IV- Zygophyllum geslini :
En Algérie, plusieurs plantes sont utilisées
traditionnellement pour traiter le diabète sucré. Parmi elles, le
Zygophyllum geslini Coss. [Smati et al., 2004], objet de
notre étude.
IV-1. Description botanique :
Le Zygophyllum geslini est une Zygophyllacées
vivace de la classe des Magnoliopsides, de l'ordre des Sapindales. C'est une
plante en petits buissons ramifiés, à rameaux blanchâtres,
à petites feuilles charnues et composées de deux folioles. Les
fleurs sont petites et blanches et le fruit est prolongé en lobes,
piriforme régulièrement dilaté depuis la base jusqu'au
sommet mais non muni de cornu recourbé en crochet. Il est une fois et
demie plus long que large.
Le pédoncule est fructifère, aussi long que le
fruit. La portion libre des carpelles est trois à quatre fois plus
courte que la portion soudée, faisant à peine saillie [Ozenda,
1977].
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Photo : Zygophyllum geslini de la
région d'Adrar
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IV-2. Usage :
Le zygophylle geslini est une espèce très
répondue dans le Sahara septentrional. Plusieurs espèces du
même genre partagent avec le zygophylle geslini le nom vernaculaire de
«aggaya» telles que Z. album, Z. cornutum [Baba
Aïssa, 1999], Z. gaetulum et Z. waterlot [Jouad et
al., 2001 ; Eddouks, 2002]. Ces espèces sont utilisées en
médecine traditionnelle comme remèdes de différentes
affections. Notamment, le Z. gaetulum qui est très
utilisé au Maroc contre le diabète sucré. Des
études réalisées sur cette plante montrent que l'extrait
aqueux peut diminuer la glycémie des rats rendus diabétiques
[Jouhari et al., 2000]. Il est également efficace chez des
patients souffrant du diabète de type 2 [Jouhari et al., 1999].
De même pour Zygophyllum cornutum, Aggaya de la Tunisie,
où il a été rapporté que cette espèce est
très efficace testée sur le lapin [Perez et Paris, 1958].
Le premier objectif de notre travail était
d'étudier l'efficacité de l'extrait éthanolique de
Zygophyllum geslini Coss. sur le diabète sucré. Pour
cela, on a voulu aborder deux questions : 1/ Si on traite les animaux pendant
des semaines par cet extrait, quel effet peut-on avoir ?
2/ Quelle sera la réponse des animaux à l'extrait
étudié dans un intervalle de 7 heures ?
En parallèle, il était nécessaire de
réaliser une étude phytochimique de la plante et de l'extrait en
question pour identifier les grandes familles de composés existants.
De ce fait, cette étude est, essentiellement,
divisée en deux parties : une biologique et la deuxième
chimique.
I- Etude chimique :
I-1. Tests phytochimiques :
Trois solvants de polarité différente sont
utilisés, l'eau, l'éthanol, et l'éther diéthylique.
Pour les trois extraits l'extraction se fait par décoction du
matériel végétal à raison de 10 % (P/V : 10 :100)
dans le solvant pendant 30 minutes. Le mélange est filtré et
ensuite soumis aux différents tests phytochimiques. Ces tests sont vu en
détail plus loin (Annexe 1).
I-2. Détermination de la teneur en flavonoides, tanins,
et saponosides : Flavonoides :
Cinq g du matériel végétal sont
mélangés avec 50 ml du méthanol 80 % ; l'extraction se
fait à température ambiante. Le mélange est rapidement
filtré et ensuite re-extrait pour la deuxième et la
troisième fois avec le même solvant. Les filtrats obtenus sont
évaporés jusqu'à l'obtention d'un résidu sec dont
le poids exprime le rendement en flavonoides pour 5g de matière
végétal [Okwu, 2005].
Tanins :
L'extraction des tanins se fait par l'acétone aqueuse
à 70 %. Dix g du matériel végétal sont
macérés dans 100 ml du solvant pendant 30 minutes.
L'opération est répétée trois fois. Après
filtration et évaporation le résidu sec est pesé afin de
calculer le rendement en tanins [Troszynska et Ciska, 2002].
Saponosides
Dix g du matériel végétal sont
dispersés dans 100 ml de l'éthanol 20 %. L'extraction est
réalisée dans un bain marie à 55° sous agitation.
Cette étape qui dure 4 heures est répétée une
deuxième fois pour le résidu obtenu après filtration. Les
filtrats collectés sont concentrés jusqu'au volume égal
à 40 ml. Ensuite on procède à une série
d'extraction liquide-liquide. La première se fait par 20 ml
d'éther diéthylique en répétant cette
opération. Après on élimine la phase étherique et
on entame la deuxième extraction liquide-liquide par le n-butanol, en
ajoutant 40 ml de ce dernier à la phase aqueuse obtenue après
extraction par l'éther. On refait cette extraction trois fois. La phase
n-butanol est lavée deux fois par 20 ml de solution de NaCl à 5 %
et ensuite concentrée jusqu'à l'obtention d'un résidu sec
dont le poids exprime le rendement en saponosides [Okwu, 2005].
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