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Portrait d'une architecture question du mode d'habiter la ville ouest-africaine : Nouakchott, de la ville planifiée à  la ville spontanée...

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par queva
 - architecture  2011
  

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Partie 3 : L`habitat, l`habitant...

u ne population, u n habitat...

o Une des caracteristiques marquantes de la Mauritanie est sa particularite sociale qui met en presence deux grands groupes de populations, arabo berbere au nord et negroafricain au sud. La specificite de chacune de ces societes n`a d`egale que leur complementarite. D24

La population mau re

0n desig ne par oMaureD la population arabisee, qu`elle soit d`origine arabe, berbere, metissee. En effet, il existe une distinction entre les Maures blancs (beidanes) et les Maures noirs (haratines), qui sont a l`origine d`anciens esclaves affranchis, culturellement arabises et d`origine negroafricaine. Cette civilisation est de religion musulmane et parle le hassaniya, un dialecte arabe ; elle se caracterise par une organisation sociale complexe et fortement hierarchisee.

Le nomadisme des maures vient d`une quÊte quasi permanente des pêturages optimaux pour leurs troupeaux ainsi que des points d`eau. Dans un environnement ou l`eau est une ressource limitee, la mobilite s`impose. Les societes d`eleveurs nomades ont su trouver des techniques d`elevage qui permettent d`exploiter des milieux divers. Elles ont developpe une capacite d`adaptation aux changements climatiques, sociaux ou même politiques, et ont pour habitude de passer temporairement d`une habitation a une

autre en fonction des contraintes avant tout écologiques et économiques. La vie d`un pasteur nomade est en réalité rythmée par une alternance de phases de nomadisme et de sédentarité. Ainsi les unités de vie de la société nomade sont le campement, mais également la ville.

L`habitat le plus adapté au mode de vie des nomades est la tente maure (khaIma), car elle se démonte, se plie et se transporte facilement.

Il arrive souvent que les familles d`éleveurs emploient deux abris en toile distincts : un plus léger pour la période des pluies (hriv), l`autre pour le reste de l`année. Les familles plus aisées, généralement propriétaires des palmeraies, peuvent également occuper un troisième type d`abri en «semi-dur{ lors de la période marquée par la permanence de vents très chauds, qui rend la vie sous la tente inconfortable.

La tente n`est donc pas le seul habitat du nomade, celui-ci peut alterner de fagon périodique entre deux, trois, voire quatre abris différents dans la même année.

L`habitat est vu comme une unité entourée par l`espace de

référence du foyer. Chez la population maure l`habitat est une unité qui peut se constituer en un ensemble d`habitats dispersés dans l`espace formant un campement.

La Khaima est l`abri de la famille nucléaire (entre 5 et 8 personnes), qui est généralement intégré a un campement ot) les diverses familles, appartenant le plus souvent a un même groupe de parenté, se rassemblent. Les facteurs qui président au regroupement de plusieurs familles maures en

Fam ille Mau re sous u ne tente blanche Source : collection S.N.I.M photo Delbert

u ne même unité résidentielle sont de divers ordres, au premier rang desquels figurent les contraintes naturelles. La tente est pensée comme l`espace de référence a partir duquel les Maures se représentent le monde, proche ou lointain, naturel ou surnaturel. Le contact visuel permanent avec le territoire et la société est une des caractéristiques fondamentales de ce type habitat et de la culture maure. La position d`une tente par rapport aux autres est définie soit par des raisons sociales d`intimité ou selon les relations entre les divers individus.

« Elle fonctionne comme une pyramide inversée au sommet de laquelle se trouve la tribu regroupant tous les individus et que Sophie Caratini définit comme un ensemble de familles unies par des intérêts économiques, juridiques et politiques autour d`un noyau de parents agnatiques issus d`un ancêtre éponyme ),25

La tente se compose d`un seul élément, le velum, qui constitue la toiture textile. La forme peut varier selon les régions du pays. Le velum, est réalisé par la femme avec l`aide des autres femmes du campement, et il se compose généralement de 7-9 bandes tissées entre elles, chaque bande mesure environ 8 metres de long, pour 80 centimetres de largeur. Le tissu est soutenu a l`aide d`un ou deux mats en bois, leur longueur est de 3.5-4 metres, et par une série des cordes et piquets. Des paravents en tissu permettent de protéger l`intérieur des éléments extérieurs.25

L`occupation de l`espace abrité par le velum est structurée par une double bipolarité : entre masculin et féminin d`une part, entre privé et public d`autre part. C`est un espace non-cloisonné avec une géographie variable des espaces selon la présence ou non de l`homme. La distinction entre les genres est très marquée, cependant elle n`est pas matérialisée par une frontière effective mais plutot par la place des individus. Dans les cas ou il existe un cloisonnement réel c`est a travers un simple tissu ou des meubles qui partagent l`espace. L`avant de cet habitat est plus important que l`arrière, car c`est dans cette première partie qu`on accueille les visiteurs.

Le mobilier se réd u it a l`essentiel, le porte - bagages qui se transforme en palanquin, pour les femmes ou les enfants, lors des déplacements, quelques nattes, des couvertures et des coussins. Cependant, les apparences comptent et le prestige et l`honneur de la famille se manifestent au travers du mobilier et de l`intérieur de la tente. Celle-ci exprime également le statut social de l`individu, elle est aussi le lieu privilégié de l`hospitalité, cependant la dimension de la KhaIma définit plus la fréquence avec laquelle les hÔtes rendent visite au foyer que son importance sociale.

Les populations Negro-Mauritaniennes

a Les populations nogro-africaines occupent la partie moridionale du sud-ouest de la Mauritanie formant un peuple continu le long de la vallÉe du fleuve du Senegal ; elles reprosentent environ le tiers de la populations du pays et elles sont composees essentiellement de sedentaires qui s`adonnent principalement a l`agriculture. »26

De la même fagon que dans le Ksar, l`habitat negro-africain se ferme face au monde exterieur et se tourne a l`interieur vers sa cour centrale, la ots.i les activites quotidiennes se deroulent dans l`intimite familiale. Cependant dans certains cas, les occupations interieures se prolongent dans la rue, pour se concentrer devant la porte d`entree. Chaque construction definit une maniere d`etablir des relations ; l`organ isation spatiale et sociale derive de la relation entre les forces males et femelles. L`amenagement de la maison repose sur trois espaces d isti ncts :

- L`entree : l`acte d`entrer, de penetration dans la maison est trÈs important dans la culture et la symbolique des populations negro-mauritaniennes, ce passage entre le seuil du dehors et du dedans est congu de fagon fluide. La notion d`entree, pour ces peuples, n`est pas la même qu`en occident ots.i elle est plutôt vue comme une barrière a franchir. La porte est toujours ouverte pendant la journee, afin d`accueillir le visiteur. La zone exterieure de l`entree est le lieu ots.i la famille se reunit pour converser et prendre le the. L`aîne de la famille occupe une piece proche de l`entree, et par des petites fenêtres il reste en relation avec cet espace exterieur de reference de la maison.

- La cour : cet espace a, dans la vision africaine, une dimension physique et psychique qui relève de la cosmologie et de la cosmogonie. Dans ce contexte culturel, la cour n`est pas au centre de la maison au sens arabo-berbère du terme, mais le centre de la vie. La cour est le lieu de la vie des femmes et leurs activités quotidiennes, un ensemble dynamique et catalyseur d`énergie.

- La cuisine : c`est un lieu aux multiples fonctions, elle est ouverte et joue le role d`élément de transition entre l`extérieur et l`intérieur. C`est l`endroit ou se rassemblent les membres de la famille étendue.

A ces trois unités de base sont agglutinées toute une série d`espaces qui répondent a des fonctions secondaires. L`architecture suggère une perception de l`habitation comme un rapport a la fois sexuel et social des forces créatrices. La division sexuelle, laquelle peut varier selon les régions ou la zone culturelle, précise la répartition des espaces et des responsabilités entre les genres, ainsi que le genre définit la forme de l`unité spatiale de base. La zone extérieure de la maison est l`espace dévolu aux activités de l`homme, alors que l`intérieur appartient au domaine des femmes. L`espace de référence extérieur appartient au male ainé de la famille, cet endroit dédié a la vie publique est dominé par l`homme qui regoit ici les visiteurs. L`intérieur d`une maison accueille la plupart des activités féminines. Les unités se multiplient selon le nombre d`épouses présentent dans le ménage étendu.

S`il existe une division spatiale entre genres, elle relève plus du symbolisme que du physique ou matériel, hommes et

femmes partageaient les mêmes unités d`habitation. La symbolique est très forte dans l`habitat négro-africain.

La création de la maison symbolise la création de l`être humain. L`échelle humaine se reflète dans l`échelle de l`habitat et vice-versa, ces deux dimensions se rassemblent dans ce qui existe a la grande échelle du cosmos. Dans certains cas le rez-de-chaussée représente la terre et le toit terrasse, le ciel, symbolisation de l`union entre Dieu et la terre, et entre l`homme et la femme. Le vestibule est la partie male et l`espace centrale est la femme.

Les constructions sont en banco avec une toiture constituée par des poutres en bois, sur lesquelles se superposent plusieurs couches végétales ou de banco. Selon l`aire géographique, le climat, le type de sol et les matériaux, des différences typologiques d`habitat sont déclinées. Cependant on distingue deux groupes principaux : les batiments en terre avec une toiture terrasse et les maisons avec un toit végétal. De forme rectangulaire ou cylindrique ces deux types d`habitat présentent plus ou moins les mêmes caractéristiques. Les fenêtres et les portes sont généralement basses, afin de permettre une meilleure ventilation et également comme protection contre les intrusions. Les ouvertures sont en général réalisées de fagon a soustraire les habitants aux regards indiscrets, tout en leur permettant de regarder a l`extérieur sans être vu. Ce n`est pas dans un souci d`assurer une vue sur le paysage que les fenêtres sont réalisées, mais plutot dans une logique de perpétuel contact avec la vie du village.

Nouvelle formes d ` ha b itats u rba i ns

Nous avons vu que les modes de vie et les types d`habitats des civilisations maures et négro-africaines différaient largement, même si l`islam a induit une certaine homogénéisation des coutumes.

Ces deux communautés ont connu, au fil des temps, des transformations importantes.

D`abord, la colonisation a été un facteur de changement pour la société négro-africaine, alors qu`elle a préservé les traditions de la société maure. En effet, la colonie de Mauritanie a fait cohabiter deux systèmes ; l`un, dans la vallée du fleuve, pronait l`assimilation avec l`institution de l`indigénat, la circonscription et l`école frangaise, tandis que l`autre, en pays maure, défendait le maintien des cultures et des structures sociales existantes. Par cette politique de l`Etat frangais, les populations négro-mauritaniennes ont été marquées par une influence occidentale qui s`est imposée a eux.

Les nouveaux citadins modifient graduellement leur vision de la omaisonD et leur fagon de l`habiter.

L` H abitat Résidentiel ou dit évolutif

.Dans cette partie je procéde a une brève analyse des deux situations types : le logement orésidentielD et le logement g évolutif D, ce dernier est surtout présent dans les zones périphériques de la ville. L`intérêt, de comparer ces cas «extrêmes» de la production de logement a Nouakchott, se trouve dans les différentes influences culturelles et également dans le caractère évolutif de l`habitat. Si dans

l` ha bitat évolutif on remarque encore des différences entre les deux communautés, ce n`est plus le cas pour les unités résidentielles. Dans ce dernier exemple on parle de décalage économique, les populations des quartiers périphériques reprochent aux populations riches d`avoir épousé le mode de vie occidental au détriment de la culture nomade

L`organisation de l`espace domestique et l`architecture sont révélatrices de la manière d`appréhender la ville des populations. L`expression architecturale de la maison permet également a l`habitant de définir son identité sociale et physique. Une recherche sur les modalités de production de la maison, montre que, en absence de références architecturales antérieures, les nouveaux citadins, n`ont pas d`idée sur le concept de maison. C`est ainsi que la quasitotalité de la construction a Nouakchott présente des éléments standard de l`architecture occidentale plus que de celle vernaculaire des villes anciennes.

D`autre part la volonté d`affirmer leur tradition nomade, a engendré la construction de maisons qui se base sur une organisation spatiale occidentale, a laquelle s`ajoutent des éléments de la culture du pays. La maison ne s`organise plus selon une division par genres, comme c`était le cas pour la KhaIma. Le plan est souvent très simple et s`exprime par une pièce centrale, le salon, autour duquel s`organise toute une série de chambres. Cependant on commence a voir la présence des certains éléments de mobilier importés de la culture occidentale. Cette influence peut se manifester par une multiplication des espaces communs d`une maison.

A cote du salon traditionnel on trouve parfois un salon meuble a l`europeenne.

Les edifices, se developpent sur un ou deux etages et ils sont dotes d`espaces exterieurs, cours ou terrasses, ou est installee la tente traditionnelle. Aujourd`hui la KhaIma, chez les citadins maures, occupe une place centrale ; place qui reflète des logiques diverses d`affirmation identitaire et de distinction sociale. Si la tente est en effet omnipresente en milieu urbain, et notamment dans la capitale, c`est d`abord parce qu`elle reste un abri adapte au climat ; mais c`est surtout parce que, pour beaucoup des citadins maures, elle est devenue l`emblème d`une culture bedouine commune revendiquee. Cet habitat est desormais un moyen de signifier son appartenance a cette identite bedouine arabe et de se differencier vis-à-vis des autres communautes. Cet objet de reference culturelle passe ainsi d`habitation a symbole du pouvoir economique et politique.

Chez les populations negro-mauritaniennes, la volonte de s`installer dans des logements regroupant plusieurs familles a fortement baisse a cause de la politique foncière de l`Etat qui ne prevoit pas des lots plus grands. 0n retrouve des cas d`habitation a cour dans le tissu de la Medina, ou cette typologie etait dejÁ prevue dans le projet Leconte. Les motivations qui poussent cette communaute a s`organiser dans un habitat elargi sont souvent financières, car le partage du loyer permet a un menage d`être proche du centre ville et donc des services de la ville. Dans le cas des familles polygames cette typologie permet de reunir les deux parties du foyer dans une seule unite d`habitat. Ces regroupements ne sont pas frequents dans la capitale. Le

règ leme nt de la DHU ne permet pas a deux ménages de partager la mtime parcelle, de plus la taille n`est pas prévue pour une telle utilisation, ils doivent donc en acheter deux. Dans les zones de recasements de la ville ce phénomène est plus répandu, a travers une stratégie qui a comme objectif l`acquisition de deux parcelles adjacentes, car ce sont les femmes qui bénéficient de l`attribution des terrains.

L` H abitat précai re

A travers une brève description de l`habitat précaire qui se construit aujourd`hui dans les quartiers de la ville de Nouakchott, j`ai essayé d`esquisser un portrait des composantes principales de l`habitat pour des populations plus démunies et vivant dans des conditions de précarité.

Les constructions d`habitat précaire dans les quartiers périphériques de Nouakchott se résument aux différents types de baraques, qui, au premier regard, ont un aspect uniforme et homogène. Cependant on peut différencier ces habitats en deux types principaux, auxquels s`ajoutent une série des constructions secondaires. Celles-ci sont souvent un complément a l`habitat principal, et répondent a des exigences de base tout en s`adressant plus particulièrement aux habitants des Kebbés.

Une série d`éléments sont communs aux deux typologies de baraques, les dimensions de la chambre varient entre 3m x 4m et 4m x 6m et les ouvertures se trouvent près du sol, afin de favoriser la ventilation naturelle de la baraque pour éviter la surchauffe. La toiture, dans la plupart des cas, est en toles (zinc) ondulées, et peut-titre couverte par des toiles ou

bAches afin de diminuer l`incidence du soleil. Les differences les plus remarquables entre ces deux typologies se trouvent dans le materiau qui constitue les parois et dans le degre de finition et d`entretien.

Le premier groupe d`habitat precaire est la baraque «standard». Ce type d`habitation est le plus courant. Il est constitue de parois en planches de bois et d`une toiture en tole. Le bois des planches provient de caisses ou de palettes employees au port, recuperees et ensuite preparees dans des ateliers de charpenterie. L`etat des planches est generalement bon. Ce modele est tres repandu dans les quartiers et la mise en oeuvre est facile et rapide ; l`emploi d`elements de base «standard» (planches en bois) pour sa construction permet une liberte dans le choix des dimensions, selon les besoins et les moyens economiques. Cette baraque «standard» est en rÈgle generale construite par des charpentiers ou des masons.

Le second type de baraque est, comme le premier type, construit avec des materiaux de recuperation, mais dans ce cas les parois sont en tole issue des barils de 200 litres qui sont deroules et, generalement, fixes sur une structure en bois. Dans certains cas les parois peuvent avoir un aspect different. Elles sont faites de divers types de toles, en plus ou moins bon etat. Cette deuxième typologie peut se decliner en plusieurs specimens. C`est au niveau de la taille mais aussi du degre de finition que l`on a remarque les plus grandes differences.

Les constructions secondaires qui complètent l`habitat sont multiples. Elles ont chacune un role spécifique et prennent des aspects différents selon le cas. Pendant notre stage nous avons observé une série d`éléments principaux:

- Le hangar est, avec le salon, un des lieux de rencontre préféré par les populations. C`est dans cet espace que les gens passent leurs journées et accueillent les étrangers. Comme dans le cas du salon, le hangar est un lieu important et symbolique dans la culture des populations. Le caractère de cet espace s`approche de celui de la tente traditionnelle, la khaIma, mais se différencie de celle-ci par sa structure et sa forme. De forme rectangulaire, environ 4m x 5m, avec toit a deux pentes, le hangar a une structure métallique fixée directement au sol ou sur un mur bas. Le sol est souvent en ciment et revêtu de nattes ou de tapis. Les cotés peuvent être fermés avec des rideaux et du grillage permettant de se protéger contre les agressions extérieures. Dans certains cas, lorsqu`ils n`ont pas de hangar, les habitants tendent un tissu ou construisent une petite tente devant la baraque pour créer une véranda

La latrine est un élément très important a la fois pour empêcher le développement des maladies dans le foyer ou dans le quartier, et aussi au niveau de la qualité de vie des habitants. Pour les populations qui vivent dans un habitat précaire la latrine et la douche, construites en dur et avec une fosse septique, représentent un luxe qu`ils ne peuvent pas se permettre. Pour faire face a ce problème, on remarque

que les habitants choisissent certaines solutions selon leurs origines, leurs moyens économiques et la composition du foyer. Celles-ci se divisent en deux catégories: soit ils font leurs besoins, ou se lavent a l`air libre, derrière une dune ou chez des voisins, soit ils construisent des latrines avec des matériaux de récupération qu`ils placent a meme le sol, dans lequel ils creusent un trou.

0n constate que selon leur genre ou leur appartenance ethnique, les habitants n`accordent pas tous la meme importance a la latrine, car certains sont moins genés que d`autres de faire leurs besoins ou leur toilette a l`air libre ou chez des voisins. L`emplacement de la latrine se fait sur le coté de la parcelle qui donne sur la route, et elle est parfois intégrée a la cloture. Elle peut aussi se trouver sur l`emprise de la rue.

La cloture répond a des besoins réels et symboliques des populations. Pendant nos enquêtes on a pu constater l`importance de la notion de propriété privée mais aussi de l`espace d`influence du foyer sur l`alentour de la maison. Par espace d`influence on entend le périmètre extérieur de la parcelle, qui est entretenu et mis en valeur par les habitants. Cette mise en valeur peut aller du simple nettoyage du sol a la plantation d`arbres qui marquent l`entrée. Par la construction d`une cloture la famille délimite un espace qui lui appartient et dans lequel elle se sent en sécurité.

Il existe divers types de clÔtures, du simple bornage de
la propriété, par des pneus ou des poteaux, a la

construction d`une cloture avec des matériaux de recuperation les plus divers et assembles de fagon précaire.

- Le lieu dedie a la preparation des repas est souvent situe sous une tente ou un tissu tendu a cote de la baraque principale. Dans certains cas on constate que les populations construisent une petite cabane en toles de recuperation dans laquelle ils font la cuisine et stockent l`eau et les ustensiles de cuisine. La construction d`une baraque permet une meilleure hygiene lors de la preparation des aliments, en facilite la confection et diminue la consommation de charbon ou de gaz.

Pendant mon sejour j`ai remarque que dans les quartiers peripheriques de la ville de Nouakchott la construction d`habitat precaire n`est pas forcement de l`auto-construction, mais qu`elle peut fonctionner aussi comme n`importe quelle activite economique informelle. La vente des differents materiaux de construction se fait dans des marches ou dans des ateliers, et la construction de la baraque est dans la plupart des cas realisee par des charpentiers ou par des masons specialises. Les habitants n`interviennent sur leur habitat que par des petits travaux d`entretien.

Le phenomene d`auto-construction peut se manifester pour les elements secondaires de l`habitat, lesquels sont souvent batis avec divers materiaux de recuperation.

Si, depuis l`exterieur, les habitations presentent peu de variations sur les materiaux et leur mise en oeuvre, un plus grand degre de diversification et de soin des surfaces se manifeste a l`interieur. Tout en ayant une fonction esthetique, ces finitions evitent l`infiltration des vents de sable et de la poussière dans la chambre, et permettent aussi d`augmenter l`isolation.

Le revetement des parois est realise en papier, en emballages recuperes, en tissu ou avec des baches ; par terre on trouve des nattes, de la moquette de recuperation ou des ta pis poses d irectement sur le sol.

Besoi ns de ces quartiers peripheriques precaires

Le rythme des extensions et l`etalement de l`occupation spatiale de Nouakchott, ajoutes a la crise de ressources financieres de l`Etat, ont fortement contribue au sousdeveloppement, en equipement et infrastructures, des nouveaux quartiers de la ville. Non seulement des zones de plus en plus etendues sont completement depourvues d`equipements de base, mais les autorites rencontrent egalement des difficultes a maintenir en bon etat de service les infrastructures existantes. Que ce soit dans le domaine des voiries, de l`electrification, de l`approvisionnement en eau, de l`assainissement,... aujourd`hui la ville de Nouakchott est confrontee a des problemes considerables. En outre, la coordination et l`optimisation des realisations sont empechees par le manque de concertation entre les differents acteurs de la ville. Dans ce chapitre nous allons definir la situation actuelle et les besoins en infrastructures et en equipements des quartiers peripheriques.

- L`approvisionnement en eau reste un des grands problèmes de la ville de Nouakchott et surtout de quartiers peripheriques. Cette ressource fait partie des priorites pour les populations des quartiers enclaves ou precaires. La distribution de l`eau dans ces

quartiers se fait, depuis quelques bornes fontaines, par un oréseauD de charrettes. Le réseau d`adduction d`eau donnant accès a des branchements individuels est inexistant. La concentration d`habitations autour des bassins et des bornes est frappante. Le prix au litre n`est pas réglementé a l`échelle de la ville ou du quartier, celui-ci peut varier fortement d`un quartier a l`autre et, également, par rapport a la distance entre la borne fontaine et le logement. 0n remarque que le coat de l`eau est plus élevé dans les zones enclavées et pauvres de la ville.

- La distribution de l`électricité dépend de la S0MELEC, mais le réseau reste encore partiel, car il ne se trouve que le long des routes goudronnées. A l`intérieur des quartiers, les habitants ont mis en place un système de branchements illégaux. Ces oréseauxD s`organisent a partir d`une habitation proche du réseau, ce premier branchement est souvent légal et c`est a partir de celui-ci que plusieurs ménages viennent se brancher. Pour les familles qui se trouvent trop éloignées du réseau officiel ou qui n`ont pas les moyens financiers pour réaliser un branchement, l`alternative consiste en un emploi de batteries. Celles-ci sont rechargées dans des boutiques a l`intérieur même du quartier. De nombreux foyers emploient régulièrement des bougies pour éclairer leur logement.

Pl usieu rs 0NG travaillent dans ce domaine, notamment dans l`exploitation de l`énergie solaire, un projet de kit solaire a été lancé il y a quelques années, mais les coats de mise en service de cette technologie restent encore trop élevés pour les populations de ces

quartiers. Par ailleurs, le GRET, est en train de lancer un projet de kit permettant le prépaiement. L`objectif de cette démarche est d`éviter qu`un ménage se trouve dans l`impossibilité de payer ses factures, par ce systeme l`habitant garde un controle continu sur ses dépenses.

De plus, le réseau d`éclairage public est plus ou moins inexistant dans ces quartiers et se concentre seulement le long des axes plus importants. Le développement de cette infrastructure est lié a l`électrification des quartiers.

- Le réseau des voiries dans les quartiers périphériques est trÈs peu développé, selon les zones du quartier on trouve trois types de routes : la route goudronnée, la route stabilisée et la piste en sable. L`état des routes est souvent dégradé. Les deux premiers types de réseaux sont mis en place uniquement sur les axes les plus importants de la ville, a l`intérieur des quartiers les ruelles sont de simples pistes en sable. Ce type de réseau est difficilement praticable par les voitures et les charrettes, expliquant ainsi une hausse des coats dans ces zones. Les insuffisances dans la mise en oeuvre du réseau sont des facteurs importants dans l`enclavement de certains quartiers, en effet les déplacements entre le centre-ville et les zones périphériques restent précaires. Les habitants sont obligés de marcher jusqu`au goudron pour pouvoir bénéficier des transports en communD qui desservent le territoire de Nouakchott.

Les taxis qui relient le centre-ville avec la périphérie n`assurent pas de fagon régulière le service. Les lignes de transport se concrétisent soit par des minibus soit par des taxis otout-droitD qui transportent jusqu`à 6 personnes a la fois. Le réseau dépend de l`existence des routes goudronnées et de leur état, mais également du flux de personnes généré par la ville. L`un des points d`articulation de ces transports est le carrefour de la Polyclinique situé au sud du Marché Capitale, d`ob partent diverses lignes de minibus desservant les parties est et sud de Nouakchott ainsi que celle qui empreinte l`axe majeur de circulation vers le Nord-Est.

- Les infrastructures de la ville en matière

d`assainissement sont dans un état embryonnaire, en comparaison, les problèmes liés a la distribution de l`eau semblent relativement supportables. Le manque d`entretien, la surpopulation ainsi que la mauvaise alimentation en eau ont conduit a une saturation du réseau existant, lequel ne dessert que la partie centrale de la ville. Dans les quartiers périphériques, l`assainissement collectif est inexistant. Une partie des habitants est raccordée a un dispositif individuel d`assainissement sous forme de latrines ou de fosses d`aisance.

Le service de ramassage des ordures n`est pas généralisé sur l`ensemble du territoire, des situations très diverses se manifestent selon le quartier. Dans certains quartiers, la mairie organise de service de ramassage par le biais de charrettes. Le problème de ce type d`action reste, a cause de l`état des voiries, la

d ifficu lté d`accéder a certaines zones du quartier. Le ramassage se fait seulement le long des principales routes et non dans des parties enclavées de l`arrondissement. Le phénomène de la décharge sauvage est appliqué par les habitants. Ce service va devenir une compétence de la CUN, afin de définir une politique commune a l`échelle de la ville et de coordonner les interventions.

- La distribution dans les quartiers périphériques des équipements destinés a l`éducation est relativement importante. Cependant il faut distinguer les équipements selon les types : jardin d`enfance, école primaire, école secondaire, collège,... L`enseignement de base, école primaire, est présent dans presque tous les quartiers. A partir d`un certain niveau les écoles sont concentrées dans les quartiers mieux équipés du centre-ville, ceci explique le faible taux de scolarisation des populations des zones périphériques. Car une majorité des foyers n`ont pas les moyens financiers de prendre en charge le transport et l`éducation de leurs enfants.

Le nombre d`enseignants n`est pas suffisant pour assurer un suivi de qualité aux élèves, en effet le nombre d`enfants par rapport aux places disponibles pose des problèmes d`encadrement et

d`infrastructures. En général les coats de l`enseignement sont pris en charge par l`Etat, sauf dans le cas des jardins d`enfants. 0n remarque, également, l`augmentation des inscriptions dans les écoles privées. Dans ces instituts la qualité d`enseignement est meilleure et le suivi et

l`encad reme nt sont assurés, cependant ce type d`études n`est pas à la portée de tous.

Différentes associations et 0NG ont réalisé des centres d`alphabétisation ou de formation au sein des quartiers précaires.

- La religion joue un role très important dans la société mauritanienne, la présence des mosquées sur le territoire des arrondissements périphériques est très importante. Selon la zone du quartier, la mosquée, est construite avec des planches en bois, de la même fagon que l`habitat précaire dans ces quartiers, ou en ciment. Autour de cet édifice se trouve un terrain libre qui sert de «place» pour la prière lors des fetes religieuses. Des écoles coraniques sont créées au sein d`une mosquée, l`existence de ces écoles permet de diminuer la charge des instituts publics. Ces écoles facilitent par la suite les études de l`enfant car elles lui permettent de savoir lire et écrire l`arabe.

- Dans le domaine de la santé, chaque quartier est équipé d`un dispensaire. Souvent l`équipe médicale est composée d`infirmiers et de bénévoles. Les populations des quartiers sont rarement satisfaites de cet équipement, lequel ne dispose souvent que d`une petite pharmacie et ne procède qu`à des services limités.

- Les marchés sont peu présents dans les tissus périphériques, les grands marchés se concentrent au centre ville et dans la zone des jardins maraichers. Dans la plupart des quartiers, les produits alimentaires sont vendus dans des boutiques ou sur des étalages,

cependant les denrées vendues dans le quartier sont plus cheres qu`au marché. Les populations sont, ainsi, obligées de se déplacer vers le centre-ville.

Dans le cas ou il existe u n marché , cel u i-ci ne propose pas tous les produits nécessaires et leur prix reste légerement plus élevé qu`en ville. En général la distance entre le domicile et le marché est tres importante, les populations sont souvent contraintes a marcher pendant une demi-heure ou a prendre un taxi.

- Les équipements dédiés aux sports et aux loisirs sont trÈs basiques, souvent ils se résument en un terrain libre qui est exploité comme surface de jeu. Souvent a côté d`un centre scolaire se développent des aires de loisirs.

Dans certains quartiers périphériques on remarque la formation d`associations des jeunes ou des maisons de jeunes, ou les habitants se réunissent pour débattre de ce qu`ils pourraient faire pour le développement de leur quartier. Divers groupes des femmes se sont constitués, afin de créer un endroit ou se rencontrer pendant la journée. Dans ce centre, des programmes de formation a des petits métiers ou d`alphabétisation sont souvent réalisés.

E n général les populations aspirent a une amélioration de l`approvisionnement en eau et du réseau des voiries. Car la proximité de la route goudronnée a son propre habitat permet de bénéficier des services qui suivent, comme l`électricité ou le ramassage des ordures. L`éloignement généralisé, des principaux équipements, par rapport aux habitations est un des facteurs de sous-développement de

ce rtai ns quartiers de la capitale. D`autre part, le goudronnage de l`ensemble d`un quartier ne serait aucunement une solution pour ces zones sous équipées, car cela entraînerait un surcoat pour l`Etat et dans un même temps un phénomène de gentrification du quartier.

Etude d e terrain : le programme twize*

Dans le cadre de la mise en oeuvre de la Strategie Nationale de Lutte contre la Pauvrete (SNLCP), l`Etat Mauritanien, avec le soutien financier de la Banque Mondiale, a crÉe le Commissariat aux Droits de l`Homme, a la Lutte Contre la Pauvrete et a l`*nsertion (CDHLCPI), qui sert d`interface entre 0NG, institutions internationales et institutions mauritaniennes. Afin de concretiser les objectifs de cette politique, le programme Twize, crÉe en 1998, s`insère dans le cadre du PDU. La mission du programme Twize est de gcontribuer a la reduction de la pauvrete en milieu urbain, a Nouakchott et Nouadhibou, par l`amelioration des conditions de vie des populations des quartiers precaires et a une politique de l`habitat social.

Les ambitions principales du programme pour arriver a cet objectif de base sont les suivantes :

- Mettre en oeuvre un dispositif viable et durable d`accès a l`habitat social, répondant aux aspirations et capacités des populations pauvres des quartiers.

- Renforcer durablement les capacités economiques et techniques des populations des quartiers, ainsi que leur maîtrise de leurs conditions de vie.

- Favoriser la structuration des quartiers et leur
integration au schema de développement de la ville.

- Former les habitants pour assurer la perennite des actions.

Le programme Twize fonctionne selon le principe suivant : les populations demunies s`investissent dans leur propre developpement ; elles sont impliquees grace a des mecanismes de solidarite connus et pratiques (d`ou le nom «TwizeD, qui designe en hassaniya le travail solidaire d`un groupe). En l`absence de garanties materielles chez les familles demunies, Twize fonctionne sur le principe du groupe solidaire. Le programme intervient au profit des individus, des familles, des initiatives associatives et des infrastructures collectives dans un souci d`integration et de complementarite des initiatives. Pour arriver a ces objectifs, le programme Twize cherche a agir de facon articulee sur plusieurs dimensions de la pauvrete, grace a la mise en place de quatre composantes :

- Habitat : pour apporter une reponse a la pauvrete des «modes d`habiterD, cette composante est en charge de la definition et de la production des modules habitat.

- Micro-finance -- Beit el Mal : octroi des credits classiques et des credits habitat.

- Appuis aux Activites Communautaires et Projet de Quartier (AAC&PQ): par rapport a la difficulte d`accès aux services et aux capacites d`organisation sociale, soutient les projets qui contribuent a l`amelioration des conditions de vie collectives.

- Formation : realise des appuis aux activites economiques par le biais de formation aux 'petits` metiers (BTP, teinture, couture,...), dans les quartiers d`intervention du programme.

Methodo log ie

A u niveau du quartier, la recherche avait pour but de comprendre comment l`habitat en dur donne un odroit a la villeD. Comment un quartier de type bidonville se restructure pour former un quartier ode villeD. Il s`agissait de comprendre les mecanismes du processus de durcification des quartiers, en se focalisant sur l`etude des liaisons quartier/ville et de la creation d`infrastructures publiques ainsi que leur impact sur le quartier.

Pour ce qui concerne l`habitat, l`analyse avait pour objectif de comprendre le passage d`un habitat precaire a un habitat en dur comme element structurant de la lutte contre la pauvrete. Il s`agissait d`etudier les modules Twize mis en place et leurs evolutions possibles ainsi que le type d`appropriation par les habitants, ceci dans une perspective double d`un avant et d`un après oTwizeD. L`etude visait aussi a comprendre les modes de vie des populations et l`impact de l`habitat en dur sur ceux-ci.

Pour cela, nous avons realise une etude de l`habitat avec l`aide de monsieur Sidi dans les quartiers d`intervention du projet twize. Pour realiser une analyse comparative entre beneficiaires et non beneficiaires du programme Twize, nous avons defini differents profils d`habitants a prendre en compte:

- Profil 1 : beneficiaire du programme Twize dejÁ proprietaire d`un module.

- Profil 2 : bénéficiaire du programme Twize nouvellement inscrit et n`ayant pas encore construit son module en dur.

- Profil 3 : non-bénéficiaire du programme Twize habitant dans un logement en dur, construit par ses propres moyens .

- Profil 4 : non-bénéficiaire du programme Twize habitant dans un logement précaire (khaIma, baraque ou hangar,...).

Les enquêtes se sont concentrées dans trois quartiers de conditions différentes. Nous pouvons les considérer comme représentatifs de l`ensemble des quartiers d`intervention du programme. Le choix se fait dans le but de toucher des populations variées et des situations diverses par rapport a la ville et aux équipements.

Quartier d e E l Mina 06 / Profi l 0 1

- ville d`origine : Atar (Adrar) / communaute : Maure

- 10 personnes dans le foyer : couple ayant 3 filles et 5 garcons / seul l`homme travaille

- une piece en dur / une baraque / un hangar / une latrine

- proprietaires du lot / deplaces de la Kebbe d`El Mina par les autorites / depuis 3 ans dans le quartier

- parcelle : 8 x 15 metres / elle est trop etroite

- eau : baril de 200L a 400UM, trop cher / ils cherchent des bidons a la borne fonta i ne

- electricite : ils sont branches sur un voisin / 3000UM pour branchement / 1000UM/mois

- dechets : ils payent le service de ramassage de la mairie / 500UM/mois

- ils ont fini de rembourser le module Twize (partie de la construction en dur)

- ils veulent construire une cloture pour augmenter le degre de sécurité et d`intimité (ils n`aiment pas manger dehors, sous le hangar ot) tout le monde peut les voir)

- avantage de l`habitat en dur : meilleure protection contre le vent et pour les affaires personnelles

-

Quartier d e Dar el BeIda / Profi l 0 1

- ville d`origine : Rosso (Trazaa) / communaute : Negromauritanien

- 16 personnes dans le foyer : famille polygame ayant 8 filles et 5 garcons / l`homme et les 2 femmes travaillent

- une piece Twize / trois baraques / un hangar / une douche / une cuisine / un poulailler

- proprietaires du lot / deplaces de la Kebbe d`El Mina par les autorites / ils ont eu 2 parcelles contigues / depuis 11 mois dans le quartier

- parcelle : 10 x 12 metres

- eau : baril de 200L a 150UM, prix fixe / 2 fois par jour

- electricite : ils sont branches sur un voisin / 5000UM/mois

- dechets : ils les stockent dans une fosse

- ils n`ont pas fini de rembourser le module Twize

- ils veulent construire une piece

ava ntages de l`habitat en d u r : protection pendant l`hivernage / salon pour les visiteurs

- ville d`origine : Rosso (Trazaa) / communaute : Maure

- 2 personnes dans le foyer : homme avec sa mere / seul l`homme travaille

- une piece Twize (6x4 m + dalle en beton) / un hangar / une veranda

- propriétaire du lot / depuis toujours a cet emplacement (regularisation de la Kebbe)

-

-

parcelle : 10 x 12 metres

eau : baril de 200L a 300-500UM / 1 baril/jour

- dechets : le service de ramassage de la mairie n`est pas assure tout le temps

- il n`a pas fini de rembourser le module Twize / module Twize en chantier

- ils veulent construire une cloture+latrine

remarq ues : actuellement habite chez sa soeur, parcelle a cote / il a un plan de son futur logement / il construit une piece pour y deposer le materiel de construction, afin de completer son logement / il a discuté avec ses voisins avant de commencer le chantier

Quartier de BeIda / Profil 03

- ville d`origine : Kiffa (Assaba) / communauté : Negromauritanien

-

13 personnes dans le foyer : femme ayant 4 filles et 8 garcons / la femme travaille

-

-

trois pieces (dalle en beton) / une cloture / une tente

proprietaire du lot / attribue par les autorites / depuis 3 ans dans le quartier

-

parcelle : 10 x 12 metres

- eau : baril de 200L a 200UM

- electricite : ils sont branches sur un voisin / 5000UM pour branchement / 1000UM/mois

-

dechets : elle paye le charretier / 200UM a chaque

fois

- elle a construit par ses propres moyens par étapes et elle veut construire une piece, une boutique et des latrine+douche

-

avantage de l`habitat en dur : meilleure protection

 

contre le vent et pour les affaires personnelles

- ville d`origine : Bogue (Brakna) / communaute : Negromauritanien

- 7 personnes dans le foyer : couple ayant 2 filles et 3 garcons / seule la femme travaille

- trois baraques / un hangar / une cloture en tole

- proprietaires du lot / depuis toujours a cet emplacement (regularisation de la Kebbe) / depuis 30 ans dans le quartier

- parcelle : 10 x 12 metres (depuis 6 mois)

- eau : baril de 200L a 300UM / chaque 3 jours / quand ils n`ont pas les moyens ils cherchent des bidons a la borne fontaine

- electricite : ils sont branches sur un voisin / 5000UM pour branchement / 4000UM/mois

- dechets : ils payent le service de ramassage de la mairie / 500UM/mois

- ils veulent construire une cloture+latrine pour augmenter le degre d`intimite et de securite

remarques : cette famille est relativement bien installée par rapport au standard d`habitat précaire, mais ils ont la volonté de construire en dur (statut social) / ils ont des meubles goccidentauxD (lit+armoire)

IMPACT SUR LES C0 N D ITI 0 N S D E VIE

DES HABITANTS

La durcification des quartiers a aussi un impact sur les conditions de vie des populations n`ayant pas la possibilité de construire, ni par leurs propres moyens, ni par l`intermédiaire du programme Twize. Toutes les personnes dans cette situation nous ont dit apprécier beaucoup l`augmentation des constructions en dur dans le quartier. Ayant souvent pu comparer la situation avant et apres la durcification, ils ont remarqué une intensification des activités dans le quartier: l`amélioration des services comme l`eau ou l`électricité, l`augmentation du nombre de boutiques, l`arrivée d`infrastructures publiques telles que les écoles, un marché a El Mina,....

Beaucou p d`habitants, qu`ils soient beneficiaires ou non du programme Twize, ont le sentiment que depuis l`arrivee des constructions en dur, le quartier est plus sir, ils ont moins peur des voleurs. Cependant, d`autres arguments, en dehors des constructions, peuvent expliquer cette impression. D`abord lors du developpement des quartiers, ceux-ci ont pu beneficier de l`electricite et plus particulierement d`un systeme d`eclairage public, qui a reduit considerablement le sentiment d`insecurite chez les habitants, qui ne craignent plus de sortir a la tombee de la nuit.

D`autre part, pour certains quartiers, comme Saada, qui ne disposent pas de latrines publiques, beaucoup d`habitants affirment pouvoir bénéficier des latrines construites par leurs voisins, ce qui permet une modification de leurs habitudes et

hygiene de vie, mais qui induit également une gene pour eux.

Malgré ces changements positifs, la situation de cette population contrainte a habiter dans des baraques ou des hangars, devient parfois encore plus dévalorisante, car ils se comparent aux voisins qui ont construit et les envient.

Un autre effet pervers de cette évolution des quartiers est la hausse des prix des produits de premiere nécessité. C`est un phénomene que la plupart des personnes interrogées ont souligné, mais cette augmentation du coat de la vie est un phénomene généralisé a toute la Mauritanie jusqu`en 2005. En effet une augmentation des prix a été remarquée depuis l`arrivée des constructions en dur dans le quartier mais nous ne pouvons pas affirmer que c`est une conséquence directe de la durcification des quartiers.

IMPACT SUR L`ECHELLE URBAINE

Il est important de souligner que Twize n`est pas un programme d`aménagement de quartier. Son but est de répondre a une demande en facilitant la construction sur des parcelles pré-affectées. Pour qu`un habitant puisse bénéficier du programme Twize, il doit avoir déjÁ acquis une parcelle aupres de l`Etat. Pour tous les quartiers d`intervention du programme, il existe un plan de lotissement qui définit le nombre de parcelles, leurs dimensions et leur répartition, ainsi que la proportion, la répartition et l`affectation des espaces publics. C`est donc le plan de

lotissement, et non le programme Twize, qui prévoit les équipements collectifs nécessaire.

Le programme Twize dépend de la politique d`habitat social de l`Etat, mais il a l`avantage de proposer une approche simple, qui permet une construction rapide et a la portée de toute personne ayant acquis un terrain. A l`échelle du quartier, la faiblesse du programme est que, a l`image des plans de lotissement, il ne propose aucun modèle de planification qui permettrait de clarifier ce manque de cohérence interne.

Sans pouvoir chiffrer précisément la part de Twize dans le processus de durcification, on constate un réel succés du programme. En effet les modules Twize sont trÈs nombreux dans certains quartiers. Dans celui de Nazaha par exemple, on en compte aujourd`hui 1336 construits depuis le lancement du programme dans la zone de recasement en 2000, ce qui correspond a une proportion d`environ 50% des parcelles. Le succés du programme peut s`expliquer par le contexte politique et économique particulier du processus de restructuration de la Kebbé d`El Mina, qui favorisait largement la construction avec Twize. A Saada le programme a été lancé en 1999 et 1239 modules ont été construits jusqu`à maintenant.

Cependant, lorsque l`on observe un quartier touche par le programme, on peut se dire que Twize est en quelque sorte ovictime de son succesD en formant ce qu`on pourrait appeler un oquartier TwizeD, caracterise par une addition d`entites autonomes. Le module Twize repond a une logique de parcelle sans prendre en compte des problemes d`organisation d`un tissu urbain.

U ne personne qui decide de construire avec Twize gÈre la construction a l`interieur des limites de sa parcelle en cherchant a etre le plus autonome possible, sans s`occuper des constructions voisines. Cela mene la plupart du temps a des situations absurdes telles que la construction de deux murs a 50 cm de distance, et des fenetres ouvrant sur cet espace interstitiel. Lorsque l`on demande aux gens pourquoi ils n`ont pas cherche a trouver un arrangement avec leur voisin pour tenter d`avoir un mur en commun et economiser des parpaings, soit ils nous repondent que ce n`est pas possible car chacun a sa propriete, soit, que meme si le voisin etait d`accord, il pourrait vendre sa maison et le nouveau proprietaire pourrait exiger de detruire ce mur.

Ces pratiques ne viennent pas seulement des constructions Twize, puisque nous avons observe le meme phenomene chez les personnes ayant construit par leurs propres moyens. Mais ces problemes montrent de vraies lacunes au niveau de la planification des quartiers.

Le programme Twize amène involontairement des problèmes dans le developpement du quartier car cette logique d`agregation de modules sans rapport entre eux, n`est pas sans consequences pour l`organisation du tissu urbain.

Ce ma nq ue d `orga nisation spatiale des modules rend d ifficile l`installation de l`eau courante, de l`électricité, ou d`autres services. De plus, les espaces résiduels entre les murs de chaque parcelle deviennent des receptacles a ordures qui ne pourront titre nettoyés faute de pouvoir y accéder.

IMPACT SUR LA PARCELLE, L`HABITAT, L`HABITANT ...

La construction d`une piece ou d`une cloture avec latrine n`est qu`une premiere &tape dans le processus de transition d`un habitat precaire a un habitat en dur. En effet, on ne peut pas affirmer que la possession d`un module Twize implique automatiquement l`abandon definitif de la baraque et la modification du style de vie. Le passage d`un type d`habitat a l`autre se fait graduellement. La situation change en fonction de ce que les habitants ont decide de construire d`abord: la piece ou la cloture.

Quelq u `u n qui decide de construire la cloture avec latrine cherche a trouver une reponse immediate a des problemes d`intimite, de securite, et d`hygiene, mais sera contraint de vivre dans sa baraque, son hangar ou sa tente en attendant d`avoir les moyens de construire une piece. Par contre, ce module a la particularite de ne necessiter aucune modification ou agrandissement une fois construit.

Le module pièce, lui, donne lieu a plus de modifications ou d`évolutions possibles. D`abord, il arrive que les bénéficiaires, avant la reception du module, demandent un agrandissement de ses dimensions ou la construction d`une

toiture en beton au lieu du zinc. Ensuite, selon les familles, la premiere piece construite servira de chambre ou de salon pour les invites. Dans tous les cas, une seule piece n`est pas suffisante pour une famille, etant donne que le nombre de personnes dans un foyer varie en moyenne entre 4 et 10 personnes. Lorsque la premiere piece est utilisee comme un salon, celle-ci est preservee comme un tresor et n`est utilisee que de maniere occasionnelle, lors de visites, alors que la famille continue d`habiter dans les baraques ou sous la tente.

Generalement, la piece est perçue comme un element de valorisation du statut social de la famille. Souvent les habitants realisent une decoration au niveau de la toiture et des ouvertures, ou choisissent un type d`enduit plus precieux pour l`interieur ou pour la façade donnant sur la rue. Cette demarche de diversification s`insere dans une logique de mise en valeur et de personnalisation de l`habitat et non dans une logique de camouflage du module Twize et de son statut de programme social. Nous n`avons pas constate chez les beneficiaires du programme Twize une reaction de rejet par rapport a l`apparence de leur logement ou au but social du programme.

Apres avoir construit une premiere fois avec Twize, les habitants gardent leur(s) baraque(s) et/ou leur hangar comme des pieces supplementaires. La baraque peut garder sa fonction initiale de lieu de vie, de chambre, ou servir de depot de materiel si toutes les personnes du foyer peuvent occuper la piece en ciment. Souvent les beneficiaires que nous avons interroges, ont affirme qu`ils vendraient leur baraque lorsqu`ils auraient construit une deuxième piece. La

baraq ue est donc reellement pergue comme un lieu de transition.

Par contre, le hangar reste un lieu de vie que l`on n`abandonne pas. Les habitants y passent une grande partie de la journee et c`est dans cet espace qu`ils mangent ou accueillent les voisins et les visiteurs (on constate que le salon est reserve aux personnes importantes ou aux membres de la famille). Si les beneficiaires citent et vantent la meilleure ventilation et la fraÎcheur de la construction en dur, c`est cependant dans le hangar qu`ils s`installent quand il fait trop chaud.

0n remarque que, chez les habitants, le manque d`experience de l`habitat en dur peut aboutir a une mauvaise ventilation de la piece en ciment. Le rôle de la tradition et des habitudes peut expliquer la maniere dont les chambres sont amenagees. C`est dans ce rapport entre mode d`habiter traditionnel et nouveau type d`habitat qu`on decele les plus grands problemes. Les populations idealisent l`habitat en dur et sa notion symbolique sans penser a l`adapter aux modes de vie traditionnels pour optimiser son confort.

Souvent les portes et les fenêtres restent ouvertes pendant les heures les plus chaudes et fermées pendant celles les plus fraÎches, empêchant ainsi une ventilation correcte de la pièce, qui pourrait éviter les problèmes de surchauffe et d`humidité des murs. Si d`un côté on constate que les populations sont conscientes de la nécessité d`entretenir régulièrement l`habitat en dur, elles le sont beaucoup moins en ce qui concerne les exigences de ventilation de ce type de construction.

Bien qu`idealisee, la construction en ciment apporte tout de meme des benefices reels par rapport a la vie dans une baraque ou une tente : l`augmentation du confort, la sensation d`être en securite, un lieu ou l`on peut deposer ses effets personnels, une liberte de mouvement, et dans la vie de tous les jours, une privatisation de la vie familiale.

Par contre, lors du passage entre les deux types d`habitats, les habitudes et le mode de vie ne changent pas fondamentalement. Cela est peut etre di) au caractere encore tres recent de ce type d`habitat pour les populations, les traditions restant encore la base de la vie quotidienne des foyers qui ont beneficie d`un logement en dur.

Les habitants se sentent valorisés par l`accession a un habitat en dur et acquièrent un statut d`appartenance a la vie du quartier et de la ville. Si le passage a une construction en dur au debut ne modifie pas fondamentalement les modes de vie des populations, il entraine un processus de stabilisation et de fixation du foyer dans le quartier. A travers les entretiens on a pu constater que les habitants investissent economiquement dans l`aménagement de leur piece. Ils achètent, par exemple, de nouveaux tapis ou matelas pour le salon ; par la stabilité qu`entraine cette nouvelle situation les habitants ressentent la possibilité d`acheter des produits de meilleur qualité, et donc plus chers , dont ils ne ressentaient pas le besoin lorsqu`ils habitaient dans une baraque.

0n remarque que, dÉjÁ au moment de l`acquisition du permis d`occuper une parcelle, les foyers ne songent pas a vendre mais plutot a accélérer le passage entre un habitat précaire et un habitat en ciment. Il nous semble que le mouvement de

speculation foncière, quand il existe, ne se manifeste presque plus une fois que les populations ont commence le processus de durcification de la parcelle. Celui-ci ne s`arrête pas a une premiere construction et les populations envisagent de construire d`autres pièces pour repondre a leurs besoins.

Si le changement des habitudes de vie est plus graduel et dilue dans le temps, la notion de ochez soiD est presente des le debut et rentre dans une logique liee au changement de statut social.

L`agrandissement de l`habitat se fait par l`agregation d`autres pieces et non par un procede de demolition et d`agrandissement d`une piece existante. Les habitants ajoutent des pieces en les accollant a celles qui existent dejÁ et toute nouvelle chambre s`ouvre vers l`interieur de la parcelle. En fait toutes les pieces s`organisent autour d`un espace central, plutot un couloir qu`une cour. On constate que par l`agregation sans un plan precis des pieces, la parcelle se remplit en laissant au centre un espace residuel. Cet espace exterieur, quand il existe, est souvent amenage avec un hangar ou une khaima.

La construction de l`habitat, on l`a vu, se fait souvent par etapes et sans une vision d`ensemble ou a long terme. On remarque qu`une fenêtre se trouve parfois sur une paroi qui partage deux pièces ou que la position de la porte empêche un futur emplacement correct et optimal d`une ame chambre.

La decision de l`emplacement de cette premiere piece n`est
souvent pas la suite d`une reflexion sur l`evolution de

l` ha bitat et la future construction d`autres chambres et on remarque aussi que pour éviter tout probleme avec les voisins les habitants n`hésitent pas a construire en retrait de quelques centimetres (20-50cm) par rapport aux limites de la parcelle. Par ce choix les parcelles ne sont pas aménagées de façon optimale et ceci donne lieu a des situations parfois absurdes : des ouvertures donnent sur des murs ou sur les fenetres du voisin, et les espaces résultant de ce retrait ne sont pas exploités ni accessibles par les populations. Ces «solutions» menent a des problemes de ventilation et d`éclairage des pieces mais aussi a des rapports de voisinage genants.

En général les populations préfèrent anticiper les éventuelles discussions avec les voisins en évitant de créer le probleme, la plupart d`entre eux préfèrent laisser un espace non construit entre les parcelles et les solutions intéressantes a ce type de probleme sont trÈs rares.

Le plan représenté a la page 161, montre un type de plan possible, ou le rapport avec les autres propriétés est intéressant. Le plan est le résultat d`une réflexion sur les nécessités et les besoins de la famille, avant le début du chantier. Les pieces de ce logement se trouvent sur le périmetre de la parcelle et s`organisent autour d`un couloir central, leurs dimensions et leurs ouvertures sont déterminées par leur fonction.

Les différentes tailles des locaux ont permis une bonne optimisation de la parcelle. Pour permettre une meilleure ventilation et un éclairage naturel des chambres et du salon, une partie de la façade se trouve, partiellement, en retrait par rapport a la limite de la parcelle. Ce décrochement permet d`ouvrir des fenêtres sur la parcelle d`à coté, tout en gardant

un degre d`intimite. Une ouverture a ete prevue pour acceder a cet espace et pouvoir le nettoyer ou meme y mettre des plantes.

La construction, sur les proprietes voisines, n`apportera pas de modifications sur les modes de vie ou sur l`exploitation des pièces.

A travers l`etude du processus de construction des foyers enquetes et par le releve des differentes habitations on peut constater un ecart dans la notion de planification entre les beneficiaires du programme Twize et les habitants enquetes, qui avaient construit par leurs propres moyens. La notion d`appropriation de la parcelle et la definition des exigences sont plus claires et mieux definies dans ce dernier groupe.

Les trois plans, ci-après, representent des cas types que nous avons rencontres pendant l`etude; ils sont representatifs de la problematique liee a la planification de l`habitat en dur dans les quartiers peripheriques de Nouakchott.

Dans les trois cas, les habitants, ont manifeste la volonte de continuer le processus de construction, en ajoutant d`autres pièces, on remarque des differences entre le potentiel evolutif d`un plan par rapport a l`autre.

Le premier schéma montre le plan d`une piece construite par un bénéficiaire du programme Twize. Le choix de l`emplacement choisi pour la premiere piece est le résultat d`un manque de vision a long terme dans la planification des futures chambres et de discussion avec les voisins.

Le deuxième et troisième schéma représentent les plans de logements de familles ayant construit par leurs propres moyens, la construction de nouvelles chambres est planifiée et le résultat final permettra une optimisation de la parcelle. La position des diverses pièces et des ouvertures est le produit final d`une évaluation des besoins et des exigences de la famille, par rapport a ses modes de vie. Les ouvertures s`orientent soit vers l`intérieur soit vers l`extérieur selon la fonction ou la position de la pièce.

L`aménagement de la parcelle se concrétise en un processus unilatéral, les habitants n`ont pas confiance en un processus de concertation entre voisins.

Des typologies intéressantes d`aménagement de la parcelle existent. Ce cas présente des solutions possibles d`organisation du plan et de relations avec les parcelles limitrophes.

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