CHA PITRE IV : LES PRAT IQUES D'AUDIT POUR UNE
AMELIORATION DE LA PERFORMANCE DANS LA BANQUE
Tableau 5: différentes sources d'informations
possibles pour une étude documentaires
Origine
|
Catégorie
|
Provenance
|
Interne à l'organisation
|
Organisationnelle
|
Compte rendu de réunion, Contrats, documents
de formation, journal interne, notes
de service, rapport, audit interne
|
|
Personnelle
|
Agendas, notes en réunion,
mémo, lettre travail
préparatoire, réflexion personnelle
|
Externe à l'organisation
|
Juridique
|
Loi et règlement, décret, procès, convention
collective
|
|
Journalistique
|
Journal professionnel, interview et discours du dirigeant,
annonce
|
|
Administrative
|
|
|
|
Rapport officiel, suivi des
administrations, contrôle et audit externe.
|
Sources : Wacheux, 1996.
Ce tableau montre quelles sont les sources de documentations et
d'archives possibles pour des travaux de recherche par la méthode
qualitative.
L'utilisation de documents récents 33 sert,
d'abord, à établir une chronologie précise du processus
étudié. Mais c'est aussi un moyen puissant de
générer des questions précises aux acteurs sur leur
vécu. Comme l'indiquent Thiétart et
33 Sur le moment historique étudié, les
dossiers et les documents qui ont une influence sur les décisions dans
les processus.
Marmonier (1988), « les informations sont passées
aux filtres de la publication et de la mémoire ». Ce travail
d'investigations vient donc en complément d'autres dispositifs de
recueil de données, à la fois pour préciser les contacts
et pour trianguler les informations.
Les documents que nous avons utilisés sont pour la
plupart les rapports de missions d'audit. Par la suite, une triangulation a
été effectuée. En effet, les données
collectées dans les documents, en plus de l'observation passive, ont
été complétés par des entretiens ouverts avec les
auditeurs de la banque. Nous cherchions dans ces rapports les informations sur
les constats faits par les auditeurs, sur le mode de gestion des
opérationnels, les recommandations émises par ceux-ci à
cet effet, le taux d'application des recommandations entre deux missions
d'audit. Et tout ceci nous a permis de montrer l'impact sur le résultat
et donc sur la performance financière de la banque, à travers les
ratios de performance financière.
Après cette étape de collecte de données,
nous avons effectué une enquête auprès de cas antipodes.
Les cas antipodes sont des cas qui se distinguent fortement du cas pilote sur
un ou plusieurs points34. L'objectif n'est pas la réplication
des résultats, mais la découverte de nouveaux concepts. Nous
avons étudié à cet effet trois entreprises du secteur de
la micro finance.
3- Analyse des données
La méthode retenue pour l'analyse de données
recueillies a été l'analyse du contenu. Nous avons donc
analysé le contenu de tous les rapports d'audit que nous avons
exploité dans le cadre de cette étude, les propos recueillis lors
des entretiens avec les auditeurs de la banque, ainsi qu'avec les dirigeants
d'autres microfinances.
34 Taille, secteur d'activité,...
Ce chapitre a été consacré à la
mise en exergue de l'accroissement de la performance financière à
Afriland First Bank grâce aux pratiques d'audit interne. En effet,
l'audit interne, comme le précise la définition de l'IIA, a pour
mission principale la maîtrise des risques, et ce en vue
d'améliorer la performance de l'organisation.
A cet effet, nous avons présenté dans une
première section les résultats que nous avons obtenus à la
suite de la collecte des données à Afriland First Bank; dans la
seconde section, nous avons analysé ces données,
présenté les résultats recueillis dans la banque et les
établissements de micro finance dans lesquels nous avons effectué
les enquêtes, puis nous avons formulé des conclusions et
émis quelques recommandations.
Section 1 : Recueil et analyse des données de
l'étude documentaire
Dans cette section, nous avons analysé en premier lieu
les données que nous avons recueillies dans les rapports d'audit
grâce à l'étude documentaire à Afriland First Bank,
puis, nous avons étudié deux ca de détection de fraudes.
Par la suite, nous avons fait une analyse du contenu des propos recueillis lors
des entretiens effectués avec les auditeurs des établissements de
micro finance..
1- Cas d'Afriland First Bank
Nous avons utilisé les rapports de tous les corps de
métier de l'audit interne à Afriland First Bank à savoir
l'audit des engagements, l'audit de l'exploitation, l'audit juridique,
administratif et enquêtes, l'audit comptable et financier et l'audit
informatique et organisation
1-1- Audit des engagements 1-1-1- Objectifs de la
mission
La mission a été effectuée par
l'Inspecteur responsable de l'audit des engagements, supervisée par
l'Inspecteur Général. Elle a été effectuée
dans une des unités de la First Bank en juin 2006 et avait pour
objectifs :
- Le suivi des recommandations de la mission
précédente effectuée en décembre 2005 ;
- L'audit des engagements par trésorerie35 ;
- L'évaluation des ressources
- L'audit des dossiers de crédit ;
- L'audit des processus de décision ;
- L'audit de la mise en place des crédits ;
- L'audit de l'activité du gestionnaire en matière
de crédit ;
35 Mise à la disposition de la liquidité
au client
- La détection des anomalies et recommandations.
1-1-2- Constats
Lors de cette mission d'audit, les constats effectués ont
été les suivants : Constat 1 :
accroissement des ressources de 17,28%
Constat 2 : réduction des
dépassements à leur niveau autorisé
Constat 3 : régularisation de
certains dossiers de crédit notamment :
- la signature des dossiers d'amortissements (certains dossiers
d'amortissement n'étaient pas signés lors de la dernière
mission effectuée) ;
- les assurances AIRD36 et AID37 prises sur
des dossiers (non pris en comptes lors du dernier passage dans l'unité
auditée.
Constat 4 : sur 74 comptes
débiteurs non autorisés de 230 102 153 FCFA, un recouvrement de
202 362 003 FCFA a été effectué suivant le tableau suivant
:
Tableau 6: Tableau de recouvrement des créances
sur comptes en débit non autorisés
Recouvrement total
|
Recouvrement partiel
|
Nombre comptes
|
de
|
Montant
|
Nombre comptes
|
de
|
Montant
|
52
|
|
182 442 553
|
5
|
|
19 402 686
|
Source : Auteur
Ce tableau nous a permis de construire le tableau des
fréquences suivant :
Tableau 7: fréquence de recouvrement des
créances sur les comptes en débit non
autorisés
|
Montant total
|
Montant recouvré
|
pourcentage de
recouvrement
|
Proportion dans les créances
|
Recouvrement total
|
182 442 553
|
182 442 553
|
100
|
79,28
|
Recouvrement partiel
|
38 049 069
|
19 402 686
|
51
|
8,43
|
Non recouvré
|
9 610 531
|
-
|
-
|
12,29
|
Total
|
230 102 153
|
|
|
100
|
Source : Auteur
36 Assurance Incendies et Risques Divers
37 Assurance Invalidité Décès
Ce tableau nous montre que environ 88% des créances sur
les comptes en débit non autorisés ont été
recouvrées entre la mission d'audit de décembre 2005 et celle de
juin 2006.
Figure 1 : recouvrement des créances
Source : Auteur
Constat 5 : baisse des débits
non autorisés de 279%. Tableau 8: évolution globale des
engagements
Décembre 2005
|
Juin 2006
|
9,10% des engagements globaux
|
2,69% des engagements globaux
|
Baisse de 238%
|
Source : Auteur
Constat 6 : les dépassements ont
connu une baisse de 32,9%. Tableau 9: évolution des
dépassements
Décembre 2005
113,6%
Juin 2006
76,22%
Baisse de 49,04%
Source : Auteur
Constat 7 : les
anticipations38 sur les crédits ont connu une baisse de 544
,27% Tableau 10: situation des crédits
anticipés
Décembre 2005
124 246 763
Juin 2006
19 284 912
Baisse de 544 ,27%
Source : Auteur
Tous les constats sus cités ont permis à
l'équipe d'inspecteurs d'émettre des recommandations qui, selon
eux devaient permettre au chef d'unité de rendre encore meilleure son
unité.
1-1-3- Recommandations
Recommandation 1 : s'abstenir de la
pratique des débits non autorisés pour favoriser le montage des
dossiers de crédit.
Recommandation 2 : ramener les
dépassements à leur niveau autorisé ;
Recommandation 3 : procéder au recouvrement
des fonds restants ; Recommandation 4 : éviter
dorénavant d'anticiper sur les crédits ;
Recommandation 5 : respecter les
délais impartis dans la mise en place des crédits.
1-2- Audit de l'exploitation
Nous avons également utilisé deux rapports de
missions successives. La deuxième mission a été
réalisée en janvier 2007 et les données que nous avons pu
en tirer sont les suivants :
1-2-1- Objectifs de la mission
Cette mission avait pour objectifs :
- Le suivi des recommandations de la mission
précédente ; - L'examen nouveau des postes de l'exploitation ;
38 Mise à disposition des fonds au client avant
que celui-ci n'ait rempli toutes les formalités de constitution du
dossier de crédit.
- La détection des zones à risques. 1-2-2-
Constats
Le constat majeur a été la régularisation de
la plupart des anomalies détectées dans l'exploitation
quotidienne de la banque lors de la mission précédente.
Tableau 11 : tableau des anomalies
détectées et corrigées
|
2006
|
2007
|
Anomalies détectées
|
43
|
5
|
Anomalies corrigées
|
18
|
-
|
Anomalies restant à corriger
|
|
30
|
Source : Auteur
Ce tableau nous montre que des 43 anomalies
détectées en 2006, 18 avaient été corrigées
soit environ 41,9%. Par ailleurs, de nouvelles anomalies ont été
décelées en 2007 soit un total de 30 anomalies à
corriger.
Les anomalies majeures corrigées et les risques encourus
par la banque à cet effet ont été les suivants :
Tableau 12 : tableau des anomalies et risques
Anomalies détectées
|
Risques
|
Implication des agents de sécurité dans
les tâches administratives : certains agents de
sécurité aident les clients à remplir les fiches
d'ouverture de compte.
|
Sa fonction principale est
délaissée et la banque s'expose ainsi plus
facilement au risque de braquage, de vol...
|
Tenue des dossiers par des stagiaires : les
dossiers montés par des stagiaires ne font pas toujours l'objet de
vérifications.
|
Un dossier mal rempli est un handicap en cas de litige ;
survenance d'erreurs de reporting...
|
Clients mal renseignés : certains
clients lors de ouvertures de comptes ne sont pas bien renseignés sur le
fonctionnement du compte et sur toutes les options choisies (exemple : la
possession d'une carte de retrait qui occasionne des frais annuels
prélevés dans son compte)
|
Mécontentement des clients
pouvant entraîner la clôture des comptes.
|
Sources : Auteur
Par ailleurs les anomalies récentes constatées ont
été les suivantes
Tableau 13 : tableau des anomalies et risques
Anomalies détectées
|
Risques
|
Tenue du guichet de l'accueil par une
stagiaire
|
Les clients risquent d'être mal informés ou mal
orientés du fait de l'inexpérience de la stagiaire.
|
Serrures défectueuses dans deux
caisses
|
La banque s'expose ainsi à de graves risques de vol ou de
pertes.
|
Déclarations non signées des
clients
|
En cas de litige, la banque pourrait être exposée
si le client ne reconnait pas la déclaration
|
Effets en souffrance de recouvrement.
|
Risque de non recouvrement et de
provisionnement de créance par ce que plus le temps
passe, plus il est difficile de recouvrer une créance.
|
Sources : Auteur
1-2-3- Recommandations
Recommandation 1 : renforcement du
contrôle interne dans l'unité en vue de limiter au maximum les
anomalies survenues dans les opérations ;
Recommandation 2 : recrutement d'un
agent d'accueil pour maintenir et sécuriser la clientèle de
l'unité ;
Recommandation 3 : réfection des
travaux dans les caisses pour limiter les risques de perte ou de vol
1-3- Audit juridique, administratif et
enquêtes
L'inspecteur responsable de l'audit juridique, administratif
et enquête a effectué une mission thématique
intitulée « audit de conformité administrative et juridique
» dans le but de vérifier l'application des procédures
administratives.
1-3-1- Objectifs de la mission
Les objectifs de cette mission se déclinaient tel qu'il
suit :
- Test d'organigramme
- Examen des diligences administratives dans le traitement des
relations avec les clients
- Examen du circuit du courrier
- Suivi des dossiers
- Reporting
1-3-2- Constats
Constat 1 : mauvaise gestion des
instructions données
Constat 2 : conduite non efficace des
réunions supposées apporter de la valeur ajoutée
Constat 3 : problèmes dans
l'émission centrale du courrier
Constat 4 : absence d'encadrement
technique : les gestionnaires de fonds de commerce ne sont pas bien
coachés.
1-3-3- Recommandations
L'inspecteur en charge de l'audit juridique, administratif et
enquêtes a estimé qu'il serait nécessaire de :
Recommandation 1 : Organiser des
séminaires d'échanges sur la pratique des opérations
Recommandation 2 : Former les
opérationnels à la connaissance des textes et
procédures.
1-4- Audit comptable et financier
Le rapport de mission d'audit comptable et financier que nous
avons utilisé est celui de juin 2008. Le but de la mission était
d'évaluer le contrôle comptable de l'unité
concernée.
1-4-1- Objectifs de la mission
L'objectif principal de cette mission était de faire un
rapprochement des comptes dans le but de s'assurer que toutes les
écritures manuelles enregistrées dans les comptes étaient
justifiées et que toute clôture de compte (surtout
débiteurs) avaient été approuvée par la direction
du crédit.
1-4-2- Constats
Constat 1 : La quasi-totalité
des anomalies détectées lors de la mission
précédente a été régularisée.
Tableau 14: mise en relief des anomalies
corrigées
Juin 2007
Juin 2008
56 anomalies 9 anomalies
Soit 83,92% corrigées
Source : Auteur
Constat 2 : les comptes
généraux ont été assainis 1-4-3-
Recommandations
La seule recommandation qui a été émise
à la suite de cette mission a été d'en appeler à la
vigilance des contrôleurs comptables dans le but d'emmener les agents
opérationnels à faire plus attention dans le traitement des
opérations de front et de back office.
La note donnée par l'inspecteur au contrôleur
comptable de cette unité est passée de 16,5/20 en 2007 à
17,5 ; ceci pour le féliciter du travail déjà abattu et
l'encourager à aller de l'avant.
1-5- Audit informatique et organisation
Nous avons étudié deux rapports de mission
d'audit informatique. Un rapport de décembre 2006 et un autre de mai
2008. Ces missions ont été effectuées dans la même
unité.
1-5-1- Objectifs de la mission
> En décembre 2006
- Suivi de la mise en oeuvre des recommandations de la
dernière mission d'audit - Revue de l'exploitation informatique
> En mai 2008,
- suivi de la mise en oeuvre des recommandations de la mission
de décembre 2006
- revue de l'exploitation informatique
1-5-2- Constats
> En décembre 2006
Constat 1 : certaines recommandations
émises lors de la missions précédentes ont
été prises en comptes bien que d'autres ne l'aient
été que partiellement.
Tableau 15: prise en compte des
recommandations
Recommandations
|
Nombre
|
Fréquences (en %)
|
Totalement prises en compte
|
14
|
48,27
|
Partiellement prises en
compte
|
2
|
6,9
|
Non prises en compte
|
13
|
44,83
|
Totales
|
29
|
100
|
Source : Auteur
Il en résulte le diagramme suivant :
Figure 2: prise en compte des recommandations des
auditeurs
Source : Auteur
A la suite de cette mission, d'autres anomalies ont
été détectées et des recommandations ont
été émises.
Constat 2 : Les anomalies ayant induit
des pertes significatives ont été pour la plupart
corrigées soit environ 55,17% des anomalies décelées.
Constat 3 : Le suivi des
recommandations a permis d'économiser plus d'une trentaine de million et
l'inspecteur entend maintenir ce chiffre comme objectif pour les années
à venir.
Constat 4 : le contrôle des
fiches, le paramétrage des opérations, les
légèretés et les négligences des contrôleurs
informatiques ont été mises en relief et corrigées.
> En mai 2008,
Constat 1 : également en 2008,
toutes les anomalies n'ont pas été corrigées :
Tableau 16: prise en compte des recommandations (mai
2008)
Recommandations
|
Nombre
|
Fréquences (en %)
|
Totalement prises en compte
|
19
|
61,29
|
Partiellement prises en
compte
|
6
|
19,35
|
Non prises en compte
|
5
|
16,13
|
Appréciation complémentaire
|
1
|
3,23
|
Totales
|
31
|
100
|
Source : Auteur
Il en résulte le diagramme suivant
Figure 3: prise en compte des recommandations des
auditeurs (mai 2008)
Source : Auteur
1-5-3- Recommandations
L'inspecteur responsable de l'audit informatique a
recommandé que les contrôleurs informatiques soient plus vigilants
en ce qui concerne le paramétrage des opérations et le
contrôle des fiches.
1-6- L'audit interne, support du contrôle
interne
L'une des missions de l'audit interne est d'évaluer le
contrôle interne dans une entreprise. Cette fonction consiste
précisément en une révision des processus internes, ceci
dans le but de corriger les défaillances éventuelles
rencontrées. Pour montrer la contribution de l'audit interne à la
performance financière d'Afriland First Bank, nous avons pris deux cas
de détection de fraudes qui n'ont pas été sans
conséquences sur le résultat.
Cas N°1 :
Le premier cas qui a retenu notre attention est une tentative
de détournement d'une somme de 25 millions de FCFA. En effet, un
contrôleur comptable de la banque, Monsieur X, a passé une
écriture fictive de régularisation dans laquelle il
créditait un compte appartenant à Monsieur Y, son complice.
Celui-ci se présenta quelques jours plus tard pour rentrer en possession
de ladite somme. Or auparavant, l'inspection générale avait mis
en place des procédures permettant de renforcer le contrôle
interne des opérations de caisse. En effet, ceux-ci avaient mis sur pied
une procédure de dérogation pour des opérations d'un
montant supérieur à 5 millions de FCFA permettant ainsi à
la caissière de faire approuver l'opérations par un agent d'un
niveau hiérarchique supérieur. Des vérifications ont donc
été effectuées, vu l'importance de la somme que Monsieur Y
venait retirer. L'on se rendit immédiatement compte, de par le
libellé de l'opération qui avait occasionné le
crédit de ce compte, que l'opération était douteuse. Le
responsable de l'agence soumit immédiatement le problème au
service de l'audit, qui après quelques investigations, remonta
l'opération et découvrit que le commanditaire de celle-ci
n'était autre que leur collègue, Monsieur X. Monsieur Y fut
saisi, il avoua immédiatement son crime et dénonça
Monsieur X.
Ce cas nous permet de voir comment est ce que l'audit interne
par son soutien apporté au contrôle interne a pu stopper un
détournement qui aurait engendré des pertes considérables
pour la banque. L'élément majeur qui a favorisé ce
détournement est l'existence d'une incompatibilité de fonction
qu'on note au niveau du contrôle comptable. L'agent qui contrôle
les écritures qu'il a lui-même passées a assuré deux
fonctions incompatibles, laissant ainsi libre champ à la mise en oeuvre
d'actes frauduleux.
Cas N°2 :
Le second cas retenu est celui d'une caissière qui
paissait par les reçus de caisse pour effectuer des
détournements. En effet ladite caissière s'arrangeait à
faire apparaitre sur les reçus la phrase « opération non
effectuée » lorsque des clients venaient effectuer des retraits.
Mais ceux-ci ne s'en apercevaient pas parce que cette phrase apparaissaient
tout en bas du reçu et n'était de ce fait pas facilement
perceptible. Le test ayant réussi, celle-ci commença à le
faire pour des opérations de versement. Les clients versaient de
l'argent dans leurs comptes, mais la caissière, ayant marqué
« opération non effectuée » sur le reçu de
versement, créditait un compte fictif dans lequel elle virait toutes les
sommes versées par les clients. Les clients ne s'en rendaient
évidemment pas compte parce qu'ils ne prenaient pas la peine de lire le
reçu jusqu'à la fin, leur simple possession étant pour eux
une preuve irréfutable du versement effectué.
Malheureusement, un client venant effectuer un retrait fut
surpris d'apprendre que son compte n'était pas provisionné alors
qu'il avait effectué un versement quelques jours plutôt. Une
enquête menée par l'audit permit de découvrir toute la
supercherie de la caissière. Ils constatèrent qu'avant de s'en
prendre aux opérations de versement, elle était passée par
les retraits pour tester le système. La somme soutirée par cette
caissière au moment où elle a été
démasquée avoisinait 5 millions de FCFA.
Cela montre bel et bien le soutient apporté par l'audit
interne au contrôle interne pour contrôler les opérations
effectuées quotidiennement dans la banque.
Tous ces cas que nous avons énoncé ont pour
objectif non pas de caractériser l'audit interne comme activité
permettant de détecter les fraudes et les erreurs, mais comme
activité qui par ses conseils et ses recommandations corrige et limite
les irrégularités d'un système réduisant ainsi les
risques de perte d'une organisation. Il est donc nécessaire que le
contrôle interne et l'audit interne collabore de manière
très étroite, d'où la nécessité d'avoir un
système d'information bien établi et cohérent.
2- L'étude des cas antipodes.
Comme énoncé plus haut, nous avons effectué
une enquête auprès de trois établissements de micro finance
camerounaises non pas en vue de confronter les
résultats obtenus à ceux de notre cas pilote
à savoir Afriland First Bank, mais plutôt dans le but de trouver
des éléments nouveaux pouvant compléter les
résultats de notre étude de cas. A cet effet, nous avons
procédé à une enquête dont la collecte de
donnée a été effectuée par des entretiens
semi-directifs simplifiés avec des responsables d'audit de ces
entreprises.
Pour ce faire, il nous a semblé nécessaire, avant
de présenter les résultats de l'enquête, de
présenter brièvement ces entreprises
2-1- Présentation des entreprises
Tableau 17 : présentation des
établissements de micro finance
Dénomination
|
Crédit communautaire d'Afrique
|
First Trust Savings and Loans
|
RENAPROV Finance SA
|
Sigle
|
CCA
|
FIRST
|
RENAPROV
|
Statut juridique
|
SA
|
SA
|
SA
|
Date de création
|
Décembre 1997
|
1996
|
1996
|
Capital Social
|
2 milliards
|
|
|
Siège social
|
Yaoundé
|
Yaoundé
|
Yaoundé Ekounou
|
Nombre d'employés
|
320
|
168
|
105
|
Nombre d'agences
|
29
|
18
|
5
|
GUIDE D'ENTRETIEN ADMINISTRE DANS LES ETABLISSEMENTS
DE MICROFINANCE
Thème 1 : Organisation de l'audit
interne
1- Quelle est la place de l'audit interne dans l'organigramme de
la société ?
2- Quels sont les objectifs de l'audit interne ?
3- Quelle est la démarche générale d'audit
interne dans votre établissement ?
Thème 2 : Typologie des audits
effectués
1- Quels sont les différents types d'audit que vous
pratiquez ?
2- Quelle est la particularité de chaque type ?
3- Pensez-vous qu'il y'en a dont on peut se passer ?
Thème 3 : Principaux risques de
l'activité
1- Quels sont les différents risques auxquels vous faites
face dans votre quotidien ?
2- Avez-vous fait une cartographie des risques ?
Thème 4 : Evaluation de la performance
financière
1- Pour vous, qu'est ce que la performance ?
2- Et la performance financière ?
3- Selon vous êtes-vous une entreprise performante ?
4- Si oui, pourquoi ?
5- Comment évaluez-vous votre performance ?
6- Quels sont les indicateurs de performance que vous utilisez
?
Thème 5 : Contribution de l'audit interne
à la performance financière
1- Pensez-vous que la pratique de l'audit interne a une
influence sur performance de votre établissement ?
2- Si oui, comment ?
3- Les recommandations des auditeurs sont-elles toujours mises
en application ?
Thème 6 : présentation de
l'entreprise et du dirigeant rencontré
Identification de l'entreprise
Dénomination
Sigle
Statut juridique
Date de création
Capital Social
Chiffre d'affaire
Siège social
Nombre d'employés
Identification de
l'interviewé
Nom et prénom Fonction
2-2- Analyse des données
L'analyse faite à partir des données
collectées dans les cas antipodes a été une analyse de
contenu. Il découle des propos des interviewés que :
La fonction d'audit est une fonction capitale pour le
développement d'une entreprise, quel que soit le secteur
d'activité dans lequel elle se déploit. De tous les types d'audit
généralement pratiqués dans les entreprises, à
savoir l'audit de conformité, l'audit de gestion, l'audit
stratégique et l'audit financier, on ne peut se passer d'aucun, mais
l'accent est généralement mis sur l'audit de gestion et l'audit
de financier.
Dans ces trois entreprises, les fonctions d'audit interne et
de contrôle interne sont cumulées par le même agent,
l'inspecteur. Ceci est du selon eux au volume des activités qui n'est
pas aussi dense que celui des banques. Par ailleurs chaque agent exerce un
contrôle de premier niveau à son poste de travail,
déjà pour s'assurer de l'exhaustivité et de la
conformité de toutes les opérations.
Les risques majeurs sont le risque de crédit, comme
dans tout établissement financier, les risques de fraudes et les risques
opérationnels beaucoup plus liés à la
sécurité. Une cartographie des risques a été
effectuée.
A la CCA par exemple, l'accent est mis sur le contrôle
des opérations diverses parce que selon l'auditeur, c'est un compte qui
laisse champ libre à des opérations frauduleuses de la part des
opérationnels.
Pour ce qui est de la performance financière, FIRST
STRUST considère qu'une entreprise est performante lorsque ses comptes
sont équilibrés c'est-à-dire lorsque toutes les charges
sont couvertes de manière à dégager une marge.
Le RENAPROV évalue la performance financière de
l'entreprise à partir des résultats obtenus durant l'exercice. Un
résultat positif est signe de bonne santé financière et
donc de bonne performance. Par ailleurs l'auditeur pense que l'audit interne a
un effet indubitable sur la performance du seul fait de son existence car il
permet de discipliner les comportements opportunistes des agents de
l'entreprise.
A FIRST TRUST, la pratique de l'audit interne permet de
réduire les risques que ce soit de crédit ou
opérationnels, à condition que les recommandations des auditeurs
soient prises en compte, et que les auditeurs suivent eux même la mise en
oeuvre de ces recommandations.
A la CCA et au RENAPROV, en plus de la prise en compte des
recommandations, les auditeurs pensent que l'appui de l'audit interne au
contrôle interne permet une bonne application des règles de
gestion et diminue les risques d'erreurs, et de pertes, ce qui permet
d'améliorer la rentabilité et donc la performance
financière. Par ailleurs, il ressort des propos des auditeurs des trois
entreprises que mis à part le suivi des recommandations des auditeurs,
la qualité des recommandations émises, émanant
elle-même de la qualité des auditeurs, joue un rôle
très important et permet une amélioration de la qualité
des services et des produits de l'entreprise. Il est donc primordial pour
l'entreprise que les recommandations des auditeurs soient pertinentes et bien
adaptées.
Section 2 : L'audit interne pour une meilleure
performance financière
Dans cette section, nous avons analysé les
données que nous avons obtenus à partir de la collecte tout en
montrant leur impact sur les ratios de performance financière que nous
avons présenté plus haut ; puis nous avons présenté
les résultats issus de l'enquête que nous avons menée
auprès d'autres entreprises.
1- Présentation des résultats
obtenus
Les analyses que nous avons faites ont été
basées sur le contenu des documents utilisés lors de
l'étude documentaire, notamment partant des constats jusqu'aux
recommandations. Il sera question pour nous dans cette section de montrer quel
a été l'impact des missions d'audit interne effectuées sur
les résultats de la banque, et donc sur la performance, notamment
financière.
1-1- Audit des engagements
La prise en compte des recommandations des auditeurs a permis
de recouvrer des sommes supposées perdues, d'augmenter les ressources de
l'unité auditée, de réduire les dépassements, de
limiter les anticipations sur les crédits, et donc de réduire les
risques de crédit. Il est nécessaire ici de faire la part du
contrôle interne qui en amont (contrôle de premier niveau) fait
respecter les règles édictées par la direction en veillant
au patrimoine de l'entreprise. Tout ceci a eu un impact considérable sur
les ratios prudentiels édictés par la COBAC, sur les ratios
d'efficacité et d'efficience de la banque, sur le résultat
global.
1-1-1- Impact sur les ratios prudentiels
> Ratio de couverture de risque ou ratio
Macdonough Total des FP
>= 8%
Risques crédit + risques de marché + risque
opérationnels
La réduction des dépassements, la baisse des
débits non autorisés et la réduction des anticipations sur
les crédits a permis de limiter les risques de crédit et donc de
les ramener à un niveau acceptable, le risque de crédit
étant constitué par l'ensemble des crédit détenus
par les clients de la banque. Ce qui contribue à maintenir le ratio de
couverture des risques dans la fourchette prévue car si
- « risques de crédit » , « ratio de
couverture de risque »
- « risques de crédit » , « ratio de
couverture de risque » (toute chose
restant égale par ailleurs)
> Coefficient de transformation
Ressources à plus de cinq ans
Coefficient de transformation = > 60%
Emplois à plus de cinq ans
On an noté une augmentation des ressources de 17,28% ce
qui également un impact sur le coefficient de transformation de la
banque car si :
- Ressources , « coefficient de transformation »
- Ressources , « coefficient de transformation »
1-1-2- Impact sur la rentabilité
Résultat net de l'exercice
ROE =
Capitaux propres
La pratique de l'audit interne a permis un recouvrement plus
rapide des créances ; en effet, dans le cas où les
créances n'étaient pas recouvrées à temps, les
crédits seraient provisionnés et auraient entrainé une
réduction du résultat net de la banque et en même temps une
réduction des fonds propres, ce qui témoignerait de la mauvaise
santé financière de la banque car :
- Si capitaux propres , ROE : la rentabilité des capitaux
propres
s'opèrera dans un délai plus long.
Résultat net + intérêt des
emprunts
ROI =
Total du bilan
Le retour sur investissement en prend également un coup
parce que la baisse du résultat net entraine la baisse du ROI
d'où un relai de retour sur investissement plus long, ce qui n'est pas
très bon signe pour les actionnaires ayant investi à la
banque.
1-1-3- Impact sur la création de
valeur
EVA= (re-k) x C
Le recouvrement rapide des créances qui a
entrainé une augmentation des fonds propres de la banque a
également entrainé une amélioration de la
rentabilité économique, et par ricochet celle de la «
Economic Value Added », mesure économique de la création de
valeur.
1-1-4- Impact sur le résultat
Résultat d'exploitation = Résultat brut
d'exploitation - Coût du risque
Des créances qui avaient été
provisionnées et qui auraient pu être perdues ont
été recouvrées. Etant donné que ce résultat
prend en compte le risque de contrepartie avec les dotations aux provisions
pour dépréciations de créances, une réduction du
risque de crédit et donc des provisionnements au titre de
créances douteuses diminue le coût du risque et par ricochet le
résultat d'exploitation qui constitue un solde tout à fait
significatif de la performance financière de la banque, avec la marge
réalisée sur l'ensemble de ses activités.
1-2- Audit de l'exploitation
Près de la moitié des anomalies
constatées dans cette unité ont été
corrigées : serrures défectueuse, (risque de vol), tenue du
guichet par une stagiaire (expérience non encore confirmée,
risque d'erreurs, effets sur la confiance et la sécurité de la
clientèle...). Tout cela a eu un impact sur le risque
opérationnel ; en effet cela a contribué à
réduire les risques opérationnels et donc à accroitre le
ratio de couverture de risques.
1-3- Audit juridique, administratif et
enquêtes
La prise en compte des recommandations a permis d'accroitre
l'efficacité des agents de l'unité à travers la pratique
de réunions plus courtes et moins fatigantes, leur permettant de
continuer leur travail dans de bonnes conditions, limitant ainsi les risques
d'erreurs lors du traitement des dossiers journaliers. Cet audit a
donc permis de résoudre des problèmes administratifs dans
l'unité, réduisant ainsi les risques opérationnels, et
accroissant le ratio de couverture des risques.
1-4- Audit comptable et financier
Les recommandations de l'auditeur comptable et financier ont
été prises en compte en quasi-totalité et les comptes
généraux ont été assainis. Le passage de l'audit a
amené les agents opérationnels du front et du back
office à être plus vigilants et cela se démontre dans
le taux de réduction des anomalies, qui n'est pas sans influence sur le
ratio Macdonough, le ratio de couverture des risques. En effet
l'assainissement des comptes généraux montre la nette
réduction des risques opérationnels, assainissant
également la situation de la banque.
1-5- Audit informatique et organisation
- Les anomalies ayant induit des pertes significatives ont
été pour la plupart corrigées soit environ 55,17% des
anomalies décelées : l'audit a donc permis non seulement de les
déceler, mais en plus de les corriger, réduisant ainsi le taux de
pertes de moitié. La réduction des pertes ici
entraine une
augmentation du résultat de la banque et
donc de la performance financière à travers le ROI et le ROE, le
Taux de marge brute d'exploitation et le résultat
d'exploitation.
- les légèretés et les négligences
des contrôleurs informatiques ont été mises en relief et
corrigées; cela a entrainé une réduction des
risque opérationnels, soit une amélioration du ratio de
couverture des risques, et donc de la performance
financière.
- La prise en compte des recommandations a permis
d'économiser plus d'une trentaine de millions, rendant ainsi la banque
plus efficiente.
Tout ceci nous permet déjà de valider deux de nos
propositions de recherche :
i) La performance d'une entreprise peut être
évaluée à travers sa capacité à atteindre
les objectifs de rentabilité qu'elle s'est fixée.
En effet l'étude de cas que nous avons
réalisé nous révèle que la performance est
mesurée à partir des indicateurs de performance instaurés
d'une part par la banque et d'autre part par la COBAC. Ces indicateurs
représentent les objectifs que la banque se fixe pour surveiller
l'évolution de son l'activité et de sa performance. La COBAC
évalue la performance de la banque à travers les ratios
prudentiels qu'elle reçoit périodiquement de la banque à
travers le CERBER.
ii) La performance d'une entreprise peut être
accrue grâce au respect scrupuleux des recommandations des auditeurs par
les opérationnels, et aussi par un suivi permanent de l'application de
celles-ci.
L'étude de notre cas pilote laisse transparaitre que
les auditeurs effectuent régulièrement des missions de suivi pour
surveiller l'application des recommandations émises lors des missions
précédentes. L'étude des rapports de mission nous a
révélé qu'après les missions de suivi, les
opérationnels mettaient en application les recommandations des auteurs,
et l'analyse de l'application de ces recommandations nous a montré son
impact sur les différents indicateurs de performance et donc sur la
performance financière de la banque.
2- Résultats de l'analyse des cas de
détection.
L'analyse des cas de détection et de correction de
fraudes par le contrôle interne en amont et l'audit interne par la suite
nous montre la collaboration qui doit exister entre les deux services,
d'où la nécessité d'un système d'information
efficace. Cela nous a permis de voir comment l'audit interne, dans son
management de l'organisation et par ses conseils n'a pas hésité
une seule seconde à soutenir le contrôle interne lorsque le besoin
s'est fait ressentir. Son rôle ne s'est de ce fait pas
arrêté à donner des conseils ; il est allé plus loin
en proposant des recommandations en mettant sur pieds des dispositifs
permettant de stopper et de prévenir les risques.
Dans le premier cas par exemple, une procédure de
dérogation a été mise sur pied de manière à
renforcer le contrôle au niveau de toutes les opérations ayant un
montant élevé, notamment les retraits.
Dans le second cas, les accès au système
informatique ont été encore plus limités. Les niveaux
d'accès sont de plus en plus stricts limitant ainsi le champ de chaque
agent ; cela a permis que chaque agent ne fasse que ce que le système
permet au profil de son poste d'effectuer, limitant ainsi les risques de
fraudes.
Tout ceci nous permet encore de valider l'une de nos
propositions de recherche :
iii) l'audit interne peut contribuer à rendre
l'entreprise davantage performante en évaluant le système de
management, de contrôle interne et de gestion financière de
celle-ci, en donnant des recommandations et des conseils.
3- Les résultats de l'étude de cas
antipodes
L'objectif de l'étude des cas antipodes était de
recenser non seulement des éléments qui pourraient nous permettre
de corroborer nos propositions de recherche, mais aussi de trouver des
éléments nouveaux qui pourraient éventuellement nous
permettre approfondir notre étude.
Il en résulte que la fonction d'audit interne est une
fonction majeure et essentielle pour le bon déroulement des
activités d'une entreprise. En effet, l'audit interne permet,
grâce aux recommandations des auditeurs et au soutient du contrôle
interne, de réduire les risques de crédit ainsi que les risques
opérationnels, ce qui permet d'améliorer la performance
financière de l'entreprise qui, elle, se
mesure par l'aptitude de l'entreprise à
réaliser des résultats positifs. En outre, il a
été noté que pour que ceci soit possible, il est essentiel
que les recommandations des auditeurs soient pertinentes et fiables. Ceci nous
a amené à compléter nos propositions de recherche en
émettant la suivante.
iv) La qualité des recommandations émises
par les auditeurs est un élément fondamental dans
l'amélioration de la performance d'une entreprise.
Eu égard à tout ce qui précède,
nous pouvons dire sans risque de nous tromper que la pratique de l'audit
interne a bel et bien un effet non négligeable sur l'amélioration
de la performance d'une entreprise.
4- Perspectives et recommandations
La qualité des recommandations émises par les
auditeurs, comme nous l'avons constaté plus haut, est un
élément essentiel dans l'amélioration de la performance
d'une entreprise. A cet effet, il est nécessaire que les auditeurs
soient aptes à bien mener les investigations et à fournir toutes
les informations dont l'entreprise a besoin pour limiter les risques auxquels
elle fait face au quotidien.
L'auditeur interne est un collaborateur de l'entreprise. Il
doit avoir des caractéristiques considérées comme
culturelles, au sein de l'organisation, par les membres de son encadrement,
afin de mieux appréhender, comprendre, assimiler, promouvoir la culture
de l'entreprise. Il doit aussi démontrer sa loyauté vis-vis- de
l'organisation, faire prévaloir l'intérêt de celui-ci sur
son intérêt personnel. Ces qualités peuvent prendre la
forme, par exemple, d'une adhésion permanente au pacte social, à
la politique de personnel, à l'acceptation de la mobilité de
fonction à fonction, et de sa disponibilité (Bouquin H., 2007).
Il est donc primordial de bien choisir l'équipe avec laquelle l'on veut
cheminer car la survie de l'entreprise en dépend.
La grille qui suit peut servir de support pour la
sélection, le recrutement et l'évaluation d'un auditeur. Les
banques camerounaises gagneraient à utiliser cet outil pour optimiser
les choix de leurs auditeurs.
Tableau 18 : proposition de grille pour le recrutement et
l'évaluation des auditeurs
Personnalité et indépendance
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Indépendance d'esprit
Courage, ténacité, résistance au
stress
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Ethique
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Bon sens
Adaptabilité au changement, à l'inter
culturel
Analyse Synthèse Flair
Chance
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Flexibilité
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Esprit d'équipe
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Communication écrite, orale
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Capacités linguistiques
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Formateur
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Qualités de management
- Globalisation
- Anticipation
- Réactivité
- Organisation et méthode
- Coordination
- Motivation des individus
- Sens des délais
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Sources : Bouquin H. et Becours J.C.
(2007)
Par ailleurs, nous avons noté que l'une des causes
majeures ayant provoqué les fraudes dans notre étude de cas
monosite est l'incompatibilité de fonction notée au niveau du
service de contrôle comptable. En effet permettre à une personne
de passer des écritures et de contrôler ces mêmes
écritures est une issue favorable à des malversations
financières.
Il serait judicieux de réorganiser ce service en
limitant les accès des contrôleurs comptables de telle sorte
qu'ils contrôlent juste et fassent des rapports de contrôle
à une autre division pour action.
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