SECTION 2 : REVUE DE LITTERATURE ET
METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE. Paragraphe 1 : Revue de
littérature
En économie monétaire on définit la
monnaie comme « un bien économique d'importance majeure par ces
trois fonctions d'intermédiaire des échanges, d'unité de
compte et de réserve de valeur »(11) . La forme de
la monnaie a évolué depuis sa création jusqu'à nos
jours où elle est utilisée sous les formes fiduciaire,
scripturale ou électronique. Mais la forme qui prédomine dans les
échanges varie suivant que le pays soit développé ou en
voie de développement et les risques qui en découlent ne sont pas
identiques. Le risque est dans le premier cas l'exclusion bancaire et
financière et dans le second cas la faible bancarisation.
Ce paragraphe traite des concepts et théories liés
à la bancarisation.
I. CONCEPTS FONDAMENTAUX ET USUELS
A. Le compte et les services associés
1. Le compte
Le compte se définit comme étant l'état
du patrimoine financier d'une personne physique ou morale dans une institution
spécialisée (banque, trésor public, services financiers de
la poste). D'après Jacques BRANGER « le compte en banque est la
représentation chiffrée des opérations intervenues entre
deux personnes : le banquier et son client »(12).
Ces deux définitions montrent qu'un compte
représente un solde qui peut être dans le temps négatif
(débiteur), nul (équilibré) ou positif (créditeur).
Toutefois, ces différentes positions dépendent du type de compte
et ne s'appliquent pas à toutes les formes de compte. Il existe, en
effet, plusieurs types de comptes :
compte courant : compte à vue non
rémunéré ouvert à la clientèle
professionnelle ;
(11) : Léon DEGBEY, Cours d'économie
monétaire, 2ème année Gestion des Banques/ENEAM/UAC,
2007.
(12) : Jacques BRANGER, Traité d'économie
bancaire.
v
compte de chèques ou de dépôt : compte
à vue non rémunéré ouvert à la
clientèle des particuliers ;
v compte épargne logement (CEL) : compte sur livret
permettant d'obtenir, sous certaines conditions, un prêt immobilier
à taux privilégié ;
v compte sur livret : compte d'épargne à vue dont
les dépôts sont rémunérés.
Plusieurs variantes de ces principaux types de compte existent
et permettent aux établissements de crédit d'élargir leur
gamme de produits afin de mieux satisfaire la clientèle. Ainsi ont
été créés les comptes courants ou les comptes de
chèques rémunérés, les plans épargne
logement (PEL), etc.
2. Les services bancaires et financiers
Les services bancaires et financiers regroupent l'ensemble des
services offerts
par les établissements financiers commerçants
à leur clientèle dès l'ouverture de compte dans leurs
livres. Deux principaux types de service nous intéressent dans le cas
présent. Il s'agit des instruments scripturaux de paiement et du
crédit.
a. Les instruments ou moyens scripturaux de paiement
La banque de France définit le moyen de paiement
scriptural comme « un
dispositif qui permet le transfert de fonds tenus dans
des comptes par des établissements de crédit ou institutions
assimilées suite à la remise d'un ordre de paiement
»(13). Avec l'évolution technologique et la mise en
place des systèmes modernes de paiement, les instruments de paiement
scripturaux (le chèque, les effets de commerce, le virement, le
prélèvement, la carte bancaire, etc.) sont de plus en plus
dématérialisés.
b. Le crédit Le crédit
est l'opération par laquelle un établissement de crédit
met, sous
certaines conditions, des ressources financières
à la disposition d'un agent économique qui paie des
intérêts et commissions. Les banques obtiennent l'essentiel de
leur revenu de cette activité et, innovent sans cesse pour mieux
satisfaire leur clientèle.
(13) : Site de la Banque de France, « Rubrique Moyens et
Systèmes de Paiement ».
39
APPROCHE ANALYTIQUE DE LA FAIBLE BANCARISATION DANS LES PAYS DE
L'U.E.M.O.A : CAS DU BENIN
B. La bancarisation et l'accès aux services
financiers et bancaires Avant de définir la bancarisation, il
convient de comprendre ce qu'est la banque et les pratiques bancaires.
1. La banque et les pratiques bancaires &
financières
a. La banque
Selon la loi portant réglementation bancaire au
Bénin(14), « sont considérées comme
banques, les entreprises qui font profession habituelle de recevoir des fonds
dont il peut être disposé par chèque ou virement et
qu'elles emploient pour leur propre compte ou pour le compte d'autrui, en
opérations de crédit ou de placement ».
b. Les pratiques bancaires et
financières
Elles décrivent l'ensemble des relations qu'une
personne entretient avec sa banque dans le cadre de la consommation des
services qui lui sont proposés par cette entité. N'ont
accès à ces services que les populations bancarisées. Mais
en quoi consiste la bancarisation ?
2. La bancarisation et sa mesure
a. La bancarisation
La bancarisation se définit comme « l'emprise
plus ou moins grande de l'institution bancaire sur une population
donnée »(15). Elle traduit l'idée du nombre
de personnes bénéficiaires des services bancaires et se mesure
à l'aide d'un taux appelé taux de
bancarisation.
b. La mesure de la bancarisation
Il existe plusieurs méthodes pour mesurer le taux de
bancarisation. Nous n'en développerons que trois :
> Méthode1 :
Pc
T = Pa x 100 avec Pc : Nombre de personnes ayant un compte
bancaire.
et Pa : Taille de la population active.
(14) : Loi N°090-018 du 17 Juillet 1990 portant
Réglementaire Bancaire en République du Bénin ;
(15) : Nouveau Larousse encyclopédique, Larousse VUF,
2001.
> Méthode2 :
T = Mc x 100 avec Mc : Nombre de ménages
ayant un compte bancaire.
Mt et Mt : Nombre total de ménages.
> Méthode3 :
Pc
T = x 100 avec Nc : Nombre de comptes bancaires de
particuliers.
Pa et Pa : Taille de la population active.
|