CHAPITRE 1 : CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE
1.1 CLARIFICATION DES CONCEPTS CLES
I
l nous semble qu'il faut commencer par le commencement en
définissant tout d'abord le terme concept pour pouvoir nous rendre
compte de genre des termes qui doivent être clarifiés en cette
section. Pour TREMBLAY (1968,65)
« Un concept est une idée, plus ou moins
abstraite, un symbole qui désigne ou représente une
réalité plus ou moins vaste. Cette définition souligne
deux éléments constitutifs importants du concept, soit son niveau
d'abstraction et l'étendue de sa représentation. La plupart des
concepts très abstraits recouvrent des réalités
très vastes. »
A cette vasteté Emile DURKHEIM, au début de son
profond traité sur la problématique de suicide ajoute la notion
de confusion et recommande qu'il faut toujours reprendre les définitions
de l'énoncé du sujet pour ne pas s'exposer à ce
problème. Voici mot pour mot ce que dit- il à propos : «
Comme le mot revient sans cesse dans le cours de la conversation, on pourrait
dire que le sens en est connu de tous et qu'il est superflu de le
définir, mais en réalité les mots de la langue comme les
concepts qu'ils expriment sont toujours ambigus et le savant qui les emploient
tel qu'il est écrite dans l'usage et sans leur faire autres
élaborations s'exposerait au plus de confusion » (DURKHEIM: 2002
,12).
Voilà donc pour quoi avant de commencer, il incombe
à notre devoir de définir les termes clés de
l'énoncé du sujet ici sous examen. Ces termes sont : l'aide
international au développement, l'alignement de l'aide sur des
priorités et le budget national. Le Rwanda sous lequel cette recherche
se fait n'étant pas un concept sera présenté au
début du chapitre deuxième
1.1.1 Aide
Le terme aide est le dérivé du mot latin
« adjutare » qui signifie appuyer et dont
le sens peut être rapproché du moins selon le Robert
susmentionné- aux verbes assister, seconder, secourir et soulager.
Après la signification étymologique, le même Robert nous
donne un sens qui intéresse notre travail : « Secours financier
à des personnes sans ressources, des pays etc. »
1.1.2. Développement
Quant au concept << développement », une
parcimonie scientifique doit s'imposer à quiconque veut l'utiliser car
ce mot hors de son usage courant est de surcroît multidisciplinaire. Au
départ selon le dictionnaire Encarta dans sa version électronique
2006, le terme développement sort de deux vocables des langues
différentes. Il s'agit du mot << volopere » du
Français antique qui signifie envelopper et le terme dies dont
le sens est << des ». Ainsi conçu, le terme développer
aurait le sens de déballer ou pour ici citer la version Robert (1995)
<< Etendre (ce qui était plié) ». Dans le
français courant, le mot développement veut dire l'action de
faire croître de donner de l'ampleur à quelqu'un ou a quelque
chose. C'est pourquoi on parlera des exercices qui développent la
musculature, du développement de l'entreprise, etc.
Il ressort de cette définition que le mot
développement est << polyconnotaire » pour dire
qu'il a plusieurs sens. Comme nous le lisons sur le site internet de
l'Encyclopedie WIKIPEDIA - adresse retenu dans la bibliographie -
consulté le 04 avril 2004, au cinéma, le développement est
la phase de conception du film. En immobilier, le développement est
synonyme de la promotion immobilière. En biologie, le
développement désigne un ensemble des mécanismes à
l'oeuvre durant la croissance d'un organisme vivant, dans les domaines
techniques et scientifique, le développement est la phase de recherche
et de mise au point d'une invention, d'un procédé d'un
composé chimique et d'un produit. . En mathématique, un
développement limité consiste à faire une approximation
d'une fonction et la possibilité d'un développement d'un produit
de somme s'appelle la distributivité. En photographie et
cinématographie, le mot développement désigne un
traitement chimique de l'émulsion photographique. En cyclisme le
développement d'une bicyclette est la longueur qu'elle parcourt à
chaque tour de pédalier...
Nous nous passerons de ses sens psychologiques, biologique,
cinématographique etc. pour réfléchir sur celui que lui
donne la sociologie et l'économie sens qui intéresse notre
recherche.
1.1.3. Développement durable
L'encyclopédie WIKIPEDIA tel que consulté
à la date mentionnée tout à l'heure précise que
quand les sociologues étudient la problématique de
développement, articulent leurs travaux surtout autour du
développement dit développement durable. Dans les sciences
sociales et économiques le développement durable est un mode de
développement qui satisfait les besoins de génération
présente sans compromettre les besoins des générations
futures, qui donc concilie les contraintes économiques, environnementaux
(au sens écologique du terme) et sociales en les croisant dans leur mode
de gestion.
Ces propos se trouvent repris et nuancés chez DRION
(2008 :12) quand elle dit : «Le développement durable associe
obligatoirement la bonne gestion économique, le progrès social,
(et) la préservation de l'environnement ».
A ces considérations se greffent encore un autre aspect
aussi important : L'approche participative. Pour DRION (2008, 13), la
démarche participative est nécessaire pour que le processus de
développement durable soit effectif. Les personnes concernées
sont associées à la réflexion, la décision et la
mise en oeuvre, et solidarité dans le temps et dans l'espace. Elle
insiste sur le fait que le développement durable intègre
l'égalité entre les femmes et les hommes. Elle reprend les propos
de la déclaration de Rio stipulant que la pleine participation des
femmes est essentielle à la réalisation d'un développement
durable 3 . En effet, Le programme d'Action 21 décidé
à cette occasion par les gouvernements des pays membres déclare
notamment que la mise en oeuvre effective de ces programmes dépend de la
participation
3 La déclaration de Rio a clôturé
le sommet de La Terre de l'O.N.U à Rio de Janeiro en 1992.
1.1.4 Aide internationale au
développement
Le Dictionnaire de l'économie (2000 ,52) définit
l'aide internationale comme un ensemble des actions par lesquelles des pays
industrialisés (seuls ou groupés ou des personnes (physiques ou
morales) basés dans ces pays contribuent au développement des
pays du tiers monde. A ces propos du même dictionnaire vient se greffer
une autre considération fort utile quand le même dictionnaire
(ibidem) précise que :
« La forme principale de l'aide n'est pas le don mais
le prêt. En général ces prêts sont bonifiés.
C'est-à-dire que le taux d'intérêts est inférieur du
taux des intérêts normaux. » Pour clore ce paragraphe de
la définition de l'aide internationale au développement, la
définition donnée par OPATI et citée par La Banque
Africaine de développement (2006 ,26) nous semble la plus
complète la plus précise et la plus actualisée, et pour
cette utilité nous la reproduisons ici en son intégralité
:
« L'aide internationale a un sens large. Il fait
référence à toutes sommes d'argent ou de ressources
transférées d'un pays à l'autre sans attendre le
remboursement intégral. L'aide Publique au Développement (A.P.D)
comprend toutes les subventions, prêts bonifiés et dons qui
consistent au transfert des ressources de pays plus développés
aux pays les moins avancés dans le but de favoriser Développement
économique. La plupart des études estiment prêts
concessionnels qui ont un élément de libéralité de
25 % ou plus. Cela n'inclut pas les prêts étrangers par des
sociétés multilatérales, et ne comprennent pas la
réduction tarifaire préférentiel offert par le P.D,
permettant aux P.M.A un accès facile pour leur exportation vers les
marchés des pays plus développés. Pour être
considérée comme une aide étrangère, un flux de
fonds doit répondre à deux critères simples:
- Elle ne doit pas être commerciale du point de vue des
donateurs
- Il faut des conditions de faveur pour que les
intérêts et le remboursement soit moins ou plus doux que le
renforcement des conditions commerciales. »
Tableau 1 : Formes d'aide au
développement
Aide Publique au Développement (APD)
Dons ou prêts (à conditions financières
privilégiées). La majorité des fonds provient des pays de
l'OCDE qui ont créé à cette fin le CAD (il apporte 90% de
l'APD totale).
Aide Privée au Développement
Tous les transferts financiers d'origine privée : banques,
entreprises, associations...
|
Multilatérale
Aide qui transite par des organismes internationaux tels que
la FAO,
l'UNICEF, le PAM*, l'OMS (à l'exclusion du FMI).
Bilatérale
Aide fournie
directement par un Etat à un autre (le pays donateur
garde ainsi le plein contrôle des sommes
accordées).
|
Multilatérale
Elle passe par les ONG : Croix Rouge, MSF... Formes de l'aide : -
conseil technique
- aide humanitaire - dons financiers
Bilatérale
Il s'agit des "Apports privés aux conditions de
marché".
Formes:
- crédits à l'exportation
- investissements des entreprises (directs et de portefeuille)
;
- prêts bancaires.
|
Elle représente 20% du total de l'aide
Elle laisse
normalement au
bénéficiaire une
grande
indépendance
C'est l'essentiel de l'aide : 65% du total.
Elle est souvent liée (accordée à
condition que les dépenses soient effectuées au profit du pays
donateur).
15% du total de l'aide.
Elle représente de l'avis général
l'action la plus utile, avec le
moins de ressources.
De loin les plus importants
Cette forme d'aide
privée porte
abusivement le nom d'aide puisqu'elle vise avant tout le
profit.
|
Aujourd'hui, de plus en plus, les conditions se multiplient
pour l'obtention de prêts : réduction du déficit public et
privatisation, "bonne conduite écologique", pauvreté, respect
d'une démocratie minimum
|
*PAM : Programme alimentaire mondial
|
1.1.5 Alignement de l'aide sur des
priorités
L'alignement de l'aide sur des priorités est une
expression qui fut l'un des thèmes centraux du forum de Paris sur
l'efficacité de l'aide internationale au développement tenu dans
la ville du même nom. Comme nous le lisons dans le texte de la
déclaration en question, O.C.D.E (2005,4) Cet alignement veut dire que
: « Les donneurs font reposer l'ensemble de leur soutien sur les
stratégies nationales de développement, les institutions et les
procédures des pays partenaires »
Pour ce faire, les deux parties à savoir les pays
donateurs d'aide et les pays récipiendaires se sont mis d'accord sur des
points suivants pour que l'aide soit très bien alignée sur les
priorités de développement des pays en voie de celui-ci. Selon la
déclaration de Paris, pour que l'aide soit alignée sur les
priorités de Pays en voie de développement, les donateurs doivent
:
1. Faire reposer l'ensemble de leur soutien --
stratégies-pays, dialogue sur les politiques à suivre et
programmes de coopération pour le développement -- sur les
stratégies nationales de développement des pays partenaires et
les rapports périodiques sur l'avancement de l'exécution de ces
stratégies
2. Tirer autant que possible leurs
conditionnalités des stratégies nationales de
développement des pays partenaires ou des examens annuels de
l'avancement de la mise en oeuvre de ces stratégies. L'inclusion de
conditions supplémentaires doit être dûment justifiée
et leur application doit se faire de manière transparente et en
consultation étroite avec les autres donneurs et parties
prenantes.
3. Lier leur financement à une série unique
de conditions et ou à un ensemble raisonnable d'indicateurs
dérivés des stratégies nationales de développement.
Tous les donneurs ne sont pas pour autant tenus d'imposer des conditions
identiques, mais les conditions appliquées par chaque donneur doivent
être dérivées d'un cadre commun rationnel ayant pour
objectif l'obtention de résultats durables. (O.C.D.E : 2005, 4)
A travers ces considérations vient se surajouter une autre
d'importance capitale comme continue en le disant le même texte de la
déclaration de Paris :
« L'utilisation des structures institutionnelles et des
systèmes nationaux pour la gestion de l'aide, lorsque Ceux-ci permettent
d'être raisonnablement sûr que cette dernière sera
effectivement mise au service des objectifs convenus » (O.C.D.E
:2005,5)
Ces structures institutionnelles sont des systèmes de
passation des marchés publics et le budget national. Ils retiendront
l'attention de ce travail comme indicateur d'une aide alignée sur des
priorités.
1.1.6 Efficacité
Pour Larousse (2003), le mot efficacité signifie
« la qualité d'une chose ou d'une personne efficace ».
Le mot efficace a le sens selon le même livre, de « qui
produit l'effet étendue ».
1.1.7 Efficacité de l'aide au
développement
Envisagé sur le plan du développement
international, le mot efficacité revêt un autre sens.
Inspiré du forum de Rome de février 2003 et des principes
clés de la table ronde de Marrakech 4 de février 2004
portant sur la gestion axée sur des résultats en matière
de développement, le Forum de Paris (28 février -02 mars 2005) a
donné à l'expression efficacité de l'aide au
développement la connotation axée sur des principes d'aide selon
lesquels l'aide est davantage susceptible de promouvoir le développement
lorsque :
1. Les pays en développement sont maîtres de
leurs politiques et plans de développement (appropriation).
4 Marrakech, ville de l'Ouest du Maroc, capitale de la
province de Marrakech, située dans la plaine fertile de Haouz, au pied
des montagnes du Haut-Atlas.
2. Les donneurs fondent leur soutien sur les systèmes
et les stratégies de développement de ces pays
(alignement).
3. Les donneurs coordonnent leurs activités et
réduisent au minimum les coûts d'acheminent de l'aide
(harmonisation).
4. Les pays en développement et les donneurs
orientent leurs activités de manière à atteindre les
résultats souhaités (gestion axée sur les
résultats).
5. Les donneurs et les pays en développement sont
comptables les uns vis-à-vis des autres des progrès accomplis
dans l'amélioration de la gestion de l'aide et dans l'obtention de
résultats sur la voie du développement (Responsabilité
mutuelle). (A.Q.O.CI : 2007, 3)
1.1.8 Budget national
Le Dictionnaire de l'économie précise que le terme
budget est de provenance britannique. A vrai dire, selon ce dictionnaire, au
XXIIe siècle,
« Le mot budget, représentait un sac du roi
renfermant, l'argent nécessaire aux dépenses publiques. Le terme
apparait plus tard en France au XIX siècle. Actuellement le budget de
l'Etat, est incarné par la loi de finance, adoptée chaque
année par le parlement, qui chiffre les dépenses et les recettes
prévisionnelles de l'Etat pour un an.» (BAZBEKH : 2000,60)
1.2 REVUE DE LA LITTERATURE
C'est Bernard de CHARTRE auteur que MARX affectionnait
particulièrement qui justifie pourquoi dans nos travaux scientifiques
nous devons nous appuyer sur des travaux des savants et des chercheurs lors de
nos travaux de recherches scientifiques.
« Nous sommes des nains juchés sur des
épaules des géants, ... nous voyons ainsi d'avantage et plus loin
qu'eux, non par ce que notre vue est plus aigue ou notre taille plus haute mais
par ce que ils nous portent en l'air de toute leur hauteur gigantesque».
(LE GOLF : 1985 : 17).
Ainsi, le sujet que nous traitons ici non seulement il est
traité par des grands chercheurs des hautes institutions
académiques mais également, il est vécu
différemment dans plusieurs sociétés et cela justifie
pourquoi nous devons en plus forte mesure avant d'entrer dans le vif du sujet,
créer une vision d'ensemble et qui coordonne les considérations
scientifiques sur le problème ici sous examen, pour justement ressortir
plus tard une vision qui porte loin.
1.2.1. Développement et aide au
développement mots récents ?
La réponse à cette question est sans nul doute
non, mais si l'on va la profondeur des choses la réponse serait
ambidextre. Cela veut dire quoi ? Envisagé sur le plan de l
économie comme l'affirme MALCOM Gills et al. (1985 ,31) L'expression
Développent économique débute avec la révolution
industrielle » il ya bientôt deux cents ans. Tout cela d'ailleurs
dépend de ce qu'on appelle développement car MICHAILOF (2006,3)
affirme que la notion du développement durable a émergé en
1980. Pour lui, Cette notion cherche à concilier efficacité
économique respect des droits fondamentaux et protection de
l'environnement » Pour le lauréat du prix Nobel de
l'économie, édition 1988, ces considérations ci -haut
mentionnées ne sont que des signes du développement car pour lui
le développement est ce qu'il appelle le développement
liberté. Pour lui, (Voir MICHAILOF : 2006 ,4) « il faut
associer le développement économique au relâchement des
libertés qu'autorise -il par le relâchement des servitudes
matérielles. »
Quant à l'expression aide internationale au
développement l'Encyclopédie Encarta (2008) nous annonce que
«L'organisation d'une aide internationale massive est apparue au
lendemain de la seconde guerre mondiale avec la création de la banque
internationale pour la reconstruction et le développement BIRD et la
mise en oeuvre du plan Marshall à destination des pays d'Europe victime
de bombardement. Dès le milieu des années cinquante l'aide s'est
reporté vers les pays du tiers monde dont la plupart accédaient
à l'indépendance politique. Au jour d'hui encore elle est fournie
par la grande part par les pays riches et est destinée aux pays en voie
de développement et aux pays les moins avance.
Jean Bernard Veron, paraphrasé par
l'encyclopédie en ligne WIKIPEDIA affirme que le terme
développement a été utilise pour la première fois
par le président américain Harry TRUMAN dans son discours
d'investiture du 20 janvier 1949 pour justifier l'aide aux pays sous
développés. Nous en reproduisons ici une petite partie »
« Quatrièmement il nous faut lancer un nouveau
programme qui soit audacieux et qui mette les avantages de notre avancée
scientifique et de notre progrès scientifique au service de
l'amélioration et de la croissance des régions sous
développés. Plus de la moitie gens de ce monde vivent dans les
conditions voisines de la misère. Leur nourriture est insuffisante. Ils
sont victimes des maladies. Leur vie économique est primitive est
stationnaire. Leur pauvreté constitue un handicap et une menace tant
pour eux que pour les régions les plus prospères. Pour la
première fois dans l'histoire l'humanité détient les
connaissances pratiques susceptibles de soulager la souffrance de ces gens.
»
C'est la déclaration de l'Assemblée
Générale de l'O.N.U qui va officialiser la volonté du
développement planétaire en 1er 1974. En voici un
extrait.
« Nous membres de l'organisation des nations unies
proclamons solennellement notre détermination commune de travailler
d'urgence à l'instauration d'un nouvel ordre économique
international fondé sur l'équité l'égalité
souveraine, l'interdépendance, l'intérêt commun et la
coopération entre les Etats indépendamment de leur système
économiques et social qui corrigera les inégalité et
rectifiera les injustices et actuelles et permettra d'éliminer les
fossés croissants entre les pays développés et les pays en
voie de développement » (MINEPRISEC :1986, 121)
1.2.2 A quoi sert d'aider l'Afrique mal partie et qui
refuse le développement ?
Cette question est formulée à partir de trois
ouvrages5 parlant du problème de l'économie et de
la politique de l'aide en Afrique exprime le désarroi que des donateurs
d'aide au
5 - Serge MICHAILOF : A quoi sert d'aider le Sud (Voir
bibliographie)
- Axelle KABOU : Et si l'Afrique refusait le développement
! (bibliographie)
développement ne cessent d'éprouver. Certains
des auteurs trop pessimistes disent d' ailleurs que l'Afrique n'a plus de
capacité de consommation des millions de dollars que les pays riches
débloquent chaque année car le continent ne peut pas les mettre
en valeurs.
Serge MICHAILOF n'est pas de genre pour lui, il y a une raison
d'espérer encore. Nous voudrons lui emprunter la plume : «
Après avoir été un instrument de la politique de
containement pendant la guerre froide, l'aide devient maintenant un outil du
processus de décolonisation, l'aide a peiné, comme nous l'avons
constaté, à établir sa justification éthique dans
la croisade de lutte contre la pauvreté.... Cette aide constitue en fait
aujourd'hui l'un des instruments de régulation de la mondialisation.
Elle permet à cet égard au club des pays riches de faciliter la
gestion d'un ensemble de problème qui ne peuvent être traite
qu'à une échelle transnationale». ( : MICHAILOF : 2006,
489)
Pour continuer avec MICHAILOF (ibid.) l'aide peut corriger et
atténuer les desquelles économiques et sociaux les plus criants
et atténuer la chose externes ; en plus de cela, l'aide peut stimuler la
croissance économique des pays à la traîne. Il faut ajouter
a cela que l'aide facilite les transitions politiques économiques.
L'aide va loin de tout ce que nous venons de dire quand il commence à
catalyser le financement locaux et internationaux et quand elle contribue
à la sortie des conflits et au sauvetage des pays ou l'Etat s'est
effondre ou est en voie de s'effondrer. Enfin selon le même auteur l'aide
facilite la gestion des problèmes globaux à l'échelle
planétaire.
Néanmoins, d'aucuns affirment que l'Afrique refuse le
développement d'où alors la question de gaspillage d'aide au
développement. Pour Axelle KABOU (1990, 23) « L'Afrique parait
toujours au bord du gouffre, toujours à l'article de la mort... on ne
peut pas s'empêcher d'être frappé par l'acharnement avec
lequel les africains refusent la méthode et l'organisation. Ils
détestent la cohérence la transparence et la rigueur à
tous les échelons et c'est ce qui imprime la dérivée de
son coté inquiétant. La faveur va systématiquement au
bricolage à l'improvisation à la navigation à vue
».
- René DUMONT : L'Afrique noire est mal partie (Voir
bibliographie)
Tout en faisant remarque que l'Afrique a parfois des hommes
plus riches que les occidentaux, KABOU se demande ce que ceux- la font de leurs
richesses. Sa réponse est immédiate pour son interrogation
oratoire : « L'Afrique est une gaspilleuse du temps d'argent et de talent
momifié à l'extrême, incapable de se mouvoir à la
vitesse de la situation catastrophique sourde aux réalités du
monde. >> Tous les efforts déployés, s'ils ne sont pas
annihilés par la corruption vont à la merci de la barbarie
animée par la soif du pouvoir et des haines tribales et l'Afrique est
obligé de recommencer à zéro après des
années pleines de labeur.
L'Afrique des grands lacs et a fortiori le Rwanda, a
servi de vérification à ces hypothèses en ces derniers
décennies et BYUMVUHORE, un chanteur du pays susdit, le réaffirme
dans son chanson quand il dit : « Burya ubareba babyubaka cyane
buracya bakabisenya >> ce qui veut dire, tant tu les vois en train
de construire tant ils les démolissent le lendemain. En fait, une
véritable situation cauchemardesque où donner de l'argent
à un africain semble jeter la perle au pourceau ou donner un
laptop à une tribu des sauvages.
Si KABOU elle affirme que l'Afrique n'accepte le
développement, l'ingénieur Agronome René DUMOND (1962 :
5-123) lui affirme que pour son développement, l'Afrique connait un
mauvais départ quand bien même il dira dans l'édition de
1972 qu'il a eu peur d'être ridiculisé par les Africains et les
Européens lors de l'indépendance massive des pays. Pour lui les
indépendances sont survenues quand l'Afrique était fragile. De
part d'autres il y'avait des difficultés tropicales : maladies et
malnutrition, sol et climats. La faussée creusée par la chasses
aux esclaves et qui ralentissait le développement n'était pas
encore comblée. Même après les indépendances ou
après le mauvais départ pour n'utiliser que les termes de DUMONT
que certains des africains vont considérer comme le prophète, les
leaders africains ont priorisé les choses qui n'étaient pas
nécessaires. A proprement parler « Les jeunes Etats africains
révèlent un profond désir d'éducation et de
santé : Il parait facile de décider les villageois africains
à bâtir eux même leur école et leur dispensaire.
L'Afrique est mal partie car au moment des
indépendances, elle resta avec un mauvais cadeau de l'Européen :
l'alcoolisme. Comme continue de l'affirmer René DUMOND l'Afrique ne
connaissait avant l'arrivée des européens que des boissons
fermentées à faible
degré alcoolique... L'alcoolisme s'accentua avec la
traite, le premier cadeau de l'Europe pour l'Afrique. » Les raisons qui
justifient un mauvais départ pour l'Afrique sont nombreuses pour le
même écrivain. Le colonisateur a préféré
d'aller transformer les matières premières chez lui au lieu de
les exploiter en Afrique et préféra de développer le
caféiculture pour son propre intérêt au détriment
des palmiers et des cultures nourriciers .A cela se rajoute que pour l'Afrique
l'indépendance n'a pas signifié la décolonisation mais
l'apparition d'un autre colonisateur : La caste privilégiée :
Ministre Députés et fonctionnaires. On s'étonnerait en
lisant René Dumont que << Une vie de paysan vaut un mois et demi
de travail de parlementaire »
On ne peut pas étayer dans un travail comme celui-ci
toutes les raisons qui justifient le mauvais départ de l'Afrique mais de
toutes les manières René DUMOND responsabilise beaucoup l'Europe
et l'incite de prendre à sa charge l'établissement de
l'infrastructure de base Pour un bon re- départ. Il conseille aux
africains de décoloniser leur agriculture.
1.2.3. Aperçu sur la problématique de
l'efficacité de l'aide internationale et du développement au
Rwanda
Depuis que le Rwanda recouvra son indépendance ses
dirigeants se sont montrés soucieux de développement et ont fait
celui-ci leur leitmotiv. Hélas cela n'a pas empêché le pays
de sombre dans la pauvreté. Le 7 janvier 1963 le président
KAYIBANDA jura devant l'assemblée en disant : << Dès que je
tombe dans l'incapacité de promouvoir le progrès de ce peuple, je
n'hésiterai pas à venir déposer devant cette
assemblé tous mes pouvoirs » (C.N.D : 1989, 220).Hélas, Ces
plus beaux mots n'empêchèrent pas les camarades du 5 juillet
réunis dans leur comité pour la paix et l'union nationale de
déclarer ceci pour le gouvernement de KAYIBANDA « Le
gouvernement bien qu'il ne faisait d'ailleurs rien est demis ». (CND,
ibid)
C'est le successeur de KAYIBANDA, le général
Major Juvénal HABYALIMANA qui insistera plus que jamais sur le mot
développement mais hélas avec des actions contradictoires. Il
créa pour cette fin un parti politique et décidai qu'en dehors de
celui-ci
« nulle activité politique ne peut être
exercée » Dans la constitution du 17 septembre 1978 en son
article 7e Il est écrit ceci :
« Le mouvement révolutionnaire Nationale pour
le développement a pour mission d'unir et stimuler et intensifier les
efforts du peuple rwandais en vue de la réalisation de son
développement... » (1989, 170)
La journaliste du quotidien le SOIR qualifiera de tout cela de
l'idéologie du développement plutôt que du
développement proprement dit (BRAECKMANN : 1996 ,.86) et ajoutera
à cela ceci :« Quoiqu'il en soit, le pays se couvre des
dispensaires des coopératives, des micro- projets, les jumelages se
multiplient avec des villes et villages d'Europe et toute cette activité
donne l'impression d'un début de décollage. Mais la croissance,
la multiplication des projets initiés par la blanche apparition d'une
classe intermédiaire locaux ne signifient pas le développement
» (BRAECKMANN : 1996,88)
HABYARIMANA lui-même sembla connaitre ses échecs
en janvier 1994 lors de son dernier interview avec Collette BRAECKMANN en
affirmant ceci : « Il est de bon ton de Critiquer au jour d'hui ce que
nous avons fait. Pourtant, je peux vous dire que tous ensemble, nous avons
vraiment tout fait pour nous arracher à la pauvreté et pendant
longtemps nous n'avons pas si mal réussi... » (BRAECKMANN :
1996, 87)
Mais pour quoi ces efforts n'aboutirent pas au
développement alors que comme l'affirme la même BRAEKMANN le
Rwanda avait eu 200 bailleurs de Fond et qu'il était
considéré comme un enfant sage par ceux là. Des
réponses pourront être trouvées en essayant de pousser loin
des lectures et lire les livres comme : Gardons l`espoir pour le Rwanda
de Monseigneur A SIBOMANA paru chez Desclée de Brouwer et
Ubwato mu muhengeri c'est-à-dire littéralement la
pirogue6 en vagues en ses deux tomes publiés par le
journaliste autodidacte
6 HABYALIMANA considérait le Mouvement
Révolutionnaire pour le Développement comme une pirogue et la
pauvreté comme un océan sinon une mer car il existe un seul mot
pour designer l'océan et la mer en Kinyarwanda (langue maternelle au
Rwanda). Selon lui, pour son développement le Rwanda devrait compter sur
ce mouvement. Malheureusement cela n'était pas l'idée de
SEMUSAMBI, la pirogue dont il est question traversait quand il écrivit
son livres un océan en agitation et cette agitation n'est rien d'autre
que la corruption et le détournement des biens publics.
SEMUSAMBI Félicien en 1984 et en 1985.A proprement
parler SIBOMANA taxe HABYALIMANA d'être à la tête du
régime despotique, népotique et de surcroit clientéliste,
tandis que SEMUSAMBI lui le taxe de détournement massif de biens
publics.
1.2.3.1 L'aide internationale accordé au Rwanda
est 90% appropriée.
Parmi les recherches faites sur la gestion et la coordination
de l'aide au Rwanda celle faite par Nick HIGHTON s'avère comme la plus
récente et la plus pertinente. Le chercheur se montre satisfait de la
politique du Rwanda en matière gestion transparente de l'aide au
développement que lui qualifie-t-il de « Mutual accountability
» Ses satisfactions s'expriment par l'admiration envers la
constitution rwandaise, de la politique des stratégies économique
et de réduction de la pauvreté et du programme économique
dit vision 2020. (HIGHTON N. 2008) Voici comment le dit - il: «The
economic development and poverty reduction strategy (E.D.P.R.S) adopted in 2007
together with Rwanda's vision 2020 and constitution provides a clear statement
of the government's high level priorities and consistent set of
principles» (HIGHTON Ibidem) «
En ses satisfactions le chercheur, admire l'architecture de
susdits programmes en montrant une adéquation qui se trouve entre
L'E.D.P.R.S la vision 2020 et la politique du président Kagamé
pour son mandat de 7 ans. Il dit ceci :
Rwanda's long term vision 2020, created in 2000, is
heavily framed by the legacy of the genocide. Vision 2020 is targeted primarily
at the Rwandan population, and relates to security, national unity and socio -
economic development. The president seven year political programs, linked to
vision 2020, provide the basis of the government's annual
report...»
Le même chercheur admire également la philosophie
de la politique de l'aide « aid Policy » adopte lors de la
réunion des ministres du 26 juillet 2006 et surtout sa clarté et
ses volontés de respecter la déclaration de Paris et d'autres
accords internationaux.
1.2.3.3. Le respect de principes de l'efficacité
de la déclaration de Paris fait ressortir une situation d'inertie
à laquelle s'ajoutent des irrégularités
sérieuses
L'enquête faite en 2006 sur la situation de 2005 et
celle faite en 2008 sur la situation de 2007 présentent presque des
même résultats. En 2006, les résultats de l'enquête
montrent que le Rwanda doit faire des progrès plus
accélérés pour atteindre les objectifs chiffrés
pour 2010 dans la Déclaration de Paris. Lorsque l'enquête montre
les besoins en terme de reformes continues dans la planification, gestion
financière et systèmes de suivi et évaluation du
gouvernement, les résultats soulignent aussi un besoin d'assurer que les
donateurs travaillent plus avec le gouvernement pour s'assurer que leur
assistance est aligné aux priorités nationales et utilise de plus
en plus les systèmes du gouvernement, ainsi que d'assurer que les
bailleurs harmonisent plus leurs efforts avec ceux d'autres bailleurs.
Tableau 2 : Situation de l'Efficacité de l'aide en
2006.
Indicateurs
|
Résultat 2005
|
Objectif 2010
|
1
|
Appropriation - SRP Opérationnelle (selon étude de
la Banque Mondiale)
|
B
|
A
|
2a
|
Qualité des systèmes GFP (selon étude de la
Banque Mondiale)
|
3.5
|
4.0
|
2b
|
Qualité des systèmes de passation des
marchés (à définir 2008)
|
Pas applicable
|
Pas applicable
|
3
|
Aide inscrite dans le budget national
|
49%
|
85%
|
4
|
Appui aux capacités coordonné
|
58%
|
50%
|
5ai
|
Utilisation des systèmes de GFP nationaux (% des flux
d'aides)
|
39%
|
59%
|
5aii
|
Utilisation des systèmes de GFP nationaux (% de
donateurs)
|
59%
|
90%
|
5bi
|
Utilisation des systèmes de passation des marchés
(% des flux d'aides)
|
46%
|
Pas applicable
|
5bii
|
Utilisation des systèmes de passation des marchés
(% des donateurs)
|
71%
|
Pas applicable
|
6
|
Cellules d'Exécution de Projets « parallèles
» (à celles du gouvernement)
|
48
|
16
|
7
|
Prévisibilité intra-annuelle (% d'aide
décaissé dans l'année prévue)
|
66%
|
83%
|
8
|
Aide non liée (selon les données de l'OCDE-CAD)
|
81%
|
Plus de 81%
|
9
|
Utilisation des approches programme (« SWAps » et appui
budgétaire)
|
42%
|
66%
|
10a
|
Missions coordonnées (% coordonné entre
bailleurs)
|
9%
|
40%
|
10b
|
Travaux analytiques coordonnés (% coordonné
entre
bailleurs)
|
36%
|
60%
|
11
|
Cadre solide pour l'évaluation de la performance (selon
étude sur documents)
|
C
|
B ou A
|
12
|
Evaluations de responsabilité mutuelle (systèmes
d'évaluation en place)
|
Non
|
Oui
|
Source : O.C.D.E : 2008 :25
Présentement comme l'a affirmé Nick HIGHTON
l'appropriation est bonne et appréciable. Mais d'autres indicateurs
sont faibles. L'utilisation des GFP accuse un retard très sérieux
cela justifié par l'utilisation des systèmes de passation de
mouches et du budget national. Tandis
qu'on attendait une évolution, la situation de 2008 est
venue pour encore balayer de l'espoir car les chiffres des notes font ressortir
le statut quo par rapport à l'enquête précédente.
Tableau 3 : Situation de l'efficacité de l'aide
sur des chiffres de l'année civile 2008
|
indicateurs
|
Référence 2005
|
2007
|
Objectifs
2010
|
Progrès fait entre 2005 et 2007 %
et points
|
1
|
Appropriation - SRP Opérationnelle (selon étude de
la Banque Mondiale)
|
B
|
B
|
A
|
+0
|
2a
|
Qualité des systèmes GFP (selon étude de la
Banque Mondiale)
|
3.5
|
#N/A
|
4.0
|
--
|
2b
|
Qualité des systèmes de passation des
marchés
|
Pas applicable
|
B
|
A
|
--
|
3
|
Aide inscrite dans le budget national
|
49%
|
51%
|
85%
|
+3%
|
4
|
Appui aux capacités coordonnées
|
58%
|
84%
|
50%
|
+26%
|
5a
|
Utilisation des systèmes nationaux de gestion des finances
publiques
|
39%
|
42%
|
59%
|
+3%
|
5b
|
Utilisation des systèmes nationaux de passation des
marchés
|
46%
|
43%
|
64%
|
-3%
|
6
|
Cellules d'Exécution de Projets « parallèles
» (à celles du gouvernement)
|
48
|
41
|
16
|
-7 PIUs
|
7
|
Prévisibilité intra-annuelle (% d'aide
décaissé dans l'année prévue)
|
66%
|
67%
|
83%
|
+1%
|
8
|
Aide non liée (selon les données de l'OCDE-CAD)
|
82%
|
99%
|
More than 82%
|
+17 %
|
9
|
Utilisation des approches programme (« SWAps » et appui
budgétaire)
|
42%
|
38%
|
66%
|
-4%
|
10a
|
Missions coordonnées (% coordonné entre
bailleurs)
|
9%
|
21%
|
40%
|
+12%
|
10b
|
Travaux analytiques coordonnés (% coordonné entre
bailleurs)
|
36%
|
42%
|
66%
|
+6%
|
11
|
Cadre solide pour l'évaluation de la performance (selon
étude sur documents
|
C
|
C
|
B or A
|
+0%
|
12
|
Evaluations de responsabilité
mutuelle (systèmes d'évaluation en place)
|
Non
|
Non
|
Oui
|
--
|
Sources : O.E.C.D :2 008, 25
1.3. CADRE THEORIQUE
Madeleine GRAWITZ (2004, 174) explique pourquoi les travaux de
recherches sont inséparables à la revue et au réexamen de
théories. Elle avance que les théories sont utiles aux recherches
et vice versa dans la mesure où celles-ci ordonnent les
réalités, tracent un schéma d'observation servent à
émettre les hypothèses et aident à parvenir aux
explications. Pour l'intérêt des recherches aux théories
elle rejette la conception selon laquelle les recherches se limitent à
l'expérimentation des théories et affirme avec MERTON que les
recherches empiriques ne se bornent pas à un rôle passif mais que
plutôt elles suscitent, refondent, réorientent et clarifient les
théories.
En cette section nous voudrons exposer deux théories
qui nous permettront de comprendre la logique dans laquelle circule l'aide
internationale au développement et qui revient souvent lors des
conférences d'aide internationale au développement.
La première est la théorie de dépendance
économique qui parle souvent de l'échange inégale et qui
réaffirme les propos du président Américain Richard Nixon
cité par Jean Macaire Munzele Munzimi (2006, 16) Quand il dit :
« Rappelons-nous que le but de la coopération au
développement n'est pas d'aider des pays tiers, mais de nous aider nous
mêmes ». Et de continuer avec le même Munzimi! « On
comprend dès lors qu'un dollar prêté au tiers en rapporte
trois. Ce ne sont pas des philanthropes. C'est le règne de l'aide
liée ! Aujourd'hui, le financement international a cessé
d'être un enjeu géostratégique, mais est devenu un «
trade, not aid » comme disent les Anglais, c'est-à-dire un
commerce, pas une aide. L'Organisation Mondiale du Commerce tente de mettre en
place l'intégration des pays du Tiers-Monde au commerce mondial pour
réaliser des juteuses affaires. » (Munzele Munzimi ibid.)
La deuxième théorie que nous exposerons une
partie est le fameux Malthusianisme du moins en paragraphe de l'aide aux
pauvres. Celle-ci insiste sur les conditions anthropologiques de la
pauvreté et propose la manière par laquelle l'aide doit
être donnée aux pauvres.
1.3.1. Théorie de la dépendance
économique ou de l'Asymétrie dans les relations
internationales
Pour l'Encyclopédie WIKIPEDIA La théorie de la
dépendance est une théorie du champ des sciences sociales
(sociologie, histoire, économie et science politique ) qui soutient que
la pauvreté, l'instabilité politique et le
sous-développement des pays du Sud est la conséquence de
processus historiques mis en place par les pays du Nord ayant comme
résultat la dépendance économique des pays du SUD
Parmi les tenants de ces théories figure SAMIR Amin.
Professeur de sciences économiques, Conseiller du gouvernement de Mali
et puis Directeur de l'institut africain de développement
économique et de planification de Dakar, SAMIR Amin appelle la
théorie de la dépendance Celle des échanges
inégales ou de l'asymétrie dans les relations internationales. En
partant de la considération de KINDLBERGER il conclut qu'il ya une
« asymétrie dans la balance de paiement entre les Etats unis
d'Amérique et l'Europe de même que dans les relations entre les
pays développés en général et les pays sous
développés. »
Voici donc ce que manquent les relations économiques pour
qu'ils soient symétriques :
1. Le degré de dépendance d'une
région par rapport à l'autre (mesuré par rapport
exportations revenu nationale dans chacun de deux pays) soit du même
ordre de grandeur.
2. Que chez les deux, les pressions inflationnistes et les
pressions déflationnistes jouent dans le même sens.
3. Que les élasticités des prix jouent autant
pour les exportations de deux.
4. Que les innovations ne trouvent pas toujours leur origine
dans les même pays.
5. Que dans les deux pays les réponses de l'offre aux
sollicitations de la demande soient analogues.
Cette théorie d'asymétrie est applicable une
fois envisagée dans le commerce surtout. Néanmoins la position de
force qu'occupe toujours les pays développés leur permettent de
dicter des principes et des règles qui sont souvent difficiles et ne
respectent pas les obligations qui incombent à leur devoir pendant
l'application de ces règles. Notre travail donc se prolonge
dans la même méthodologie au niveau de l'application
des principes de la déclaration de Paris.
1.3.2. Le Malthusianisme et la question de l'aide aux
pauvres
La théorie de MALTHUS sur l'aide qu' l'on donne aux
pauvres est exposé dans son livre dans un chapitre intitulé les
lois sur des pauvres. A son époque Malthus s'étonne que
« Les lois anglaises en faveur des pauvres conjuguent leurs actions
pour empirer dans les deux sens le sort des pauvres. D'abord elles tendent
manifestement à accroître la population sans rien ajouter aux
moyens de subsistance. Un pauvre peut se marier bien qu'il ait peu ou
même pas du tout des possibilités de nourrir sa famille en dehors
des secours paroissiaux' ainsi, ces lois créent les pauvres qu'elles
assistent ». (MALTHUS : 2000 ,174)
MALTHUS se montre pessimiste en matière de collecte de
sommes pour aider les pauvres car ces derniers ne servent à rien que
créer des occasions de vols de détournement etc. L'Angleterre de
son époque étant caractérisée par les impôts
que l'on soustrait aux riches pour aider les pauvres Malthus annonce que la
détresse de ces derniers reste encore générale et
dément les lois sur des pauvres. Voici comment le dit-il : «
Supposons que grâce à une suscription imposée aux riches on
arrive à donner à l'ouvrier cinq shilling par jour pour prix de
son travail au lie de dix huit pence ou deux shillings comme actuellement, on
pourrait s'imaginer que grâce a cette augmentation tous vivraient et
pourrait acheter de la viande pour leur dîner. On se tromperait pourtant.
En effet, le fait de donner trois shillings de plus à chaque ouvrier
n'augmenterai nullement la quantité de viande qui existe dans le pays,
or il y'en a actuellement pour que chaque habitant en ait sur la table.
Qu'arrivent t-il donc ? La concurrence des acheteurs sur le marché
ferait bientôt monter les prix alors qu'à présent la livre
de viande coûte un peu moins d'un demi shilling elle en coûterait
deux ou trois. En définitive, toute la reproduction du pays ne serait
pas repartie entre un plus grand nombre des personnes qu'actuellement. »
(MALTHUS : 2000,74)
En toutes hypothèses pour Malthus il ne sert à
rien d'aider les pauvres en leur donnant de l'argent. Cette petite partie du
malthusianisme nous expliques les difficultés que les africains ont
quand ils doivent gérer les millions des dollars qu'ils reçoivent
chaque année.
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