditionnel de l'éviction directe à court terme est celui associé à la situation de plein-emploi. Toute augmentation des dépenses publiques dans une situation de plein-emploi des ressources ne pourra se réaliser qu'au prix d'une diminution des dépenses privées et au terme d'un processus inflationniste (Greffe, 1987). L'hypothèse d'ultrarationnalité est avancée pour justifier ce résultat : les agents économiques considérant que les dépenses publiques contribuent au même titre que les dépenses privées à leur bien-être, ils réagiront à l'augmentation des dépenses publiques par une diminution automatique et de même montant des dépenses privées. Cette diminution des dépenses privées des ménages implique un accroissement de valeur équivalente du stock d'épargne privée. 1.1.3.2. Éviction indirecteL'effet d'éviction indirecte découle de l'augmentation de la demande publique des fonds prêtables (émission de la dette) face à une offre inélastique. La hausse du taux d'intérêt qui en résulte, décourage une partie de la demande privée des fonds. Dans cette perspective, l'accroissement des déficits publics conduit à la baisse de l'investissement et à l'accroissement de l'épargne (Semedo, 1999)4(*). Par ailleurs, à long terme, la baisse d'épargne nationale provoquée par les réductions fiscales pèse négativement sur le stock du capital et positivement sur l'emprunt à l'étranger. Il en résulte une production nationale moins élevée et une emprise de l'étranger sur une plus large part de cette production (Mankiw, 2003). * 4 La hausse du taux d'intérêt suscite l'expansion du volume de l'épargne et décourage les investissements |
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