Introduction
En Afrique tropicale, la croissance rapide de la population
urbaine pose la question de l'approvisionnement alimentaire des villes
(Olanrewaju et al., 2004). Dès lors, l'agriculture urbaine et
périurbaine devient une option qui tente de répondre au
problème de l'amélioration de l'insécurité
alimentaire des citadins, face à la faiblesse des performances des
systèmes de production rurale (Tinker 1998, cité par Hounpkonou
2003). Bien qu'elle soit souvent réprouvée par les
autorités, l'agriculture urbaine est une réalité dans la
plupart des villes du Sud (Mougeot, 2006).
Au Bénin, le maraîchage apparaît
aujourd'hui comme une des principales composantes de l'agriculture urbaine et
péri-urbaine. En effet, Les cultures maraîchères sont
produites dans toutes les régions du Bénin surtout au Sud, en
zones urbaines et périurbaines et dans la vallée de
l'Ouémé (Adorgloh-Hessou, 2006). Il constitue une des
principales activités agricoles qui occupent particulièrement les
couches vulnérables de la population (Tokannou et Quenum, 2007).
Cependant, les productions maraîchères voient
leur développement freiné par de nombreuses contraintes aussi
bien techniques que socio-économiques qui entraînent, entre
autres, un approvisionnement irrégulier et insuffisant des zones de
consommation (Tiamiyou et Sodjinou, 2003). Des études
réalisées par Mbaye et Renson (1996), LARES (2001), Bard et
al. (2002) ont montré que l'offre en produits maraîchers
au Bénin en général et dans les principales villes en
particulier est largement au-dessous de la demande. Selon LARES (2001), les
volumes de pomme de terre commercialisés sur le marché de Cotonou
représentent environ 10 fois la production locale. Aussi, la demande
d'oignon sur le marché de Cotonou représente environ 120 % de
l'offre nationale tandis que pour la tomate, alors que la demande nationale
annuelle est de 105.000 tonnes, l'offre est estimée à 84.000
tonnes (LARES, op. cit.). Cette situation entraîne du coup une
dépendance du Bénin, durant certaines périodes de
l'année de l'approvisionnement en produits de grande consommation
(tomate, oignon, piment, etc.) et de moindre consommation (pomme de terre,
chou, etc.) à partir des pays de la sous-région (Ghana, Nigeria,
Niger...) malgré des conditions agro-climatiques favorables pour la
pratique de ces cultures (Tiamiyou et Sodjinou, op. cit.).
Face à cette situation, et vu que le maraîchage
figure aujourd'hui parmi les douze filières prioritaires
identifiées et retenues par le Gouvernement béninois dans le Plan
de Relance du Secteur Agricole et Rural (Tokannou et Quenum, 2007), on pourrait
faire l'hypothèse qu'avec un ensemble d'actions et d'investissements
appropriés à l'endroit des producteurs, ceux-ci pourront
accroître la production maraîchère de manière
à participer dans une plus large proportion à la satisfaction de
la demande nationale des produits maraîchers et soutenir une offre sur
les marchés voisins. Toutefois, l'élaboration d'une politique de
développement suffisamment adaptée aux besoins et
intérêts des maraîchers exige avant tout, une bonne
compréhension de la structure des unités de production, des
formes d'organisation...(Benniou et Brinis, 2004).
Pour comprendre l'offre des produits maraîchers au
Sud-Bénin et permettre une meilleure performance des politiques de
développement du secteur, la présente étude s'inscrit dans
une dynamique plutôt descriptive de l'environnement de production des
légumes. Elle vise, de façon spécifique à
réaliser une typologie des exploitations maraîchères au
Sud-Bénin.
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