3. 2. Les Fondements du bien-être social
Le bien-être social (BS) se réfère au
niveau de satisfaction de la société dans sa totalité.
Avec suffisamment d'hypothèses solides, le BS peut être
spécifié comme la somme de bien-être de tous les individus
de la société. Un autre aspect du bien-être traite de la
distribution du revenu ou des biens en incluant l'égalité, comme
dimension supplémentaire du bien-être.
L'économie du bien-être est une branche de
l'économie qui utilise les techniques microéconomiques pour
déterminer simultanément les allocations efficaces dans une
économie et la distribution des revenus qui y est associée. Elle
analyse le bien-être social qui est cependant mesuré en termes
d'activités économiques des individus qui composent la
société. Ainsi donc les individus et les activités qui
leurs sont associées constituent l'unité de base pour
l'agrégation du bien-être social que ce soit pour un groupe, une
société ou même
une communauté. De plus il n'existe pas d'autre
bien-être social mis à part le bien-être associé aux
unités de base individuelles.
Par ailleurs il existe deux approches de l'économie du
bien-être qui peuvent être prises en comptes : l'approche
Néoclassique et l'approche de la Nouvelle économie du bien-
être.
3.2. 1. L'approche Néoclassique du bien-être
social
L'approche Néoclassique fut développée par
Edgeworth, Sidgwick,
Marshall et Pigou. Elle suppose que :
-L'utilité est cardinale, c'est-à-dire qu'elle est
mesurable à l'échelle des observations ou des jugements,
-Les préférences sont des données
exogènes et stables,
-Une consommation additionnelle améliore petit à
petit l'augmentation de l'utilité (l'utilité marginale est
décroissante),
-Tous les individus ont une fonction d'utilité inter
personnellement comparable.
Avec ces hypothèses il est possible de construire une
fonction de bien-être social simplement en sommant toutes les fonctions
d'utilité individuelles.
3.2. 2. L'approche de la Nouvelle économie du
bien-être
Celle-ci est basée sur les travaux de
Pareto, Hicks et Kaldor.
Elle reconnaît explicitement les différences entre la partie
Efficacité de la discipline et la partie Distribution et les traite
différemment. Les questions relatives à l'efficacité sont
examinées avec des critères tels que l'efficacité de
Pareto et les tests de compensation de Kaldor-Hicks, tandis que les questions
relatives à la distribution du revenu sont couvertes par la
spécification de la fonction de bien-être social. Ici,
l'efficacité ne tient pas compte des mesures de l'utilité
cardinale; l'utilité ordinale qui est simplement un rangement des
paniers de biens, tel que représenté par une carte de courbe
d'indifférence, est plus adaptée à l'analyse.
3.2.2. 1. L'efficacité
Des situations sont considérées comme ayant une
distribution efficace lorsque à partir d'elles, des biens sont
distribués à des personnes qui maximisent leur utilité.
Plusieurs économistes utilisent l'efficacité de Pareto comme leur
efficacité cible. En accord avec cette
mesure du bien-être social, une situation est optimale
seulement si aucun individu ne peut améliorer sa position sans
détériorer celle d'un autre au moins. Cet état
idéal ne peut être possible que si quatre critères sont
observés :
-Le taux marginal de substitution (TMS) entre deux biens est
le même pour tous les consommateurs de ces deux biens. Ceci se produit
lorsque aucun consommateur ne peut améliorer sa situation sans
détériorer celle d'un autre.
-Le taux marginal de transformation (TMT) dans la production
est le même pour tous les produits. Ceci se produit quand il est
impossible d'augmenter la production d'un bien quelconque sans réduire
la production d'un autre bien.
-Le coût marginal des ressources est égal au
revenu marginal des produits pour tous les processus de production, ceci prend
place lorsque la production marginale physique d'un facteur doit être la
même pour toutes les firmes qui produisent ce bien.
-Le TMS est égal au TMT de la production, tel que le
processus de production doit être en accord avec ce que veulent les
consommateurs.
Il existe un nombre de conditions avec lesquelles plusieurs
économistes sont d'accord et qui peuvent conduirent à
l'inefficacité. Parmi elles :
-Les structures de marchés imparfaites telles que, le
monopole, monopsone, oligopole, oligopsone etc.,
- L'allocation inefficace des facteurs dans la théorie de
base de la production, - Les erreurs du marché et les
externalités, mais aussi les coûts sociaux,
- Discrimination imparfaite des prix,
- L'asymétrie d'information,
- Le déclin du coût moyen des monopoles naturels
à long terme,
- Certains types de taxes et d'impôts.
Il est presque impossible d'entreprendre une action sociale,
telle qu'un changement de politique qui en améliorant la situation des
uns, ne détériore celle d'un autre au moins. Ainsi malgré
son importance analytique, le critère de Pareto connaît quelques
limites. Premièrement : le critère de Pareto ne classe pas une
allocation optimale (efficace) supérieure et une allocation non optimale
(non efficace), il ne permet pas non plus de classer des allocations optimales
(ce qui revient à dire qu'il ne permet pas de déterminer la
distribution des revenus "idéale"). Deuxièmement, étant
donné la rareté des projets où il n'y aurait que des
gagnants directs, l'application stricte du critère conduirait à
une paralysie des politiques : très
peu d'actions seraient recommandées ou
exécutées. L'une des réponses à ces limites est
apportée par le test de compensation de Kaldor- Hicks ou
Critère de Kaldor- Hicks.
Le test de compensation de Kaldor- Hicks, s'énonce
comme suit : Un état E2 est préféré à un
état E1 si, dans l'état E2, tous les individus peuvent
potentiellement2 voir leur utilité augmenter, grâce
à une redistribution faisable qui aurait lieu après le
changement. Autrement dit L'état E2 est préféré
à l'état E1 si, en passant de l'état E1 à E2, ceux
qui gagnent peuvent dédommager ceux qui y perdent, tout en demeurant
dans une meilleure situation qu'en E1.
Ce principe parle d'une compensation "potentielle" et non
d'une compensation "véritable", ceci dit ; L'état E2 est
préférable à tout autre état E1 si, dans
l'état E2, il est hypothétiquement possible de mettre en place
une redistribution forfaitaire non coûteuse permettant d'atteindre une
allocation qui est Pareto supérieure à l'autre état E1.
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