A- La stratégie offensive
Il s'agit d'une logique qui préconise de s'attaquer
directement au problème. La stratégie consiste souvent à
identifier le « point décisif » (en quelque sorte le talon
d'Achille de l'adversaire) ou le « centre de gravité »
permettant d'atteindre le résultat. Dans les situations de maintien ou
de rétablissement de l'ordre, la stratégie implique le recours
à la force au sens usuel (militaire ; policière) et donc de la
violence ou tout au moins à l'éventualité du recours
à la force, laquelle est donc nécessaire. Par contre, Clausewitz
et Sun Zi5 parlent de la recherche d'une
désintégration morale de l'adversaire pour pouvoir rompre le lien
qui maintien l'unité de l'organisation adverse. Mais le mot
«désintégration« ne doit pas être pris dans sont
sens absolu, ou au sens militaire, car il s'agit seulement de
désorganiser ou dans un langage courant de semer la« zizanie«
et de faire accepter sa loi ; «diviser pour mieux régner«.
Concrètement, tout dépend des objectifs, car
l'effondrement complet du vaincu peut-être une source de problème
pour le vainqueur ; par exemple, une entreprise à rarement
intérêt à la dislocation de tous ses concurrents. Mais dans
certain cas extrême où le but est l'anéantissement de
l'adversaire, il est
4 Ensemble des idées constituant une doctrine
philosophique ou politique.
5 Sun Zi est l'auteur de l'art de la guerre, ouvrage
le plus ancien sur la stratégie militaire. La preuve que l'auteur est
existé reste un mystère.
effectivement nécessaire de briser son unité et
donc le lien moral qui la conditionne. Ce cas de figure est observable lors des
campagnes électorales. En effet, les candidats se donnent à une
lutte qui peut leur permettre de donner les coups-bas, en s'appuyant sur les
faiblesses de leur concurrent6.
B- La stratégie d'usure
Cette stratégie vise à fatiguer l'adversaire et
à le démoraliser par des résultats cumulés d'une
série d'actions donc chacune n'est susceptible à elle seule,
d'engendrer un résultat décisif. Elle est celle choisie par les
belligérants incapables d'obtenir des résultats décisifs.
C'est donc à priori la stratégie du plus faible. Elle peut
être aussi la continuation d'une stratégie offensive (ou
d'anéantissement) mais l'inconvénient est qu'elle peut
s'accompagner d'une usure comparable chez celui qui y recourt. Elle permet
néanmoins de contrebalancer la supériorité militaire lors
des guerres (exemple les Nord- Vietnamiens face au américain). On peut
dire que la stratégie d'usure est plus une question de rapport de force
qu'un choix doctrinal en raison des moyens disponibles.
Notons au passage que certains acteurs politiques on parfois
recourt à la négociation. Celle-ci est perçue comme la
recherche d'un accord ou d'un compromis social ou politique. Un adversaire
rationnel, convaincu que la probabilité d'une défaite est
élevée, à toutes les chances de se trouver incité
à la négociation.
Le recours aux médias : Pour certains politiques, la
stratégie politique repose beaucoup plus sur la maitrise des
médias, à un point qu'on parle des médias en tant qu'outil
de communication qui leur est indispensable. Que ce soit pour les campagnes
électorales ou pour l'entretien de leur image (de marque), les
médias restent incontournables. Pour illustration, on peut citer le cas
des présidents français et américain, Nicolas Sarkozy et
Barak Obama. On passe d'une médiatisation à une
«peopolisation« qui veut faire de n'importe quel fait social un fait
politique.
6 Cela peut être des révélations publiques
sur des sujets compromettant (corruption, abus de pouvoir, mensonge, scandale
sexuel...
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