neUNIVERSITE CATHOLIQUE D'AFRIQUE CENTRALE
INSTITUT CATHOLIQUE DE YAOUNDE
Faculté de Sciences Sociales et de Gestion
Master professionnel en Développement et Management des
Projets en Afrique
Mémoire présenté et soutenu en vue de
l'obtention du master professionnel en Développement et
Management des Projets en Afrique
Emmanuel NGUEYANOUBA, Sous la direction
de Claude ABE
Maîtrise en Sciences Sociales
Chargé de cours
option Socio-Anthropologie
Yaoundé, mai 2007
Sommaire
SOMMAIRE II
SIGLES ET ABRÉVIATIONS IV
REMERCIEMENTS XI
INTRODUCTION 1
I.CADRE THEORIQUE DE L'ÉTUDE 1
I.1. LE CONTEXTE DE LA MISE EN oeUVRE DE L'APPROCHE GESTION
AXÉE SUR LES RÉSULTATS (GAR) 1
I.2. OBJET ET JUSTIFICATION DE L'ÉTUDE 3
I.3. INTÉRÊTS 4
I.4.PROBLÉMATIQUE 5
I.5. HYPOTHÈSES 8
II. MÉTHODOLOGIE 9
II.1. OBSERVATION PARTICIPANTE: CAS PRATIQUE D'ÉLABORATION
D'UNE MATRICE DE LA GAR ET DE CANEVAS DE SUIVI ÉVALUATION AXÉS
SUR LES RÉSULTATS 9
II.2. RECHERCHE DOCUMENTAIRE 10
II.3.LES ENTRETIENS 10
CHAPITRE I : AUX ORIGINES DE L'APPROCHE GESTION AXEE
SUR LES RESULTATS 11
I. LA GESTION AXEE SUR LES RESULTATS A L'AGENCE
CANADIENNE DE DEVELOPPEMENT INTERNATIONAL 11
0I.1.CONTEXTE DE LA GESTION AXÉE SUR LES RÉSULTATS
12
I.2. HISTORIQUE DE LA GESTION AXÉE SUR LES
RÉSULTATS 13
II. DEFINITION ET FONDEMMENTS THEORIQUES DE L'APPROCHE DU
DEVELOPPEMENT PAR LA GAR 15
II.1. DÉFINITION 15
II.2. FONDEMENTS DE LA GAR 18
III. LA GAR ET QUELQUES METHODES DE GESTION DE
PROJETS : LA MÉTHODE DU CADRE LOGIQUE (MCL), LA GESTION DU CYCLE DE
PROJET (GCP) ET LA PLANIFICATION PAR OBJECTIFS (PPO) 19
III.1. LA MÉTHODE DU CADRE LOGIQUE (MCL) 20
III.2. LA GESTION DU CYCLE DE PROJET 25
III.3. LA PLANIFICATION PAR OBJECTIF 26
III.4. LES LIMITES DE LA GAR 30
CHAPITRE II : LA GESTION AXEE SUR LES RESULTATS AU
SEIN DU SYSTEME DES NATIONS UNIES ET AU PNUD 31
I.CONTEXTE DE LA GAR AUX NATIONS UNIES 31
II. DÉFINITION ET FONDEMENTS DE LA GAR AU SEIN DU
SYSTÈME DES NATIONS UNIES 32
II.1. DÉFINITION 32
II.2. FONDEMENTS DE LA GAR AU SEIN DU SYSTÈME DES NATIONS
UNIES 33
III.LA GAR AU BUREAU DU PROGRAMME DES NATIONS UNIES POUR
LE DÉVELOPPEMENT AU TCHAD 38
III.1.LE BUREAU DU PNUD AU TCHAD 38
III.2.L'EXPÉRIMENTATION DE L'APPROCHE GAR PAR LE BUREAU DU
PNUD AU TCHAD 39
CHAPITRE III : LES PROJECTIONS DE LA GAR AU BUREAU
DU PNUD AU TCHAD : LES OUTILS ET LEURS MECANISMES D'ELABORATION
41
I. LES OUTILS DE L'APPROCHE GESTION AXÉE SUR LES
RÉSULTATS AU BUREAU DU PNUD AU TCHAD 41
I.1. LE COMMON COUNTRY ASSESSMENT ET SES MÉCANISMES
D'ÉLABORATION 42
I.2. LE PLAN-CADRE DES NATIONS UNIES POUR L'AIDE AU
DÉVELOPPEMENT ET SES MÉCANISMES D'ÉLABORATION 43
I.3. LE COUNTRY PROGRAMME ACTION PLAN (CPAP) ET SES
MÉCANISMES D'ÉLABORATION 46
II. ANALYSE DE LA SITUATION DE DÉVELOPPEMENT DU
PAYS 50
II.1. DONNÉES SOCIOÉCONOMIQUES ET POLITIQUE DE BASE
SUR LE TCHAD 51
III. PRINCIPAUX DÉFIS DE DÉVELOPPEMENT
53
III.1. LE DÉFI DE LA PAUVRETÉ 53
III.2. LA FAIBLESSE DES CAPACITÉS DE RÉPONSE
À LA PAUVRETÉ. 54
III.3. LES CONTRAINTES STRUCTURELLES AU DÉVELOPPEMENT
HUMAIN. 55
CHAPITRE IV. LES REALITES DE LA MISE EN OEUVRE DE LA
GAR : LA GESTION DU PROGRAMME 58
I. LE SOUS-PROGRAMME GOUVERNANCE 59
II. LE SOUS PROGRAMME LUTTE CONTRE LA PAUVRETÉ
60
III. GESTION DU PROGRAMME 61
III.1. MISE EN oeUVRE DU PROGRAMME ET MODES D'EXÉCUTION
62
III.2. STRUCTURE GLOBALE DE GESTION DU BUREAU 65
III.3 SUIVI ÉVALUATION ET DISPOSITIONS FINALES DU
PROGRAMME 66
CONCLUSION 71
ANNEXES 76
BIBLIOGRAPHIE 83
TABLE DES MATIÈRES 86
Sigles et Abréviations
ACDI : Agence Canadienne de Développement
International (Voir CIDA)
ACL : Approche (ou Analyse) du Cadre Logique
ACT : Assisting Communities Together
AGAR : Approche Gestion Axée sur les
Résultats
APD : Aide Publique au Développement
ASDI : Agence Suédoise de Développement
International
AUSAID: Australian Agency for International Development
AWP: Annual Work Plan (Voir PTA)
BCP : Bilan Commun de Pays (voir CCA)
BCR : Bureau Central du Recensement
BEDPP : Bureau des Evaluations et Division de la
Politique et de la Planification
BVGC : Bureau du Vérificateur
Général du Canada
CAD : Comité d'Aide au Développement
CCA : Common Country Assessment (Voir BCP)
CIDA : Canadian International Development Agency (Voir
ACDI)
CLAR : Cadre Logique Axé sur les
Résultats
CPAP: Country Programme Action Plan (Voir PAPP)
CPD: Country Programme Document (Voir DPP)
CRS : Cadre de Résultats Stratégiques
DCAP : Direction de la Coordination des Activités
en matière de Population
DEX: Direct Execution
DFID: Department For International Development
DPP: Document de Programme Pays (CPD)
DSRP : Document de Stratégie de Réduction
de la Pauvreté
DURAH : Développement Urbain et
Amélioration de l'Habitat.
EP : Equipe Pays
FASR : Facilité d'Ajustement Structurel
Renforcée
FNUAP : Fond des Nations Unies pour les Activités
en matière de la Population (Voir UNFPA)
FRPC : Facilité pour la Réduction de la
Pauvreté et pour la Croissance
FSSG : Faculté de Sciences Sociales et de Gestion
GAR : Gestion Axée sur les Résultats (Voir
RBM)
GCP : Gestion du Cycle de Projet
GICP : Gestion Intégrée du Cycle de Projet.
GNUD : Groupe des Nations Unies pour le
Développement
GOPP : Goal Oriented Project Planning
IDH : Indice de Développement Humain
Km : Kilomètre
MCL : Méthode du Cadre Logique
MDG : Millenium Development Goals
MDMPA : Master en Développement et Management des
Projets en Afrique
MFR: Managing For Results
MYFF: MyltiYear Fund Framework
NEX: National Execution
NORAD: Norvegian Agency for Developpement
OCDE : Organisation de Coopération et de
Développement Economiques
OIT: Organisation Internationale du Travail
OMS : Organisation Mondiale de la Santé
ONG : Organisation Non Gouvernementale
ONU : Organisation des Nation Unies
PAM : Programme Alimentaire Mondial
PAPP: Plan d'Action de Programme Pays (Voir CPAP)
PCM: Project Cycle Management
PFP : Plan de Financement Pluriannuel (Voir MYFF)
PIB : Produit Intérieur Brut
PIPO: Planification des Interventions Par Objectifs
PMSU : Programme Management Support Unit
PNUAD : Plan-Cadre des Nations Unies pour l'Aide au
Développement (Voir UNDAF)
PNUD : Programme des Nations Unies pour le
Développement (Voir UNDP)
PPO: Planification des Projets par Objectifs
PPOO: Planification des Projets Orientés Objectifs
PPPO: Planification Participative de Projet par Objectifs
PSER : Planification Suivi Evaluation Réalisations
PTA : Plan de Travail Annuel (Voir AWP)
RBM: Results-Based Managment (Voir GAR)
RCA : République Centrafricaine
RGPH : Recensement Général de la Population
et de l'Habitat
SBAA : Standard Basic Assistance Agreement
SDC : Agence de Coopération Suisse
SEPO: Succès - Echecs - Potentialités -
Obstacles (Voir SWPO)
SIDA : Syndrome D'immunodéficience Acquis
SMART: Specific, Measurble, Attainable, Relevant, Trackable ou
encore, Specific, Measurable, Accurate ou Approuved, Realistic, et Timebound
SNU : Système des Nations Unies
SWPO : Success - Weaknesses - Potentials - Obstacles (Voir
SEPO)
TDR : Termes de Référence
TVA : Taxe sur la Valeur Ajoutée
UCAC : Université Catholique d'Afrique Centrale
UE : Union Européenne
UNDAF: United Nations Development Assistance framework (Voir
PNUAD)
UNDP: United Nations Development Programme (Voir PNUD)
UNESCO: United Nations' Organisation for Education, Science
and Culture (voir Organisation des Nations Unies pour l'Education la Science et
la Culture)
UNFPA: United Nations Fund for Population's Activities (Voir
FNUAP)
UNICEF : United Nations International Children's
Emergency Fund (voir Fond des Nations Unies pour l'Enfance)
UNMAS : Service de déminage des Nations Unies
UPS : Unité des Politiques et Stratégies
USAID: United State Agency For International Development
VIH : Virus d'Immunodéficience Humaine
VNU : Volontaires des Nations Unies
ZOPP : Ziel Orientierte Project Planung
Á ma mère DADEMADJE Marie
REMERCIEMENTS
Au seuil de ce mémoire, il est de bon ton de formuler
mes remerciements aux personnes et institutions dont les services m'ont permis
de commettre cette étude.
Je nomme en premier lieu, le Dr. Claude ABE
qui m'a réitéré sa confiance en mettant à mon
profit pour une deuxième fois1(*) sa disponibilité en conduisant cette
étude. A travers lui, j'exprime mes remerciements à toutes les
enseignantes et tous les enseignants de la Faculté de Sciences Sociales
et de Gestion (FSSG) qui ont contribué chacune et chacun dans sa
discipline à ma formation.
Je m'en voudrais de manquer de reconnaissance à mes
deux encadreurs de stage, Mlle MONTEMURRO Marzia et M.
NGUEBETAN TOTINON Merlin qui ont
consacré leur temps considéré comme très
précieux dans cette organisation pour non seulement m'initier au travail
professionnel mais aussi pour baliser les préoccupations
académiques à certains égards trop ambitieuses que j'ai
nourries au départ de cette étude. Les orientations que je
reçus de M. ADAMA Toé,
Représentant Résident adjoint du Bureau du PNUD au Tchad sont
sans doute celles qui ont le mieux conforté et rendu décisives
les préoccupations de mon étude. Je lui formule à cet
égard mes francs remerciements. Que l'ensemble du personnel du PNUD
veuille bien trouver ici l'expression de ma gratitude pour tous les apports
dont ils peuvent se prévaloir dans ma formation professionnelle.
Hors du cadre académique, je ne saurais faire
économie de ma reconnaissance à l'égard de toutes les
personnes (parents et amis) qui m'ont fourni des aides financières,
morales et affectives nécessaires me permettant de braver les
difficultés extra-académiques que j'ai rencontrées au
cours de ce travail. J'épargnerais aux lecteurs l'exposé d'une
liste interminable de personnes qui, au demeurant, se reconnaîtront comme
destinataires de ce sentiment.
INTRODUCTION
I.CADRE THEORIQUE DE l'ÉTUDE
I.1. Le contexte de la mise en oeuvre de l'approche
Gestion Axée sur Les Résultats (GAR)
La performance des organisations de développement est
aujourd'hui au coeur des systèmes de gestion des programmes/projets et
des finances tant publics que privés dans la plupart des pays du monde
mais surtout dans les pays en voie de développement. Aujourd'hui, les
contribuables, les partenaires et les bailleurs de fond qui financent l'action
de développement sont de plus en plus exigeants quant aux
retombées de leurs contributions au développement. Leur attention
s'est graduellement déplacée des « produits »
de développement vers les « résultats »
depuis le début des années 90. A l'opposé, et comme le
relève fort bien Hédia Hadjaj Castro (2004 :21)
« certaines ONG [de développement] revendiquent
une sorte de management par opportunisme qu'elles opposent au management par
les résultats. » Les approches, les méthodes, les
outils et les méthodologies utilisés lors des interventions de
développement sont considérés comme des
éléments très déterminants de la performance des
organisations de développement. C'est probablement entre autre chose,
cette idée qui a justifié - heureusement ? - le dynamisme du
management organisationnel en perpétuel changement.
En effet, le changement managérial est marqué
par la production d'une série de méthodes et outils de gestion
qui sont autant d'éléments d'approches et de méthodologies
différentes de l'intervention en développement. Toute chose qui a
pour finalité, selon les époques et les organisations, de
réaliser des produits de développement, des objectifs de
développement...des résultats de développement.
La Gestion Axée sur les Résultats s'inscrit dans
cette mouvance, mais c'est sans doute une approche de référence
actuellement dans la plupart des organismes de développement à en
croire l'Agence Canadienne de Développement International (l'ACDI) qui
relève qu'elle est adoptée par une gamme de pays de
l'Organisation de Coopération et de Développement Economiques
(OCDE) et plusieurs agences de coopération au
développement2(*).
C'est au sein des Etats membres de l'OCDE que se situe le contexte
institutionnel de la GAR. En effet, le secteur public de nombreux pays -
membres pour la plupart de l'OCDE - a fait l'objet de vastes réformes en
réponse à des pressions économiques, sociales et
politiques. Selon différentes sources notamment le document de
synthèse du rapport en trois parties sur la gestion axée
sur les résultats dans le Système des Nations Unies
(2004 :3 ), « les déficits publics, les
problèmes structurels, l'augmentation de la concurrence, la
mondialisation, le manque de confiance dans l'Etat et la demande croissante de
services plus efficaces et mieux adaptés aux besoins, ainsi que les
nouvelles exigences en matière de responsabilité et de
transparence, sont autant de facteurs qui ont contribué à cette
évolution.» Ceci justifie l'urgence d'une stratégie
permettant l'accroissement de l'efficacité des programmes et politiques
de développement des Etats.
Plus généralement encore, l'ACDI (2006 :2)
écrit que « ces dix dernières années, les
gouvernements du monde entier ont subi des pressions de plus en plus fortes
pour démontrer qu'ils utilisent efficacement les ressources publiques.
Les préoccupations du public relatives à la réduction de
la dette nationale, la baisse de la confiance dans le leadership politique, la
mondialisation de l'économie, le libre-échange et, par
conséquent, une concurrence accrue sur le marché libre, ont tous
été des facteurs importants. Ces pressions mondiales ont
contribué à l'apparition de démarches de gestion
axée sur le rendement et les résultats dans le secteur public.
« Réinventer le gouvernement », « faire plus avec moins
», « démontrer des résultats souhaités par les
citoyens » sont devenus des slogans populaires pour décrire la
transition vers la nouvelle gestion du secteur public qui prévaut dans
des pays de l'OCDE comme la Grande-Bretagne, l'Australie, la
Nouvelle-Zélande et les États-Unis. »
Et c'est en réaction à cet impératif que
la Gestion Axée sur les Résultats a été
inventée par l'ACDI et utilisée par les pouvoirs publics de
nombreux Etats. A cela, il convient d'ajouter la diminution des ressources
financières destinées aux actions de développement ces
dernières années. Cette difficulté financière est
l'un des éléments du contexte qui justifie ici comme dans le
Système des Nations Unies l'adoption de la Gestion Axée sur les
Résultats. On peut lire au niveau de l'Organisation mère
même que «depuis plusieurs années, l'ONU se trouve dans
une situation financière globalement précaire du fait que de
nombreux Etats membres continuent de ne pas acquitter intégralement et
dans les délais leurs contributions
obligatoires. »(ONU ; 2006 :23).
En revanche, pour garder la confiance des contribuables et des
bailleurs de fonds, les organisations doivent faire preuve d'efficacité
et d'efficience plus probantes. Ce qui s'est traduit - à titre d'exemple
tel que nous venons de le mentionner dans les paragraphes ci-dessus - par
l'invention et l'utilisation de l'approche « Gestion Axée sur
les Résultats » communément abrégée
« GAR » par le gouvernement canadien pour la gestion des
programmes et politiques de développement du secteur public et, de
manière générale la gestion des dépenses publiques
de sorte à rendre compte aux contribuables canadiens de plus en plus
exigeants sur les résultats des dépenses publiques. Mais la GAR
n'est pas restée cloisonnée dans l'administration publique de
l'Etat canadien. Elle a été rapidement empruntée par les
entreprises privées qui l'ont adoptée comme approche de gestion
ainsi que certains États membres de l'OCDE comme indiqué
ci-dessus. En 1999, son adoption par le Programme des Nations Unies pour le
Développement (PNUD) fait partie - là aussi - d'une plus grande
reforme de l'administration de ce Programme (PNUD ; S.D : 3). La
préoccupation majeure qui guide cette étude est un questionnement
sur l'expérience de la mise en ouvre de cette approche par un bureau du
PNUD en l'occurrence celui du Tchad.
I.2. Objet et justification de l'étude
L'objet de cette étude a pris forme plus ou moins
définitivement pendant, sinon à l'issue de notre stage au bureau
du PNUD au Tchad dans le cadre d'une formation de Master professionnel en
Développement et Management des Projets en Afrique (MDMPA) suivie
à l'Université Catholique d'Afrique Centrale (UCAC,
Yaoundé). Le stage a débuté par la conception d'une
matrice de Gestion Axée sur les Résultats3(*).Cette matrice définit un
plan de travail pour la mise en oeuvre de notre projet de stage.
Et selon la tradition de l'UCAC relative notamment au master
professionnel en Développement et Management des Projets, nous avons
engagé une réflexion plus importante de ce thème de stage
dans le cadre d'un mémoire.
C'est pourquoi nous avons choisi d'aller au-delà d'un
exposé plat des résultats de notre démarche, de la
conception de la matrice définissant le plan de travail du stage
à sa mise en oeuvre selon l'approche GAR pour soumettre à une
réflexion deux types de thématiques : nous nous
intéresserons d'une part aux projections des outils et mécanismes
de l'approche Gestion Axée sur les Résultats au bureau du PNUD au
Tchad et d'autre part, nous questionnerons les réalités de sa
mise en oeuvre. Autrement dit, nous nous intéressons à la
question de savoir comment le bureau du PNUD au Tchad se sert de cette approche
de gestion mise au point pour rendre les organisations plus compétitives
dans l'atteinte des résultats attendus d'elles pour planifier et
gérer en ce qui le concerne, les interventions de développement.
Par ailleurs, le choix de ce thème se justifie par
l'actualité même de l'approche comme outil de gestion des
programmes et projets de développement dans le Système des
Nations Unies (SNU) et tout particulièrement au Bureau du PNUD au Tchad.
L'approche GAR ayant pour fondement la définition d'un cadre conceptuel
dans lequel s'inscrivent le Programme4(*) et tous ses projets de développement, on ne
saurait véritablement comprendre la logique des projets que si on
comprend l'approche. D'où notre projet de l'étudier pour le
comprendre.
I.3. Intérêts
L'objectif majeur de cette étude est de soumettre
à la réflexion la méthodologie du PNUD dans son
management du développement au Tchad. Le questionnement de la mise en
oeuvre de l'approche permettra au programme de considérer les
difficultés d'atteinte des résultats notamment du fait de la mise
en oeuvre insuffisante de l'approche et enfin l'analyse permettrait de
considérer la place que le programme accorde à
l'internalisation de l'approche Gestion Axée sur les Résultats.
L'urgence du développement a accordé une
très grande attention (une plus grande attention?) aux actions
visant le changement immédiatement observable, mesurable et
repérable dans le court terme et malheureusement il s'est agi
très généralement de résultats quantifiables voire
quantitatifs. Comment la GAR permet-elle de résorber le déficit
d'attention accordée aux résultats qualitatifs de
développement ?
I.4.Problématique
La Gestion Axée sur les Résultats au Programme
des Nations Unies pour le Développement est une approche qui est
composée de trois éléments essentiels à
savoir a) la planification stratégique ; b) la gestion
stratégique et c) l'analyse de la performance.
En effet, conséquemment à la reforme qu'il
mène depuis 19995(*),
le PNUD a opéré une réorientation considérée
comme stratégique de son approche du développement. Cette
réorientation est intervenue à la suite d'un constat notamment
fait par Zéphirin Diabré (PNUD ; 2002 : 3) lors de
son mandat en tant qu'Administrateur associé où il affirme que
« même des projets efficaces et bien gérés
perdent de leurs sens» du fait qu'ils ne réalisent pas
toujours de façon optimale le changement escompté en termes de
réduction de la pauvreté.
Loin du domaine du management des programmes et projets de
développement, Jean François Revel et Mathieu Ricard dans Le
moine et le philosophe, le bouddhisme aujourd'hui (1997 :35)
observent que « le chercheur ordinaire [...]
éprouve parfois un sentiment de frustration lorsque les grands efforts
ne se traduisent que par des résultats mineurs.»C'est dire que
le souci des résultats n'est pas l'apanage des seuls organismes de
développement. Tout le monde veut des résultats ! L'approche
de la GAR aujourd'hui en vigueur au PNUD mais également dans les autres
agences des Nations Unies, pourvue cependant de quelques nuances subtiles
notamment aux niveaux terminologique et méthodologique, accorde une
place très importante aux résultats.
Du point de vue théorique, les résultats se
caractérisent par leur précision, leur mesurabilité et
leur repérabilité lors de leur formulation. Très
couramment, on s'accorde à considérer ainsi qu'un bon indicateur
de mesure de ces résultats devrait remplir des caractéristiques
SMART à savoir être Spécifique,
Mesurable, Réalisable, Pertinent et Repérable6(*).
En fait, « cette approche vise à
démontrer comment et où le programme apporte une contribution
mesurable à l'élimination de la pauvreté »
(PNUD ; 2002 :3). Elle repose sur les outils de planification comme
le Common Country Assessment (CCA) et le United Nations Development Assistance
Framework (UNDAF). L'innovation majeure consiste dans l'introduction du Country
Programme Action Plan (CPAP) dans la planification du développement au
PNUD comme dans les autres Programmes et Fonds du Système des Nations
Unies. On en voudra pour preuve le constat suivant: « In the
past, linkages between the CPD and specific project documents were not clearly
articulated. The CPAP/AWP adresses this gap in results orientation by
explecitly linking outcomes and outputs in the CPD to activities which are
articulated in the CPAP and AWPs» (UNDP; 2005:2).
Avant l'adoption de l'approche GAR et selon les auteurs du
guide ci-dessus cité, le PNUD utilisait une approche qu'on pourrait
appeler par analogie à la GAR, l'approche axée sur les produits
que les activités sont sensées réaliser. Cela consistait
dans « la transformation d'apports par le jeu d'activités
de programme, de projet et autres comme par exemple une assistance
spécifique ponctuelle fournie en dehors de projets et
programmes » (PNUD ; 2002 :12). La Gestion Axée
sur les Résultats est conçue ce faisant, pour aider les
chargés des programmes et projets à focaliser davantage leur
attention sur les résultats plutôt que sur les processus de
transformation des apports en produits. Avec la GAR, il s'agit de
dépasser le langage de l'action pour arriver au langage de
changement. Qu'est-ce à dire ? Le Bureau des Evaluations
et Division de la Politique et de la Planification (BEDPP) (2003 :4) du
Système des Nations Unies fournit trois éléments
distinctifs suivants de ces deux approches, illustrés par des exemples
que nous empruntons également au document en référence
ci-dessus.
Premièrement, le langage du changement de l'approche
axée sur les résultats « décrit les
changements dans la condition des femmes et des enfants7(*) » tandis que le
langage de l'action propre à l'approche axée sur les produits
« exprime les résultats du point de vue du
fournisseur »8(*).
Deuxièmement le langage du changement de l'approche
axée sur les résultats « établit des
critères de succès précis »9(*) tandis que le langage de
l'action propre à l'approche axée sur les produits
« peut souvent être interprété de beaucoup de
façons différentes.»10(*)
Et troisièmement, le langage du changement de
l'approche axée sur les résultats « se focalise sur
les résultats, et laisse ouvertes toutes les options sur les
façons de les atteindre » tandis que le langage de
l'action de l'approche axée sur les produits « se focalise
sur la réalisation des activités. » Pour
expliciter cette troisième dissemblance, on peut apprécier
respectivement les exemples suivants : « Les enseignants
savent comment enseigner de façon participative », la
manière dont ceci pourra être fait sera clarifiée dans la
description de l'activité et, « former 100
enseignants à l'enseignement participatif. » Ceci dit,
cette nouvelle approche devrait permettre de réaliser efficacement les
effets de développement que recherche le programme et donc de corriger
les lacunes de celle antérieure. Les effets de développement
étant entendus par le PNUD comme une « Modification
effective ou recherchée de la situation de développement que les
interventions [...] cherchent à soutenir. [Ils
correspondent] à un changement dans la situation en matière
de développement entre l'achèvement des produits et la
réalisation de l'impact. Exemples : amélioration du rendement des
rizières, augmentation des revenus des agriculteurs »
(PNUD ; 2002 :5).Les effets de développement, disons-le tout
de suite, est l'expression utilisée par le PNUD pour définir les
résultats de développement dont il est question dans l'approche
GAR et dans le Système des Nations Unies car, comme nous le montrerons
plus loin, les résultats sont définis exactement comme un
changement dans la situation en matière de développement
entre l'achèvement des produits et la réalisation de
l'impact.
Ces effets sont formulés dans le Cadre de
Résultats Stratégiques (CRS) - qui est un des outils fondamentaux
de l'approche GAR au PNUD - et servent de référence à la
formulation des programmes et projets de développement à travers
lesquels on travaille à l'atteinte desdits résultats sur le
terrain.
Notre préoccupation majeure ici est de savoir comment
le Bureau du PNUD au Tchad met en oeuvre la Gestion Axée sur les
Résultats pour atteindre les effets de développement du
Système des Nations Unies dans ce pays. On peut relever d'ores et
déjà que la mise en oeuvre de l'approche GAR
s'opérationnalise à travers la planification et la gestion
stratégiques ainsi que l'analyse de la performance des programmes et
projets. Cette explicitation de la mise en oeuvre de la GAR au PNUD permet de
fonder plus clairement la réflexion sur la planification
stratégique qui est la composante de la GAR la moins
incomplètement adoptée et mise en oeuvre par le Bureau du PNUD au
Tchad. Il est donc question de comprendre, d'une part, en quoi la planification
du développement faite par le bureau du PNUD au Tchad actuellement
participe de la mise en ouvre de l'Approche GAR ; en quoi elle est
axée sur les résultats ? D'autre part, nous aborderons
sommairement la gestion stratégique qui est la dimension pratique en
terme d'exécution des programmes et projets de développement
planifiés par le Bureau du PNUD au Tchad en vue de faire la
lumière sur les réalités de la mise en oeuvre de
l'approche. In concreto, il sera intéressant de savoir comment
les différentes structures de mise en oeuvre du programme et des
projets11(*) participent
à la mise en oeuvre de la Gestion Axée sur les Résultats.
L'évaluation étant généralement
considérée comme une fonction de la gestion, elle sera
abordée dans cette partie pour comprendre l'analyse de la performance du
programme et des projets.
I.5. Hypothèses
0 Premièrement, l'approche Gestion Axée sur les
Résultats adoptée par le Programme des Nations Unies pour le
Développement est progressivement mise en oeuvre par son Bureau de pays
au Tchad à travers la planification et la gestion stratégiques
de développement. En termes d'outils et de mécanismes de mise en
oeuvre de cette approche, le Bureau du Tchad entame un processus de long terme
qu'il amorce par la conception des plans, notamment le Plan d'Action de
Programme Pays, l'élaboration des indicateurs de développement et
des stratégies de gestion.
1 Deuxièmement, et en ce qui concerne les
réalités de la mise en oeuvre de l'approche, les outils de la GAR
demeurent peu connus de l'ensemble du personnel impliqué dans la gestion
du programme du Bureau du PNUD au Tchad. Ceci est dû à un
défaut de son internalisation et de son encrage institutionnel au sein
du Bureau du Programme et dans les équipes de gestion de ses
sous-programmes et projets.
II. Méthodologie
Les matériaux qui ont servi de base à cette
réflexion sont collectés à travers une observation
participante, une recherche documentaire et une série d'entretiens
réalisés à l'occasion du stage professionnel au Bureau du
PNUD au Tchad et dont il sera plus amplement question dans les
développements suivants.
II.1. Observation participante: cas pratique
d'élaboration d'une matrice de la GAR et de canevas de suivi
évaluation axés sur les résultats
Comme indiqué ci-dessus, cette étude tire son
inspiration et ses matériaux d'un stage professionnel qui a
sanctionné la fin de la formation en Master de Développement et
Management des Projets en Afrique. Nous avons amorcé notre
familiarisation avec le thème de la GAR non pas par une revue de
littérature mais par l'élaboration d'un outil de la GAR à
savoir un plan de travail du stagiaire qui est une matrice de planification
axée sur les résultats attendus du stage, aussi bien pour nous
que pour le Bureau du PNUD. Nous avons par ailleurs été
chargé de l'élaboration de deux outils de GAR à savoir un
canevas de rédaction de rapport d'activités de projet final
ou à mi-parcours et un canevas de suivi évaluation de projets
à l'intention des chargés des programmes12(*), tous deux axés
sur les résultats. Plusieurs entretiens avec des hauts fonctionnaires du
Bureau auront permis par la suite de collecter les matériaux servant
à la compréhension et la réflexion sur la GAR au Bureau du
PNUD au Tchad.
II.2. Recherche documentaire
La documentation explorée sur cet objet d'étude
nous a permis d'amorcer la réduction des limites de notre ignorance du
sujet et de délimiter a posteriori aussi bien l'objet que la
construction de la problématique d'étude ci-dessus. Cette
documentation reste toutefois limitée en ce qui concerne la
totalité des outils de la GAR au PNUD mis en ligne sur l'Intranet du
PNUD dans le User Guide de la Gestion Axée sur les
Résultats au PNUD. En effet, en tant que stagiaire, le bureau
du PNUD ne nous avait pas ouvert un compte d'accès à son Intranet
où est mis en ligne le User Guide de la GAR. A
défaut donc, nous n'avons pu exploiter que des extraits du User
Guide que notre encadreur principal de stage imprimait sur notre
demande. Il est donc probable qu'une masse d'informations qui aurait permis
d'étayer davantage cette réflexion nous ait
échappée.
Disons enfin que les données exploitées
proviennent parfois des documents de travail aussi bien du PNUD13(*) que de l'ACDI14(*) et malheureusement ils ne
contiennent pas toujours les informations de référence comme les
années d'édition, la maison d'édition...permettant de les
citer normalement. Ce qui pose un problème méthodologique
notamment lors de leurs citations dans notre étude voire de la
présentation de la bibliographie. Nous avertissons par conséquent
le lecteur des cas les plus courants de citations notamment des extraits du
User Guide de l'intranet du PNUD dont il vient d'être question ou
encore des documents exploités au bureau du PNUD au Tchad et à la
représentation de l'Agence Canadienne de Développement
International de Yaoundé au Cameroun.
II.3.Les entretiens
Les différents entretiens obtenus des hauts
fonctionnaires du Bureau notamment le Représentant Résident
adjoint qui est le Directeur du Programme d'Action en cours, les chargés
de programme du PNUD et un conseiller technique principal de projet nous ont
permis de constituer une base de données sur les dimensions pratiques de
la mise en oeuvre de cette approche.
Nous avons été impliqué dans la gestion
ordinaire de deux projets, le Projet « Assisting Communities
Together » et le projet de « Développement
Urbain et l'Amélioration de l'Habitat. » Dans ces projets et
en particulier dans le premier, nous avons élaboré les Canevas
dont il a été question dans les paragraphes
précédents et destinés aux partenaires d'exécution
des projets du PNUD et aux chargés de programme du PNUD.
Pour restituer les résultats de cette étude,
nous avons choisi dans un premier chapitre de remonter aux origines de
l'approche GAR pour comprendre aussi bien le contexte de son élaboration
que ses principes et fondements. Ce qui nous permet ensuite d'aborder à
la fois de manière descriptive et analytique le contexte, les fondements
et finalement la pertinence de son adoption par le Système des Nations
Unies et plus spécifiquement le PNUD. Les deux dernières parties
sont une esquisse de mise en débat des projections et des
réalités de la mise en oeuvre de la GAR au Bureau du Programme
des Nations Unies au Tchad.
CHAPITRE I : AUX ORIGINES DE L'APPROCHE GESTION
AXEE SUR LES RESULTATS
I. LA GESTION AXEE SUR LES RESULTATS A L'AGENCE
CANADIENNE DE DEVELOPPEMENT INTERNATIONAL
La littérature consacrée à l'approche GAR
à l'instar de la plupart des approches, méthodes et outils de
gestion des programmes et projets de développement est relativement peu
critique vis-à-vis des limites et des risques liés à son
utilisation (Hédia Hadjaj Castro ; 2004 : 6). De l'avis de
Hédia Hadjaj Castro (2004 :6-7) « les ONG sont
[...] poussées vers un professionnalisme
« technocratique » de façade en produisant de
« bons dossiers » aux cadres logiques lisses et finalement
très éloignées des
réalités ». En fait, il s'agit
généralement d'un exposé normatif et/ou descriptif des
approches, méthodes et outils de gestion des interventions de
développement15(*)
et, d'une sorte de prescription de la posologie de leur usage à la
façon du médecin traitant un patient. Ce qui postule l'image du
sous-développement ou de la pauvreté comme une pathologie dont le
« développeur » est un médecin. Et la GAR qui
ne fait pas exception en cette matière est par conséquent peu
mise en débat.
Tout ceci rend notre entreprise difficultueuse car la
littérature reste somme toute confinée dans la description des
outils fondamentaux de l'approche ainsi que de leurs modes d'utilisation dans
le cadre des programmes et projets de développement. Avant d'aller plus
loin, il est convenable de situer contextuellement et historiquement
l'approche GAR.
0 I.1.Contexte
de la Gestion Axée sur les Résultats
I.1.1. Contexte politique canadien
L' ACDI est reconnue comme l'institution qui a
élaboré la Gestion Axée sur les Résultats au
début des années 90. Cette innovation managériale a pour
but de permettre de définir et de gérer avec plus de rigueur et
de manière participative les objectifs globaux et les résultats
de développement poursuivis par les programmes et projets de
développement du gouvernement canadien de concert avec les partenaires
sur le terrain et au Canada. Mais l'initiative est avant tout une
réaction aux pressions connues aussi bien par le gouvernement canadien
que ceux d'autres pays du monde. Effectivement il apparaît pendant les
dix dernières années qui ont précédé
l'élaboration de la GAR que beaucoup de gouvernements du monde
faisaient l'objet de critiques et de pressions en rapport à la
nécessité de gérer plus efficacement les fonds publics en
particulier ceux consacrés au développement social. Les
contre-sommets notamment ceux des alter-mondialistes, les manifestations de
certains contribuables mécontents des pays occidentaux sont les lieux et
les occasions d'expression de ces critiques et pressions. Le problème
porte sur le fait que les sommes consacrées notamment à l'Aide
Publique au Développement (APD) depuis plusieurs décennies, ne
laissent pas percevoir aux contribuables des résultats satisfaisants.
De plus, les problèmes socioéconomiques allant
crescendo, les bailleurs de fonds sont confrontés à un
nombre plus grand de priorités de développement. Il faut faire
plus avec moins de moyens et surtout démontrer des résultats
souhaités.
C'est donc une gamme d'arguments qui a contribué
à l'apparition de l'approche de Gestion Axée sur les
Résultats dans le secteur public canadien. « En effet, les
gouvernements fédéraux canadiens, pour répondre à
ces pressions croissantes, ont procédé à diverses
réformes du secteur public dont l'un des piliers importants consistait
à l'expérimentation et l'application de la méthode de
gestion axée sur les résultats qui sont devenues ensuite
indispensables dans l'ensemble du gouvernement
fédéral.»(ACDI ; 2006 :5)
En somme, l'idée de la bonne gouvernance et de la
responsabilité qui induisent celle de rendre les comptes aux
contribuables a fait de la GAR un cadre conceptuel global pour la gestion des
projets devant contribuer à une meilleure évaluation des
retombées de l'aide et permettre ainsi à l'ACDI de rendre compte
avec plus de précision aux contribuables canadiens, de l'utilisation des
fonds publics. Ce cadre global décrit une démarche
fondamentalement basée sur le cadre logique qui axe tous les efforts
des programmes et projets - de la formulation des politiques de
développement à leur évaluation en passant par leur mise
en oeuvre en terme de gestion des projets - sur les résultats attendus
par l'organisation.
I.2. Historique de la Gestion Axée sur les
Résultats
La Gestion Axée sur les Résultats est une
approche relativement récente. Nous venons de relever que l'ACDI l'a
élaborée dans les années 90. Selon les sources issues des
documents de l'ACDI, on cite différentes dates de mise en oeuvre de la
GAR par le gouvernement canadien. En générale les années
citées sont 1992, 1994, 1996 et 1997 comme cela apparaît selon
qu'il suit :
Premièrement nous avons repéré
l'année 1992 où on mentionne que le Gouvernement canadien aurait
« adopté ... [la GAR et,] suite à l'examen
de la gestion stratégique et aux exigences du parlement, l'ACDI a
lancé une grande opération visant à introduire la gestion
axée sur les résultats » (ACDI ;
2000 :3).
Deuxièmement, on situe la phase expérimentale de
l'approche entre 1993 et 1996 et précisément en 1994. En effet,
selon le Guide de la Gestion Axée sur les Résultats de l'ACDI, ce
dernier « a adopté la GAR en 1994 à la suite des
recommandations formulées par le Bureau du Vérificateur
Général du Canada [BVGC]» (ACDI ; 2000 :
5). Mais l'approche connaît un faible niveau de compréhension, de
mauvaises interprétations et de mauvaises applications de la part du
personnel et des partenaires (ACDI ; 2006 :3). Évidemment cet
échec de mise en oeuvre n'est pas surprenant et d'ailleurs
prévisible car l'ACDI a mentionné qu'elle faisait une mise en
oeuvre par apprentissage sur le tas de cette approche qui, à bien des
égards, est tout de même technique.
Ce qui conduit - troisièmement - l'Agence à
entreprendre entre 1995 -1997 une phase de consolidation qui aboutit en 1996
à la publication de l'énoncé du principe de la
GAR. Cela a encore renforcé la décision d'adopter la
Gestion Axée sur les Résultats comme principal outil de gestion.
L'imprécision de ces dates s'explique probablement par
les différentes phases d'expérimentation et de consolidation de
la GAR. Nous considérons par conséquent comme année de
référence la plus récente à savoir l'année
1997 car elle est probablement l'année décisive, celle à
partir de laquelle l'approche est moins incomplètement mise en oeuvre et
moins étrangère au personnel de l'ACDI surtout qu'elle est
désormais dotée d'un énoncé de principe
publié l'année précédente présentant ses
principes fondateurs ainsi que les conditions de sa mise en oeuvre.
Nous constatons par la suite que la GAR ne s'est pas
arrêtée à l'Agence Canadienne de Développement
International, mais a été adoptée par un nombre important
d'institutions de développement, notamment celles qui ont
enregistré une réduction du montant de leurs budgets alors que
leurs bailleurs et bénéficiaires exigent toujours les mêmes
résultats voire davantage. En effet, « ailleurs dans le
monde, la Gestion Axée sur les Résultats a été
adoptée par d'autres donateurs tels que l'USAID, les agences onusiennes
et autres organismes d'aide comme la DFID16(*) ainsi que par les pays de l'OCDE... »
(ACDI ; 2000 : 5).
II. DEFINITION ET FONDEMMENTS THEORIQUES DE L'APPROCHE
DU DEVELOPPEMENT PAR LA GAR
II.1. Définition
La documentation consacrée à la Gestion
Axée sur les Résultats fait état de plusieurs concepts
pour désigner cette approche. Le Bureau du Vérificateur
Général du Canada utilise de façon interchangeable
plusieurs expressions : « Gestion Axée sur les
Résultats » (GAR), « Gestion par
les Résultats » (GR) et « Gestion
du Rendement » (GR). En anglais, on retrouve l'approche sous
les concepts « Results-Based Managment
(RBM) », « Managing for Results
(MFR) »...Mais en général, les appellations
varient selon les institutions qui utilisent la Gestion Axée sur les
Résultats. Et même au sein d'une même institution on utilise
parfois deux ou trois des appellations ci-dessus en même temps. Ces
termes désignent normalement tous la même chose,
c'est-à-dire la Gestion Axée sur les Résultats. En
revanche, des nuances existent sans doute lorsqu'on considère la
dimension pratique de l'approche dans différents organismes.
Toutefois, pour saisir globalement le sens de ces
différentes appellations, nous choisissons d'en définir une. Nous
adoptons dans ce travail l'appellation « Gestion Axée
sur les Résultats » qui apparaît d'ailleurs
dès l'énoncé de notre thème d'étude.
Qu'est-ce donc la Gestion Axée sur les Résultats ? Nous
identifions deux sortes de définitions de la gestion axée sur les
résultats : une définition théorique et une
définition pratique ou, disons-le, opérationnelle de l'approche.
II.1.1. Théoriquement...
Théoriquement, l'ACDI présente la GAR comme
« une approche à la gestion qui est à la fois
globale et basée sur le cycle de vie d'une politique, d'un programme ou
d'une initiative. Cette approche intègre la stratégie d'ensemble,
les gens, les processus et les mesures pour améliorer la prise
de décision ainsi que pour influencer le changement. Elle se
concentre sur l'acquisition d'un bon plan, tôt dans le processus, la mise
en oeuvre des mesures de rendement, l'apprentissage et l'adaptation ainsi que
le rapport sur le rendement » (ACDI ;S.D :3). L'accent
est mis ici sur la prise de décision et l'influence du changement pour
lequel une politique ou un programme est mis en oeuvre. Ceci
révèle que l'approche se caractérise par la concentration
de tous les intrants - « ... les gens, les processus et les
mesures ... » - sur le changement qui est le
résultat ultime sous-entendu dans cette définition. Le lien
soupçonné entre « résultat » et
« changement » est plus évident dans la
définition que l'ACDI fournit du terme
« résultat » lorsqu'elle écrit
qu'« un résultat est un changement descriptible ou
mesurable occasionné par une relation de cause à effet»
(ACDI ; S.D :4). Cette définition est celle utilisée
par les agences onusiennes qui d'ailleurs ont adopté une terminologie
commune de la GAR. Il n'en demeure pas moins que dans le Système des
Nations Unies, la définition de la GAR reste complexe. Le Programme
Alimentaire Mondial (PAM ; 2003 : 5) par exemple cite dans sa
définition de résultats les concepts
« Extrant », « Effet
direct »,
« Impact » qui sont non seulement des
« résultats » mais qu'il faut
considérer globalement, tous ensemble pour former une
«chaîne
de résultats ». Dans son Guide
d'orientation de la Gestion Axée sur les Résultats, le PAM
(2003 :4-5) rapporte les définitions suivantes qui sont conformes
à celles utilisées dans toutes les agences de
développement onusiennes :
- les « Extrants » sont
« les résultats les plus immédiats du
travail ; c'est-à-dire les résultats qui dépendent le
plus directement de votre volonté. Les extrants peuvent revêtir la
forme aussi bien de biens, de services, que de résultats
quantifiables» ;
- les « Effets directs »
sont « les changements attendus à moyen terme de la
réalisation des extrants [...] ils représentent les
changements concrets que [l'on essaie] d'obtenir aux moyens des
activités » ;
- l' « Impact »
enfin « est un tableau d'ensemble des changements visés
qui ne pourra cependant pas être concrétisé uniquement au
moyen de votre travail. L'impact reflète le but ultime de votre travail
et explique pourquoi celui-ci est important. La définition de l'impact
encourage chacun à oeuvrer en faveur d'un certain avenir auquel
contribue son travail. »
A l'ACDI, ces concepts sont les éléments de
définition de son concept de « résultats
développemental » qui est vraisemblablement
synonymique de l'impact selon les agences onusiennes. En effet,
« l'extrant, l'effet ou l'impact d'une activité de l'ACDI
dans un pays en développement » est un
résultat développemental constituant les
éléments d'une chaîne de résultats.
Comme on peut le constater, la démarche ici est
cyclique. C'est-à-dire celle du « cycle des
résultats ». Au début, il y a les intrants
(ressources humaines, matérielles, financières, etc.)
utilisées pour exécuter des activités, pour
produire des extrants qui concourent à l'obtention des
résultats escomptés.
En tant qu'approche de gestion du développement, l'ACDI
envisage la GAR et conformément au contexte canadien de son
élaboration exposé ci-dessous, comme une approche qui
considère à la fois la stratégie, les gens, les processus
et les mesures, de manière à améliorer la prise de
décisions, la transparence et la responsabilité. Ce qui
apparaît d'ailleurs dans la présentation des
caractéristiques ci-dessous qui laissent voir la GAR dans sa dimension
pratique.
II.1.2. ...et Pratiquement
Du point de vue pratique donc, la Gestion Axée sur les
Résultats est une approche de gestion qui permet :
0 -de définir des résultats escomptés
réalistes fondés sur les analyses appropriées ;
1 -d'identifier avec précision les
bénéficiaires des programmes et d'élaborer des programmes
qui correspondent à leurs besoins ;
2 -de faire le suivi à partir d'indicateurs
appropriés, des progrès en fonction des résultats et des
ressources utilisés ;
3 -d'identifier et de gérer les risques tout en tenant
compte des résultats escomptés et des ressources
requises ;
4 -d'accroître les connaissances en tirant les
leçons de l'expérience et en les intégrant au processus de
décisions et ;
5 -enfin d'établir des rapports sur les
résultats obtenus et les ressources utilisées.
Ces définitions montrent que la Gestion Axée sur
les Résultats est une approche qui met effectivement l'accent sur les
résultats mais aussi sur les bénéficiaires de ces
résultats de développement. Ce qui permet de la classer parmi les
approches participatives de développement de programme/projets. Trois
moments essentiels caractérisent la GAR. Il s'agit de la
planification ; de la mise en oeuvre et du suivi
évaluation.
II.2. Fondements de la GAR
C'est pourquoi nous observons que la GAR est une approche qui
repose fondamentalement sur une planification de l'action de
développement qui précède sa mise en oeuvre et son suivi
et évaluation.
II.2.1. Planification axée sur les
résultats
La planification dans la perspective de la Gestion Axée
sur les Résultats comprend la formulation de choix stratégiques
à la lumière du rendement passé et l'identification des
moyens que l'organisation entend prendre afin de respecter ses priorités
et de produire les résultats escomptés. Elle comprend
également une architecture des activités de programmes qui est
formulée de manière assez concrète pour montrer comment
l'organisation alloue et gère les ressources sur lesquelles elle exerce
un contrôle pour atteindre les résultats visés, et qui,
entre autre :
a) regroupe des activités de programmes connexes et
établit des liens logiques entre elles et les résultats
stratégiques qu'elles soutiennent; b) sert de cadre permettant
d'établir un lien entre les allocations prévues et chaque
activité à tous les niveaux par rapport auxquels les
résultats financiers sont déclarés; c) sert de
cadre permettant d'établir un lien entre les résultats attendus,
les mesures de rendement et chaque activité à tous les niveaux et
par rapport auxquels les résultats réels sont
déclarés; d) fournit le cadre dans les limites duquel les
personnes responsables des activités à chaque niveau peuvent
préciser les résultats qu'elles comptent atteindre avec les
ressources dont elles disposent et par rapport auquel elles peuvent rendre
compte au sein de l'organisation ;
e) établit la structure de présentation des
prévisions budgétaires.
II.2.2. Mise en oeuvre et suivi des activités
La caractéristique de l'approche qui apparaît
lors de la mise en oeuvre est essentiellement la mesure continue du rendement
et les évaluations périodiques qui sont des outils clés
permettant de suivre les progrès. Ce sont des occasions d'apprendre et
de s'adapter pour garantir l'atteinte des résultats escomptés.
II.2.3. Rapports
La dernière phase du cycle de gestion selon la GAR est
celle des rapports, c'est-à-dire la production de données
financières et non financières intégrées sur les
résultats. Cette information sert à la gestion interne. Les
rapports sont aussi, pour les gestionnaires et autres intéressés,
l'occasion de considérer ce qui a fonctionné et ce qui n'a pas
fonctionné, en d'autres mots d'apprendre et de s'adapter -- de
manière à mettre à disposition des informations qui
alimentent le prochain cycle de planification.
Ce qui fait la particularité de l'approche de la
gestion axée sur les résultats par rapport aux autres approches
de gestion, est que l'accent est davantage mis sur les résultats que sur
les processus de transformation des apports à travers la
réalisation des activités. Tout est mis en oeuvre pour atteindre
les résultats escomptés que l'on a en principe fixés de
façon participative (avec le concours de tous les intervenants).
III. LA GAR ET QUELQUES METHODES DE GESTION DE
PROJETS : la Méthode du Cadre Logique (MCL), la Gestion du Cycle de
Projet (GCP) et la Planification par Objectifs (PPO)
L'objet de cette partie est essentiellement de montrer que non
seulement la GAR n'est pas la seule approche de gestion qui existe mais surtout
de mettre en exergue les nuances qui existent entre elle et les autres
approches. Ce qui permettra, au demeurant, de mieux la délimiter, de
distinguer sa logique et peut-être aussi de savoir si finalement le
passage de ces approches les unes aux autres17(*) et finalement à la GAR s'est fait par simple
effet de mode ou encore s'agit-il simplement d'un changement de terminologie
alors que le contenu et les outils n'auraient véritablement pas
changé. Nous nous appesantirons sur la Méthode du Cadre Logique
(MCL), la Gestion du Cycle de Projet (GCP) et la Planification par Objectifs
(PIPO). Nous choisissons les méthodes et approches que la
littérature mentionne comme les plus couramment utilisées par les
organisations de développement. On en voudra pour preuve le constat de
Hadia Hadjaj (2004 :6) qui écrit à propos du
« cadre logique et [de la] gestion du cycle de projet
[qu'ils] sont devenus les nouveaux paradigmes de la coopération
au développement » et que Darrell Rigby (in L'Expansion
Managment Review ; n°119 décembre
2005 : p-p.44-53 :44) qualifie « la Planification
stratégique » de
« l'indétrônable » outil de
management. Darrell Rigby rapporte en effet, dans son article qu'en tête
des outils de gestion les plus utilisés (par les entreprises) se situe
la planification stratégique18(*). « En termes d'utilisation, la
planification stratégique occupe depuis longtemps la première
place. »(In L'Expansion Managment Review ; n°119
décembre 2005 : p-p.44-53 : 51) D'où notre
attention accordée à la planification par objectifs qui comporte
beaucoup de similitude avec la méthode du cadre logique et même
avec la Gestion Axée sur les Résultats.
III.1. La Méthode du Cadre Logique (MCL)
Selon l'Agence Suédoise de Développement
International (ASDI), la MCL « est l'une des bonnes et
nombreuses méthodes utilisées pour la planification d'un projet
ciblée sur les objectifs » (ASDI ; 2003 :5). Le
document « Un résumé de la méthode sur
laquelle est basée la MCL, La Méthode du Cadre
Logique » cité ci-dessus situe la MCL au début
des années 60 sans autres informations sur l'organisation ou l'auteur
qui l'a élaborée moins encore sur le contexte qui justifiait son
invention. L'Asdi montre néanmoins que la MCL s'est aussitôt
répandue dans le monde entier : « l'ONU, l'UE,
l'ASDI, l'Agence Norvégienne NORAD, la GTZ allemande et les Australiens
AUsaid ne sont que quelques unes des organisations qui oeuvrent pour que leurs
partenaires utilisent la MCL lors de la planification de projet. Ces
organisations appliquent la MCL pour l'examen, le suivi et l'évaluation
des projets et des programmes» (ASDI ; 2003 :5). L'approche
définitionnelle présentée par l'ASDI résume la MCL
à une série, d'instruments, d'outils et de cadre de gestion
participative de projet de développement.
La MCL envisagée comme instrument
selon l'ASDI, « permet de cibler sur les objectifs, la
planification, l'analyse, l'appréciation et le suivi et
l'évaluation des projets et programmes ».
Envisagée comme outil, elle
« sert [d'une part] à effectuer une analyse
logique et à réfléchir de façon structurée
lors de la planification d'un projet et qui s'assure que le projet est
pertinent, réalisable et viable » (ASDI ;
2003 :5); et d'autre part, à planifier de sorte à permettre
de donner un cadre aux différents éléments d'un processus
évolutif (problèmes, objectifs, acteurs, plan de mise en oeuvre
etc.). A cela on ajoute aussi que la MCL « est une série
de question qui, si elles sont utilisées comme un ensemble, donne une
structure et sert de support au dialogue entre les différents acteurs
d'un projet » (ASDI ; 2003 :5).
C'est enfin, un moyen pour créer la
participation, la responsabilité et la propriété. Car
l'idée forte de cette méthode « est que la
justification du projet réside dans le fait que les services et biens
produits par le projet correspondent bien au besoin des
bénéficiaires (le groupe cible)» (ASDI ;
2003 :5). La participation des partenaires des projets de
développement en particulier celle des bénéficiaires ou
groupes cibles, est le terme qui décrirait le mieux la
caractéristique fondamentale, effective ou souhaitée de la MCL.
Selon une idée unanimement admise par la plupart des analystes de
l'approche du développement par les projets et programmes auxquels nous
nous joignons, la participation des bénéficiaires est devenue le
credo des projets de développement du fait que non seulement on
a constaté que beaucoup de projets échouent en grande partie du
fait de la non-participation/non-implication voire un soi-disant participation
des bénéficiaires mais encore parce que
« l'idée forte d'où il faut partir [dans le
contexte du MCL] est que les partenaires ont la capacité de
gérer un problème de développement dans une perspective de
long terme et qu'ils ont la possibilité de poursuivre seuls le
processus, c'est la viabilité»(ASDI ;
2003 :4) ; c'est l'idée de l'empowerment des
bénéficiaires des projets de développement
recherché par les approches participatives.
En pratique, la planification de projet selon la MCL repose
sur neuf étapes à suivre lors d'un atelier de planification,
l'atelier MCL, ou le participative planning workshop ou
encore dans la terminologie de l'Union Européenne, le Goal Oriented
Project Planning(GOPP) (ASDI ; 2003 :4) auquel participent les
bénéficiaires du projet19(*). Ces derniers sont les seuls acteurs devant
réaliser les quatre premières étapes de la planification
par la MCL à savoir l'analyse des parties concernées,
l'identification des problèmes, la formulation des objectifs et
l'analyse des risques. « Ce sont [en
effet] ni les consultants, ni les bailleurs de fond qui sont
« propriétaires » des problèmes qu'il y a
à résoudre. Ces parties ne peuvent ni ne doivent donc se charger
de ces étapes de l'analyse [au risque d'aboutir] à une
image fausse de la réalité» (ASDI ;
2003:5-6) entraînant des erreurs dans la suite du
processus. Le résultat de cet atelier est résumé dans une
Matrice du Cadre Logique. On peut voir la structure générale de
cette Matrice du Cadre Logique dans le tableau 1 suivant. Bien entendu,
quelques nuances existent du fait que certaines organisations choisissent
d'ajouter une ligne, une colonne ou au contraire d'en retirer une ou deux.
Cette matrice doit être flexible pour permettre de faire des
modifications compte tenu de l'évolution du contexte et utilisée
pendant toute la durée du projet.
Le cadre logique est utilisé par un nombre très
important d'organisations de développement. On le retrouve parmi les
concepts de la GAR réunis dans la terminologie communément
adoptée par le Comité d'Aide au Développement (CAD) de
l'OCDE et les organismes du Système des Nations Unies. On l'y
définit comme « The Management tool used to improve the
design of interventions, most often at the project level. It involves
identifying strategic elements (inputs, outputs, outcomes and impact) and their
causal relationships, indicators, and the assumptions and risks that may
influence success and failure. It thus facilitates planning, execution and
evaluation of a development intervention. » Comme nous le verrons
plus loin, le PNUD l'a intégré parmi ses outils de programmation
et Gestion Axée sur les Résultats. En effet, « in
developing the annex20(*),
UNDP and the Government are encouraged to use the logframe approach, by
defining the results chain, the indicators, the means of verification, and the
assumptions» (UNDP ; 2005 :19).
Tableau 1 : structure
générale d'une matrice de cadre logique
|
Résultats
|
Indicateurs
|
Sources de vérification
|
Hypothèses/
Risques
|
Objectifs globaux de développement
|
|
|
|
|
Objectifs spécifiques/du projet
|
|
|
|
|
Résultats
|
|
|
|
|
Activités
|
|
|
|
|
v L'Objectif Global de Développement:
c'est le but global de l'action ou but global auquel le projet contribue, par
exemple: amélioration des conditions de vie; lutte contre la
pauvreté; etc.
v Objectif(s) Intermédiaire(s) ou Indicateurs
Objectivement Vérifiables (IOV) : les indicateurs objectivement
vérifiables sont en d'autres termes les objectifs immédiats,
exprimés en terme quantitatif, qualitatif, de temps, de groupes cibles
et de lieu. Dans la structure du cadre logique, certains organismes utilisent
l'une ou l'autre formulation qui, en fait, renvoient à la même
chose. Et il s'agit de l'action prioritaire retenue lors de l'analyse des
problèmes par exemple: plantation de vergers collectifs;
construction de latrines. S'il existe plusieurs actions retenues, il est
de pratique courante de construire un cadre logique par objectif
intermédiaire afin de mieux suivre l'action;
v Les Résultats: ou Produits des
Activités permettant d'atteindre l'objectif
intermédiaire; la visée concrète de l'action comme par
exemple une coopérative de vente des produits maraîchers
existe dans le village et fonctionne; le groupement artisanal féminin
écoule régulièrement sa production; etc.; Bref ce
sont les bénéfices visés par l'intervention du projet. On
le voit, les produits et résultats sont exactement la même chose
dans la MCL alors que la GAR les distingue. Elle (la GAR) estime que les
produits étaient ce sur quoi les efforts et les attentions
étaient autrefois portés. Et elle envisage d'aller au-déla
des produits pour atteindre les résultats car finalement ce que l'on
recherche ce n'est pas « former 100 enseignants à
l'enseignement participatif» mais plutôt d'arriver à une
situation où « Les enseignants savent comment enseigner de
façon participative ». Ce qui ne passe ni
forcément ni uniquement par la formation des enseignants à
l'enseignement participatif, on pourrait envisager de recruter des enseignants
ayant des compétences éprouvées en matière
d'enseignement participatif. De plus, on n'est pas sûr que la formation
de 100 enseignants à l'enseignement garantit le fait qu'à terme
on obtient effectivement des enseignants qui savent comment enseigner de
façon participative. La littérature sur la GAR aux Nations Unies
ne le dit pas explicitement mais voilà grosso modo les
arguments qui justifient la distinction entre produits et résultats
d'une part et d'autre part le déficit d'attention portée aux
produits contrairement aux résultats. Quoiqu'il en soit, les produits
sont indispensables à l'atteinte des résultats et les matrices de
résultats des plans d'Action de l'approche GAR (les cadres logiques
axés sur les résultats) les comportent toujours.
v Les Activités: ce sont les actions
nécessaires pour aboutir aux résultats: par exemple installer
un moulin dans la coopérative, former les hommes et les femmes à
la gestion, etc. Les activités du projet et les résultats
visés relèvent du contrôle du projet et représentent
ce qui est réalisable. Il est essentiel que les effets combinés
des activités et des résultats soient pertinents et suffisants
pour la réalisation de l'objectif intermédiaire, qui se situe
à la limite du champ d'intervention contrôlé par le projet.
L'objectif de développement, quant à lui, tend à
refléter une finalité à laquelle contribueront de
nombreuses initiatives. Entre l'objectif de développement et les
activités, une cohérence doit exister.
v Les Moyens de Vérification (MV): On
ne les retrouve pas dans toutes les matrices du cadre logique comme dans
l'exemple standard ci-dessus. Ils existent dans la matrice du cadre logique
axée sur les résultats du PNUD sous le nom de Means of
verification. Les moyens de vérification font
référence aux sources d'information qui indiquent la progression
du projet en fonction des objectifs;
v Les Hypothèses critiques/Risques:
identifient les facteurs hors contrôle du projet qui pourraient affecter
la mise en oeuvre et la durabilité du projet.
On retrouve cette matrice du cadre logique dans la GAR avec
quelques nuances dans le fond comme sur la forme notamment du point de vue
terminologique. La grande différence en effet se situe au niveau de la
dénomination de la matrice où l'on a pris soin d'ajouter le
jargon GAR de ...axée sur les
résultats et l'on a obtenu la terminologie de
« Cadre Logique Axée sur les
Résultats ».
On peut néanmoins se poser les questions
suivantes : un projet peut-il prétendre à plusieurs
objectifs globaux? À plusieurs objectifs spécifiques? Les
indicateurs doivent-ils exclusivement être quantifiables et objectifs ?
III.2. La Gestion du Cycle de Projet21(*)
La gestion de projet tout comme son découpage en phases
d'un cycle proviennent du milieu du management et de l'entreprise. Ce
découpage en phases successives est censé garantir le respect
d'impératifs de qualité, de coûts et de délais. Dans
le milieu du développement, les premières
références à la « GCP22(*) » datent de 1982 (Baum, Warren C. ; 1982)
et se réfèrent à des projets économiques
financés par des prêts de la Banque Mondiale. La méthode
est symbolisée par un schéma de cycle fermé mais
itératif. Chacune des phases est validée par des
décisions, prises sur base de documents de référence, qui
permettent de passer à la phase suivante. La méthode est ensuite
reprise par la Commission Européenne (CE) dans les années 90
(Eggers in Le courrier n°169; 1998), suite à une analyse
datant des années 80, menée par le Comité d'Aide au
Développement (CAD), sur l'efficacité de l'aide. Diffusée
dans les autres agences de développement, elle est aujourd'hui largement
utilisée dans le secteur du développement. Cette méthode
s'appuie sur quatre principes :
1) la gestion est orientée sur les objectifs selon un
processus systématique et itératif.
2) un projet se déroule en phases successives
(Programmation, Identification, Formulation, Approbation / Financement, Mise en
oeuvre, Évaluation) articulées/intégrées entre
elles pour une gestion optimale de l'intervention. Ce qui fait la
cyclicité de cette gestion ;
3) chaque étape repose sur une série de formats
standards qui sont utilisés comme des références pour la
prise de décision au cours des phases ultérieures. Ces formats
s'appuient, de la programmation à l'évaluation, sur la
matrice du cadre logique ;
4) les principales parties prenantes et « clients »
/ bénéficiaires du projet sont consultés.
La méthode veille à garantir la prise en compte
de la pertinence, la faisabilité et la viabilité du projet au
cours des différentes étapes du cycle.
III.3. La planification par objectif
Cette méthode étonne par la foultitude de
dénominations qu'elle porte. On enregistre les abréviations
suivantes dénommant respectivement :
-PIPO: Planification des Interventions Par Objectifs
-PPO: Planification des Projets par Objectifs
-PPOO: Planification des Projets Orientés Objectifs
-PPPO: Planification Participative de Projet par Objectifs
-ZOPP : Ziel Orientierte Project Planung
-ACL : Approche ou (Analyse) du Cadre Logique, qui est le
point le plus commun avec la méthode du cadre logique vue ci-dessus.
La plupart des spécialistes du management de projets
attribuent la paternité de la Planification par Objectifs à Peter
Drucker. Cet auteur a écrit un livre considéré comme un
classique en gestion : The Practice of Management, publié
en 1954. Peter Decker (1954: 11) y montre qu'une organisation obtiendra des
résultats si la direction dirige en fonction d'objectifs et utilise
à la fois les ressources humaines et les ressources matérielles
qui sont à sa disposition. En dehors du fait que la PIPO parle
d'objectifs tandis que la GAR parle de résultats, ceci apparaît
comme un premier élément que les deux approches partagent. Pour
le rappeler, la GAR insiste sur le fait que tous les intrants doivent servir
à atteindre les résultats autrement dit qu'ils soient axés
sur les résultats. Bien plus Peter Decker (1954: 14) montre qu'il
s'agit de mettre à profit des objectifs, la personnalité des
membres, leur individualité, les contrôles sur
l'efficacité, la qualité et la quantité de leur travail
[?], les stimulants pour la participation, les satisfactions, les primes et
récompenses, les impulsions données par les chefs, leur statut et
leur fonction. Dans la pratique d'une planification par objectifs, tout au long
de la réflexion managériale, les buts et les objectifs demeurent
un paradigme classique en gestion.
L'étude de COTA HHC/CA (2003-2006 :1)
présentant « la Fiche Planification de Projet par
Objectifs » attribue cependant le mérite de
l'élaboration de la planification par objectifs à
l'agence de coopération allemande GTZ alors devenue entreprise
privée qui l'aurait largement développée dans les
années 80 pour la planification participative (avec les populations
ciblées par l'intervention) et comme méthode pour la mise en
oeuvre de ses projets. Ce qui est probablement un grossier abus car comme nous
venons de le montrer avec Peter Decker, la planification par objectifs trouve
ses origines historiques à une époque plus ancienne que les
années 80.
Dans la mise en oeuvre, la PIPO se base sur des ateliers de
planification avec l'utilisation des outils comme, l'analyse des parties
prenantes, l'arbre à problèmes, l'arbre des objectifs et la
définition des stratégies pendant la phase d'analyse pour
déterminer les liens de causalité entre les différents
niveaux d'obtention.
S'agissant de l'analyse des parties
prenantes, il est question de s'assurer que les individus, groupes et
institutions qui ont un rapport avec le projet participent à l'atelier
de planification pour apporter leurs points de vue dans l'élaboration de
la problématique de développement, comme dans le cas de la
Méthode du Cadre Logique.
Lors de la définition de l'arbre à
problème, les participants établissent une
hiérarchisation des problèmes au travers de relations de
causalité (causes-effets). Ce qui permet de constituer un arbre à
problèmes dont les racines sont constituées des causes du
problème central et les branches comme les conséquences
négatives.
On postule ensuite que la situation future résultera de
la résolution de chaque problème identifié et
décrite sur une fiche, celles-ci sont visualisées sur un tableau.
Seules les solutions de résolutions de problèmes envisageables
par le projet sont retenues. On retrouve cette démarche dans la GAR aux
Nations Unies (Bureau des Evaluations et Division de la Politique et de la
Planification ; 2003 :2) où l'on estime que si un
problème est causé par trois conditions, les trois conditions
doivent être abordées parce que « ...en aborder une
ou deux ne permettra pas sa résolution. » Selon la PIPO,
cet exercice permet de traduire les problèmes en objectifs et les liens
de causalités en liens fin - moyens. Un arbre à
objectifs est donc constitué, débattu et validé.
Certains objectifs non souhaitables peuvent être éliminés.
La validité des liens fins- moyens est vérifiée.
La définition des stratégies
découlera de l'arbre à objectifs qui permet de faire
apparaître différents groupes d'objectifs constituant des
alternatives ou stratégies pour résoudre le problème
sélectionné. Une ou plusieurs alternatives potentielles sont
retenues pour constituer les stratégies du projet, en fonction de
critères tels que les compétences, les priorités des
bénéficiaires, les ressources disponibles (ressources humaines,
technologie, budget,...), la probabilité de succès, la
faisabilité politique, économique, politique, sociale, la
pérennité etc.
La GAR et la PIPO se rejoignent (deuxième similitude)
sur le fait qu'elles se réalisent de façon participative sur le
principe de causalité (cause à effet) mais il y a des nuances
dans l'utilisation de certains outils. En effet, dans le cas de la PIPO les
participants utilisent l'arbre à problème, pour
établir une hiérarchisation des problèmes au travers de
relations de causalité (causes-effets). La GAR par contre, se base sur
le cadre logique axé sur les résultats pour déterminer les
liens de causalité, l'arbre à problème n'étant
juste qu'une technique intégrée. On peut voir que, dans le fond,
« la hiérarchisation des problèmes »
de l'arbre à problème est, ce qu'on appelle
« les questions à résoudre »
du cadre de résultat et que les participants et les
intervenants qui le réalisent sont le même type d'acteurs
à l'oeuvre.
En revanche, la différence fondamentale se situe au
niveau des fondements même des deux méthodes. La GAR consacre ses
efforts sur la réalisation d'impacts. La logique consiste en une
relation de causalité qui passe par différents niveaux de
résultats, c'est-à-dire les apports, les extrants, les effets
comme par exemple dans le cas présenté par la GAR au PAM
(2003 :5), pour aboutir à l'impact à moyen et/ou court
terme. La PIPO vise plutôt à atteindre les objectifs fixés.
La logique interne consiste en une relation de causalité qui passe par
différents niveaux d'objectifs, c'est-à-dire les
activités, les résultats, l'objectif spécifique et enfin
l'objectif global.
La GAR est une vision et une approche qui est elle aussi,
fondamentalement basée sur le principe d'une chaîne de causes
à effets, qui relie les apports (ressources et activités),
produits ou extrants et l'impact au niveau des programmes. Cette chaîne
de causes à effets est révélatrice de la matrice du cadre
logique et qui d'ailleurs aboutit exactement à l'élaboration
d'une matrice comparable à celle de la méthode du cadre logique
à savoir le « cadre logique axé sur les
résultats ».
On se demande si au fond la différence apparente entre
les deux approches où, ce que l'on poursuit à travers des
interventions par le biais des programmes et projets de développement
sont des « Objectifs » d'une part et des
« Résultats » d'autre part n'est que terminologique.
Nul ne se doute en effet que l'amélioration des conditions de vie des
populations bénéficiaires des projets de développement est
la finalité ultime, réelle ou supposée des interventions
par projets de développement. De plus, les objectifs ne sont-ils pas des
résultats en puissance ? Et vue sous un autre angle, les
résultats ne sont-ils pas des objectifs déjà atteints au
sens où ils ne sont pas différents des résultats
effectivement obtenus, des réalisations effectives d'un projet ?Si
on s'accorde sur ceci, les deux termes désigneraient une même
chose fondamentalement.
Il ressort de cette présentation qu'il y a à la
fois ruptures et continuités, mais surtout continuité car il y a
des techniques qui sont passées par exemple de la PIPO à la
Méthode du Cadre Logique ou de la Méthode du Cadre Logique
à la GAR. Il y a des techniques communément utilisées par
plusieurs approches comme la matrice du Cadre Logique de la Méthode du
Cadre Logique qu'on retrouve dans la GAR. Cette connectivité est
révélatrice d'une certaine connivence entre les approches et les
méthodes de gestion des programmes et projets de développement. A
ce titre, elles sont plutôt complémentaires en ce qui concerne
certains de leurs outils et techniques. Mais leurs différences sont la
preuve de leur richesse; ce qui justifie par exemple l'adoption de plusieurs
approches en même temps dans certains organismes.
Nous faisons une digression pour dire que ceci est davantage
valable pour les entreprises privées. Mais pour les organismes de
développement, il convient de relever plutôt que la
pluralité de l'adoption de certaines approches est surtout liée
au fait que la plupart des bailleurs posent aujourd'hui comme condition
d'octroi de l'aide au développement, l'adoption de
« leur » approche de gestion des programmes et projets.
C'est l'exemple de l'Union Européenne qui conditionne le financement de
projets présentés par les ONG par l'utilisation de la Gestion du
Cycle des Projets ou respectivement l'ACDI en ce qui concerne la GAR.
Bien plus, une chose essentielle qui apparaît dans ce
tableau comparatif de la GAR avec la MCL, la PIPO et la GCP est que la GAR se
trouve aux confluents de toutes ces approches. En effet, elle a quelque chose
de commun avec chacune de ces approches. De ce point de vue, la GAR
apparaît comme une approche hybride, non pas née sur les cendres
des approches que nous venons de voir puisqu'elles sont toujours à
l'oeuvre dans la gestion des programmes et projets de développement mais
plutôt une nouvelle génération d'approche, une forme
« évoluée » issues des anciennes approches et
censée conjurer leurs lacunes. Mais ceci est un autre débat dont
nous faisons économie ici car on pourrait y consacrer toute une
étude.
III.4. Les limites de la GAR
Aussi séduisante que paraisse la GAR, elle comporte
quelques limites dues à un certain nombre de difficultés
liées à sa démarche comme toutes les approches et tous les
outils de gestion d'ailleurs. Et parmi ces difficultés figure notamment
celle de la définition des résultats. En effet, l'ACDI
(2006 :4) a relevé cette difficulté lorsqu'elle
écrit que « la définition des résultats
escomptés n'est pas une tâche facile pour les groupes
intéressés. Les retombées sur le plan du
développement défient la simple standardisation.[...]
Dans certains secteurs, [comme] l'économie, l'éducation,
l'environnement, etc., les relations de cause à effet sont bien connues
et documentées, ce qui facilite l'établissement d'un cadre de
rendement. » C'est probablement cette facilité qui a
conduit ensuite à l'approche quantificatrice et même quantitative
des interventions de développement selon la GAR.
Pourtant, théoriquement, la Gestion Axée sur les
Résultats est supposée porter à la fois sur les
résultats quantitatifs et qualitatifs de développement. Mais la
réalité révèle plutôt qu'il s'agit davantage
de résultats quantitatifs. On en voudra pour preuve, les
caractéristiques SMART attendus des
« résultats » et des indicateurs de leur mesure
exposés à l'introduction de cette étude en l'occurrence
dans la partie Problématique. Pour le rappeler, les
caractéristiques SMART s'appliquent difficilement aux résultats
qualitatifs en particulier les caractéristiques mesurable
(measurable), repérable (trackable).
Enfin et probablement plus important encore, l'ACDI
(2006 :4) observe que « dans [des] secteurs,
comme les droits de la personne et la gouvernance, où notre
expérience est plus limitée, ces relations [de cause
à effet cela s'entend] sont moins bien connues et les projets
doivent être de nature plus expérimentale.»
CHAPITRE II : LA GESTION AXEE SUR LES RESULTATS AU
SEIN DU SYSTEME DES NATIONS UNIES ET AU PNUD
I. Contexte de la GAR aux Nations Unies
Selon le document de synthèse du rapport en
trois parties sur la gestion axée sur les résultats dans les
organismes du Système des Nations Unies, les organisations de
développement du Système des Nations Unies ont connu des
pressions analogues à celles rencontrées par les Etats de l'OCDE
et qui ont conduit à l'adoption d'une stratégie de Gestion
Axée sur les Résultats (ONU ; 2004 :3). Une nuance
mérite cependant d'être relevée en ce qui concerne les
compressions financières des bailleurs de fonds du PNUD. En effet, comme
l'observe l'Administrateur actuel du PNUD KEMAL Dervis,
« ces dernières années ont vu une augmentation
notable du volume des ressources allouées au PNUD pour financer ses
interventions. La majorité de cette augmentation, témoignage
important de la confiance des partenaires du PNUD dans le rôle et les
prestations de celui-ci, est provenue des contributions aux ressources autres
que les ressources de base au niveau des pays.» C'est au contraire
poursuit-il « le ratio de nos ressources ordinaires par rapport
aux ressources réservées [qui] est trop bas
[...]» (PNUD ; 2006 :1).
C'est en particulier ce déséquilibre qui a
conduit le PNUD au cours des huit dernières années, à
entreprendre « un processus de transformation radicale qui a
abouti à des gains largement reconnus en matière de
cohérence institutionnelle et à une croissance sans
précédent de l'envergure de ses activités [si l'on en
croit le rapport annuel du PNUD 2006]. Il a notablement accru son aptitude
à fournir des résultats par ses interventions de
développement, notamment par une vision stratégique plus claire,
une focalisation renforcée sur ses programmes et une coordination plus
efficace des activités des Nations Unies. » Cette
performance a ainsi été mise sur le compte d'un changement
managérial opéré au PNUD en 1999 et qui a consisté
dans l'adoption de l'approche GAR.
II. Définition et fondements de la GAR au sein
du Système des Nations Unies
II.1. Définition
Les auteurs du rapport sur l'application de la gestion
axée sur les résultats dans les organismes des Nations
Unies indiquent que « la gestion axée sur les
résultats est un mode de gestion centré sur les résultats
à obtenir, une stratégie générale de gestion visant
à modifier la façon dont fonctionnent les institutions, en
mettant l'accent sur les moyens d'améliorer leur efficacité
(c'est-à-dire d'obtenir des résultats) »
(OCDE ; 2000). Cette définition de l'OCDE adoptée par
les organismes du Système des Nations Unies23(*)s'opérationnalise
grâce à sept principales techniques sur lesquelles elle repose.
Le rapport ci-dessus expose les techniques suivantes :
Ø la définition des objectifs de
développement ;
Ø le choix des indicateurs pour mesurer les
progrès réalisés en vue d'atteindre chaque
objectif ;
Ø la fixation des tâches précises
auxquelles s'appliquera chaque indicateur ;
Ø le recueil périodique des données sur
les résultats pour contrôler l'exécution des
tâches ;
Ø l'examen, l'analyse et la présentation des
résultats obtenus par rapport aux tâches définies ;
Ø le regroupement des évaluations de
façon à assurer un suivi complémentaire des
résultats ;
Ø la mise à profit (tirer parti) du suivi des
résultats en vue d'une responsabilisation, d'un apprentissage et de la
prise de décisions.
Le rapport précise que « ces techniques
ne suffisent pas à elles seules à produire des résultats
efficaces. Pour influer sur l'efficacité des programmes, les techniques
de GAR doivent être complétées par des politiques et des
stratégies institutionnelles, qu'il s'agisse des ressources humaines, de
la gestion de l'information ou des stratégies
d'apprentissage »( ONU ; 2004 :9).
Ces techniques sont appliquées voire prises en compte
comme nous le montrons dans les parties suivantes lors de la planification, la
gestion et l'analyse de la performance des programmes et projets dans la mise
en oeuvre de la GAR dans le Système des Nations Unies.
II.2. Fondements de la GAR au sein du Système
des Nations Unies
La GAR au sein du Système des Nations Unies se fonde
sur une planification et un suivi évaluation axés sur les
résultats en utilisant les techniques que nous avons
présentées ci-dessus..
II.2.1. La Planification axée sur les
résultats ou la planification stratégique
Il est convenable de bien relever que l'introduction de la GAR
s'est faite ici comme à l'ACDI par l'apprentissage tel que
indiqué dans le rapport sur l'application de la GAR dans les organismes
des Nations Unies (ONU ; 2004 :9).
Le passage à la GAR dans le Système des Nations
Unies s'est fait sentir dans la planification au niveau des postes
« budgétisation » et
« programmation » dont le cycle est de cinq ans,
durée normale de tous les cycles de planification du Système des
Nations Unies (CCA, UNDAF). Il s'agit de définir clairement un cadre
conceptuel d'un programme constituant une stratégie de gestion
générale approuvée par les principaux
intéressés (le gouvernement du pays concerné et le
Programme, le Fonds ou l'institution des Nations Unies concernée, les
ONGs, et la Société Civile).
La stratégie est entendue comme « une
approche générale, basée sur la compréhension du
contexte générale dans lequel [une organisation oeuvre sur
ses] forces et faiblesses et sur les problèmes [qu'elle
essaye] de résoudre» (Janet Saphiro, s.d: 2). Par
conséquent il apparaît logique pour Janet Saphiro (s.d: 1) de dire
que « la planification stratégique est au coeur de toute
organisation. Sans planification, écrit-elle, vous ne
pouvez pas savoir où vous allez ni pourquoi vous y allez. Alors les
moyens que vous choisissez pour y aller n'a24(*) que peu d'importance. » C'est donc
à juste titre que dans la GAR de manière générale
et particulièrement aux Nations Unies, on pratique une planification
stratégique.
Dans le contexte de la GAR, la planification est exactement
comme le dit Janet Saphiro, un processus collectif par lequel une organisation
définit ses objectifs à long terme25(*) et les stratégies pour
les atteindre, à partir de l'analyse de différents
éléments de son environnement interne et externe. A ce titre,
elle est particulièrement utile dans les phases de programmation, mais
peut être utile ultérieurement 26(*)(COTA ; 2005 :1)
II.2.1.1. Le Plan d'action
On comprend bien pourquoi dans les organismes du
Système des Nations Unies, les Plans d'Action sont les
outils fondamentaux de leur planification, par
exemple le Plan d'Action de Programme Pays
(le Country Programme Action Plan en abrégé CPAP) du PNUD qui
considère et tire ses éléments fondamentaux d'une analyse
concertée de la situation de développement du pays.
En effet, l'analyse concertée de la situation de
développement du pays exposée dans le Bilan Commun de
Programme Pays (BCPP) (le Country Common
Assessment , CCA) est faite par l'Équipe de Pays
constituée des Agences, Programmes, Fonds et autres institutions
spécialisées de développement du Système des
Nations Unies présents dans le pays. Ensuite, ceci aboutit à la
définition d'un Plan-Cadre des Nations Unies pour le
Développement où l'Equipe de Pays s'engage à
réaliser une série d'effets de Développement ou des
résultats stratégiques de développement recherchés
par le Système des Nations Unies dans le Pays.
Enfin, ce sont les plans d'action des programmes et fonds qui
définissent leurs objectifs généraux de
développement, les résultats de développement de
même que les sous-programmes et projets à travers lesquels ils (le
programme ou le fonds des Nations Unies, cela s'entend) travaillent à
l'atteinte des résultats de développement escomptés. Le
plan d'action est un cadre conceptuel de développement qui
définit également une stratégie de gestion du programme de
développement approuvée de même qu'une stratégie de
suivi et évaluation. Il comporte enfin un cadre de couplage
Résultats/Ressources de sorte que la budgétisation
également soit axée sur les résultats. En effet,
« une gestion des programmes axée sur les résultats
doit s'assurer que toutes les ressources financières et humaines
disponibles continuent à intervenir en soutien des résultats
planifiés» (ONU ; 2003 :2). La planification de
programme axée sur les résultats doit s'assurer surtout que la
somme des interventions suffit à atteindre les résultats
escomptés.
De façon pragmatique, pour définir un cadre
conceptuel dans le contexte de la planification axée sur les
résultats, le Bureau des Evaluations et Division de la Politique et de
la Planification donne les orientations suivantes plus ou moins similaires aux
étapes de planification selon la Méthode du Cadre
Logique :
a) l'analyse des priorités nationales et choix
des questions prioritaires.
Cette analyse est faite par le Programme, le Fonds ou
l'organisme spécialisé des Nations Unies de concert avec les
partenaires (société civile et ONG de développement
intervenant dans le pays et le gouvernement). Les priorités nationales
ici sont celles qui correspondent aux domaines d'intervention de l'organisme en
question. Elles doivent correspondre à celles définies dans les
Documents de Stratégie de Réduction de la Pauvreté du pays
(DSRP).
Après la sélection des problèmes,
l'analyse de leurs causes immédiates, sous-jacentes et fondamentales, il
faut ensuite s'accorder sur les questions qui doivent être
abordées en priorité. Un bilan-analyse constituera une
contribution de l'organisme à la connaissance de la situation nationale
de développement ; ce qui servira ensuite à
l'élaboration du Bilan Commun de Programme
Pays de l'Equipe Pays dont il a été question
ci-dessus. Il y a donc un premier retour d'information de type cyclique qui
rappelle avec force la méthode de la Gestion du Cycle de Projet.
b) le consensus des acteurs sur les priorités,
distribution des rôles et des responsabilités.
Il est question ici d'obtenir le consensus de tous les acteurs
(Gouvernement, ONG, société civile et l'organisme des Nations
Unies) sur les priorités retenues et le partage des rôles et des
responsabilités. Ceci permet de s'assurer que toutes les causes des
problèmes seront traitées, cela accroît la
possibilité d'atteinte des résultats de développement en
ce qui concerne le problème en cause. Car on pense que
« s'occuper de toutes les causes d'un problème
accroît la probabilité que l'on atteindra le résultat
escompté» (BDPP ; 2003 :5). Ici encore on
perçoit la dimension pratique d'une similitude de la GAR avec la PIPO
évoquée dans les lignes antérieures.
C'est en cela que consiste la dimension stratégique de
la planification axée sur les résultats. Car finalement non
seulement il y a une répartition des rôles et
responsabilités, ce qui permet l'orientation des facteurs disponibles
sur l'étendue du territoire à l'atteinte des résultats
mais cet exercice permet de considérer ce que les autres ont fait, font
ou comptent faire. Le présupposé stratégique qui est
à la base de ce type de planification est que, comme nous l'avons
déjà cité, « si un problème est
causé par trois conditions, en aborder une ou deux ne permettra pas sa
résolution » (BDPP; 2003 :2). Par
conséquent, « si le programme recevant l'aide de l'UNICEF
[par exemple]ne peut aborder qu'une des trois conditions
nécessaires, d'autres administrations gouvernementales ou organismes
partenaires doivent s'engager à traiter des autres causes»
(BDPP; 2003 :2) selon leurs domaines d'intervention respectifs.
c) la formulation concertée d'un Cadre de
Résultats Stratégiques et du plan de gestion.
Le Cadre de Résultats Stratégiques (CRS), permet
de déterminer les orientations et résultats stratégiques
visés par l'organisation, les effets et produits les plus importants de
l'intervention de l'organisme des Nations Unies dans un pays. Les effets sont
des changements réels ou prévus dans les conditions de
développement que les interventions du PNUD par exemple visent à
favoriser. Selon le Guide du suivi et de l'évaluation
axés sur les résultats, « le cadre de
résultats stratégiques définit une approche pour le
développement et la démarche à adopter pour parvenir aux
résultats escomptés. Il inclut des stratégies, des
objectifs et une analyse des problèmes et fournit un point de
départ pour une évaluation et un suivi axés sur les
résultats. »
Il convient de relever que les résultats
escomptés sont des efforts conjugués de différents
partenaires et sont rarement le fruit d'une intervention isolée.
D'où l'importance des partenariats, une fois de plus, dans l'approche
GAR dont il a été question au point précédent
d) La conception du programme d'action.
Les informations issues de l'analyse de la situation de
développement du pays, du consensus des partenaires au
développement sur les priorités retenues ainsi que le cadre de
résultats stratégiques qui en ressort constituent les
matériaux devant servir à la formulation du programme. On utilise
ici un cadre logique axé sur les
résultats qui permet:
§ de s'assurer que la somme des composantes ou des
activités planifiées suffit à produire les
résultats escomptés ;
§ de décrire de façon explicite les
hypothèses de planification ;
§ de minimiser le risque d'échec autrement dit de
s'assurer que l'on n'a pas trop présumé, au-delà des
moyens dont on dispose enfin ;
§ de déterminer les indicateurs de suivi et les
questions stratégiques de l'évaluation.
II.2.1.2. Le suivi évaluation du programme
Le réexamen continuel du programme ainsi défini
conduit habituellement (sinon devrait conduire) à une
redéfinition des activités ou des stratégies ; bref,
à réajuster des mesures proposées. Dans le cas de
l'Approche du Cadre Logique (ACL) classique, on parle de la
flexibilité de la Matrice du Cadre Logique. Cette matrice est
le résumé du résultat de toute la planification et de la
stratégie de gestion du programme. On observe que le réexamen
annuel selon la GAR évoqué ci-dessus est comparable, une fois de
plus, à celui qui caractérise la cyclicité de la Gestion
du Cycle de Projet notamment par un retour constant à chaque phase
lorsqu'on obtient une connaissance meilleure de la situation de
développement de l'environnement.
e) Le dernier point est celui du suivi et
évaluation et l'utilisation de l'information sur le rendement.
Un plan de suivi et évaluation assorti de délais
est annexé au programme et est axé sur les résultats
escomptés. Le suivi et évaluation permettent de collecter des
informations sur le rendement du programme/projet. Ce qui permet :
- premièrement, de reconsidérer les
décisions qui se révéleraient « non
optimales ou erronées » et susceptibles d'engloutir de
maigres ressources. « Avec le temps, ceci peut également
contribuer à une érosion de la conception du programme et
à contredire la logique du cadre des résultats
original» (ONU ; 2003 :9) ;
- deuxièmement, l'information sur le rendement est
utilisée « judicieusement au moment de la prise de
décisions, aident à utiliser les ressources en soutien des
résultats planifiés» (ONU ; 2003 :9). Elle
permet en particulier de procéder à la modification des
activités qui ne produisent pas (ou plus) les résultats et
à renforcer celles qui se révèlent insuffisantes à
atteindre les résultats escomptés voire à initier de
nouvelles activités axées sur les résultats.
III. La GAR au Bureau
du Programme des Nations Unies pour le Développement au Tchad
III.1.Le Bureau du PNUD au Tchad
On peut lire dans le ABC des Nations Unies
que le PNUD est un réseau que l'ONU met au service du
développement mondial. Le PNUD préconise le changement et offre
aux pays intéressés un accès aux connaissances, à
l'expérience et aux ressources qui permettront à leurs
populations de se bâtir un avenir meilleur.
Il est membre de l'organe de coordination de tous les fonds,
programmes et départements de l'ONU intervenant dans le domaine du
développement. Cet organe est le Groupe des Nations Unies pour le
Développement (GNUD) présidé d'ailleurs par
l'Administrateur du PNUD. Le PNUD est représenté dans les pays
membres par un bureau dirigé par un Représentant Résident.
Ce Représentant est un chef tricéphale qui porte en plus du
chapeau de Représentant du bureau du PNUD, ceux de Coordonnateur
résident du Système des Nations Unies et de Coordonnateur
humanitaire des Nations Unies. Il s'emploie à cet effet à assurer
une synergie accrue des activités opérationnelles de l'ONU dans
les pays en développement (PNUD ; 2006 :30).
Il est présent sur le terrain dans 166 pays, aide les
populations à identifier leurs propres solutions aux défis
nationaux et mondiaux auxquels elles sont confrontées en matière
de développement. Pour renforcer leurs capacités, ces pays
peuvent s'appuyer à tout moment sur le personnel du PNUD et son large
éventail de partenaires (PNUD ; 2006 :30).
Aujourd'hui, les dirigeants du monde se sont engagés
à atteindre une série d'Objectifs du Millénaire pour le
Développement, dont l'objectif primordial est de diminuer de
moitié la pauvreté d'ici à 2015. Ce qui est un
résumé laconique et suffisamment précis de la mission du
PNUD dans le monde. On comprend bien pourquoi, le réseau du PNUD
travaille à la liaison et la coordination des efforts
déployés aux niveaux mondial et national en vue d'atteindre ces
objectifs.
III.2.L'Expérimentation de l'approche GAR par le
bureau du PNUD au Tchad
Dans son déploiement, le PNUD utilise comme tout autre
organisme de développement, des approches, des procédures, des
méthodes et des outils pour mettre en oeuvre ses interventions de
développement. C'est dans ce cadre qu'il utilise l'approche GAR dont, la
mise en oeuvre est totalement alignée sur la démarche de la GAR
en vigueur au sein du Système des Nations Unies présentée
précédemment.
Le Système des Nations Unies a entrepris une initiative
de programmation harmonisée au niveau pays. L'approche Gestion
Axée sur les Résultats dans le Système des Nations Unies
s'appuie sur des outils de planification et de gestion de
développement harmonisés du système des Nations Unies,
notamment le Common Country Action (CCA)27(*) et le United Nations Development Assistance Framework
(UNDAF), en français, le Plan-Cadre des Nations Unies pour l'Aide au
Développement (PNUAD) ainsi que les rapports de programmes/projets. Ces
outils permettent de définir des effets de développement
recherchés par le Système des Nations Unies dans le pays de sorte
à aligner toutes les interventions des agences sur des résultats
escomptés du SNU. Chaque agence fonde ensuite la formulation de son plan
d'action de programme sur ces effets pour apporter sa contribution à
l'atteinte des résultats de l'ONU pour le pays. C'est dans ce sillage
que le Bureau du PNUD inscrit son expérimentation de l'approche GAR.
D'après son rapport annuel de 2006 (PNUD ; 2006 :33), c'est en
1999 que le PNUD a introduit le Plan de Financement Pluriannuel (PFP) un des
premiers outils de référence de la GAR au PNUD. En effet, le Plan
de Financement Pluriannuelle plus connu sous son appellation anglaise de
MultiYear Fund Framework et surtout son sigle MYFF est le
« mécanisme d'annonce de contributions qui permet aux
donateurs de lier leur concours financiers aux résultats, aux
performances des programmes et à l'efficacité de
l'aide » (Voir un Extrait du User Guide sur la RBM au PNUD).
Le PNUD à travers son Plan d'Action qui est
l'instrument qui lui permet de partir des résultats escomptés par
le Système des Nations Unies au Tchad, entend apporter sa contribution
aux interventions de développement dans ce pays conformément
à ses politiques et domaines d'intervention annoncés dans le
MYFF.
Chapitre III : LES PROJECTIONS DE LA GAR AU BUREAU
DU PNUD AU TCHAD : LES OUTILS ET LEURS MECANISMES
D'ELABORATION
I. Les outils de l'approche Gestion Axée sur les
Résultats au Bureau du PNUD au Tchad
Comme on vient de le constater, il y a une foultitude de
documents de planification qui découlent les uns des autres de
façon à axer les interventions du Programme sur les effets de
développement que veut atteindre le Système des Nations Unies et
particulièrement le PNUD au niveau général
conformément à ses missions. On peut lire dans le rapport annuel
2006 du PNUD qu'il s'agit de « gouvernance démocratique,
réduction de la pauvreté, prévention des crises et
relèvement, énergie et environnement, et lutte contre le
VIH/sida. Le plus grand de ces domaines est celui de la gouvernance
démocratique, qui représente 47 % de ses activités
opérationnelles en 2005, suivi par la réduction de la
pauvreté (25 %) et la prévention des crises (12
%) » (PNUD ; 2006 :3).
Ces effets sont formulés dans l'UNDAF pour une
durée de cinq ans. L'innovation majeure de la Gestion Axée sur
les Résultats réside dans l'introduction du Country Programme
Action Plan (CPAP) et du Annual Work Plan (AWP)28(*). En effet, « In the past, linkages
between the CPD and specific project documents were not clearly articulated.
The CPAP/AWP addresses this gap in results orientation by explicitly linking
outcomes and outputs in the CPD to activities which are articulated in the CPAP
and AWPs » (UNDP; 2005:2).
I.1. Le Common Country Assessment et ses
mécanismes d'élaboration
Le Common Country Assessment ou Bilan Commun de Pays est le
document qui résume le résultat d'un examen commun de
l'état de la pauvreté du pays. C'est une «
Procédure fondée sur un pays permettant d'examiner et
d'étudier la situation du développement national et d'identifier
les principaux problèmes aux fins de sensibilisation, dialogue
d'intervention et préparation du Plan-Cadre des Nations Unies pour
l'Aide au Développement. Les résultats sont décrits dans
un document de Bilan Commun de Pays (BCP)» (PNUD ;
2002 :4). Il est approuvé et signé par les
représentants de l'Equipe de Pays pour une durée de cinq ans. Les
rédacteurs le font conformément à des directives du
Système des Nations Unies notamment issues d'une réforme de 1999
qui recommandait entre autre de baser l'analyse sur l'approche par les OMD et
par les droits humains considérés comme finalités
primordiales des activités et programmes de développement.
L'incidence de la pauvreté est ainsi analysée en
référence aux normes établies dans les conventions
internationales et dans la Déclaration du Millénaire pour le
Développement auxquelles la République du Tchad a souscrit et qui
doivent être respectées par son gouvernement.
Cet exercice a été mené à chaque
maillon de la chaîne de causalité du sous-développement
humain au Tchad : c'est-à-dire au niveau des causes
immédiates qui déterminent les facteurs de risques, ou des causes
sous-jacentes aux facteurs de vulnérabilité, ou celui des causes
de base entraînant des réponses politiques et programmatiques
inappropriées, et au niveau enfin des causes structurelles qui imposent
des contraintes dirimantes au développement humain du Tchad.
I.2. Le Plan-Cadre des Nations Unies pour l'Aide au
Développement et ses mécanismes d'élaboration
A partir de l'examen de l'état de
pauvreté faite dans le Bilan Commun de Pays, un Plan-Cadre des Nations
Unies pour l'Aide au Développement est rédigé. C'est le
« Cadre de planification et de ressources pour les programmes et
projets de pays des organismes du système des Nations Unies.
Élaboré sur la base de l'analyse de l'évaluation commune
de pays » (PNUD ; 2002 :10).
Là aussi, ce sont les représentants de l'Equipe
Pays au Tchad qui l'approuvent et le signent. La chaîne de
causalité du sous-développement humain établie dans le CCA
permet de définir et de considérer cinq chaînes de
résultats ou effets de développement sur lesquels les agences
vont se concentrer pendant la période de l'UNDAF (2006-20010). L'UNDAF
ne comporte pas une partie méthodologique indiquant les principales
techniques de définitions de ses chaînes de résultats et
des indicateurs. Selon les données de nos entretiens avec le personnel
du PNUD, l'UNDAF tout comme le CCA sont formulés par des consultants
suivant des Termes de Références (TDR) des membres de
l'Équipe Pays au Tchad.
Les changements de comportement ou les capacités
nationales créés ou renforcées dans ces différents
domaines constituent ainsi les cinq résultats ou effets visés par
l'UNDAF, au sens où leur réalisation par le SNU contribuera
à atteindre des priorités nationales et les Objectifs du
Millénaire pour le Développement (OMD). Plus
précisément, on peut lire dans l'UNDAF qu'il est attendu de
l'intervention du SNU de réaliser cinq objectifs stratégiques ou
effets UNDAF :
1) le premier consiste à mettre les catégories
sociales les plus démunies en mesure d'améliorer leurs conditions
de vie ;
2) le deuxième objectif stratégique vise
à faire bénéficier les populations et les organisations de
la société civile du concours des agences du SNU qui les
amène à participer et contrôler la gestion des affaires
publiques ; il vise par ailleurs à créer un environnement
social, économique, politique et légal qui suscite une dynamique
d'auto-développement et garantit le respect et l'expression des droits
humains ;
3) le troisième objectif stratégique vise
une gestion améliorée des ressources naturelles et des
écosystèmes ;
4) le quatrième objectif stratégique consiste
à créer les conditions qui permettent aux acteurs sociaux de
mieux gérer les situations de crise et d'urgences ;
5) le dernier objectif stratégique de l'UNDAF concerne
la pandémie du SIDA dont on cherche à stabiliser la
prévalence à son niveau actuel à défaut d'inverser
sa tendance à la hausse.
Ces cinq objectifs stratégiques de l'UNDAF constituent
des résultats stratégiques du Système des Nations Unies,
décomposés en sous-résultats selon la méthodologie
de la GAR comme dans l'exemple de la figure ci-dessous. Les Agences des Nations
Unies se repartissent les sous-effets de chaque effet UNDAF, les
intègrent dans leurs plans d'action et s'engagent à les
réaliser à travers des programmes et projets.
Figure 2 : schéma d'une
chaîne de résultats selon la GAR au Système des Nations
Unies.
Effet UNDAF 1
En 2010, dans les zones de concentration du SNU, les
catégories sociales les plus démunies améliorent leurs
conditions de vie
Catégories des effets escomptés des programmes-
pays
1.1
Revenus monétaires
Les cibles accroissent leurs revenus monétaires
1.4
Accessibilité aux services de base
Les cibles ont un accès aisé aux services
sociaux de base (santé, assainissement, logements...)
1.5
Scolarisation
Les enfants en âge scolaire surtout les filles
fréquentent l'école, reçoivent une éducation de
qualité et y restent.
1.3
Nutrition
La prévention et la prise en charge de la malnutrition
sont assurées
1.2
Sécurité alimentaire
Les cibles augmentent leur sécurité alimentaire
Source: UNDAF 2006-2010 (Tchad)
Les effets de développement énoncés dans
L'UNDAF sont formulés dans une matrice de résultats et de
ressource. Cette matrice de résultats est un cadre logique axé
sur les résultats de développement à atteindre par les
agences composant l'Equipe Pays.
Plantz, Greenway et Hendricks (1997 :24) expliquent
à juste titre que le cadre logique s'avère très utile pour
l'élaboration et la définition des résultats, des
indicateurs et des risques prévus. Il facilite en fait la
conceptualisation des risques et des projets et programmes au niveau des
intrants, des extrants et des conséquences. Comme l'écrit Meier
(1998 : i) cité par le Bureau du Vérificateur
Général du Canada (2000:1), le cadre logique comme outil
« s'avère particulièrement utile pour les
intervenants qui ne connaissent pas la gestion axée sur les
résultats, car il illustre la manière dont celle-ci
fonctionne.» A cet égard, son utilisation est
particulièrement bien indiquée par l'Equipe de pays du Tchad
où, non seulement le personnel des agences a une expérience
encore embryonnaire de la GAR mais plus grave encore, ceux des autres
intervenants comme les représentants du gouvernement, ceux de la
société civile notamment ceux des autres ONGs ne connaissent pas
du tout l'approche GAR.
Le PNUD en tant que programme appartenant à l'Equipe
Pays apporte sa contribution à la formulation de l'UNDAF et surtout
oeuvre à sa mise en oeuvre comme le font d'ailleurs les autres agences
du Système des Nations conformément à leurs domaines
d'intervention respectifs. L'UNDAF 2006-2010 du TCHAD reconnaît
d'ailleurs que « le souci de produire des effets mesurables et
qualifiables dans la vie des populations, particulièrement celle des
femmes, des enfants, des victimes des conflits et des catastrophes impose le
recours à l'approche de gestion axée sur les résultats.
Elle facilite la complémentarité et la synergie d'actions qui
permettent aux agences de développer des réponses
appropriées et cohérentes aux demandes effectives et
réelles des populations. »
Le PNUD reproduit cette méthodologie de l'UNDAF dans sa
démarche du CPAP, principal instrument de programmation et document de
base de son intervention. Notons que le CPAP reste fidèle aux domaines
d'intervention du PNUD énoncés dans le MyltiYear Fund Framework
(MYFF) ou Plan de Financement Pluriannuel (PFP), principal document de
politique et instrument de gestion stratégique qui résume les
domaines d'intervention du PNUD. C'est le document qui intègre les
orientations des programmes et les stratégies de l'organisation au sein
d'un même cadre. Le rapport annuel 2006 du PNUD indique que
« le PFP réunit les objectifs, les ressources et les
effets des programmes dans le cadre d'un document stratégique unique.
Outre sa valeur pour la gestion interne, il permet également aux
donateurs et aux parties prenantes de surveiller les prestations de
l'organisation et de mesurer ses accomplissements par rapport aux objectifs du
développement humain. L'adoption du PFP, auquel des améliorations
continuent d'être apportées sur la base des enseignements
tirés depuis six ans, a transformé le PNUD en une organisation
axée sur les résultats » (PNUD ;
2006 :33).
Cette démarche est stratégique car elle permet
à chaque agence de contribuer à partir de ses domaines à
la réalisation d'un ou de plusieurs effets UNDAF dont l'atteinte
nécessite des interventions dans différents domaines de
développement analysés dans le CCA et aussi variés que
ceux investis par les différentes agences.
En résumé, l'UNDAF est le cadre de planification
stratégique de programme de l'Equipe Pays qui comprend les effets
escomptés au début du cycle de programmation. Le Plan d'Action de
Programme Pays est le document dans lequel le PNUD en coopération avec
le Gouvernement formule son programme de développement
décliné en sous-programmes et projets dont la finalité
est de réaliser les effets UNDAF correspondant à ses domaines
d'interventions au Tchad.
I.3. Le Country Programme Action Plan (CPAP) et ses
mécanismes d'élaboration
Le PNUD définit le CPAP selon l'expression
orignale anglaise suivante: « The CPAP is a legal agreement
between the host government and UNDP to execute the Country Programme; and
Annual Work Plans (AWPs), which form an integral part of, and are incorporated
by reference into, the CPAP, are the legal agreements between UNDP and
Implementing Partners to implement a specific project within a calendar year as
identified in the CPAP. Together the CPAP and AWP constitute the project
document as referred to in the Standard Basic Assistance Agreement (SBAA) [or
other appropriate governing agreement] » (UNDP ;
2006 :1).
Cela signifie théoriquement que le descriptif de
programme de pays est formulé par le Gouvernement de la
République du Tchad et le Programme des Nations Unies pour le
Développement (PNUD) dans le cadre du Bilan Commun de Pays (BCP) et du
Plan-Cadre des Nations Unies pour l'Aide au Développement (PNUAD)
lancés en février 2004 avec la participation de toutes les
parties prenantes : le gouvernement, les agences du SNU, les autres
partenaires du développement et la société civile, y
compris le secteur privé.
I.3.1. Préparation du CPAP
De manière pratique, nos entretiens avec le personnel
du Bureau PNUD révèlent que la formulation du CPAP se base sur
une méthodologie définie par le siège que le bureau de
pays met en oeuvre. Cette méthodologie intitulé
« Programming for Results Management »est basée sur
l'outil de planification « Prince 2»29(*) et fait l'objet d'un module de
formation disponible sur le User Guide de la GAR au PNUD mis en
ligne sur son intranet. Pour ce qui concerne le Plan d'Action du PNUD, nous
avons observé que c'est le Représentant Résident adjoint,
Directeur du Programme qui coordonne un comité de rédaction du
CPAP constitué de l'économiste principal chargé de
l'Unité de Politiques et Stratégies (UPS)30(*) et des Assistants du
Représentant Résident adjoint chargés des programmes. Ce
comité utilise à cet effet un modèle type de CPAP
adressé par le siège du PNUD dans lequel sont indiquées
les informations requises dans les différentes parties du document
conformément aux recommandations de la méthodologie
évoquées ci-dessus. Il s'agit des liens à établir
entre les priorités nationales et les effets escomptés
définis dans l'UNDAF. Ce modèle est intitulé Draft,
Undp template for the Country Programme Action Plan (Version 3 November
2005),
Pour conduire cette rédaction, le comité
consulte les partenaires clés de sorte à intégrer leurs
propositions dans le projet de CPAP.
Nous faisons une digression pour observer que contrairement au
PNUD, le Fond des Nations Unies pour les Activités en matière de
la Population (FNUAP) utilise une démarche plus participative dans
l'élaboration de son Plan d'Action. En effet, notre entretien avec un
des hauts fonctionnaires du bureau du FNUAP au Tchad révèle que
ce fond organise à l'intention des représentants du gouvernement
et autres partenaires, une formation sur l'utilisation des outils de la gestion
axée sur les résultats dans l'élaboration de son Plan
d'Action de Programme Pays. Bien plus, en matière d'exécution de
projet par exemple, le PNUD formule son document de projet, le fait
approuvé par le gouvernement ensuite, recrute les membres de
l'équipe de projets auxquels il exige le respect de ses
procédures en matière d'exécution des activités de
projet tandis que le FNUAP associe les partenaires importants
d'exécution des projets de leur élaboration à leur suivi
et évaluation en passant par leur mise en oeuvre. Si l'on en croit Meier
(1998 : i), le souci de la participation s'explique entre autre chose par
le fait que « ...les intervenants sont moins sujet à
critiquer un cadre de gestion ou à y faire obstacle s'ils l'ont
eux-mêmes élaboré ».
De façon générale, avant d'être
associées aux étapes de planification, de gestion et de suivi
évaluation, toutes les personnes qui représentent les parties
prenantes à ses programmes et projets reçoivent une formation sur
l'approche gestion axée sur les résultats et ses outils
organisée par le FNUAP.
Selon le format du CPAP défini par le siège du
PNUD (le Draft Undp template for the country programme action plan),
le CPAP devrait comporter dix parties et un annexe de matrice de couplage
résultats/ressources. Cette matrice est un cadre logique axé sur
les résultats assorti d'une budgétisation. Le format robot du
CPAP propose aux rédacteurs un texte standard à chacune
des dix parties. Ces derniers doivent s'assurer qu'ils remplissent les
différents paragraphes avec les données provenant notamment du
Common Country Assessment (CCA), du United Nations Development Action Framework
(UNDAF), du Country Programme Development (CPD) et/ou du Millenium Development
Goals (MDGs) de sorte que le CPAP soit aligné sur les résultats
attendus de ces différents documents de l'Equipe Pays.
Grosso modo, les rédacteurs du CPAP utilisent
les techniques et étapes de planification selon la GAR qu'expose le
rapport sur l'application de la gestion axée sur les résultats
dans les organismes des Nations Unies que nous avons évoquées
plus haut. L'analyse de la situation de développement du pays par
exemple qui est la deuxième partie du CPAP après le cadre
légal de coopération avec le pays, reprend les analyses de la
situation de développement du pays qui, au demeurant est normalement
invariable lorsqu'elle est bien faite ; exposées aussi bien dans le
CCA que dans l'UNDAF.
En général, il y a une reproduction partielle ou
totale de certaines idées des outils de planification des plus
généraux31(*) aux plus spécifiques32(*). Ce qui donne les
scénaris suivants : les grandes orientations de
développement du CCA ou de la Déclaration du Millénaire
pour le Développement sont reprises dans l'UNDAF tandis que les effets
de développement ou encore les résultats attendus formulés
dans l'UNDAF correspondant au domaine d'intervention du PNUD sont repris dans
le CPAP par le PNUD; enfin, le document de projet sera formulé sur
la base d'un ou de deux effets de développement précis du CPAP
résumé dans le Cadre de Résultats Stratégiques qui
lui est annexé.
Le modèle de rédaction du CPAP précise
que la préparation du CPAP commence durant la seconde moitié de
la dernière année de la programmation en cours (UNDP ;
2005 :2). Les autres acteurs interviennent seulement lors de l'atelier de
validation du CPAP où le PNUD soumet le document de programme pays,
assorti d'un cadre/une matrice de résultats stratégiques et un
plan annuel de travail qui permet de le mettre en oeuvre ainsi que de la
stratégie de gestion retenue par les participants, à
l'appréciation non seulement du Gouvernement mais aussi aux
différents acteurs identifiés pour prendre part à la mise
en oeuvre de son plan d'action. Après la validation du Plan d'Action de
Programme Pays à la fin de l'atelier, le PNUD le soumet au
ministère du plan, de la coopération et du
développement interlocuteur de coopération du gouvernement,
pour approbation.
Il convient de relever que les participants à l'atelier
de validation du CPAP doivent s'assurer que les axes stratégiques
retenus sont en cohérence avec ceux de l'UNDAF et avec les principales
stratégies macro-économiques ou sectorielles adoptées par
le pays dans les domaines de la bonne gouvernance et de la lutte contre la
pauvreté. En générale, le CPAP opère une analyse de
la situation du développement du pays et identifie les défis
à relever. Ce qui lui permet ensuite de définir deux
sous-programmes de développement.
I.3.2. Le Cadre de Résultats Stratégiques
(CRS)
Il est défini dans la terminologie de la Gestion
Axée sur les Résultats présenté à l'annexe
de ce document comme étant « The logic that explains how
results are to be achieved, including causal relationships and underlying
assumptions. The results framework is the application of the logframe
approach at a more strategic level, across an entire organisation, for a
country programme, a programme component within a country programme, or even a
project. » Dit autrement, le CRS permet de déterminer les
orientations et résultats stratégiques visés par
l'organisation dans le plan d'action. « Cette expression
générique désigne l'hypothèse de
développement englobant les résultats nécessaires à
la réalisation d'un objectif stratégique, leurs relations de
cause à effet ainsi que les hypothèses sous-jacentes. Ce cadre
organise la mesure, l'analyse et la communication des résultats de
l'entité opérationnelle. Il sert également d'outil de
gestion et est donc axé sur les résultats fondamentaux qui
doivent être suivis afin d'indiquer le progrès. Pour le
PNUD,[c'est] le document qui décrit ses résultats
concernant une entité opérationnelle du point de vue des effets,
produits, partenariats et indicateurs, avec des buts, buts subsidiaires et
domaines stratégiques d'appui bien précis »
(PNUD ;2002 :5). Ces changements sont le résultat des efforts
conjugués de différents partenaires et sont rarement le fruit
d'une intervention isolée du PNUD. D'ou l'importance de partenariats
dans l'approche GAR.
II. Analyse de la situation de Développement du
pays
En effet, pour mieux réaliser sa mission et
conformément au principe de la GAR notamment la planification
axée sur les résultats qui se veut stratégique,
recommandant qu'une analyse claire de la situation de développement soit
faite préalablement à toute action, le bureau du PNUD au Tchad a
pris le soin d'opérer, dans le CPAP une analyse de la situation de
développement du pays. Il s'agit d'un descriptif de l'état de
développement du Tchad tel que présenté par le PNUD et
adopté par les participant au séminaire de validation du CPAP.
Nous reproduisons ici de façon synthétique l'analyse de la
situation de développement du Plan d'Action en cours parce que non
seulement elle est suffisamment étoffée; ce qui offre au lecteur
d'amples informations sur le pays, permettant pour ainsi dire une plus
grande compréhension du pays dont la gestion du développement a
nécessité la convocation de l'approche Gestion Axée sur
les Résultats, mais surtout parce que cette description participe d'une
étape de la GAR que réalise ainsi le PNUD. Du point de vue
méthodologique, il est dommage que les auteurs du CPAP ne
présentent pas systématiquement les sources des données
statistiques utilisées. Résultat de course, notre synthèse
ne peut pas être plus précise en ce qui concerne les
références bibliographiques.
Cette analyse est le premier moment de la formulation du Plan
d'Action de programme pays selon la GAR dans le Système des Nations
Unies que nous avons présentée au chapitre
précédent. L'analyse de la situation de développement
permet d'identifier les causes des problèmes de développement que
le PNUD abordera à travers ses stratégies et activités de
développement.
II.1. Données socioéconomiques et
politique de base sur le Tchad33(*)
L'analyse de cette situation de développement envisage
séparément les situations géographique,
démographique, économique et politique. Ceci permet de
considérer par la suite l'étendu des défis que pose le
développement à partir de chaque situation.
ü
Situation géographique
Le Tchad est situé au centre de l'Afrique entre les
7ème et 24ème degrés de latitude Nord et les
13ème et 24ème degré de longitude Est. Il est le
cinquième pays le plus vaste de l'Afrique après le Soudan,
l'Algérie, le Congo Démocratique et la Lybie avec une superficie
de 1.284.000 Km2. Il s'étend sur 1700 km du Nord au Sud et sur 1000 km
de l'Est à l'Ouest. De par sa position géographique, le Tchad est
marqué par une continentalité accentuée dont
l'étranglement économique est l'une des conséquences. En
effet, le pays est dépourvu de toute façade maritime. Le port le
plus proche est Port Harcourt (Nigéria), à 1700 Km de
N'Djaména. Cet enclavement extérieur est accentué par une
insuffisance de réseaux routiers qui rend difficile la circulation
intérieure durant une bonne partie de l'année.
ü
Situation démographique
La population du Tchad, estimée en 1993 à
environ 6 280 000 d'habitants s'établit en 2005 à 9,3 millions.
Elle atteindrait 12 millions d'habitants en 2015 selon les projections de la
Direction de la Coordination des Activités en matière de
Population (DCAP, 2003). Le taux d'accroissement de cette population est
passé de 1,4 % en 1964 (Service de Statistique, 1966) à 2,5 % en
1993 (BCR, 1995) pour atteindre 3,2 % en 2000 selon les projections de la DCAP
en 2003.
La population est inégalement répartie sur
l'espace national. Ce qui a pour conséquence des zones de fortes et de
faibles concentrations. Environ la moitié de la population du pays (47
%) est concentrée sur seulement 10 % de la superficie
totale. La structure par âge et sexe révèle que
la population du Tchad est relativement jeune et à dominance
féminine. En 1993, la population âgée de moins de 15 ans
représentait 48 % de la population totale, 47 % pour les 15-59 ans et
3,5 % pour les personnes âgées de plus de 64 ans. Les femmes
représentaient 52 %.
ü
Situation politique
Après de longues années de guerre civile et de
dictature, le Tchad est entré progressivement dans le processus
démocratique depuis décembre 1990. La Conférence Nationale
Souveraine tenue à N'Djaména du 15 janvier au 7 avril 1993, a
connu une participation très active des partis politiques, des
associations de la société civile, des corps constitués de
l'Etat, des autorités traditionnelles et religieuses, des
représentants du monde rural et des personnalités ressources. Des
élections présidentielles ont été organisées
en 1996, 2001 et 2006 et celles législatives en 1997 et 2002. Cependant,
ce processus démocratique a été marqué en 2006 par
de nombreuses crises politiques.
ü
Situation économique
L'analyse de la situation économique envisagée
par le PNUD a considéré la croissance du PIB comme indicateur de
mesure de l'état de développement du pays. Ainsi, on a pu
observer que depuis 1994, le Tchad a connu une performance
macroéconomique satisfaisante car, en moyenne, son PIB est de 5,2 % en
valeur réelle pendant la période 1994-2003. Depuis 2001, elle a
dépassé 9,5 % en moyenne, par an grâce à l'appui de
la Facilité d'Ajustement Structurel Renforcée (FASR) et de la
Facilité pour la Réduction de la Pauvreté et pour la
Croissance (FRPC). Après 2006, la croissance du PIB devrait se
réduire à moins de 2% par an, en raison de la baisse des
investissements dans le secteur pétrolier (champs de Doba), le secteur
non pétrolier, toutefois, demeurerait soutenue, le PIB hors
pétrole augmentant en termes réels de 5,4 % par an en moyenne de
2006 à 2015.
On peut voir que la perception de l'ère
pétrolière comme la plus grande opportunité
économique de développement du pays a fait ombrage à
l'analyse et la compréhension des filières comme l'agriculture,
l'élevage, la pêche qui sont (étaient ?) les seuls
secteurs nourriciers de l'économie tchadienne. Il aurait
été avantageux que l'analyse ait envisagé ces secteurs
pour comprendre les questions de développement rural, la famine etc.
III. Principaux défis de
développement
Cette partie est consacrée à l'analyse des
principaux défis de développement du pays et que le bureau du
PNUD au Tchad envisage comme défis à relever. En rapport avec son
mandat et ses missions le PNUD considère que le Tchad est
confronté à trois principaux défis de développement
qui se déterminent mutuellement à savoir : la
pauvreté, la faiblesse des capacités à y répondre
de manière adéquate et les contraintes structurelles qui limitent
ses capacités.
III.1. Le défi de la pauvreté
Selon l'analyse faite dans le programme de payse du PNUD
(PNUD ; 2005 :2), une paupérisation extrême maintient le
pays au bas de l'échelle du développement humain avec un IDH de
0,346 plaçant le Tchad au 173ème rang mondial sur
177. Cette pauvreté est multidimensionnelle et ses déterminants,
selon l'enquête de perception réalisée en 2000 dans le
cadre de la Stratégie Nationale de Réduction de la
Pauvreté, sont :
- la mauvaise gouvernance ;
-l'inaccessibilité aux soins ;
- l'enclavement du pays ;
-le manque d'eau potable ;
-la sous-alimentation ;
-la faiblesse de scolarisation au primaire ;
-la très faible croissance économique et la
mauvaise répartition des ressources.
En effet, le document de programme pays ci-dessus cité
montre que deux tiers de la population tchadienne vit avec moins d'un dollar
par jour. A cause du déficit et de l'insécurité
alimentaire, la proportion de la population souffrant de malnutrition est
évaluée à 32,0 %, et à 44,2 % pour celle
n'atteignant pas le minimum calorique. La mortalité
infanto-juvénile et la mortalité maternelle restent
élevées à respectivement 203 pour 1 000 et 1099 pour
100 000 naissances vivantes en 2004. Ces taux étaient à
194 pour 1000 et 827 pour 100 000 naissances en 1996-1997 : la
mortalité des mères et des enfants est donc en forte
augmentation. Selon diverses sources, le prévalence au VIH parmi les
adultes s'établirait à environ 5,0%.
Le paludisme passe pour la première cause de
consultation dans les structures sanitaires : 37,0 % des problèmes
notifiés dans les centres de santé et 45,0 % dans les
hôpitaux en 2002. Une proportion faible de 36 % de la population a
accès à l'eau potable et moins de 2,0% de citadins disposent
d'installations sanitaires avec eau courante.
En 2004, le taux net de scolarisation dans le primaire est
estimé à 48,0 % ; celui des filles est plus bas se
situant à 38,0% dans le primaire, à peine17,0% dans le secondaire
et à 6,0 % dans le supérieur. La scolarisation des filles
s'améliore quelque peu si l'on sait que dans le primaire et le
secondaire leur taux de scolarisation était évalué
respectivement à 30% et à 11% en 1996-1997.
En ce qui concerne l'assainissement, l'habitat et le
développement urbain, les données disponibles font ressortir
qu'à peine 5,0% de la population urbaine sont connectés au
réseau d'évacuation des eaux pluviales, 1,0% au réseau
d'évacuation des eaux usées. Il ressort d'une enquête
récente que 70% de logements sont en banco et selon le Recensement
Général de la Population et de l'Habitat (RGPH), environ 35% de
la population urbaine sont locataires ; ce pourcentage est de 53,1%
à N'Djamena.
III.2. La faiblesse des capacités de
réponse à la pauvreté.
La paupérisation décrite plus haut est
exacerbée par la faiblesse dans la gestion du développement
c'est-à-dire dans l'élaboration et l'exécution des
programmes de relance économique et de redistribution sociale.
L'épineuse question de capacité d'absorption dans
l'administration tchadienne affecte négativement la qualité des
dépenses publiques, et ce au détriment des secteurs du
développement humain (santé, éducation,
développement rural,...). Au 30 juin 2005, seulement 34 % des
crédits alloués aux dépenses prioritaires de
développement (santé, éducation, développement
rural...) ont été engagés et 24% seulement ont
été payés. Ce problème de capacités
d'absorption doit être cependant posée de manière globale
et non pas être réduite à la faiblesse des ressources
humaines, techniques et matérielles des structures nationales
impliquées dans la chaîne des dépenses publiques. En effet,
la faiblesse des capacités d'absorption au Tchad est un problème
global de lacunes à chacune des étapes du cycle de mise en oeuvre
des programmes et politiques de développement depuis la conception
peu participative des cadres stratégiques jusqu'à
l'inefficacité du suivi et évaluation en passant par les
faiblesses de programmation et d'exécution financière ou
physique.
La faiblesse des capacités d'absorption est
également liée à trois autres facteurs : la
corruption, la mobilité élevée des fonctionnaires et
l'impact limité du partenariat au développement sur le
renforcement des capacités nationales du fait notamment de règles
et procédures trop complexes. La corruption risque en effet d'inhiber
l'efficacité des investissements publics, de freiner ainsi la
croissance économique et de contrarier les efforts accomplis en vue
d'instaurer une bonne gouvernance. Contribuent aussi à cette faiblesse
les fréquentes restructurations des ministères, la
mobilité fort élevée des agents de l'Etat ainsi que des
hauts responsables l'Administration.
III.3. Les contraintes structurelles au
développement humain.
La gestion du développement se trouve en grande partie
contrecarrée par le caractère structurel des déterminants
de la pauvreté que sont les dégradations continues des
environnements économique, politique, et physique du pays. La croissance
a été très faible au cours des dernières
décennies. Jusqu'en 1999, elle a rarement excédé de plus
d'un point le taux d'accroissement annuel de la population ; la croissance
a même reculé de 0,4 % en 2000 par rapport à 1999. Il va de
soi que ces rythmes de croissance de l'économie ne pouvaient
créer suffisamment d'emplois pour une population estimée à
6,28 millions avec un taux d'accroissement naturel de 2,5%.
L'avènement de l'ère pétrolière a
été considéré comme une opportunité unique
de progresser dans la voie du développement humain étant
donné que les revenus de l'Etat allaient doubler et que 80% de ceux-ci
devaient être affectés aux secteurs prioritaires du
développement humain de la santé, de l'éducation, du
développement rural et des infrastructures. Cette vue optimiste doit
être tempérée au regard des prévisions
récentes qui projettent un déclin de la production
pétrolière entraînant un recul drastique du taux de
croissance du PIB pétrolier réel qui s'établira à
2% en 2005 comparé au taux de 27% de croissance projeté
auparavant.
Sur le plan politique, l'Etat tchadien montre comme partout en
Afrique les caractéristiques structurelles d'une faible
institutionnalisation. En effet, si certaines normes bureaucratiques
(élections, grades administratifs, armée et police nationales)
permettent une certaine fonctionnalité du pouvoir administratif, le
système d'obligations reste cependant déterminée par des
normes non institutionnalisées telles que le clientélisme
politique ou les relations personnelles. La corruption mentionnée
ci-dessus s'explique ainsi par un dysfonctionnement du système
étatique dans lequel certains services de l'Etat (subventions, licences,
exemptions, emplois, dotations budgétaires,...) peuvent être
fournis par des voies arbitraires, discrétionnaires, voire
personnalisées.
La résurgence de l'insécurité et des
conflits au Tchad est chronique et constitue un problème fondamental de
société et de développement, au sens où l'existence
de foyers de tensions perpétuelles empêche la constitution d'un
tissu social et le maintien d'un consensus politique stable. Aucune perspective
de long terme ne peut être envisagée dans un tel contexte de
tensions, d'insécurité physique, de pertes matérielles, de
crise alimentaire, ou de violences diverses. Ceci explique en grande partie le
peu d'intérêt des investisseurs privés pour le pays, ou
encore le bas niveau de la production agricole et donc le pourcentage
élevé de la population souffrant de la faim et de la
malnutrition.
L'absence d'un dialogue suivi entre les différents
acteurs politiques ainsi qu'entre le gouvernement et la société
civile ne permet pas une gestion participative et transparente du
développement. La priorité doit être donc donnée
à des actions qui rétablissent le dialogue politique et social en
vue d'engager de manière participative des actions qui augmentent
l'institutionnalisation de l'Etat tchadien et notamment de son système
de distribution.
L'insécurité au Tchad comme ailleurs en Afrique
a une dimension transfrontalière particulièrement le long des
frontières Sud et Est avec respectivement la RCA et le Soudan
(région du Darfour). Elle y prend diverses formes :
insécurité physique, matérielle et alimentaire du fait
d'importants déplacements des populations fuyant les troubles dans ces
pays voisins. Cette insécurité frontalière engendre des
groupes vulnérables particuliers que sont les réfugiés et
les populations autochtones d'accueil. On relève sur les sites de Maro
et Danamadji au Sud du Tchad, la présence d'environ 20.000 personnes. Le
conflit dans le Darfour, a provoqué le déplacement d'environ 1
000 000 de personnes. Plus de 150 000 ont franchi la frontière pour
se mettre à l'abri au Tchad. Du fait de la présence et des
mouvements de ces réfugiés et déplacés, les
conditions d'existence des populations tchadiennes d'accueil se trouvent
fragilisées par les dégâts causés sur les cultures,
les pâturages, et la pression exercée sur les ressources
déjà rares en eau et en vivres. Ces conséquences de la
présence de réfugiés et de déplacés
nécessitent des stratégies et des programmes de
développement local qui combinent l'assistance d'urgence de court terme
à des interventions de sortie de crise de plus long terme. La mise en
oeuvre de ces stratégies et programmes dans les régions d'accueil
de réfugies et déplacés peut servir d'expérience
pilote de développement local transposable dans d'autres régions
ou à l'ensemble du pays.
Comme la décroissance économique, la
dégradation continue des écosystèmes revêt
également un caractère structurel du fait de la position
géographique du Tchad. L'enclavement du pays conjugué au
changement du régime des pluies depuis la période humide de
1950-1973 a provoqué le déplacement des isohyètes
annuelles d'environs 180 km vers le sud entraînant de profonds
bouleversements des paysages et des activités humaines en dépit
d'une amélioration très sensible du régime moyen des
pluies depuis cinq ans. Ces changements sont, avec l'augmentation des pressions
anthropiques à la base des phénomènes d'appauvrissement
des sols, de la désertification, et de l'érosion éolienne
ou hydrique. Autant de facteurs qui influent négativement sur la
santé et la productivité des hommes. En effet, les pratiques
culturales inadaptées ont entraîné une extension des zones
de pâturage vers le sud, au détriment des terroirs agricoles,
créant régulièrement des conflits entre agriculteurs et
éleveurs. A cela s'ajoutent les modes d'exploitation
inappropriées : feux de brousse, ramassage incontrôlé
du bois de feu, intensification de la pêche et du braconnage.
CHAPITRE IV. LES REALITES DE LA MISE EN OEUVRE DE LA
GAR : LA GESTION DU PROGRAMME
L'analyse de la situation permet d'identifier les
différents problèmes de développement et d'isoler ceux sur
lesquels le PNUD va axer son intervention. Ensuite le CPAP aborde
l'étape des parties prenantes, s'accorde avec elles sur un consensus en
ce qui concerne les priorités de développement à retenir
pour la durée de la programmation. Lors du séminaire de
validation du CPAP en cours du bureau du PNUD tenu au CEFOD (N'djamena, 21- 22
décembre 2005), le Représentant Résident adjoint qui
dirigeait le séminaire n'a pas manqué de mentionner que
« tout est priorité au Tchad » et que cela
pose une véritablement difficulté quant au choix d'axe
d'intervention. C'est, au regard des priorités définies dans le
Document de Stratégie pour la Réduction de la Pauvreté
(DSRP) et des domaines d'intervention du PNUD que ce dernier a retenu de
centrer l'action sur une problématique de développement à
deux manches : la gouvernance et la lutte contre la pauvreté
constituant deux sous-programmes déclinés en différents
projets.
I. Le sous-programme Gouvernance
Selon cette manche de son Programme, le PNUD et le
Gouvernement du Tchad ont choisi d'inscrire la promotion de la bonne
gouvernance parmi les axes prioritaires de l'assistance du PNUD au Tchad pour
la période 2006-2010. Ce sous-programme devra contribuer à
atteindre l'effet 2 de l'UNDAF pour l'an 2010, et consistant en une situation
où d'une part, « les populations et les organisations de
la société civile participent et contrôlent le processus de
prise de décision concernant le développement et la gestion de la
chose publique; et d'autre part, l'environnement social, économique,
politique et légal crée une dynamique d'auto développement
et garantit le respect et l'expression des droits humains ». Les
actions qui seront menées concerneront à la fois la gouvernance
politique et économique, ainsi que la gestion des crises.
Le CPAP considère le sous-programme gouvernance comme
un secteur d'intervention où le PNUD dispose d'un certain avantage
comparatif et qui sied le mieux au contexte actuel du Tchad, pays à la
recherche de voies et de moyens permettant d'utiliser efficacement et
démocratiquement ses revenus pétroliers pour donner des
réponses appropriées au problème du
sous-développement humain. L'appui à la gouvernance se justifie
également comme moyen de créer les conditions propices à
la conduite des interventions dans le domaine de la lutte contre la
pauvreté
Deux autres cibles des OMD sont poursuivies dans le cadre de
l'appui à la gouvernance économique pour la promotion des
échanges commerciaux et la mobilisation de l'aide au
développement.
Ce sous-programme articulera également la dimension
transversale des composantes « genre » et
« VIH/SIDA », lesquelles seront intégrées
dans tous les programmes et projets soutenus par le PNUD. Cette
intégration constituera un des critères d'approbation des plans
annuels de travail.
Dans la pratique, ce sous-programme est logé dans une
Unité de Gestion qui porte d'ailleurs son nom c'est-à-dire
Unité Bonne Gouvernance34(*) où un Assistant du
Représentant chargé d'Unité et un chargé de
Programme le mette en oeuvre. Ils s'occupent de tous les aspects techniques de
la gestion des différents projets du sous-programme notamment le suivi,
les visites de terrain, les réunions de projets...et rendent compte au
Directeur du Programme qui est le représentant résident
adjoint.
II. Le Sous programme Lutte contre la
pauvreté
L'assistance du PNUD dans le cadre de la deuxième
manche de sa problématique sous-programme de lutte contre la
pauvreté vise la réalisation des Objectifs du Millénaire
pour le Développement et s'inscrit dans l'UNDAF sous l'Effet 1 qui
consiste à « mettre les personnes les plus démunies
en mesure d'améliorer leurs conditions de vie ». Ce
sous-programme comporte quatre axes stratégiques à savoir :
Ø l'amélioration du capital humain ;
Ø la stabilisation du VIH/SIDA et la
réduction de son impact ;
Ø la préservation des ressources
environnementales ;
Ø l'accroissement de l'accessibilité à
l'eau potable et à un logement décent dans un environnement
assaini.
Selon le CPAP, ce sous-programme permettra aux
bénéficiaires d'accroître de manière réelle
leurs revenus et d'atteindre l'objectif de réduction de la
pauvreté monétaire, d'accroître l'objectif
d'accessibilité à l'eau potable et à l'assainissement en
milieu rural et de contribuer à la sauvegarde de l'environnement et des
ressources en eau. Les formations et renforcement des capacités
institutionnelles vont jeter les bases d'un épanouissement durable des
secteurs coopératif, de la micro finance et des appuis
déconcentrés au secteur de l'eau.
On peut constater à travers la stratégie
générale du PNUD que respecte son bureau de pays au Tchad que ce
programme consacre une très grosse enveloppe de son budget au
sous-programme gouvernance. Il n'existe pas de données permettant de
comparer la répartition budgétaire dans ces sous-programmes. Mais
de manière générale, cette repartions est proportionnelle
à celle que fait le siège de manière
générale et que nous avons exposées plus haut. Ainsi, le
PNUD alloue une plus grande part de son budget au domaine de la gouvernance
(47% de ses ressources financières) comme cela apparaît dans le
graphique suivante. Il serait avantageux de trouver un équilibre entre
le quantitatif et le qualitatif non seulement en terme
d'allocation budgétaire mais aussi au niveau de la planification en ce
qui concerne la définition des résultats qualitatifs qui soient
légitimes alors même qu'ils ne pourraient pas être
mesurables, repérables dans le court terme, bref SMART. Car les deux
types de résultats sont non seulement interdépendants en
matière de développement mais même indispensables pour la
réalisation d'impact de long terme des programmes et projets de
développement. Monsieur A. TOE, Représentant résident
adjoint du PNUD au Tchad reconnaissait à juste titre que le
développement est avant tout une vision, un état d'esprit et une
mentalité ; et pour influencer un état d'esprit ou une
mentalité de sorte à l'axer sur le changement il faut être
patient et s'inscrire dans le long terme. Conjecturalement, nous pensons que
les résultats qualitatifs de développement sont les conditions
essentielles de l'atteinte des résultats quantitatifs et plus important
encore, de l'empowerment des bénéficiaires de l'Aide
Publique au Développement.
Source : Réalisé par nous
grâce aux données du rapport annuel 2006 du PNUD
Ce sous-programme comme le précédant est
opérationnalisé à travers un organe de gestion qui est
l'Unité de Lutte contre la Pauvreté35(*). Ici
également c'est l'Assistant du Représentant résident et
deux chargés de programme qui gère le sous-programme notamment
par le management quotidien des différents projets de l'Unité.
III. Gestion du programme
Les deux sous-programmes définis dans le CPAP sont
déclinés en différents projets de développement
élaborés sur la base des résultats escomptés du
CPAP. En pratique, l'élaboration des documents de projet se
réalise selon un modèle soumis aux Chargés de Programme
qui en sont les rédacteurs. Les projets sont mis en oeuvre suivant
quatre modes d'exécution. Mais dans tous les cas, c'est le
Ministère chargé du Plan et de la Coopération qui joue le
rôle de premier plan dans l'exécution, le suivi et
l'évaluation du programme en tant qu'interlocuteur principal du PNUD et
département chargé de la coordination des aides
extérieures. Les parties suivantes sont extraites du CPAP et ont pour
pertinence de montrer comment le PNUD après avoir formulé et
planifié son Programme de développement axé sur les
résultats, adopte une stratégie de mis en oeuvre.
III.1. Mise en oeuvre du Programme et Modes
d'exécution
Conformément aux procédures de simplification et
d'harmonisation des procédures du PNUD, le Gouvernement détient
la propriété et assume la responsabilité globale des
activités décrites dans le Plan d'Action du Programme Pays. La
modalité pour l'ensemble du Plan d'Action est donc l'exécution
nationale tandis que la mise en oeuvre des projets du programme résulte
de quatre modes d'exécution différents :
ü l'Exécution Directe ou le Direct
Execution en abrégé le DEX.
Un projet DEX est un projet exécuté par le
bureau du PNUD. En d'autres termes, c'est le bureau du PNUD qui est l'agent
d'exécution de ce projet. Ce genre de projet est sous la supervision des
chargés de programme qui en élaborent les plans de travail,
recrutent les autres membres de l'équipe de projets et coordonnent la
réalisation des activités...C'est par exemple le projet
Assisting Communitties Together36(*) de l'Unité Bonne Gouvernance auquel nous
avons consacré la majeure partie de notre séjour de stage. Le
responsable directe du projet est une chargée de programme Bonne
Gouvernance qui encadrait nos travaux de stage. Le deuxième mode
d'exécution est l'exécution par une agence des Nations Unies.
ü L'Exécution par une agence des Nations
Unies
Comme son nom l'indique, un projet d'exécution par
agence des Nations Unies est un projet du PNUD exécuté par une
autre agence de l'Equipe Pays qui se révèle être l'organe
le plus compétent à exécuter ledit projet. Mais plus
généralement on observe que dans le cadre de l'UNDAF, le AWP
pourrait prendre en compte la réalité de la programmation
conjointe avec les autres agences du système des Nations Unies. On peut
également recourir à deux modes d'exécution en plus de
celui par les agences des Nations Unies à savoir l'exécution
nationale ou l'exécution par un partenaire de la société
civile notamment une ONG de développement. Cependant, Le CPAP
précise que la décision de recourir aux services d'un partenaire
de réalisation autre que les institutions spécialisées des
Nations Unies sera précédée d'une évaluation des
capacités techniques et de gestion dudit partenaire. Un Plan Annuel de
Travail, le Annual Work Plan précisant les résultats
attendus et les fonds à mettre à disposition est établi et
signé entre le PNUD et le partenaire.
ü L'Exécution Nationale, ou le
National Execution, le NEX
Il s'agit des projets exécutés par les
structures gouvernementales. C'est le cas des projets dont l'agence
d'exécution est un département ministériel. Là,
l'exécution est confiée aux ministères selon leur domaine
d'intervention qui doit correspondre à celui concerné par le
projet. Les membres de l'Equipe de projets sont recrutés par le PNUD et
affecté à la structure d'implantation du projet situé au
sein du ministère. C'est à ce titre qu'un projet comme le projet
Reforme de la Justice est exécuté par
le ministère de la justice, ou encore le projet
Développement Urbain et Amélioration de l'Habitat
qui est sous la responsabilité du ministère de
l'urbanisme et de l'Habitat. L'équipe de gestion de ce projet
constituée de cinq experts nationaux, trois experts internationaux, d'un
conseiller technique principale et d'un coordonnateur national assisté
de deux secrétaires comptables et financières. Nos entretiens
auprès des membres de cette équipe nous ont permis de constater
qu'ils ne connaissaient pas l'approche gestion axée sur les
résultats, excepté le conseiller technique principal qui se
plaignait d'ailleurs de cette situation. Car il estime que les experts du
projet ne rendent pas compte avec précision et dans les plus brefs
délais des résultats qu'ils obtiennent dans leurs domaines
respectifs. Ceci est probablement dû à une connaissance
insuffisante (ou à une ignorance ?) de la méthodologie de
rédaction des rapports axés sur les résultats de projets.
ü L'exécution par une ONG
Il s'agit de projets exécutés par des
partenaires issus de la société civile sélectionnés
selon des critères du bureau du PNUD. Dans ce cas de figure, un
protocole d'accord distinct sera signé avec le PNUD. En fonction des
besoins et en particulier lorsqu'une orientation et une coordination politique
avec un groupe plus vaste d'organisations seront nécessaires, un
comité de pilotage sera formé. Il aura pour tâches de
fournir des avis sur les Plans Annuels de Travail à la lumière
des politiques gouvernementales et d'autres activités prévues
dans le même domaine. La fréquence des réunions du
comité sera d'au moins une fois par an. Les termes de
référence de ce comité seront élaborés lors
de la rédaction du premier plan annuel.
Le PNUD à travers le Programme Management Support Unit
(PMSU)37(*) assumera le
suivi de la mise en oeuvre du Plan Annuel de Travail par chaque partenaire de
réalisation, en se focalisant sur l'obtention des résultats selon
les indicateurs intégrés aux plans. Le chargé du PMSU
précise que dans tous les cas de modes d'exécution vus ci-dessus,
le bureau du PNUD s'assure que ce sont ces procédures et règles
de la gestion axée sur les résultats que les agences
d'exécution sont tenues d'appliquer. Mais en pratique, cela se fait
difficilement car dans la mise en oeuvre de la GAR au PNUD, il existe des
outils de gestion notamment de gestion comptables et financières,
d'évaluation de la performance du personnel de projet, de
rédaction de rapport qui sont intégrés dans un logiciel de
gestion en ligne, l'ATLAS auquel seul le personnel du bureau du PNUD a
accès. Les gestionnaires des projets font par conséquent recours
constamment aux chargés des programmes et assistantes programmes pour
faire approuver et/ou valider par le siège certains budgets et rapports.
Le User Guide de la Gestion Axée sur les Résultats par exemple se
trouve sur l'intranet du PNUD dont l'accès est réservé au
personnel du bureau uniquement. Selon une chargée de programme du
Bureau, le PNUD envisage d'élargir l'accès à l'intranet
aux équipes de projets. Ce qui devrait résorber cette
difficulté. Il reste néanmoins que ce personnel
d'exécution n'est généralement pas au fait de l'approche
Gestion Axée sur les Résultats. Cela pose incontestablement une
énorme difficulté dans le management quotidien des projets par ce
dernier.
III.2. Structure globale de gestion du Bureau
Soucieuse de s'orienter résolument vers la mise en
oeuvre de la GAR, la nouvelle structure de gestion du Bureau prend en compte
selon les axes d'intervention du Programme, les ressources humaines requises
afin d'optimiser la performance et l'efficacité de la mise en oeuvre du
Programme de Pays. La recherche de cette adéquation est soumise aux
contraintes budgétaires et au respect des politiques et règles du
PNUD. En raison des charges de travail qui résulteront d'une extension
considérable des activités du Programme, le niveau de
responsabilités des postes d'appuis clé doit être
renforcé afin de permettre aux administrateurs de faire un travail de
qualité.
Au regard des résultats attendus de la
coopération du PNUD, la mise en oeuvre du Plan d'Action de Programme
Pays du Programme exigera des professionnels du Bureau une grande
capacité de travail, des compétences en gestion des projets et
programmes, en suivi et évaluation, ainsi qu'une bonne
compréhension des objectifs du Programme, des stratégies et de
l'environnement spécifique tchadien dans lequel évolue le
programme. Bref de la gestion axée sur les résultats.
La Section des Opérations38(*) apportera l'appui
nécessaire à la réalisation des activités du
programme par un support administratif et logistique de qualité en
application des instructions et procédures de la GAR au PNUD. Ce qui est
exigé de la section, c'est une plus grande célérité
dans la prestation de ses différents services. La Direction des
Opérations dispose désormais d'un Sevice Center
où:
v un Procurement specialist est chargé
d'accélérer les achats locaux et internationaux dont ont besoin
le bureau et tous les projets ;
v un spécialiste des finances qui s'assure d'augmenter
le rythme des décaissements et ;
v un spécialiste contrat qui appuie les ressources
humaines en veillant à une plus grande rapidité dans les
recrutements et les établissements de contrats.
La section veillera également à
l'amélioration des conditions matérielles de travail du Bureau
notamment par l'acquisition de matériel roulant nécessaire
à assurer une plus grande mobilité des fonctionnaires.
III.3 Suivi évaluation et dispositions finales
du programme
III.3.1. Suivi évaluation du programme
La gestion du CPAP est basée sur un système de
suivi et de l'évaluation intégrant au niveau de chacun des axes
d'intervention prévus, les résultats escomptés et les
indicateurs de progrès retenus au niveau du cadre de résultats
stratégiques de l'UNDAF. Ceci requiert d'une part de développer
les outils y afférents et de mettre en place des mécanismes de
collecte de données fiables et un système fonctionnel
d'informations statistiques dans les programmes et projets à mettre en
oeuvre.
L'évaluation des performances du CPAP se fera sur une
base annuelle à travers les instruments du Cadre de Résultats
Stratégiques. A mi-parcours, le CPAP fera l'objet d'une
évaluation conjointe à toutes les agences du SNU. Outre les
modalités de suivi et évaluation, des évaluations
thématiques et des évaluations d'effet seront
réalisées dans le cadre du système du Coordonnateur
Résident. Ces exercices permettront l'ajustement si nécessaire
des objectifs du programme en fonction du contenu final de l'UNDAF et des
évolutions du contexte national. Malheureusement, selon un responsable
chargé d'une composante de programme du CPAP, le bureau du PNUD ne fait
pas systématiquement l'évaluation des projets.
En raison de la modalité d'exécution retenue,
le Bureau du PNUD assumera les responsabilités suivantes :
1) vérification de l'exécution des
activités conformément au Plan de travail ;
2) contrôle de la cohérence entre le plan
d'Action et l'appui des autres bailleurs de fonds ;
3) vérification de l'adéquation entre les
dépenses financées et les activités
substantielles et;
4) surveillance de l'utilisation effective des outils de
gestion axée sur les résultats.
Le Gouvernement participera aux différentes
évaluations et missions de suivi des activités de terrain et
soutiendra les activités de concertation régulière et de
bonne collaboration entre le PNUD et les entités nationales
concernées par la mise en oeuvre du Plan d'Action. En plus du dispositif
de suivi/évaluation qui sera articulé avec celui de l'UNDAF, les
mécanismes suivants seront poursuivis :
· revues internes avec les institutions et les
principaux Ministères impliqués ;
· revues conjointes et externes ;
· évaluation à mi-
parcours ;
· évaluation finale et visites de terrain.
Les résultats seront appréciés sur les
critères ci-après :
o l'efficience d'utilisation des ressources dans la conduite
des activités ;
o les produits et services rendus ;
o les effets engendrés ;
o les impacts sur le niveau de vie des populations
bénéficiaires ou sur les capacités institutionnelles des
administrations et organisations appuyées.
III.3.2. Dispositions Finales du CPAP
Il s'agit de l'engagement financier et dans une certaine
mesure, de la responsabilité de gestion du nouveau programme par le PNUD
et le gouvernement du Tchad.
III.3.2.1.Engagements du PNUD
En ce qui concerne l'engagement du PNUD, le CPAP mentionne
que son Conseil d'Administration a approuvé une enveloppe
financière d'environ 16 millions de dollars US sur les ressources
ordinaires du PNUD en appui aux activités définies dans le CPAP.
Le bureau du PNUD au Tchad s'engage par ailleurs à mobiliser d'autres
ressources (estimées à 34 millions) en complément de
celles mises à disposition au titre des ressources ordinaires. Le PNUD
procèdera à des consultations régulières avec les
partenaires de réalisation39(*) en vue d'optimiser le taux d'exécution des
Plans de Travail Annuels qu'il aura signés avec ceux-ci. En sus des
fonds qui pourraient être mis à disposition au titre des
ressources ordinaires et des autres ressources, le PNUD s'engage à
mobiliser des ressources supplémentaires.
Le PNUD s'engage également à donner un avis
technique pour la désignation des homologues nationaux et le recrutement
du personnel par les partenaires de réalisation. Le PNUD formera sur le
tas le personnel des partenaires de réalisation aux règles et
procédures de l'exécution nationale et les initiera à
l'utilisation de l'Atlas car comme nous l'avons relevé, le personnel des
partenaires ne connaissent pas les outils de la GAR au PNUD et n'ont pas
accès à l'intranet du PNUD où sont gérés ses
outils.
III.3.2.2 Engagements du gouvernement
Le Gouvernement du Tchad quant à lui, fournira tout
le personnel de contrepartie nationale, les locaux, les fournitures, les fonds
et le soutien récurrent et non-récurrent nécessaire au
programme, sauf s'ils sont fournis par le PNUD ou d'autres organismes des
Nations Unies, des organisations internationales, des organismes
bilatéraux ou des organisations non-gouvernementales. Le Gouvernement
soutiendra les efforts du PNUD dans ses appels de fonds pour répondre
aux besoins du programme et coopèrera avec ce dernier par les actions
suivantes : 1) encourager les gouvernements donateurs potentiels à
mettre à la disposition du PNUD les fonds requis pour mettre en oeuvre
les composantes non financées du programme ;
2) soutenir les efforts du PNUD pour mobiliser auprès
du secteur privé, au niveau international aussi bien qu'au Tchad les
fonds nécessaires à la mise en oeuvre du programme et ;
3) autoriser des contributions d'individus, de
sociétés et de fondations du Tchad en soutien de ce programme et
leur accorder au besoin des exemptions fiscales.
Conformément à l'Accord type de base, le
Gouvernement sera responsable du dédouanement, de la réception,
du stockage, de la distribution et de la gestion comptable des fournitures et
équipements que le PNUD mettra à sa disposition et qui seront
exemptés de taxes, de frais, de droits de passage ou de douane aux
termes du Plan d'Action. Le PNUD sera également exempté de la
Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA) pour les services et fournitures qu'il
faudra se procurer sur place en soutien aux programmes qui reçoivent son
aide. Le Gouvernement facilitera les visites périodiques et
l'observation des activités du programme auxquelles les responsables du
PNUD se livreront dans le but de veiller à l'utilisation effective de
l'assistance, d'évaluer les progrès accomplis et de réunir
des informations sur le développement du programme et des projets et
leur suivi/évaluation.
En organisant des réunions périodiques
d'examen et de planification du programme telles que revues annuelles,
réunions annuelles de planification et d'examen à mi-parcours, le
Gouvernement encouragera et facilitera la participation éventuelle de
donateurs, d'organismes des Nations Unies, de membres du Conseil
d'Administration du PNUD, d'organisations non-gouvernementales. Le Gouvernement
autorisera la publication des résultats du programme pays et des
expériences qui en découleront dans divers médias
nationaux et internationaux.
Pour ce qui est de l'assistance en espèces (avance de
fonds) destinée à des entités nationales chargées
de la réalisation de certaines activités, le Gouvernement
désignera les noms, les adresses, et les coordonnées bancaires
desdites entités ; leurs responsables veilleront à ce que
l'assistance en espèces soit utilisée conformément aux
règles et procédures de l'exécution nationale40(*).
Conformément aux dispositions de l'Accord type de base,
le Gouvernement sera responsable de l'instruction de toute réclamation
déposée par des tierces parties contre le PNUD et ses
responsables, conseillers et agents. Le PNUD, ses responsables, conseillers et
agents ne seront pas tenus responsables de réclamations ou de litiges
résultant des opérations régies par le présent
Accord, sauf, s'il est mutuellement convenu par le Gouvernement et par le PNUD
que ces réclamations et litiges résultent de fautes ou
d'inconduites graves de ces conseillers, agents ou employés. Le
Gouvernement continue d'assumer la responsabilité générale
de la gestion des activités du programme et de la réalisation des
résultats à travers l'exécution du présent Plan
d'Action. Le Gouvernement inscrira au budget de l'Etat et paiera
régulièrement sa contribution annuelle aux frais de
fonctionnement du bureau du PNUD au Tchad.
Finalement, du point de vue de la planification,
l'introduction de la GAR au bureau du PNUD a permis, d'une part comme on vient
de le voir de définir des résultats précis de
développement sur lesquels le Programme envisage de concentrer ses
forces durant la période de sa planification actuelle (2006-2010) et
d'autre part à définir des stratégies de mise en oeuvre.
De ceci, nous relevons que la GAR au PNUD est plus explicite et offre une
fenêtre plus large pour comprendre sa dimension planificative tandis
qu'elle est pratiquement muette en ce qui concerne sa mobilisation lors de
l'exécution des programmes et projets de développement. En effet,
excepté le suivi du rendement, l'utilisation sur le rendement pour
améliorer la performance des projets et programmes et la
rédaction des rapports axés sur les résultats qui
permettent non seulement d'exposer au public les résultats mais aussi de
servir de starter blocks pour la période de planification
suivante, la GAR au PNUD ne fait référence à aucun autre
outil de gestion. Voilà un faussé évident entre les
projections de l'approche GAR au bureau du PNUD Tchad et les
réalités de sa mise en oeuvre.
Ensuite le Plan d'Action de Programme pays a mentionné
de façon claire (un bref paragraphe de cinq lignes) que dans son
processus la GAR est utilisée pour optimiser les résultats
escomptés et que le personnel du Bureau veillera à l'utilisation
de ses outils par les équipes de projets. Le module de formation
(« programming for Results Management-UNDP Project
Management» voir un extrait du User Guide sur la GAR au PNUD)
précise dans une leçon portant sur les processus de gestion
(Project Management processes) ceci : « All the staff
engaged in UNDP Programme and project work (wheter in a management support,
advisory or direct role) should complete the UNDP Results Management Overview
Module ». Ce CPAP ne mentionne malheureusement ni quels outils,
ni comment les faire connaître du personnel des équipes de projets
qui, non seulement ne sont pas tous des fonctionnaires du bureau familiers aux
procédures et règles de gestion du PNUD mais qui de
surcroît, n'ont pas accès aux outils de l'approche mis en
ligne.
CONCLUSION
Dans cette étude, nous avons appréhendé
l'approche gestion axée sur les résultats comme un des
déterminants de la performance des organisations dans leurs
interventions de développement. Les thématiques mobilisées
et mises en débat à l'occasion de cette étude ont permis
d'inscrire la réflexion sur l'approche GAR dans une optique plus large
d'un questionnement sur les déterminants de succès (ou
d'échecs) des interventions de développement. L'approche du
développement a été consacrée par certains
analystes pour différentes raisons comme un des facteurs explicatifs de
l'échec du développement par les projets en Afrique depuis les
indépendances.
Quand bien même notre préoccupation n'ait pas
consisté à évaluer les retombées de l'utilisation
de l'approche GAR au bureau du PNUD sur le développement au
Tchad41(*), l'analyse de
ses projections et les réalités de la mise en oeuvre de ses
outils et mécanismes permettent d'évaluation la pertinence de son
utilisation et d'apprécier les résultats jusque-là
capitalisés en termes d'adoption de ses outils de même que les
chances de sa réussite.
En substance, il ressort de cette investigation que le Bureau
du PNUD au Tchad mobilise différents outils de planification
constitués à la fois d'outils antérieurs à la GAR
que de nouveaux outils spécifiques à cette approche pour formuler
son Plan d'Action de Programme Pays notamment celui actuellement en
exécution et qui couvre la période 2006-2010. Le changement du
format des documents de projets notamment par l'introduction du cadre de
résultats stratégiques et l'établissement
systématique de liens entre les résultats des projets et ceux du
Plan d'Action de Programme Pays d'où ils prennent leurs sources, ensuite
entre ceux du CPAP et de l'UNDAF d'où le CPAP prend sa source et enfin
entre ceux de l'UNDAF et du CCA d'où l'UNDAF prend sa source
révèle non seulement la grande attention tournée vers les
résultats mais plus important encore le fait que le PNUD de même
que les autres agences des Nations Unies ne recherchent pas des
résultats autres que ceux attendus d'eux par leurs différents
sièges. Comme nous l'avons vu, l'implication des parties prenantes qui
est une idée forte de la GAR est superficielle au PNUD sinon
cérémoniale. Les parties prenantes sont uniquement
consultées par le comité de rédaction du Plan d'Action
constitué exclusivement des fonctionnaires du Bureau qui sont tenus de
suivre un modèle fourni par le siège pour l'élaboration du
document, ensuite les représentants des parties prenantes sont
convoqués à un séminaire de validation du CPAP où
ils font quelques remarques et recommandations sur le Plan d'Action. Mais en
fin de compte, le document final est sensé respecté le
modèle du siège et les résultats alignés sur ceux
de l'UNDAF où sont énoncés les effets de
développement que le système des Nations Unies souhaitent
atteindre pour le Pays. Ce qui nous conduit à nous interroger sur la
nature même du/des Résultats recherché/s, autrement dit
sont-ils effectivement des résultats voulus par les populations
tchadiennes ou plutôt des résultats voulus par le
siège du PNUD. Le souci de retrouver sa légitimité
auprès des bailleurs et la concurrence faite en matière
d'intervention de développement par les ONG et qui fragilise la position
« de leader du développement» longtemps gardée par
le PNUD, nous autorise à formuler cette préoccupation. Ceci dit,
il n' y a pas forcément antagonisme entre résultats des
populations tchadiennes et résultats recherchés par le PNUD.
Toutefois, dans un pareil cas de figure, la dimension participative de la GAR
est occultée, l'appropriation des interventions de développement
peut se révéler problématique, ce qui conduirait à
un improbable empowerment des populations. Il serait avantageux que
le PNUD intègre davantage les populations à l'analyse des
problèmes de développement et à la définition des
résultats de développement à obtenir par le biais des
projets. Car en dehors des autres arguments du développement
participatif, lorsqu'un fonctionnaire, chargé de programme du PNUD se
plaint de l'absence des données socio-économiques fiables et mis
à jour sur le Tchad42(*), il gagnerait peut-être à en prendre
à la base, c'est-à-dire auprès des personnes
bénéficiaires des résultats du projet qu'il élabore
depuis son Bureau, assisté d'une série de méthodologie.
Ensuite, l'étude révèle un défaut
d'internalisation de l'approche GAR au bureau du PNUD et dans les structures
d'exécution de ses projets, quel qu'en soit le mode d'exécution.
Cette affirmation se fonde premièrement sur nos entretiens pendant
lesquels nous étions très souvent renvoyé vers les
Assistants chargé d'Unité de gestion des sous-programmes et les
chargés de programmes pour ce qui concerne nos données sur
l'approche GAR au PNUD. Deuxièmement, le Directeur du programme a
émis des réserves quant à la connaissance et la
maîtrise de l'approche GAR par le personnel du bureau. Ceci s'explique
probablement par le fait que le bureau est encore au début de son
adoption de l'approche GAR. De plus, le Bureau du PNUD au Tchad ne dispose pas
d'unité ou de service de Gestion Axée sur les Résultats,
comme au Bureau du PAM au Tchad où on rencontre un fonctionnaire
spécialisé sur la question et qui appuie le bureau. Sans ancrage
institutionnel et expertise qui apportent un appui à la connaissance et
à l'appropriation par le personnel du bureau des outils et
mécanismes de la GAR, cette approche demeurera peu ou prou
inaccessible et probablement mal utilisée. Nos entretiens ont permis de
constater que le personnel du Bureau est encouragé à suivre en
vue de validation, les cours sur la GAR au PNUD ainsi que bien d'autres
formations dispensées en ligne sanctionnés par des
diplômes. Là aussi, la charge de travail et le coup de formation
à supporter par les candidats nous sont fournis pour expliquer le
défaut d'autoformation en Gestion Axée sur les Résultats
au Bureau du PNUD. Pourtant, comme le rapporte l'ACDI (2006 :4),
d'après plusieurs analystes de la GAR, « la
réussite de la mise en oeuvre de la Gestion Axée sur les
Résultats dépend de la capacité de l'organisation de se
doter d'une culture de gestion qui insiste sur les
résultats. » Pour cela, elle a certainement besoin de
mettre sur pieds un système de formation axée sur une
maîtrise de l'approche GAR par l'ensemble de son personnel car comme le
notent Gibson et Boisvert, « la formation permet aux
gestionnaires, aux membres du personnel et aux intervenants majeurs
d'acquérir les connaissances et les compétences dont ils ont
besoin pour traiter les données, les comprendre et les utiliser d'une
manière qui stimule l'efficacité » (ACDI ;
2006 : 5).
Cette deuxième idée sur l'absence
d'internalisation de la GAR au bureau du PNUD qui émerge de
l'étude se vérifie davantage encore dans les projets dont les
modes d'exécution autre (national ou par ONG) que par le Bureau et dont
le personnel n'est pas, à quelques exceptions près, au fait de
l'approche. Une structure (direction, division ou unité) chargée
de la mise en oeuvre de la GAR nous semble bien indiqué à ce
moment où le PNUD envisage de se tourner vers le mode d'exécution
national. Le document de Synthèse du rapport en trois parties
sur la Gestion Axée sur les Résultats dans le Système des
Nations Unies (2004 :11), reconnaît l'importance de
l'internalisation de la GAR et propose les mesures suivantes que nous trouvons
pertinentes selon l'analyse que nous avons faite de l'internalisation de la GAR
au bureau du PNUD au Tchad. Il s'agit :
« a) de charger clairement une entité
précise, au sein de l'organisme pour faciliter et coordonner
l'introduction systématique de la GAR et de veiller à ce qu'elle
soit appliquée de façon cohérente dans toute la
maison ;
b) de mettre au point une stratégie de formation qui
favorise l'adaptation dans tous les secteurs et qui permette aux cadres et au
personnel à tous les niveaux de bien comprendre les principes et les
exigences de la GAR, ainsi que ses incidences sur leur travail ;
c) de vérifier systématiquement que les outils
et dossiers de formation sont utilisés à tous les niveaux et
offrir une formation « sur le tas », s'il y a
lieu ;
d) de revoir et adapter les règles de l'organisation
régissant les divers aspects du travail et de gestion ;
e) d'adopter une politique du personnel propre à
encourager la recherche de travail ;
f) de vérifier, notamment en faisant des
enquêtes, si le personnel et les cadres à tous les niveaux
comprennent et appliquent la Gestion Axée sur les
Résultats. »
Plus généralement, le bureau du PNUD
exploiterait avantageusement les recommandations des auteurs du rapport sur la
Gestion Axée sur les Résultats précité.
Quoiqu'il en soit, la GAR comme les autres approches il faudra
y consacrer du temps et des efforts et la mettre à l'épreuve afin
de la peaufiner et de la maîtriser. Il semble indiquer de
prendre le temps qu'il faut et maintenir une force d'impulsion de sa mise en
oeuvre car, comme le reconnaît l'ACDI (2006 : 2) « la
mise en oeuvre de la Gestion Axée sur les Résultats constitue un
processus à long terme ». Il en découle que les
résultats ne sont pas toujours immédiatement observables dans la
plupart des domaines de développement. Et Poate (1997 : 54) signale
même que « dans le cas d'organisation [...] dont
le cycle [...] de mise en oeuvre s'échelonne sur cinq
ans43(*), les
résultats pourraient n'apparaître qu'après une
décennie ». Il reste finalement qu'une mise en oeuvre
réussie de l'Approche Gestion Axée sur les Résultats
représente potentiellement une possibilité de tirer efficacement
partie de l'Aide Publique au Développement.
ANNEXESAnnexe 1: PLAN DE TRAVAIL DE STAGE
PLAN DE TRAVAIL DU STAGIAIRE EMMANUEL
NGUEYANOUBA
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Chronogramme
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OBJECTIF GLOBAL
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OBJECTIFS SPECIFIQUES
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RESULTATS
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ACTIVITES
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Indicateurs de succès
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Documents produits
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DELAI
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octobre
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novemb
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décemb
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Semaines
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Semaines
|
Semaines
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1
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2
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3
|
4
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1
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2
|
3
|
4
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1
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2
|
3
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4
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Réaliser la phase pratique d'une formation en
Développement et Management des Projets en Afrique suivie à
l'Université Catholique d'Afrique Centrale entre octobre 2005 et mai
2005
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Objectif 1: Se familiariser avec les
mécanismes d'appui du PNUD à l'exécution des politiques de
développement en générale et ceux du Tchad en
particulier.
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Résultat 1.1: Les domaines
d'intervention au niveau global ainsi que ceux du Tchad en particulier sont
connus.
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Activité 1.1.1:Collecte,
et analyse des documents portant sur les mécanismes d'appui à
l'exécution des politiques de développement du PNUD au niveau
global
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Rédaction d'une note de synthèse sur les
mécanismes d'appui à l'exécution des programmes/projets de
développement du PNUD. Deadline:28 oct.
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Synthèses de 3 à 5 pages
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Activité 1.1.2:Collecte,
et analyse des documents portant sur les domaines d'intervention du bureau du
Pnud au Tchad
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Note de synthèse sur les domaines d'interventions du
bureau PNUD Tchad. Deadline 04 nov.
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Synthèses de 3 à 5 pages
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Objectif 2: Comprendre la gestion
axée sur les résultats (GAR) du PNUD et comment le bureau du PNUD
au Tchad le met en oeuvre
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Résultat 2.1: les
méthodes de la GAR sont comprises; les procédures de leur mise en
oeuvre par le bureau du PNUD au Tchad sont connues.
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Activité 2.1.1: Collecte, et
analyse des documents relatifs aux méthodes de GAR du bureau du PNUD au
Tchad
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Note de lecture sur la GAR. Deadline 11 nov.
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Synthèses de 3 à 5 pages
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Activité 2.1.2:Exploration des
structures de mises en oeuvre par le bureau du PNUD au Tchad de la GAR.
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Note de briefing des visites d'exploration des structures du
PNUD Tchad
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Compte rendu des entretiens de 2 à 3 pages
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Objectif 3: Participer à
l'opérationnalisation des connaissances théoriques sur les
mécanismes d'appui du PNUD à l'exécution des politiques de
développement et celles de la GAR du Bureau du PNUD au Tchad.
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Résultat 3.1:Assistance
à la conception et/ou à l'utilisation des outils de gestion de
deux projets (ACT et DURAH)
|
Activité 3.1.1: Rapports
sur les différentes activités de mise en oeuvre des
mécanismes d'appui au développement du PNUD au Tchad auxquelles
l'auditeur a pris part.
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rapport d'activité sur la mise en oeuvre de la GAR
appliquée au projet ACT, deadline: 06 déc.
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voir programme de travail de cette activité,
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Activité 3.1.2: Rapports
sur les différentes activités de mise en oeuvre de la GAR par le
bureau du PNUD au Tchad auxquelles l'auditeur a pris part.
|
rapport d'activité sur la mise en oeuvre de la GAR
appliquée au projet Habitat deadline:20 déc.
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voir programme de travail de cette activité.
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Signature du Superviseur:
Signature du Chargé:
Plan détaillé des activités dans le projet
ACT
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Emmanuel Nguéyanouba Stagiaire
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OBJECTIF GLOBAL
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OBJECTIFS SPECIFIQUES
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RESULTATS
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ACTIVITES
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Indicateurs de succès
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Documents produits
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DELAI
|
Octobre
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|
novembre
|
décembre
|
Semaines
|
Semaines
|
Semaines
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1
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2
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3
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4
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1
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2
|
3
|
4
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1
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2
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3
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4
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Participation aux activités de gestion du projet ACT
|
Objectif 1: Participation aux travaux
de suivi évaluation du projet ACT
|
Résultat 1.1:Assistance à
la conception et/ou à la révision des outils de gestion du Projet
ACT
|
Activité 1.1.1:Analyse du
prodoc-ACT et des différents rapports commis par les responsables des
associations.
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Synthèses rédigées. Deadline: 18 nov.
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Synthèses de 3 à 5 pages
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Activité 1.1.2:entretien avec
un échantillon (de 3ou 5) responsables des associations
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rencontre avec les responsables focaux des ass, ACT. Deadline:
25 nov.
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Rapport d'entretien de 1 à 2 page
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Activité1.1.3.Révision
et/ou montage d'un tableau de bord pour le suivi/évaluation des
activités pour les responsables des associations
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Tableaux de bord mis à disposition des responsables
focaux. Deadline 06 dec.
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Tableau de bord de suivi pour les responsables focaux
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Activité1.1.4. Construction d'un guide
d'entretien pour le suivi par le responsable PNUD
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Guide d'entretien consrtruit deadline: 06 dec.
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Guide d'entretien
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ANNEXE 2: Glossaire des termes de l'Evaluation et la
Gestion Axée sur les Résultats
OECD/DAC Glossary of Key Terms in Evaluation and
Results-Based Management 2002
|
Approved Harmonized Terminology
|
Development Intervention
An instrument for partner (donor and non-donor) support aimed to
promote development.
|
Development Intervention
Ditto plus: A development intervention usually refers to a
country programme (CP), programme/thematic component within a CP or a
project.
|
Results
The output, outcome or impact (intended or unintended, positive
and/or negative) of a development intervention.
|
Results
Results are changes in a state or condition which derive from a
cause-and- effect relationship. There are three types of such changes
(intended or unintended, positive and/or negative) which can be set in motion
by a development intervention - its output, outcome and impact.
|
Goal
The higher-order objective to which a development intervention is
intended to contribute.
|
Goal
Ditto.
|
Impact
Positive and negative, primary and secondary long-term effects
produced by a development intervention, directly or indirectly, intended or
unintended.
|
Impact
Positive and negative long-term effects on identifiable
population groups produced by a development intervention, directly or
indirectly, intended or unintended. These effects can be economic,
socio-cultural, institutional, environmental, technological or of other
types.
|
Outcome
The likely or achieved short-term and medium-term effects of an
intervention's outputs.
|
Outcome
The intended or achieved short-term and medium-term effects of an
intervention's outputs, usually requiring the collective effort of partners.
Outcomes represent changes in development conditions which occur between the
completion of outputs and the achievement of impact.
|
Outputs
The products, capital goods and services which result from a
development intervention; may also include changes resulting from the
intervention which are relevant to the achievement of outcomes.
|
Outputs
The products and services which result from the completion of
activities within a development intervention.
|
Inputs
The financial, human and material resources used for the
development intervention.
|
Inputs
The financial, human, material, technological and information
resources used for the development intervention.
|
Activity
Actions taken or work performed through which inputs, such as
funds, technical assistance and other types of resources are mobilised to
produce specific outputs.
|
Activity
Ditto.
|
OECD/DAC Glossary of Key Terms in Evaluation and
Results-Based Management 2002
|
Proposed Harmonized Terminology
|
Performance
The degree to which a development intervention or a development
partner operates according to specific criteria/standard/guidelines or achieves
results in accordance with stated goals and plans.
|
Performance
The degree to which a development intervention or a development
partner operates according to specific criteria/standard/guidelines or achieves
results in accordance with stated plans.
|
Performance indicator
A variable that allows the verification of changes in the
development intervention or shows results relative to what was planned.
|
Performance indicator
A quantitative or qualitative variable that allows the
verification of changes produced by a development intervention relative to what
was planned.
|
Benchmark
Reference point or standard against which performance or
achievements can be assessed.
Note: A benchmark refers to the performance that has been
achieved in the recent past by other comparable organizations, or what can be
reasonably inferred to have been achieved in the circumstances.
|
Benchmark
Reference point or standard against which progress or
achievements can be assessed. A benchmark refers to the performance that has
been achieved in the recent past by other comparable organizations, or what can
be reasonably inferred to have been achieved in similar circumstances.
|
Performance measurement
A system for assessing performance of development interventions
against stated goals.
|
Performance measurement
A system for assessing the performance of development
interventions, partnerships or policy reforms relative to what was planned, in
terms of the achievement of outputs and outcomes. Performance measurement
relies upon the collection, analysis, interpretation and reporting of data for
performance indicators.
|
Performance monitoring
A continuous process of collecting and analysing data to compare
how well a project, programme or policy is being implemented against expected
results.
|
Performance monitoring
A continuous process of collecting and analysing data for
performance indicators, to compare how well a development intervention,
partnership or policy reform is being implemented against expected results
(achievement of outputs and progress towards outcomes).
|
Outcome Evaluation
None provided.
|
Outcome Evaluation
An in-depth examination of a related set of programmes, projects
and strategies intended to achieve a specific outcome, to gauge the extent of
success in achieving the outcome; assess the underlying reasons for achievement
or non-achievement; validate the contributions of a specific organization to
the outcome; and identify key lessons learned and recommendations to improve
performance.
|
OECD/DAC Glossary of Key Terms in Evaluation and
Results-Based Management 2002
|
Proposed Harmonized Terminology
|
Results Chain
The causal sequence for a development intervention that
stipulates the necessary sequence to achieve desired objectives - beginning
with inputs, moving through activities and outputs, and culminating in
outcomes, impacts and feedback. In some agencies, reach is part of the results
chain.
|
Results Chain
Ditto plus: It is based on a theory of change, including
underlying assumptions.
|
Results Framework
The programme logic that explains how the development objective
is to be achieved, including causal relationships and underlying
assumptions.
|
Results Framework
The logic that explains how results are to be achieved, including
causal relationships and underlying assumptions. The results framework is the
application of the logframe approach at a more strategic level, across an
entire organisation, for a country programme, a programme component within a
country programme, or even a project.
|
Logical Framework (Logframe)
Management tool used to improve the design of interventions, most
often at the project level. It involves identifying strategic elements
(inputs, outputs, outcomes and impact) and their causal relationships,
indicators, and the assumptions and risks that may influence success and
failure. It thus facilitates planning, execution and evaluation of a
development intervention.
|
Logical Framework (Logframe)
Ditto.
|
Results Based Management (RBM)
A management strategy focusing on performance and achievement of
outputs, outcomes and impacts.
|
Results Based Management (RBM)
A management strategy by which an organization ensures that its
processes, products and services contribute to the achievement of desired
results (outputs, outcomes and impacts). RBM rests on clearly defined
accountability for results, and requires monitoring and self-assessment of
progress towards results, and reporting on performance.
|
ANNEXE 3 : ORGANIGRAMME DU BUREAU DU PNUD AU
TCHAD
Bibliographie
ACDI (2006), La gestion axée sur les résultats
à l'ACDI: Guide d'introduction aux concepts et aux principes, Canada
ACDI (Janvier 2000), Atelier de formation, initiation à
la Gestion axée sur les résultats, document préparé
par la C.A.C pour la direction de la Gestion Axée sur les
résultats, Canada
ACDI, Lexique de la gestion axée sur les
résultats,
http://www.tbs-sct.gc.ca/rma/lex-lex_f.asp
ACDI, Result Based Management, (références
incomplètes)
Asdi (janvier 2003), Un résumé de la
méthode sur laquelle est basée la MCL, La méthode du Cadre
Logique, Unité des méthodes
Baum, Warren C. (1982), «The project cycle», Groupe
Banque Mondiale, Washington DC
Bureau des évaluations et division de la politique et
de la planification (septembre 2003), Bien comprendre la planification et la
gestion d'une programmation axée sur les résultats, outils
destinés au renforcement des bonnes pratiques en matière de
programmation, S.L.
Bureau du Vérificateur Général (2000),
2000 Publication, rapport de mise en oeuvre de la gestion axée sur les
résultats: leçons tirées de la documentation, Canada
CAD/OCDE (février 2000), « RBM in the
dévelopment co-operation agences : a review of
experience », document du comité d'aide au
développement.
COTA HHC/CA (2003-2006), Etude GCP-- Fiche Planification
de Projet par Objectifs
COTA-CA/HHC (2003-2006), Etude GCP-CA/HHC - Fiche SWOT
COTA-CA/HHC (2005), Etude GCP, Fiche Planification
stratégique Organisations sociales
Darrell Rigby(2005) , L'expansion managment Review n°119
décembre 2005 in, « L'indétrônable
planification stratégique »,p-p :44-53
Eggers (1998,), « Nouvelle impulsion à la gestion
du cycle du projet », in Le courrier N°169.
Hédia hadjaj Castro (décembre 2004), Pratiques
des ONG Belges francophone en matière d'intervention, Note de
diagnostics
http://www.td.undp.org/FR/AproposChd.HTM
Janet Saphiro, Boite à outil sur la Planification
Stratégique, CIVICUS, World Alliance For Citizen participation s.d.
Jean François Revel, Matthieu Ricard (1997), Le moine
et le philosophe, le bouddhisme aujourd'hui, le Nil, Paris
Meier, Werner (1998), Lessons Learned from Implementing
Results-Based Management (RBM) in CIDA, Direction
générale de l'examen du rendement, Agence canadienne de
développement international.
NGUEYANOUBA Emmanuel, Perceptions, espaces urbains et gestion
des ordures ménagères à N'Djaména (Tchad),
décembre 2004, Yaoundé
ONU (2004), JIU/REP/2005/5, « synthèse du
rapport en trois parties sur la gestion axée sur les résultats
dans le systèmes des Nations Unies », Genève
Organisation des Nations Unies, Coordination Résidente
des activités opérationnelles des Nations Unies en
République du TCHAD, Plan-Cadre des Nation Unies pour l'Aide au
Développement, Saisir les opportunités, Ndjaména , 2005
P. DRUCKER(1954) The Practice of Management, Harper
and Brothers, New York
PAM (octobre 2003), La gestion axée sur les
résultats, Guide d'orientation
Plantz et al.(1997), Outcome Measurement: Showing Results
in the Nonprofit Sector, New Directions for Evaluation,
no 75 (automne), p. 15-30
PNUD (2005), Document de Programme de Pays pour le Tchad
(2006-2010)
PNUD (2006), ABC des Nations Unies, New York
PNUD (2006), Rapport annuel
PNUD, Bureau de l'évaluation et de la planification
stratégique (1997), Suivi et évaluation dans une perspective de
résultats, New York
PNUD, Guide du suivi et de l'évaluation axée sur
les résultats,
http://www.undp.org/eo/
UNDP (November 2005), Draft, Undp template for the Country
Programme Action Plan
Poate, Derek (1997), Measuring & Managing Results: lessons
for development cooperation, BEPS, New York
Table des Matières
SOMMAIRE II
SIGLES ET ABRÉVIATIONS IV
REMERCIEMENTS XI
INTRODUCTION 1
I.CADRE THEORIQUE DE L'ÉTUDE 1
I.1. LE CONTEXTE DE LA MISE EN oeUVRE DE L'APPROCHE GESTION
AXÉE SUR LES RÉSULTATS (GAR) 1
I.2. OBJET ET JUSTIFICATION DE L'ÉTUDE 3
I.3. INTÉRÊTS 4
I.4.PROBLÉMATIQUE 5
I.5. HYPOTHÈSES 8
II. MÉTHODOLOGIE 9
II.1. OBSERVATION PARTICIPANTE: CAS PRATIQUE D'ÉLABORATION
D'UNE MATRICE DE LA GAR ET DE CANEVAS DE SUIVI ÉVALUATION AXÉS
SUR LES RÉSULTATS 9
II.2. RECHERCHE DOCUMENTAIRE 10
II.3.LES ENTRETIENS 10
CHAPITRE I : AUX ORIGINES DE L'APPROCHE GESTION AXEE
SUR LES RESULTATS 11
I. LA GESTION AXEE SUR LES RESULTATS A L'AGENCE
CANADIENNE DE DEVELOPPEMENT INTERNATIONAL 11
0I.1.CONTEXTE DE LA GESTION AXÉE SUR LES RÉSULTATS
12
I.1.1. Contexte politique canadien 12
I.2. HISTORIQUE DE LA GESTION AXÉE SUR LES
RÉSULTATS 13
II. DEFINITION ET FONDEMMENTS THEORIQUES DE L'APPROCHE DU
DEVELOPPEMENT PAR LA GAR 15
II.1. DÉFINITION 15
II.1.1. Théoriquement... 15
II.1.2. ...et Pratiquement 17
II.2. FONDEMENTS DE LA GAR 18
II.2.1. Planification axée sur les résultats
18
II.2.2. Mise en oeuvre et suivi des activités
18
II.2.3. Rapports 19
III. LA GAR ET QUELQUES METHODES DE GESTION DE
PROJETS : LA MÉTHODE DU CADRE LOGIQUE (MCL), LA GESTION DU CYCLE DE
PROJET (GCP) ET LA PLANIFICATION PAR OBJECTIFS (PPO) 19
III.1. LA MÉTHODE DU CADRE LOGIQUE (MCL) 20
III.2. LA GESTION DU CYCLE DE PROJET 25
III.3. LA PLANIFICATION PAR OBJECTIF 26
III.4. LES LIMITES DE LA GAR 30
CHAPITRE II : LA GESTION AXEE SUR LES RESULTATS AU
SEIN DU SYSTEME DES NATIONS UNIES ET AU PNUD 31
I.CONTEXTE DE LA GAR AUX NATIONS UNIES 31
II. DÉFINITION ET FONDEMENTS DE LA GAR AU SEIN DU
SYSTÈME DES NATIONS UNIES 32
II.1. DÉFINITION 32
II.2. FONDEMENTS DE LA GAR AU SEIN DU SYSTÈME DES NATIONS
UNIES 33
II.2.1. La Planification axée sur les résultats
ou la planification stratégique 33
II.2.1.1. Le Plan d'action 34
II.2.1.2. Le suivi évaluation du programme 37
III.LA GAR AU BUREAU DU PROGRAMME DES NATIONS UNIES POUR
LE DÉVELOPPEMENT AU TCHAD 38
III.1.LE BUREAU DU PNUD AU TCHAD 38
III.2.L'EXPÉRIMENTATION DE L'APPROCHE GAR PAR LE BUREAU DU
PNUD AU TCHAD 39
CHAPITRE III : LES PROJECTIONS DE LA GAR AU BUREAU
DU PNUD AU TCHAD : LES OUTILS ET LEURS MECANISMES D'ELABORATION
41
I. LES OUTILS DE L'APPROCHE GESTION AXÉE SUR LES
RÉSULTATS AU BUREAU DU PNUD AU TCHAD 41
I.1. LE COMMON COUNTRY ASSESSMENT ET SES MÉCANISMES
D'ÉLABORATION 42
I.2. LE PLAN-CADRE DES NATIONS UNIES POUR L'AIDE AU
DÉVELOPPEMENT ET SES MÉCANISMES D'ÉLABORATION 43
I.3. LE COUNTRY PROGRAMME ACTION PLAN (CPAP) ET SES
MÉCANISMES D'ÉLABORATION 46
I.3.1. Préparation du CPAP 47
I.3.2. Le Cadre de Résultats Stratégiques (CRS)
49
II. ANALYSE DE LA SITUATION DE DÉVELOPPEMENT DU
PAYS 50
II.1. DONNÉES SOCIOÉCONOMIQUES ET POLITIQUE DE BASE
SUR LE TCHAD 51
Situation géographique 51
Situation démographique 51
Situation politique 52
Situation économique 52
III. PRINCIPAUX DÉFIS DE DÉVELOPPEMENT
53
III.1. LE DÉFI DE LA PAUVRETÉ 53
III.2. LA FAIBLESSE DES CAPACITÉS DE RÉPONSE
À LA PAUVRETÉ. 54
III.3. LES CONTRAINTES STRUCTURELLES AU DÉVELOPPEMENT
HUMAIN. 55
CHAPITRE IV. LES REALITES DE LA MISE EN OEUVRE DE LA
GAR : LA GESTION DU PROGRAMME 58
I. LE SOUS-PROGRAMME GOUVERNANCE 59
II. LE SOUS PROGRAMME LUTTE CONTRE LA PAUVRETÉ
60
III. GESTION DU PROGRAMME 61
III.1. MISE EN oeUVRE DU PROGRAMME ET MODES D'EXÉCUTION
62
III.2. STRUCTURE GLOBALE DE GESTION DU BUREAU 65
III.3 SUIVI ÉVALUATION ET DISPOSITIONS FINALES DU
PROGRAMME 66
III.3.1. Suivi évaluation du programme 66
III.3.2. Dispositions Finales du CPAP 67
III.3.2.1.Engagements du PNUD 67
III.3.2.2 Engagements du gouvernement 68
CONCLUSION 71
ANNEXES 76
BIBLIOGRAPHIE 83
TABLE DES MATIÈRES 86
* 1 Le Dr. Claude Abé
a co-dirigé avec le Pr. Louis de Vaucelles mon mémoire de
maîtrise en Sciences Sociales option socio-anthropologie portant sur
Perceptions, espaces urbains et gestion des ordures ménagères
à N'Djaména (Tchad), décembre 2004, Yaoundé
* 2 Voir infra page 15, premier
paragraphe.
* 3 Voir Plan de Travail du
stagiaire en annexe 1
* 4 Et de manière
générale, toute organisation qui la choisit comme méthode
de gestion
* 5 En matière de
programmation des interventions de développement, le Guide du suivi et
de l'évaluation axés sur les résultats du PNUD (
2002 :14) montre que celui-ci a publié diverses directives pour
désormais axer son approche sur les résultats. Il s'agit
notamment de Directives relative au Bilan Commun de Pays et de
Directives concernant le Plan-cadre des Nations Unies pour l'aide au
développement, en avril 1999, de Directives concernant le Rapport
annuel 2000 du Coordonnateur résident des Nations Unies
* 6 L'abréviation
SMART est celle de l'énoncé de ces caractéristiques en
Anglais Specific, Measurble, Attainable, Relevant,
Trackable (PNUD ; 1997 : 45), on trouvera dans certains
documents notamment celui de l' Asdi, Un résumé de la
méthode sur laquelle est basée la MCL, La méthode du Cadre
Logique, Unité des méthodes, janvier 2003, d'autres termes
à savoir Specific, Measurable, Accurate
ou Approuved, Realistic, et
Timebound) qui évoquent avec plus de précision la
dimension participative de ces caractéristiques dans la Méthode
du Cadre Logique.
* 7 Par exemple il
énoncera ceci : « les jeunes enfants sont en vie, en
bonne santé, bien nourris, et apprennent de façon
active »
* 8 Par exemple il
énoncera ceci : « Promouvoir la survie et le
développement physique et psychologique de l'enfant »
* 9 Par exemple on formulera
un indicateur comme celui-ci : « % de gens savent que
dormir sous une moustiquaire réduit le risque de paludisme ; % de
gens dorment sous une moustiquaire imprégnée. »
* 10 L'indicateur ici est
formulé comme suit : « nombre de ritournelles
publicitaires d'éducation sur le paludisme ; nombre de
moustiquaires distribuées. »
* 11 Les projets du PNUD au
Tchad sont mis en oeuvre selon quatre modalités : a) le Direct
Execution ou le DEX (en abrégé), l'exécution directe
par le bureau PNUD qui, à ce moment, est désigné comme
agence d'éxecution; b) le National Exécution ou le NEX
soit l'exécution nationale par un ministère du gouvernement
tchadien, c) l'exécution par une autre agence des Nations Unies
et d) enfin, l'exécution par ONG.
* 12 Voir notre rapport
circonstanciel de ce stage au PNUD, 2007
* 13 Comme son Plan d'Action de
Programme Pays que nous exploitons abondamment aux chapitres III et IV.
* 14 Ou le Guide de la Gestion
Axée sur les Résultats de l'ACDI.
* 15 Au demeurant, notre
présentation des ces méthodes, approches et outils est à
certains moments très descriptive et à ce titre informative,
exceptée celle de la GAR où nous faisons des analyses des
composantes.
* 16 Department For
International Development du gouvernement britannique
* 17 Nous ne faisons pas
cette présentation de façon chronologique moins encore
exhaustivement.
* 18 (79%) d'utilisation
selon le rapport d'une enquête portant sur les outils de gestion conduite
par Bain & Company et publiée dans le livret
Managment tools 2005 : an executive Guide.
* 19 Les personnes sur qui
porte le projet.
* 20 Il s'agit de l'annexe
du CPAP qui est un cadre logique axé sur les résultats et les
ressources. Le PNUD l'appelle Cadre de Couplage Résultats/Ressources.
* 21 Ce paragraphe
s'inspire de l'Etude GCP 2003-2006 - COTA HHC - Fiche «Gestion du
cycle du projet»
* 22 On le rencontre
également sous les dénominations suivantes: PCM: Project Cycle
Management ; PSER : Planification Suivi Evaluation Réalisations
* 23 Bien entendu, des
nuances existent lorsqu'on passe d'une organisation à une autre.
* 24 Elle devrait
écrire « ...n'ont que... »
* 25 Comme mentionné
dans la technique 1 ci-dessus
* 26 Suite à une
évaluation, etc.
* 27 En français,
le Bilan Commun de Pays (BCP)
* 28 Respectivement le Plan
d'Action de Programme Pays et le Plan de Travail Annuel.
* 29 Le
« Prince 2 » est un outil de planification
et de gestion des programmes et projets de développement
développé par le gouvernement britannique que le PNUD a
emprunté et intégré dans son approche GAR (voir le cours
« Programming for Results Management » disponible sur le
User Guide du PNUD)
* 30 Voir l'organigramme du
bureau PNUD Tchad à l'annexe 3
* 31 Ceux communs au
Système des Nations Unies présents dans le pays
* 32 Ceux des agences du
Système des Nations Unies au Tchad
* 33 Pour les sources des
données des paragraphes de cette partie, voir la page Web :
http://www.td.undp.org/FR/AproposChd.HTM
* 34 Voir Annexe 3
organigramme du bureau du PNUD
* 35 Voir Annexe 3
organigramme du bureau du PNUD
* 36 co-financé par
le PNUD et la Commission des nations unies pour les Droits de l'Homme
* 37 Voir organigramme du
PNUD à l'annexe 3
* 38 Voir Organigramme du
bureau à l'annexe 3
* 39 Entités
gouvernementales, organisations de la société civile,
institutions spécialisées des Nations Unies ou du secteur
privé.
* 40 Notamment les rapports
financiers trimestriels, rapport annuel d'avancement, plan de travail annuel,
reversement au PNUD des fonds non utilisés
* 41 Ce qui est bien un
projet très pertinent mais le Programme d'Action (2006-2010) dont il est
question ici est à sa première année
d'exécution.
* 42 Nos données
d'enquêtes lors du stage
* 43 Comme c'est le cas au
PNUD
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