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Problématique d'alignement de l'aide internationale au développement au Rwanda, causes, conséquences sociopolitiques 2005-2010

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par Hilaire YANKULIJE
Université libre de Kigali -  Ao 2010
  

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CHAPITRE 1 : CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE

1.1 CLARIFICATION DES CONCEPTS CLES

I

l nous semble qu'il faut commencer par le commencement en définissant tout d'abord le terme concept pour pouvoir nous rendre compte de genre des termes qui doivent être clarifiés en cette section. Pour TREMBLAY (1968,65)

« Un concept est une idée, plus ou moins abstraite, un symbole qui désigne ou représente une réalité plus ou moins vaste. Cette définition souligne deux éléments constitutifs importants du concept, soit son niveau d'abstraction et l'étendue de sa représentation. La plupart des concepts très abstraits recouvrent des réalités très vastes. »

A cette vasteté Emile DURKHEIM, au début de son profond traité sur la problématique de suicide ajoute la notion de confusion et recommande qu'il faut toujours reprendre les définitions de l'énoncé du sujet pour ne pas s'exposer à ce problème. Voici mot pour mot ce que dit- il à propos : « Comme le mot revient sans cesse dans le cours de la conversation, on pourrait dire que le sens en est connu de tous et qu'il est superflu de le définir, mais en réalité les mots de la langue comme les concepts qu'ils expriment sont toujours ambigus et le savant qui les emploient tel qu'il est écrite dans l'usage et sans leur faire autres élaborations s'exposerait au plus de confusion » (DURKHEIM: 2002 ,12).

Voilà donc pour quoi avant de commencer, il incombe à notre devoir de définir les termes clés de l'énoncé du sujet ici sous examen. Ces termes sont : l'aide international au développement, l'alignement de l'aide sur des priorités et le budget national. Le Rwanda sous lequel cette recherche se fait n'étant pas un concept sera présenté au début du chapitre deuxième

1.1.1 Aide

Le terme aide est le dérivé du mot latin « adjutare » qui signifie appuyer et dont le sens peut être rapproché du moins selon le Robert susmentionné- aux verbes assister, seconder, secourir et soulager. Après la signification étymologique, le même Robert nous donne un sens qui intéresse notre travail : « Secours financier à des personnes sans ressources, des pays etc. »

1.1.2. Développement

Quant au concept << développement », une parcimonie scientifique doit s'imposer à quiconque veut l'utiliser car ce mot hors de son usage courant est de surcroît multidisciplinaire. Au départ selon le dictionnaire Encarta dans sa version électronique 2006, le terme développement sort de deux vocables des langues différentes. Il s'agit du mot << volopere » du Français antique qui signifie envelopper et le terme dies dont le sens est << des ». Ainsi conçu, le terme développer aurait le sens de déballer ou pour ici citer la version Robert (1995) << Etendre (ce qui était plié) ». Dans le français courant, le mot développement veut dire l'action de faire croître de donner de l'ampleur à quelqu'un ou a quelque chose. C'est pourquoi on parlera des exercices qui développent la musculature, du développement de l'entreprise, etc.

Il ressort de cette définition que le mot développement est << polyconnotaire » pour dire qu'il a plusieurs sens. Comme nous le lisons sur le site internet de l'Encyclopedie WIKIPEDIA - adresse retenu dans la bibliographie - consulté le 04 avril 2004, au cinéma, le développement est la phase de conception du film. En immobilier, le développement est synonyme de la promotion immobilière. En biologie, le développement désigne un ensemble des mécanismes à l'oeuvre durant la croissance d'un organisme vivant, dans les domaines techniques et scientifique, le développement est la phase de recherche et de mise au point d'une invention, d'un procédé d'un composé chimique et d'un produit. . En mathématique, un développement limité consiste à faire une approximation d'une fonction et la possibilité d'un développement d'un produit de somme s'appelle la distributivité. En photographie et cinématographie, le mot développement désigne un traitement chimique de l'émulsion photographique. En cyclisme le développement d'une bicyclette est la longueur qu'elle parcourt à chaque tour de pédalier...

Nous nous passerons de ses sens psychologiques, biologique, cinématographique etc. pour réfléchir sur celui que lui donne la sociologie et l'économie sens qui intéresse notre recherche.

1.1.3. Développement durable

L'encyclopédie WIKIPEDIA tel que consulté à la date mentionnée tout à l'heure précise que quand les sociologues étudient la problématique de développement, articulent leurs travaux surtout autour du développement dit développement durable. Dans les sciences sociales et économiques le développement durable est un mode de développement qui satisfait les besoins de génération présente sans compromettre les besoins des générations futures, qui donc concilie les contraintes économiques, environnementaux (au sens écologique du terme) et sociales en les croisant dans leur mode de gestion.

Ces propos se trouvent repris et nuancés chez DRION (2008 :12) quand elle dit : «Le développement durable associe obligatoirement la bonne gestion économique, le progrès social, (et) la préservation de l'environnement ».

A ces considérations se greffent encore un autre aspect aussi important : L'approche participative. Pour DRION (2008, 13), la démarche participative est nécessaire pour que le processus de développement durable soit effectif. Les personnes concernées sont associées à la réflexion, la décision et la mise en oeuvre, et solidarité dans le temps et dans l'espace. Elle insiste sur le fait que le développement durable intègre l'égalité entre les femmes et les hommes. Elle reprend les propos de la déclaration de Rio stipulant que la pleine participation des femmes est essentielle à la réalisation d'un développement durable 3 . En effet, Le programme d'Action 21 décidé à cette occasion par les gouvernements des pays membres déclare notamment que la mise en oeuvre effective de ces programmes dépend de la participation

3 La déclaration de Rio a clôturé le sommet de La Terre de l'O.N.U à Rio de Janeiro en 1992.

1.1.4 Aide internationale au développement

Le Dictionnaire de l'économie (2000 ,52) définit l'aide internationale comme un ensemble des actions par lesquelles des pays industrialisés (seuls ou groupés ou des personnes (physiques ou morales) basés dans ces pays contribuent au développement des pays du tiers monde. A ces propos du même dictionnaire vient se greffer une autre considération fort utile quand le même dictionnaire (ibidem) précise que :

« La forme principale de l'aide n'est pas le don mais le prêt. En général ces prêts sont bonifiés. C'est-à-dire que le taux d'intérêts est inférieur du taux des intérêts normaux. » Pour clore ce paragraphe de la définition de l'aide internationale au développement, la définition donnée par OPATI et citée par La Banque Africaine de développement (2006 ,26) nous semble la plus complète la plus précise et la plus actualisée, et pour cette utilité nous la reproduisons ici en son intégralité :

« L'aide internationale a un sens large. Il fait référence à toutes sommes d'argent ou de ressources transférées d'un pays à l'autre sans attendre le remboursement intégral. L'aide Publique au Développement (A.P.D) comprend toutes les subventions, prêts bonifiés et dons qui consistent au transfert des ressources de pays plus développés aux pays les moins avancés dans le but de favoriser Développement économique. La plupart des études estiment prêts concessionnels qui ont un élément de libéralité de 25 % ou plus. Cela n'inclut pas les prêts étrangers par des sociétés multilatérales, et ne comprennent pas la réduction tarifaire préférentiel offert par le P.D, permettant aux P.M.A un accès facile pour leur exportation vers les marchés des pays plus développés. Pour être considérée comme une aide étrangère, un flux de fonds doit répondre à deux critères simples:

- Elle ne doit pas être commerciale du point de vue des donateurs

- Il faut des conditions de faveur pour que les intérêts et le remboursement soit moins ou plus doux que le renforcement des conditions commerciales. »

Tableau 1 : Formes d'aide au développement

LES FORMES DE L'AIDE

Aide Publique au Développement (APD)

Dons ou prêts (à conditions financières privilégiées). La majorité des fonds provient des pays de l'OCDE qui ont créé à cette fin le CAD (il apporte 90% de l'APD totale).

Aide Privée au Développement

Tous les transferts financiers d'origine privée : banques, entreprises, associations...

Multilatérale

Aide qui transite par des organismes internationaux tels que la FAO,

l'UNICEF, le PAM*, l'OMS (à l'exclusion du FMI).

Bilatérale

Aide fournie

directement par un Etat à un autre (le pays donateur garde ainsi le plein contrôle des sommes

accordées).

Multilatérale

Elle passe par les ONG : Croix Rouge, MSF... Formes de l'aide : - conseil
technique

- aide humanitaire - dons financiers

Bilatérale

Il s'agit des "Apports privés aux conditions de marché".

Formes:

- crédits à l'exportation

- investissements des entreprises (directs et de portefeuille) ;

- prêts bancaires.

Elle représente 20% du total de l'aide

Elle laisse

normalement au

bénéficiaire une

grande

indépendance

C'est l'essentiel de l'aide : 65% du total.

Elle est souvent liée (accordée à condition que les dépenses soient effectuées au profit du pays donateur).

15% du total de l'aide.

Elle représente de l'avis général l'action la plus utile, avec le

moins de
ressources.

De loin les plus importants

Cette forme d'aide

privée porte

abusivement le nom d'aide puisqu'elle vise avant tout le profit.

Aujourd'hui, de plus en plus, les conditions se multiplient pour l'obtention de prêts : réduction du déficit public et privatisation, "bonne conduite écologique", pauvreté, respect d'une démocratie minimum

*PAM : Programme alimentaire mondial

1.1.5 Alignement de l'aide sur des priorités

L'alignement de l'aide sur des priorités est une expression qui fut l'un des thèmes centraux du forum de Paris sur l'efficacité de l'aide internationale au développement tenu dans la ville du même nom. Comme nous le lisons dans le texte de la déclaration en question, O.C.D.E (2005,4) Cet alignement veut dire que : « Les donneurs font reposer l'ensemble de leur soutien sur les stratégies nationales de développement, les institutions et les procédures des pays partenaires »

Pour ce faire, les deux parties à savoir les pays donateurs d'aide et les pays récipiendaires se sont mis d'accord sur des points suivants pour que l'aide soit très bien alignée sur les priorités de développement des pays en voie de celui-ci. Selon la déclaration de Paris, pour que l'aide soit alignée sur les priorités de Pays en voie de développement, les donateurs doivent :

1. Faire reposer l'ensemble de leur soutien -- stratégies-pays, dialogue sur les politiques à suivre et programmes de coopération pour le développement -- sur les stratégies nationales de développement des pays partenaires et les rapports périodiques sur l'avancement de l'exécution de ces stratégies

2. Tirer autant que possible leurs conditionnalités des stratégies nationales de développement des pays partenaires ou des examens annuels de l'avancement de la mise en oeuvre de ces stratégies. L'inclusion de conditions supplémentaires doit être dûment justifiée et leur application doit se faire de manière transparente et en consultation étroite avec les autres donneurs et parties prenantes.

3. Lier leur financement à une série unique de conditions et ou à un ensemble raisonnable d'indicateurs dérivés des stratégies nationales de développement. Tous les donneurs ne sont pas pour autant tenus d'imposer des conditions identiques, mais les conditions appliquées par chaque donneur doivent être dérivées d'un cadre commun rationnel ayant pour objectif l'obtention de résultats durables. (O.C.D.E : 2005, 4)

A travers ces considérations vient se surajouter une autre d'importance capitale comme continue en le disant le même texte de la déclaration de Paris :

« L'utilisation des structures institutionnelles et des systèmes nationaux pour la gestion de l'aide, lorsque Ceux-ci permettent d'être raisonnablement sûr que cette dernière sera effectivement mise au service des objectifs convenus » (O.C.D.E :2005,5)

Ces structures institutionnelles sont des systèmes de passation des marchés publics et le budget national. Ils retiendront l'attention de ce travail comme indicateur d'une aide alignée sur des priorités.

1.1.6 Efficacité

Pour Larousse (2003), le mot efficacité signifie « la qualité d'une chose ou d'une personne efficace ». Le mot efficace a le sens selon le même livre, de « qui produit l'effet étendue ».

1.1.7 Efficacité de l'aide au développement

Envisagé sur le plan du développement international, le mot efficacité revêt un autre sens. Inspiré du forum de Rome de février 2003 et des principes clés de la table ronde de Marrakech 4 de février 2004 portant sur la gestion axée sur des résultats en matière de développement, le Forum de Paris (28 février -02 mars 2005) a donné à l'expression efficacité de l'aide au développement la connotation axée sur des principes d'aide selon lesquels l'aide est davantage susceptible de promouvoir le développement lorsque :

1. Les pays en développement sont maîtres de leurs politiques et plans de développement (appropriation).

4 Marrakech, ville de l'Ouest du Maroc, capitale de la province de Marrakech, située dans la plaine fertile de Haouz, au pied des montagnes du Haut-Atlas.

2. Les donneurs fondent leur soutien sur les systèmes et les stratégies de développement de ces pays (alignement).

3. Les donneurs coordonnent leurs activités et réduisent au minimum les coûts d'acheminent de l'aide (harmonisation).

4. Les pays en développement et les donneurs orientent leurs activités de manière à atteindre les résultats souhaités (gestion axée sur les résultats).

5. Les donneurs et les pays en développement sont comptables les uns vis-à-vis des autres des progrès accomplis dans l'amélioration de la gestion de l'aide et dans l'obtention de résultats sur la voie du développement (Responsabilité mutuelle). (A.Q.O.CI : 2007, 3)

1.1.8 Budget national

Le Dictionnaire de l'économie précise que le terme budget est de provenance britannique. A vrai dire, selon ce dictionnaire, au XXIIe siècle,

« Le mot budget, représentait un sac du roi renfermant, l'argent nécessaire aux dépenses publiques. Le terme apparait plus tard en France au XIX siècle. Actuellement le budget de l'Etat, est incarné par la loi de finance, adoptée chaque année par le parlement, qui chiffre les dépenses et les recettes prévisionnelles de l'Etat pour un an.» (BAZBEKH : 2000,60)

1.2 REVUE DE LA LITTERATURE

C'est Bernard de CHARTRE auteur que MARX affectionnait particulièrement qui justifie pourquoi dans nos travaux scientifiques nous devons nous appuyer sur des travaux des savants et des chercheurs lors de nos travaux de recherches scientifiques.

« Nous sommes des nains juchés sur des épaules des géants, ... nous voyons ainsi d'avantage et plus loin qu'eux, non par ce que notre vue est plus aigue ou notre taille plus haute mais par ce que ils nous portent en l'air de toute leur hauteur gigantesque». (LE GOLF : 1985 : 17).

Ainsi, le sujet que nous traitons ici non seulement il est traité par des grands chercheurs des hautes institutions académiques mais également, il est vécu différemment dans plusieurs sociétés et cela justifie pourquoi nous devons en plus forte mesure avant d'entrer dans le vif du sujet, créer une vision d'ensemble et qui coordonne les considérations scientifiques sur le problème ici sous examen, pour justement ressortir plus tard une vision qui porte loin.

1.2.1. Développement et aide au développement mots récents ?

La réponse à cette question est sans nul doute non, mais si l'on va la profondeur des choses la réponse serait ambidextre. Cela veut dire quoi ? Envisagé sur le plan de l économie comme l'affirme MALCOM Gills et al. (1985 ,31) L'expression Développent économique débute avec la révolution industrielle » il ya bientôt deux cents ans. Tout cela d'ailleurs dépend de ce qu'on appelle développement car MICHAILOF (2006,3) affirme que la notion du développement durable a émergé en 1980. Pour lui, Cette notion cherche à concilier efficacité économique respect des droits fondamentaux et protection de l'environnement » Pour le lauréat du prix Nobel de l'économie, édition 1988, ces considérations ci -haut mentionnées ne sont que des signes du développement car pour lui le développement est ce qu'il appelle le développement liberté. Pour lui, (Voir MICHAILOF : 2006 ,4) « il faut associer le développement économique au relâchement des libertés qu'autorise -il par le relâchement des servitudes matérielles. »

Quant à l'expression aide internationale au développement l'Encyclopédie Encarta (2008) nous annonce que «L'organisation d'une aide internationale massive est apparue au lendemain de la seconde guerre mondiale avec la création de la banque internationale pour la reconstruction et le développement BIRD et la mise en oeuvre du plan Marshall à destination des pays d'Europe victime de bombardement. Dès le milieu des années cinquante l'aide s'est reporté vers les pays du tiers monde dont la plupart accédaient à l'indépendance politique. Au jour d'hui encore elle est fournie par la grande part par les pays riches et est destinée aux pays en voie de développement et aux pays les moins avance.

Jean Bernard Veron, paraphrasé par l'encyclopédie en ligne WIKIPEDIA affirme que le terme développement a été utilise pour la première fois par le président américain Harry TRUMAN dans son discours d'investiture du 20 janvier 1949 pour justifier l'aide aux pays sous développés. Nous en reproduisons ici une petite partie »

« Quatrièmement il nous faut lancer un nouveau programme qui soit audacieux et qui mette les avantages de notre avancée scientifique et de notre progrès scientifique au service de l'amélioration et de la croissance des régions sous développés. Plus de la moitie gens de ce monde vivent dans les conditions voisines de la misère. Leur nourriture est insuffisante. Ils sont victimes des maladies. Leur vie économique est primitive est stationnaire. Leur pauvreté constitue un handicap et une menace tant pour eux que pour les régions les plus prospères. Pour la première fois dans l'histoire l'humanité détient les connaissances pratiques susceptibles de soulager la souffrance de ces gens. »

C'est la déclaration de l'Assemblée Générale de l'O.N.U qui va officialiser la volonté du développement planétaire en 1er 1974. En voici un extrait.

« Nous membres de l'organisation des nations unies proclamons solennellement notre détermination commune de travailler d'urgence à l'instauration d'un nouvel ordre économique international fondé sur l'équité l'égalité souveraine, l'interdépendance, l'intérêt commun et la coopération entre les Etats indépendamment de leur système économiques et social qui corrigera les inégalité et rectifiera les injustices et actuelles et permettra d'éliminer les fossés croissants entre les pays développés et les pays en voie de développement » (MINEPRISEC :1986, 121)

1.2.2 A quoi sert d'aider l'Afrique mal partie et qui refuse le développement ?

Cette question est formulée à partir de trois ouvrages5 parlant du problème de l'économie et
de la politique de l'aide en Afrique exprime le désarroi que des donateurs d'aide au

5 - Serge MICHAILOF : A quoi sert d'aider le Sud (Voir bibliographie)

- Axelle KABOU : Et si l'Afrique refusait le développement ! (bibliographie)

développement ne cessent d'éprouver. Certains des auteurs trop pessimistes disent d' ailleurs que l'Afrique n'a plus de capacité de consommation des millions de dollars que les pays riches débloquent chaque année car le continent ne peut pas les mettre en valeurs.

Serge MICHAILOF n'est pas de genre pour lui, il y a une raison d'espérer encore. Nous voudrons lui emprunter la plume : « Après avoir été un instrument de la politique de containement pendant la guerre froide, l'aide devient maintenant un outil du processus de décolonisation, l'aide a peiné, comme nous l'avons constaté, à établir sa justification éthique dans la croisade de lutte contre la pauvreté.... Cette aide constitue en fait aujourd'hui l'un des instruments de régulation de la mondialisation. Elle permet à cet égard au club des pays riches de faciliter la gestion d'un ensemble de problème qui ne peuvent être traite qu'à une échelle transnationale». ( : MICHAILOF : 2006, 489)

Pour continuer avec MICHAILOF (ibid.) l'aide peut corriger et atténuer les desquelles économiques et sociaux les plus criants et atténuer la chose externes ; en plus de cela, l'aide peut stimuler la croissance économique des pays à la traîne. Il faut ajouter a cela que l'aide facilite les transitions politiques économiques. L'aide va loin de tout ce que nous venons de dire quand il commence à catalyser le financement locaux et internationaux et quand elle contribue à la sortie des conflits et au sauvetage des pays ou l'Etat s'est effondre ou est en voie de s'effondrer. Enfin selon le même auteur l'aide facilite la gestion des problèmes globaux à l'échelle planétaire.

Néanmoins, d'aucuns affirment que l'Afrique refuse le développement d'où alors la question de gaspillage d'aide au développement. Pour Axelle KABOU (1990, 23) « L'Afrique parait toujours au bord du gouffre, toujours à l'article de la mort... on ne peut pas s'empêcher d'être frappé par l'acharnement avec lequel les africains refusent la méthode et l'organisation. Ils détestent la cohérence la transparence et la rigueur à tous les échelons et c'est ce qui imprime la dérivée de son coté inquiétant. La faveur va systématiquement au bricolage à l'improvisation à la navigation à vue ».

- René DUMONT : L'Afrique noire est mal partie (Voir bibliographie)

Tout en faisant remarque que l'Afrique a parfois des hommes plus riches que les occidentaux, KABOU se demande ce que ceux- la font de leurs richesses. Sa réponse est immédiate pour son interrogation oratoire : « L'Afrique est une gaspilleuse du temps d'argent et de talent momifié à l'extrême, incapable de se mouvoir à la vitesse de la situation catastrophique sourde aux réalités du monde. >> Tous les efforts déployés, s'ils ne sont pas annihilés par la corruption vont à la merci de la barbarie animée par la soif du pouvoir et des haines tribales et l'Afrique est obligé de recommencer à zéro après des années pleines de labeur.

L'Afrique des grands lacs et a fortiori le Rwanda, a servi de vérification à ces hypothèses en ces derniers décennies et BYUMVUHORE, un chanteur du pays susdit, le réaffirme dans son chanson quand il dit : « Burya ubareba babyubaka cyane buracya bakabisenya >> ce qui veut dire, tant tu les vois en train de construire tant ils les démolissent le lendemain. En fait, une véritable situation cauchemardesque où donner de l'argent à un africain semble jeter la perle au pourceau ou donner un laptop à une tribu des sauvages.

Si KABOU elle affirme que l'Afrique n'accepte le développement, l'ingénieur Agronome René DUMOND (1962 : 5-123) lui affirme que pour son développement, l'Afrique connait un mauvais départ quand bien même il dira dans l'édition de 1972 qu'il a eu peur d'être ridiculisé par les Africains et les Européens lors de l'indépendance massive des pays. Pour lui les indépendances sont survenues quand l'Afrique était fragile. De part d'autres il y'avait des difficultés tropicales : maladies et malnutrition, sol et climats. La faussée creusée par la chasses aux esclaves et qui ralentissait le développement n'était pas encore comblée. Même après les indépendances ou après le mauvais départ pour n'utiliser que les termes de DUMONT que certains des africains vont considérer comme le prophète, les leaders africains ont priorisé les choses qui n'étaient pas nécessaires. A proprement parler « Les jeunes Etats africains révèlent un profond désir d'éducation et de santé : Il parait facile de décider les villageois africains à bâtir eux même leur école et leur dispensaire.

L'Afrique est mal partie car au moment des indépendances, elle resta avec un mauvais cadeau de l'Européen : l'alcoolisme. Comme continue de l'affirmer René DUMOND l'Afrique ne connaissait avant l'arrivée des européens que des boissons fermentées à faible

degré alcoolique... L'alcoolisme s'accentua avec la traite, le premier cadeau de l'Europe pour l'Afrique. » Les raisons qui justifient un mauvais départ pour l'Afrique sont nombreuses pour le même écrivain. Le colonisateur a préféré d'aller transformer les matières premières chez lui au lieu de les exploiter en Afrique et préféra de développer le caféiculture pour son propre intérêt au détriment des palmiers et des cultures nourriciers .A cela se rajoute que pour l'Afrique l'indépendance n'a pas signifié la décolonisation mais l'apparition d'un autre colonisateur : La caste privilégiée : Ministre Députés et fonctionnaires. On s'étonnerait en lisant René Dumont que << Une vie de paysan vaut un mois et demi de travail de parlementaire »

On ne peut pas étayer dans un travail comme celui-ci toutes les raisons qui justifient le mauvais départ de l'Afrique mais de toutes les manières René DUMOND responsabilise beaucoup l'Europe et l'incite de prendre à sa charge l'établissement de l'infrastructure de base Pour un bon re- départ. Il conseille aux africains de décoloniser leur agriculture.

1.2.3. Aperçu sur la problématique de l'efficacité de l'aide internationale et du développement au Rwanda

Depuis que le Rwanda recouvra son indépendance ses dirigeants se sont montrés soucieux de développement et ont fait celui-ci leur leitmotiv. Hélas cela n'a pas empêché le pays de sombre dans la pauvreté. Le 7 janvier 1963 le président KAYIBANDA jura devant l'assemblée en disant : << Dès que je tombe dans l'incapacité de promouvoir le progrès de ce peuple, je n'hésiterai pas à venir déposer devant cette assemblé tous mes pouvoirs » (C.N.D : 1989, 220).Hélas, Ces plus beaux mots n'empêchèrent pas les camarades du 5 juillet réunis dans leur comité pour la paix et l'union nationale de déclarer ceci pour le gouvernement de KAYIBANDA « Le gouvernement bien qu'il ne faisait d'ailleurs rien est demis ». (CND, ibid)

C'est le successeur de KAYIBANDA, le général Major Juvénal HABYALIMANA qui
insistera plus que jamais sur le mot développement mais hélas avec des actions
contradictoires. Il créa pour cette fin un parti politique et décidai qu'en dehors de celui-ci

« nulle activité politique ne peut être exercée » Dans la constitution du 17 septembre 1978 en son article 7e Il est écrit ceci :

« Le mouvement révolutionnaire Nationale pour le développement a pour mission d'unir et stimuler et intensifier les efforts du peuple rwandais en vue de la réalisation de son développement... » (1989, 170)

La journaliste du quotidien le SOIR qualifiera de tout cela de l'idéologie du développement plutôt que du développement proprement dit (BRAECKMANN : 1996 ,.86) et ajoutera à cela ceci :« Quoiqu'il en soit, le pays se couvre des dispensaires des coopératives, des micro- projets, les jumelages se multiplient avec des villes et villages d'Europe et toute cette activité donne l'impression d'un début de décollage. Mais la croissance, la multiplication des projets initiés par la blanche apparition d'une classe intermédiaire locaux ne signifient pas le développement » (BRAECKMANN : 1996,88)

HABYARIMANA lui-même sembla connaitre ses échecs en janvier 1994 lors de son dernier interview avec Collette BRAECKMANN en affirmant ceci : « Il est de bon ton de Critiquer au jour d'hui ce que nous avons fait. Pourtant, je peux vous dire que tous ensemble, nous avons vraiment tout fait pour nous arracher à la pauvreté et pendant longtemps nous n'avons pas si mal réussi... » (BRAECKMANN : 1996, 87)

Mais pour quoi ces efforts n'aboutirent pas au développement alors que comme l'affirme la même BRAEKMANN le Rwanda avait eu 200 bailleurs de Fond et qu'il était considéré comme un enfant sage par ceux là. Des réponses pourront être trouvées en essayant de pousser loin des lectures et lire les livres comme : Gardons l`espoir pour le Rwanda de Monseigneur A SIBOMANA paru chez Desclée de Brouwer et Ubwato mu muhengeri c'est-à-dire littéralement la pirogue6 en vagues en ses deux tomes publiés par le journaliste autodidacte

6 HABYALIMANA considérait le Mouvement Révolutionnaire pour le Développement comme une pirogue et la pauvreté comme un océan sinon une mer car il existe un seul mot pour designer l'océan et la mer en Kinyarwanda (langue maternelle au Rwanda). Selon lui, pour son développement le Rwanda devrait compter sur ce mouvement. Malheureusement cela n'était pas l'idée de SEMUSAMBI, la pirogue dont il est question traversait quand il écrivit son livres un océan en agitation et cette agitation n'est rien d'autre que la corruption et le détournement des biens publics.

SEMUSAMBI Félicien en 1984 et en 1985.A proprement parler SIBOMANA taxe HABYALIMANA d'être à la tête du régime despotique, népotique et de surcroit clientéliste, tandis que SEMUSAMBI lui le taxe de détournement massif de biens publics.

1.2.3.1 L'aide internationale accordé au Rwanda est 90% appropriée.

Parmi les recherches faites sur la gestion et la coordination de l'aide au Rwanda celle faite par Nick HIGHTON s'avère comme la plus récente et la plus pertinente. Le chercheur se montre satisfait de la politique du Rwanda en matière gestion transparente de l'aide au développement que lui qualifie-t-il de « Mutual accountability » Ses satisfactions s'expriment par l'admiration envers la constitution rwandaise, de la politique des stratégies économique et de réduction de la pauvreté et du programme économique dit vision 2020. (HIGHTON N. 2008) Voici comment le dit - il: «The economic development and poverty reduction strategy (E.D.P.R.S) adopted in 2007 together with Rwanda's vision 2020 and constitution provides a clear statement of the government's high level priorities and consistent set of principles» (HIGHTON Ibidem) «

En ses satisfactions le chercheur, admire l'architecture de susdits programmes en montrant une adéquation qui se trouve entre L'E.D.P.R.S la vision 2020 et la politique du président Kagamé pour son mandat de 7 ans. Il dit ceci :

Rwanda's long term vision 2020, created in 2000, is heavily framed by the legacy of the genocide. Vision 2020 is targeted primarily at the Rwandan population, and relates to security, national unity and socio - economic development. The president seven year political programs, linked to vision 2020, provide the basis of the government's annual report...»

Le même chercheur admire également la philosophie de la politique de l'aide « aid Policy » adopte lors de la réunion des ministres du 26 juillet 2006 et surtout sa clarté et ses volontés de respecter la déclaration de Paris et d'autres accords internationaux.

1.2.3.3. Le respect de principes de l'efficacité de la déclaration de Paris fait ressortir une situation d'inertie à laquelle s'ajoutent des irrégularités sérieuses

L'enquête faite en 2006 sur la situation de 2005 et celle faite en 2008 sur la situation de 2007 présentent presque des même résultats. En 2006, les résultats de l'enquête montrent que le Rwanda doit faire des progrès plus accélérés pour atteindre les objectifs chiffrés pour 2010 dans la Déclaration de Paris. Lorsque l'enquête montre les besoins en terme de reformes continues dans la planification, gestion financière et systèmes de suivi et évaluation du gouvernement, les résultats soulignent aussi un besoin d'assurer que les donateurs travaillent plus avec le gouvernement pour s'assurer que leur assistance est aligné aux priorités nationales et utilise de plus en plus les systèmes du gouvernement, ainsi que d'assurer que les bailleurs harmonisent plus leurs efforts avec ceux d'autres bailleurs.

Tableau 2 : Situation de l'Efficacité de l'aide en 2006.

Indicateurs

Résultat
2005

Objectif 2010

1

Appropriation - SRP Opérationnelle (selon étude de la Banque Mondiale)

B

A

2a

Qualité des systèmes GFP (selon étude de la Banque Mondiale)

3.5

4.0

2b

Qualité des systèmes de passation des marchés (à définir 2008)

Pas
applicable

Pas applicable

3

Aide inscrite dans le budget national

49%

85%

4

Appui aux capacités coordonné

58%

50%

5ai

Utilisation des systèmes de GFP nationaux (% des flux d'aides)

39%

59%

5aii

Utilisation des systèmes de GFP nationaux (% de donateurs)

59%

90%

5bi

Utilisation des systèmes de passation des marchés (% des flux d'aides)

46%

Pas applicable

5bii

Utilisation des systèmes de passation des marchés (% des donateurs)

71%

Pas applicable

6

Cellules d'Exécution de Projets « parallèles » (à celles du gouvernement)

48

16

7

Prévisibilité intra-annuelle (% d'aide décaissé dans l'année prévue)

66%

83%

8

Aide non liée (selon les données de l'OCDE-CAD)

81%

Plus de 81%

9

Utilisation des approches programme (« SWAps » et appui budgétaire)

42%

66%

10a

Missions coordonnées (% coordonné entre bailleurs)

9%

40%

10b

Travaux analytiques coordonnés (% coordonné entre

bailleurs)

36%

60%

11

Cadre solide pour l'évaluation de la performance (selon étude sur documents)

C

B ou A

12

Evaluations de responsabilité mutuelle (systèmes

d'évaluation en place)

Non

Oui

Source : O.C.D.E : 2008 :25

Présentement comme l'a affirmé Nick HIGHTON l'appropriation est bonne et appréciable.
Mais d'autres indicateurs sont faibles. L'utilisation des GFP accuse un retard très sérieux cela
justifié par l'utilisation des systèmes de passation de mouches et du budget national. Tandis

qu'on attendait une évolution, la situation de 2008 est venue pour encore balayer de l'espoir car les chiffres des notes font ressortir le statut quo par rapport à l'enquête précédente.

Tableau 3 : Situation de l'efficacité de l'aide sur des chiffres de l'année civile 2008

 

indicateurs

Référence
2005

2007

Objectifs

2010

Progrès fait entre
2005 et 2007 % et
points

1

Appropriation - SRP Opérationnelle (selon étude de la Banque Mondiale)

B

B

A

+0

2a

Qualité des systèmes GFP (selon étude de la Banque Mondiale)

3.5

#N/A

4.0

--

2b

Qualité des systèmes de passation des marchés

Pas
applicable

B

A

--

3

Aide inscrite dans le budget national

49%

51%

85%

+3%

4

Appui aux capacités coordonnées

58%

84%

50%

+26%

5a

Utilisation des systèmes nationaux de gestion des finances publiques

39%

42%

59%

+3%

5b

Utilisation des systèmes nationaux de passation des marchés

46%

43%

64%

-3%

6

Cellules d'Exécution de Projets « parallèles » (à celles du gouvernement)

48

41

16

-7 PIUs

7

Prévisibilité intra-annuelle (% d'aide décaissé dans l'année prévue)

66%

67%

83%

+1%

8

Aide non liée (selon les données de l'OCDE-CAD)

82%

99%

More than
82%

+17 %

9

Utilisation des approches programme (« SWAps » et appui budgétaire)

42%

38%

66%

-4%

10a

Missions coordonnées (% coordonné entre bailleurs)

9%

21%

40%

+12%

10b

Travaux analytiques coordonnés (% coordonné entre bailleurs)

36%

42%

66%

+6%

11

Cadre solide pour l'évaluation de la performance (selon étude sur documents

C

C

B or A

+0%

12

Evaluations de responsabilité

mutuelle (systèmes d'évaluation en place)

Non

Non

Oui

--

Sources : O.E.C.D :2 008, 25

1.3. CADRE THEORIQUE

Madeleine GRAWITZ (2004, 174) explique pourquoi les travaux de recherches sont inséparables à la revue et au réexamen de théories. Elle avance que les théories sont utiles aux recherches et vice versa dans la mesure où celles-ci ordonnent les réalités, tracent un schéma d'observation servent à émettre les hypothèses et aident à parvenir aux explications. Pour l'intérêt des recherches aux théories elle rejette la conception selon laquelle les recherches se limitent à l'expérimentation des théories et affirme avec MERTON que les recherches empiriques ne se bornent pas à un rôle passif mais que plutôt elles suscitent, refondent, réorientent et clarifient les théories.

En cette section nous voudrons exposer deux théories qui nous permettront de comprendre la logique dans laquelle circule l'aide internationale au développement et qui revient souvent lors des conférences d'aide internationale au développement.

La première est la théorie de dépendance économique qui parle souvent de l'échange inégale et qui réaffirme les propos du président Américain Richard Nixon cité par Jean Macaire Munzele Munzimi (2006, 16) Quand il dit : « Rappelons-nous que le but de la coopération au développement n'est pas d'aider des pays tiers, mais de nous aider nous mêmes ». Et de continuer avec le même Munzimi! « On comprend dès lors qu'un dollar prêté au tiers en rapporte trois. Ce ne sont pas des philanthropes. C'est le règne de l'aide liée ! Aujourd'hui, le financement international a cessé d'être un enjeu géostratégique, mais est devenu un « trade, not aid » comme disent les Anglais, c'est-à-dire un commerce, pas une aide. L'Organisation Mondiale du Commerce tente de mettre en place l'intégration des pays du Tiers-Monde au commerce mondial pour réaliser des juteuses affaires. » (Munzele Munzimi ibid.)

La deuxième théorie que nous exposerons une partie est le fameux Malthusianisme du moins en paragraphe de l'aide aux pauvres. Celle-ci insiste sur les conditions anthropologiques de la pauvreté et propose la manière par laquelle l'aide doit être donnée aux pauvres.

1.3.1. Théorie de la dépendance économique ou de l'Asymétrie dans les relations internationales

Pour l'Encyclopédie WIKIPEDIA La théorie de la dépendance est une théorie du champ des sciences sociales (sociologie, histoire, économie et science politique ) qui soutient que la pauvreté, l'instabilité politique et le sous-développement des pays du Sud est la conséquence de processus historiques mis en place par les pays du Nord ayant comme résultat la dépendance économique des pays du SUD

Parmi les tenants de ces théories figure SAMIR Amin. Professeur de sciences économiques, Conseiller du gouvernement de Mali et puis Directeur de l'institut africain de développement économique et de planification de Dakar, SAMIR Amin appelle la théorie de la dépendance Celle des échanges inégales ou de l'asymétrie dans les relations internationales. En partant de la considération de KINDLBERGER il conclut qu'il ya une « asymétrie dans la balance de paiement entre les Etats unis d'Amérique et l'Europe de même que dans les relations entre les pays développés en général et les pays sous développés. »

Voici donc ce que manquent les relations économiques pour qu'ils soient symétriques :

1. Le degré de dépendance d'une région par rapport à l'autre (mesuré par rapport exportations revenu nationale dans chacun de deux pays) soit du même ordre de grandeur.

2. Que chez les deux, les pressions inflationnistes et les pressions déflationnistes jouent dans le même sens.

3. Que les élasticités des prix jouent autant pour les exportations de deux.

4. Que les innovations ne trouvent pas toujours leur origine dans les même pays.

5. Que dans les deux pays les réponses de l'offre aux sollicitations de la demande soient analogues.

Cette théorie d'asymétrie est applicable une fois envisagée dans le commerce surtout. Néanmoins la position de force qu'occupe toujours les pays développés leur permettent de dicter des principes et des règles qui sont souvent difficiles et ne respectent pas les obligations qui incombent à leur devoir pendant l'application de ces règles. Notre travail donc se prolonge

dans la même méthodologie au niveau de l'application des principes de la déclaration de Paris.

1.3.2. Le Malthusianisme et la question de l'aide aux pauvres

La théorie de MALTHUS sur l'aide qu' l'on donne aux pauvres est exposé dans son livre dans un chapitre intitulé les lois sur des pauvres. A son époque Malthus s'étonne que « Les lois anglaises en faveur des pauvres conjuguent leurs actions pour empirer dans les deux sens le sort des pauvres. D'abord elles tendent manifestement à accroître la population sans rien ajouter aux moyens de subsistance. Un pauvre peut se marier bien qu'il ait peu ou même pas du tout des possibilités de nourrir sa famille en dehors des secours paroissiaux' ainsi, ces lois créent les pauvres qu'elles assistent ». (MALTHUS : 2000 ,174)

MALTHUS se montre pessimiste en matière de collecte de sommes pour aider les pauvres car ces derniers ne servent à rien que créer des occasions de vols de détournement etc. L'Angleterre de son époque étant caractérisée par les impôts que l'on soustrait aux riches pour aider les pauvres Malthus annonce que la détresse de ces derniers reste encore générale et dément les lois sur des pauvres. Voici comment le dit-il : « Supposons que grâce à une suscription imposée aux riches on arrive à donner à l'ouvrier cinq shilling par jour pour prix de son travail au lie de dix huit pence ou deux shillings comme actuellement, on pourrait s'imaginer que grâce a cette augmentation tous vivraient et pourrait acheter de la viande pour leur dîner. On se tromperait pourtant. En effet, le fait de donner trois shillings de plus à chaque ouvrier n'augmenterai nullement la quantité de viande qui existe dans le pays, or il y'en a actuellement pour que chaque habitant en ait sur la table. Qu'arrivent t-il donc ? La concurrence des acheteurs sur le marché ferait bientôt monter les prix alors qu'à présent la livre de viande coûte un peu moins d'un demi shilling elle en coûterait deux ou trois. En définitive, toute la reproduction du pays ne serait pas repartie entre un plus grand nombre des personnes qu'actuellement. » (MALTHUS : 2000,74)

En toutes hypothèses pour Malthus il ne sert à rien d'aider les pauvres en leur donnant de l'argent. Cette petite partie du malthusianisme nous expliques les difficultés que les africains ont quand ils doivent gérer les millions des dollars qu'ils reçoivent chaque année.

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