Paragraphe 2 : Objectifs, hypothèses et revue de
littérature
Les objectifs que nous poursuivons ainsi que les
hypothèses une fois exposées (A), nous passerons à la
revue de littérature (B).
A - Les objectifs et les hypothèses
La présentation des objectifs (1) sera suivie de celle
des hypothèses (2) de l'étude.
1-Objectifs
Les objectifs sont subdivisés en objectif
général (a) et en objectifs spécifiques (b).
a - Objectif général
En termes d'objectif général, il s'agira pour
nous d'identifier les facteurs qui entravent la mise en oeuvre effective d'une
Gestion Prévisionnelle des Emplois et des Compétences à la
Poste du BÉNIN SA.
b - Objectifs spécifiques
b1 - Identifier les facteurs
liés aux déficits de management qui ne favorisent pas
l'effectivité de la GPEC à la Poste su BÉNIN.
b2 - Identifier les
facteurs administratifs et financiers qui constituent des freins à la
mise en oeuvre de la GPEC à la Poste du BÉNIN.
2- Les hypothèses
Il sera question de l'hypothèse principale (a) et des
hypothèses secondaires formulées en étroit lien avec les
objectifs spécifiques (b).
a - Hypothèse principale
Il existe des facteurs liés aux déficits
managériaux mais aussi administratifs et financiers qui ne favorisent
pas une mise en oeuvre rigoureuse de la GPEC à la Poste du
BÉNIN.
b - Hypothèses secondaires
b1 - Hypothèse liée aux
facteurs de déficits managériaux
Pendant longtemps, la Gestion des Ressources Humaines a
été confiée à des personnes qui ne sont pas
toujours formées pour et de ce fait ne maîtrisent pas
forcément les différents outils de la GRH. Il s'en suit que cette
gestion reste tributaire d'une approche plutôt "Gestion administrative du
personnel" qu'une gestion réelle des Ressources Humaines. Dès
lors elle occulte ou, dans le meilleur des cas, intègre mal certains
domaines de la fonction Ressources Humaines tel que la GPEC. C'est dans ce sens
qu'est formulé notre première hypothèse secondaire:
H1: Il existe des déficits de
management qui ne favorisent pas une mise en oeuvre et un suivi rigoureux de
la GPEC à la Poste.
b2 - Hypothèse liée aux
facteurs administratifs et financiers
La culture administrative qui se trouve être celle de la
plupart de nos administrations publiques et entreprises d'Etat ne
répond, malheureusement, ou du moins pas toujours aux exigences
liées à la recherche de performance de ces dernières. Cela
du fait que dans le contexte qui est sienne, elle rime beaucoup plus avec
clientélisme et parrainage, battant du coup en brèche toutes
objectivités en terme de gestion des hommes.
Aussi, il va sans dire que l'élaboration d'une bonne
politique de GPEC appelle l'existence de budgets conséquents, ce qui
n'est pas toujours le cas. Du fait que les décideurs des entreprises
ignorent bien souvent ou ne perçoivent assez l'importance d'une GPEC,
ses avantages faces aux coûts que sa mise en oeuvre entraîne.
D'où notre deuxième hypothèse secondaire:
H2: L'existence de certains facteurs
administratifs et financiers constituent des obstacles à une mise en
oeuvre réelle de la GPEC à la Poste.
B - Revue de littérature
Il est envisagé ici d'étudier la Gestion
Prévisionnelle des Emplois et des Compétences en entreprise qui
est un domaine très sensible dans la Gestion des Ressources Humaines. Il
importe, pour cela, d'opérer une approche définitionnelle de la
terminologie utilisée (1) et ensuite de prendre connaissance de
certaines appréciations doctrinales sur la question (2).
1- Clarifications terminologiques
La gestion : selon le Dictionnaire
universel, il s'agit d'une action qui consiste à administrer, assurer la
rentabilité (d'une entreprise). Comme telle, la Gestion est donc l'acte
fondamental qui vise à garantir la pérennité de
l'entreprise par le recours à des moyens spécifiques permettant
de concilier les Ressources Humaines actuelles, les Ressources Humaines
à venir avec les besoins présents et ceux futurs. Le pilotage du
personnel se situe dans ce cadre. Mais en quoi consiste un pilotage du
personnel? Piloter le personnel c'est:
- effectuer des choix stratégiques dans le choix et
les combinaisons possibles de ses
Ressources Humaines,
- l'affectation des hommes,
- la gestion de leur carrière au sein de l'entreprise,
- la politique d'emploi : choix de niveau de
qualification,
- l'appropriation d'une culture de gestion,
- déterminer et faire respecter les normes
régissant l'activité du personnel dans
l'organisation.
En somme, il s'agit de la prise de décisions
quotidiennes, au niveau des responsables décentralisés et en
conformité avec les choix stratégiques. Ce seront, par exemple,
des décisions d'embauche, de mise sur pied d'une action de formation, de
réduction de l'effectif du personnel, d'aménagement des postes de
travail, fixer le montant d'une prime, négocier la mise en oeuvre de la
réduction du temps de travail, etc.
La gestion appelle aussi certaines autres
nécessités telles que:
- opérer des choix pour se positionner sur le
marché et développer l'Entreprise ;
- trouver des Ressources Humaines et des moyens facilitant
leur travail,
- organiser les ressources et contrôler les
performances.
Quant à Isabelle Calme, Jordan Hamelin,
Jean-Philippe Lafontaine, Sylvie Ducroux et Fabien Gerbaud dans leur
ouvrage « Introduction à la Gestion », ils
expliquent que la gestion consiste à tenir compte de l'ouverture de
l'entreprise et de sa finalité, faire des choix pour répondre
à la demande de l'entreprise ou de ses clients.
Ces auteurs situent la gestion dans un cadre
réglementaire, c'est-à-dire que, pour avoir une bonne gestion au
sein de l'entreprise, il faut que les dirigeants soient en mesure de respecter
certaines normes élaborées en amont, normes qui devront gouverner
tout prochain choix à opérer.
La prévision :
selon le même Dictionnaire Universel, c'est l'action de prévoir,
d'anticiper sur une éventualité. La prévision consiste
dans ce sens pour les entreprises à effectuer des choix en fonction de
leurs besoins qu'ils soient financiers, industriels ou humains au sein de
l'entreprise, dans le court, moyen et long termes selon leurs objectifs.
Selon l'ouvrage lexique de gestion 6ème
édition Dalloz: la prévision (ou anticipation,
prophétie) est un événement qui résulte du
fait même de sa prévision en faisant converger plusieurs
paramètres. Toutefois il faut remarquer que la prévision reste
tributaire des contingences. Partant de là nous dirons qu'est
prévisionnel ce qui est prévu, pensé d'avance.
L'emploi : Le même ouvrage lexique de
gestion donne deux (2) sens à l'emploi. Dans le sens
microéconomique, l'emploi désigne à la fois l'exercice
d'une activité économique et le poste de travail. On dit ainsi
pour un individu qui travaille, il a un emploi ou il occupe un emploi quel que
soit le statut de la personne (employeur, salarié, aide familiale). Dans
le sens courant et macroéconomique, l'emploi est un
élément de la conjoncture économique. De ce point de vue
le volume de l'emploi s'appréhende par les statistiques des effectifs
occupés et la durée réelle du travail.
- dans le sens comptable (intéresse moins), l'emploi
est une utilisation des ressources en biens et services. Dans ce cas le terme
apparaît souvent au pluriel. Il correspond au débit d'un compte.
Dans le bilan, les emplois correspondent à l'actif.
En Gestion des Ressources Humaines, (confère cours de
Gestion Prévisionnelle des Emplois et des Compétences
assuré par M. HADEHOU Nestor) l'emploi est une situation de travail qui
correspond généralement à plusieurs postes de travail dans
une organisation. C'est un regroupement de postes très proches les uns
des autres, lorsqu'on considère les activités qui sont
réalisées et les compétences qui sont mises en oeuvre.
La compétence : c'est le
processus qui permet à un agent en situation de professionnel de
mobiliser dans l'action un certain nombre de ressources (connaissance,
savoir-faire techniques, savoir-faire relationnels, aptitudes) combinées
de façon spécifique afin de produire une performance
prédéfinie. C'est donc la capacité reconnue d'un acteur
à mobiliser des ressources (savoir faire, savoir être et savoir
devenir) afin de réaliser une action, d'atteindre un résultat et
de répondre à l'attente d'une entreprise, d'une organisation ou
de tout système social au regard des objectifs initialement
fixés.
La compétence de l'individu, dans la plupart des cas,
est indissociable de celle des personnes qui l'entourent; elle est le produit
d'une synergie collective. Ainsi elle ne repose pas essentiellement sur le seul
individu et ne prend sa véritable dimension que si l'environnement
facilite la mise en oeuvre des potentialités de l'agent. Dans le cadre
de la GPEC, les compétences sont donc traitées à deux
niveaux:
· au plan individuel (gestion personnalisée des
compétences, déroulement de carrière...)
· au plan collectif (référentiels de
compétence...)
André BOYER, dans son
ouvrage « les compétences au coeur de
l'entreprise », définit la compétence comme un objectif
reconnu de toute entreprise qui consiste à créer de la valeur. Or
pour que celle-ci soit durable et reproductible dans les contextes de
changements qui caractérisent les organisations, un certain nombre de
conditions doivent être réunies.
L'auteur propose d'exploiter la déclination d'un
« management de la confiance » à partir d'une
approche globale et agrégée des compétences qui
repère et met en relation autour des processus de l'entreprise, les
différents niveaux d'analyse du concept de compétence, à
savoir :
- le niveau individuel décliné par la
compétence d'une personne (compétences individuelles) ;
- le niveau collectif représenté par les
compétences issues d'un groupe (compétences
collectives) ;
- le niveau organisationnel symbolisé par les
compétences relatives à l'entreprise (compétences
collectives).
L'analyse de poste et le profil du poste:
l'analyse de poste est la première étape du processus de Gestion
Prévisionnelle des Emplois et des Compétences. Elle en constitue
la base en permettant la connaissance précise des postes de
l'entreprise. C'est un outil qui décrit les activités principales
et la finalité du poste dans le cadre d'une organisation. On y retrouve
en général les rubriques suivantes : intitulé de la
fonction, finalité, rattachement hiérarchique (service,
direction), relations internes ou externes, activités principales. Ce
descriptif concerne la situation d'aujourd'hui et une projection de la
situation à moyen terme. Les postes ainsi décrits sont
regroupés dans un répertoire des emplois (ou des métiers)
par emplois-type eux-mêmes regrouper en famille professionnelle. Pour
opérer un regroupement en famille professionnelle des emplois, il
faut;
- faire un diagnostic et avoir une vision synthétique
des emplois existants dans
l'entreprise,
- faire en pronostic sur les emplois qui vont évoluer,
- hiérarchiser et classer ces emplois dans
l'organisation.
Quant au profil de poste, il correspond aux exigences en
matière de travail, aux qualités requises pour tenir le poste.
Deux finalités principales : pour le recrutement qu'il soit interne ou
externe et pour évaluer la personne dans le poste, mesurer des
écarts par rapport au profil requis. La définition du profil de
poste permet de: fixer les exigences en qualifications requises: niveau de
formation, niveau d'expérience, caractéristiques personnelles.
Fixer les qualités de personnalité, en fonction des contraintes
du poste et de son environnement.
Partie intégrante de l'analyse du poste, il est
officialisé par un document homogène qui permet d'avoir un
langage commun sur les attendus du poste pour recruter ou évaluer. Il
nécessite une rédaction détaillée et
précise. Il se situe dans la démarche logique de la gestion
prévisionnelle des compétences pour déterminer la cible
qui permettra les analyses d'écarts et les ajustements.
Plusieurs méthodes existent pour ce faire: entretien,
inventaire écrit des activités, analyse d'une journée de
travail, questionnaire d'évaluation, analyse documentaire, observation
directe, auto description. Les activités ainsi décrites sont
analysées au regard de critères propres à certaines
méthodes ou spécifiques à l'entreprise. La mise en place
d'une communication spécifique ainsi qu'un management plutôt
participatif sont des facteurs favorables à la réussite de cette
étape.
L'influence du titulaire du poste sur sa description de
fonction la plus ou moins grande a une cohérence entre ce qui est
déclaré, la réalité et la difficulté
à saisir l'essentiel de la fonction, de la mise à jour et la
cohérence dans le temps du répertoire des emplois.
Notion d'emplois types: Comme nous l'avons
dit un peu plus haut, l'emploi est un ensemble théorique des postes de
travail similaire par leur contenu.
L'emploi type suppose donc des situations de travail
suffisamment communes pour pouvoir être occupées par un même
individu.
Remarque: La notion d'emploi type
élargit la notion de poste qui désigne, elle, une situation de
travail spécifique définit dans le temps et l'espace et qui se
caractérise par une mission et un ensemble de tâches
précises. Certains procédés permettent de regrouper les
emplois en emplois types
- la technicité
Il s'agit d'identifier les tâches
caractéristiques de l'emploi type mettant en oeuvre des techniques de
tout ordre (ex: utilisation d'appareil de mesures, dactylographie, ...) pour
faciliter l'adaptation de l'Entreprise dans un environnement concurrentiel et
de se permettre de se faire une idée sur le besoin de l'entreprise en
Ressources Humaines.
- l'information
On procède à l'inventaire des types
d'informations (recueil, transmission, traitement, création)
rencontrées par les titulaires de l'emploi et les types de traitement
opérés sur celle-ci (ex: réception et transmission du
courrier interne, organisation des fichiers clients, rédaction de
rapport d'intervention, ...). L'information est un outil d'aide à la
prise des décisions.
- la communication
Sous cette rubrique, on liste les éléments
descriptifs de la structure relationnelle (interlocuteurs et types
d'échanges) des titulaires de l'emploi type. La communication est le
moyen d'échange entre les dirigeants et les responsables du poste
pouvant faciliter le déroulement de l'information, la prise des
décisions et la réalisation des objectifs.
- la contribution économique
Il s'agit de repérer les indicateurs pouvant
témoigner des conséquences du travail des agents sur les
résultats de la structure.
Le Référentiel Emploi: regroupe
les activités et compétences, situe l'emploi dans son contexte.
Il décrit les activités et compétences nécessaires
à la réalisation des missions de l'emploi.
Les politiques d'ajustement: dernière
étape du processus de Gestion Prévisionnelle consiste à
coordonner et articuler les différents leviers, individuels et
collectifs, de gestion des compétences de façon anticipée
:
- l'évaluation des emplois et la mise au point de la
grille de classification
- la détermination des salaires individuels et la
grille de rémunérations
- le recrutement
- la mobilité
- la formation
- la gestion des carrières
- l'évaluation des personnes et le cas
échéant la définition des objectifs individuels
- le management de l'organisation (individus, équipes,
structure)
Elles ont comme but de piloter les changements pour s'assurer
que l'entreprise disposera des ressources voulues pour ses emplois futurs en
fonction de sa stratégie.
Impliquer le salarié dans un projet d'évolution
professionnel. Elles se conforment sur une démarche d'analyse des
écarts entre les ressources et les emplois futurs qui permet de
dégager des plans d'actions et d'orienter les politiques Ressources
Humaines. Les politiques d'ajustement sont régulièrement utiles
une fois que la Gestion Prévisionnelle des Emplois et des
Compétences est mise en oeuvre.
2-Points de vue doctrinale de la
question
Les premiers auteurs auxquels nous avons recours dans le cadre
des appréciations doctrinales sur la question de la GPEC sont
BUREAU Sylvain et IGALENS Jacques. Pour ces
deux auteurs, l'obligation d'opérer une GPEC au sein des entreprises,
redonne une nouvelle jeunesse à un ensemble de pratiques qui, bien que
peu stabilisées, partagent l'ambition de permettre aux entreprises
d'adapter quantitativement et qualitativement leurs Ressources Humaines
à leurs besoins compte tenu des évolutions de toute nature de
leur environnement.
Il apparaît de leur point de vue que dans certains cas,
notamment dans le cas d'évolution technologique majeure, la GPEC
pratiquée avec ces outils traditionnels ne permet pas à
l'entreprise de se doter des compétences dont elle a besoin. La raison
tient à la démarche même de la GPEC qui est centrée
sur l'entreprise et ignore la construction sociale des professions. Ils
concluent à la nécessité de créer des passerelles
entre les métiers d'une part, et de raisonner au niveau des professions,
de leurs enjeux et parfois de leurs controverses d'autre part. A l'approche
verticale et conservatrice de la GPEC ils proposent d'ajouter la
transversalité et de tenir compte de la dynamique des professions.
Jacques IGALENS, cette fois associé
à un autre auteur, Alain ROGER diront que dans un monde
changeant, la connaissance du futur ne peut être qu'imparfaite, vague et
incertaine. L'expérience enseigne selon eux que, l'évolution
extrêmement rapide de l'environnement rend bien difficile de faire des
prévisions même à un horizon limité. En effet, les
expectatives sur les évènements éloignés se fondent
sur des bases fragiles et incertaines; la GPEC apparaît relativement
facile en période de stabilité, et lorsque le temps de la
réflexion ne fait pas défaut; mais elle perd alors tout
intérêt. De fait la GPEC est justement une démarche
préventive qui vise à anticiper les fluctuations au lieu de faire
face à leurs conséquences « ex post ». Dès lors,
dans un environnement stable, elle n'est d'aucun attrait. Elle se pose comme un
tremplin qui assure l'adaptation du volume de main-d'oeuvre aux besoins de la
production sans à coups brutaux et sans conséquences dramatiques
pour les salariés.
Selon Régis BIRETTE, l'adaptation de
l'entreprise face à son marché nécessite des
flexibilités soit au niveau des capacités de production mises en
place, soit au niveau des flux de mains d'oeuvre. Elle préconise une
prise en compte de la GPEC dans une logique individuelle mais aussi
collective.
En ce qui est de l'approche individuelle de la
question, Régis BIRETTE soutient qu'il ne peut y avoir
un réel suivi de l'individu, employé que si l'organisation a pu,
au préalable, définir des repères en son sein. Cela sous
en entend de ce point de vue que les besoins de l'organisation sont à
privilégier par rapport à ceux de l'individu. C'est-à-dire
opérer une gestion des salariés de sorte à pouvoir les
adapter aux besoins de l'entreprise. Toutefois elle intègre aussi dans
son analyse une autre approche dite collective. Selon cette approche il s'agit
de faire la démarche inverse de celle précédente. Il
s'agit ici, de faire passer, plutôt, les besoins des salariés
avant ceux de l'organisation.
Aujourd'hui dans un contexte de forte concurrence et de
recherche effrénée du profit par les organisations, seule la
première démarche est privilégiée. Sa mise en
pratique utilise des outils tels que:
· les entretiens périodiques d'activités et
de production entre le supérieur hiérarchique immédiat et
le salarié. L'utilisation de cet outil permet de:
- faire le point sur les résultats de l'année
écoulée et sur les difficultés rencontrées
dans l'accomplissement de la mission.
- examiner les objectifs de l'année en cours et la
manière d'assumer les
responsabilités du poste dans le cadre de
l'organisation du service.
- rechercher en commun l'évolution personnelle
souhaitée et les besoins
de formation.
- faire évoluer les rapports hiérarchiques et
fonctionnels.
Cet entretien sera réalisé avec un guide
d'entretien qui pourra intégrer les points ci-après:
- atteinte des objectifs. Rappel des objectifs fixés,
réalisation quantitative
et qualitative et évocation de ceux en
cours.
- responsabilités principales
- communication (attitude à communiquer avec le
supérieur hiérarchique,
avec les collègues et les
subordonnés)
- adaptation au poste
- évolution de carrière; besoin de formation,
contraintes éventuelles à la
mobilité.
- mesures à prendre de commun accord avec le
supérieur hiérarchique
pour combler les écarts.
· Dossier de gestion. Il s'agit d'un dossier personnel et
confidentiel que chaque employé devra remplir périodiquement. Il
a pour but de rassembler sous une forme concise, l'essentiel des renseignements
nécessaires pour la gestion prévisionnelle de l'encadrement;
- évolution du salarié dans les deux (2) ans
éventuellement au-delà.
- formation à prévoir au cours de cette
période et, éventuellement, au-delà.
- réajustement éventuel du statut et/ou de la
rémunération.
· Les organigrammes prévisionnels. Il s'agit sur
un organigramme, de raisonner cas par cas en fonction des hypothèses de
départ (généralement à la retraite) et
d'établir en cascade, les successions possibles.
Abondant dans le sens de la démarche collective,
Régis BIRETTE, dira que les analyses les plus
classiques et les plus simples portent sur la moyenne d'âges, afin de
mettre en évidence les manques éventuels dans telle classe
d'âge. En effet, une pyramide d'âge non équilibrée
(par excès ou par défaut) peut conduire dans l'avenir à
des problèmes importants;
- personnel âgé: absentéisme plus
élevé, coût de la prime d'ancienneté...
- perspectives de promotion bloquées ou trop
accélérée,
- départs simultanés à la retraite trop
nombreux,
- opposition de génération dans certains
secteurs, etc.
Aussi propose-t-elle des outils pour éviter ou pour
gérer les écarts possibles.
1- Etat descriptif des effectifs à l'instant
initial qui consiste à l'établissement de l'ensemble des postes
différenciés hiérarchisés avec les effectifs
présents dans chaque poste à l'instant t0.
2- Un système
multiplicateur qui met en exergue:
· Les démissions,
· Les décès,
· Les départs à la retraite,
· Les promotions à un poste supérieur.
Jean Marie PERETTI pour sa part, après
avoir passé en revue les formes de contrats de travail existant, dira
qu'une entreprise à un moment donné peut avoir des effectifs
excédentaires (+) ou déficitaires (-) pour son niveau
d'activité, et le niveau de qualification du personnel peut être
jugé insuffisant (-), normal (=) ou plus élevé que
nécessaire (+). Partant la recherche d'équilibre doit être
permanente. Il situe l'un des objectifs de la GPEC dans la recherche
d'équilibre selon les différentes situations qu'il a
énumérées.
Il préconise pour cela une gestion qui tienne compte
dans un premier temps du court terme, ensuite le moyen terme et enfin le long
terme. Cette recherche d'équilibre doit être faite de
manière élastique pour rester toujours collé aux
différents écarts qui pourraient intervenir.
René CASSIN (2001-2003) lors d'un
séminaire sur la promotion de la formation professionnelle apportera son
appréciation sur la GPEC. Il souligne l'importance de la formation dans
un processus de GPEC.
Après avoir donné un aperçu de
l'apparition de la GPEC dans le temps (début des années 1980), il
dira que la GPEC a fait l'objet d'une promotion de la part des
organisations professionnelles d'employeurs. L'accent est désormais mis
sur des pratiques plus innovantes regroupées sous le terme de gestion
par les compétences. Parallèlement, le thème des
compétences devient une préoccupation des partenaires sociaux. La
notion de compétence est progressivement intégrée dans les
négociations collectives. Les pouvoirs publics, déterminés
à réformer le système de formation professionnelle, ne
peuvent plus l'ignorer.
René CASSIN évoquera dans sa
présentation un autre auteur, Jean BOISSONNAT qui,
dit-il, estime que "l'évolution de l'organisation des entreprises et de
la nature des métiers pose la construction des compétences
individuelles et collectives comme élément central d'un nouveau
mode de production et d'une croissance plus riche en emplois".
Le débat sur les compétences dépasse
très largement les limites de l'entreprise et la critique du
système de formation professionnelle, limites auxquelles certains
acteurs souhaitent le circonscrire. Aussi il faut retenir que la GPEC constitue
aujourd'hui un domaine des Ressources Humaines qui appelle des approches
complémentaires les unes que les autres pour une bonne mise en oeuvre de
la démarche. Il importe surtout de garder à l'esprit que la GPEC
dans son application pour être efficace doit être
réalisée en tenir compte des spécificités de
l'organisation qui la réalise.
En somme, il apparaît que les différents auteurs
loin de se contredire se complètent et développent des points de
vues presque similaires sur la question de la Gestion Prévisionnelle des
Emplois et des Compétences.
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