CONCLUSION
La création du campement écotouristique à
Keur Bamboung a été un véritable succès aussi bien
pour l'OCEANIUM que pour les habitants des localités environnantes.
L'AMP qui s'y trouve est la première aire marine protégée
communautaire de l'Afrique et les autochtones se sentent vraiment
impliqués dans la gestion de ce site et grâce aux séances
de sensibilisation organisées par l'Océanium ils se sentent
concernés par la gestion de leurs ressources et la
préservation de leur environnement. La décision de créer
une aire protégée est une initiative des autochtones et le choix
de l'emplacement avait été laissé à leur
appréciation. Peu de personnes trouvent que le mode de gestion laisse
à désirer et ils peuvent toujours soumettre des propositions au
comité de gestion lors des réunions trimestrielles. Ainsi, en peu
de temps la taille ainsi que le nombre de poissons a beaucoup augmenté
et il y a même eu de nouvelles espèces qui viennent dans cette
zone pour se reproduire ou pour grandir.
Les produits écotouristiques ont mis sur pieds afin de
garantir l'autonomie et la durabilité de ce projet. Et contrairement au
tourisme balnéaire ou au tourisme de masse en général, la
localité garde toutes ses spécificités. Les populations
jugent que leurs coutumes et traditions ne sont ni changés ni
dévalorisés par l'affluence des touristes. Les touristes ont une
attitude réellement responsable et ils cherchent à contribuer
à la préservation du milieu. De plus, l'aspect durable de
l'écotourisme se ressent dans le fait que, non seulement les ressources
et acquis des populations locales sont préservés et
valorisés, mais aussi les déchets qui sont produits au niveau du
campement sont en partie réutilisés par les autochtones :
c'est le cas pour les bouteilles d'eau minérale, les pots de tomates,
etc. Puis les ressources énergétiques sont toutes
renouvelables : il s'agit d'une électricité solaire pour
l'éclairage et d'une eau de puits pour les douches des cases.
A Keur Bamboung, ce sont les touristes qui essaient de
s'intégrer au milieu et non pas de le changer et cela est un des
nombreux avantages que l'écotourisme intègre dans son
mécanisme et que le tourisme balnéaire ne présente pas.
Aussi l'économie locale est entrain de se
développer et de se fortifier car des emplois découlent du
tourisme et les populations ne sentent plus le besoin de migrer pour avoir des
revenus stables. Tous les secteurs d'activités se portent mieux de
manière générale grâce à l'arrivée
d'une nouvelle clientèle.
Mais il y a le volet infrastructurel qui est un peu
laissé en rade parce que, notamment, les autorités locales
agissent très faiblement dans ce sens la route est totalement
dégradée et même à Toubakouta
l'électrification est très minime et les pistes sont peu
praticables.
Et il en est de même pour l'éducation car peu
d'écoles sont crées et le lycée se trouve à des
kilomètres de la plupart des villages. Et même pour les
employés du campement il faudrait songer à leur dispenser des
formations afin qu'ils puissent optimiser la qualité des services et la
satisfaction des clients.
Et Thierry Clément, consultant du Fonds Français
pour l'Environnement Mondial aborde dans ce sens en affirmant, dans le
numéro du Magazine GEO paru en janvier 2009, que «pour le
campement, il y a des lacunes sur le plan de gestion et de comptabilité
mais une Aire Marine Protégée communautaire validée sur le
plan scientifique et en voie d'être autonome financièrement, je
n'en connais que deux dans le monde, dont celle-ci. »
Mais nous pouvons aisément dire qu'avec l'appui des
autorités, l'Aire Marine Protégée de Keur Bamboung serait
un exemple patent de mise en place d'une structure de développement
durable.
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