Syndicalisme enseignant de l'enseignement superieur et universitaire et pouvoir politique (1999-2008)( Télécharger le fichier original )par Hermes Ndala Université de Kinshasa - licence en science politique et administrative 2007 |
II.2. La démocratisation des années 1990ABEMBA BULAIMU note que des situations sociales peuvent concentrer ou disperser automatiquement les armes et moyens d'actions des concurrents politiques (64(*)). C'est ce qui s'observe lors du vent de la démocratisation résultant des modifications du champ politique international. Diverses contraintes pesant sur le pouvoir ont, en libéralisant la vie politique, modifié les modalités d'accès ou de reconquête de plusieurs capitaux nécessaires du champ politique. Ce coup rude au pouvoir monolithique de la 2éme république, favorisait la libre expression et manifestation des idées et désengagement du contrôle politique et idéologique des plusieurs institutions socioculturelles. La libre expression et manifestations des idées est aussi l'une des libertés académiques les plus en vue. Nécessaire à la production autonome des connaissance académique surtout pour les sciences de l'esprit quand bien même la transmission de toute connaissance, écrit Michel FREITAG, « n'est inséparable d'une vue d'ensemble critique de ce que serait une société bonne ou non » (65(*)). Ne pose-t-elle pas donc déjà le problème de la délimitation du champ d'autonomie de l'université et, ainsi, des ses principaux animateurs que constitue le corps enseignant ? Les libertés académiques, que le pouvoir politique entendrait autant « libertés politiques » que « pouvoirs académiques » furent précaires pour l' UNIKIN. Le pouvoir politique, sous l'effet de la tendance étatiste coloniale, réfutait comme le note Benoît Verahegen, « de laisser sur son territoire en son sein des forces ou des institutions antagonistes ou tout simplement autonomes par rapport à ses objectifs politiques, surtout s'il finance la plus grande partie de leur dépense ». (66(*)) De la sorte, le désengagement du contrôle politique et idéologique sur l'UNIKIN s'avérait un des préalables à l'efficacité de la lutte politique du corps enseignant de l'ESU, en générale et de celui de l'UNIKIN, en particulier. Les conditions objectives favorables de quête des ressources s'offrirent au corps enseignant à l'avènement de la démocratisation. Cette dépolitisation n'est pas à confondre à une simple décentralisation de l'ESU, disait Benoît VERAHEGEN (67(*)). En 1981, une reforme universitaire décentralisa déjà l'U.NA.ZA sans la dépolitiser elle fut démantelé en trois réseaux d'établissements coiffés chacun par un conseil d'administration propre : les universités, les instituts supérieurs pédagogiques, les instituts supérieurs techniques (comprenant les instituts des arts et du développement). En 1989, à la veille de la démocratisation, était doté de son conseil d'administration propre. (68(*)) * 64 ABEMBA BULAIMU, op. cit. , p. 32 * 65 FREITAG Michel, le naufrage de l'université et autres essais d'épistémologie politique, paris, Ed. sLa découverte, 1995, p. 30 * 66 VERAHEGEN Benoît, l'enseignement universitaire au zaïre. de Lovanium a l'U.NA.ZA. , (1958-1978), p. 32 * 67 Idem, p. 126 * 68 NDAYWEL E NZIEM I, histoire générale du Congo, de l'héritage ancien à la république démocratique, paris, Ed. Duculot, 1998, p. 724 |
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