INTRODUCTION
L
a co-infection tuberculose et VIH constitue un problème
majeur de Santé Publique à travers le monde. Son incidence est
croissante en particulier dans les régions Sub-Sahariennes avec
près de 2 millions de cas annuels et le Sud- Est Asiatique avec 250.000
cas annuels qui sont actuellement des plus touchées.
Les deux infections interagissent l'une sur l'autre, ce qui
aggravent le pronostic et augmenter la mortalité de ces patients (1).
La tuberculose est la maladie infectieuse la plus
meurtrière pour les personnes vivant avec le VIH, et on estime qu'elle
est responsable de 13% de décès dus au SIDA à travers le
monde. Le VIH et la tuberculose sont si étroitement liés que l'on
s'y référé suivent comme des co-épidémie, ou
doubles épidémies s'entraînent et se renforcent
mutuellement. Le VIH active la tuberculose latente chez l'individu, qui devient
ensuite infectieux et capable de contaminer d'autres personnes d'une part et
d'autre part favorise aussi les rechutes chez les malades qui ont
été soignés. Chez les personnes vivantes avec la maladie
tuberculeuse est approximativement de 10% annuellement et pour les personnes
qui ne sont pas séropositive est 10% sur la durée de la vie (16).
L'infection par le VIH a induit une forte recrudescence de
l'incidence de la tuberculose particulièrement chez les sujets vivant
dans des conditions socio-économiques défavorables.
Parmi les 7000 cas de tuberculose déclare en France 6%
des sujets seraient séropositifs pour le VIH (2).
Par ailleurs un décès par tuberculose sur quatre
est lié au VIH, C'est-à-dire une proportion deux fois plus
élevés qu'auparavant.
En 2007, 1,37 million de nouveaux cas de tuberculose ont
été enregistrés chez les personnes infectées par le
VIH ainsi que 456000 décès (11).
Au vu de ces années, il est urgent de repeser, de
prévenir et de traiter la tuberculose chez les personnes vivant avec le
VIH et de soumettre à un test de dépistage du VIH à tous
les malades de la tuberculose afin d'assurer la prévention, le
traitement et les soins. Une forte progression du dépistage du VIH chez
les personnes sous traitement anti-tuberculeux a été
signalée en Afrique.
En 2004, 14% seulement des malades de la tuberculose dans
cette région avaient été soumis à un test de
dépistage du VIH, en 2007 ils étaient 37% et même plus de
75% dans plusieurs pays (12).
Selon les chiffres de stop TB en 2006, 61% des personnes
prises en charge pour la tuberculose dans un programme VIH ont un
dépistage de la tuberculose et 47% des personnes prises en charge par la
tuberculose en programme DOT à Toronto sont conseillées et
dépistées pour le VIH ; et ces chiffres tombent
respectivement à 48% et 34% en Europe orientale (3).
La proportion de patients tuberculeux dépistés
pour le VIH est passé de 32% en 2003 à 58% en 2005 et la part des
patients tuberculeux recevront des ARV est passé de 19% en 2003 à
31% en 2005 au Thaïlande (13).
La proposition de patients tuberculeux dépistés
pour le VIH est de 16% au Bénin et 13% en RD Congo et ceux recevront les
ARV est de 26% au Bénin et 41% en RD Congo pour la période allant
de 2004 à 2008 (6).
L'inquiétude majeure à soulever concerne les
tuberculoses multi restantes dans les régions de Kwazulu Natal, en
Afrique du Sud où le taux des infections VIH/tuberculose atteint 80%,
les expectorations de 154 patients recueillis entre Février 2005 et Mars
2006 ont montré que 41% des patients infectés par le bacille de
la tuberculose, dont 41% par une tuberculose multi résistante, parmi
lesquels un patient sur quatre était résistant à tous les
traitements de première et de deuxième ligne testés
(9).
En Revanche, en RDC cette situation de la co-infection
tuberculose et VIH demeure préoccupante dans le fait que l'entrée
du programme national de lutte contre la tuberculose sur le marché du
VIH est perçue comme menaçante et fondé sur des valeurs
différentes (VIH : droits et exceptionnalisme, tuberculose :
devoirs et spécificité) mais avec des objectifs similaires.
Parmi les nouveaux cas de tuberculose, on estime que 24% sont
infectés par le VIH et on estime que 36000 personnes meurent chaque
année de la tuberculose en RDC, dont 28% sont attribuables au VIH (10).
Face à cette situation que nous venons de
décrire, et qui semble être un défi à relever pour
les activistes de lutte contre la tuberculose et le VIH, nous avons
décidé de mener une étude sur les aspects
épidémiologiques de la co-infection tuberculose-VIH au centre
anti-tuberculeux de Goma, en vue d'attirer l'attention des autorités
politico-sanitaires de la place.
Dès lors, des questions qui méritent notre
attention demeurent, quels sont les aspects épidémiologiques de
l'association tuberculose et virus de l'immuno déficience humaine dans
le centre anti-tuberculeux de l'Hôpital Provincial du Nord-Kivu à
Goma? Et quelle est la prévalence de l'infection à VIH chez les
tuberculeux mis sous traitement ?
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