Dette publique et epargne des menages en republique democratique du Congo( Télécharger le fichier original )par Joachim MORISHO Ntaganda Université Catholique de Bukavu - Licence en sciences de gestion 2008 |
A MORISHO Amisi et A Chuchu Maimuna MORISHO Ce travail, qui couronne la fin de notre formation universitaire, sanctionne des efforts de plusieurs acteurs !. A Allah, le clément et le miséricordieux, qui rend possible les impossibles, soit à jamais notre incommensurable gratitude. Nos sentiments de profonde gratitude vont au professeur Jean Baptiste NTAGOMA qui, en dépit de ses multiples occupations a accepté de diriger ce travail. A travers lui, nous témoignons notre reconnaissance au corps professoral de l'Université Catholique de Bukavu. Nous remercions sincèrement Monsieur LUBULA Mumbere, co-directeur de ce mémoire. Sans complaisance, il nous a ouvert le chemin de la recherche. Dans un climat de détente, il n'a cessé de nous recommander l'esprit de synthèse, la recherche de l'essentiel et la rigueur de l'analyse. Nous l'admirons pour son remarquable équilibre entre la liberté de penser et ses exigences dans la justification des prises de position. Nous remercions par la même occasion Messieurs Adamon NDUNGU et Célestin BUCEKUDERWA, pour les discussions combien enrichissantes en rapport avec la thématique analysée. Notre marque de considération va également à nos chers parents MORISHO Amissi et CHUCHU Maimuna, source originelle de notre vie. Cette plume est le fruit de l'éducation que vous avez semé en nous et que vous ne cesserez d'entretenir. A mon oncle paternel MORISHO Yuma et Maman RAYA Mahmudu pour votre soutien tant moral que matériel pendant toute la période de notre formation. Nous vous resterons à jamais redevable. A vous mes oncles paternels : MORISHO Ramazani, MORISHO Djafari (en qui nous rendons hommages), MORISHO Amissi, MORISHO Yuma, MORISHO Issa, MORISHO Assumani, pour vos prières quotidiennes en faveur de votre progéniture. Que l'esprit de cohésion vous caractérise à jamais. A mes sympathiques frères et soeurs : Aux aînés : MORISHO Djuma, MORISHO Mwanabiningo, Eddy MORISHO, pour vos encouragements multiples. Le modèle est respecté. Aux puînés : DJAFARI Djuma, MORISHO Mwimba, KATAMBWE Djuma, Platini MORISHO, Immaculée Djuma, Myriam Djuma, Kyalu MORISHO, Adéline, Mimimi, Vanessa MORISHO, pour votre amour fraternel. Ce travail est un modèle à suivre. Il doit susciter en vous l'amour et le goût de la science. Il nous serait ingrat de ne pas remercier de manière isolée Mlle NABINTU Bulumba pour avoir mis à notre disposition son ordinateur portable pendant toute l'année académique 2007-2008. Nous n'oublierons jamais ce geste. A nos compagnons de lutte : BASHIMBE B., MUGULA M., YALAZA M., Bijoux BALEGAMIRE., MUKANIRE I., NDAKO B. Tonton MADY, Zawadi KARUNGU., Mukubwa Cripin BAHIZIRE., Iragi KANYAMUKENGE, Justin BAHATI pour les moments de peines et des joies passées à l'UCB, notre alma mater. L'esprit de cohésion doit continuer à nous caractériser pour toujours. Enfin, pour clore cette liste, nous réitérons nos remerciements en marquant une mention particulière à notre grand frère MORISHO Mwanabiningo Néné, pour son esprit d'abnégation à notre endroit et sa ferme détermination de nous voir devenir une compétence. Trouvez à travers ce papier l'aboutissement de tes efforts. Joachim MORISHO Ntaganda REPERTOIRE DES SIGLES ET ABREVIATIONS ADF : Augmented Dickey-Fuller BCC : Banque Centrale du Congo CNS : Conférence Nationale Souveraine DBUD : déficit budgétaire FMI : Fonds monétaire international LR : Likelihood Ratio OCDE : Organisation de Coopération et de Développement Economique OFCE : Observatoire Français des Conjonctures Economiques OLS : Ordinary Least Squares PIB : Produit intérieur brut PPTE : Pays Pauvres Très Endettés RDC : République Démocratique du Congo RATENDT : Ratio d'endettement UCB : Université Catholique de Bukavu Graphique 1 : Evolution de la dette extérieure en % du PIB ............................20 Graphique 2 : Evolution de la consommation publique en % du PIB ................22 Graphique 3 : Evolution de l'épargne en % du PIB .........................................24 Tableau 1 : Les résultats des tests ADF de racine unitaire sur les variables du modèle .......................................................................................................33 Tableau 2 : Test de cointégration de Johansen sur les paires de variable .........34 Tableau 3 : Dette publique et épargne : Test de causalité et coefficient de corrélation ..................................................................................................38 RESUMEDans ce travail , on utilise le test de causalité et le modèle à correction d'erreur pour étudier la relation de cause à effet entre la dette publique et l'épargne privée en République Démocratique du Congo. La méthodologie adoptée est une approche en trois étapes. La première étape consiste à vérifier les propriétés des séries chronologiques (stationnarité et ordre d'intégration) de l'endettement public et l'épargne des ménages à l'aide des tests de racine unitaire de Dickey-Fuller Augmenté. La deuxième utilise le test de la cointégration développée par Engle et Granger pour examiner la relation à long terme entre la dette publique et l'épargne. Cet examen est fait en adoptant l'approche multivariée de Johansen fondée sur le maximum de vraisemblance. Enfin dans la troisième étape, le test de causalité de Granger dans le cadre d'un modèle à correction d'erreur est effectué pour déterminer la direction de la causalité entre la dette publique et l'épargne. Les résultats montrent un ordre d'intégration d'ordre un (I(1)) pour chacune des séries. Quant au test de cointégration, le résultat indique qu'il existe une relation à long terme entre le déficit budgétaire et l'épargne. Le test de causalité de Granger révèle l'existence d'une causalité unidirectionnelle allant du déficit budgétaire vers l'épargne avec un coefficient de corrélation négatif. L'équivalence ricardienne est alors rejetée en RDC étant donné que la dette publique freine l'épargne. Mots clés : Dette publique, épargne, Causalité, Cointégration, Stationnarité, équivalence ricardienne, Modèle à correction d'erreur 1. PROBLEMATIQUELe problème des déficits publics et de l'endettement massif de l'Etat est apparu dans les économies modernes depuis les années 70 (Semmler et al., 2005). Il est le résultat d'une politique d'endettement irresponsable aussi bien de la part des gouvernements des pays créanciers que de la part de ceux des pays débiteurs (Traoré, 2004). C'est à partir du milieu des années 70 que la crise de l'endettement gagne les pays en développement, notamment les pays de l'Amérique Latine (Banque Mondiale, 1993). La crise affecte les pays africains vers le début des années 80. En effet, c'est à cette période que les pays africains, affectés par la chute des cours des matières premières, principales ressources du continent, connaissent des graves problèmes d'endettement. Le problème de l'endettement en Afrique subsaharienne est cependant particulier du fait de la faiblesse du revenu par habitant. Les pays d'Afrique subsaharienne sont en fait caractérisés par des très faibles niveaux de croissance. La conséquence pour ces pays est que le service de la dette les prive des ressources importantes nécessaires au financement de leur développement. La thérapie d'ajustement suggérée par les partenaires multilatéraux a pourtant contribué pour beaucoup à l'amplification de la pauvreté dans la plupart de ces pays (Traoré, 2005). Les programmes d'ajustement structurel consistent en effet en d'importantes orientations socio-économiques initiées au cours des années 80 par le FMI et la Banque mondiale, et ayant pour objectif la réduction des déséquilibres de la balance de paiement et les déséquilibres budgétaires aggravés essentiellement par le poids de la dette. Ces programmes d'ajustement structurel ont certes eu un certains succès à court terme mais à long terme, les résultats sont restés mitigés : le fardeau de la dette continuait de croître. Par la suite, différentes initiatives notamment les initiatives PPTE ont été lancées aussi bien par les gouvernements des pays pauvres que par les bailleurs des fonds. Fondées sur une approche plus globale de l'allégement de la dette incluant pour la première fois des créances multilatérales, elles représentent une innovation majeure en termes de financement du développement de ces pays(Zacharie, 2003). Ainsi, dans leur cadre initial, l'objectif de ces initiatives est de réduire la dette extérieure des pays en voie de développement. Ces pays doivent remplir les conditions voulues1(*) au moyen d'une stratégie visant à établir un niveau d'endettement tolérable et éliminer ainsi l'excédent de la dette qui freine la croissance et la réduction de la pauvreté. La nouvelle approche développée par le FMI et la Banque mondiale depuis 1996 est donc l'allégement de la dette des pays à faible revenu à travers le mécanisme de l'initiative PPTE. Un ensemble plus ambitieux d'objectifs a de ce fait été assigné à ces initiatives. Il s'agit notamment d'assurer une sortie définitive du cycle du rééchelonnement de la dette, de promouvoir la croissance et de libérer des ressources pour un surcroît des dépenses sociales.
Cependant, deux types d'écueils ont joué en leur défaveur (Barthélemy, 1990) : 1) Au niveau international, l'environnement s'est révélé hostile au processus de développement économique et social avec des déficits budgétaires insupportables, l'accumulation d'importants arriérés de paiement, la hausse des taux d'intérêt réels, la détérioration des termes de l'échange ainsi que la baisse des prix des matières premières. Au niveau interne, la mauvaise gestion de la dette publique, un faible taux de croissance, l'affectation des ressources dans les investissements improductifs et l'absence de discipline financière rigoureuse ont également aggravé la crise de l'endettement. 2) Par ailleurs, la dégradation de la conjoncture économique et le ralentissement de la croissance ont fait basculer les ménages de ces pays à faible revenu dans la pauvreté rendant ainsi difficile la constitution de l'épargne en vue du remboursement ultérieur de la dette publique contractée et due par le gouvernement. Cette situation laisse tomber le pays dans un cercle vicieux d'endettement massif. Dans ce contexte, des interrogations de tout genre demeurent quant à l'existence d'un lien entre cet élan d'endettement des pays en développement et leur niveau d'épargne. Par rapport à ce lien entre l'endettement public et l'épargne, la littérature économique oppose principalement deux approches théoriques, l'approche conventionnelle et l'approche néoricardienne (Mankiw, 2003). L'une et l'autre confrontent cependant l'endettement public d'une part, et l'épargne des ménages, de l'autre. En ce qui concerne l'approche conventionnelle particulièrement, elle postule que la réduction fiscale (ou l'accroissement des dépenses publiques) financée par l'emprunt exerce plusieurs effets sur l'économie dont le plus immédiat est de stimuler les dépenses de consommation des ménages (Mankiw, 2003). Mais elle évince l'économie à long terme étant donné que la baisse de l'épargne nationale causée par la réduction fiscale signifie une diminution du stock de capital et un accroissement de la dette étrangère (Mankiw, 2004). S'agissant de l'approche néoricardienne, elle suggère que la substitution des impôts courants par le recours à l'emprunt n'a aucune incidence sur la contrainte budgétaire intertemporelle des ménages. Comme les ménages sont rationnels, ils réalisent parfaitement que le recours courant à l'emprunt est synonyme d'une imposition différée dans le temps qui sera pris en charge par les générations futures. Ainsi toute réduction fiscale incite les ménages non à consommer davantage mais à augmenter leur niveau d'épargne en prévision du remboursement ultérieur de la dette subséquente. Dès lors, il y a lieu de se demander s'il existe, pour le cas du Congo, un lien de causalité entre l'endettement public et l'épargne des ménages, et le cas échéant, en identifier le sens et en déduire les implications. * 1 Ces conditions sont notamment la mise si pieds des programmes d'ajustements structurels tel que définis par le FMI et la banque mondiale, d'assurer la soutenabilité de la dette pour la crédibilité internationale. |
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