Les ratios prudentiels concernent pour la plupart la
solvabilité et d'autre part la liquidité des actifs dans
l'entreprise.
De manière générale, une entreprise est
solvable si la valeur de ses actifs dépasse celle de ses dettes.
C'est-à-dire si les fonds propres sont positifs. Plus les fonds propres
sont importants, moins les prêteurs courent le risque de ne pas recouvrer
leurs créances ; le risque que la vente des actifs ne couvre pas la
valeur des dettes est en effet d'autant plus faible que les fonds propres ou
« actifs nets » sont importants.
La solvabilité d'une banque dépend exclusivement
de la valeur des placements qu'elle a effectués, et cette valeur
dépend, à son tour, des qualités de discernement dont le
banquier a fait preuve dans leur choix ; il est donc important pour la banque
de maîtriser son activité. De nombreuses causes peuvent être
à l'origine de l'insolvabilité de la banque : défaillance
de l'emprunteur, perte de change, risque de taux mal géré... Il
est de ce fait indispensable que les ratios suivants soient surveillés
de près :
C'est le ratio type de sécurité, mais aussi l'un
de ceux dont la définition technique et l'application pratique
soulèvent le plus de difficultés. Il consiste à limiter,
en fonction des ressources propres de la banque, les engagements maximum que
celle-ci peut contracter avec un seul client.
· Les risques pondérés selon les garanties
dont ils semblent assortis sur un client ou un groupe de clients liés
entre eux par des relations de contrôle ou financières ne doivent
pas excéder 45% des fonds propres de la banque.
· La somme des grands risques ne doit pas dépasser
huit fois le montant des fonds propres de la banque.
· Un grand risque est un risque sur un client ou un groupe
de clients qui excède 15% des fonds propres de l'établissement
prêteur.
> Le ratio de solvabilité ou ratio de
couverture de risque
C'est le nouveau ratio McDonough qui prend en compte à la
fois les risques de crédit, les risques de marché et les risques
opérationnels.
Total des FP
>= 8%
Risques crédit + risques de marché +
risque opérationnels
2-2-2- La liquidité
Au sens strict, la liquidité se définit comme
l'aptitude d»un établissement de crédit à faire face
à ses engagements à court terme, c'est-à-dire à
répondre à une demande inopinée de retrait d'une partie
des fonds déposés par la clientèle.
Les ratios prudentiels les plus usuels concernant la
liquidité sont les suivants :
> Le coefficient de
liquidité
Il a été institué afin d'imposer aux
établissements de crédit qui reçoivent des
dépôts à terme du public d'être en mesure de faire
face à tout moment, à d'éventuels retraits grâce
à leurs disponibilités, ou en réalisant tout ou partie des
actifs mobilisables
Le coefficient de liquidité est défini par le
rapport entre les disponibilités et les exigibilités à
moins d'un mois d'une banque :
Emplois réalisables à moins d'un mois
Coefficient de liquidité =
Ressources à moins d'un mois
> Le coefficient de transformation à long
terme
Le coefficient de transformation à long terme est un
rapport minimum que doivent respecter les banques entre leurs ressources
à plus de cinq ans (fonds propres, quasi-fonds propres, provisions,
emprunts obligataires à plus de cinq ans...) et les emplois d'une
même durée (immobilisations, titres participatifs,
crédits...)
Ressources à plus de cinq ans
Coefficient de transformation = > 60%
Emplois à plus de cinq ans
Section 2 : Amélioration de la performance
financière
Plusieurs réflexions managériales peuvent nous
permettre de lier l'amélioration de la performance d'une entreprise
à l'audit interne. En effet plusieurs théories dans le mangement
des organisations montrent que la mise en oeuvre de certains mécanismes
de contrôle tels que l'audit interne est nécessaire, permettant
ainsi aux dirigeants de s'assurer de la bonne marche de leurs
activités.
Pour mettre en relief l'accroissement de la performance de
l'entreprise grâce à l'audit interne, nous nous sommes servis
d'une part de la théorie de l'Agence de Meckling et Jensen, et d'autre
part d'articles édictés lors du comité de Bâle sur
le Cadre pour les systèmes de contrôles internes dans les
organisations bancaires.
1- Contribution managériale de l'audit interne
à la performance : la théorie de l'agence
La théorie de l'agence constitue aujourd'hui le cadre
d'analyse dominant des formes d'organisation économiques, et plus
particulièrement de la firme, proposée par les
développements néoclassiques récents. Son point de
départ est la relation d'agence.
L'origine de l'étude de la relation d'agence et des
questions qu'elle soulève est située en général
dans les réflexions d'Adam Smith sur l'inefficacité des
sociétés par action dont la direction est confiée à
un agent non propriétaire qui ne serait pas incité de ce fait
à gérer au mieux les affaires qui lui sont confiées. Cette
relation est alors présentée comme un cas particulier de relation
d'agence. La définition la plus classique de cette relation d'agence est
celle selon laquelle « la relation d'agence est un contrat par lequel une
ou plusieurs personnes (le principal) engage une autre personne (l'agent) pour
exécuter en son nom une tâche quelconque qui implique une
délégation d'un certain pouvoir de décision ».
Les auteurs en arrivent à considérer que toute
coopération entre agents pose les problèmes
caractéristiques d'une relation d'agence et peut être
traitée de la même manière. En effet, le dirigeant peut
souhaiter maximiser ses objectifs propres au
détriment de ceux de d'actionnaire. De plus ce
comportement qualifié d'opportuniste, est
difficile et coûteux à contrôler pour les actionnaires dans
la mesure où le dirigeant dispose d'informations internes à
l'entreprise que les actionnaires n'ont pas : c'est le principe
d'asymétrie de l'information.
L'asymétrie de l'information est le plus souvent
à l'avantage de l'agent. C'est pourquoi le principal souhaite en
général, le contrôler en concevant des moyens pour
empêcher l'agent de prendre des décisions à l'encontre de
ses propres intérêts ; ce qui n'est pas sans conséquences
sur le fonctionnement de l'organisation. En effet, cela engendre des
coûts d'agence que Jensen et Meckling (1976) regroupent en
coûts de surveillance, coûts d'engagement et pertes
résiduelles.
· Les coûts de
surveillance sont ceux engagés par le principal et
destinés à contrôler l'agent. « Le principal peut
limiter les divergences par rapport à son propre intérêt en
mettant en place des incitations appropriées pour l'agent et en
supportant des coûts de contrôle visant à limiter les
comportements aberrants de l'agent » (Jensen et Meckling, 1976). Les
dépenses de contrôle correspondent ainsi aux coûts de
rédaction et de surveillance du respect des « conventions »
passées entre le principal et l'agent pour restreindre les marges de
manoeuvre de ce dernier en fixant par exemple des mesures compensatoires ou en
limitant certains budgets.
· Les coûts d'engagement
sont, quant-à-eux supportés par l'agent afin de mettre en
confiance le principal. Ils peuvent résulter de la rédaction par
l'entreprise de rapports financiers et la réalisation d'audits par des
experts internes ou externes à l'organisation.
· Les pertes
résiduelles sont liées à la persistance
d'une divergence entre les décisions prises par l'agent et celles qui
maximiseraient le bien-être du principal en dépit du
contrôle et de l'engagement.
Dans cette perspective apparait alors la
nécessité de mettre en place, au sein de l'organisation, une
nouvelle règle visant à la minimisation des coûts
liés à ces problèmes d'informations. : l'audit
interne. En effet, considérant que l'individu a tendance,
en général, à privilégier son propre
intérêt, Jensen et Meckling (1992)
soulignent qu'il est nécessaire de prévoir,
dans le processus de décentralisation, un système de
contrôle organisationnel qui rapproche les intérêts des
individus de ceux de l'organisation.
Les dispositifs de mesure et de d'évaluation de la
performance sont également un des axes de contribution des auteurs
à la théorie de l'agence. Jensen et Meckling (1998) examinent les
méthodes d'évaluation de la performance associées à
cinq grands types d'unités organisationnelles (centres de
responsabilités) : centres de coûts, centres de revenus, centres
de profits, centres d'investissements, centres de frais. Ils proposent alors
d'étudier les conditions sous lesquelles, chaque centre de
responsabilité constitue un dispositif de mesure et d'évaluation
de la performance.
Analysant la situation organisationnelle où une
unité divisionnelle X fournit un produit/service à une autre
unité Y, les auteurs soulignent que la connaissance nécessaire
à l'évaluation de la performance de cette unité X :
- est difficile à observer à partir de la
hiérarchie,
- est une connaissance spécifique et donc coûteuse
à transmettre,
- se situe au niveau de l'unité utilisatrice du
produit/service.
Il est nécessaire, dans ce cas, de transférer
une partie de la fonction de contrôle vers l'unité Y, en
instaurant un système de transaction commerciale entre les
unités. En outre, pour une plus grande efficacité du dispositif,
le responsable de l'unité Y doit être libre de choisir les
unités organisationnelles auprès desquelles il s'approvisionne.
Il doit en effet sélectionner les unités, soit en interne,
auprès d'autres unités organisationnelles, soit vers
l'extérieur, auprès d'autres organisations. A travers leur
analyse, Jensen et Meckling montrent ainsi que les centres de profits
constituent un mécanisme de mesure de la performance dans ce contexte
organisationnel précis, qui permet à la hiérarchie
d'opérer un contrôle direct de l'unité Y, par la simple
mesure de son profit.
Mise en perspective
La théorie de l'agence s'articule, à travers ses
fondements et ses centres d'intérêts à d'autres courants
déjà existant.
Tout d'abord, s'appuyant sur les postulats selon lesquels
l'individu privilégie son intérêt personnel et qu'il existe
des conflits d'objectifs au niveau organisationnel, la théorie de
l'agence adopte une position identique au modèle politique
de l'organisation.
La théorie de l'agence présente
également des similitudes avec la théorie de la
contingence structurelle (Lawrence et Lorsch, 1976), au sens
où elles s'apparentent toutes deux à des théories de
l'information qui se concentrent sur la rationalité limité de
l'individu et l'asymétrie de l'information au sein de l'organisation.
Enfin, considérant que l'individu a une
rationalité limitée, qu'il privilégie son
intérêt personnel et qu'il est opportuniste, la théorie de
l'agence présente, bien entendu des similitudes avec le courant des
coûts de transactions (Williamson, 1975) les
théories placent également au coeur de leurs analyses,
l'asymétrie de l'information dans le cadre d'une relation contractuelle
de l'efficacité, qu'elles envisagent comme le moteur de toute
transaction économique (Barney et Ouchi, 1986). La théorie de
l'agence se démarque toutefois singulièrement du courant des
coûts de transaction en se focalisant sur l'aptitude du principal
à faire face aux risques.
L'audit interne apparait donc, au vu de cette théorie
de l'agence, comme un processus qui permet à l'organisation de minimiser
les couts et de réduire les pertes et les risques liés à
l'activité. Par ailleurs, la définition de « conventions
» claires comme l'ont souligné Jensen et Meckling est primordiale
pour le fonctionnement efficace d'une organisation.
2- Définition des procédures et analyse
des processus de traitement des opérations
L'amélioration de la performance financière de
l'entreprise à travers l'audit interne requiert au préalable une
définition claire des procédures de gestion interne, puis une
analyse minutieuse des processus de traitement des opérations.
2-1- Définition des procédures
Des procédures formalisées mises au point
permettent au contrôle interne de bien suivre l'évolution des
activités de l'entreprise. Cela permet également à l'audit
de
mieux évaluer le contrôle interne, de proposer
des recommandations en cas d'écart à la règle ou aux
normes établies par l'organisation. C'est de cette manière que la
performance pourra être améliorée au fil du temps.
En effet des grands théoriciens tels que Taylor avec
ses principes de définitions des tâches, et Fayol avec
l'administration industrielle ont proposé à travers leurs
théories, des méthodes d'organisation du travail qui pourraient
permettre à l'organisation d'être plus performante.