La lutte contre la pauvreté dans les sections communales de Jean Rabel: Conditions de développement rural( Télécharger le fichier original )par Jhon Réginald RODNEY Faculté de Droit et des Sciences Economiques de Port-au-Prince - Licence 1999 |
1.2.1.5. Utilité des mesures de la pauvretéLes statistiques de la pauvreté peuvent servir à différents niveaux. Si l'objectif est de chiffrer les niveaux de bien-être, on peut se baser sur le revenu per capita (actuellement autour de $390 US pour Haïti) et l'analyse de ce qu'un tel revenu permet d'acquérir sur le marché. Si cette évaluation est effectuée dans une perspective de lutte contre la pauvreté, la teneur des informations sera très utile par rapport aux besoins d'évaluation d'impact des programmes élaborés en ce sens. Les statistiques réunies avant et après ces réalisations permettront de déceler les niveaux de satisfaction atteints et de préciser l'incidence des facteurs négatifs ou positifs ayant influencé le déroulement du programme. Ce volume d'informations que tout participant pourra emmagasiner et interpréter (grâce à l'aspect chiffré) aura l'utilité de constituer une référence très pratique lors de programmes similaires à venir. 1.2.2. Les ConceptsLes concepts sont dans un sujet ce que les mots sont dans une expression. Ils sont d'une importance capitale, et exigent une compréhension exacte dans tout travail. Ainsi, il convient de définir les concepts clés de notre étude : pauvreté, lutte contre la pauvreté et développement rural ; pour une meilleure appréhension du phénomène. 1.2.2.1. Définition des concepts1.2.2.1.1. Le concept de pauvretéDe beaucoup de points de vue, la pauvreté est si manifeste que l'on n'a pas besoin de concepts bien pensés, ni de théories élaborées pour pouvoir la comprendre et la reconnaître en sa réalité brutale. Pourtant, tout n'est pas si simple que l'on puisse renoncer à des réflexions conceptuelles et théoriques. Celles-ci sont inévitables si l'on doit saisir ce qu'est la pauvreté, l'analyser plus précisément pour ensuite la combattre efficacement. Comme le montre son histoire, la pauvreté était et est encore un problème extraordinairement complexe et multi-dimensionnel, présentant non seulement des aspects économiques, mais aussi des aspects politiques, socioculturels, écologiques et bien d'autres11(*). Afin de bien cerner le concept, il est important de se référer à l'origine gréco-latine du terme « pauvre ». Sa racine latine est « pauper » qui signifie peu ou petit, et qui en elle-même est proche du mot grec « peina » qui signifie la faim. La traduction grecque du mot « pauvreté » est aporia qui signifie absence de chemin. En combinant les deux origines, nous aboutissons à une double conception de la pauvreté : c'est une notion, à la fois quantitative, en ce sens que la quantité des besoins fondamentaux pour assurer la reproduction physiologique est insuffisante et, qualitative, en ce sens que la qualité est peu fiable et elle traduit aussi l'idée de celui ou celle qui ne peut trouver son chemin. En faite, la signification essentielle du mot pauvreté est la carence de quelque chose jugé nécessaire ou entre autre le manque de ressources matérielles nécessaires, que celles-ci soient mesurées en termes de quantités ou de qualités. La pauvreté est donc un phénomène qui doit être traité avec un très grand sérieux, mais en prenant garde de ne pas verser dans le désespoir, car c'est un fait, nous pouvons et nous devons travailler, dans une première étape, à la réduire et, dans le long terme, à l'éliminer du corps social. * 11 Cf. M. Mollat: «Le pauvre est celui qui, de façon permanente ou temporaire, se trouve dans une situation de faiblesse, de dépendence, d'humiliation, caractérisée par la privation des moyens, variables selon les époques et les sociétés, de puissance et de considération sociale: argent, relations, influence, pouvoir, science, qualification technique, honorabilité de la naissance, vigueur physique, capacité intellectuelle, liberté et dignité personnelles. Vivant au jour le jour, il n'a aucune chance de se relever sans l'aide d'autrui». (Les pauvres au Moyen Age, Paris, Hachette, 1978, p. 14). |
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