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Contribution de l'audit interne à la performance financière des entreprises: cas des banques camerounaises

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par Diane Fanny KAGHO NANDA
Université Catholique d'Afrique Centrale - Master en Administration des Entreprises 2009
  

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2-2- Les ratios prudentiels

Les ratios prudentiels22 constituent une mesure prudentielle instituée par la COBAC pour permettre aux entreprises du secteur bancaire de limiter au maximum les risques de perte, afin de maintenir une gestion saine de leurs actifs.

Les ratios prudentiels concernent pour la plupart la solvabilité et d'autre part la liquidité des actifs dans l'entreprise.

2-2-1- La solvabilité

De manière générale, une entreprise est solvable si la valeur de ses actifs dépasse celle de ses dettes. C'est-à-dire si les fonds propres sont positifs. Plus les fonds propres sont importants, moins les prêteurs courent le risque de ne pas recouvrer leurs créances ; le risque que la vente des actifs ne couvre pas la valeur des dettes est en effet d'autant plus faible que les fonds propres ou « actifs nets » sont importants.

22 Le détail de quelques ratios essentiels est repris en annexe

La solvabilité d'une banque dépend exclusivement de la valeur des placements qu'elle a effectués, et cette valeur dépend, à son tour, des qualités de discernement dont le banquier a fait preuve dans leur choix ; il est donc important pour la banque de maîtriser son activité. De nombreuses causes peuvent être à l'origine de l'insolvabilité de la banque : défaillance de l'emprunteur, perte de change, risque de taux mal géré... Il est de ce fait indispensable que les ratios suivants soient surveillés de près :

> Ratio de division des risques

C'est le ratio type de sécurité, mais aussi l'un de ceux dont la définition technique et l'application pratique soulèvent le plus de difficultés. Il consiste à limiter, en fonction des ressources propres de la banque, les engagements maximum que celle-ci peut contracter avec un seul client.

· Les risques pondérés selon les garanties dont ils semblent assortis sur un client ou un groupe de clients liés entre eux par des relations de contrôle ou financières ne doivent pas excéder 45% des fonds propres de la banque.

· La somme des grands risques ne doit pas dépasser huit fois le montant des fonds propres de la banque.

· Un grand risque est un risque sur un client ou un groupe de clients qui excède 15% des fonds propres de l'établissement prêteur.

> Le ratio de solvabilité ou ratio de couverture de risque

C'est le nouveau ratio McDonough qui prend en compte à la fois les risques de crédit, les risques de marché et les risques opérationnels.

Total des FP

>= 8%

Risques crédit + risques de marché + risque opérationnels

2-2-2- La liquidité

Au sens strict, la liquidité se définit comme l'aptitude d»un établissement de crédit à faire face à ses engagements à court terme, c'est-à-dire à répondre à une demande inopinée de retrait d'une partie des fonds déposés par la clientèle.

Les ratios prudentiels les plus usuels concernant la liquidité sont les suivants :

> Le coefficient de liquidité

Il a été institué afin d'imposer aux établissements de crédit qui reçoivent des dépôts à terme du public d'être en mesure de faire face à tout moment, à d'éventuels retraits grâce à leurs disponibilités, ou en réalisant tout ou partie des actifs mobilisables

Le coefficient de liquidité est défini par le rapport entre les disponibilités et les exigibilités à moins d'un mois d'une banque :

Emplois réalisables à moins d'un mois

Coefficient de liquidité =

Ressources à moins d'un mois

> Le coefficient de transformation à long terme

Le coefficient de transformation à long terme est un rapport minimum que doivent respecter les banques entre leurs ressources à plus de cinq ans (fonds propres, quasi-fonds propres, provisions, emprunts obligataires à plus de cinq ans...) et les emplois d'une même durée (immobilisations, titres participatifs, crédits...)

Ressources à plus de cinq ans

Coefficient de transformation = > 60%

Emplois à plus de cinq ans

Section 2 : Amélioration de la performance financière

Plusieurs réflexions managériales peuvent nous permettre de lier l'amélioration de la performance d'une entreprise à l'audit interne. En effet plusieurs théories dans le mangement des organisations montrent que la mise en oeuvre de certains mécanismes de contrôle tels que l'audit interne est nécessaire, permettant ainsi aux dirigeants de s'assurer de la bonne marche de leurs activités.

Pour mettre en relief l'accroissement de la performance de l'entreprise grâce à l'audit interne, nous nous sommes servis d'une part de la théorie de l'Agence de Meckling et Jensen, et d'autre part d'articles édictés lors du comité de Bâle sur le Cadre pour les systèmes de contrôles internes dans les organisations bancaires.

1- Contribution managériale de l'audit interne à la performance : la théorie de l'agence

La théorie de l'agence constitue aujourd'hui le cadre d'analyse dominant des formes d'organisation économiques, et plus particulièrement de la firme, proposée par les développements néoclassiques récents. Son point de départ est la relation d'agence.

L'origine de l'étude de la relation d'agence et des questions qu'elle soulève est située en général dans les réflexions d'Adam Smith sur l'inefficacité des sociétés par action dont la direction est confiée à un agent non propriétaire qui ne serait pas incité de ce fait à gérer au mieux les affaires qui lui sont confiées. Cette relation est alors présentée comme un cas particulier de relation d'agence. La définition la plus classique de cette relation d'agence est celle selon laquelle « la relation d'agence est un contrat par lequel une ou plusieurs personnes (le principal) engage une autre personne (l'agent) pour exécuter en son nom une tâche quelconque qui implique une délégation d'un certain pouvoir de décision ».

Les auteurs en arrivent à considérer que toute coopération entre agents pose les problèmes caractéristiques d'une relation d'agence et peut être traitée de la même manière. En effet, le dirigeant peut souhaiter maximiser ses objectifs propres au

détriment de ceux de d'actionnaire. De plus ce comportement qualifié d'opportuniste, est difficile et coûteux à contrôler pour les actionnaires dans la mesure où le dirigeant dispose d'informations internes à l'entreprise que les actionnaires n'ont pas : c'est le principe d'asymétrie de l'information.

L'asymétrie de l'information est le plus souvent à l'avantage de l'agent. C'est pourquoi le principal souhaite en général, le contrôler en concevant des moyens pour empêcher l'agent de prendre des décisions à l'encontre de ses propres intérêts ; ce qui n'est pas sans conséquences sur le fonctionnement de l'organisation. En effet, cela engendre des coûts d'agence que Jensen et Meckling (1976) regroupent en coûts de surveillance, coûts d'engagement et pertes résiduelles.

· Les coûts de surveillance sont ceux engagés par le principal et destinés à contrôler l'agent. « Le principal peut limiter les divergences par rapport à son propre intérêt en mettant en place des incitations appropriées pour l'agent et en supportant des coûts de contrôle visant à limiter les comportements aberrants de l'agent » (Jensen et Meckling, 1976). Les dépenses de contrôle correspondent ainsi aux coûts de rédaction et de surveillance du respect des « conventions » passées entre le principal et l'agent pour restreindre les marges de manoeuvre de ce dernier en fixant par exemple des mesures compensatoires ou en limitant certains budgets.

· Les coûts d'engagement sont, quant-à-eux supportés par l'agent afin de mettre en confiance le principal. Ils peuvent résulter de la rédaction par l'entreprise de rapports financiers et la réalisation d'audits par des experts internes ou externes à l'organisation.

· Les pertes résiduelles sont liées à la persistance d'une divergence entre les décisions prises par l'agent et celles qui maximiseraient le bien-être du principal en dépit du contrôle et de l'engagement.

Dans cette perspective apparait alors la nécessité de mettre en place, au sein de l'organisation, une nouvelle règle visant à la minimisation des coûts liés à ces problèmes d'informations. : l'audit interne. En effet, considérant que l'individu a tendance, en général, à privilégier son propre intérêt, Jensen et Meckling (1992)

soulignent qu'il est nécessaire de prévoir, dans le processus de décentralisation, un système de contrôle organisationnel qui rapproche les intérêts des individus de ceux de l'organisation.

Les dispositifs de mesure et de d'évaluation de la performance sont également un des axes de contribution des auteurs à la théorie de l'agence. Jensen et Meckling (1998) examinent les méthodes d'évaluation de la performance associées à cinq grands types d'unités organisationnelles (centres de responsabilités) : centres de coûts, centres de revenus, centres de profits, centres d'investissements, centres de frais. Ils proposent alors d'étudier les conditions sous lesquelles, chaque centre de responsabilité constitue un dispositif de mesure et d'évaluation de la performance.

Analysant la situation organisationnelle où une unité divisionnelle X fournit un produit/service à une autre unité Y, les auteurs soulignent que la connaissance nécessaire à l'évaluation de la performance de cette unité X :

- est difficile à observer à partir de la hiérarchie,

- est une connaissance spécifique et donc coûteuse à transmettre,

- se situe au niveau de l'unité utilisatrice du produit/service.

Il est nécessaire, dans ce cas, de transférer une partie de la fonction de contrôle vers l'unité Y, en instaurant un système de transaction commerciale entre les unités. En outre, pour une plus grande efficacité du dispositif, le responsable de l'unité Y doit être libre de choisir les unités organisationnelles auprès desquelles il s'approvisionne. Il doit en effet sélectionner les unités, soit en interne, auprès d'autres unités organisationnelles, soit vers l'extérieur, auprès d'autres organisations. A travers leur analyse, Jensen et Meckling montrent ainsi que les centres de profits constituent un mécanisme de mesure de la performance dans ce contexte organisationnel précis, qui permet à la hiérarchie d'opérer un contrôle direct de l'unité Y, par la simple mesure de son profit.

Mise en perspective

La théorie de l'agence s'articule, à travers ses fondements et ses centres d'intérêts à d'autres courants déjà existant.

Tout d'abord, s'appuyant sur les postulats selon lesquels l'individu privilégie son intérêt personnel et qu'il existe des conflits d'objectifs au niveau organisationnel, la théorie de l'agence adopte une position identique au modèle politique de l'organisation.

La théorie de l'agence présente également des similitudes avec la théorie de la contingence structurelle (Lawrence et Lorsch, 1976), au sens où elles s'apparentent toutes deux à des théories de l'information qui se concentrent sur la rationalité limité de l'individu et l'asymétrie de l'information au sein de l'organisation.

Enfin, considérant que l'individu a une rationalité limitée, qu'il privilégie son intérêt personnel et qu'il est opportuniste, la théorie de l'agence présente, bien entendu des similitudes avec le courant des coûts de transactions (Williamson, 1975) les théories placent également au coeur de leurs analyses, l'asymétrie de l'information dans le cadre d'une relation contractuelle de l'efficacité, qu'elles envisagent comme le moteur de toute transaction économique (Barney et Ouchi, 1986). La théorie de l'agence se démarque toutefois singulièrement du courant des coûts de transaction en se focalisant sur l'aptitude du principal à faire face aux risques.

L'audit interne apparait donc, au vu de cette théorie de l'agence, comme un processus qui permet à l'organisation de minimiser les couts et de réduire les pertes et les risques liés à l'activité. Par ailleurs, la définition de « conventions » claires comme l'ont souligné Jensen et Meckling est primordiale pour le fonctionnement efficace d'une organisation.

2- Définition des procédures et analyse des processus de traitement des opérations

L'amélioration de la performance financière de l'entreprise à travers l'audit interne requiert au préalable une définition claire des procédures de gestion interne, puis une analyse minutieuse des processus de traitement des opérations.

2-1- Définition des procédures

Des procédures formalisées mises au point permettent au contrôle interne de bien suivre l'évolution des activités de l'entreprise. Cela permet également à l'audit de

mieux évaluer le contrôle interne, de proposer des recommandations en cas d'écart à la règle ou aux normes établies par l'organisation. C'est de cette manière que la performance pourra être améliorée au fil du temps.

En effet des grands théoriciens tels que Taylor avec ses principes de définitions des tâches, et Fayol avec l'administration industrielle ont proposé à travers leurs théories, des méthodes d'organisation du travail qui pourraient permettre à l'organisation d'être plus performante.

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"Des chercheurs qui cherchent on en trouve, des chercheurs qui trouvent, on en cherche !"   Charles de Gaulle