Section 2 : L'aide publique dans le secteur de
l'éducation :
Le pays a toujours noué des relations avec le notre
depuis les indépendances. La coopération française
intervient partout dans le monde et ses objectifs au Mali sont pertinents. Pour
le secteur elle s'est fixée des objectifs.
I°) L'intervention de la France dans le
secteur au Mali :
1°) Type de financement pour l'école en
Afrique :
Malgré des efforts importants depuis les
indépendances, les progrès de la scolarisation ont
été jugés insuffisants. C'est pourquoi la plupart des pays
du monde ont réaffirmé leur engagement pour le
développement de « l'éducation pour
tous » à Jomtien en 1990, puis renforcé leur objectif
à Dakar en 2000. Les estimations des besoins de financement requis pour
atteindre ces objectifs varient, mais montrent qu'ils sont très
importants. Etant donné que les efforts déjà
réalisés au cours des années 1990, montrent qu'il faut
d'avantage se fier sur une amélioration de la maîtrise des
dépenses que sur une réduction supplémentaire des
coûts pour dégager des ressources supplémentaires. Le
secteur privé a une faible capacité de mobilisation de fonds, et
les résultats de la décentralisation sont peu probants. Par
ailleurs, le volume de l'aide publique au développement se réduit
ainsi que la part de l'Afrique toute entière dans cette aide, et l'aide
allouée au secteur n'a que très faiblement augmentée au
cours des années 1990, malgré les engagements pris par les
bailleurs de fonds lors des différents sommets internationaux.
2°) Les objectifs de la coopération pour
le secteur :
a°) Améliorer la qualité de
l'enseignement :
La qualité constituera la dominante et l'angle
d'intervention y compris dans les domaines de l'accès ou du renforcement
des capacités de gestion du système. La priorité est
accordée à la langue française.
Actions qui seront engagées ces prochaines
années devront contribuer à améliorer de manière
significative le rendement interne de l'éducation et permettre de
réduire les taux de redoublement, d'abandon et d'augmenter les taux
d'achèvement du premier et du second cycle.
-- l'amélioration de la qualité pourra se
décliner autour de différents axes ;
-- l'amélioration de l'utilisation du français
comme langue des apprentissages ;
-- le renforcement des filières de formation initiale
et continue des personnels enseignants ;
-- l'appui au développement d'unités
documentaires spécialisées ;
-- l'appui au pilotage et à la gestion de
l'administration.
La coopération française dans l'ensemble du
secteur éducatif sera cohérent, coordonnée avec celle des
autres partenaires au développement et devra, le cas
échéant, être modulable selon le contexte de sa mise en
oeuvre (initiative Fast Tract notamment)
b°) Appuyer le secteur de la
formation :
Par ailleurs, l'augmentation des effectifs dans le fondamental
impose d'anticiper une forte croissance de la demande d'éducation dans
le post-primaire (secondaire et formation professionnelle) et d'appuyer
l'élaboration d'une politique pour le post-primaire, tout
particulièrement dans le domaine de la formation professionnelle. A ce
titre, la région de Kayes fera l'objet d'une attention soutenue. Des
entreprises françaises et des coopérations
décentralisées s'intéressent déjà à
ce secteur, avec plusieurs projets déjà réalisés
comme manutention Africaine avec un centre régional de formation
à la réparation mécanique, Air France avec l'Institut
Africain des Métiers de l'Aérien (IAMA), la fondation Charles
Mérieux concernant les analyses au laboratoire et d'autres projets sont
à l'étude notamment dans le domaine de l'hôtellerie.
3°) Le budget de la France pour le
secteur de 1999 à 2004 :
Avec une cinquantaine de millions d'euros que sa capitale nous
accorde et près d'une centaine de millions d'euros qu'elle même
nous accorde, est sans doute le premier partenaire du Mali et cela depuis des
années. Plus de la moitié de son concours au Mali sont
considérées sous forme de dons. Alors cette contribution de la
France est importante surtout dans un pays où 80°/° des
adultes sont analphabètes et le taux de scolarisation n'atteint que
71°/°. Le système éducatif au Mali traverse une
mauvaise passe avec aussi le manque de professionnels dans l'enseignement
primaire et secondaire et la politisation au niveau supérieur des
acteurs. Depuis 1990 le niveau de l'éducation baisse au Mali comme
l'aide publique. Est-ce que c'est parce que l'APD démunie que le
système éducatif se détériore dans notre pays. En 5
ans la France a pris des engagements d'environ 100millions de dollars
américains pour le secteur éducatif au Mali. Pour un pays comme
le notre cet engagement est important même si les français n'ont
pas tenu parole. Le tableau 3 nous montre ces engagements de 1999 à 2004
dans le secteur éducatif.
Tableau 7: Versements aux secteurs de
l'éducation par la France
(En milliers de dollars et en %)
Sous secteurs
|
Montant d'engagement
|
Montant des décaissements
|
Taux de décaissement
|
Part des sous secteurs dans le total de l'APD de
l'éducation décaissée
|
Education de base (appui projets, programme, promotion de
l'éducation)
|
40265
|
7258
|
18
|
16,4
|
Education secondaire
|
13655
|
2395
|
17,5
|
5,4
|
Enseignement supérieur accords inter universitaires
|
14371
|
5395
|
37,5
|
12,2
|
Appui à la formation continue
|
2134
|
2058
|
96,4
|
4,6
|
Coopération technique
|
23262
|
25280
|
106,8
|
57
|
Autres
|
8017
|
1989
|
24,6
|
4,9
|
Total
|
101758
|
44375
|
43,6
|
100
|
Source : Données
OCDE/CAD en 2004
La France est un pays pour lequel l'éducation fait
partie des priorités en faveur des pays en développement comme le
Mali. Cela se confirme en se basant sur la première colonne du tableau
avec plus d'une centaine de millions de dollars pour le secteur malgré
la période c'est une somme importante au Mali. Par contre c'est un pays
qui ne fait pas tout ce qu'il dit. La deuxième colonne du tableau nous
montre les montants décaissés de ses engagements. On peut
remarquer que la France s'intéresse beaucoup à deux sous secteurs
dans le tableau sur les 5e et 6e lignes, avec une réalisation en moyenne
de 101,6°/°. La coopération technique est un secteur de
concentration pour le pays au Mali avec plus de la moitié des montants
décaissés en total lui est accordée. L'éducation de
base qui a bénéficié de la plus grande promesse parmi les
engagements pris par la France pendant ces 5 années, n'a finalement eu
que 18°/° de cette promesse. Le sous secteur dicté par les
pairs dans la déclaration de Rome en 2003 et confirmé encore par
la déclaration de Paris en 2005 comme un objectif du millénaire
pour le développement (OMD) en occurrence assuré
l'éducation de base pour tous d'ici 2015. L'éducation secondaire
qui avait bénéficié d'un important engagement n'a eu
qu'une maigre somme de 17,5 des fonds qui lui étaient promis .Sur les
101758 milliers de dollars promis pour le secteur au Mali, elle n'a
donné que 44375 milliers de dollars. Cette somme décaissée
ne représente que 43,6°/° de ses engagements. Comme on dit
dans les adages au pays que «mieux vaut dire que de ne pas
faire », cet effort est cas même remarquable quelque soit le
plan négatif ou positif pour le secteur au Mali, c'est à dire si
le secteur à bénéficié de cette contribution ou pas
de la France. Finalement en se fiant sur les données du tableau, avec
une faible concrétisation des engagements par la France pour les deux
sous secteurs, alors que le pays a été défini par le Mali
comme le premier partenaire bilatéral qui a été
évoqué précédemment, il serait difficile
d'atteindre ces objectifs d'ici la période indiquée par les
bailleurs de fonds. Ils seraient atteints, ces objectifs s'il y aura une
évolution de ces fonds pour le secteur au Mali par les bailleurs en
occurrence la France qui est le premier pays ciblé par le Mali. La
répartition dans un secteur et dans un graphique nous permettra de mieux
comprendre les analyses suivantes.
Secteur 1 : La part des sous secteurs
de l'éducation dans les fonds engagés par l'AFD
Source : Rapport CAD
2007
Graphique 6 : Comparaison entre
engagements et décaissements aux sous secteurs éducatifs par la
France au Mali (En milliers USD)
Source : Rapport CAD
2007
L'éducation de base est le secteur qui s'est vu
accorder le plus grand engagement entre 1999 et 2004 et le secteur d'appui
à la formation continue le peu d'engagement. Mais comme nous indique le
graphique l'éducation de base, qui ait été engagée
la lus grande cote part du total, près de la moitie, a
bénéficié en terme de pourcentage de décaissement
la plus petite somme et les secteurs d'appui à la formation continue et
la coopération technique, se sont vues attribuer la totalité ou
plus de l'engagement qui leur ont été promis. Pour
l'éducation de base le faible taux de décaissement est dû
aux manques de projets fiables pour le secteur. Il faut toute fois noter que
les pays donneurs s'engagent sur un fonds chaque année, mais il faut
qu'ils soient convaincus des programmes que doivent entreprendre les pays
receveurs pour les secteurs ciblés. L'aide totale pour le pays ne cesse
d'augmenter depuis des années, mais le secteur éducatif
bénéficie peu de concours surtout de la part de la France qui est
le premier partenaire du pays.
4°) L'évolution de l'aide dans le
secteur :
La France est un partenaire majeur du pays en matière
d'aide publique au développement. Pour cette partie, nous allons le
traiter sous deux angles d'une part par l'opérateur pivot du pays (AFD)
pour l'aide au développement des pays émergents et pauvres sur
une période de huit années.
Depuis 2000, le volume total des engagements de
l'opérateur au Mali, hors ajustement structurel, s'est
élevé à près de 156 millions d'euros (soit plus
d'une centaine de milliards de FCFA), principalement sous forme de subvention
74°/° ou de concessionnels octroyés à des
opérateurs intervenant dans des secteurs marchands 26°/°. La
part attribuée à l'éducation dans les 156 millions d'euros
d'engagement que l'opérateur a pris pour le Mali est d'environ 36
millions d'euros. La répartition des ces fonds pour le période ce
trouve dans le tableau suivant et l'évolution de ces fonds de la part de
l'agence française de développement.
Tableau 8: Engagements et versements d'APD
dans le secteur par l'AFD
(En milliers USD)
|
Education
|
Total engagement
|
Part de l'éducation dans l'engagement
|
Total versement
|
Part de l'éducation dans le
versement
|
2000
|
0
|
23505
|
0
|
30234
|
0
|
2001
|
10039
|
10039
|
100
|
18840
|
53,28
|
2002
|
0
|
19000
|
0
|
23298
|
0
|
2003
|
0
|
18900
|
0
|
23216
|
0
|
2004
|
9000
|
10560
|
85,22
|
27282
|
32,99
|
2005
|
0
|
16250
|
0
|
18435
|
0
|
2006
|
17000
|
26100
|
65,13
|
11950
|
142,25
|
2007
|
0
|
31980
|
0
|
21753
|
0
|
Total
|
36039
|
156384
|
23,04
|
175008
|
20,59
|
Source : site officiel du
Mali sur l'APD
A vue d'oeil au tableau, on constate qu'il y a eu peu
d'engagement pour le secteur. Sur les huit années, l'opérateur
s'est engagé que sur trois ans 2001, 2004 et 2006, pour faire
bénéficier le secteur d'un concours. On peut dire alors que c'est
seulement ces trois années que le pays a eu des difficultés
financières pour faire face à ses dépenses, ce que nous
montre le tableau le cas de l'éducation. Le secteur étant la
priorité du pays et défini dans les grands sommets internationaux
comme un objectif du millénaire, l'absence de fonds pour lui au tableau,
le pays ne remplie pas les critères d'allocation d'aide chaque
année. Par contre le fonds du secteur pour les trois années, est
important par rapport à la somme totale des engagements durant la
période, même si celui-ci baisse, cette baisse est
entièrement visible sur le graphique ci- dessous.
Graphique 7 :
Le graphique 7 nous donne en large l'activité de
l'Agence pour le secteur et les sommets montrent le niveau de fonds
alloués à l'éducation.
II°) L'intervention de quelques BDF dans le
secteur au Mali :
De ces différentes analyses sur la contribution de la
France pour le secteur, il ressort qu'elle n'est pas le seul bailleur qui
s'engage pour les causes du secteur au Mali. L'aide totale dans le pays
était plus de 690 millions de dollars en 2005. En 2001, l'aide
était de 351,4millions de dollars, on peut alors dire que l'aide au Mali
a augmenté de près de 100°/° en 5 ans. Par contre sur
les tableaux étudiés en haut, l'aide de la France baisse. Ce qui
explique la présence de plusieurs bailleurs de fonds au pays même
des partenaires plus intéressants que la France, pour
l'amélioration du système éducatif ; entre autres on
peut citer :
Le Canada : Les relations de ce pays
avec le Mali sont fortes et sincères a dit le 19 janvier 2008,
l'ambassadrice du pays au Mali, lors d'une conférence de à
Koulouba avec le président de la République, faisant les points
sur la coopération entre les deux pays. Elle a fait savoir que le pays a
reçu une enveloppe de 20millions de dollars canadiens (soit près
de 14milliards de FCFA) entre 2002 à 2008. Cette somme a
été entièrement destinée au secteur éducatif
pour l'achat et la distribution de manuels scolaires dans les fondamentales. En
plus de cet effort remarquable pour le secteur dans notre pays, il s'est
engagé dors et déjà pour une provision de près de
8millions de dollars Canadiens en 2009. La coopération entre les deux
pays est sure et confiante, même s'il n'est pas le premier partenaire
dans le pays en voyant ce qu'on a dit plus haut, elle est sans doute plus forte
que celle de la France pour le secteur.
Les Pays-Bas : Les Pays-Bas sont
présents au Mali depuis 35ans. Avec une enveloppe globale de
152milliards de FCFA (231millions d'euros) pour la période 2008-2011, le
Mali est devenu un pays partenaire clé de la coopération
néerlandaise. Le budget des Pays-Bas pour l'aide bilatérale en
2008 s'élève à 35,7milliards de FCFA (54,5millions
d'euros). Les détails pour 2007 et 2008 se trouvent au tableau
suivant :
Tableau 9: Répartition des fonds du
Pays-Bas par sous secteurs
Budget Ambassade des Pays-Bas
|
2007
|
|
2008
|
|
|
EUROS
|
FCFA
|
EUROS
|
FCFA
|
Appui budget général
|
10000000
|
6559570742
|
10000000
|
6559570742
|
Appui budget Education
|
22000000
|
14431055632
|
25000000
|
16398926854
|
Santé
|
4346000
|
2850789444
|
5900000
|
3870146738
|
Secteur économique agricole
|
6820000
|
4473627246
|
10693000
|
7014148994
|
La bonne gouvernance
|
2850000
|
1869477661
|
2400000
|
1574296978
|
Droits humains
|
131000
|
85930377
|
150000
|
98393561
|
Programme transversal
|
279000
|
183012024
|
200000
|
131191415
|
Programme culture
|
228000
|
149558213
|
200000
|
131191415
|
Totale
|
46654000
|
30603021338
|
54543000
|
35777866696
|
Source : Rapport de l'ambassade des Pays-Bas
2009
Le programme de coopération se concentre dans trois
secteurs prioritaires : la Santé, l'Education et le
Développement économique agricole. L'aide s'incère dans
les objectifs et ambitions maliens en vue d'accélérer la
croissance économique et d'augmenter l'accès aux services sociaux
de base (la santé et l'éducation). L'éducation pour tous
en 2015 est l'objectif clé et en conséquence, l'éducation
demeure un secteur important pour les Pays-Bas. L'exécution de ce
programme se fait dans le cadre du PRODEC à travers un appui
budgétaire sectoriel. L'objectif est l'augmentation de l'offre et la
qualité aussi bien de l'enseignement de base que la formation
professionnelle, avec un accent spécifique et l'augmentation du nombre
de filles qui achèvent en sixième de l'enseignement fondamental.
Outre avant ces dons les Pays-Bas ont attribué au secteur de
l'éducation, une enveloppe de 13 et 22millions d'euros en 2005 et
2006.
Suède : Elle a mis une
attention particulière en mettant la main dans la poche
pendant quelques années au secteur dans le pays. En 2005, elle a
accordé une enveloppe de près de 8,7millions d'euros pour le
secteur et près de 10,8millions d'euros et en 2007 et 2008 près
de 11millions d'euros.
Pour sa part, la France en plus des données de l'agence
française, elle n'a pu donner que 3millions d'euros en 2007 et la
même somme pour 2008 dans le secteur. Par la contribution des autres
bailleurs de fonds pour le secteur il s'avère que la France ne se
concentre pas sur l'éducation et cela peut être vu clairement au
tableau suivant :
Les Etats-Unis : Ils sont les premiers
en matière de financement des projets au Mali. En 2006 leurs
exportations ont atteint 43milliards de dollars et à l'issue de la
6ème table ronde des BDF, ils ont annoncé un
financement d'ici 2012 à hauteur de 402,1milliards de dollars dans le
pays. Cette rencontre des Partenaires Techniques et Financiers (PTF) a permis
au Mali d'avoir des garanties de financement de 3215,2milliards des bailleurs.
Sur les 35 PTF qui ont tenu la table ronde, ils ont annoncé le
financement de 69,2milliards de FCFA en 2008 ; 100milliards en 2009 ;
52,1milliards en 2010 et 52,1milliards en 2011. Ces engagements sont faits pour
donner une bouffée d'oxygène aux secteurs socioéconomiques
de base du Pays. En 2007 ils ont signé un accord avec le pays d'un
montant de 14,5milliards de FCFA pour le financement des secteurs sociaux et le
développement durable. L'accord a été signé en
faveur de la santé, l'éducation, la décentralisation, la
production agricole et l'information liée au développement.
Pour le secteur de l'éducation ils lui ont
accordé un montant de plus de 2,2milliards de FCFA destinés
à améliorer la qualité de l'éducation primaire et
à adapter au contexte actuel à travers surtout la formation des
enseignants, (source : l'essor 09/08/2007).
Tableau 10: Versement d'APD au secteur par
les BDF
Bailleurs de fonds
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
France
|
|
|
3
|
3
|
|
Canada
|
|
|
10,3
|
8,9
|
7,5
|
Pays-Bas
|
13,5
|
22
|
22
|
25
|
|
Suède
|
8,6
|
10,7
|
10,9
|
10,9
|
|
Total
|
22,1
|
32,7
|
46,2
|
47,9
|
7,5
|
La part de la France en °/°
|
|
|
6,48
|
6,26
|
|
Source : Ministère de
l'éducation nationale du Mali
La France bien qu'étant le premier partenaire du pays,
donne peu d'aide pour le secteur de l'éducation, comparé aux
trois autres au tableau. Il n'a attribué qu'en moyenne que 6,37 de la
somme totale donnée par les quatre pays. Nous nous posons la question
qu'est ce dans les années à venir, le pays nous concourirait en
matière d'aide publique au niveau du secteur avec cette baisse d'effort
qu'on a montré dans les paragraphes précédents et la
constance des sommes de ces deux années d'une faible somme. Ce qui est
sûr pour les pays et pour le secteur en question, à part la
France, les autres pays au tableau sont engagés à fond dans le
but d'une meilleure formation des jeunes d'ici la période voulue. Jusque
là on a vu la contribution des pays pour le secteur et celui de la
France il ressort maintenant de connaître la part du pays
consacrée pour le secteur et comparé à celui de la
France.
Le suivi du secteur :
Le suivi du secteur de l'éducation est
réalisé conjointement par les partenaires au développement
et les autorités maliennes à travers le cadre partenarial du
secteur de l'éducation. Celui- ci s'articule autour de séances
plénières mensuelles et de commissions thématiques
organisées par niveau d'enseignement. Un groupe de bailleurs de fonds
(Canada, les Pays-Bas, la Belgique) se sont orienté pour des montants
très importants (supérieurs à 100 millions d'euros sur la
période 2006-2009), vers un appui budgétaire sectoriel dans le
domaine de l'éducation. Les autres bailleurs confirment également
leur appui au secteur sous forme d'une aide Projet : l'UNICEF en apport
d'expertise ; l'USAID pour la formation continue des maîtres et le
curriculum ; la BAD, le Japon et la Banque mondiale pour la construction
des infrastructures et les équipements.
III°) Les ressources du Mali pour le
secteur :
Les dépenses allouées au secteur en 1992
étaient de 19,646 milliards de FCFA et celles de 1998 étaient de
50milliards de FCFA ce qui souligne qu'en espace de 7 ans les ressources du
secteur ont doublé. En cette période la volonté du
gouvernement de faire l'éducation de base une priorité (car il
s'agissait bien de l'éducation de base) lui a été
inspirée par la nature des financements. Si l'éducation de base
avait l'objet d'une attention toute particulière de l'Etat malien et de
ses partenaires techniques et financiers (PTF), cela se faisait au
détriment de l'enseignement supérieur. Cette stratégie
visait selon eux, à scolariser un grand nombre d'enfants issus de
familles défavorisées. C'est ainsi que le l'éducation de
base recevait 59°/° du budget de l'éducation, le secondaire
général 16°/°, le secondaire technique et
professionnelle 10°/° et le supérieur 15°/°. Le
secteur a bénéficié de la plus grande part du budget
national depuis des années. En 2001, le secteur s'est vu attribué
26,6°/° des ressources. Le pays a un taux d'alphabétisation et
de scolarisation faible comparé à la moyenne à ce
XXIème siècle sur le plan international. Pour essayer de palier
le problème, le pays fait plus d'effort chaque année. En 2007, le
budget de l'éducation a coûté à l'Etat une enveloppe
de 30,6°/° de son budget national, ce qui explique que le pays a fait
une progression de son effort de 4,6°/° de 2001 à 2007. Il
convient de signaler qu'au Mali les principales sources intérieures de
financement de l'éducation sont l'Etat en premier lieu, les APE
(association des parents d'élèves), les communautés, les
comités locaux de développement, les municipalités et les
promoteurs privés. Les sources extérieures de financement du
secteur sont : les coopérations bilatérales (et les aides
les plus récentes de cette coopération proviennent de la France,
le Canada, la Norvège, le Japon, les Pays-Bas, et la Suède) qui
contribuent à hauteur de 50°/° de l'apport total
extérieur, les coopérations multilatérales
représentent 35,8°/° de cet apport (parmi les institutions qui
financent le secteur dans le Pays), il faut noter la Banque mondiale (BM), la
BID, l'UNICEF, le FED, le l'UNESCO et l'USAID) et le reste de l'apport 6,2% est
fourni par les ONG. Il est déductible par là que le pays
s'intéresse au secteur. Le continent tout entier a ce problème
d'inefficacité sur le plan universel mais entre les pays africains est
ce que le pays donne une bonne part de sa production nationale au
secteur ? Pour analyser la part du secteur dans le PIB du pays nous
passerons à une comparaison entre quelques pays du continent en
matière de dépenses dans le PIB pour le secteur.
1°) Les efforts du pays et d'autres nations
africaines pour le secteur :
Tableau 11: Comparaison des efforts
financiers nationaux en faveur du secteur
Pays
|
Dépenses publiques d'éducation en % du
PIB
|
Pays
|
Dépenses publiques d'éducation en % du
PIB
|
Angola
|
2,4
|
Mauritanie
|
3,6
|
Bénin
|
2,9
|
Mozambique
|
2
|
Burkina Faso
|
2,4
|
Niger
|
2,6
|
Burundi
|
3,6
|
Lesotho
|
8
|
Cameroun
|
2 ,6
|
Ouganda
|
3,2
|
Congo
|
2, 3
|
République Centrafricaine
|
1 ,2
|
Cote d'Ivoire
|
3,5
|
Rwanda
|
3,3
|
Ethiopie
|
2,7
|
Sénégal
|
3,6
|
Erythrée
|
2,8
|
Tanzanie
|
1,8
|
Gambie
|
3,1
|
Tchad
|
2,1
|
Ghana
|
3,8
|
Togo
|
3,8
|
Guinée
|
2,2
|
Zambie
|
2,3
|
Guinée Bissau
|
2,1
|
Zimbabwe
|
7,1
|
Madagascar
|
2
|
Moyenne globale
|
3,1
|
Malawi
|
3,6
|
Moyenne pays francophone
|
2,8
|
Mali
|
4,2
|
Moyenne pays anglophone
|
3,8
|
Source : RESEN Burundi
En regardant le tableau on peut se permettre de faire quelques
remarques méthodologiques :
a°) Quant au recensement des
dépenses budgétaire il y a trois grandes catégories de
dépenses d'éducation dans le budget de l'Etat.
20 les dépenses du (ou des) ministère(s)
chargé(s) à titre principal de l'éducation ;
21 la formation dans d'autres ministères qui est
souvent une formation technique des personnels de ces
ministères ;
22 les autres dépenses d'éducation que l'on
peut trouver à l'intérieur de rubriques diverses du budget de
l'Etat : « charges communes »,
« interventions » etc.
b°) Il faut bien faire la distinction
entre budgets votés et budgets exécutés : les
crédits votés sont rapidement connus mais ils peuvent ne pas
être entièrement consommés ou, au contraire faire l'objet
de dépassement. Pour cette raison, surtout lorsque l'on établit
des séries financières chronologiques, on s'attachera à
comptabiliser l'exécution des dépenses. Cette dernière est
reconnue avec un retard d'un ou de deux ans en général et le
degré de détail n'est pas élevé. Mais ce
détail est suffisant pour constituer des séries temporelles
rétrospectives relatives aux grandes masses de crédits.
c°) Il faut distinguer entre budget de
fonctionnement (récurrent) et budget d'investissement.
d°) Il faut, enfin distinguer
l'évolution en monnaie courante de celle en monnaie constante. En
règle générale, on utilise les prix de la dernière
année pour la quelle on dispose des données.
Au tableau, l'importance du secteur dans l'activité
du pays, est peu pertinente avec seulement 4,2% de son produit intérieur
brut. Peut être cet effort est intéressant au tableau mais avec
l'ampleur du problème de nos jours et qui est presque le grand sujet de
tous les sommets, cet effort est insuffisant pour relever le défi de
2015 même avec la participation des partenaires. Ce défi qu'est
d'assurer l'éducation de base pour tous.
2°) La décomposition des dépenses
courantes publiques par niveau d'éducation :
Tableau 12: Les dépenses courantes
publiques par niveau d'éducation
Pays
|
% Primaire
|
% Secondaire
|
% Supérieur
|
Burundi
|
44
|
28
|
27
|
Bénin
|
51
|
27
|
22
|
Burkina Faso
|
62
|
19
|
19
|
Cameroun
|
40
|
46
|
14
|
République Centrafricaine
|
56
|
19
|
25
|
Tchad
|
46
|
31
|
23
|
Congo
|
42
|
31
|
27
|
Côte d'Ivoire
|
47
|
37
|
16
|
Ethiopie
|
55
|
26
|
19
|
Guinée
|
44
|
31
|
25
|
Lesotho
|
44
|
37
|
19
|
Mali
|
37
|
46
|
17
|
Mauritanie
|
44
|
39
|
17
|
Mozambique
|
48
|
30
|
22
|
Niger
|
60
|
27
|
13
|
Rwanda
|
43
|
20
|
37
|
Sierra Leone
|
51
|
27
|
22
|
Togo
|
45
|
36
|
19
|
Zambie
|
46
|
35
|
19
|
Moyenne des 18 pays comparés
|
48
|
31
|
21
|
Ratio Mali/moyenne des 18 pays
|
0,77
|
1,48
|
0,80
|
Source : A partir des bases de données
RESEN Burundi
Le tableau 11 suivant nous donne une vue de la
répartition des ressources naturelles pour l'éducation au Mali et
d'en faire une comparaison de ses efforts par rapport à quelques pays du
continent. La poursuite des objectifs du millénaire à savoir une
très forte augmentation du taux de scolarisation, est la politique du
Gouvernement malien depuis quelques années.
En effet, assurer l'éducation de base pour tous
(politique de développement), le Mali dépense seulement 37% des
ressources de l'éducation pour le secteur. Par contre, il donne plus au
secteur secondaire avec 46% et le secteur supérieur avec moins de 20%
(19%). A part le Mali et le Cameroun, tous les autres pays réalisent
plus de fond au primaire. Sur la moyenne des fonds dépensés aux
différents secteurs dans l'étude de ce cas en Afrique dont le
Mali, le secondaire semble d'une importance capitale pour le pays avec
près de 150% (148%) des dépenses effectuées, 80% pour le
supérieur et 77% pour le primaire. Pour atteindre les OMD il faut qu'il
redouble d'effort pour le secteur primaire (qui constitue l'éducation de
base) en matière d'allocation de ressources et de dépenses
effectuées.
L'aide publique au développement reste
encore d'une importance capitale pour le financement du développement
des pays d'Afrique au Sud du Sahara et plus particulièrement au Mali.
Cependant sa légitimité, le discours qui la sous-tend et sa
pratique ont connu ces dernières années de réelles
mutations tant dans les pays donateurs que bénéficiaires.
Cette première partie a donc montré
un engagement des français au Mali de façade qui affiche
auprès du CAD un effort important. Cet effort n'est cependant pas
forcément ressenti au même niveau par les maliens qui ne
bénéficient finalement que peu de cette APD.
En effet, les orientations stratégiques
définies unilatéralement par la France ne remplissent pas les
engagements sur l'atteinte des ODM et le besoin de concentrer une part de l'APD
aux secteurs sociaux. Au contraire, les orientations prises dans le DCP font
naître l'idée que la France souhaite conserver une influence
économique et culturelle au Mali, malgré la fin de son statut de
seul bailleur important dans le pays. Dans ce cadre, le travail avec les ONG
semble relégué plus loin.
*
IIème Partie : Analyse de
l'efficacité de l'aide des projets éducatifs au Mali
La question d'efficacité de l'aide au
développement est au coeur des réflexions de la communauté
internationale sur la réforme de la coopération internationale
pour le développement. Elle a été posée avec autant
plus d'acuité que l'aide au développement avait connu entre 1992
et 1998 un déclin et que son inefficacité était souvent
invoquée pour le justifier. L'intérêt porté à
cette question s'est renforcé avec la reprise de l'aide dans les
années suivantes.
Comme il a été exposé dans la
première partie, la question d'efficacité de l'aide se pose
surtout pour une aide en vue du développement, plutôt qu'une aide
relevant d'une conception purement rédistributive. Cependant même
si l'on retient le premier fondement de l'aide, les objectifs poursuivis par
les donneurs, peuvent différer d'un pays à l'autre. Comme
l'efficacité de l'aide ne peut être appréciée qu'en
fonction de la réalisation des buts qu'elle poursuit, cette notion est
relative. L'objectif le plus couramment retenu pour mesurer l'efficacité
de l'aide est la croissance économique, mais depuis l'adoption des
« objectifs du millénaire pour le développement » les
objectifs de l'aide sont devenus multidimensionnels, même s'ils ont pour
cible commune la réduction de la pauvreté. D'autre part certains
pays et notamment la France peuvent assigner légitimement à leur
politique d'aide d'autres objectifs spécifiques, comme le soutien
à des pays dont ils sont particulièrement proches, en raison de
la géographie, de l'histoire, du partage d'une même langue, comme
la diffusion de valeurs ou de normes auxquelles ils sont attachés ou
encore à la production de biens publics globaux.
Pour juger si ces critiques et ces conseils sont
justifiés, nous proposons dans cette deuxième partie d'analyser
dans quelle mesure les travaux récents sur l'efficacité de l'aide
permettent de porter un jugement sur la qualité de l'allocation de
l'aide française. Après avoir défini les critères
de l'efficacité, nous étudierons quelques cas pratiques.
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