5. Conclusion et
recommandations
Comme l'analyse ci-dessus l'a permis de constater, les nuances
sociales s'expriment avec vigueur dans la commune. Une absence de service de
proximité dans plusieurs sections, un manque d'équipements et de
personnels qualifiés, la mauvaise qualité du service
offert : sont autant de problèmes inhérents au
sous-développement de la commune. De même, l'infrastructure
routière et l'indisponibilité de l'énergie constituent un
handicap majeur à la lutte contre la pauvreté. La population
rurale qui constitue les 92.88% de la population totale, a comme unique moyen
de subsistance et seule source de revenu, la culture de la terre. Malgré
l'importance de l'agriculture, qui domine l'économie de la commune de
par son apport et de par sa taille, loin d'être l'objet d'un quelconque
programme de développement, a été abandonnée
totalement au libre jeu des forces de la nature. Cela se traduit par une baisse
continue de la production agricole, et des taux de chômage et de sous
emplois qui atteignent des proportions alarmantes.
La piètre performance de l'économie de la
commune, sa marginalisation, le niveau élevé de prévalence
de la pauvreté et de l'insécurité alimentaire montre
très clairement que les solutions préconisées par les
Pouvoirs Publics dans le cadre des différents programmes et projets de
développement sont passées à coté de leurs
objectifs.
La lutte contre la pauvreté, et notamment dans les
sections communales de Jean Rabel, est une condition nécessaire pour le
développement de la commune et du pays. Des mesures prioritaires doivent
néanmoins être prises pour s'attaquer directement aux causes de la
pauvreté. La mauvaise répartition des besoins essentiels n'est
pas seulement un effet de la pauvreté, elle en est aussi la cause. De
nombreux éléments prouvent qu'une meilleure répartition
des services sociaux de base de qualité améliorera les conditions
de vie de la population des sections communales.
Face à la nécessité de réduire la
pauvreté des sections d'une manière appréciable et
durable, il est nécessaire que des mesures concrètes soient
prises pour promouvoir la croissance de l'agriculture et le
développement rural. Les trois quarts des pauvres de la commune vivent
dans les sections communales et tirent leurs moyens de subsistance de
l'agriculture ou d'activités dont la survie est liée au secteur
agricole. Le développement agricole et rural est donc essentiel pour la
croissance économique globale et pour éradiquer l'extrème
pauvreté.
Cependant, pour mettre au point des politiques qui aient une
chance d'aider effectivement les pauvres ruraux, les pouvoirs publics devraient
cibler les principales recommandations suivantes :
Ø Il faut mettre en place des mécanismes pour
combattre la corruption au plus haut niveau des pouvoirs publics. Sans ce
dernier, on ne pourra jamais implémenter avec efficacité des
programmes et des politiques publiques en faveur des couches
défavorisées.
Ø L'Etat doit trouver les moyens nécessaires
d'entreprendre graduellement et de façon soutenue des actions bien
coordonnées dans le cadre des programmes et projets de lutte contre la
pauvreté.
Ø Les autorités concernées doivent
disposer d'instruments de mesure et de calculs adéquats pour
évaluer les effets des projets de lutte contre la pauvreté. Il
sera alors possible de mieux apprécier les manques dont souffrent les
projets et de pallier à ces faiblesses.
Ø Les politiques de lutte contre la pauvreté
rurale doivent fournir les moyens techniques (utilisation efficace de
technologies) permettant d'accroître la rentabilité des
exploitations, prendre appui sur une réforme agraire et prendre en
compte la situation spécifique des populations pauvres de la commune.
Ø Les mesures doivent viser à combattre non
seulement les causes mais également les effets de la pauvreté.
Bien sûr, résoudre le problème de la
pauvreté rurale n'est nullement une tâche aisée. Je
répète que cette tâche réclame une action
énergique et coordonnée, appliqueé d'une façon
graduelle et persistante. Mais l'important est de démarrer et de savoir
où l'on va.
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