Il existe une documentation très variée
sur le coton, mais spécifiquement celle traitant de la
rentabilité du coton au stade primaire de production est limitée
car les études sur l'analyse de la rentabilité du coton demandent
beaucoup de moyens aussi bien financiers, humains, matériels que
temporels. Néanmoins les quelques documents que nous avons
consultés sont enrichissants et instructifs.
Ainsi, le rapport de Anne Crole-Rees et Bio Goura
Soulé de juin 2001 indique que les coûts fixes et variables de
production intégrant le mécanisme actuel de fixation du prix
d'achat du coton graine sont sous-estimés ou même omis ; ce
qui aboutit à un prix d'achat du coton graine qui ne permet pas de
couvrir les charges réelles d'exploitation. Aussi, les paysans ne
considèrent pas la main d'oeuvre familiale, la traction animale, les
autres équipements agricoles comme des dépenses car ils ne sont
pas habitués à les comptabiliser financièrement, de sorte
que les coûts de production du coton ne peuvent être
calculés qu'à partir des estimations. Les résultats qui en
découlent peuvent ne pas exprimer la situation économique
réelle de la production, ni comment son évolution est
perçue et vécue par les producteurs (Peter Ton, 2001). Cette
idée a été soutenue par une étude
réalisée par le LARES en novembre 1995 dans le but d'analyser les
coûts de production du coton et d'en trouver des alternatives. De cette
même étude, bien que certains coûts comme l'amortissement
des matériels agricoles et les coûts de transport des intrants et
du coton graine engagés par le producteur ne soient pas pris en compte
dans l'évaluation des coûts de revient, la production du coton est
déclarée non rentable (76% des producteurs enquêtés
ont enregistré une perte financière). Elle a néanmoins
révélé que les producteurs de
Bembèrèkè combinant la culture attelée à la
culture manuelle auraient pu réaliser un surplus de 2fcfa par
kilogramme de coton graine grâce à un rendement moyen de 1615kg /
ha soit 3230fcfa de bénéfice à l'hectare sur d'anciennes
terres en friches qui ne nécessitent plus un coût
élevé pour le défrichement.
De plus, le document sur les enjeux de la
filière coton au bénin réalisé en juillet 1996 et
une note sur la crise financière du secteur cotonnier (AIC, 2001)
révèlent que les coûts d'entretien de la main d'oeuvre se
sont accrus de 4%, la marge brute a augmenté de 1% parallèlement
à un taux d'inflation de 3% ces six (06) dernières
années ; ce qui conduit les producteurs à un sous-dosage
dans l'utilisation des intrants ayant pour conséquence la baisse des
rendements et de la rentabilité monétaire du coton (AIC, juillet
1996).
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