Paragraphe 2: Les proportions des
diplômés sans emploi
Le taux d'absorption est le rapport entre la demande et
l'offre de travail. La proportion des diplômés sans emploi par
contre est la proportion des demandeurs inemployés parmi l'ensemble des
demandeurs de l'année. Elle représente le rapport entre le nombre
de chômeurs (différence théorique entre l'offre et la
demande de travail approximée par les concours de la fonction publique
et les annonces publiées par l'ANPE) à la demande globale des
diplômés au cours de l'année (total des demandeurs
d'emplois recensés).
Ces deux indicateurs pertinents permettent d'apprécier
l'ampleur des difficultés d'insertion des diplômés et
à la fois la capacité d'absorption de ces derniers par le
marché du travail.
La formule utilisée est :
En confrontant l'offre et la demande de travail, on peut
mesurer l'ampleur du phénomène. Le tableau 5 fournit les
éléments de cette comparaison.
Tableau 5: Evolution du
taux d'absorption (TA) et des Proportions des Diplômés Sans Emploi
(PDSE) de 2000 à 2008
Années
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
Demande
|
3922
|
4200
|
4904
|
6570
|
7691
|
8830
|
5582
|
9389
|
9630
|
Offre
|
154891
|
201982
|
218223
|
225026
|
227293
|
263400
|
303635
|
320009
|
351346
|
Chômeurs
|
152839
|
199343
|
214313
|
219014
|
220711
|
256287
|
298053
|
310620
|
341716
|
TA (%)
|
1,33
|
1,31
|
1,80
|
2,67
|
2,90
|
2,70
|
1,84
|
2,93
|
2,74
|
PDSE (%)
|
98,67
|
98,69
|
98,20
|
97,33
|
97,10
|
97,30
|
98,16
|
97,07
|
97,26
|
Sources : ANPE (2000 à
2008) et MFPRE (2000 à 2008)
Les postes à pourvoir chaque année au niveau
national sont largement en dessous du nombre d'offreur de travail. La PDSE
ainsi calculée est très élevée, au moins 97% des
diplômés inscrits à l'ANPE et au recrutement de la fonction
publique en moyenne n'ont pas eu d'emploi au cours des huit dernières
années. Les différentes PDSE successives obtenues pour la
période de 2000 à 2008 sont illustratives. Le nombre de
diplômés chômeurs croît au fil des ans.
Le taux d'absorption est très faible. En moyenne et par
an, 2,53% des diplômés demandeurs d'emplois recensés par
l'ANPE et la direction générale du recrutement, sont
arrivés à s'intégrer sur le marché entre 2000 et
2008. Cela montre l'incapacité du marché à accueillir les
flux croissants des diplômés qui sortent chaque année des
écoles, instituts et universités. Les effectifs s'accroissent
alors que les emplois se raréfient, les défis de l'emploi et de
la réduction du chômage deviennent de plus en plus très
compliqués pour les diplômés, les gouvernants, la
société et les parents d'élèves.
Les défis de l'emploi apparaissent clairement avec
l'allure des graphiques 1 et 2 ci-après. En effet, le graphique 1
confirme la tendance du chômage des diplômés au cours des
huit dernières années. Cette forte tendance continuera si des
actions concrètes et volontaristes en faveur de la promotion de l'emploi
des diplômés ne sont pas prises. Le graphique 2 montre aussi
qu'une forte proportion des diplômés demandeurs d'emploi inscrits
à l'ANPE et aux concours de la fonction publique est restée sans
emploi au cours des différentes années.
Graphique 1 :
Tendance du chômage des diplômés de 2000 à
2008
Graphique 2 :
Tendance des proportions des diplômés sans emploi
Entre 2000 et 2008, les effectifs des chômeurs croissent
sans cesse (cf.graphique 1) et cela aggrave la précarité de ces
jeunes, la pauvreté, la délinquance, la prostitution, etc. La
Proportion des Diplômés Sans Emploi (PDSE) (cf.graphique 2)
fluctue entre 97,07% et 98,69% qui représentent respectivement le
minimum et le maximum des demandeurs d'emplois insatisfaits.
La proportion des diplômés demandeurs
insatisfaits a évolué en dents de scie à un niveau
très élevé entre 97,07% et 98,69% au cours des huit
dernières années. Cette tendance s'aggravera parce que les taux
d'absorption de l'Etat baissent et ceux du privé sont encore très
faibles pour absorber les effectifs cumulés des chômeurs. Plus de
97,07% des diplômés demandeurs n'ont pas eu d'emploi. Cette
situation est très préoccupante et mérite toute
l'attention pour permettre aux sortants de l'école de se faire employer
ou à défaut de s'installer à leur propre compte.
De ce qui précède, la situation globale des
diplômés sur le marché est précaire. Qu'est ce qui
pourrait donc expliquer cet état des faits ?
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