CONCLUSION.
Ce chapitre analyse les flux d'IDE et le cadre d'investissement
au Cameroun.
> S'agissant de l'analyse des flux d'IDE, nous nous somme
intéressés :
aux flux d'investissements entrants dans les pays en
développements, au flux d'IDE entrant vers l'Afrique et vers la
Cemac.
Au cours de cette analyse, nous avons constaté une
hausse des IDE vers les pays en développements mais la grande part soit
80% du montant total des IDE sont orientés vers l'Asie (la Chine
notamment) et vers l'Océanie délaissant ainsi l'Afrique.
Les flux d'IDE restent faibles en Afrique ; néanmoins,
quelques pays ont pu attirer assez d'investisseurs comme, l'Afrique du Sud qui
a à elle seule a attiré 21% d'IDE en direction de l'Afrique en
2005.
La part de la Cemac dans la répartition des IDE en
Afrique est insignifiante comparée aux flux d'IDE entrant dans le monde.
Il ne représente que 0.48% des flux d'IDE. Néanmoins grâce
à la construction du pipe-line Tchad-Cameroun, l'Afrique centrale a
reçu 20% des flux mondiaux en Afrique en 2004.
> S'agissant de l'environnement des IDE au Cameroun, nous
constatons depuis deux décennies que le pays mène une politique
ouverte vis-à-vis des IDE ceci à travers son dispositif
réglementaire à même d'attirer les IDE.
Le Cameroun dans sa quête d'attrait des IDE mène des
politiques d'incitations à la fois générales et
spécifiques ;
Pour ce qui est des politiques d'incitations
générales, elles se rapportent à la promotion, à la
facilitation et au soutient développé au cours du chapitre.
Pour ce qui est des politiques d'incitations spécifiques,
elles concernent les avantages qu'offrent le code des investissements du
Cameroun et le régime la zone franche.
Au vu de tout ce qui précède, vu l'importance de
l'IDE dans le processus du développement économique et vu les
diverses possibilités que le Cameroun présente, il est
impérieux de redynamiser l'entrée des Investissements directs
étrangers.
A cet effet, il serait intéressant de rechercher les
éléments sinon les réalités de l'économie
Camerounaise qui expliquent l'arrivée des IDE.
CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE
L'étude menée dans cette partie nous a permis de
prendre connaissance du cadre théorique et empirique des IDE au
Cameroun.
Grâce à la littérature disponible, nous
avons non seulement fait le tour des définitions des IDE ensuite, nous
avons présenté les fondements théoriques et empiriques
relatifs aux investissements directs étrangers.
De cette littérature, il ressort que plusieurs
catégories de facteurs sont susceptibles d'influencer les IDE. Nous
pouvons citer essentiellement des facteurs d'ordre économiques, des
facteurs institutionnels, politiques et sociaux.
En plus, nous avons mis en lumière les flux d'IDE
entrant vers les pays en développements, vers l'Afrique, vers la cemac
et vers le Cameroun puis ; en ce qui concerne le Cameroun (rappelons qu'il n'a
reçu que 0,004%, des flux d'IDE mondiaux réalisés en
Afrique) nous avons dégagé son attractivité à l'IDE
à travers les différentes politiques d'incitations tant
générales que spécifiques.
Ensuite, après avoir présenté les
diverses possibilités que présente le Cameroun pour ce qui est de
l'attrait des IDE, une interrogation se dégage, celle de savoir s'il
n'est pas impérieux de redynamiser l'entrée des Investissements
directs étrangers ?
A cet effet, ne serait-il pas intéressant de rechercher
les éléments sinon les données de l'économie
Camerounaise à même expliquer l'arrivée des IDE ?
DEUXIEME PARTIE : L'EVALUATION DES DETERMINANTS DES
IDE AU CAMEROUN.
Après la phase
d'investigation théorique menée
à la première partie,
il est intéressant et
nécessaire de procéder à une
évaluation empirique
des
déterminants des IDE
au Cameroun.
Pour cela, à partir
des outils
statistiques
et de théories
économiques, nous
procéderons dans un premier temps à la
modélisation des facteurs
explicatifs des flux
d'IDE puis nous clôturerons par les
résultats du modèle aux fins de
recommandations de politiques
économiques au Cameroun.
CHAPITRE 3 : UNE MODELISATION DES
FACTEURS EXPLICATIFS DES IDE AU CAMEROUN
Les déterminants des IDE dans les pays en
développement font l'objet de nombreuses études. Des auteurs
comme Assiedu (2001), stiglitz (2002), Dupuch (2004), mold (2004), Catin et Van
Huffel (2004) et surtout Dunning (2001) y ont largement contribué.
Plusieurs études économétriques ont
essayé de modéliser l'investissement direct étranger et
les facteurs motivant les investisseurs. Nous avons principalement deux
facteurs :
- Les facteurs d'ordre économique
(tels que : la taille du marché, les politiques
monétaires et fiscales, les ressources naturelles, etc.) soutenus par
les auteurs comme Aisenman (1992), Froot et Stein (1991), Klein et Rosengen
(1994), Cushman (1988), Pindyck (1994), Darby et al. (1999).
- les facteurs d'ordres institutionnels (tels
que : la bonne gouvernance, la stabilité politique le
climat des investissements (reformes) et la corruption etc.) soutenus par les
auteurs tels que Lucas (1993) Globerman et Shapiro J. Morisset et O. Lumenga
Neso(1999) (2002), et Wilhelms (1998). Ces auteurs sont tous unanime, en ce qui
concerne le rôle des institutions sur l'attractivité des IDE dans
les pays en développement. Car, le niveau de développement
économique d'un pays s'explique presque intégralement par ses
institutions (Levine). En ce qui concerne le Cameroun, nous pensons
également que son niveau de développement économique
s'explique par la qualité de ses institutions ; Ainsi, les flux d'IDE
entrants sont davantage fonctions de la bonne marche de ses institutions
(c'est-à-dire des variables d'ordres institutionnelles). Pour cela,
notre étude s'inspire des travaux de Wilhelms8 (voir chap.
1), qui stipule que l'IDE est essentiellement déterminé par les
variables institutionnelles susceptibles d'apporter des changements dans la
politique, les lois et leurs applications. Pour tester le concept, il utilise
un modèle économétrique de panel. Le résultat qu'il
obtient montre que les variables « gouvernement » et
« marché » sont les déterminants les
plus significatifs des IDE entrants.
8 Wilhelms (1998) analyse les déterminants des
IDE entrants dans les économies
émergentes entre 1978 et 1995. Pour cela, il utilise un
concept novateur appelé « institutional fitness » lequel
trouve ses fondements dans la théorie intégrationniste des IDE et
qui stipule
que l'IDE est essentiellement déterminé par les
variables institutionnelles susceptibles d'apporter des changements dans la
politique, les lois et leurs applications.
Dans ce chapitre, il est question de modéliser les
déterminants des IDE au Cameroun. Pour cela, deux sections sont
présentées : la première porte sur la présentation
du modèle, La deuxième section quant-a elle présente la
source des données et détermine la méthode
d'estimation.
SECTION 1 : LA SPECIFICATION DU
MODELE DE BASE
C'est la phase de formulation des hypothèses de bases.
Elle permet la description mathématique du phénomène
étudié en passant par l'identification des variables explicatives
et la détermination de la forme mathématique du modèle.
A) Le modèle de base
En suggérant que les influx d'IDE dépendent de
la façon dont les pays d'accueil s'adaptent aux institutions, la
théorie de l'adaptation institutionnelle (voir chapitre 1)
considère comme variables explicatives le capital politique, les
marchés, le capital humain et le capital socio culturel.
a) Présentation et définition des
différentes variables du modèle de
base
Les variables qui relèvent de la théorie
originale de l'adaptation institutionnelle sont spécifiées comme
suivant pour les variables explicatives (la variable expliquée
étant les flux d'IDE entrant dans le pays).
> En appliquant le concept d'adaptation gouvernementale qui
reflète le
capital politique au pouvoir législatif, un
degré élevé d'adaptation du gouvernement signifie que les
prises de décisions et les procédures d'adoption des lois par le
pouvoir législatif sont transparentes, efficaces et raisonnablement
démocratiques. Les groupes de la société qui devront
soutenir et appliquer ces politiques participent au processus de prise de
décision du gouvernement, ce qui facilitera l'application de ces
politiques.
- En appliquant le concept au pouvoir exécutif, une
adaptation gouvernementale élevée signifie que les
décisions politiques sont appliquées de façon
transparente,
efficace et suivie pour garantir que tous les citoyens seront
également traités dans le cadre de la loi.
- Lorsque le concept est appliqué au pouvoir
judiciaire, l'adaptation élevée du gouvernement signifie que ce
pouvoir est transparent, fiable, indépendant et équitable, ce qui
garantit un degré d'adaptation élevé des pouvoirs
législatif et exécutif. On peut s'attendre à ce qu'un
degré d'adaptation élevé du gouvernement augmente l'IDE en
diminuant l'instabilité et par la suite l'élément risque
de l'investissement.
Comme l'expriment les auteurs du Guide International de Risque
- Pays (ICRG), «un pays avec une tradition établie de respect de la
loi, possède des institutions politiques saines, un système
judiciaire solide, et des dispositions pour garantir une transmission
ordonnée du pouvoir. L'indicateur reflète la mesure dans laquelle
les citoyens d'un pays acceptent le fait que les institutions établies
promulguent et appliquent les lois et règlent les litiges... »
L'évaluation du Guide de Risque Pays International
(ICRG) repose sur 22 variables classées dans trois
sous-catégories de risque : risque politique, risque financier et risque
économique.
Le risque économique comprend cinq variables, à
savoir : l'Inflation, le service de la dette en % des exportations des biens et
des services, le ratio de liquidité internationale, le niveau
d'insertion dans le commerce extérieur, le solde des paiements courants
en % de la valeur des exportations des biens et des services, l'indicateur de
taux de change parallèle.
Le risque financier comprend également cinq variables :
Le défaut de paiement ou restructuration de prêt, le paiement
retardé des crédits fournisseurs, la résiliation des
contrats par les gouvernements, les pertes liées au contrôle des
changes, le risque d'expropriation.
Pour ce qui est du risque politique, les responsables de la
publication de L'ICRG en distinguent 12 variables à savoir : Le
réalisme des prévisions économiques, la qualité de
la direction politique, le conflit extérieur, la corruption au sein du
gouvernement, l'implications des militaires dans la politique, l'implication
des organisations religieuses dans la politique, la tradition de respect
de la loi et l'état de droit, les tensions nationales et
raciales, le terrorisme politique, la guerre civile, le développement
des partis politiques, la qualité de la bureaucratie.
Certaines variables indiquant l'adaptation des gouvernements,
en particulier l'adaptation juridique sont choisies parce qu'elles ont un
intérêt très particulier aux yeux des investisseurs. Parmi
les douze variables relatives aux risques politiques, celles qui auront une
significativité la plus importante avec l'IDE sont celles qui auront
l'impact le plus direct sur les opérations de cet investissement,
à savoir la corruption et l'Etat de droit (Kamel, 2005).
La corruption est liée à la qualité de la
fonction publique. Par contre, l'Etat de droit implique que la
probabilité de résiliation des contrats ou d'expropriation par le
gouvernement est particulièrement basse et que les droits de
l'investisseur seront vigoureusement protégés par le
système judiciaire.
La corruption est souvent considérée comme
étant une menace à l'investissement étranger pour
plusieurs raisons: elle déforme l'environnement
économique et financier, elle réduit l'efficacité du
gouvernement et des entreprises en permettant à des personnes
d'accéder à des positions de force en utilisant le patronage
plutôt que le mérite.
Nous mesurons l'effet capital politique à travers le
niveau de démocratie stabilité (DS) qui sera perçu comme
une variable indicatrice (nous considérons pour cette variable la valeur
de 0 pour la période allant de 1970 à 1989 et 1 pour la
période allant de 1990 à 2006 ; cette distinction est faite car
nous considérons l'avenue du multipartisme au Cameroun comme le
début de la démocratie). Plusieurs études faites dans le
domaine permettent de penser qu'un degré élevé de
démocratie et de stabilité est un attrait à
l'investissement direct étranger.
> Un degré élevé d'adaptation du
marché signifie que le marché local et le
marché international des biens, des services et du
capital sont bien développés et liés l'un à
l'autre. Le concept explicatif de l'adaptation du marché est
mesuré par les variables suivantes : le produit
national brut par tête, la population totale, la population urbaine, la
densité de la population des zones rurales, le commerce
extérieur, les recettes fiscales et le crédit
local.
Le produit national brut (PNBHBT) par tête est un
indicateur du développement économique ainsi que de l'efficience
et de la productivité de l'économie. Ainsi, plus le PNB par
tête dans un pays est élevé plus il devient attractif.
La population totale (POP) est un reflet de la dimension du
marché. Et comme la population change lentement avec le temps, elle est
considérée comme une variable immuable. Selon les théories
de l'IDE, la dimension du marché est un sujet de préoccupation
pour les investisseurs directs étrangers parce que les grands
marchés ont une offre d'intrants et une demande de produits accrues et
permettent les économies d'échelle. Ceci voudrait dire qu'une
taille élevée du marché d'accueil est favorable à
l'IDE.
La population urbaine est considérée comme
étant un indicateur de l'urbanisation. La capacité des
institutions d'appuyer la population d'un pays peut être mesurée
en utilisant des variables de population qui sont plus spécifiques que
la population totale. La population urbaine en pourcentage de la population
totale reflète le degré d'urbanisation, les institutions urbaines
et les effets de l'agglomération. Comme l'IDE se concentre souvent dans
les zones urbaines, on prévoit qu'aux yeux des investisseurs
étrangers, les effets positifs de l'agglomération, l'accès
aux institutions politiques et financières, une meilleure
infrastructure, un réservoir de main-d'oeuvre plus large et plus
varié, des citoyens plus exposés aux influences
étrangères ; seront plus forts que les effets négatifs
telles que la congestion et la pollution.
La densité de population des zones rurales quant
à elle est utilisée comme indicateur de l'infrastructure. Etant
donné que les zones de population rurale épouse le risque de
souffrir de graves défauts d'infrastructures et d'une population active
peu nombreuse, une densité de population rurale élevée
devrait encourager l'IDE.
Il convient de noter que l'urbanisation et la densité
de la population rurale sont étroitement liées au capital humain
et à l'éducation. En fait, ces deux variables pourraient aussi
être regroupées dans le sous concept de l'adaptation en
matière d'éducation. La raison en est que les citadins sont plus
exposés aux influences internationales et ont un meilleur accès
aux institutions, en particulier à l'éducation. De plus, les deux
variables peuvent aussi servir de variables de substitution au capital
humain selon Kamel (2005).
Le commerce extérieur en tant qu'indicateur du volume
du commerce, un volume de commerce élevé indique que de nombreux
biens soient importés et exportés et cela suggère que les
barrières commerciales soient relativement basses.
Les recettes fiscales comme indicateur du niveau de taxation
du secteur privé, un niveau de taxation élevé pèse
sur les opérations du secteur privé. Ainsi, dans les pays en voie
de développement, des recettes fiscales élevées signifient
des taxes commerciales élevées, qui affectent
particulièrement les investisseurs étrangers directs, lesquels
dépendent des importations et des exportations. Même lorsque les
importations liées à l'IDE sont hors taxes, une taxation
élevée se traduit par des tensions administratives et
financières plus élevées sur les opérations
d'IDE.
Le crédit local fourni par le secteur bancaire est
quant à lui un indicateur de l'existence du crédit et de
l'intermédiation financière. Fournir du crédit est une des
fonctions les plus importantes de l'intermédiation financière. Un
système financier qui fournit du crédit devrait avoir une
influence positive sur le comportement d'IDE, parce qu'une augmentation du
capital disponible stimule l'activité économique et les
affaires.
> Un degré élevé d'adaptation pour
l'éducation signifie que la main-d'oeuvre d'un pays est
compétitive sur le plan international. On s'attend donc à ce
qu'un degré d'adaptation élevé en éducation
augmente les influx d'IDE.
Le concept explicatif de l'adaptation en matière
d'éducation est mesuré par les variables telles que:
l'inscription à l'école primaire et le nombre de lignes
téléphoniques pour mille habitants. On considère
l'inscription à l'école primaire comme un indicateur de
l'instruction de base. La présence d'une main-d'oeuvre bien
éduquée dans les secteurs privé et public facilite ainsi
l'IDE. Parmi les variables d'éducation existantes, celles qui mesurent
le niveau de l'instruction telles que savoir lire et compter ont plus de valeur
que de simples mesures de la fréquentation scolaire. Toutefois,
l'inscription à l'école primaire n'est pas un indicateur
suffisant de l'éducation parce qu'elle n'indique pas si les
élèves vont réellement à l'école, ou s'ils
savent lire et compter ou alors s'ils ont acquis d'autres qualités
professionnelles recherchées par les investisseurs privés. Quant
aux nombres de lignes téléphoniques pour mille habitants
considérés comme étant un indicateur du niveau de la
télécommunication, cette dernière semble être un
élément déterminant important de l'IDE
Les téléphones sont le premier moyen de
communication et le moyen le plus vital que les investisseurs potentiels
recherchent lorsqu'ils prospectent pour un site futur d'IDE. Les lignes
téléphoniques doivent être disponibles à tout moment
et le signal performant. Au niveau des standards de l'ensemble des services
administratifs, le personnel doit être à mesure de recevoir les
messages et de les transmettre à qui de droit. Dans ce contexte, on doit
examiner non seulement la présence d'une infrastructure technique de
communication mais aussi celle de la communication humaine et surtout les
facteurs liés à l'instruction, tels que lire et écrire,
parler couramment la langue officielle et pouvoir comprendre différents
accents.
> Une adaptation socioculturelle élevée signifie
quant à elle qu'un pays est
souple et ouvert à l'IDE et aux tendances du
marché international. Cela ne signifie pas qu'il adopte les valeurs
étrangères, mais qu'il s'adapte aux développements et aux
pratiques d'affaires du marché global. La variable de l'adaptation
socioculturelle ne porte pas de jugement de valeur sur le milieu socioculturel
d'un pays, mais plutôt il capte les attitudes et comportements locaux qui
affecteraient l'entrée de l'IDE. On prévoit qu'un degré
d'adaptation socioculturelle élevé à l'IDE augmentera
l'influx de l'IDE.
b- Le choix des variables retenues pour notre
modèle
Compte tenu de la contrainte des disponibilités des
données, nous considérons pour notre étude comme variable
dépendante, les flux nets d'IDE entrant au Cameroun, Les variables
indépendantes considérées sont entre autres le produit
national brut par tête, la population totale, la densité de la
population rurale, l'ouverture par la commerce extérieur, le
crédit bancaire, le niveau d'éducation et de démocratie
stabilité.
La définition des variables du modèle étant
faite, nous présentons sa forme fonctionnelle,
B- La forme fonctionnelle du modèle.
L'attractivité des IDE étant une question
d'adaptation institutionnelle, la relation qui lie les variables se
présente de la manière suivante:
IDE = f (Mar, Hum, cap) (1)
Où IDE représente les flux nets d'entrée
d'IDE au Cameroun;
Mar = f (PNBHBT, POP, DEN, OUV, CR) le capital marché,
avec: PNBHBT, le produit national brut par habitant mesurant le niveau de
développement économique du pays;
POP, la population totale utilisée comme mesure de la
dimension du marché; DEN, la densité de la population rurale qui
mesure le niveau d'infrastructures et les liens ruraux;
OUV, représente le commerce extérieur et mesure le
degré d'ouverture du pays; CR, représente le crédit local
et mesure l'existence de crédit dans l'économie. Hum = f (ANAL)
le capital humain. Il est fonction du taux d'analphabétisation de la
population âgée de 15 et plus.
Cap = f (DS) le capital politique. Il est fonction du niveau de
démocratie stabilité
En vue de tester la théorie de l'adaptation à
l'IDE de la façon la plus objective possible, nous examinons ici la
performance de la théorie dans une analyse de régression
économétrique destinée à tester les variables :
capital marché, capital humain et capital politique.
Les régressions porteront ainsi sur la transformation
log-linéaire de la variable IDE, notre modèle sera donc
écrit sous la forme log-linéarisée. Car, L'un des
avantages de l'utilisation de la forme logarithmique linéaire est
qu'elle permet d'exprimer les résultats en termes de pourcentage, dans
lesquels une augmentation de 1% d'une des variables indépendantes
conduit à un certain changement de pourcentage de la variable
dépendante.
Nous estimons pour cette étude une équation
à k variables exogènes en fonction de la disponibilité des
données de la forme suivante:
k
lnIDEt = â0 + ln?âiXt + t (2)
i=1
Avec âo une constante et tt; le terme
d'erreur;
âi, (i = 1 ... k) représente les différents
paramètres du modèle et k le nombre de ces paramètres;
X représente les différentes variables
indépendantes du modèle; t est le temps; ln est l'expression du
logarithme népérien.
Dans notre cas, l'équation prend la forme suivante.
InIDEt = Po+ P1lnPNBHBTt + P2InPO Pt+ P3lnOUVt+
P4lnANALt+ P5InDENt+ P6lnCRt + P7DS + t (3)
Où PNBHBT, OUV, DEN, POP et CR sont les variables du
capital marché, ANAL représentant la variable du capital
humain.
DS représente la variable capital politique
La variable capital socioculturel n'est pas
spécifié dans le modèle du fait du manque de
donnée.
Les hypothèses du modèle
D'après la théorie de l'adaptation
institutionnelle à l'IDE, ce sont les institutions, leurs politiques et
l'application de ces politiques qui déterminent de façon
prédominante les flux d'IDE. On s'attend donc à ce que
l'estimation du modèle d'adaptation Institutionnelle à l'IDE
trouve une significativité entre les influx d'IDE et les variables
institutionnelles sujettes à des changements de politique.
Théoriquement, les signes attendus des coefficients
âi sont soit positifs soit négatifs.
En effet, une taille élevée du marché
mesurée par la population totale (POP) et un niveau de
développement d'un pays mesuré par le produit national brut par
tête (PNBHBT) influencent favorablement l'IDE. De même, l'ouverture
du pays mesurée par le rapport importations + exportations sur le
produit intérieur brut (PIB) favorise l'implantation des IDE, le niveau
des infrastructures mesuré par la densité de la population (DEN)
et la disponibilité de financement mesurée par la quantité
de crédits fournie par le système bancaire au secteur
privé (CR) influent favorablement sur le comportement des investisseurs.
Toutes ces variables ont chacune un coefficient de signe positif.
Quant au niveau d'éducation mesuré en termes de
taux d'analphabétisation (ANAL), cette variable influence
négativement sur le comportement d'IDE. Son coefficient est de signe
négatif.
Pour ce qui est de la variable démocratie
stabilité, un niveau élevé du capital politique influence
positivement les IDE.
Le tableau suivant illustre la répartition des variables
considérées.
Tableau 3 : Présentation des variables
VARIABLES
|
NOM VARIABLES
|
signe attendu
|
PNBHBT
|
produit national brut par tête
|
+
|
OUV
|
taux d'ouverture
|
+
|
CR
|
crédit à l'économie
|
+
|
DEN
|
densité
|
+
|
Pop
|
population
|
+
|
ANAL
|
taux d'analphabétisation
|
-
|
DS
|
Démocratie stabilité
|
+
|
Vu la période d'étude qui va de 1970 à
2006, celle ci capte les effets des programmes d'ajustement structurel qui ont
été lancés au Cameroun dans les années 1990 et les
effets du code des investissements révisé en novembre 1990. Cette
approximation de la réalité repose sur l'hypothèse selon
laquelle les projets d'IDE ont une période d'incubation de 12 a 36 mois
qui vont depuis leur conception jusqu'à l'enregistrement ou le
fonctionnement.
Lorsqu'ils pensent monter un projet d'IDE, les investisseurs
potentiels examinent les données des dernières années du
pays soit 3 à 5 ans, et il y a donc un écart de temps entre les
variables explicatives et la variable dépendante.
Notons que le rythme auquel les reformes se font
dépendent de leur nature. Les reformes des lois sur l'investissement
pourraient indiquer une amélioration de l'IDE en l'espace de quelques
mois parce qu'elles affectent directement les investisseurs étrangers
directs, alors qu'il faut parfois des années pour appliquer des
reformes
économiques et changer l'environnement de
l'investissement de façon significative. Un décalage d'un an
entre la variable dépendante et les variables indépendantes sera
pris en compte dans notre équation à estimer.
L'équation sera alors réécrite de la
façon suivante:
k
lnIDEt = â0 + ln?âiXt-1 + tt (4)
i=1
Les variables du modèle ainsi spécifiées
et les hypothèses émises, on se demande maintenant si toutes les
variables explicatives sont significatives pour expliquer l'attractivité
de l'IDE au Cameroun. Nous tenterons d'apporter des éléments de
réponse à cette question dans le chapitre destiné à
l'estimation du modèle. Avant d'en arriver, présentons les
sources des données et la méthode d'estimation de celle-ci.
|