1.6. Importance empirique du sujet
Pour avoir une idée du niveau de vie des populations
d'une société, on peut étudier la pauvreté dans
cette société et ses relations avec, soit la croissance, soit les
inégalités (Fambon, 2001). On peut également se servir des
agrégats macroéconomiques pour évaluer
la pauvreté et ainsi définir des
stratégies de lutte contre la pauvreté (Kamgnia et al,
2003). Cependant, des études qui prennent simultanément en compte
la croissance et l'inégalité peuvent aussi être
menées, même si ces dernières sont assez rares au Cameroun,
pourtant elles donnent une vision assez claire des politiques
économiques. Ainsi par exemple Mukhopadhaya (2001), pour enquêter
sur les disparités de bien-être social entre les régions,
utilise une fonction de bien-être social
généralisée. Ce qui lui permet, de déterminer le
groupe cible, de même que les raisons des différences de
bien-être social entre les régions d'Australie. On en arrive
également à la détermination des contributions des
régions à l'inégalité sociale globale. Autant
d'informations qui peuvent aider dans l'adoption de mesures de politique
économique, en vue d'améliorer le bien-être social.
1.7. Méthodes d'analyse
Pour estimer la tendance du bien-être social au Cameroun et
à travers ses régions, nous utiliserons une fonction de
bien-être social généralisée.
Cette fonction apparaît être plus flexible et plus
avantageuse que la fonction de bien- être social fonctionnelle de Sen,
beaucoup plus rigide du fait de sa forte relation avec le principe de Pareto.
Nous utiliserons cette fonction de bien-être social
généralisée que nous décomposerons en sous-groupes
de la population. Par ailleurs, du fait la flexibilité de cette
fonction, on peut faire le choix de l'efficacité ou de
l'équité.
Toutefois, le fait d'utiliser l'indice de Gini (G) comme
paramètre d'inégalité pose certains problèmes. En
effet l'utilisation de G fait que la fonction ne peut être
désagrégée en sous-groupes, mais en utilisant la
méthode de décomposition du coefficient de Gini
développée par Podder (1993), on arrive à
décomposer la fonction du bien-être. A partir de cette
méthode, il nous sera possible d'estimer la fonction de bien-être
social au niveau des sous-groupes et des régions.
Dans le cadre de cette analyse nous nous servirons des
données obtenues de l'enquête camerounaise auprès des
ménages de 1996 (ECAM I) pour la période pendant les ajustements
structurels et celle de 2001 (ECAM II) pour la période après les
ajustements structurels. Ces enquêtes ont été
réalisées respectivement par la Direction Nationale de la
Statistique et l'Institut Nationale de la Statistique. L'enquête ECAM I
portait sur un échantillon 1.731
ménages urbains et ruraux, tandis que l'enquête
ECAM II concernait un échantillon aléatoire de 10.992
ménages. Pour pouvoir comparer les résultats, des ajustements ont
été faits sur les éléments de collecte et les
méthodes de calcul des indicateurs.
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