Syndicalisme enseignant de l'enseignement superieur et universitaire et pouvoir politique (1999-2008)( Télécharger le fichier original )par Hermes Ndala Université de Kinshasa - licence en science politique et administrative 2007 |
III.2.4. Le capital académiquePar capital académique, nous entendons arbitrairement les libertés académiques strictement nécessaires à la construction ou déconstructions des représentations légitimes de la société pour le corps enseignant. Nous en relèverons deux : l'autonomie Universitaire et la « liberté scientifique ». L'autonomie Universitaire englobe la démocratisation (élections des autorités Universitaires par leurs pairs et parmi le corps professoral), la privatisation (non - imbrication dans les structures de l'Etat), la dépolitisation (plus sociologique que juridique, elle réfute l'instrumentalisation de l'université aux objectifs du pouvoir politique). Chacune de ces formes peut se situer à divers degrés. La liberté scientifique désigne dans le jargon Universitaire le droit, pour un enseignant, de ne point être poursuivi pour ses idées et opinions émises dans le cadre de ses enseignements et activités académiques. Elle est intimement liée aux droits plus généraux de liberté d'expression et de manifestation d'opinion. (88(*)) A la suite de BRIGTMAN, Raymond BOUDON a relevé combien dans la communauté scientifique, la critique autant que la théorie, a contribué au progrès des sciences. (89(*)). La critique apparaît, plus qu'un garde-fou contre le dogmatisme ou une pierre de touche des exploits d'actualisation de connaissance comme une disposition intériorisée de la communauté. Cependant, cette critique, indispensable à la production des connaissances scientifiques ne peut « se soustraire, comme relève FREITAG, d'une vue d'ensemble de la société, de la réflexion sur une société acceptable ou non ». (90(*)). L'Université où elles sont produites, n'est -elle pas située et datée ? De la sorte, le capital académique est bridé par des mécanismes structurels tels que la nomination des autorités Universitaires ou académiques, la détermination du contenu et programme d'enseignement ou recherche, les modalités de financement de l'Université d'une part, et des pratiques politiques criminelles (intimidations, empoisonnement, éliminations) ou récompenses politiques (promotion à des distinctions honorifiques officielles la nomination à des fonctions politiques) d'autres part. Cette dernière est très virulente d'autant plus que la fonction académique est souvent perçue comme antichambre à la fonction politique. * 88 Certains spécialistes entendent par libertés académiques « des libertés strictement nécessaires à l'activité académique » se rapportant aux divers corps et personnels impliqués dans la vie et le fonctionnement de l'université * 89 BOUDON Raymond, introduction à l'ouvrage dictionnaire critique de sociologie, BOUDON Raymond et BAURICAUD François, paris, PUF, 2006 * 90 FREITAG Michel, op. cit. , p.31 |
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