Etude sur le forum des marchés d'Adjamé( Télécharger le fichier original )par Anonyme Université de Cocody - 2009 |
CONCLUSION PARTIELLEVu les enjeux importants que présente le forum des marchés, les acteurs du marché se sont inspiré de l'échec connu par les autres pays pour construire celui- ci. Car dans la culture de ces populations, tout comme dans celle des ivoiriens, les maisons en hauteur n'existaient pas. Ils ont exagéré dans la structure architecturale (deux niveaux) pour que le chaos soit inévitable et permette ainsi la réalisation de leurs objectifs. Il en est de tous ces enjeux, le plus important est l'enjeu politique. En effet, les travaux ayant été confiés à un promoteur, il serait aisé pour le maire qui serait présent à la conception de décliner sa responsabilité et d'accuser à tort et à raison celui- ci pour sa défense vis- à- vis des vendeurs. De même pour celui qui a signé le contrat de construction avec le promoteur. Chacun devait exploiter les failles du marché à ses propres fins. CHAPITRE III: CONSOMMATEURS ET VENDEURSI- LE MARCHE TRADITIONNEL IVOIRIENI- 1- La structure architecturale du marché Dans les sociétés traditionnelles, les maisons étaient des constructions basses. Les marchés étaient pratiqués à ciel ouvert. Au fil des années, à partir de l'arrivée des colons en particulier, des infrastructures commerciales furent mises en place. Mais au niveau des marchés locaux, c'était des constructions précaires: construction de hangar; non élevée en hauteur. Ils étaient ainsi fréquentés par les personnes de tout âge, des enfants aux personnes du troisième âge en passant par les jeunes et les adultes. Lorsqu'il eut l'introduction et la vulgarisation de l'automobile, les marchés étaient construits à proximité des gares routières72(*). Cette évolution structurale n'est pas différente de celle des marchés européens. En effet, le marché de Paris avant 1963 se tenait au centre ville de Paris, à ciel ouvert. Il était très enchanté73(*). I- 2- La représentation du marchéDans la société traditionnelle gouro de la savane boisée, les marchés étaient des lieux de rencontre de l'offre et de la demande, mais surtout des espaces de divertissement. Cette représentation existe encore aujourd'hui dans la plupart des villages de la Côte d'Ivoire. Dans les villes, les marchés précaires n'ont pas la même représentation que dans les villages. Cependant, à cause du fait qu'ils soient des constructions basses, tous les espaces sont occupés par les vendeurs et ils connaissent un enchantement. Ils sont pratiqués quotidiennement dans tous les quartiers. Toutefois, dans certains quartiers (Gongzagueville, et Abobo), il y a des jours (généralement Mercredi et Samedi) où les populations des communes environnantes (Bassam, Bonoua, Ayama Agboville, etc) viennent y vendre leurs produits. Ils y vendent généralement les produits de la terre et halieutiques, les tenues vestimentaires (traditionnelles et brodes) et autres objets traditionnels. La plupart de ces vendeurs restent sur les trottoirs et pourtours, parce qu'ils ne pratiquent pas quotidiennement le commerce et n'ont pas de place à l'intérieur du marché. Mais cela n'empêche pas la bonne pratique du commerce dans ces contrées. Au fait, ces derniers sont comme des grossistes. Alors, après l'écoulement de leurs marchandises, les vendeurs dudit marché continuent le commerce. Ainsi, c'est auprès de ces derniers que les consommateurs s'approvisionnent les jours à venir. * 72 Aurélie Poyau (2000), op cit, P 7. * 73 Documentaire sur France 24 . |
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