1.3. Eaux
interstitielles
1.3.1. Teneurs en
anions/cations
Durant les bioessais, la teneur en NH4+
est restée très faible dans les eaux interstitielles (cet
élément n'a été détecté qu'à
l'état de traces par les appareils de mesures). Pour les raisons
évoquées précédemment dans le cas des eaux
surnageantes, et également parce que le sédiment est constamment
le siège de fermentations, il est relativement surprenant de
détecter une si faible quantité de cet élément dans
l'eau interstitielle des sédiments extraits lors des sacrifices. Les
analyses montrent que les teneurs en S042- des eaux
interstitielles des sédiments sont voisines à j0 de 11 mg/L pour
le sédiment Tourbe et 9 mg/L pour le sédiment
Craie dans les deux essais plurispécifiques
réalisés (figure 6). Cette teneur évolue
peu dans le sédiment Craie et se trouve proche de 15 mg/L
à J28 pour les deux essais. Dans le sédiment Tourbe le
comportement de ce paramètre diffère entre les deux essais
réalisés mais présente des valeurs très
supérieures à celles observées dans le sédiment
Craie (> 50 mg/L à 21 jours dans l'essai n°2). Ce
phénomène a pu être induit par une augmentation des
processus de minéralisation du soufre organique liée au
développement de sulfobactéries impliquées dans le cycle
géochimique du soufre. Le sédiment Tourbe est
naturellement riche en matière organique végétale :
celle-ci comprend une certaine teneur en protéines dont les acides
aminés vont fournir une importante source de soufre organique pour les
bactéries capables de l'utiliser.
Essai 1
Essai 2
Figure 6 : Teneur en SO42- des eaux interstitielles
extraites des sédiments à 0, 10, 21 et 28 jours d'essais.
1.3.2. COT
Dans les deux essais réalisés la teneur en COT
des eaux interstitielles du sédiment Tourbe est logiquement
supérieure à celle des eaux interstitielles du sédiment
Craie pour la majorité des mesures (figure 7).
La teneur en COT du sédiment Tourbe augmente de façon
presque linéaire entre J0 et J28 dans les traitements témoins et
contaminés pour atteindre à 21 et 28 jours des valeurs
très supérieures à celles observées aux mêmes
dates dans l'essai n°1. Les taux de survie des daphnies s'étant
révélés très faibles pour les cladocères
introduits dans les systèmes des traitements T1 et T2, l'augmentation
des teneurs en COT des eaux interstitielles peut être expliquée
par l'accumulation de nourritures en excès dans les systèmes.
Essai 2
Essai 1
Figure 7 : Teneur en COT des eaux interstitielles
extraites des sédiments poolés entre J0 et J28 (1 seule mesure
par traitement).
Dans le sédiment Craie, les résultats
obtenus montrent globalement un pic des teneurs en COT à 10 jours
d'essai. Celui-ci peut être expliqué par la mise en place de
processus fermentatifs dans le sédiment, vraisemblablement
favorisés par les apports en nourriture et la production de
déchets métaboliques par les organismes. Les valeurs plus basses
observées alors à 21 et à 28 jours peuvent correspondre
à une augmentation des processus de minéralisation du carbone
organique liés à la mise en place de communautés
bactériennes adaptées aux conditions expérimentales mises
en place dans les systèmes. L'inoculation de Mycobacterium 6PY1
n'entraîne pas de modification décelable de la teneur en COT des
eaux interstitielles.
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