Le redoublement scolaire( Télécharger le fichier original )par Edumbe-Madeke KUPELESA ISPR de Kinshasa - gradué 2008 |
2.2.1 DEBLE Isabelle (1964)Dans son ouvrage paru en 1964 et sur base de données, recueillies au Mali et en Côte d'Ivoire, à l'aide de différentes méthodes, elle procède à l'évaluation des déperditions.39(*) Elle attire l'attention sur l'immense gaspillage qui résulte du fait que beaucoup d'élèves ne terminent pas leurs études ou terminent avec un certain retard. En 1967, elle procède à une analyse très précise et détaillée sur les systèmes d'enseignement de 14 pays francophones d'Afrique. Elle fournit des statistiques qui montrent quelle a été, pendant la période de 1957 à 1966, l'ampleur des déperditions et de redoublement dans l'enseignement du premier degré ; en plus des causes qui peuvent tenir à la structuration ou à la dynamique du système d'éducation, elle examine un certain nombre de facteurs connexes : temps, sexe, type d'établissement40(*). L'analyse des flux d'élèves laisse apparaître des propositions parfois élevées de redoublement et d'abandon en cours d'études. Cette situation se rencontre aussi bien dans des pays développés que dans des pays en voie de développement, notamment ceux de l'Afrique francophone. 2.2.2 OWEN EISEMON Thomas (1981)Dans son ouvrage : « Réduire les redoublements : problèmes et stratégies »41(*) il a constaté que le taux de redoublement est un bon outil de mesure de l'efficacité d'un système éducatif. Ce travail porte sur l'ampleur, les causes et les conséquences du taux de redoublement élevés. Après avoir mentionné que le phénomène est fréquemment sous évalué dans les statistiques, l'auteur souligne l'importance respective des facteurs explicatifs liés à la famille et de ceux liés à l'école. Il montre l'incidence des redoublements sur l'échec scolaire et l'abandon des études. Toute généralisation doit cependant être nuancée : le taux de redoublement est parfois surévalué et s'il est vrai que les élèves appartenant à des milieux socialement et économiquement défavorisés redoublent plus souvent que les autres, les groupes marginalisés réagissent différemment à des conditions et des stimulations identiques. La tendance générale masque des différences de culture en matière de redoublement entre régions et sous-régions. Ainsi les taux élevés observés dans les pays africains francophones sont particulièrement révélateurs des caractéristiques systématiques de redoublement. La recherche dans ce domaine a donné lieu à bien des actions parmi celles à entreprendre du fait de leur interdépendance et de l'importance du contexte. Pour que les interventions soient efficaces, elles doivent porter à la fois sur le milieu familial et sur le milieu scolaire, être ciblées et adaptées aux circonstances particulières et prendre en compte toutes les implications sectorielles de changements politiques. Il est vrai qu'un nombre important d'élèves redoublent chaque année. Le taux du redoublement est normalement tenu pour un bon indicateur de l'efficacité d'un système éducatif. Lorsque ce taux est élevé, cela signifie que beaucoup d'élèves n'ont pas atteint le niveau que l'on attend. Mais les raisons de ces redoublements peuvent être variées et ne sont pas toujours faciles à détecter, comme il n'est pas facile non plus d'en prévoir les conséquences sur l'apprentissage et la carrière future de l'élève concerné. Les causes et les conséquences sur le redoublement varient sans doute d'un pays à un autre.41(*) * 39 . I. DEBLE, Le rendement dans le pays sous développés, Paris, PUF, 1964, p. 55. * 40. Paulin et Brimer, op. cit., p. 81 * 41. EISEMON, T.O, Réduire les redoublements : Problème et stratégies, Paris, Unesco/ IIPE, 1981, p. 48. |
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